(Le cahier du petit céramologue)
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(Le cahier du petit céramologue)
Le cahier du petit céramologue... Dans ce cahier, l’apprenti céramologue trouvera les informations nécessaires à l’identification du tesson qui lui a été remis. Grâce aux fiches de ce dossier, il pourra répondre aux questions de la fiche intitulée « le petit céramologue ». Si les difficultés persistent, l’apprenti pourra consulter un expert : son enseignant qui dispose, lui, du cahier corrigé… Bonne recherche ! Qu Qu’est-ce que la céramique sigillée ? Vers la fin du Ier siècle avant notre ère, à l’imitation d’ateliers grecs et orientaux, apparaissent de nouvelles productions italiennes, rapidement copiées en Gaule comme à la 3) Les inscriptions La céramique sigillée (terra sigillata) tire son nom d’un mot latin signifiant « sceau », parce que les vases portent fréquemment, à l’intérieur, une marque imprimée à l’aide d’une sorte de cachet appelé estampille. Les plus simples portent seulement le nom du potier au génitif (MACERANI, QUADRATI …) ou bien l’abréviation OF. RUFINI (pour Officina Rufini : « atelier de Rufin) ou FIRMO FECIT (« Firmo m’a fabriqué »)… D’autres vases portent des graffiti correspondant Graufesenque (Aveyron), Lezoux (Puy-deDôme) puis dans l’ensemble de l’Empire romain. 1) La fabrication Les potiers utilisent des tours en bois, représentés sur des graffiti de Pompéi. Beaucoup des céramiques sigillées étaient moulées. On recense plusieurs milliers de motifs différents : personnages mythologiques, gladiateurs, scènes de genre, motifs animaliers, motifs végétaux. Certains décors sont réalisés à la barbotine, une argile liquide : des gouttes sont versées lors du tournage ou au repos. Les vases sont ensuite trempés avant cuisson dans un bain d’engobe constituée d’une argile liquide très purifiée. Lors de la cuisson, c’est la vitrification de cet engobe qui donne à la céramique son aspect brillant. 2) La cuisson La cuisson se fait dans un grand four, à environ 950 °. A la Graufesenque, les fours pouvaient mesurer jusqu’à 7 mètres de côté, avec une chambre de chauffe de 50 à 60 m². En une seule fournée, on pouvait cuire jusqu’à 40 000 vases, soigneusement empilés et calés entre les tubuli (tuyaux de chaleur). Les accidents de cuissons étaient nombreux, ce qui fait que les archéologues découvrent aujourd’hui de gigantesques tas de déchets constitués de pots déformés, brisés ou collés les uns aux autres au moment de la cuisson. Poinçon signé Germani découvert à la Graufesenque (source : http://www.actoulouse.fr/culture/aveyron/la_grau fesenque/) à des notes ou à des comptabilités de potiers. Les vases en céramique sigillée étaient ensuite commercialisés dans l’ensemble de l’Empire romain. Pour en savoir plus : BEMONT V, VERNHET A. ET BECK, F., La Graufesenque, village de potiers gallo-romains, Ministère de la Culture et de la Communication, 1987, 69 p. TUFFREAU-LIBRE M., La céramique en Gaule romaine, Paris, éd. Errance, , 1992, 173 p. Millau, la Graufesenque, http://www.actoulouse.fr/culture/aveyron/la_graufesenque/millauj c.html, 2000. Ateliers de potiers de Bannassac, http://www.ceramique.com/DOSMUS/00211.html, 2000. Ateliers et productions céramiques de l’Antiquité au Moyen Age, http://pro.wanadoo.fr/archeologie/, 2000. La céramique : artisanat ou « industrie » ? A l’époque gallo-romaine, la céramique était une activité artisanale extrêmement importante. Tous les récipients dont nous faisons aujourd’hui un si grand usage, boites de conserve, bouteille en plastique, boites cartonnées et autres emballages n’existaient pas. La plupart des récipients étaient fabriqués par les potiers, en céramique ! La production était très variée. Les jarres de grande dimension servaient pour le transport et la conservation des vivres et des liquides ; les amphores, servaient surtout pour les liquides. On les entourait parfois de paille tressée, comme nos bonbonnes, pour éviter la casse ! Si l’on a retrouvé de la vaisselle en argent ou bien encore des verres et flacons en verre d’une finesse incroyable, ceux – ci étaient réservés aux plus fortunés. Le commun se contentait de vaisselle en céramique : gobelets, coupes, assiettes, plats ou cruches ! Sans oublier les marmites, mortiers jattes et écuelles qui servaient à la préparation des repas. Enfin, l ’artisanat de la terre cuite fournissait également des lampes à huile des matériaux de construction, : briques tuiles, etc.. La production était