Quandles mandataires professionnels se regroupent
Transcription
Quandles mandataires professionnels se regroupent
Mars 2013 30 L a let tre de l a Caisse d’epargne aux tuteurs familiaux et aux mandataires judiciaires Vous avez la parole Quand les mandataires professionnels se regroupent... « es mandataires judiciaires Les mandataires à la protection des majeurs judiciaires à la indépendants bénéficient d’une protection des fédération nationale depuis 1982, majeurs (MJPM) se la FNAGTP, devenue la FNMJI* professionnalisent. en 2009 », explique Anne-Laure Arnaud, présidente de la FédéraEt leurs instances tion régionale de Midi-Pyrénées, représentatives également vice-présidente de la se regroupent. Fédération nationale. « Celle-ci a Explications. pris part à la réécriture de la loi de L 2007, conduisant notamment à une requalification de notre métier. Désormais, pour pouvoir exercer, chaque mandataire doit être titulaire d’un certificat national de compétence et d’un agrément départemental délivré par le préfet. Sur impulsion de la Fédération nationale et pour être en cohérence avec l’organisation de nos administrations, les quelque 500 MJPM adhérents de France se regroupent maintenant au niveau régional. * FNMJ : Fédération nationale des mandataires judiciaires indépendants. Notre association Midi-Pyrénées a été créée en novembre 2012 et compte 78 adhérents. Notre objectif : centraliser la remontée d’informations en provenance des départements, être force de proposition et de constatation de l’existant. Cette organisation permet aussi d’avoir un interlocuteur de poids face aux instances régionales afin de participer à la révision quinquennale du schéma régional, de proposer des améliorations en matière de formation et de prérequis pour les nouveaux MJPM auprès de la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, qui délivre notamment les agréments aux organismes formateurs. En parallèle, compte tenu de nos responsabilités élargies et pour conforter nos pratiques professionnelles, nous organisons un parrainage pour les nouveaux agréés, des séances d’informations thématiques et des échanges sur certains cas délicats. De quoi contribuer à réhabiliter notre image – parfois ternie par de sombres affaires de dérives –, et à nous conduire vers l’excellence attendue par tous ! » Pour en savoir plus : www.fnmji.fr Quoi de neuf ? Le nombre des mineurs protégés baisse en 2010 Selon le ministère de la Justice, le nombre de mineurs sous mesure de protection serait en baisse. En 2010, on comptait 130 205 mineurs, contre 173 993 en 2008. Congrès de l’UNAPEI en mai à Marseille Si Marseille est cette année la capitale de la culture, elle est aussi la ville choisie par l’UNAPEI(1) pour son 53e congrès annuel réunissant de 1 300 à 1 500 participants. Ce congrès se déroulera le 25 mai au parc Chanot, avec pour thème central : l’accès à la santé pour les personnes handicapées mentales. Dès le jeudi 23, quelque 600 responsables d’associations et professionnels échangeront au cours de visites d’établissements. Le 24, l’assemblée générale se déroulera de 9 h à 19 h, suivie d’une soirée festive. Renseignements et inscription : www.unapei.org Assemblée générale de l’UNAF en juin à Bordeaux Cette année, c’est l’UDAF(2) de Gironde à Bordeaux qui accueil lera, les 22 et 23 juin, le congrès annuel de l’Union nationale des associations familiales (UNAF). L’occasion pour les quelque 600 présidents, directeurs des UDAF, responsables de mouvements familiaux et personnalités politiques nationales et locales d’échanger sur le thème de la famille, ses valeurs et les mesures nécessaires pour mieux accompagner toutes les familles au quotidien. (1) Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis. (2) Union départementale des associations familiales. De A à Z Quels outils pour les mandataires professionnels ? Télétransmission d’opérations bancaires, édition automatique et en masse de comptes de gestion, outils de veille juridique par Internet… Le développement des échanges de données par informatique (EDI) a révolutionné les pratiques professionnelles des mandataires judiciaires à la protection des majeurs (MJPM). Explications. N’est plus mandataire judiciaire à la protection des majeurs (MJPM) qui