Discours d`adieu au Comité sortant
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Discours d`adieu au Comité sortant
Actualité étilautcA Formation professionnelle suisse Assemblée des délégués: Baden 25/26 octobre 2002 Discours d’adieu au Comité sortant L’art de la rhétorique étant celui de convaincre, vous me pardonnerez une naturelle maladresse dans la communication orale, car je suis certainement plus a l’aise avec l’écrit qui préserve mieux la fidélité de mes pensées. Toutefois, je tenterai le pari de transformer de l’écrit en oral et de transmettre quelques idées qui m’apparaissent particulièrement importantes. D’autre part, j’aimerais ajouter, bien que je ne sois absolument pas fâché avec la langue de Goethe, que j’ai fait le choix de m’exprimer en français. Quelques mots sur mes coéquipiers du Comité central. Originaire de la proche Allemagne, parfaitement intégré aux mœurs helvétiques, notre collègue Wolfgang v. Krockow-Lauinger, a su en permanence utiliser la puissance de son laser linguistique et lyrique pour transmettre ses pensées les plus fécondes. Tel un volcan allumé, authentique Stromboli humain, Wolfgang, défendait son point de vue avec une passion et surtout un humour vraiment communicatifs. Martin Rösch, responsable technique de la Revue, nouvelle mouture, nous rassurait par son calme olympien et ses compétences reconnues par l’ensemble des collègues du Comité central. Même tranquillité d’esprit chez notre administrateur et comptable, Jürg Hofer. Résidant dans le canton le plus a l’Est de la Suisse, le canton de Schaffouse, il émanait de lui une sérénité très orientale difficile a ébranler, même dans ses convictions automobiles. Premier représentant de la Suisse romande, André Steiner, nous a apporté le dynamisme de son canton et surtout le caractère propre a tout Jurassien qui se respecte: une convivialité naturelle, un engagement absolu en faveur de la Revue et dans les différentes commissions dont il faisait partie et une ténacité sans faille. En effet, André s’est dépensé sans limites pour faire avancer ses idées décapantes et soutenir tous les projets novateurs. Hélas, gravement atteint dans sa santé, à la suite d’un accident de voiture, André a dû accepter de lever le pied et prendre un repos nécessaire. André, avec tout le comité central, je te souhaite une guérison certaine et un avenir radieux dans ta vie familiale et professionnelle. A Première étape: initiation suisse-allemande Ma rencontre avec BCH/FPS représente une véritable Saga qui s’est déroutée en plusieurs étapes depuis octobre 1998, lors de ma première participation a une Assemblée des délégués à Aarau. Avec une certaine timidité et une appréhension relative, j’ai ce jour-la pris connaissance d’une autre réalité que nous Suisses-romands, perdus dans nos rêves latins et éphémères ignorons souvent, c’est la réalité d’une Suisse allemande existant au-delà du RöstiGraben, une Suisse allemande active, une Suisse allemande engagée très fortement dans la formation professionnelle des Jeunes, une Suisse allemande capable de s’enthousiasmer pour des réformes et des projets très novateurs. A la tête du navire BCH/FPS un Comité central qui me parut dès les premiers contacts fortement engagé et concerné par la Formation professionnelle et par la défense des intérêts de ses membres: les maîtres professionnels de l’ensemble de la Suisse représenté par tous les délégués des différentes sections cantonales. Le navire BCH n’était pas le radeau de la Méduse, ni une galère romaine et encore moins un Titanic ou un Exodus en train de fuir ou de couler. Le comité central de BCH formait plutôt une équipe d’aviron avec 7 coéquipiers qui ramaient ensemble vers le même but. Le plaisir de rencontrer et de faire partie de cette équipe était réel, car j’avais l’impression de partager l’essence de mon travail d’enseignant professionnel et mes préoccupations essentielles avec de redoutables connaisseurs. Le feu sacré pédagogique animait toute l’équipe et un «scanner» n’était pas nécessaire pour