Veilleurs 28-09-2015 - Observatoire Sociopolitique de Fréjus

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Veilleurs 28-09-2015 - Observatoire Sociopolitique de Fréjus
LES VEILLEURS SONT-ILS DURABLES ? ACTION ET CONTEXTE POLITIQUE - SEPTEMBRE 2015
Après une pause, les fondateurs des Veilleurs sont réapparus fin août 2014 sous le soleil de la Provence. Axel
Rokvam, Alix de Prémare et Madeleine de Jessey étaient invités par l'OSP (1) de Toulon pour nous faire revivre
les moments décisifs de cette aventure. Nous saisissons cette occasion pour retracer leur action en quatre points
(la genèse, les débuts, le combat, les éclaireurs). Nous terminons en explorant les pistes pour un avenir durable
dans le contexte politique actuel (2015), les veillées ayant repris depuis septembre 2014 au rythme d'une par mois
à Paris ;
Les Veilleurs : la naissance
Une route sinueuse grimpe le versant escarpé du massif de la Sainte Baume. Les derniers virages avalés, la voiture
souffle sur un plateau d'altitude baigné d'une douce chaleur estivale. Une forêt superbe déroule ses pins sylvestres
au pied d'une longue barre rocheuse. La vue splendide se mérite. Nous sommes chez les Dominicains de l'Hostellerie
de la Sainte Baume, au pied de « la grotte » comme l'appellent les locaux, plus précisément le sanctuaire de Sainte
Marie Madeleine niché dans la falaise. Épousant les interrogations de notre temps, l'OSP Toulon y organise les
universités d'été 2014 sur le thème de la justice. Nous y retrouvons les Veilleurs, car c'est bien le sentiment
d'injustice qui a motivé leur engagement témoigne Madeleine de Jessey (2), « injustice en ce qui concerne les
Veilleurs, qui a été motivé par le mariage pour tous, injustice faite au droit des enfants, injustice faite aux opposants
au mariage pour tous qui ont été diabolisés ».
Après une journée intense, les étudiants – jeunes et vieux – attendent la nuit. Veillée oblige ! Enfin les étoiles brillent
dans un ciel pur. C'est au tour des trois fondateurs d'entrer dans la danse. Ils développent leur exposé devant
une centaine d'auditeurs attentionnés. Les questions fusent. Ils sont jeunes, très jeunes, s'étonne le public, et même
d'apparence si frêle se permet de souligner avec le sourire un impertinent. Et pourtant ces jeunes « si frêles » se
sont imposés par leur audace et leur innovation, au grand étonnement de Christiane Taubira. C’est un Garde des
sceaux vexé qui a dû admettre qu’ « il est inconcevable que la gauche ne soit pas à l'origine de ce mode d'expression »
et « cela nous a été confirmé » déclare Madeleine. Comme si une caste politique détenait ad vitam aeternam le
monopole de l'innovation de la contestation qui plus est au service d'un combat pour la justice. La salle silencieuse
écoute avec attention Axel nous expliquer la genèse des Veilleurs. Nous ressentons une résonance avec les voies
pacifiques suivies par le Révérend Martin Luther King et le Mahatma Gandhi.
L'enjeu, nous rappelle Axel, est de trouver pour des jeunes, sans pouvoir ni relais, les moyens de se faire entendre
autrement que dans les paniers à salade des CRS. Comment fissurer le mur médiatique d'un débat partial ? Alors,
vers mi-avril 2013 au bout d'une nuit à cogiter, la solution devient évidente : « L’idée nous est venue de veiller » se
souvient-il. Mais pour Alix, son amie de tous les combats, une idée aussi simple n'a pas d'avenir. Alors, elle eut l'idée
d'enrichir ce projet en lisant à haute voix les plus beaux textes de la littérature. Les Veilleurs étaient nés.
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Les Veilleurs : l'épreuve du feu
Invalides, mai 2013. Une marée humaine se dilue dans les rues adjacentes. Mais pas question d’abandonner le pavé
aux plus excités, une ultra-minorité pointée par les médias et le gouvernement pour décrédibiliser le mouvement.
Le soleil décline, l’ambiance est très tendue, les traînées des gaz lacrymogènes zèbrent le crépuscule. Pour seule
transgression, une veillée géante pacifique s’annonce, ultime pied-de-nez aux autorités. Mais rien n'est prévu pour
s'adresser à deux mille manifestants et surtout gérer les innombrables provocations policières. « Il y avait cet
énergumène travesti en manif pour tous qui poussait des hurlements avant de prendre la poudre d'escampette, ou
ces policiers en civil trahis par leurs oreillettes » nous raconte Axel. Il faut improviser rapidement pour neutraliser
ces provocateurs. Un porte-voix change de main et Axel demande à la foule de les isoler. Comme par magie, cinq
ronds se dessinent puis s'élargissent progressivement autour de cinq flics restés debout Gros-Jean comme devant.
La foule s'exécute rapidement avec discipline, ce qui apaise des CRS nerveux et menaçants. Car ces personnages de
science-fiction n'ont rien de rassurant, gonflés par leurs armures modernes imitant de gros « scarabées » maladroits
se rappelle Madeleine. Et les jeunes restent méfiants depuis que soixante-sept veilleurs ont été embarqués il y a peu
pour des gardes à vue d'intimidation. Madeleine se souvient encore des propos spontanés d'un jeune « de la
diversité », incrédule devant le spectacle d'une jeunesse des beaux quartiers poussée sans ménagement dans des
camionnettes. Un bref dialogue s'engagea : « Que vous arrive t-il? » ; « On nous embarque » répondent les interpelés.
Ce dernier redémarra alors sa pétrolette en les saluant à sa manière, mi-compatissant, mi-provocateur, « vous
comprendrez mieux ce qui nous arrive dans nos banlieues ».
Veilleurs : le sens du combat
Nous sommes impressionnés par la puissance d'Axel, jeune homme longiligne qui captive l'auditoire de sa voix claire,
jonglant avec les plus beaux passages de la littérature. Assis en cercle autour des orateurs, nous prenons notre
première leçon de Veilleurs dans une ambiance détendue, quand une auditrice revêche leur reproche « de passer
leur temps à s'excuser d'être apolitique, a-partisan, alors que vous menez un combat essentiellement politique »,
soulignant ainsi un antagonisme délicat à gérer. Comment en effet les Veilleurs rebelles ne vont-ils pas se diluer dans
un discours consensuel ? Leur combat ne fait-il pas écho à la révolte de la jeunesse égyptienne de la place Tahrir se
demande le frère dominicain Joseph-Thomas Pini. Raccourci un peu rapide tranche Madeleine, en notant « la
récupération par les islamistes pour la remplacer par la charia ». Restent nos veilleurs qui portent haut la rébellion
des consciences (3). Vont-ils faire mentir le frère dominicain Thierry-Dominique Humbrecht qui y voyait, il y a un an
(4), un effacement inéluctable ? Mais les Veilleurs tiennent bon, au rythme d'une veillée par mois, en
transmettant leur message arborant l'étendard de la culture.
Cette école en plein air, le plus souvent dans le froid glacial de l'hiver 2013, sous la surveillance « d'Anges
gardiens » vêtus de bleu, casqués et bottés, n'est pas la manifestation d'un message subversif, mais plus
certainement un signe de profonde bienveillance. S'il est facile de l'ignorer (5), il est délicat de l'interdire : les veilleurs
s'enracinent. Leur mode d'action inédit, inspiré par une jeunesse militante et bien formée, impressionne Laurent
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Lafforgue, le brillant mathématicien (6) : « Je suis allé plusieurs fois aux veillées et je les ai vus et écoutés, ce sont des
jeunes qui s'assoient par terre en silence et qui écoutent les textes littéraires et philosophiques de la société. Selon
moi, c'est quelque chose d'extraordinaire. Quelque chose que les partis politiques ne sont pas en mesure de faire. Ce
ne sont pas des gens violents, ils sont même extrêmement pacifiques. C'est impressionnant. Ils sont une vraie
surprise ». Effectivement, malgré les intimidations des sicaires de Manuel Valls, les Veilleurs ne se taisent pas. Ils
lisent et chantent le chant de l'Espérance pour s'encourager. « Chacun mesurait son mérite à son audace », écrivait
Richelieu. Alix se prête au jeu en nous lisant quelques extraits d'Aragon, Péguy et Bernanos qu'elle avait sélectionnés
pour la première veillée. Madeleine, faussement intimidée, nous interprète « O freedom », un gospel adopté par les
Veilleurs.
