Giorgio Armani est dans la tendance : ses vestes croisées sont bou

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Giorgio Armani est dans la tendance : ses vestes croisées sont bou
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Giorgio Armani est dans la tendance : ses vestes croisées sont boutonnées en trapèze, ce qui renforce l’ampleur du torse. Épaules
larges, parfois encore renforcées par des épaulettes, buste augmenté et hanches arrondies : voici la nouvelle silhouette de monsieur un brin rétro 1948.
Cet été encore, les Italiens vont plébisciter cette veste large
dans sa version blanche immaculée ou ivoire, look innocent et
clean à la fois. La marque Canali s’y adonne à outrance, en proposant une magnifique collection de costumes pour hommes d’affaires avec des revers extra larges affichant une certaine nonchalance. Ce Gatsby se glisse chez Corneliani dans un costume avec
pantalon à pinces, très large et très viril. Chez
Dolce & Gabbana, ce look en blanc – et
jusqu’à la cravate ! – prend presque une allure
de bonhomme de neige : on dira que c’est
franchement trop, quoique très rafraîchissant
sous canicule.
Prada et Gucci tiennent encore à la veste
serrée, mais le pantalon flotte. Quant au maître du costume classique, Zegna, il propose
aux financiers une coupe droite dans les
teintes sable, cognac ou curry. Et même chez lui, le pantalon
sportswear sera ultra large.
La mode masculine ne s’écrit pas qu’à Milan, à Florence ou Paris, New York accentue cette marche vers « l’élargissement des patrons » pour le bureau ou la ville — le work et le streetwear. A Londres, Oswald Boateng se positionne, avec ses costumes croisés aux
épaules larges entre le slim et l’over-size.
Avec une cinquantaine de griffes, la fashion week parisienne
reste la session mode la plus expérimentale, la plus longue et la
plus internationale du monde. Car les tailleurs d’Anvers, les maîtres japonais et les « newcomers » américains, scandinaves, alle-
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mands ou chinois présentent leurs créations sur ces podiums parisiens très prisés.
Une autre tendance, mais difficile à porter au bureau avec le
jeune croate Damir Doma qui donne un aperçu de ce qui pourrait
être la mode d’un futur proche : une silhouette qui s’efface sous les
superpositions du pantalon bouffant, d’une veste aux épaules raglans, couverte d’un trench kimono ou d’un ample manteau !
Chez le moderniste flamand Raf Simons, le pantalon est si large
qu’il ressemble à une longue jupe. Plus guindé, Dunhill fait flotter
la veste croisée à la hauteur de la poitrine et la ferme d’un unique
bouton. Le blazer aussi se porte très large sur une chemise à rayures
fines. Cette saison encore, avec des costumes
en léopard, Givenchy transgresse la barrière
de l’excentrisme, mais affiche la tendance
avec des chemises extra-larges, décorées d’un
plastron rond. Et Hermès reste la valeur sûre :
la veste croisée, en blanc, prend toutefois un
peu l’allure du tablier du cuisinier, mais la saharienne, boutonnée corne, est un sans-faute.
Lanvin bouscule les volumes par une symbiose du formel et du sportswear. Son épaule
étriquée gagne un aspect bombé grâce à une seconde couture sous
l’emmanchure ou un col descendant jusqu’au bras. La veste boutonnée très bas et coupée en diagonale de Smalto crée une allure
dynamique, en pastel ! Enfin, chez YSL, Stefano Pilati accentue la
taille pour donner du volume aux jambes et au torse. La taille
haute de ses pantalons larges exprime le pouvoir. Et que fait donc
Monsieur Dior ? Un grand pas vers le minimalisme. Kris van Assche, qui succéda à Hedi Slimane en 2007, propose des costumes
au revers ultra fin, quasiment invisible, ou bien il le supprime carrément, ainsi que le col. Sa veste croisée gris béton garde un aspect
« slim », mais le pantalon flotte sous l’opulent et long manteau. •
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N°72 - MARS 2011

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