en ressentir la flamme chaleureuse. Venu de l’au-delà du Gothard, du Tessin, canton suisse a part entière, Claudio Mudry nous apportait la fraîcheur et la lumière de ses origines latines. Sourire constant ancré dans une authentique profondeur, glanée sur un parcours de vie difficile, Claudio était un humaniste convaincu et il a su transformer chaque rencontre en une fête de l’esprit et du cœur. Finalement, j’aimerais vous présenter, le tribun incontournable de notre Comité, Ruedi Siegrist, qui a été sans conteste le barreur qui faisait avancer la machine BCH/FPS. A tête du navire BCH/FPS pendant plus de 7 années et 12 ans au Comité, Ruedi Siegrist a su, à travers son engagement hallucinant, dimanches et nuits comprises, investir tout son temps, toute son énergie, au service de l’association BCH/FPS. Pédagogue passionné et surtout fin stratège, Ruedi Christian Léchenne Maître professionnel 10 2002 Mesdames, Messieurs, chers collègues, 45 étilautcA Actualité Siegrist a permis à BCH/FPS de devenir une pièce maîtresse de la formation professionnelle suisse, grâce à ses qualités et son intégrité absolue. Merci Ruedi une fois encore pour ton engagement. Merci encore à tous les membres sortants du Comité central BCH/FPS pour leur engagement. Formation professionnelle suisse spective le rôle de l’Etat est fondamental pour assurer cette continuité, car la survie économique de la Suisse dépend étroitement d’une formation de qualité proposée à l’ensemble des jeunes. Pas de formation à deux vitesses, pas d’exclusions faciles, pas de sélection précoce, parce que nous devons permettre à chaque jeune d’exploiter l’ensemble de son potentiel et de ses compétences. 46 10 2002 Deuxième étape: le changement dans la continuité La force d’une institution réside dans les hommes qui la constituent. Cette force réside aussi dans sa permanence. Après des années d’engagement au service de BCH/FPS, le comité central doit passer son témoin à d’autres membres de BCH/ FPS pour assurer la relève et surtout pour continuer la tâche commencée il y a fort longtemps. Nous sommes conscients que les temps actuels sont particulièrement difficiles, car nous vivons une époque troublante et chaotique qui bouscule nos valeurs traditionnelles. Certes, nous devons accepter certains changements, certaines réformes nécessaires pour assurer la qualité de la formation professionnelle des jeunes en apprentissage. Toutefois, nous ne sommes pas obligés d’accepter tous les changements. Je m’explique. Aucun relent de conservatisme dans mes propos et peut-être un peu de lucidité et de bon sens. Le service public suisse a toujours été d’excellente qualité suscitant souvent l’admiration de nos voisins européens. Ainsi, l’ensemble de la formation et la formation professionnelle particulièrement ne pourra pas être bradé aux marchands du temple libéral trop soucieux de rentabilité et de profits à court terme. Une formation de qualité se construit dans la durée, au-delà des modes éphémères. Dans cette per- En effet, pour entrer de plein pied dans la société du savoir, nous devons développer dans la formation professionnelle des compétences nouvelles absolument nécessaires. D’autre part, nous ne pourrons pas faire l’impasse sur l’accroissement de la culture générale des apprentis essentielle pour la compréhension et le fonctionnement de notre société. Pour réaliser cette tâche, les enseignants professionnels devront effectuer une révolution mentale et accepter d’autres orientations dans leur profession et surtout accepter les réformes nécessaires. Pour accomplir ce vaste programme, les enseignants professionnels et les écoles professionnelles doivent être les partenaires indispensables et reconnus de la formation professionnelle. Finalement, BCH/FPS est une association qui doit réunir l’ensemble des maîtres professionnels suisses de l’artisanat et du commerce, de la santé, du social, de l’agriculture et des arts, et doit devenir le fondement et le pilier incontournable de l’avenir de la formation professionnelle suisse.