Jean-Baptiste DUMAS (décès 1884)

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Jean-Baptiste DUMAS (décès 1884)
-2santé. L'absence des autres s'explique, soit par J'éloignement, soit. pal' les nécessités de leurs fonctions.
M.le PRÉSIDIlNT l'emercie tout particulièrement M. le baron
Wrede (\'avoil' bien voulu, malgl'é son âge avancé et les
fatigues du voyage, se rendre à Paris pour prendre pal't
celte rois aux tl'avaux du Comité.
M. le PRÉSIDENT prononce les pal'oles suivantes en l'hon- .
neur de la mémoire de M. ,J.-B. Dumas, que le Comité a en
la douleur de perdl'e cette année:
.
({ MESSIEURS,
» Un bien douloU/'eux événement s'est accompli depuis
la demi ère session du Comité intel'national : l~ mort de
Botl'e illustl'e Collègue M. Dumas.
» Il ne nous appartient pas de résumer devant vous
l'œuvl'e considél'able réalisée pal' notre l'egretté Confrère.
])es voix autorisées l'ont déjà fait ailleurs, d'autres enCOl'e
feront ressorti l' plus tard les titres scientifiques el littérait'es qui ront la gloil'e de celui que nous avons perdu.
Quant à moi, dominé pal' l'émotion d'un souvenir encore
si récent, je me bome!'ai à vous rappeler quelques-uns
seulement des éminents services que son vaste savoir et
son aimable sagesse ont pu rendre à l'œuvre que nous
poursuivons, et qui a pour but de dote!' tous les peuples
civilisés d'un système unique de poids et mesures, aussi
précis que le comporte l'état actuel des Sciences et des
Arts.
» La première fois que l'on vit la gl'ande personnalité de
])umas s'associer à l'Œuvre de la Métl'ologie moderne, ce
fut à la Conférence diplomatique de 1875, que nous avions
pl'Ovoqllée, et qui a donné naissance au Comité internal.ional des Poids et Mesures. C'est alors que nous l'avons
lous vuprésidel' la Commission spéciale des Délégués techniques, et en dirigel' les discussions, avec cet espl'Ït aussi
-;J-
élevé qu'impal'tial, qui amena la signatul'e ùe la Convention du Mètre. Sans lui, sans ses rares qualités de savant
et d'homme tl'État, il eÎlt été bien difficile de SUl'l1lonter
tous les obstacles, et, peut-être, à l'heure présente, ne serions-nous pas réunis en ce lieu, qu'il nous a choisi lui·même.
» Ce succès inespéré aurait surti pour le désignel' comme
Président de la Section française de la Commission internationale du Mètl'e, si sa gl'ande et légitime autorité scientifique ne l'avait pns déjà mis au rang des plus illustres,
parmi lesquels le GOllvel'l1ement de la Hépubliqlle devait
faire son choix. Ce fut ainsi qu'il se trouva à la tête du
Corps français chargé, avec notre concours, de la fabrication des pl'ototypes du mètl'e et du Idlogl'amme. Hans cetle
tâche difficile et compliquée, il a fait preuve d'un talent,
'l'lin tacl. et d'une fermeté qui ont conduit à la préparation
d'un alliage de platine et d'iridium, dont le degré de pureté
dépasse tout ce qu'aurait pu espérer le chimiste le plus
exigeant.
)) Devenu plus tard notre Collègue, pal' le vote unanime
du Comité international, nous n'avons eu qu'à nous féliciter hautement de notl'e choix, qui nous a procuré, en
toute circonstance, non seulement le concours de SOIl
génie et de son savoir, mais encore, et surtout, les conseils et les directions que lui inspiraient son esprit si
droit et sa longue expél ience.
» Tous ces éclatants services ont été, cependant, enCOl'e
dépassés, au point de vue métrologique, par l'exécution,
avec le concours de notre regretté Sainte-Claire ])eville et
de M. Stas, d'un kilogramme en platine iridié, si pal'fait
comme alliage et si exact quant à son poids, que notre Comité n'a ·pas hésité à le proclamer kilogramme prototype
international.
» Lorsque la mort est venue nous enlever notre illustre
Confrère, il avait toumé toute son attention à la fabricatioll
des prototypes que le Gouvernement français, sous sa puissante initiative, avait cornmandés à la gl'ande maison .Johnson, Matthey et Cie, de Londl'es.
-4» Je CI'OÎs donc être, Messieurs, l'intel'prète de vous tous,
en exprimant ici nos plus profonds regl'cts pour la perte
d'un homme qui ètvait si bien compris l'utilité de l'allianre
scientifiq ue de sa patrie avec les autrcs nations, et q IIi a le
plus fait, de n0tl'e temps, pour que le système mélriquc
décimal devienne le ~ysl.ème mélrique de tous les peuples,
» Je n'ai pas hesoin dc vous entretenir du commerce
charmant de cet homme supérieur. Vous l'avez tous connu
et VOIlS avez tOI1S apprécié les hautes qualités qui nom;
rendaient si <lgTé<lhle et si précieuse sa présence, et qui
nous rendent sa mémoire si respectable et si chère. Qu'i 1
Ille soit, rependaut, pel'mis encore d'exprimer un sentiment de regret tout à f<lit personnel; cal' si la Science a vu
disparaîtrc ell Dumas un de ses maîtres, moi, par suite des
rel<ltions actives que hous avons entretenues pendant des
années, j'ai en la douleur de perdre en lui un Collègue
dont le souvenir éveillera à jamais dans mon cœur les plus
doux sentiments d'amitié et de vénération. »
SnI' la proposilioll de M. Govi, le Comité décide de se
rendre auprès de Nladame Dumas pour lui cxprimer toute
la part qu'il a prise au triste événement qui l'a frappée si
douloureusement, et qui a pl'ivé le mOlllle savant d'une de
ses plus grandes illustl'alions.
.
M. BIlIITIlANIl remercie "'\1. le Pl'ésident des paroles touchantes qu'il vient de prononcer pour rendre hommage an
grand savant, avec lequel il a eu personnellement, pendant
de longues années, des l'apports d'une intimité étroite. Il
est convaincu que tous les autres amis de l'illustl'e défunt
seront reconnaissauts du souvenil' de profonde sympathie,
exprimé au nom du Comité international, par son Président.
:M. le PIlÉSIDENT donne la parole au Secl'étaire pour Pl'ésenter le Happort du BUl'eau du Comité.
M. le SECIIÉTAIIlE fait, au nom du Bureau du Comité, le

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