3 - S`unir par la `folie` de Dieu

3 - S'UNIR
PAR LA 'FOLIE' DE
DIEU
1 Corinthiens 1.18-2.5
Introduction
QCM...
Je vous propose une petite interrogation pour débuter ce message :
Votre ami est hindou. Pour lui parler de l'Evangile, vous :
consultez une encyclopédie des religions ?
interrogez le brahman du coin ?
préparez un comparatif entre le christianisme et l'hindouisme ?
rien, parce que s'il aime Dieu c'est suffisant ?
révisez dans la Bible les notions fondamentales de l'Evangile ?
Roger est déprimé depuis le décès de sa femme. Pour l'aider, vous :
préparez une étude biblique sur le deuil ?
lui conseillez le meilleur psychothérapeute de votre région ?
lui donnez une bouteille de Wiskey pour oublier ?
Gertrude propose que l'Eglise suive des formations en sciences humaines (sur le comportement, la pédagogie,
l'analyse des caractères, la critique scientifique des textes bibliques, etc.).
Il y a dans l'Eglise des gens 'pour' et des gens 'contre'. Vous êtes anciens et vous devez trancher. Que
proposez-vous et pourquoi ?
Où sont les limites de la réflexion des hommes — de votre réflexion ? Quelles sont les
prérogatives de Dieu pour dire ce qui est vrai de ce qui est faux ? Doit-on allier le message de
Dieu aux théories des hommes ?
La semaine dernière, nous avons évoqué l'esprit de querelle, de division qui régnait à Corinthe. L'un des
problèmes, c'est qu'il y avait beaucoup de messages contradictoires — sur Dieu, sur l'Evangile, sur le mariage, la
moralité, la cène, les dons spirituels, etc.
Paul en appelle à une confiance radicale, absolue dans le message de Dieu, de la Bible. Et comme une telle
attitude était taxée de folie, Dieu rappelle (c'est au centre de la section que nous allons étudier) : " Car la folie
de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes " (1.25)
Lecture fragmentée (1.18-25 ; 1.26-31 ; 2.1-5)
Faites-vous confiance à Dieu et à son message — sans réserve ?
C'est dans une confiance absolue en la sagesse suffisante de Dieu que nous vivrons une unité
maximale et une puissance maximale...
La " folie " de la croix (1 Cor. 1.18-25)
Folie pour les " périssants " (1.18-22)
18 Car la prédication de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes
sauvés elle est une puissance de Dieu.
19 Aussi est-il écrit : Je détruirai la sagesse des sages, Et je rendrai nulle l'intelligence des intelligents.
20 Où est le sage ? où est le scribe ? où est le raisonneur de ce siècle ? Dieu n'a-t-il pas convaincu de
folie la sagesse du monde ?
21 Car puisque le monde, avec sa sagesse, n'a point connu Dieu, il a plu à Dieu dans sa sagesse de
sauver les croyants par la folie de la prédication.
22 Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse :
" Car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de
Dieu " (1.18)
Le " car " se réfère à la phrase précédente où Paul avait résolument décidé de ne pas utiliser d'artifices de
langage. Il contraste en effet la " sagesse du langage " (1.17) avec le langage de la croix (1.18)
"Parole de la croix" c'est le message de la croix. Résumé, ce message est très simple :
L'homme n'atteindra jamais Dieu de lui-même. Aucune religion, aucune bonne œuvre, aucune philosophie
ne permettront l'accès auprès de Dieu. La Bible dit que l'homme est moralement corrompu, capable de
tout mal, et même incapable de vraiment chercher Dieu.
Devant ce triste constat, Dieu décide de venir lui-même, en un bébé né d'une vierge, bébé qui grandit
pour être crucifié, c'est-à-dire exécuté comme les pires criminels, les mécréants. La boue du monde se
faisait crucifier. Dieu, mort sur une croix ? Quelle folie de le croire !
Cette mort n'était pas gratuite, c'est le moyen que Dieu a choisi pour permettre l'échange entre le péché
des hommes – votre péché – et sa justice.
