Les pratiques amateurs ne sont pas un danger…

Transcription

Les pratiques amateurs ne sont pas un danger…
A propos du débat
autour de l’avant
projet de loi sur la
participation
d’amateurs à des
spectacles…
Les pratiques amateurs ne sont pas
un danger…
mais une chance pour l’ensemble des
pratiques de musiques vivantes
Dans le secteur des musiques actuelles, la présence d’une pratique amateur forte est
même la condition sine qua non pour que des artistes professionnels puissent émerger.
Contrairement aux musiques “classiques” où les instrumentistes reçoivent leur formation
dans des conservatoires, les musiciens des musiques actuelles se forment “sur le tas”, au
contact du public, dans les bars, petits festivals, bals folks, scènes ouvertes, rencontres de
chorales, soirées de soutien...
Limiter la diffusion des pratiques amateurs, c’est donc dans nos secteurs,
mettre en danger la possibilité de toute professionnalisation…
Beaucoup de lieux à l’économie fragile ne peuvent
pas rémunérer les prestations au tarif conventionnel :
l’alternative n’est donc pas entre musiciens amateurs
ou professionnels mais entre musiques vivantes ou
pas !
Une association de parents d’élèves qui organisait
concert ou bal folk avec des groupes amateurs pour
se faire un petit bénéfice pourra toujours se rabattre
sur un loto… Qui pourra prétendre que la musique
vivante puisse y gagner ?
Ce que nous souhaitons:
• Simplement avoir la possibilité de rester
bénévoles!
La rémunération des amateurs doit rester une
possibilité (qui se pratique déjà), pas une obligation.
Ce qui distingue amateur et professionnel, c’est
justement l’absence de gain à titre personnel:
l’amateur est celui qui ne tire pas de bénéfice
financier de ses prestations. Ses prestations peuvent
par contre être facturées au profit de l’association
dans lequel il œuvre.
• La notion de non-lucrativité doit donc être précisée:
elle doit s’appliquer aux artistes amateurs
indépendamment du type de manifestations auxquels
ils participent (seuls les défraiements éventuels sur
justificatifs sont alors autorisés).
• Nous revendiquer comme amateurs ne nous pose
pas de problèmes… l’obligation légale de faire figurer
cette mention sur tous les supports de pubs des
événements où nous nous produisons nous paraît
une mesure délirante ! Quelle justification ? Pour quel
problème ? Et s’il existe un problème, pourquoi ne
.
pas demander l’inverse ?
• En tant qu’associations de musiciens amateurs,
beaucoup d’entre nous font appel à des
professionnels pour des formations, des aides à la
mise en scène, la sonorisation, l’enregistrement
studio, les graphismes...
.
Au-delà de l’enrichissement pour nos pratiques, c’est
une façon concrète d’exprimer une proximité, une
solidarité avec des professionnels qui partagent notre
passion, beaucoup d’entre nous soutenant par
ailleurs sans réserves la lutte des intermittents.
Si inciter au développement de ces collaborations
nous semble une bonne chose, vouloir encadrer,
réglementer, régimenter ces pratiques nous semble
complètement dissuasif et contre-productif !
Les associations de musiciens amateurs sont
également d'importants organisateurs de bals et
concerts
faisant
intervenir
des
musiciens
professionnels...
• Nous partageons l’idée que “le droit à l’expression
personnelle, et donc à avoir une pratique artistique
est un droit fondamental de la personne”*, qu’il “s’agit
même d’un droit constitutionnel qui, en tant que tel,
doit être encouragé et valorisé”*.
La pratique amateur en situation est, de plus, le
meilleur moteur de motivation pour la formation
musicale des jeunes.
C’est pourquoi nous revendiquons pour toutes
les musiques vivantes (dont les pratiques
amateurs) la possibilité de diffusion la plus large.
Vouloir cantonner les musiques amateurs dans des
“espaces d’accueil identifiés et autorisés”* (!), la fête
de la Musique (!), ou quelques festivals spécialisés
est une proposition au mieux ridicule, au pire relevant
d’une conception policière de la culture.
Nous sommes donc définitivement
opposés à toute idée de “maîtrise” de la
diffusion
des
amateurs,
concept
dangereux et rétrograde, en opposition
complète
avec
toute
volonté
de
développement de la culture populaire.
(*) Extraits de la : “Contribution pour des pratiques amateurs dans
les musiques actuelles, amplifiées et populaires” du GEMAP
(Groupement des Entrepreneurs de Musiques Actuelles et
Populaires).
Les textes de l’avant-projet de loi sur la participation
d’amateurs à des spectacles et notre analyse sont
consultables sur le site
http://perso.wanadoo.fr/dailleurs/
« D’ailleurs… c’est d’ici » 24 rue du Mail 49100 Angers
Association Loi 1901 Agrément Jeunesse et Education Populaire N°49J584

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