Les Veilleurs : mode d’emploi
La rue encore
Le défi est d'institutionnaliser ce mode d'expression. Après tout, le « dîner en blanc » parisien est toléré une fois par
an avec ses onze mille invités. Étrangement, cet événement festif aux antipodes de la mission des Veilleurs montre
des similitudes dans le mode opératoire : installation sans autorisation ; en soirée ; au pied des monuments
prestigieux de la capitale. La technique est donc validée. Pourquoi le droit français n'autorise-t-il pas l'expression
dans le domaine public sur le modèle britannique ? Le speaker corner existe dans nombre de pays : les libres parleurs
de Hyde Park à Londres sont emblématiques. Un rêve ? Une liberté de parole sans doute interdite par notre culture
politique. Au mieux, dans son immense bonté, la préfecture de police relèguerait les Veilleurs dans un lieu anonyme
pour les oublier définitivement : une épine de moins dans le pied du délicieux préfet Boucault (ou son successeur) ;
le galant homme à l’humour douteux qui voulait transformer les petits bracelets de Laurence Cheng (porte-parole
LMPT) en menottes (7). À défaut, s’installer nuitamment sur la voie publique, la seule transgression que s’autorisent
les Veilleurs, est nécessaire. Avec le temps la police est devenue moins inquiétante que les invectives de certains
passants peu respectueux.
Chaque Veillée est une victoire. Chaque passant qui ralentit sa course est un succès. Ce dernier est étonnant. Il
marche toujours d’une manière mécanique d’un point A à un point B conduit par son GPS interne. Il n’a jamais le
temps de s’arrêter bien entendu. Et puis, c’est toujours la surprise, comme les enfants il est imprévisible. Il y a le
téméraire hurlant aux fascistes du haut de sa voiture, le provocateur gémissant en zigzaguant entre les groupes, le
taulard d’un convoi pénitentiaire braillant derrière les barreaux, et cette troupe de sourds, bavard comme des pies
agitant leurs bras en tous sens, connivence du monde du silence avec les applaudissements muets des Veilleurs. En
bref la Comédie humaine. Mais que de visages stupéfaits, intrigués par ces jeunes et moins jeunes abrités derrière
une citation de Kant. Certains s’approchent les traits tendus devant ce mystère en quête d’une réponse, d’autres
détournent leur tête jusqu’au dernier moment ratant le rendez-vous de leur vie.
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Les Veilleurs n’ont pas attendu d’autorisation pour se diriger vers des endroits où spontanément ils ne seraient pas
allés. Ils appliquent ainsi le message du pape François incitant, « à s’engager vers les périphéries non seulement
géographiques mais aussi existentielles, manifestées dans le mystère du péché, de la souffrance, de l’injustice et de
l’ignorance, de l’absence de religion, et de toute misère ».
Les Veillées parisiennes se sont diversifiées. Petit à petit, leur expérience augmente, renforcée par la maîtrise des
réseaux sociaux. Elles s’animent, les auditeurs chantent et participent à des ateliers éphémères. Des artistes
alternent avec les lecteurs. Des intervenants prestigieux, universitaires, journalistes sont invités. Il faut être pratique,
ce sont des produits d’appel pour relever le défi de la longévité et la survie des Veilleurs au moins jusqu’en 2017. La
décision a été prise, nous les reverrons animés par la même envie en 2015-2016. ll faut tenir pour accompagner la
révolution des idées et nourrir les réflexions des philosophes, sortis du bois depuis 2013 : les François-Xavier Bellamy,
Chantal Delsol, Thibaud Collin, Fabrice Hadjadj, Rémi Brague, Henri Hude ; mais aussi les journalistes, historiens… La
longue liste est rappelée par Denis Tillinac dans son coup de gueule du 14 mars 2015 (8).
Le net aussi
La révolution numérique est une chance historique pour soutenir la révolution culturelle. Les jeunes de Sens
Commun, la Manif pour Tous, les Veilleurs, ont su saisir ce coup de pouce technologique pour remplacer des
médias peu Manif pour tous compatibles. Il était temps. « Il n'y a qu'en France que le service public de l'audiovisuel
est confisqué naturellement par une caste idéologique, sans qu'aucun organisme de contrôle y trouve à redire en
matière de pluralisme démocratique » constate Gilles-William Goldnadel avocat et secrétaire national UMP aux
médias et à la désinformation. De toute façon les jours de la télévision à la grand-papa sont comptés face au
déferlement des géants de l'internet. Ce sera une mort lente ou rapide prophétise Martin Bouygues. Les buldozers
d'Amazon, Neflix, You tube, Google, Face book, twitter balaient les habitudes dans un vent de liberté si bien que
les messages de cette jeunesse révoltée 2.0 ne sont plus inaudibles. De fait, les pouvoirs médiatiques et
politiques craignent le pouvoir de cet outil qui peut jeter des dizaines de milliers de manifestants dans la rue
en quelques jours (manifestation LMPT Paris avril 2013). Potentiellement internet connecte trois milliards d’êtres
humains et la nouvelle loi sur le renseignement et le terrorisme n’y pourra rien. Une nouvelle civilisation aussi?
Les Veilleurs: les éclaireurs
Éclairer le vide
Sous l’écume de la révolte, l’avant-garde s’est posée, apaisée, rituellement de ville en ville, s’octroyant des tribunes
sur la place publique. Les Veilleurs y éclairent un public parfois perplexe et perdu, bien en mal d’évaluer un héritage
grignoté au fil des années. Ils sont un peu comme le bon pasteur orientant les brebis égarées pour une session de
rattrapage. Et il y a de quoi se perdre tant « La société occidentale contemporaine, pour son malheur, est depuis
quelques décennies la proie d’une tentative de “décivilisation” conduite par la postmodernité » constate le chercheur
Marcel Kunz (9). Il rajoute : « …Le postmodernisme… a transmuté la passion égalitariste en relativisme généralisé :
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tout se vaut. ». D’ailleurs, si tout se vaut, rien ne se vaut. Le relativisme peut se travestir en progrès et nul besoin
d’enseigner l’héritage culturel aux jeunes générations. C’est précisément, de manière étonnante, se plaît à rappeler
Madeleine, « la première instruction des inspecteurs généraux de l'Éducation nationale aux jeunes enseignants : ne
rien transmettre ».
Une non transmission expliquée par François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie (10), le plus médiatique des
Veilleurs, dans son dernier livre Les Déshérités ou l'urgence de transmettre : « Il s'est produit dans nos sociétés
occidentales un phénomène unique, une rupture inédite : une génération s’est refusée à transmettre à la suivante ce
qu'elle avait à lui donner, l'ensemble du savoir, des repères, de l'expérience immémoriale qui constituait son
héritage ».
Dés 2013 les Veilleurs avaient tiré la sonnette d’alarme, en entretenant au fil des réunions nocturnes la flamme de
l’espérance. Une flamme portée par les interventions de leurs noms les plus prestigieux : Laurent Lafforgue au Sénat
(11) ; François-Xavier Bellamy en librairie et si souvent dans la presse, Madeleine de Jessey en poil à gratter de l’UMP
via Sens Commun (12). Les Veilleurs ont provoqué un débat que leurs porte-paroles ont élargi au-delà de la sphère
éducative si bien que cette affaire de culture agite désormais le landerneau politico-médiatique. Pour l’essayiste,
Éric Zemmour, c’est plié. Il y voit les effets définitifs d’un processus dévastateur, une génération perdue pour ainsi
dire (13) : « En ce qui concerne les jeunes, nous avons affaire à une génération décervelée scolairement,
culturellement, spirituellement. Les jeunes n'ont pas de repères, aucune culture historique, aucune idée de ce qu'est
la France. Ce ne sont que des consommateurs compulsifs de produits de marque ». Le journaliste Ivan Rioufol lui
emboîte le pas et parle « d’une jeunesse écartée de savoirs jugés inutiles, saura-t-elle s’approprier ce thème ? Se
libérer de son asservissement lui paraît difficile » (14).
Mais c’était insuffisant, le gouvernement restait sourd à ces inquiétudes jusqu’à ces funestes 7 et 8 janvier 2015 qui
emportèrent le peuple de France dans une catharsis nationale. La lumière pacifique des Veilleurs chancela sous les
vents mauvais de la barbarie mais résista de nouveau dans le froid de l’hiver. Les carnages de Paris ont placé les
autorités devant leurs responsabilités, les ont obligées à exhumer des dossiers encombrants. Impossible d’éviter le
débat cette fois-ci. Celui-ci n’est plus limité à une opposition entre les « progressistes au pouvoir» d’un côté et les
« réactionnaires nostalgiques du passé» de l’autre. Mais il s’agit bien de corriger l’abandon des repères, responsable
pour beaucoup des attentats, diagnostique le sociologue Michel Wieworka (15) proche du parti socialiste. A qui la
faute ? L’école encore ?