Ce message si simple (un enfant peut le comprendre et le vivre) engendre deux réactions : La moquerie ou la
confiance.
Ceux qui refusent ce message, Paul les décrit comme des " périssants" (c'est un participe présent du verbe
délier, détacher, répudier, d'où l'idée de périr). C'est-à-dire qu'ils sont spirituellement morts, et qu'ils demeurent
dans cet état lors de la mort physique.
"Mais pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu". Paul, bien sûr s'inclut dans le lot de ceux dont
le salut se manifeste. Ce message, cette croix, c'est quelque chose qui dynamise la vie, qui la transforme et la
conduit vers Dieu !
Le témoignage de Paul est un exemple de cette puissance.
Quel amour ! Dieu donne gratuitement son pardon ! Il donne gratuitement la vie éternelle ! Il offre une relation
personnelle avec lui !
Comment réagissez-vous ?
Comment réagissent ceux qui nous entourent ? C'est une folie ! Pourquoi ? Je vous suggère deux raisons :
L'homme aime s'appuyer sur ses propres forces (1.19)
L'homme aime les choses compliquées (1.20a)
(1.19) est une citation que Paul fait d'un texte du livre d'Esaïe.
A ce moment (fin 8e siècle av. J.-C.) le royaume du Sud était encerclé par les armées assyriennes sous la
conduite de Sennachérib. (L'Assyrie de cette période était comme l'Allemagne des années quarante, une source
de terreur). Les "sages" conseillaient au roi Ezéchias de faire alliance avec l'Egypte pour résister à l'Assyrie.
Esaïe dénonçait cette alliance comme une honte (Es. 30-31) et exhortait à la confiance en Dieu. En résumé son
discours était " L'Egypte ne sert de rien ! Faites confiance en la puissance de Dieu ! " Es. 37.36 nous dit que les
185.000 soldats de l'Assyrie tombèrent morts par l'action de l'ange de l'Eternel (voir le récit complet en 2 Rois
18 & 19).
NB : Des fouilles archéologiques effectuées à Ninive ont dégagé une stèle de Snnachérib qui détaille ses
campagnes militaires comme la Bible les décrit...
Quand Paul cite Esaïe, il veut montrer aux Corinthiens qu'il ne faut pas s'appuyer sur ses propres forces, sur sa
propre sagesse ! Dieu abrogera la sagesse des intelligents. C'est de l'orgueil que de penser que l'on peut venir à
Dieu comme on le croit bon.
La deuxième raison qui conduit les gens à croire que la croix est une folie, c'est qu'ils aiment les choses compliquées
(1.20) :
Les "sages" – les penseurs
Les "scribes" – les experts religieux
Les "contestataires" – ceux qui aiment débattre, peut-être ceux que l'on appelle des philosophes (Act. 17.21
"tous les Athéniens et les étrangers venus parmi eux ne passaient leur temps, qu'à dire ou écouter quelque
nouvelle")
Ces gens aimaient les choses complexes. La croix ? c'était trop simple !
19 siècles d'histoire chrétienne nous empêchent de réaliser pleinement le caractère si extraordinaire de
l'incarnation. Mais les philosophes grecs avaient du mal à avaler une telle couleuvre ! Celse (polémiste
anti-chrétien du 2e siècle) écrivit :
" Dieu est bon, beau et heureux, et si en état de perfection et de magnificence, s'il descend vers les
hommes, alors il va changer, un changement du bien au mal, du beau vers le laid, du bonheur vers le
malheur, de ce qui est le meilleur vers ce qui est le pire, et Dieu n'accepterait jamais un tel changement. "
C'était également inacceptable pour Pierre (Mat 16.22-23 ; Jn 18.10-11)
Qui sont tous ces gens qui formulent des opinions sur Dieu ? Dieu a frappé leur raisonnement de "folie" (1.20) parce
qu'il ne (les) conduit pas à Lui.
Pâques actuellement : De nombreux débats sont suscité sur la résurrection du Christ.
