A Nice, plateau sportif à volonté - Agence Pour l`Education par le Sport

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A Nice, plateau sportif à volonté - Agence Pour l`Education par le Sport
LE MONDE SPORT&FORME
Date : 07 MARS 15
Page de l'article : p.1,6
Journaliste : Paul Barelli
Pays : France
Périodicité : Hebdomadaire
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SPORT & FORME
AVIS
AUX
AMATEURS
ANice,plateausportifàvolonté
PRIX
LE
MONDE
F A I S - N O U S
R E V E R
Foot, ping-pong, lutte, basket, danse... Le choix ne manque pas aux jeunes de la cité des Moulins pour composer,
chaque mercredi, leur plateau d'activités et « s'éclater »
PAUL BARELLI
Nice (Alpes-Maritimes), correspondant
ue puis-je faire
pour que les
jeunes de ma
cité ne traînent
pas dans les
rues et qu'ils
trouvent une
activité ? » Passionné de sport, Jean-Michel
Deya, 32 ans, a trouvé une réponse il y a
trois ans, en créant un singulier espace
sportif au cœur d'une place publique. Enfant de la cité «sensible» des Moulins,
dans l'ouest de Nice, il s'efforce de « tordre
le cou » à l'image sulfureuse de son quartier, classé en zone de sécurité prioritaire.
La délinquance y est tenace. Pourtant, l'espoir d'un cadre dè vie meilleur renaît grâce
à une opération de rénovation urbaine de
215 millions d'euros qui va transformer
profondément le visage de cette cité de
10 DOO habitants, d'ici à 2017.
«Cette rénovation serait insuffisante
sans le travail considérable des associations, notamment sportives», souligne
Dominique Estrosi-Sassone, sénatrice
UMP, adjointe déléguée au logement et à
la rénovation urbaine. Récompensé pour
ses activités, Jean-Michel Deya, qui présente le concours de professeur d'éducation physique et sportive, a réussi
son pari.
Après avoir été formateur sportif au
Centre loisirs jeunesse (CLJ) du quartier,
en 2012, il a eu l'idée de créer un plateau
sportif ludique et éducatif sur une place
publique : «Nous recréons l'atmosphère
d'une place de village, au cœur de la cité,
un vrai lien social. Les mamans, les person-
Q
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nes âgées viennent aussi voir les enfants
disputer une partie de foot ou danser. »
Mercredi 25 février, 14 heures. Sous un soleil éclatant, près de 70 enfants, adolescents, jeunes adultes se précipitent sur les
tapis de lutte bleus de la petite place verdoyante entourée d'immeubles. Ils servent
de terrain de football pour les 14-18 ans et
de tapis de lutte pour les 6-12 ans. Pieds
nus, ils «s'éclatent». Foot à quatre, jeux
d'opposition, mais aussi danse. Ils sont de
«J'aurais aimé, petit,
avoir des trucs
comme ça sur la place.
Alors, le faire
pour les enfants,
ça me plaît, et je rends
service au quartier »
ABDELMALEK
bénévole de 17 ans
plus en plus nombreux à participer au plateau sportif. «Sur la place, je fais de la lutte
et du foot, lance, ravi, Amadi Nianghamdy,
14 ans. On joue depuis deux ans. Les associations ont mis des affiches, mes copains et
moi on s'est décidés à y aller. Cela méfait
plaisir et je ne traîne pas dans le quartier.
Nous allons faire un tournoi de foot à quatre, le vainqueur gagnera une carnette!»
«fe viens tous les jours pendant ces varan-
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Pays : France
Périodicité : Hebdomadaire
Date : 07 MARS 15
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Journaliste : Paul Barelli
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ces, renchérit Marzin, 13 ans. C'est très varié : ping-pong, basket, danse, lutte, tennisballon. Je m'amuse avec mes copains. Moi je
préfère le foot. Cela fait quatre ans que j'en
fais. Et ici, je retrouve des amis. »
«Avant, dans la cité, il n'y avait rien pour
les enfants, confie Sandrine, mère de deux
bambins joueurs. C'est très positif, car ils
attendent ce rendez-vous, le mercredi en période scolaire et quotidien durant les vacances. » Les habitants des « Moulins » saluent le travail accompli par Jean-Michel
Deya et son frère Grégory, créateurs de l'association Prévention Education Sport
(FES), et Philippe Danae. Ce dernier, éducateur spécialisé à l'Adsea 06 (Association
départementale pour la sauvegarde de
l'enfant à l'adulte), confie : «Ici, on ne vient
pas avec un esprit colonialiste. Grâce à cet
espace ludique, pour les jeunes et transgénérationnel, nous échangeons avec tous les
habitants. »
Cela se traduit par l'implication de bénévoles. Parmi eux, Abdelmalek, dit «Maliko », 17 ans - polo éclatant, casquette -, est
animateur de l'association FES : «Je suis un
bénévole actif. J'aurais aimé, petit, avoir des
trucs comme ça sur la place. Alors, le faire
pour les enfants, ça me plaît, et je rends service au quartier. »
Les activités artistiques, chant, dessin,
graffitis et danse, rencontrent un certain
succès : «Au départ, ce n'est pas toujours facile pour les enfants ou les ados de venir
danser sur la place, devant tout le monde,
indique Hanen Gani, de l'association
Eveille ton art. Mais ensuite les filles en discutent, et cela fait boule de neige!»
Autour du plateau sportif, des stands
d'éducation pour la santé, de prévention
contre la drogue et les addictions sont
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ouverts au public. Des jeunes discutent
avec un policier, animateur depuis six ans
au CLJ, Sébastien Para: «Nous sommes un
centre de prévention, pas de répression.
Nous avons établi un rapport de confiance
avec les jeunes, tout en leur précisant ce
qu'ils risquent en matière de délinquance.
Ces activités sportives ont contribué à créer
un climat plus apaisé. Tout le monde en profite. Il faut que des adultes soient présents.
Ce sont des repères dont les jeunes ont besoin. » Ce plateau sportif permet aux éducateurs de rue spécialisés d'accompagner
certains jeunes en difficulté.
« C'est une mission délicate, confie Francis
Milliasseau, directeur des services de prévention à lAdsea. Cette expérience exemplaire, au budget modeste, devrait être davantage soutenue sur le planjïnancier. »
Jean-Michel Deya cherche des partenariats privés afin de pérenniser son action.
Certes, il est conscient que ce plateau
technique ne peut résoudre tous les problèmes : depuis deux ans, la délinquance
générale est en augmentation dans ce
quartier sensible. Parmi les signes d'espoir, cependant, des petits dealers sont
venus discrètement jouer au ping-pong
sur la place... C'est un symbole. Un premier pas. A l'image de la joie qui irradie du
regard de Sambé Papi, 14 ans. Lui, il est
« accro » au football. «Au début, Hy a quatre ans, je jouais dans une salle, ensuite sur
le plateau. Je progresse. J'espère devenir
footballeur et m'inscrire dans un club. C'est
mon rêve!» u
Cette initiative concourt au prix
«Le Monde » - Fais-nous rêver, qui vise
à récompenser un projet d'éducation par
le sport. Pour en savoir plus : Apels.org.
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Des enfants s'initient à la lutte et au tennis avec l'association Prévention éducation sport, le 25 janvier, sur la place de la cité des Moulins, à Nice.
LAURENT CARRE POUR fi LE MONDE»
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