A ce sujet la journaliste Élisabeth Levy s’interroge sur les valeurs collectives de la « France d’avant » sacrifiées par
les gourous de l’Éducation nationale (16). « Tant qu'on n'a pas liquidé Racine, Balzac et les autres, c'est une immense
chance de recevoir la France en héritage… En attendant, si j'étais aujourd'hui en âge d'entrer en sixième à Épinaysur-Seine, comme ce fut le cas il y a quelques années, pourrais-je encore compter sur l'école de la République pour
me le transmettre, cet héritage ? ». Sans concession, François Bayrou, en 1990, dressait déjà dans son livre « La
Décennie des mal-appris» le portrait d’une école (in ?)efficace. L’ancien ministre de l’Éducation nationale croît « à la
maîtrise disciplinaire, à celle des connaissances qui aiment le patrimoine culturel que nous avons reçu en héritage et
qui pense que celui-ci doit se transmettre de génération en génération » (17 ).
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Qui de mieux placé pour conclure que Laurent Lafforgue tant son expertise sur les maux du « mammouth » fait
référence ? Sa vérité nous assomme et nous oblige : « Aujourd'hui, le fond du problème de l'école est que nous ne
savons plus bien pourquoi on doit transmettre le savoir. On a un doute profond sur tout ce que nous sommes en
mesure de transmettre … Je ne fais plus confiance à l’école ».
Que voulons-nous pour notre école ? Que fait le soldat Belkacem ?
Ce constat accablant n’empêche pas l’idéologie égalitariste de poursuivre son travail de sape. Les majorités se
succèdent et se copient les plus mauvaises idées dans des réformes mal abouties.
Un monde sans repères
Au final, une fois les repères fondateurs détruits, il ne reste pas grand chose à se mettre sous la dent, résume
amèrement la philosophe Chantal Delsol, « à force d'effeuiller la marguerite, il ne reste plus de pétales, c'est le vide
qui domine » (18) si ce n’est au stade ultime, des êtres hors-sol, apatrides, acculturés voire des paumés dangereux
candidats au nihilisme le plus sombre. Bien des commentateurs ont voulu rattraper leur retard après les tueries de
janvier 2015, en pointant du doigt la faillite du système scolaire. Qui pouvait le prévoir ? Mais ils étaient moins
nombreux à envisager une vérité dérangeante. Le modèle occidental en fin de course ne fait plus rêver la planète.
Le nouveau monde proposé, incroyant, dénaturé par des juges non élus n’inspirent que haine aux « califoutraques »,
mais plus graves, que mépris aux paisibles musulmans. La décadence d’un monde nourrit le fanatisme de l’autre. Et
une Europe qui renie ses racines chrétiennes dans sa Constitution n’inspire pas plus de respect. Alors le vide est
comblé par la barbarie. Nous y sommes, un monde qui bascule, hésite, manifeste les inquiétudes de l’inévitable
Antonio Gramsci: « La crise c’est le moment où le vieux meurt et où le neuf hésite à naître ». Déjà en 2002, anticipant
les propos de François-Xavier Bellamy : « Je ne crains pas les chocs des cultures mais le choc des incultures », Philippe
Murray avait dépeint avec lucidité les assauts des nihilistes djihadistes contre les déconstructeurs. (19) (20) « Vous
êtes (les djihadistes) les premiers démolisseurs à s’attaquer à des destructeurs. Les premiers incendiaires en
concurrence avec des pyromanes. (…) A la différence des nôtres, vos démolitions s’effectuent en toute illégalité et
s’attirent un blâme quasi unanime. Tandis que c’est dans l’enthousiasme général que nous mettons au point nos
tortueuses innovations et que nous nous débarrassons des derniers fondements de notre civilisation » .
Et pour finir la voie est dégagée
C'est dans cette inculturation de masse que s'est engouffrée le législateur, car la voie est désormais libre pour
combler à sa guise le vide méticuleusement construit depuis des décennies. Pour que communique cet homme
nouveau, une novlangue est créée qui s'autorise tous les trafics de langage ; le père est une mère, la mère est un
père. De quoi perdre la tête ! Pour aider les enfants, les mots parents et époux attribués aux couples homosexuels
fleurissent dans le Code civil. Dans ce cas les mots pères et mères sont neutralisés preuve que l’égalité vue par le
législateur passe par la légalisation de l’indifférenciation sexuelle, porte d’entrée à la théorie du genre. Quelles que
soient les contorsions, il fallait voter la loi Taubira nous explique l’ancien avocat général Philippe Bilger: « Si l’on est
décidé à prêcher l’égalité abstraite pour des situations et des destinées par nature et radicalement non pas inégales
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mais différentes » (21). Notre Camus national se serait sûrement étonné de ce glissement sémantique en invoquant
sa célèbre réflexion : « Mal nommer les choses, c'est ajouter à la violence du monde ». Car il faut se méfier de ces
notions de « parenté sociale » et autre bizarrerie qui fleurent bon le tripatouillage des mots. C’est la porte ouverte
à toute les manipulations qu’avaient identifiées George Orwell: « Le vocabulaire B comprenait des mots formés pour
des fins politiques, c’est à dire des mots qui non seulement, dans tous les cas, avaient une signification politique, mais
étaient destinés à imposer l’attitude mentale voulue à la personne qui l’employait …. » (22).
Ces accommodements sont institutionnalisés dans le Code civil, jusqu'au stade ultime du mensonge d'État lorsque
« Madame Taubira a menti en direct devant des millions de français dans l'affaire des écoutes de Monsieur Sarkozy»
(23) nous rappelle Madeleine. Clin d’œil de l’histoire, la manipulation du Garde des Sceaux a échoué, comme le fut
celle du ministre de la Guerre Cavaignac dans l’affaire Dreyfus. Les documents tendus comme une évidence à la face
du monde étaient la preuve contraire de ce que les impétrants voulaient leur faire dire. Devant l’évidence, Monsieur
Cavaignac démissionna, Christiane Taubira, elle, règne toujours dans la salle des pas perdus du Palais de Justice…
Les Veilleurs : un avenir durable ?
On ne lâche rien
Contre les projets fous des docteurs Folamour bricolant la filiation à coups de PMA et GPA se sont dressées des
foules immenses animées par une « panique morale » selon Gaël Brustier (24). Car chacun ressentait les menaces
pesant sur son identité culturelle à la suite des propos d'un ministre de la Justice idéologue qu'interpella Axel à la
Sorbonne : « Mais qui êtes-vous, Madame, pour changer ma civilisation ? (25) ». L’angoisse de perdre ses repères
anthropologiques les plus profonds avec la suppression des mots père et mère renforçait les motivations des
marcheurs. Car malgré les dénégations de Christiane Taubira, s’il n’en était plus question dans le projet de loi, la
proposition avait été soumise dans l’étude d’impact (26) (27). Les Veilleurs sont bien les enfants de la Manif pour
tous et ils se sentent investis d'un combat d'avant-garde pour réveiller les consciences.
Ce n’est pas un « peuple migrateur », ils s’incrustent, ils s’enkystent, éclairés par leurs bougies ou fondus dans le
monde du travail et des études. Ce sont des militants éternels, appliquant la stratégie des petits pas qui a si bien
réussi à leurs adversaires. Créatifs par définition, ils ont fait des petits. Nous nous souviendrons des courageuses
Mères Veilleuses et des tenaces Veilleurs debout (Sentinelles) en vigies près des lieux de pouvoir. La mobilisation
dépassa les frontières, l’Italie n’oubliera pas ses sentinelles postées en défi aux projets de Matteo Renzi (28), ni la
manifestation massive de juin 2015 (29). Et si l'action des Veilleurs diminue en province d'après Axel, en 2015,
suivant le mode opératoire qui les a baptisés, les Veilleurs investissent chaque mois la voie publique (au moins à
Paris), les Sentinelles font toujours le coup de poing : On Ne Lâche Rien ! Mais l’heure est venue de s’installer dans
la durée sous des formes multiples identifiées par les observateurs de la vie politique.
Les héritiers des Veilleurs
Comment transformer l'essai ?
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Attachés à leur liberté de parole, ils misent sur un outil original pour interpeler les passants. Mais le pari est osé.
