Les relations professionnelles au Maroc au prisme de la formation

Transcription

Les relations professionnelles au Maroc au prisme de la formation
Les relations professionnelles au Maroc au prisme de
la formation. Des catégories d’analyse à l’épreuve
d’une configuration sociétale en mutation.
Eric Verdier∗†1 and Driss El Yacoubi∗2
1
Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail (LEST) – CNRS : UMR7317, Aix-Marseille
Université - AMU – 35, avenue Jules Ferry 13626 Aix-en-Provence Cedex 01, France
2
Laboratoire d’Economie et de Sociologie du Travail – CNRS : UMR7317 – France
Résumé
La formation professionnelle se développe à l’interface de plusieurs politiques publiques
(éducation, emploi, protection sociale, développement économique et industriel, aménagement
du territoire) et de multiples choix privés, plus ou moins contraints, émanant des entreprises
et des (futurs) travailleurs. Ses transformations sont souvent un bon révélateur de l’évolution
des relations sociales et économiques. Le Maroc illustre cette configuration bien que son dispositif de formation soit assez récent Cette communication s’interroge sur ce que nous dit
du système des relations professionnelles la promotion politique d’une régulation ” tripartite ” de la formation. On se demandera si les développements récents du ” partenariat
social ” que promeut la ” politique de voisinage ” de l’Union européenne, remettent en cause
les caractérisations de Bosch et Charest (2009) qualifiant cette configuration d”’ économie
dirigée par l’État ” (state-led economy). Si la figure de l’État prescripteur du développement
économique et social semble en recul, peut-on en déduire que s’affirme un ” partenariat tripartite structuré ” (Mayen, 2011), que les organisations internationales appellent de leurs
vœux, au nom de la ” bonne gouvernance ” ? Ne voit-on pas se renforcer un pilotage conjoint
État-organisations patronales ne ménageant qu’une position seconde à la représentation des
salariés ? Comment évoluent la formation professionnelle du point de vue de l’implication des
partenaires sociaux et de confrontations de différentes visions de la qualification et, au-delà,
de la relation salariale ? Répondre nécessite d’élargir l’approche pour prendre en compte
l’Etat-social marocain et ses limites ; en matière de formation, elles tiennent aux difficultés
récurrentes qu’ont les dispositifs publics et/ou relevant du ” partenariat social ” à prendre en compte l’existence massive d’apprentissages sur le tas ou traditionnels. Dès lors, les
catégories tant d’action publique que ” savantes ”, souvent forgées au Nord et utilisées ici
pour qualifier les relations sociales, ne sont-elles pas en crise ? Cette communication s’appuie
sur une campagne d’entretiens avec des acteurs du tripartisme et de la société civile ainsi
que sur une analyse secondaire de statistiques sur l’emploi et la formation.
∗
†
Intervenant
Auteur correspondant: [email protected]
sciencesconf.org:jist2016:82690

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