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ESSONNE
COMMUNIQUÉ
S’ENGAGER POUR CHACUN
AGIR POUR TOUS
Marie Leprêtre
Secrétaire Générale
Évry, le 29 Janvier 2014
AUCUN ABANDON DE NOTRE DÉMOCRATIE !
Les esprits s’échauffent depuis que dimanche
dernier on a vu dans les rues de Paris défiler
des fascistes au milieu de militants de droite
très conservateurs, qu’on a entendu des propos
antisémites en même temps que des critiques
radicales de l’actuel gouvernement de gauche.
Ce surgissement dans l’espace public, autant
que les mélanges des genres entre droite et
extrême-droite, affole et inquiète avec raison.
Les réactions s’amplifient : alors qu’on les avait
laissées trop longtemps trouver une légitimité
inédite dans le champ audiovisuel français, les
voix les plus réactionnaires sont violemment
critiquées et inquiétées. L’opposition, argument
contre argument, apparaît impossible.
L’impasse autant que l’impuissance semblent
réelles.
Face à cette mobilisation, certains veulent voir
au contraire un essoufflement des manifestations de l’hiver 2013 centrées sur le refus du
Mariage pour tous parce que la droite parlementaire ne les soutient plus directement, parce que
l’Église catholique ne les soutient plus autant
qu’avant, parce que maintenant, aucun membre
de l’élite politique ne peut s’associer à de tels
slogans de haine.
Cependant ces analyses reposent sur l’hypothèse que l’ambition de tous ces mobilisés est
d’intégrer un univers politique qui est démocratique, parlementaire, fondé sur le mandat
donné par des élections, sur la représentativité
des syndicats, or ce n’est pas le cas.
La vision commune de tous ceux qui ont défilé
dimanche n’est pas démocratique, c’est-à-dire
qu’elle ne garantit pas à chacun un respect égal.
Ce climat n’est pas sans rappeler la longue fin
de siècle européenne qui accoucha des années
1920 et 1930. Aujourd’hui en France, comme
à Vienne en 1900, comme à Paris en 1930, les
frontières et les identités deviennent plus
complexes et impliquent des tensions dans
l’imaginaire de la société. Les Juifs et les
féministes de l’époque sont aujourd’hui
les homosexuels ou les migrants, ceux qui
viennent complexifier des identités fragiles
et que certains voudraient tant figer.
Quand les territoires changent, quand les métropoles deviennent incontournables et qu’on
s’interroge sur le devenir des campagnes,
quand le monde extérieur fait irruption brutalement dans le quotidien, la tentation du
repli sur une communauté toujours plus petite
est un réflexe commun à hier et à aujourd’hui.
Face à ce constat, que faire ?
Quand les extrémismes attaquent frontalement la démocratie, c’est que la démocratie
va mal. Les extrémismes ne sont jamais la
cause des maux de la démocratie mais leurs
symptômes.
Quand des fascistes se croient assez forts et
assez légitimes pour venir défiler dans les
rues, c’est sur le fonctionnement de notre
démocratie que nous devons nous interroger
de manière globale sans rejeter la responsabilité sur une fraction particulière.
Pour cela, il ne faut pas faire de la démocratie
un concept vague et mal défini, ou encore trop
abstrait, qu’on défendrait comme un dogme
religieux : cela alimente l’accusation d’une
défense idéologique d’un système.
Revenons plutôt à l’essence de la démocratie :
la politique.
La politique, c’est la gestion du commun et la
production en commun du futur que nous voulons pour nos enfants. Ce ne sont donc pas des
institutions que nous pensons immuables, des
pratiques que nous pensons indispensables.
La démocratie se nourrit d’actes qui ont un
sens pour tous et changent la vie de tous. La
responsabilité de ce que devient la démocratie
ne retombe pas sur ceux qui n’en veulent pas,
ni sur une fraction particulière du champ politique même démocratique, mais sur tous
ceux qui dans les partis, les syndicats, les
associations, détiennent des mandats et sur la
manière dont ils les exercent.
Cfdt [Union Départementale de l’Essonne]
Maison des Syndicats
12, Place des Terrasses de l’Agora 91007 ÉVRY
01 60 78 32 67 [email protected]
CFDT91.FR
Défendre la démocratie, défendre une certaine
idée de la politique où la justice, l’égalité,
l’absence de haine de l’autre, l’intelligence sont
des principes directeurs, implique de réviser
nos pratiques actuelles.
On le comprend, il ne s’agit d’une action en
particulier, d’une revendication précise, mais
du cadre général que nous voulons créer
par l’ensemble de nos actions.
C’est dans ce cadre que la CFDT de l’Essonne
prendra toute sa part. Les Français n’attendent
pas de grandes déclarations mais des petits
pas ! La lutte contre le chômage qui mine notre
société et diminue la politique ne se fait pas
seulement dans les entreprises qui délocalisent
et après coup mais dans l’ensemble de la société
par des expérimentations, par une plus grande
intelligence des situations et des possibilités,
par le dialogue et la négociation continue.
Pour les syndicats, il s’agit de s’ouvrir encore
plus sur la société, d’investir les espaces disponibles et les mécanismes sociaux : les comités d’entreprises, les conseils économiques,
sociaux et environnementaux, l’ensemble des
organismes paritaires de l’assurance-chômage,
de la formation professionnelle.
Dans ces institutions il est possible de poser les
actes qui changent la vie des Français et qui
prouvent aux incrédules la force des mandats
démocratiques.