Comment sortir de l’entre soi ? Comment crever la bulle ? À défaut de remplir des salles comme le réussissent si
bien le chanteur chrétien Gregory Turpin ou le groupe « les prêtres », les Veilleurs doivent cultiver leurs réseaux
dans les médias « mainstream » car ils ne sont pas oubliés par tous. Il existe des Eric Zemmour, Denis Tillinac et Yvan
Rioufol et tant d’autres pour les encourager. Tout le monde est le bienvenu au banquet de la bienveillance. Il y a peu
de mauvais coups à prendre. Ils sont « élégants » pour Eric Zemmour « sympas » pour Michel Houellebecq (30) et
entraînants pour Denis Tillinac : « Venu des JMJ et rafraîchi par les Veilleurs, un vent de liberté s’est levé dans la
jeunesse annonciateur de lendemains plus radieux » (31). Ils deviennent une référence pour les politiques qui ne
peuvent éviter de les nommer dés qu’il s’agit d’évoquer les évènements de 2013. C’était bien le cas lors du débat
organisé par l’OSP toulon entre Marion Maréchal-Le Pen (député FN), le député Les Républicains Hervé Mariton,
Arnaud Le Clerc (Sens Commun) et Simon Renucci (maire PS d’Ajaccio) (32).
Si Éric Zemmour admet « une révolte incontestable des nouvelles générations » lors des manifestations de 2013
contre le mariage pour tous, son pessimisme l'empêche d'identifier le réveil incarné par les Veilleurs : « Mais je ne
crois pas qu'ils [les manifestants] puissent inverser le cours des évènements. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas
conscience que la guerre est idéologique, culturelle. Ce sont des naïfs. »
Pour Jean-Pierre Denis (33), ce sont « des lanceurs d'alerte », pivots d'un « des nombreux foyers de contreculture
appelés à se développer dans les prochaines années » contre l'idéologie dominante.
Politiquement, Gaël Brustier (34) les perçoit isolés, sans relais politique. « Leur problème est quand même de refuser
tout engagement électoral. » Mais c’est oublier un peu vite Sens Commun (12) en charge de cette mission.
Si les Veilleurs jouent leur partition en se réclamant a-confessionnel, a-politique pour ratisser large et rassurer la
préfecture de police, d’autres poursuivent l’aventure politique avec Sens Commun. Ces jeunes de sensibilité de
droite espèrent peser sur les programmes d’un parti de gouvernement, les Républicains en l’occurrence. Il vaut
mieux être vigilants dedans que dehors se disent-ils pour échapper à l’oubli, ne pas connaître le sort des
« mouvements des sans-papiers, des sans-logements et plus largement toute la mouvance alter-mondialiste » qui a
nourri les critiques et la méfiance des partis sans parvenir à les remplacer » nous rappelle Eddy Rougier » (12).
Quant au frère Humbrecht, il estime une mutation nécessaire car leur « action médiatique va s'épuiser, place à la
formation en politique, en doctrine sociale, en théologie » pour réinvestir le champ des médias, de la culture, de
l'éducation, de la justice, au lieu de se perdre dans des activités plus lucratives qui les amènent à « vendre des yaourts
à Singapour » (4). Pendant ce temps « …les bobos athées et postmodernes embrassent les métiers de transmission,
ils seront les agrégés de philosophie, les politiques ou les journalistes de demain » (35) aux commandes pour adapter
la société à leurs idées alors que les catholiques les plus avertis pour transmettre seront transparents.
Tout comme le Veilleur fondateur Bès de Berc, le frère dominicain rejoint le diagnostic de Gramsci que résume Éric
Zemmour (36) (37) : « Seuls des trotskistes pouvaient comprendre : car seuls des trotskistes ont mis en œuvre depuis
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belle lurette la célèbre leçon de Gramsci, selon laquelle les victoires politiques se préparent par des conquêtes
culturelles ».
Le virage a été facile à prendre pour des jeunes déjà engagés dans les paroisses et les œuvres sociales. Les jeunes
chrétiens se forment dans les universités d’été (OSP Toulon, AFC…) ; partagent leur engagement dans des
associations (La politique une bonne nouvelle, Acteurs d’Avenir, Alliance Vita..) ; se réunissent massivement aux JMJ
(50 000 à Madrid, 5 000 à Rio), avec la communauté de l'Emmanuel à Paray-le-Monial ; échangent activement dans
la blogosphère (Chrétiens Indignés, Ensemble pour le bien commun, Koz toujours, Padreblog) nourrissent les sites
internet (Salon Beige, ...). Le terreau fertile a conduit de nombreux Veilleurs à s'engager en politique (Sens Commun,
conseillers municipaux, syndicalistes). D'autres envisagent des activités professionnelles stratégiques (médias,
culture, justice) trop longtemps abandonnées aux héritiers de Mai 68. Ces éclaireurs s'installent sur la durée pour
diffuser les idées de bienveillance véhiculées par l'écologie humaine et la doctrine sociale de l’Église. Mais il faudra
au moins une génération pour changer la vision de ceux qui nous jugent, nous éduquent, nous informent. Si mille,
dix mille vocations naissent pour effacer le passif des ex-trotskistes et ex-maoïstes, alors la révolte de 2013 n’aura
pas été vaine. Au contraire, Christiane Taubira et François Hollande seront les propres fossoyeurs de la
déconstruction qu’ils auront créée. « Donnez-moi mille hommes » disait Lénine…
La galaxie des Veilleurs
Ils ne sont pas isolés, leur mode d’action original s’ajoute à une multitude d’initiatives connues ou méconnues. Il y a
tant de manières de veiller. Certaines sont portées par des élus audacieux pour transmettre l’héritage culturel
délaissé : un ancien ancien secrétaire d’État (Vendée), un maire (Seine Saint-Denis), un conseiller municipal (Saôneet-Loire) se sont lancés dans l’aventure. Ces citoyens n’attendent rien du pouvoir sourd à ces enjeux. Alors ils se sont
dits : « Aide-toi et le ciel t’aidera » et des réalisations de portée limitée mais concrètes ont vu le jour. Le renommé
Puy du Fou de Philippe de Villiers redonne l’amour de son histoire au peuple de France car « comment aimer son
prochain si on ne s’aime pas soi-même » dénonce Xavier Lemoine maire de Montfermeil (38). Il rajoute puisque la
« France a une vocation … la connaissance et la fréquentation des grandes œuvres culturelles française » est une des
trois priorités de son action, églises et cathédrales ne sont pas oubliées dans le parcours d’apprentissage. D’après
lui, les causes des émeutes de 2005 qui ont démarré dans cette ville de banlieue sont « culturelles avant tout ». Enfin
au fin fond du Brionnais , au sud de Paray-le-Monial, une nouvelle association, ancrée dans le territoire, Terre et
Famille, animée par Stéphanie Bignon touche le cœur des habitants par des actions culturelles et spirituelles (39).
Toutes ces initiatives s’ajoutent pour reconstruire les fondations de la maison France. Qualifiées de ringardes par les
donneurs de leçons elles prennent racines : le Puy du fou a été récompensé meilleur parc du monde par les
Américains eux-mêmes, Xavier Lemoine fait l’admiration des ses opposants politiques et Terre et Famille essaime
au-delà de l’horizon bourguignon. Des dents ont dû grincer mais ce n’est pas suffisant tant le travail de sape continue.
En effet les détricoteurs de l’histoire, les raboteurs du passé ne se dissimulent pas. Cachez cette histoire nationale
que je ne saurais voir nous explique doctement Jean-Frédéric Schaub grand manitou de l’EHESS « Ce qui est enseigné
de la seconde à la terminale, ce n’est pas du tout l’identité de la France….et faites le décompte du nombre d’heures
que le maître ou le professeur est supposé enseigner l’histoire de France de la seconde à la terminale, c’est peu de
choses et c’est bien comme ça » (40). On croit rêver, en pleine crise identitaire, ce genre de propos de théoriciens de
9
salon exaspèrent l’historien Pierre Nora « C’est l’expression d’une France fatiguée d’être elle-même, d’un pays qui
ne sait pas trop où il va et ne sait pas donc d’où il vient ». Si personne ne réclame l’enseignement d’un catéchisme
républicain, le bon sens d’un professionnel de l’histoire devrait l’emporter sur des expériences pédagogiques
abracadabrantesques. Oui, toutes les initiatives sont les bienvenues. Veilleurs en tête.
