Du bois et des vignes - Bourgogne Aujourd`hui

Entreprise
Labouré-Roi
Du bois
et des vignes
Les caves de la maison, à Nuits-Saint-
Propriété depuis trente ans d’une famille de
soyeux de Lyon, Labouré-Roi (Nuits-SaintGeorges) est devenu le troisième négociant bourguignon. La maison souhaite aujourd’hui
dépasser sa simple activité de négociant-éleveur
pour se tourner davantage vers la vigne.
“
Repères
Chiffre d’affaires : 48,6 millions d’euros
Salariés : 80
Export : 75%
Marques : Labouré-Roi, Vaucher,
Marie-Louise Parizot
Présidence : Armand et Louis Cottin
Direction générale : Olivier Martin
Vignoble exploité : 7 hectares
Vins commercialisés : Bourgogne
et Beaujolais
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N
ous avons une croyance
immodérée dans le bois”,
affirme Louis Cottin, viceprésident de Labouré-Roi,
en présentant d’impressionnantes rangées de fûts neufs.
“Il apporte des arômes toastés, vanillés qui
ajoute de la complexité aux vins”. Et Louis
Cottin de présenter l’un des cinq oenologues, chargé spécialement de suivre les
effets du fût dans l’élevage : “C’est notre
monsieur bois” plaisante-t-il. Le parc de
2 500 fûts est totalement renouvelé tous les
quatre ans, pour imprimer un pourcentage de fût neuf de 25% en moyenne. Une
logique qui s’applique également aux
appellations bourgognes rouges et blancs :
l’équivalent de 500 000 bouteilles sont
ainsi élevées en foudre. Un credo qui
explique pour partie le succès de LabouréRoi à l’exportation (75% du chiffre d’affaires). C’est là, pendant cette phase
d’élevage, que s’imprime la marque de la
maison. Labouré-Roi ne vinifie qu’une
faible proportion de ces vins et n’exploite
que 7 hectares de vignoble. Les négoces
bourguignons d’envergure comparable en
disposent d’une cinquantaine minimum.
Pour mieux maîtriser ses approvisionne-
ments, la maison s’est donnée pour priorité de resserrer ses liens avec la viticulture. “Nous avons toujours bien payé nos
fournisseurs, donné des primes à la qualité. Nous envisageons nos relations avec
la viticulture comme un travail d’équipe,
notamment par la mise en place de cahiers
des charges”, expose Louis Cottin. Une
partie de nos vins blancs sont achetés en
moût, nous souhaitons maintenant développer l’achat en raisins”. Le domaine
Labouré-Roi, né du rachat en 1998 de la
propriété René Manuel à Meursault, fait
figure de fer de lance. Des investissements
importants ont été menés en cuverie.
“Il concrétise le pilotage qualitatif que nous
souhaitons donner à l’entreprise”, affirme
Louis Cottin. Autour de ce domaine
(meursault et meursault 1er cru), les frères
Cottin ont regroupé six autres exploitations (40 hectares) au travers d’une société
d’intérêt collectif (Sica). La maison y
bichonne des cuvées de gevrey-chambertin,
vosne-romanée, chassagne-montrachet,
meursault et même chablis. Une quarantaine d’autres domaines sont suivis régulièrement, “Nous mettons en commun nos
matières grises, notre matériel, des fûts
neufs et des moyens financiers”.
Georges, anciennes (à gauche)
ou modernes (à droite).
Les installations
du domaine Labouré-Roi à Meursault
(en haut à droite).
APPELLATIONS
PORTE-DRAPEAUX
Issue d’une famille de soyeux de Lyon,
Armand et Louis Cottin se sont lancés
dans le vin, encouragés par leur frère
Philippe, membre du directoire de Mouton Rothschild. C’est en 1974 qu’ils
acquièrent Labouré-Roi. La maison, fondée en 1832, commercialisait alors 60 000
bouteilles, l’équivalent d’un domaine
familial de bonne taille. Avec un total de
14 millions de bouteilles vendues
(autant de rouges que de blancs), elle se
hisse aujourd’hui au niveau du peloton
de tête des maisons de la région entre
Louis Jadot et Louis Latour... LabouréRoi s’est développée grâce à ses portedrapeaux : pouilly-fuissé, chablis et
meursault en blanc, gevrey-chambertin,
pommard, nuits-saint-georges en rouge.
D’abord en Angleterre puis en Amérique
du Nord et en Asie. Les frères Cottin se
sont notamment appuyés sur des relations étroites avec les “masters of
wines”1 pour leurs connaissances des
marchés et la sélection des vins.
Labouré-Roi diffuse fièrement la longue
liste des compagnies aériennes qui ont
sélectionné les vins de la maison : British
Airways, American Airlines, Air France, etc.
Quatrième négoce bourguignon avec
plus de 53 millions d’euros de chiffre
d’affaires, la maison de Nuits-SaintGeorges n’a jusqu’alors que rarement
alimenté les rubriques actualités.
Le rachat de la maison Nicolas Potel en
novembre dernier a pourtant constitué
l’un des événements marquant de l’année 2003. Labouré-Roi s’adjoint donc les
services d’un vinificateur ambitieux et
médiatique. La maison bénéficiera de ses
approvisionnements dans quelques-uns
des plus beaux terroirs de Côte-d’Or.
“Il s’agit d’une simple prise de contrôle
financière, Nicolas Potel gardera son
identité”, insiste Louis Cottin. Autre
événement, plus discret, qui a marqué
2003 chez Labouré-Roi : l’arrivée d’Olivier
Martin, ancien cadre du groupe Pernod
Ricard et de LVMH, à la direction générale. Il devrait à terme prendre les rênes
de la maison. ■
Armand Cottin.
“Avec la viticulture,
nous cherchons à mettre en
commun nos matières grises,
des fûts neufs
et des moyens financiers”,
Louis Cottin
1-Prestigieux diplôme britannique
Laurent Gotti
Photographies : Lionel Georgeot,
Labouré-Roi/Photo Bernuy
Louis Cottin.
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