Les plus grands historiens, journalistes, religieux ont débattu...
Leurs nombreuses contorsions intellectuelles ne leur ont finalement permis que de dire que "Quelque
chose de fort s'est passé, qui a transformé le monde, mais soyons raisonnables, la résurrection du Christ
n'est pas une option".
Ainsi ont-ils brillamment démontré que la sagesse des hommes ne permet pas de comprendre !
Les hommes de tout temps justifient leur refus de Dieu en demandant (1.22) :
1 . des signes tangibles ou
2 . un intellectualisme poussé.
Les Juifs s'attendaient à des signes messianiques plus forts (un Roi, la fin de l'oppression romaine) alors qu'ils
n'ont vu qu'un serviteur souffrant, cloué sur une croix. Souvent, ils ont demandé au Christ "un signe" (Mt
11.38-39 ; Mc. 8.11 ; Luc 11.16 ; Jn 6.30). Qu'à répondu Jésus ? "Une génération mauvaise et adultère
recherche un signe, il ne lui sera donné d'autre signe que celui du prophète Jonas" (Mt. 12.39). Jonas, passant
3 jours dans le ventre d'un poisson, illustre le Christ passant 3 jours dans le séjour des morts.
Les Grecs voulaient une construction humaine de grande envergure. Et Dieu ne leur donne que le message de
l'Evangile. Même dans une Eglise, on peut rencontrer de fausses sagesses. Jc 3.14-15 "Mais si vous avez dans
votre cœur une jalousie amère et de la rivalité, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. Cette
sagesse n'est pas celle qui vient d'en-haut ; mais elle est terrestre, charnelle, démoniaque."
Dieu ne se soucie pas tant de répondre aux excuses des gens que de réaliser sa décision généreuse de sauver !
A l'homme de répondre avec confiance, sans chercher à ajouter au message. Parce que la croix, c'est fort !
Puissance pour les " étant-sauvés " (1.23-25)
23 nous, nous prêchons Christ crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens,
24 mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs.
25 Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les
hommes.
Mais si ce même message est une folie qui fait trébucher les uns ("scandale… folie" 1.23), elle est une dynamite pour
les autres (1.24). Pour qui ? Pour ceux qui sont "appelés".
L'élection, un fait. Dieu choisit ceux qui lui appartiennent
Eph 1.4-5 : " En Lui, Dieu nous a élu avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans
défaut devant Lui. Dans son amour, il nous a prédestiné par Jésus-Christ à être adoptés, selon le dessein
bienveillant de sa volonté... "
Est-ce à dire que vous n'avez pas choisi ? Si ! Mais il y a dans cette élection un appel qui fait que votre
'oui' est déjà celui de Dieu.
Est-ce injuste ? Ro 9.14-23 nous dit : " Que dirons-nous donc ? Y a-t-il en Dieu de l'injustice ? Certes
non ! Car Il dit à Moïse : Je ferai miséricorde à qui Je ferai miséricorde, et J'aurai compassion de qui
J'aurai compassion. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui
fait miséricorde. Car l'Ecriture dit à Pharaon : Je t'ai suscité tout exprès pour montrer en toi Ma puissance
et pour que Mon nom soit publié par toute la terre. Ainsi, Il fait miséricorde à qui Il veut, et Il endurcit
qui Il veut. Tu diras donc : Qu'a-t-Il encore à blâmer ? Car qui résiste à Sa volonté ? Toi plutôt, qui es-tu
pour discuter avec Dieu ? Le vase modelé dira-t-il au modeleur : Pourquoi m'as-tu fait ainsi ? Le potier
n'est-il pas maître de l'argile, pour faire avec la même pâte un vase destiné à l'honneur et un vase
destiné au mépris ? Et si Dieu, voulant montrer Sa colère et faire connaître Sa puissance, a supporté avec
une grande patience des vases de colère formés pour la perdition ? Et s'Il a voulu faire connaître la
richesse de Sa gloire à des vases de miséricorde qu'Il a d'avance préparés pour la gloire ? "
L'élection est une assurance pour notre vie. Nous pouvons faire confiance à Dieu : ce qu'Il a commencé en nous,
Il le terminera.