L’Espérance toujours
Lorsque le vent de la mode tournera, les responsables de parti seront les premiers à revendiquer par opportunité
l’héritage des Veilleurs. Rêvons un peu, ils feront la queue pour demander une audience, asseyant la légitimité des
orateurs nocturnes. Une légitimité gagnée plus par leur longévité que par leur écho. Les Veilleurs nous auront laissés
les applaudissements muets en réponse au silence des médias et une culture à décliner dans de nombreuses
institutions (scouts, Frat, université d’été, éducation…). La marque déposée « Les Veilleurs » consacrera la force
symbolique, le militantisme contagieux, la valeur de l’exemple. Les éditions Les Veilleurs garderont la porte de
l’Espérance ouverte. Mais il faut faire vite. Les « Veilleurs »pakistanais ont déjà publié leur bande dessinée (41). La
calligraphie de la ligne de vêtements « les Veilleurs » interpellera aussi sûrement que le signe noun (nabatéen) des
chrétiens d’Orient a réussi à le faire. Faites le test, l’effet est garanti. Enfin pourquoi ne pas rêver au grand large, à
l’exportation de ce modèle au-delà des océans. Un site web multilingue sera le bienvenu.
11 janvier 2015. La place de la République à Paris se vide des derniers participants à la marche républicaine contre
le terrorisme. Des bougies sont allumées, l'émotion est palpable, le journaliste d'une chaîne télé continue (BFM) qui
couvre l'évènement anticipe une veillée, pousse les manifestants à l'organiser comme une incantation. Est-ce
l'héritage des Veilleurs?
Les Veilleurs : un contexte politique favorable
Un paysage politique en recomposition
Paradoxalement, le message des Veilleurs transmis à leurs relais politiques (Sens Commun, CFTC...) trouve en ce
moment une fenêtre de tir car gauche et droite sont paumées. Par manque de résultats économiques, la gauche
poursuit brutalement sa révolution de l’homme nouveau édifiant son utopie sur la base de l’indifférenciation
sexuelle, la filiation bidon et la politisation des programmes scolaires. La droite, plombée par un vide doctrinal
sidéral, et en pleine recomposition, est animée par des hommes politiques opportunistes et revanchards. Obnubilée
par les enjeux économiques, étanche au combat culturel, elle reste incapable de proposer une vision d’avenir, de
placer la dignité de l’homme au centre de son projet.
Face à ce manque de clarté la méfiance reste grande envers les politiques : « Quelle offre politique offrir dans un
pays où 65% des Français considèrent que la plupart des acteurs politiques sont corrompus, 84% que les hommes
politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels, 78% que le système démocratique fonctionne mal
– un pourcentage qui grimpe à 84% dans la tranche des moins de 35 ans ? (42) ». Le besoin d’action qui s’épanouit
10
dans le militantisme associatif existe mais ne trouve pas de relais dans l’offre politique. « Je continue à penser que
les Français sont passionnés de politique…Mais on assiste à une mutation de l’engagement politique. Les Français ne
veulent plus de grand-messe, ni de politburo qui dicte la ligne. Ils ont envie de dire ce qu’ils pensent et de s’engager
plus ponctuellement. C’est à nous de rénover le militantisme et d’inventer des partis aux frontières plus souples »
confie Sophie Primas sénatrice des Yvelines et chargée des adhésions aux Républicains. (12).
La nature ayant horreur du vide, il y a une place pour affirmer ses convictions. Mais soyons lucide, les difficultés ne
manqueront pas. Le problème majeur est que la démocratie chrétienne pratiquement absente de l'Assemblée
nationale depuis l’avènement du MRP en 1946 le sera autant en 2017.
Les derniers Mohicans
Alors, où résistent les derniers Mohicans ? Jean-Frédéric Poisson du PCD se bat courageusement dans le marais
d'une droite démissionnaire. Hervé Mariton, Philippe Gosselin, Xavier Breton et quelques autres animent l’Entente
parlementaire pour la famille, un collectif de députés et sénateurs ne dépassant pas 127 membres sur un total de
413 parlementaires UMP-UDI, les deux chambres confondues ! Dans le camps des centristes, François Bayrou joue
sa partition en solo et Jacques Barrot récemment disparu « emporte avec lui les derniers feux de la démocratie
chrétienne ; son interrogation restera sans réponse : pourquoi l'humanisme d'inspiration chrétienne n'a-t-il pas de
descendance ? » s’interroge le journaliste Guillaume Perrault. Quant à l’autre bord de l’échiquier politique, rendons
justice aux quatre « justes » parmi les députés PS qui ont voté contre la loi Taubira. Jérôme Lambert, petit-neveu de
François Mitterrand refusa le volet de double filiation paternelle ou maternelle « Je n’ai jamais conçu qu’on puisse
dire à un enfant : tu as deux papas ou deux mamans ». Et pourtant plusieurs dizaines de députés socialistes ont tenté
en vain d’infléchir sa position : « Dés qu’on rentrait dans le détail, ils n’avaient pas la curiosité pour comprendre les
conséquences sur la filiation et laissaient tomber. Ils ne voulaient pas jouer les trouble-fête sur un sujet qui ne les
intéressait pas » (43)… Ça a été décidé par le bureau politique, nous n’avons pas été consultés ». Ces discours de
vérité furent ignorés par la majorité du PS qui laissa sur le bord de la route les convictions des cathos de gauche
regroupés chez les Poissons Roses. Ces derniers avaient appelé à manifester au côté de la Manif pour tous. Leur
stratégie d’entrisme a complètement échoué. Qu’en sera-t-il pour Sens Commun ?
La relève
La société civile se rebiffe. Les indignés de 2013 ont donné le top départ. Puis les boîtes à idée multiformes ont pris
le relais. Nous Citoyens (mouvement), Société 2017 (Club), Sens Commun, Terre d’Espérance, Droit au cœur, Bleu
Blanc Zèbre, Courant pour une Écologie Humaine, l’Avenir pour tous, Acteurs d’Avenir (association), Av@nt garde,
France Fière, Atelier de la République (think tank), bien sûr la Manif pour tous et tant d’autres veulent peser sur les
programmes des partis avec en ligne de mire l'arrivée en 2017. Les initiatives citoyennes se portent au secours
d'un ronron politique épuisé est convaincu le journaliste Ivan Rioufol qui avoue avoir tout dit sur la situation et ne
11
voit pas d'autres issues. Albert Ogien affirme " Les partis ont longtemps vécu sur l'idée que c'était à eux de former
l'opinion. Au XXIe siècle, c'est l’opinion qui forme les partis. Les citoyens ne veulent plus qu'on parle à leur place"
(41).
Mais la citadelle étatique semble imprenable par les téméraires en dehors du système pronostique l'ancien
ministre du budget Alain Lambert (44) : « Denis Payre va échouer ». De fait son score ne dépassa pas les 2% aux
élections européennes de 2014. Pour une classe politique endogame le changement n'est jamais pour maintenant,
les portes restent toujours closes. Alors difficile de peser sur un programme à moins de faire miroiter une jolie
cagnotte. Pierre Berger l’oncle Picsou du PS l’a bien compris en l’arrosant de ses euros avec pour renvoi
d’ascenseur la loi Taubira. La voie choisie par Sens Commun est plus laborieuse. Ici point de milliards mais de
l’énergie, des convictions et des militants au service d’un entrisme persévérant. Une stratégie payante si la ligne
rouge n’est pas franchie dans le programme final. Finalement le parti reste encore un mal nécessaire pour
conquérir le pouvoir. Le citoyen râle et le plus indécis finit toujours par voter pour le parti qu’il déteste le moins. La
pensée d’Alexis de Tocqueville rappelée par Alexandre Jardin (Bleu Blanc Zèbre) vient à point : « Les Français
comptent toujours, pour se sauver, en un pouvoir qu’ils détestent, mais se sauver par eux-mêmes est la dernière
chose à laquelle ils pensent » (45).
Et l’Église dans tout ça ?