veut ! La loi du 5 mars 2007 a introduit de nouvelles obligations pour exercer la profession : conditions de moralité, d’âge, d’expérience, de formation et d’obtention du certificat national de compétence (CNC). C’est dire si l’exigence de professionnalisme s’impose… Aussi, qu’ils exercent à titre individuel, au sein d’une structure associative ou d’un établissement médico-social, les MJPM doivent également s’adapter à la progressive dématérialisation des échanges et avoir recours à des outils modernes de gestion, de télétransmission, de communication et de veille juridique. « On peut toujours rédiger un compte de gestion à la main et l’envoyer par courrier, mais c’est plus fastidieux, surtout quand on gère comme moi près de 90 dossiers », explique Anne Gozard, MJPM indépendante depuis onze ans. S’équiper d’un matériel ad hoc et performant Comme la plupart de ses collègues, Anne utilise depuis longtemps un logiciel informatique dédié à la gestion de ses dossiers. « Personnellement, j’ai opté pour Proxima, un logiciel homologué par le ministère de la Justice, indique-t-elle. Chaque personne dispose ainsi d’un dossier informatisé auquel sont rattachées toutes ses données (n° de Sécurité sociale, assurances, ressources, comptes bancaires, comptes de placement…). J’ai aussi investi dans une photocopieuse sophistiquée qui me permet d’envoyer des télécopies, mais surtout de scanner des documents pour les envoyer par mail. C’est plus sûr et plus pratique d’envoyer un mail commun à plusieurs organismes en même temps pour les informer d’un changement dans la situation d’un majeur sous protection ! » Utiliser des services de banque à distance à la pointe des solutions hightech, Anne a également choisi de s’abonner aux ser vices de banque à distance. « Plus question de saisir les opérations comptables et de prendre le risque que se produisent des erreurs, alors qu’il suffit de cliquer sur le site de ma banque pour avoir accès aux données », confie-t-elle. D’autant plus que de nouveaux standards d’échanges monétaires ont été mis en place, à l’instar du SEPA (Single Euro Payments Area). « Ce nouveau format facilite notamment la traçabilité des opérations, commente Anne. Cela évite les risques de confusion lorsque plusieurs virements de même montant, voire du même émetteur, vont chez le même destinataire. Le virement SEPA offre des garanties de sécurité et de rapidité bien questions directes Comment modifier la clause bénéficiaire d’un contrat d’assurance-vie ? En cours de contrat, il est toujours possible de changer le bénéficiaire initialement désigné dans la mesure où ce dernier n’a pas déjà accepté le bénéfice du contrat. Il suffit d’en faire la demande auprès de l’assureur ou du distributeur afin de rédiger un avenant au contrat. Si le titulaire est une personne sous curatelle, l’assistance du curateur est nécessaire. En cas de sauvegarde de justice ou de tutelle, une ordonnance du juge stipulant la nouvelle clause bénéficiaire est obligatoire. Une personne sous tutelle peut-elle faire un don du sang ? supérieures au virement traditionnel et au chèque. C’est par ailleurs très pratique pour régler les établissements ou les divers organismes sans avoir à rentrer le code banque et le code guichet de chacun… » Communiquer avec une justice électronique Les tribunaux, comme les services fiscaux, utilisent eux aussi de plus en plus ces technologies. En témoigne le portail Internet créé par le ministère de la Justice pour favoriser la communication entre les personnes chargées de la protection des majeurs, les greffiers et magistrats des tribunaux d’instance. « à court terme, nous communiquerons avec le service des tutelles uniquement par Internet, via ce portail, aussi bien pour la saisie des comptes de gestion, des inventaires de patrimoine ou des requêtes », commente notre experte. être toujours informé en temps et en heure Autre atout généré par l’informatisation des échanges de données – la circulation de l’information. « Quand on a du temps, on peut surfer sur des sites spécialisés, explique Anne. Sur www.tutelleauquotidien. com, j’ai par exemple accès à de nombreux documents comme le répertoire des schémas régionaux des MJPM, des fiches pratiques et modèles de lettre, une revue de