le risque radon - Les services de l`État en Côtes d`Armor
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CHAPITRE V – LES RISQUES MAJEURS PARTICULIERS / Le risque radon LE RISQUE RADON Dossier départemental des risques majeurs – Côtes-d’Armor – Arrêté préfectoral du 21 mai 2013 163 CHAPITRE V – LES RISQUES MAJEURS PARTICULIERS / Le risque radon 1 GENERALITES 1.1 Qu’est-ce qu’un risque radon ? On entend par risque radon, le risque de contamination au radon. Ce gaz radioactif d’origine naturelle représente plus du tiers de l’exposition moyenne de la population française aux rayonnements ionisants. Il est présent partout à la surface de la planète à des concentrations variables selon les régions. 1.2 Le radon est issu de la désintégration de l’uranium et du radium présents naturellement dans la croûte terrestre, depuis la création de notre planète. Il est présent partout à la surface de la planète et provient surtout des soussols granitiques et volcaniques. Le radon peut s’accumuler dans les espaces clos, notamment dans les bâtiments mal ventilés. Les moyens pour diminuer les concentrations en radon dans les maisons sont simples : • • aérer et ventiler les bâtiments, les sous-sols et les vides sanitaires améliorer l’étanchéité des interfaces entre le sol et le bâtiment (murs enterrés, dalle sur terre-plein, etc.) La nature des roches est l’un des principaux paramètres influençant l’émission du radon dans l’atmosphère mais les conditions météorologiques sont l’une des causes de la variation de la concentration en radon dans le temps en un lieu donné. En effet, suivant la composition du sol, ces conditions (vent, soleil, pluies, froid, …) vont modifier l’émission, à partir du sol, du radon dans l’atmosphère. Comment se manifeste-t-il ? La concentration en radon dans un bâtiment varie d’heure en heure au cours de la journée en fonction du degré et de la fréquence de l’ouverture des portes et fenêtres. La concentration varie aussi en fonction des caractéristiques du bâtiment et de sa ventilation intrinsèque (fissures, passages de canalisation, …). Le radon peut se concentrer dans les endroits clos (cave, sous-sol, vide sanitaire, pièces d’habitations, …). La principale source de radon est le sol sur lequel le bâtiment est construit. Ce dernier est généralement en dépression par rapport au sol, ce qui a tendance à favoriser le transfert du radon du sol vers le bâtiment. Il existe des voies préférentielles d’entrée du radon. Elles dépendent des caractéristiques de construction du bâtiment : construction sur sous-sol, terreplein ou vide sanitaire, séparation plus ou moins efficace entre le sol et le bâtiment (terre battue, plancher, dalle en béton), défauts d’étanchéité à l’air du bâtiment (fissures et porosité des murs enterrés et sols, défauts des joints), existence de voies de transfert entre les différents niveaux (passage de canalisations, escalier,…). Source : sosmillevaches Le mode de vie des occupants n’est pas non plus sans influence (par exemple, ouverture plus ou moins fréquente des portes et des fenêtres). Dossier départemental des risques majeurs – Côtes-d’Armor – Arrêté préfectoral du 21 mai 2013 165 CHAPITRE V – LES RISQUES MAJEURS PARTICULIERS / Le risque radon 1.3 Les conséquences sur les biens et les personnes 2 LE RISQUE RADON DANS LE DEPARTEMENT Dans plusieurs parties du territoire national, le radon accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Des mesures ont été effectuées sur tout le territoire classant le département La principale conséquence d’une trop forte inhalation de radon pour l’être humain est le risque de cancer du poumon. En effet, une fois inhalé, le radon se désintègre, émet des particules (alpha) et engendre des descendants solides eux-mêmes radioactifs (polonium 218, plomb 214, bismuth 214, …), le tout pouvant induire le développement d’un cancer. Ce classement en risque prioritaire impose d’effectuer des mesures de l’activité volumique en radon (mesures de dépistage) et des actions correctives (arrêté du 22 juillet 2004 du code de la santé). des Côtes-d’Armor en zone prioritaire avec en moyenne 101 à 150 Bq/m (becquerel par mètre cube). 3 source : sante-radon.com source : sante-environnement-travail.fr Dossier départemental des risques majeurs – Côtes-d’Armor – Arrêté préfectoral du 21 mai 2013 166 CHAPITRE V – LES RISQUES MAJEURS PARTICULIERS / Le risque radon 2.1 Travaux pour réduire les risques Les actions préventives dans le département La connaissance du risque Les résultats d’études épidémiologiques menées ces dernières années montrent une élévation du risque de cancer du poumon avec l’exposition cumulée au radon et à ses descendants radioactifs. Le département des Côtes-d’Armor étant prioritaire, une campagne de mesures a eu lieu dans les établissements recevant du public (arrêté interministériel du 22 juillet 2004). Les bâtiments concernés sont : • les derniers résultats obtenus en population générale montrent que ce risque lié au radon existe à la fois chez les fumeurs et chez les non fumeurs. L’exposition des populations au radon dans les habitations, peut atteindre des niveaux d’exposition proches