Une génération s’est levée
Nul n’ignore que le « peuple catholique » s’est levé en masse , que même, les terres endormies du grand ouest de
tradition chrétienne, les « cathos zombis » d’Emmanuel Todd se sont réveillés jusqu’à voter contre le gouvernement
socialiste aux élections municipales de 2014. Particulièrement les jeunes, la bonne nouvelle, se sont impliqués avec
enthousiasme et une créativité contagieuse. Ils défilèrent en nombre derrière les banderoles et les camions sonos
de la « catho-pride » géante. Etonnés par leur audace ils se crurent invincibles dans le flot compact des cortèges,
« …Emportés par la foule qui nous traîne, nous entraîne, écrasés l’un contre l’autre, nous ne formons qu’un seul
corps » chantait Edith Piaf. Les slogans sans concession, les menaces de Manuel Valls leur ont remué les tripes, libéré
une force insoupçonnée, promesse des plus beaux engagements. Parmi eux les Veilleurs qui compte bon nombre de
catholiques et participent au réveil d’une chrétienté de conviction plutôt que de tradition. Ils suivent en cela JeanPaul II pour qui tout chrétien a le devoir de s’engager en politique (46). D’ailleurs Monseigneur Claude Dagens
l’évêque d’Angoulême en est convaincu dans son dernier ouvrage « Il y a sur le terrain des réalités nouvelles,
notamment dans la vie paroissiale, des phénomènes innombrables de réveil chrétien et des reconnaissances de
véritables attentes dans notre société » (47).
L’Église face aux bouleversements de la société
Les Veilleurs sont devenus le fil à la patte de l’épiscopat français qui n’a pas toujours brillé dans son soutien à cette
génération prometteuse. On se souvient de Monseigneur Ponthier se désolidarisant de la Manif pour tous dans les
colonnes de La Croix (48). Tétanisée par l’idée de soutenir un vaste mouvement d’extrême-droite « une bonne partie
12
de l’épiscopat marqué par une certaine idéologie de gauche, ce qu’on appelle les cathos de gauche…. Méprise au
final cette magnifique jeunesse » analyse le journaliste Jean-Marie Guénois (49). Plus exactement, certains ont freiné
des quatre fers tel cet évêque du sud-est qui a interdit tout soutien explicite des manifestations. Seule une dizaine
d’évêques a participé aux marches pour tous quand d’autres préféraient l’action discrète. « Pourtant ce n’était pas
des gens d’extrême-droite qui manifestait bien sûr et l’on a vu avec le mouvement des Veilleurs et on le voit avec le
mouvement de la génération fabuleuse des jeunes cathos de 25-30 ans » rajoute le journaliste. L’Église en mal de
troupes ne peut s’offrir le luxe de négliger de tels volontaires, la piétaille de demain.
Alors pourquoi tant de retenue ? Une laicité mal interprétée ? Le mot laicité n’apparaît que dans la Constitution de
1958. Les Français sont attachés à la laicité, l’Église aussi. Monseigneur Lustiger était satisfait de la place actuelle de
l’ Église où « elle ne rejouerait plus jamais un rôle politique actif ». Cette position en retrait s’explique aussi sans
doute par la peur de ne pas exciter les laicistes décrypte frère Humbrecht: « S'y ajoute une attitude passive au sein
de l'Église elle-même, depuis quelques décennies: il s'agissait de se fondre dans la société, de ne surtout pas se dresser
face à elle comme un adversaire mais comme un acteur absorbé dans la masse, surtout si celle-ci était de gauche.
Agir sans apparaître comme des chrétiens. Il y a eu une force inhibitrice considérable qui se refusait à critiquer les
décisions de la société pour ne pas paraître contre le progrès. Par désir de rester dans le coup» (35). Heureusement
des hommes d’église dynamiques bousculent les habitudes, Monseigneur Rey invite Marion Maréchal Le Pen
ancienne élève de Saint Pie X (Saint-Cloud) à débattre car « le refus du dialogue conduit au fanatisme et « Le
changement de mentalités s’impose, non pour créer une contreculture, mais pour oser prendre position comme
partenaire actif intelligent et critique » conclut frère Humbrecht.
Conclusion
Seul pour changer le monde ?
Finalement le système est complètement bloqué par un plafond de verre qu'un petit rien suffirait à crever, car il ne
repose sur aucune conviction veulent se convaincre les plus optimistes. Les Veilleurs sont un de ces petits riens. Un
de ces petits battements d’aile de l’effet papillon qui se propage de proche en proche nous rappelle le philosophe
Fabrice Hadjadj (50): «, il s’agit d’agir en vérité là où nous sommes dans une exposition radicale de soi…Qu’est-ce que
nous avons fait ? Nous avons vécu à fond là où nous sommes, sans fantasme, à partir de ce qui nous ait donné d’être
ici et maintenant. Est-ce qu’on sera rentré dans cette radicalité ? Seul ce qui sera donné ne sera pas perdu. Alors
commençons dés à présent ». Les Veilleurs seuls ne changeront ni le monde, ni la vie, par la seule alchimie du verbe.
Car le pouvoir des mots a ses limites que les plus grands ont affrontés: Arthur Rimbaud abandonna la poésie à vingt
ans victime de l’ingratitude du monde, pensait-il . Au contraire, les Veilleurs ne cherchent pas une célébrité rapide
qui, de toute manière, leur sera refusée par les barrières médiatiques et politiques. Mais ils misent sur la durée pour
accompagner la révolution des idées : ce sont des contre-révolutionnaires, des résistants désarmant au message
pacifique.
Ils ne sont pas seuls. Des actions foisonnent, un travail de fond s’est mis en marche pour détrôner le modèle
occidental avatar de mai 68. Un vent nouveau souffle qu’une flopée d’intellectuels retournés, ex-maos accompagne.
Sommes-nous à l’orée d’un retournement de cycle, à la troisième et dernière phase dans l'évolution de toute société
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humaine théorisée par le philosophe Vico (51) ? Autrement dit d'après lui, à force de révolte et d’égalitarisme,
l’érosion des repères civilisationnels et spirituels conduira de nouveau à la désintégration de la société, qu’une forme
d’autoritarisme remplacera. Si comparaison n’est pas raison, l’exemple iranien donne des indices: la modernisation
et la laicisation du pays à marche forcée apportèrent la théocratie de l’ayatollah Khomeini. Sommes-nous mûrs pour
des bouleversements si rapides?
Lutter contre l’oppression sournoise
Les Veilleurs ne cèdent pas, conscients de l’enjeu de leur action. Nous les reverrons en 2015-2016 en des lieux
passants. Ils sont les relais actifs de ceux qui ne rendent pas les armes, ceux qui résistent à la soumission des idées
à la mode, au prêt-à-penser vendu par l’immense majorité des médias audiovisuels. François-Xavier Bellamy sait
trouver les mots justes pour nous éclairer : « On mesure le degré de la pression qui s’exerce sur les esprits, la
puissance de cette oppression silencieuse, à l’évolution assez rapide des normes qu’elle impose et à l’adaptation
conséquente de l’opinion commune» (52). La technique est toujours la même : faire passer la loi en force, placer le
bon peuple devant le fait accompli et « laisser le temps au temps » qui conduira à l’abdication de ses convictions. Il
n’y a rien de nouveau depuis Saint Augustin:
« A force de tout voir l’on finit par tout supporter
A force de tout supporter l’on finit par tout tolérer
A force de tout tolérer on finit par tout accepter
A force de tout accepter l’on finit par tout approuver »
François-Xavier Bellamy poursuit. « Il y a quelque années, on pouvait encore être contre la gestation pour autrui ;
osera-t-on encore l’avouer demain ? Il y a quinze ans, s’opposer au pacs était réactionnaire ; mais on pouvait être
contre le mariage homosexuel, comme d’ailleurs l’immense majorité des élus de gauche à l’époque, sans se voir
reprocher d’être homophobe. Tous ceux qui demeurent cohérents seront accusés un jour ou l’autre de « déraper ».
Mais les seuls qui dérapent progressivement, au sens littéral du terme sont ceux qui se laissent aller par manque de
courage et de constance, à ces renoncements successifs ». De guerre lasse l’opinion se laisse convaincre au jeu des
questions simples. D’après l’institut BVA du 27 juin 2015, 57% des sondés sont pour l’adoption par les couples
homosexuels contre 45% en janvier 2013. Ceux qui s’accrochent en sont réduits à lutter pour la dernière interdiction
tolérée par le système Taubira : les GPA et PMA du pauvre. Les GPA et PMA du riche quant à elles sont légalisées par
la justice française : tout se fait à l’étranger moyennant finance, les effets sont reconnus sur le sol national (53). Le
tour de passe-passe est fait, ni vu ni connu. Qui se rebelle ?
Peut-on confier nos espérances en des politiciens opportunistes s’ils ne parlent qu’en fonction de ce qu’ils imaginent
que les médias en diront (54) ? Michel Wieworka parle du « couple obscène médias-politiques » (55). Comment croire
en nos apparatchiks prêts à se renier pour sauver leur place, leur carrière, leurs avantages. En 2013, Elisabeth Guigou
soutint le contraire mot pour mot de ce qu’elle a écrit lors du débat sur le PACS en 1999. Le courage n’est pas la
vertu première de nos représentants à l’exception de quelques-uns.