presse, en plus du forum et de la foire aux questions… Mais ce sont surtout la Chambre nationale des MJPM et la Chambre régionale qui nous informent une fois par mois au minimum, plus si l’actualité le nécessite. Les référents départementaux se chargent des relations avec les mandataires privés, le département, le parquet, les juges, les représentants des associations tutélaires… en vue de compléter notre information. » Notre conseil malin Effectuez facilement vos opérations bancaires par internet grâce à Webprotexion. Ce service de banque à distance en ligne permet de consulter les comptes des personnes sous protection, de modifier le montant du plafond de retrait de la carte bancaire, de faire opposition en cas de vol ou perte des moyens de paiement, de numériser les relevés de compte, d’imprimer un RIB ou d’éditer une synthèse des avoirs ! L’établissement Français du Sang (EFS) doit assurer la sécurité des donneurs comme des receveurs. Ainsi, le don du sang est autorisé pour tout majeur entre 18 et 70 ans, à l’exception des personnes sous protection légale (tutelle, curatelle ou sauvegarde de justice) pour lesquelles le don est proscrit de façon réglementaire. En effet, selon l’article 1 de l’arrêté du 12/01/2009 fixant les critères de sélection des donneurs de sang, aucun don n’est autorisé pour les majeurs protégés. Pour en savoir plus : http://www.legifrance.gouv.fr Un tuteur peut-il gérer le commerce d’une personne placée sous protection ? Même avec une autorisation du juge, le tuteur ne peut jamais exercer le commerce ou une profession libérale au nom de la personne protégée (article 509 du code civil). Pour en savoir plus : www.justice.gouv.fr en pratique Vos relevés de compte en un seul clic ! Mandataires professionnels, en 2013, dites stop aux courriers à ouvrir, trier, numériser, classer, ranger et stocker pour gérer vos mesures de protection ! Grâce aux nouvelles fonctionnalités de Webprotexion − le service de gestion en ligne des comptes de personnes protégées −, vous bénéficiez d’un outil encore plus rapide, plus efficace et plus fiable pour gérer toutes vos mesures. Cet outil a été développé pour que vous puissiez obtenir instantanément une vision globale de la situation de vos mesures et vous permettre d’effectuer directement en ligne la plupart des opérations de gestion au quotidien. Depuis décembre 2012, si vous avez opté pour la numérisation, vous (ou vos délégués) pouvez même télécharger d’un seul clic l’ensemble des relevés de compte ou des synthèses annuelles des majeurs dont vous assurez la mesure de protection, et les enregistrer sur votre système informatique. Vous pouvez toujours consulter via Internet les relevés sur les dix dernières années, que vous les ayez téléchargés ou non. De quoi constituer rapidement vos dossiers pour établir vos comptes de gestion, ou pour une demande d’aide sociale, sans avoir à sortir vos archives des placards ! 30 Mars 2013 Quoi de neuf ? En action Le Livret A décodé dans le Nord Innovations sociales et dynamiques territoriales ! Depuis trois ans, l’ATDI de l’Aude (Association tutélaire départementale des inadaptés) mène, sous l’impulsion de son directeur Serge Loubet, de son équipe et sous l’égide de l’Uriopss (Union Régionale Interfédérale des Organismes privés Sanitaires et Sociaux) et de l’Urapei (Union Régionale des Associations de parents d’Enfants Inadaptés) Languedoc-Roussillon, une démarche visant à la coopération entre toutes les structures médicosociales et MJPM associatifs du département autour des projets personnalisés. L’objectif est d’aborder, dans un cadre éthique et déontologique approprié, les questions relatives au « projet de vie » des personnes en situation de handicap et de favoriser la participation de la personne comme acteur de son parcours de vie. À l’occasion de plusieurs journées d’échanges, il est ressorti un certain nombre d’idées fortes. Entre autres : faire en sorte que la démarche visant à constituer le DIPM (Document Individuel de Protection des Majeurs, sous forme de « facile à lire et à comprendre ») soit menée conjointement avec la personne handicapée, ses accompagnants et référents, mais aussi que son projet personnalisé soit l’objet d’échanges fructueux entre tous les intervenants dans le respect de ses libertés et de la confidentialité. Ce travail d’ingénierie sociale soutenu, notamment par l’ARS (Agence Régionale de Santé), le Conseil Général et la Direction de la cohésion sociale, débouchera sur la rédaction d’un guide de bonnes pratiques… À suivre ! Lettre d’information éditée par la Caisse d’Epargne. BPCE - société anonyme à directoire et conseil de surveillance au capital de 467 226 960 €. Siège social : 50, avenue Pierre Mendès France - 75201 Paris Cedex 13. RCS Paris N° 493 455 042, intermédiaire d’assurance inscrit à l’ORIAS sous le n° 08 045 100. Directeur de la publication : J.