L'élection est un soulagement dans l'évangélisation car nous n'avons pas à convaincre – c'est l'œuvre de Dieu.
Nous n'avons qu'à présenter les choses, et ceux que Dieu appelle répondront favorablement. Leur vie sera
transformée ! Et cela manifestera la puissance de Dieu par la prédication de la croix !
Paul, le religieux exemplaire est déclaré coupable devant Dieu !
Paul le meurtrier a pu être pardonné et transformé !
Quel témoignage de puissance ! (Cf. Phi. 3.4-6 pour un descriptif plus complet du profil social et religieux de
Paul.)
Les Editions Clé ont publié un livre présentant le témoignage d'une dizaine d'individus. C'est un livre destiné aux nonchrétiens, pour leur montrer les fruits de l'Evangile. Je connais plusieurs de ces individus, qui font en fait partie de
notre église locale. Je vois dans ces trophées de la grâce de Dieu une puissance inégalée. Des vies ont été
bouleversées, profondément — pas par les sciences des hommes, mais par la croix du Christ.
Les implications du verset 25 sont gigantesques. "Car la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et le faiblesse de
Dieu est plus forte que les hommes". Je voudrais brièvement élargir le champ de la discussion qui s'est limitée jusque
là au message de la croix. Où puisons-nous réellement la sagesse, le sens d'une vie ?
Peut-être dans les horoscopes. Peut-être dans les dires des spécialistes. Peut-être que certains spécialistes
humains ont toute votre attention (psychologues, scientifiques, etc.)
Pourquoi ne pas témoigner concrètement d'un attachement à Dieu par une confiance en Lui seul…
Cet été, j'ai discuté avec une femme dépressive depuis 20 ans. Elle a tout essayé pour se débarrasser de cette
tristesse de l'âme qui gâchait sa vie. Elle vivait avec de fortes doses de calmants et d'anxiolytiques. Au cours de
la discussion, il s'est avéré qu'elle n'avait jamais pleinement accepté le décès de sa mère. Je lui ai parlé de ce
que la Bible dit de la souveraineté de Dieu (même dans les épreuves), ainsi que du rôle du deuil. Le temps ne
nous a pas permis d'aller plus loin. Cette semaine, mon épouse et moi-même recevions une carte nous
annonçant qu'elle avait pu verbaliser son acceptation de la volonté de Dieu, ainsi que son choix de Lui faire
confiance. Elle nous disait sa surprise quand elle a commencé à connaître une joie qu'elle ne croyait plus
possible…
Sagesse de Dieu…
Lorsqu'un homme méprise, pour sa vie de tous les jours, la sagesse de Dieu, il se prive du meilleur. Il ressemble à
quelqu'un qui dépense une fortune au loto — sans jamais gagner !
Dieu est sagement 'fou' ou follement sage d'une seconde manière : celle du choix qu'Il effectue en sauvant :
La " folie " du choix (1 Cor. 1.26-31)
Dieu choisit des petits... (1.26-28)
26 Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni
beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles.
27 Mais Dieu a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; Dieu a choisi les choses
faibles du monde pour confondre les fortes;
28 et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu'on méprise, celles qui ne sont point, pour
réduire au néant celles qui sont,
Paul invite les Corinthiens à observer leurs rangs en terme de statut social. Il ne s'y trouve :
Pas beaucoup de penseurs.
Pas beaucoup de puissants (financièrement ou politiquement).
Pas beaucoup de gens de haute-naissance (c'est un euphémisme pour parler des esclaves !).
Si vous aviez été Dieu qui auriez-vous choisi ?
Des hommes politiques ? — c'est important pour "ouvrir des portes".
Des hommes d'affaires ? — c'est important pour financer l'œuvre missionnaire.
Des stars du cinéma ? — c'est important pour la publicité du message..