La fin du commencement
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Du courage, justement, il en faudra aux Veilleurs pour ne céder ni à la résignation ni à la lassitude. Ils sont le
symptôme d’une société en quête de sens, qu’une bande d’apprentis sorciers a chamboulé, déstructurant un peu
plus le socle de valeurs communes. Les manifestants de 2013, et particulièrement les religieux sont devenus des
« exilés de l’intérieur » définitivement méfiants envers les institutions : « On peut le constater sur le terrain en ce
qui concerne les minorités, les musulmans par exemple, mais aussi chez les catholiques, que l’on a vu récemment se
braquer avec une ampleur inédite lors du mariage pour tous » (56). Oui du courage, justement, il en faudra aux
Veilleur, en terre de mission chez eux, dans une forme d’évangélisation. S’ils ont l’impression de prêcher dans le
désert, ils ne sont pas seuls « Le vernis de la pensée unique se craquelle enfin. Une supposée génération politique se
lève, composée de chrétiens et de non chrétiens. Elle veut passer à l'action et s'illustrer dans le débat » nous
encourage frère Humbrecht. Politiquement « Il est tout à fait vraisemblable qu’on retrouve prochainement un
certain nombre de leaders de la Manif pour tous dans les instances dirigeantes des Républicains » d’après Eddy
Fougier. S’il faut montrer la plus extrême prudence sur la réussite de l’opération de Sens Commun, menacé de
récupération politique, la signature de la Manif pour tous est institutionnalisée, le mouvement ne s’est pas évanoui
dans les sables du désert à condition de peser plus lourd que son alter-ego au parti socialiste: les Poissons Roses.
Le mot Veilleur est-il passé dans le langage courant ? Famille Chrétienne titre « Les Veilleuses de Cuba » pour
rappeler le combat de ces femmes en faveur des prisonniers politiques (57). Elles répondent bien à la définition du
Veilleur qui désigne tout individu seul ou agrégé à un groupe, révolté par l’injustice et exposé au jugement des
passants. Le Veilleur de 2013 lui, dénonce un prétendu sens de l’histoire par la lecture des textes fondateurs de la
civilisation européenne. Il éclaire.
Sa spécificité est l’invention d’un mode original de communication politique en s’installant spontanément sans
autorisation sur le domaine public. Il ose.
Il incarne une forme de résistance pacifique qui réconforte ceux qui doutent et qui intrigue ceux qui ne doutent pas.
Il est persévérant.
Il est impossible d’évoquer les évènements de 2013 sans citer les Veilleurs. Il a de l’influence.
Ultra-minoritaire il ne désespère pas, car « chacun d’entre nous peut avoir par son engagement politique son
influence, une influence sur la marche du monde » rappelle le député Les Républicains Hervé Mariton. A l’homme
d’honneur, au résistant Hélie Denoix de Saint-Marc à qui il demandait quelle est la part de l’homme dans la marche
du monde, ce-dernier répondit en citant André Gide « Le monde ne sera sauvé, s’il peut l’être, que par des insoumis».
(58) .
« Il ne faut jamais rien abandonner ni de grand ni de petit… Ce n'est pas la fin, ni même le commencement de la fin ;
mais c'est la fin du commencement»
Winston Churchill Novembre 1942
François O’Quin
références
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(1) OSP: Observatoire Socio-Politique du diocèse de Fréjus-Toulon est une instance diocésaine chargée de former, d'informer,
et promouvoir la parole de l'Église sur les questions de société.
(2) Madeleine de Jessey. Co-fondatrice des Veilleurs et Porte-parole de Sens Commun.
(3) « Les Veilleurs - Enquête sur une résistance ». Henri Lindell. (Salvator 2014).
« Xavier étudiant à Sciences-po Lille responsable de la communication extérieures pour les veillées à Paris explique:
"Nos thèmes sont culturels au sens qu'ils portent sur des enjeux de civilisation". Il explique "le point de départ de notre
réflexion est que la conscience de l'homme a été niée par les politiques. On va donc essayer de réveiller cette conscience et la
soif de liberté qui est inhérente à l'homme. Les veillées ont pour but de redonner aux gens du vrai et du beau. On passe par la
culture, car c'est là où on s'enracine».
(4) Universités d'été OSP 2013. «Changer la société».
(5) « Les Veilleurs - Enquête sur une résistance ». Henri Lindell. (Salvator 2014).
«Une chose est sûre: les Veilleurs ne devaient pas leur notoriété à la presse! Peu de journaux leur étaient à priori favorables. La
plupart les méprisaient royalement. Les premiers articles dans la presse nationale sur les veilleurs ont été publiés le 19 Avril par
Le nouvel Observateur, l'hebdomadaire de la gauche intello et le 21 Avril par Le Figaro, le grand quotidien de droite. Soit
plusieurs jours après leur première veillée. Alors qu'ils étaient des centaines, des milliers, à se réunir tous les jours devant
l'Assemblée nationale, ils ont eu droit à seulement deux articles dans la presse nationale écrite».
(6) http://benoit-et-moi.fr/2014-II-1/actualites/un-mathematicien-chretien.html
«Laurent Lafforgue occupe un petit bureau du Département de Mathématiques de l'Université de Milan. Il n'a pas encore 48
ans, mais il a le visage et le corps d'un jeune garçon. Il est l'un des esprits les plus aigus en Europe et dans le monde. Il a reçu la
médaille Fields en 2002, le prix Nobel pour les mathématiques».C'est un mathématicien chrétien très investi sur les
problématiques d'éducation.
Ses articles sont consultables sur : http://www.ihes.fr/~lafforgue/education.html
(7) préfet Bernard Boucaut. Wikipédia :
« Bernard Boucault est ensuite nommé au poste de préfet de police de Paris en Conseil des ministres par François Hollande
(décret du 31 mai 2012) ; il fut « installé » par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls le 26 juin 2012.
Il a été critiqué par les opposants au « mariage pour tous » et les partis de droite, lors de sa gestion des manifestations contre le
projet de loi au printemps 2013.
http://www.20minutes.fr/politique/1124989-20130325-20130325-manif-contre-mariage-gay-prefet-police-attaque-conseilparis. ».
Lors d’une réunion LMPT à Boulogne Billancourt en Mai 2013, Laurence Cheng porte-parole de la manif pour tous nous raconte
la réunion tenue avec le préfet Bernard Boucaut pour la préparation de la manifestation de mai 2013. Il parie une caisse de
champagne en cas de réussite de la manifestation du 24 mai. Madame Cheng attend toujours sa caisse. Mr Boucaut proposa
aussi de transformer les petits bracelets de Laurence en menottes.
(8) Denis Tillinac Page débat du Figaro 14 mars 2015.
«Les marches pour tous et les « veilleurs » ont été les symptômes d’une évolution considérable du champ des idées. En
témoigne l’audience croissante de penseurs aussi différents que Pierre Manent, Rémi Brague, François-Xavier Bellamy, Chantal
Delsol, Alain Finkielkraut, Bérénice Levet, Robert Redecker, Samuel Trigano et bien entendu Éric Zemmour. En témoigne le
succès d’une vague d’historiens libérés des mots d’ordre de la pensée officielle. Nous pourrions citer Patrice Gueniffey, JeanChristian Petitfils, Franck Ferrand, Jean Sévilla et tant d’autres. En témoigne aussi le nombre grandissant de disciples ou
d’admirateurs de Philippe Murray, de Georges Bernanos ou de Charles Péguy. De Jean-François Mattei, de Jacques Brun ou de
Jacques Ellul ».
(9) Figaro 30 avril 2015. Page débat. « Le syndrome de la postmodernité une maladie de l’Occident ». Marcel Kunz, directeur de
recherche au CNRS.
Auteur du Postmodernisme contre la science, revue Commentaires n°147.
(10) François-Xavier Bellamy est agrégé de philosophie et enseignant. Il est l'auteur de nombreux articles et tribunes parus dans
la presse. Il vient de publier « Les Déshérités ou l'urgence de transmettre ». (Plon 2014).
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«Il n'est pas de plus urgente ni de plus belle mission que de transmettre l'héritage culturel qui peut seul constituer pour l'avenir
l'unité de notre pays, en même temps que la liberté de ceux qui y vivront. Je ne crains pas le choc des cultures, mais le choc des
incultures»
(11) Intervention de Laurent Lafforgue au Sénat 2 Avril 2015. http://jre2014.fr/lafforgue-je-ne-fais-plus-confiance-a-lecole/
(12) La Croix – Dossier « Comment réveiller le militantisme ? 22-23 août 2015. Numéro 40269.
