« Que la montagne est belle… »

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« Que la montagne est belle… »
« Que la montagne est belle… »
C’est l’alpiniste de l’extrême Reinhold Messmer en personne qui a
ouvert le feu de la 2ème Conférence européenne de l’Ingénierie
hospitalière, qui s’est tenue en septembre à Vienne.
Hôpital et montagne, quel rapport ?
S’il ne semble pas, à première vue, y avoir de points communs entre l’ingénierie hospitalière
et l’alpinisme, on constate pourtant, à y regarder de plus près, que ces deux domaines
présentent certains parallèles.
Ainsi, l’intitulé de la conférence déjà, « Tendances actuelles de l’Ingénierie hospitalière - Un
chemin étroit entre sécurité, disponibilité et rentabilité » : s’il est vrai que la rentabilité
n’intéresse en principe que très modérément l’alpiniste (d’ailleurs, Messmer se qualifie luimême – avec un brin d’autodérision – de « conquérant de l’inutile »), il en va autrement de la
sécurité et de la disponibilité des ressources. En fait, personne ne pourrait réaliser
l’ascension d’un 8000 sans équipement adéquat ; la question de la rentabilité ne saurait
donc être totalement écartée. Au fil de son exposé, M. Messmer a brillamment mis en
lumière les points communs de ces deux disciplines, pourtant fondamentalement différentes.
Fixer des objectifs
Bon nombre de participants se souviendront qu’il ne suffit pas de se fixer des objectifs
extrêmes ; il faut aussi – et surtout – mettre en œuvre une planification réfléchie et
anticipatrice pour les atteindre ! Pour utiliser une image d’alpinisme : « Le bonheur ultime ne
consiste pas simplement à atteindre le sommet ; encore faut-il retrouver les plancher des
vaches ! » Un technicien, lui, dirait : « Un projet ne se termine pas avec l’installation d’un
appareil, mais au moment où celui-ci est retiré du service. » Une approche que les
entreprises modernes seraient bien inspirées de suivre, par exemple en calculant le CTP
(coût total de possession) d’une installation et en en analysant précisément les coûts directs
et indirects, plutôt que de concevoir ces coûts comme des frais d’investissement purs. Et tant
pis si la comparaison suivante peut sembler un peu artificielle : dans les deux disciplines,
seule une bonne vue d’ensemble permet d’aboutir au succès escompté.
Participants
A l’instar de celle d’il y a deux ans à Baden-Baden (Allemagne), la conférence de cette
année a été très fréquentée. Les participants sont venus de nombreux pays européens, dans
le but de s’échanger avec les experts d’autres hôpitaux et les représentants de l’industrie, ou
de suivre les présentations, d’une très grande tenue. L’exposition professionnelle, installée
sur deux étages, était animée par moult entreprises internationales ; bien intégrée dans la
conférence, elle a notamment permis de découvrir les dernières innovations. Les exposants
se sont dans l’ensemble déclarés satisfaits de la fréquence des contacts, et plus d’un
responsable technique est rentré chez lui avec de nouveaux objectifs en tête.
Aujourd’hui et demain
La Conférence européenne de l’Ingénierie hospitalière est en passe de devenir une véritable
success story. Seuls le temps et l’argent nécessaires semblent encore retenir certains
visiteurs potentiels d’y participer. Toutefois, si l’on oppose à ces objections le nombre de
solutions potentielles présentées ainsi que la qualité des contacts noués, alors cet
investissement dans la formation continue personnelle s’avère rapidement payant. La
fréquence bisannuelle permet en outre de trouver des sujets novateurs, tant pour les
présentations que pour l’exposition.
Christian Kluth
Hôpital universitaire de Bâle
Membre du Comité de l’IHS