de ceux qui ont été observés dans les mines d’uranium en France. Plusieurs organismes internationaux (UNSCEAR, OMS, etc.) élaborent actuellement une synthèse des données disponibles afin de définir une politique globale de gestion du risque associé à l’exposition domestique au radon. La surveillance et la prévision du risque L’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) réalise depuis plusieurs années des campagnes de mesures du radon. En règle générale, les sous-sols granitiques libèrent plus de radon que les terrains sédimentaires en raison de leurs plus grandes concentrations en uranium naturel. • • • Ces mesures sont à réaliser tous les 10 ans sauf si le bâtiment est l'objet de travaux modifiant l’étanchéité du bâtiment et/ou sa ventilation. Si les mesures sont supérieures à 400 Bq/m 3, le diagnostic et les travaux doivent être effectués sous deux ans maximum. Si elles sont supérieures à 1000 Bq/m3, ils doivent être immédiats. C’est ainsi que (voir schéma ciaprès) : ➢ entre 400 Bq/m 3 et 1000 Bq/m3, il est obligatoire d’entreprendre des actions correctrices simples afin d’abaisser la concentration en radon en dessous de 400 Bq/m3 et à un seuil aussi bas que possible. Si après contrôle, ces actions simples ne suffisent pas, le propriétaire doit faire réaliser un diagnostic du bâtiment et engager des travaux importants. Le principe d’un dosimètre est le même que celui de la photographie. Les particules alpha émises par le radon heurtent le film du dosimètre. Un procédé chimique permet de révéler les impacts sur ce film. Un microordinateur associé à un microscope, auquel est raccordée une caméra, reconnaît ces impacts et les compte. La mesure du radon est régie par des normes AFNOR qui stipulent que les instruments utilisés doivent être recalibrés sur la base d’un étalon. les établissements d’enseignements, y compris les bâtiments d’internat les établissements sanitaires et sociaux disposant d’une capacité d’hébergement les établissements thermaux les établissements pénitentiaires ➢ au-delà de 1000 Bq/m 3, le propriétaire doit réaliser sans délai des actions simples pour réduire l’exposition. Il doit également immédiatement faire réaliser un diagnostic du bâtiment et si nécessaire, des mesures correctrices supplémentaires (travaux). Par ailleurs, si l’un des résultats de mesures du radon se situe au-dessus du niveau d’action de 400 Bq/m3, le propriétaire transmet dans un délai d’un mois le rapport d’intervention au Préfet qui assurera un contrôle de la mise en œuvre des mesures correctrices. Dossier départemental des risques majeurs – Côtes-d’Armor – Arrêté préfectoral du 21 mai 2013 167 CHAPITRE V – LES RISQUES MAJEURS PARTICULIERS / Le risque radon Une campagne de mesure a aussi lieu tous les 5 ans dans les lieux souterrains accueillant certaines catégories de professionnels (arrêté du 7 août 2008 du code du travail). Si les mesures sont supérieures à 400 Bq/m 3, des actions doivent être menées. Elles doivent être soit d’ordre technique de réduction de l'activité volumique, soit d’ordre organisationnel pour réduire l’exposition des travailleurs. Lorsque les mesures sont supérieures à 1000 Bq/m 3, des mesures de protection des travailleurs contre les rayonnements ionisants doivent être prises si les niveaux d’activité ou d’exposition le justifient. La concentration en radon dans un bâtiment peut être réduite par deux types d’actions : • celles qui visent à empêcher le radon de pénétrer à l’intérieur en assurant l’étanchéité entre le sol et le bâtiment (colmatage des fissures et des passages de canalisations à l’aide de colles silicone ou de ciment, pose d’une membrane sur une couche de gravillons recouverte d’une dalle en béton, …), en mettant en surpression l'espace intérieur ou en dépression le sol sous-jacent • celles qui visent à éliminer, par dilution, le radon présent dans le bâtiment, par aération naturelle ou ventilation mécanique, améliorant ainsi le renouvellement de l’air intérieur Les deux types d’actions sont généralement combinés. L’efficacité d’une technique de réduction doit toujours être vérifiée après sa mise en œuvre, en mesurant de nouveau la concentration en radon. La pérennité de la solution retenue devra également être vérifiée régulièrement (environ tous les 10 ans). 2.2 Les communes concernées par le risque radon Le département des Côtes-d’Armor étant en zone prioritaire, toutes les communes sont concernées par le risque radon. Dossier départemental des risques majeurs – Côtes-d’Armor – Arrêté préfectoral du 21 mai 2013 168 CHAPITRE V – LES RISQUES MAJEURS PARTICULIERS / Le risque radon Les contacts • DDTM des Côtes-d’Armor Direction départementale des Territoires et de la mer → Correspondant Santé-Bâtiment Téléphone : 02 96 75 66 76 mail : [email protected] • En mairie • Agence régionale de santé de Bretagne http://www.ars.bretagne.sante.fr Pour en savoir plus Pour en savoir plus sur le risque radon, consultez le site internet : • Bretagne environnement http://www.bretagne-environnement.org/Sous-sol/Les-menaces/Le-radon Dossier départemental des risques majeurs – Côtes-d’Armor – Arrêté préfectoral du 21 mai 2013 169