Lourdes, la joie de la mission

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Lourdes, la joie de la mission
Lourdes, la joie de la mission
Passer de la joie de la conversion à la joie de la mission (Jean 1, 35-45) :
Avant même de parler de la joie de la mission, nous devons revenir au thème de notre
dernier pèlerinage : “La joie de la conversion “ car conversion et mission sont inséparables.
Nous ne pouvons transmettre à d’autres que ce que nous avons nous-mêmes
expérimenté. Cette expérience n’est pas le fruit d’un savoir, d’une connaissance savante mais
bien le fruit d’une rencontre personnelle avec le Christ. C’est cette rencontre que font les
disciples de Jean, Pierre, André, Philippe et tant d’hommes et de femmes à travers l’histoire.
Le pape François nous en parle dans sa lettre apostolique “la joie de l’Evangile“ : « J’invite
chaque chrétien, en quelque lieu ou situation où il se trouve, à renouveler aujourd’hui même
sa rencontre personnelle avec le Christ ou au moins, à prendre la décision de se laisser
rencontrer par lui, et de le chercher chaque jour sans cesse ».
Cette rencontre est à renouveler chaque jour pour que la joie qu’elle suscite ne
s’affadisse pas au point de devenir terne et d’être pour nous-mêmes destructrice et pour
l’Eglise un contre-témoignage du bonheur que ressent tout homme d’appartenir au Christ,
d’être appelé fils et fille de Dieu et de l’être vraiment.
Pour permettre cette rencontre, nous le savons, il n’y a pas 36 chemins. La
fréquentation de la Parole de Dieu, la vie en Eglise, la vie sacramentelle et la prière sont
incontournables. Cela ne suffit pas encore sans la médiation d’un “missionnaire “. Ce
médiateur est un parent, un parrain ou marraine, un prêtre, un éducateur, toute personne qui
vit elle-même de cette joie intense qui rayonne, au point qu’elle est missionnaire sans même
s’en rendre compte. Ceux qui prennent au sérieux l’évangile au point d’en vivre sont tout
orientés vers Dieu et vers les hommes auprès desquels Dieu les envoie en mission.
Qu’est ce donc qu’un missionnaire ?
Le premier missionnaire est Dieu lui-même (Lc 10, 21). C’est lui qui se fait connaître par le
Christ, c’est lui qui appelle des hommes et des femmes à partager avec lui la vie et à le
suivre. C’est lui qui les envoie au monde pour être les témoins et les ouvriers de son
Royaume. Certains le paient au prix de leur vie, c’était le cas pour les prophètes, c’est encore
le cas aujourd’hui dans bien des pays. Tous ont puisé en lui la joie de servir le serviteur des
serviteurs (Luc 10, 17).
La joie, au cœur de la vie chrétienne, donc de la mission
« Réjouis toi comblée de grâce », dit l’ange à Marie. (Lc 1, 28) Marie elle-même
chante cette joie : « Mon âme exalte le Seigneur, exulte de joie en Dieu mon sauveur ».
Quelle belle image de missionnaire que celle de la mère de Dieu. Jésus lui-même, l’envoyé
du Père est rempli de joie : « je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie
soit parfaite ». Jean Baptiste qui annonce le Christ est aussi rempli de joie (Jn 3, 29). C’est
cette même joie qui est celle des disciples d’Emmaüs après qu’ils ont reconnu le Christ à la
fraction du pain. Alors ils se rendent compte que cette joie était en eux quand le Christ
marchait avec eux (Luc 24, 13).
Etre missionnaire n’est pas un truc en plus
La mission d’évangélisation est d’abord l’œuvre de Dieu, et cette évangélisation a pris
une dimension particulière avec le Christ. Se le rappeler nous permet de puiser en lui les
forces nécessaires, de ne pas se décourager face aux difficultés. Encore une fois, prendre
l’Evangile au sérieux est le premier acte missionnaire. C’est vrai dans nos vies de
famille, sur nos lieux de travail, dans la manière dont nous vivons notre service au sein
du Pèlerinage National ou ailleurs
Une année de la vie consacrée
Cette année a été proclamée année de la vie consacrée par le pape François. A
cette occasion il nous a écrit une lettre : « Vous n’avez pas seulement à vous rappeler et à
raconter une histoire glorieuse, mais vous avez à construire une histoire glorieuse ! Regardez vers
l’avenir, où l’Esprit vous envoie pour faire encore avec vous de grandes choses ».
Cette invitation est adressée à tous les consacrés, donc à nous assomptionnistes,
mais elle s’adresse aussi à tous ceux qui sont consacrés par leur baptême. Tous ceux qui
au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, ont été plongés dans la mort et la
résurrection du Christ pour que vive le monde. Cette invitation prend également une
résonance particulière dans le cadre de notre pèlerinage… Regarder vers l’avenir pour
construire une histoire glorieuse. N’est-ce pas là notre ambition ?