Mais peut-être pas des esclaves ou des gens comme vous et moi, qui ne font pas la une de l'Express ou de
Gala !
Le choix de Dieu s'est porté sur des petits, des gens de condition humble. Pas exclusivement d'ailleurs, puisque le
trésorier de la ville, Eraste, faisait partie de l'Eglise (Ro. 16.23).
Nous avons ainsi un regard sur l'admirable humilité de Dieu !
L'humiliation de l'incarnation, Christ s'est "vidé" pour devenir homme (Phi. 2)
La venue dans une famille pauvre, dans un village éloigné des palais.
L'annonce de l'Evangile à des bergers, les parias de l'époque.
Jésus s'est écrié : "Je te loue Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux
intelligents et de ce que tu les as révélées aux enfants. Oui Père je te loue de ce que tel a été ton bienveillant
dessein" Mat. 11.25-26.
Dieu n'honorera aucun chef d'état à cause de sa fonction. La démonstration de la puissance de Dieu se fait parce que
des gens sans importance humaine connaissent Dieu et Le servent ! Cela choque l'intelligentsia religieuse et sociale.
...pour mieux être glorifié (1.29-31)
L'objectif c'est bien entendu que toute la gloire revienne à Dieu. Que personne se vante.
Dieu ne partagera pas sa gloire avec un autre.
Toute notre assurance proviendra de celui qui nous souverainement choisi.
Relevons encore au v. 30 que c'est Christ qui a été fait, par Dieu, pour nous : Sagesse - Justice - Sanctification
- Rédemption
La " folie " du moyen (1 Cor. 2.1-5)
La prédication, supérieure aux arguments (2.1-2)
Paul s'est refusé à utiliser la logique interne des Corinthiens, à rentrer dans leur jeu. On n'a une idée assez précise de
ce qui pouvait se passer dans les villes telles que Corinthe en Actes 17, lorsque Paul prêche aux Athéniens. " Or tous
les Athéniens et les étrangers venus parmi eux passaient leur temps qu'à dire ou écouter quelque nouvelle. Paul,
debout au milieu de l'Aéropage, dit : Athéniens, je vois que vous êtes à tous égards extrêmement religieux...Dieu,
sans tenir compte des temps d'ignorance, annonce maintenant à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils aient à se
repentir, parce qu'il a fixé un jour où il va juger le monde selon sa justice, par un homme qu'il a désigné, et il en a
tous une preuve digne de foi en le ressuscitant d'entre les morts...Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des
morts, les uns se moquèrent, et les autres dirent : Nous t'entendrons là-dessus une autre fois. Ainsi Paul sorti du
milieu d'eux. Quelques-uns néanmoins s'attachèrent à lui et crurent ; parmi eux Denys l'Aéropagite, une femme du
nom de Damaris, et d'autres encore. " (Ac. 17.21-22 ; 30-34)
Paul aurait pu entrer dans un débat "Existe-t-il un seul Dieu ?" ; "Pourquoi Jésus est-il le seul chemin ?" ou
encore " La prophétie comme preuve de la divinité du Christ".
Mais il s'est refusé de le faire, en limitant son discours à l'annonce de la mort du Christ pour le péché, et la
venue du jugement.
Pourquoi ? Parce qu'ainsi, lorsque des hommes croient, on ne peut pas dire que c'est l'intelligence d'un homme qui a
permis la foi des autres — mais la puissance de Dieu.
Pour qu'un homme puisse croire, il faut simplement, seulement, que Dieu intervienne.
Pour qu'un homme puisse croire, il faut simplement, seulement, qu'un homme ait le courage d'annoncer (et pas
de démontrer) l'Evangile.
"Comment donc invoqueront-ils celui en qui ils n'ont pas cru ? Et comment croiront-ils en celui dont ils n'ont pas
entendu parler ? Et comment entendront-ils parler de lui, sans prédicateurs ?" (Ro. 10.14)
Je trouve que c'est une bonne nouvelle !
