Intervention de William Maunier : Secrétaire Général du SNRT

Transcription

Intervention de William Maunier : Secrétaire Général du SNRT
Intervention de William Maunier : Secrétaire Général du SNRT-CGT Audiovisuel (France) et
Président d’EURO-MEI, en soutien de la motion 17 sur le service public de la Radio
Télévision au congrès d’UNI Global Union (Le Cap/déc. 2014)
Chères et chers camarades,
ue
l
Le matin du 11 janvier 2013, le gouvernement Grec décidait de fermer de manière violente et
injustifiée la Radio Télévision de service public ERT et de licencier sans indemnités ses 2600 salariés
(techniciens, administratifs, journalistes, musiciens …)
is
L’ensemble du personnel était prié brutalement de rentrer chez eux le soir même, sans espoir de
retrouver un nouvel emploi dans un pays ravagé par les programmes successifs d’austérité imposés
par la « Troïka » (Fond Monétaire International, Banque Centrale Européenne et Commission
Européenne) et mis en place par un gouvernement aux ordres.
ov
A minuit, le gouvernement Grec prévoyait de couper définitivement le signal de l’ERT et de
transformer les téléviseurs en écrans noirs.
di
A l’annonce de cette fermeture d’une brutalité inouïe des milliers de citoyens Grecs, révoltés par ce
diktat d’un gouvernement, par ailleurs déjà largement discrédité, se rassemblaient spontanément
autour du siège de l’ERT à Athènes et dans toute la Grèce, pour défendre leur Radio Télévision de
service public.
au
Ils venaient pour s’opposer à cette décision qui leur rappelait les heures les plus sombres de la
dictature des colonels.
T
Ils venaient pour soutenir les salariés révoltés qui avaient décidé d’occuper les locaux de l’ERT, de la
maintenir ouverte, pour continuer à assurer la continuité du service public de la Radio Télévision qui
est un droit pour tous les citoyens.
G
Ils venaient pour empêcher ce coup de force contre la démocratie dans le pays qui l’avait vu naître
en Europe.
Ils venaient pour maintenir le signal de la démocratie en Grèce.
C
Car cette décision du gouvernement Grec de fermer une Radio Télévision publique bien gérée était
une décision politique et idéologique.
R
T
Il s’agissait de fermer un média de service public qui proposait une alternative, en termes culturels et
en termes d’information, à la médiocrité des grands médias privés.
Il s’agissait de réduire au silence des journalistes trop critiques envers les politiques d’austérité mises
en place par le gouvernement.
SN
Il s’agissait de faire disparaître un des derniers supports d’informations libres et de diffusion de
culture originale qui n’était pas détenu par les amis du pouvoir (armateurs et autres « Tycoon » des
médias) à qui il faisait encore trop d’ombre, et qui n’avaient pas l’intention de partager avec lui le
nouveau et juteux « gâteau numérique ».
Depuis le 11 juin 2013 l’ERT, rebaptisée « ERT OPEN » par les travailleurs en lutte, est toujours
ouverte grâce à la volonté de ces travailleurs et de leur syndicat POSPERT, et avec le soutien actif
d’UNI Global Union. Ceci malgré les multiples tentatives du gouvernement d’empêcher sa diffusion
en fermant certains des émetteurs ou en faisant expulser violemment par les forces spéciales de
police les salariés qui occupaient toujours leurs entreprises.
Ce combat de nos camarades Grecs est exemplaire car en défendant leur Radio Télévision de service
public ils défendent toutes les Radio Télévisions publiques en Europe et dans le monde.
ue
l
La Grèce, comme l’Espagne, le Portugal et bien d’autres pays, est devenue un des laboratoires
antisociaux où les pouvoirs politiques et financiers profitent de la catastrophe financière,
économique et sociale qu’ils ont eux-mêmes provoqués, pour expérimenter des politiques
ultralibérales d’austérité qu’ils espèrent pouvoir étendre à l’ensemble d’un monde globalisé dont les
services public seraient exclus.
Parmi ces services publics, les services publics de la Radio Télévision sont aujourd’hui attaqués aussi
bien dans leur indépendance politique que dans leur indépendance financière.
is
En Espagne et au Portugal, des Radios et des Télévisions publiques sont fermées ou sont menacées
de fermeture.
ov
Même dans les pays comme la France ou la Grande Bretagne où existent encore des services publics
de Radio Télévision forts ceux-ci sont en danger car les gouvernements réduisent de manière de plus
en plus importante leurs financements, provoquant des plans de licenciements à répétition.
di
Le service public de la Radio Télévision a pour rôle et pour mission d’assurer gratuitement l’accès de
tous les citoyens à une information libre, honnête et pluraliste ; et de garantir la satisfaction de leurs
besoins culturels et démocratiques.
au
Il doit favoriser l’expression de tous les groupes et de tous les citoyens en accord avec la convention
internationale sur la diversité culturelle de l’UNESCO.
T
Il doit être libre de toute pression politique et financé de manière adéquate et pérenne pour lui
permettre de se développer sur tous les nouveaux supports numériques afin d’être accessible à tous
les citoyens.
G
Il doit aussi permettre d’empêcher que se creuse le fossé numérique entre ceux qui peuvent se payer
les nouveaux services numériques privés payants de plus en plus nombreux et diversifiés, et ceux qui
n’en ont plus les moyens financiers.
C
C’est pourquoi UNI doit continuer d’affirmer haut et fort sa défense du service public de la Radio
Télévision partout dans le monde.
R
T
C’est pourquoi, chères et chers camarades, je vous demande de soutenir la motion 17 sur la Radio
Télédiffusion de service public.
« Massakané »/ Solidarité avec les travailleurs Grecs de l’ERT en lutte !
SN
« Massakané »/Solidarité avec tous les travailleurs en lutte dans le monde !