organisée en ateliers, répartis dans toute la Gaule. Certains regroupaient sans doute cinq à six artisans travaillant autour d’un patron. Mais l’essor de cet artisanat aboutit à la création de véritables zones « industrielles » où fours et installations annexes s’alignaient parfois sur des kilomètres. A la Graufesenque par exemple, dans l’Aveyron, on pouvait cuire jusqu'à quarante mille vases à la fois, dans certains fours. Les artisans fabriquaient non seulement des articles d’usage courant, assez grossiers, mais aussi des productions plus fines, souvent décorées. C’est le cas de la céramique sigillée qui est d’une incontestable élégance. Les motifs de décoration s’inspiraient de la vie quotidienne, travaux des champs, métiers, course du cirque, compétitions athlétiques, ou bien encore de la vie des dieux et héros. Ils constituent un précieux témoignage sur les modes de vie et les croyances . Qu’est-ce qu’une amphore ? 2) Le transport L’inconvénient de l’amphore vient de son poids, qui au Ier s. av. J.-C. est à peu près égal à celui de son contenu. (environ 26 kg). Les amphores sont ensuite chargées dans des navires et expédiées aux quatre coins de l’Empire. 3) Les inscriptions L’amphore est un pot servant de conteneur, en particulier lors des transports maritimes. Ce récipient servait tout particulièrement au transport et au stockage de trois produits fondamentaux : le vin, l’huile d’olive, et les sauces et conserves de poisson (garum*). Une fois parvenues à destination les amphores peuvent être stockées dans des caves ou des celliers. Elles peuvent également être vidées et réemployées à d’autres ouvrages. 1) La fabrication Les amphores sont façonnées sur un tour, séchées puis chargées dans un four où elles subissent une cuisson pendant plusieurs heures. Afin de les rendre plus étanches, certaines amphores sont poissées avec de la résine de pin chauffée. Cependant, les amphores à huile ne sont jamais poissées. Elles sont ensuite bouchées hermétiquement avec un bouchon de terre cuite et un mortier de chaux (amphores à huile et à saumure), ou bien par un bouchon de liège (amphores à vin). Vocabulaire : *garum : saumure à base de sel et de poisson très appréciée des Romains (proche de l’actuel nuoc-mâm). *graffiti : inscriptions ou dessins tracés sur des murs ou des objets, *estampille : empreinte qui atteste l’authenticité d’un produit. exemple de marque d’amphore Les estampilles* sont imprimées dans la pâte avant cuisson à l’aide d’une matrice. Elles sont la marque de l’atelier où elles ont été produites. Les graffiti*, faits avec le doigt ou à la pointe sèche, sont des indications portées avant la cuisson par le potier ou après la cuisson par l’utilisateur. Les marques peintes, plus rares car plus fragiles, jouent le rôle d’étiquette. Elles mentionnent généralement le produit, sa qualité, son poids et le nom du commerçant, parfois une date. our en savoir plus : SCIALLANO M., ET SIBELLA P., Amphores, comment les identifier ?, Aix-en-Provence, Edisud, 1991, 134 p. LAUBENHEIMER, F., Les amphores en Gaule. Production et circulation, Université de Besançon, 1992, 237 p. BAUDOUX J., Les amphores du nord-est de la Gaule, Paris, éd. De la Maison des sciences de l’Homme, DAF n°52, 1996, 215p. DENIAUX E., Recherches sur les amphores antiques de BasseNormandie, Cahier des Annales de Normandie n°12 B, Caen, 1980, 150 p. ENIAUX E., « Nouveaux fragments d’amphores découverts dans les environs de Caen », Recueil d’études offert en hommage au doyen Michel De Boüard, vol.I, Caen, 1982, p.171190. L’épave du Grand Congloué, http://web.culture.fr/culture/archeosm/cong-s.htm, 2000. Le musée des docks romains de Marseille, http://web.culture.fr/culture/archeosm/docks-m.htm, 2000. Les voies romaines en Méditerranée et en Europe, http://www.viadomitia.org/fr/news/index.html, 2000. GLOSSAIRE Anse : partie recourbée de certains ustensiles, permettant de les saisir, de les porter. Coupe : récipient généralement plus large que profond. Exemple : un bol, un saladier. Coupelle : petite coupe. Céramique commune : céramique ordinaire, utilisée dans la vie de tous les jours. Cruche : récipient à col étroit, à large panse et à une anse. Décor figuré : décor dessiné, représentant des animaux, des hommes ou tout au moins des formes reconnaissables. Décor incisé : décor entaillé, gravé. Modelé : façonné à la main. Panse : partie bombée d‘un récipient. Sigillée : céramique fine, de teinte brique, recouverte d‘un vernis, marquée du nom du potier .