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HOTELLERIE
Joyce, un hôtel comme un rêve d'enfant
mercredi 2 décembre 2009 10:18
Paris (IXe) Au cœur du quartier Saint-Georges, se dresse un nouvel hôtel atypique faisant
inévitablement penser à l’univers de Lewis Carroll. Voyage de l’autre côté du miroir, à la découverte des
créations oniriques de l’architecte Philippe Maidenberg.
Les horloges de l'entrée.
Les deux escaliers : l'un noir et étoilé, l'autre rouge vif.
Une chambre jaune aux nombreux dessins muraux.
La salle des petits-déjeuners et son nuage au plafond.
Dans la petite rue la Bruyère, située dans le pittoresque quartier Saint-Georges autrefois appelé la
Nouvelle Athènes, vient d’ouvrir le dernier né de Serge Cachan, un hôtel de 44 chambres dessinées et
recomposées par Philippe Maidenberg. Ce jeune architecte, qui a déjà fait ses armes sur une quinzaine
d’hôtels, complète ainsi sa jolie palette avec un hôtel atypique, tout à fait personnel.
Passé les portes coulissantes d’entrée, le regard suit les petites lueurs des LED posées sur la bande de
parquet qui nous entraîne dans l'univers de charme et de poésie de l'hôtel Joyce. Dans le lobby, on est
étonné par ce comptoir d’accueil composé de petites Tour Eiffel rouges (ici on est à Paris !). On passe
devant trois horloges nommées Paris, Somewhere et Moon, dessinées par Georges Nelson, dans les
années 1950. Là, on tombe dans l'univers d'Alice aux pays des merveilles. Par petites touches, l'hôtel
nous renvoie à notre univers d'enfance : lampes en globe terrestres, horloges surréalistes (qui ne parlent
pas, mais qui font rêver, petites statuettes en bois décoré, alcôve avec canapés atypiques de chez
Designers Guild).
Sièges Thonet et fauteuils 4 x 4
La salle des petits-déjeuners est un puits de lumière. On a l’embarras du choix, entre le siège Thonet
signé Eddie Harris (1954) ou le siège de 4 x 4 en cuir, récupéré on ne sait où. Ils sont alignés autour des
tables en verre dessinées par Philippe Maidenberg qui reflètent sans fin, sous la verrière, la couleur du ciel
ou les mouvements du nuage, suspendu en l’air, qui se gonfle et se dégonfle. Mais le regard peut aussi se
perdre sur les écrans apposés au mur où défilent des nuages portés par un vent que l’on ne sent pas. Ici,
nous sommes, pour un moment, dans le monde d Alice.
Et ce n’est pas fini. C'est par un escalier magique noir sur fond d'étoiles, que l'on monte vers les
chambres. À l'étage, c'est un couloir lumineux vert clair qui ouvre sur les chambres. À l’intérieur de cellesci, le mobilier est recouvert de flanelle comme d’étranges bonhommes qui attendent immobiles l’arrivée
du visiteur. Les murs et les têtes de lit sont redessinés comme des bibliothèques, sous le léger trait de
crayon du dessinateur qui met le lit en scène, dans une ambiance très parisienne, avec l'ombre d'un Arc
de Triomphe ou d'une Tour Eiffel cachée dans le dessin. Les couleurs des chambres sont jeunes et gaies
dans des teintes jaunes, roses, ou encore avec ce rouge (le rouge de Joyce) omniprésent. À ne pas
manquer, le coup d’œil aux deux escaliers qui se font face, l’un rouge, l’autre noir avec des étoiles. Détail
non négligeable, plusieurs chambres disposent d'un petit balcon aménagé avec table et chaises. Pourquoi
ne pas prendre son petit déjeuner sur sa propre terrasse en plein Paris ? Enfin, dans les salles de bains,
les carreaux de faïence de chez Fornasetti, montrent soit des soleils, soit des jolis visages de femmes en
noir et blanc, peut-être un clin d'œil de l'auteur à Joyce, la muse du peintre Jean-Jacques Henner, qui
vécut au 41 rue la Bruyère, près de son pygmalion.
Éco-responsable
L’hôtel, qui n’est pas certifié HQE a néanmoins été conçu dans un esprit ‘propre’ et éco-responsable. Les
produits d’accueil, de la marque NKI, sont éco-certifiés et labellisés Cosmebio. Les robinets des salles de
bains ont été équipés d’économiseurs d’eau, la lumière est fournie par des ampoules basse consommation
et, avec 50 % d’énergie renouvelable, les équipements électriques portent le label Energy Star. Dans le
même esprit, au petit-déjeuner, sont servis des produits frais et bio.
Personnalisé, l'hôtel Joyce est avant tout la réalisation de deux hommes, son propriétaire et son
architecte. Identitaire d'un lieu, la Nouvelle Athènes, et de son environnement, cet hôtel de charme
devrait faire briller des étoiles dans les yeux de plus d'un.
Évelyne de Bast