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Une triple démarche
Pour cette année nous sommes invités à une triple démarche
! Regarder le passé avec reconnaissance.
Il ne s’agit pas de faire de l’archéologie ou de cultiver une vaine nostalgie, mais bien
de regarder comment l’Esprit a suscité une œuvre telle que Notre-Dame de Salut au
cœur de notre famille assomptionniste pour répondre à une mission dans un temps
donné. Comment il a appelé un homme, le Père Picard et une femme, Mère MarieEugénie de Jésus à servir cette mission et comment eux-mêmes ont appelé tant
d’hommes et de femmes à servir dans la joie, et permettre au plus grand nombre de
participer aux pèlerinages à Rome, à Lourdes, en Terre Sainte portant dès le départ
le souci des plus pauvres.
Avons-nous conscience de nous inscrire dans une telle histoire ? Prenons-nous le
temps de rendre grâce pour ces 142 années au service des pèlerins ? De rendre grâce
pour les grâces reçues et données, pour tous ces visages rencontrés, pour ce qui a été
possible en nous et par nous ?
! Vivre le présent avec passion.
Tout d’abord regarder et essayer de comprendre le contexte actuel pour mieux
adapter notre charisme, mieux adapter la manière de répondre aux besoins du monde
et de l’Eglise, tout en restant fidèles aux intuitions premières. Telle est l’intention du
projet pastoral du pèlerinage.
Ensuite, il est important de toujours se demander si c’est bien l’Evangile qui guide
notre mission. Est-ce bien l’Evangile ou la recherche d’une satisfaction personnelle?
Sans doute y a t il un peu des deux et c’est là que nous mesurons que la conversion
est toujours nécessaire.
! Embrasser l’avenir avec espérance.
Nous sommes tous attristés de constater la baisse du nombre de pèlerins. Cela
doit nous pousser à être plus inventifs, plus audacieux et surtout plus confiants
encore dans la sollicitude de Dieu pour son peuple. Ne pas avoir peur et croire encore
et toujours que Dieu est avec nous (Jr 1, 8)
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Il ne s’agit pas de nier nos propres difficultés. Il ne s’agit non plus d’être
inconscients face aux difficultés que rencontrent nos contemporains et les pèlerins
que nous accompagnons. Mais, nous sommes témoins du Christ ressuscité, vivant.
Nous sommes invités à réveiller le monde. A la manière des prophètes de l’Ancien
Testament. Etre à la fois, à l’écoute de Dieu et à l’écoute du monde pour y prendre le
parti de Dieu qui est celui des petits, des pauvres, des délaissés. Etre prophète
aujourd’hui, c’est aussi faire appel à une nouvelle créativité. S’il nous appelle ou si
nous sommes appelés pour telle ou telle mission c’est que nous avons reçu la capacité
de la remplir. Et surtout ne perdons pas de vue que la réponse de Dieu aux prophètes
était toujours : « Confiance, n’ai pas peur, je suis avec toi. »
En communion
Personne ne construit l’avenir en s’isolant, uniquement par ses propres forces.
C’est vrai pour l’Eglise, c’est vrai pour les congrégations, c’est vrai pour notre
pèlerinage. Nous avons pour ambition de proposer un pèlerinage qui réunisse toute la
communauté nationale, d’où son nom, mais aussi parce qu’il est né dans un contexte où
les fondateurs croyaient que l’Evangile était le ciment qui pourrait ressouder la Nation au
sortir de la guerre. Comment pourrions-nous y arriver si, entre nous, nous ne sommes pas
déjà capables de travailler ensemble ? Quelle image donnons-nous du corps du Christ ?
Sortir de soi-même, de nos replis, de nos habitudes, c’est le propre du pèlerinage.
Rester dans nos cadres habituels c’est creuser notre tombe, c’est accepter de mourir.
Ce ne serait pas grave s’il n’y avait que nous. Mais nous sommes attendus par tant de
personnes qui attendent d’être rejoints pour connaître le Christ. Les apôtres aussi ont
failli se laisser avoir quand la peur les faisait s’enfermer au Cénacle. Et Dieu leur
donne rendez-vous en Galilée pour les sortir de leur peur.
Il s’agit pour ceux qui vivent la mission du Christ de s’interroger sans cesse sur les
situations de notre temps. De le faire dans la prière, dans la confrontation avec
d’autres pour vérifier qu’il ne s’agit pas d’une lubie. « C’est seulement dans cette
attention aux besoins du monde et dans la docilité aux impulsions de l’Esprit, que
cette année de la vie consacrée se transformera en un authentique temps de Dieu,
riche de grâce et de transformation ».
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