Cela veut dire que l'évangélisation, c'est pas pour des spécialistes !
Cela veut dire que l'évangélisation, c'est pas pour les forts (voir v. 3) !
Elle est surtout pour des gens courageux, qui n'ont pas honte de croire et de parler de ce que d'autres
considèrent comme ridicule.
Bien aimés, parlez du Christ !! Tout simplement. C'est une manifestation de puissance.
La prédication, manifestation de puissance (2.3-5)
Ce n'est pas facile d'avoir ce courage. D'ailleurs Paul ne l'avait pas toujours (2.3)
Sa "faiblesse" (litt. maladie) était peut-être la même chose dont il parle en Galates 4.13 : "Vous le savez, ce fut
à cause d'une maladie que je vous ai pour la première fois annoncé l'Evangile".
La "crainte" et le "grand tremblement" s'expliquent facilement. Paul avait été emprisonné à Philippes, il avait dû
fuir Thessalonique et Bérée, subir les moqueries d'Athènes… De quoi être impressionné !
Aimeriez-vous, de ville en ville, être traité comme un idiot ? Aimeriez-vous paraître devant les plus grands
cerveaux du moment et les entendre dire combien est ridicule votre foi en Christ ?
Aimeriez-vous aborder une ville comme Corinthe dont l'immoralité était légendaire ? C'est comme si l'on vous
demandait d'aller parler du péché et du Christ à la sortie des boîtes de nuit homosexuelles de votre ville ! Ne
seriez-vous pas inquiet de ce qui pourrait se passer ?
Paul voulait qu'à Corinthe, on retienne une chose : que Dieu montre sa puissance lorsque quelqu'un croit en Lui suite
à la simple annonce de l'Evangile.
C'est ça une démonstration (litt. "manifestation") de la puissance de Dieu.
Nous sommes invités à nous rendre "à tous égards recommandables, comme serviteurs de Dieu, par beaucoup
de persévérance dans les tribulations, dans les privations, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons,
dans les émeutes, dans les travaux dans les veilles, dans les jeûnes, ; par la pureté, par la connaissance, par la
patience, par la bonté, par l'Esprit Saint, par un amour sans hypocrisie, par la parole de vérité, par la puissance
de Dieu, par les armes offensives et défensives de la justice…" (2 Cor. 6.4-7).
Nous sommes invités à vivre de cette puissance : "Car il a été crucifié en raison de sa faiblesse, mais il vit en
raison de la puissance de Dieu ; nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui, pour vous,
en raison de la puissance de Dieu" (2 Cor. 13.4)
Ainsi, ayant goûté la puissance pure de Dieu, par la conversion, les Corinthiens pouvaient l'expérimenter dans d'autres
domaines où la foi s'exerce (2.5).
Conclusion
Pour conclure, je voudrais élargir un peu le champ d'application de la réflexion de Paul.
Paul se concentre sur la croix, source de salut – et de conflit.
Mais le verset 25 a des implications bien supérieures.
Je voudrais parler de l'impact des sciences humaines (psychologie, humanisme, anthropologie, etc.)
Les hommes vont-ils mieux depuis que Freud a inventé une autre manière de concevoir l'homme ?
Les prix Nobel ont-ils amélioré la conscience humaine ? Ont-ils permis de répondre aux questions essentielles de
la vie ? "D'où venons-nous ? Où allons-nous ?"
Les Corinthiens se croyaient sages
Ils ne l'étaient pas. Ils n'en étaient qu'au petit lait (3.2)
" Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie par la philosophie et par une vaine tromperie selon la
tradition des hommes, selon les principes élémentaires du monde, et non selon Christ. " (Col. 2.8) ; " ...qu'ils
soient unis dans l'amour et enrichis d'une pleine certitude de l'intelligence, pour connaître le mystère de Dieu,
Christ, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. " (Col 2.2b-3)
A quoi (qui) faites-vous confiance pour votre salut ?
A quoi (qui) faites-vous confiance pour votre croissance ? Pour bâtir votre couple et votre foyer ?