-Y. Forel - Directeur de la rédaction : C. Mignon - Comité de rédaction : D. Baumert, I. Le Dantu, N. Marchand, D. Giacosa, A. Cocault, T. Devlies, S. Madelaine, J. - L. Pons, S. Guillois, M. Frey, C. Baratin, J. Deberge, F. Wagner. Conception, rédaction et réalisation : VERBE. Illustration : Ulf. K. - comillus.com - Crédits photos : Thinkstock - Impression pour les Éditions de l’epargne : TYPOFORM - 4, rue du Vaulorin - 91320 Wissous. ISSN : 1950-4454. EdEp : 03.2013.18182. En janvier dernier, la Caisse d’Epargne Nord France Europe a organisé une dizaine de réunions à destination des mandataires et des juges des tutelles. Objectif : présenter les conséquences de la nouvelle législation relative à l’ouverture d’un Livret A. Une initiative jugée très utile ! I ls sont plus d’une cinquantaine de mandataires, greffiers et juges du Nord-Pas-de-Calais à avoir répondu présents à l’invitation de Catherine Bailleul, responsable Marché des Personnes protégées à la Caisse d’Epargne Nord France Europe. De fait, la procédure de vérification ex ante concernant le Livret A (cf. Le saviez-vous ? ci-dessous) n’est pas sans conséquences. Tant sur les délais de la procédure que sur les services bancaires, les applicatifs informatiques et la télétransmission de certaines données. « Par exemple, il faut savoir que la date de valeur de l’ouverture du livret correspond à la date d’ouverture définitive, et non à la date de demande d’ouverture », explique Catherine Bailleul. « En cas de nondétention, le process d’ouverture sera de trois à quatre jours. En cas de multidétention, réelle ou fictive (Livret A clôturé mais encore enregistré chez Ficoba [fichier national des comptes bancaires et assimilés]), si le client nous a donné mandat, il est estimé à vingt-cinq jours, avec interdiction de rémunérer les fonds déposés entre-temps sur un compte d’attente, et impossibilité de communiquer un RIB. On peut gagner du temps si les mandataires autorisent le fisc à communiquer les coordonnées des établissements détenteurs. Pour les mineurs en mandat ad hoc, il faudra en revanche systématiquement prévoir un autre placement que le Livret A dans les requêtes aux juges ! En interne, certaines procédures sont d’ores et déjà gérées automatiquement ; d’autres demanderont un traitement manuel jusqu’à mai 2013. » Autant de précisions jugées utiles par les participants, qui ont apprécié la démarche d’information et la réactivité des organisateurs ! LE SAVIEZ-VOUS ? De nouvelles règles pour l’ouverture d’un Livret A D epuis le 1er janvier 2013, toute demande d’ouverture de Livret A est soumise à validation par l’administration fiscale. Le banquier doit vérifier que le souscripteur ne possède pas déjà un Livret A – ou un compte spécial sur livret du Crédit Mutuel (Livret Bleu) – dans un autre établissement (décret 2012-1128 du 4/10/2012). La validation d’ouverture d’un Livret A se fait sous 48 heures via l’interrogation du fichier des comptes bancaires (Ficoba). En l’absence de doublon, l’ouverture est validée. Dans le cas contraire, le client (ou son représentant légal) doit renoncer à l’ouverture de ce livret, ou apporter dans les 90 jours la preuve de la clôture de l’ancien livret. Il ne peut en aucun cas s’opposer à la vérification de l’existence d’autres Livret A ou Livret Bleu à son nom, et s’expose, en cas de doublon, à l’imposition des intérêts du livret supplémentaire et à une amende fiscale égale à 2 % des sommes placées ! Il peut en revanche refuser que le fisc fournisse à la banque des informations plus précises sur ce compte surnuméraire, et notamment dans quel établissement il est détenu.