Sens Commun est une association adossée à l’UMP.
Avec le mouvement Sens Commun, certains militants de la Manif pour tous ont décidé de prolonger le combat au sein des
Républicains en étant à la fois dedans et dehors. Son président, Sébastien Pilard, ne cache pas qu’il s’agit d’un moyen de peser
sur le programme du principal parti de droite. « Nous défendons une droite de convictions, notamment sur les grands sujets de
société qui sont au cœur du clivage droite-gauche. Si on fait de la politique sans valeurs ni convictions, il ne faut pas s’étonner
qu’il n’y ait plus de militants dans les partis ».
(13) Famille Chrétienne 1er Octobre 2014. « Il faut déconstruire les déconstructeurs !». Éric Zemmour.
(14) Figaro 22 mai 2015. Page Opinions. « Le saccage de l’école abîme la nation». Yvan Rioufol.
« Les syndicats, cogestionnaires du « Mammouth » depuis 1946, prendraient-ils conscience des dégâts produits par l’arasement
qu’ils ont cautionné au nom de l’égalité…..Quand François Bayrou, ex-ministre de l’éducation nationale, appelle pour sa part à
une « manifestation nationale », il touche enfin du doigt le point vif-argent de l’identité française anémiée. Le sujet est
potentiellement explosif. La jeunesse, écartée de savoirs jugés inutiles, saura-t-elle s’approprier ce thème? Se libérer de son
asservissement lui paraît difficile»
(15) Michel Wiervorka. « Retour au sens. Pour en finir avec le déclinisme ». (Robert Laffont 2015).
(16) http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/03/13/31003-20150313ARTFIG00373-elisabeth-levy-la-gauche-se-maintient-aupouvoir-en-designant-le-camp-du-mal.php. Élisabeth Lévy est journaliste, essayiste et polémiste. Elle dirige le magazine
Causeur et intervient régulièrement sur RTL.
(17) Figaro 3 mai 2015. Page Débats. « L’école doit viser l’élitisme pour tous ». François Bayrou.
(18) Universités d’été de la Manif pour tous Vincennes 15 septembre 2013. Atelier « Approche culturelle d’un bouleversement
de société ».
(19) Philippe Murray. « Chers Djihadistes ». (Mille et Une Nuit 2002).
(20) Le Figaro 29 Juin 2015. Page Opinion. « Manuel Valls, la guerre de civilisation et Philippe Murray ». Vincent Tremolet de
Villers.
« Quelle civilisation?; Murray encore une fois. « Chers djihadistes, chevauchant vos éléphants de fer et de feu, vous êtes entrés
avec fureur dans notre magasin de porcelaine. Mais c’est un magasin de porcelaine dont mes propriétaires de longue date ont
entrepris de réduire en miettes tout ce qui s’y trouvait entassé. ..»
(21) Philippe Bilger. « La France en miettes». (Fayard 2013).
(22) « 1984 » (Nineteen eighty four). George Orwell. (Publié en 1949).
(23) http://www.liberation.fr/politiques/2014/03/13/ecoutes-sarkozy-christiane-taubira-admet-s-etre-trompee-dedates_986916
(24) http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/11/17/31003-20141117ARTFIG00104--le-mai-68-conservateur-le-livre-que-doitlire-nicolas-sarkozy.php
(25) « Les Veilleurs - Enquête sur une résistance ». Henri Lindell. (Salvator 2014).
Le 18 mars , à la Sorbonne, débat sur le mariage, Axel a interpellé Christiane Taubira dans une salle surchauffée où étaient
rassemblés quatre cent étudiants. alors que la majorité d'entre eux étaient bruyamment acquis à la cause du mariage gay, Axel
a pris le microphone et a harangué la garde des sceaux: "Mais qui êtes-vous, Madame, pour changer ma civilisation. Appartientil au garde des sceaux de supprimer juridiquement la filiation biologique? Appartient-il au législateur de me dire qui sont mes
parents? N'abusez pas de votre pouvoir, Madame, vous risqueriez de faire de nous des marchandises, rétablissant un esclavage
dont je me ferai éternellement l'ennemi».
(26) http://decodeurs.blog.lemonde.fr/files/2013/01/1171982_manifestation-contre-le-mariage-homosexuel-le-17-novembre2012-a-paris.jpg
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(27) Projet de la loi Taubira : http://www.assemblee-nationale.fr/14/projets/pl0344.asp
Etude d’impact : https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_civil_%28France%29
Le projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe (« mariage pour tous ») dans son étude d'impact12
estime nécessaire la modification de certains articles contenant les mots « père » et « mère » dans le code civil. Cependant,
cette modification n'a pas eu lieu malgré l'adoption du mariage homosexuel.
L'étude d'impact du projet de loi indique donc : « Enfin, sous réserve de l’approfondissement d’une étude de nécessité et dans
la mesure du strict nécessaire, le code de procédure civile pourra faire l'objet d'une adaptation tendant à remplacer, les termes
« père » et « mère » par « parents » ou « chacun des parents » ou encore « l'un des parents », dans la partie relative à
l'assistance éducative (Livre III, titre 1er, chapitre IX, section II), à la délégation d'autorité parentale (Livre III, titre 1er, chapitre
IX, section III) et à la tutelle des mineurs (Livre III, titre 1er, chapitre X, section I, sous-section II). » (Assemblée nationale - Projet
de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, étude d'impact, § 6-1.1.1, novembre 2012
Loi du 3 janvier 1972 sur la filiation [archive].
(28) http://www.aleteia.org/fr/international/actualites/les-sentinelles-debout-italiennes-veillent-contre-la-theorie-du-genre5220301524697088
http://www.ndf.fr/nos-breves/12-10-2014/italie-des-lgbt-attaquent-physiquement-les-sentinelle-in-piedi-videos
(29) http://www.lamanifpourtous.fr/fr/toutes-les-actualites/1742-maree-humaine-a-rome-pour-la-famille-et-filiation-1-millionde-manifestant-la-manif-pour-tous-italia
(30) Entretien avec Michel Houellebecq. Revue des deux mondes. Juillet - Août 2015.
(31). Denis Tillinac. « Au-delà de l’air du temps. Concurrencée par les mirages de la postmodernitè la foi chrétienne n’a peutêtre pas dit son dernier mot ». Valeurs Actuelles 4 juin 2015
(32) Universités d'été OSP 2013. « Médias et Vérité ? « La vérité vous rendre libre » JN, VIII,32.
Marion Maréchal-Le Pen participa à une table ronde sur le thème «politique et médias», en compagnie du député Les
Républicains Hervé Mariton (Valérie Boyer s’étant excusée deux jours avant) de Simon Renucci, ancien député maire PS
d'Ajaccio et d’Arnaud Le Clerc élu Sens Commun à Meudon. Tous ont rappelé la place des Veilleurs dans les mouvements de
2013.
http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2015/08/25/25001-20150825ARTFIG00206-marion-marechal-le-pen-invitee-a-uneuniversite-d-ete-catholique-une-premiere.php
(33) Universités d'été OSP 2013. »Changer la société »
Wikipédia : Jean-Pierre Denis est directeur de la rédaction de l’hebdomadaire chrétien La Vie. Il participe comme chroniqueur
ou comme invité à de nombreuses émissions de radio ou de télévision. Il a publié en septembre 2010 Pourquoi le christianisme
fait scandale, éloge d’une contreculture, Éditions du Seuil, 2010:
«Pourquoi le christianisme fait scandale est un état des lieux du christianisme qui face à la généralisation d’une vision
marchande des échanges humains, se trouve dans la situation paradoxale de pouvoir sauver les valeurs au nom desquelles il
avait été combattu : droits de l’homme, individu, humanisme».
(34) http://www.liberation.fr/politiques/2014/11/13/la-force-de-la-manif-pour-tous-est-de-donner-une-explication-dumonde_1142318
(35) « Eloge de l’action politique ». Thierry-Dominique Humbrecht. (Paroles et Silence 2015).
Outre la formation, vous déplorez que les jeunes catholiques s'engagent massivement dans des «métiers muets» au détriment
des «métiers qui parlent». Pourquoi cette dépossession de transmission?
« n'est pas volontaire. Mais c'est assez étonnant: les catholiques ont le sens très vif de ce qui doit être transmis. Pourtant,
proportionnellement, peu s'y engagent. La plupart font des écoles de commerce ou d'ingénieurs, alors que de très nombreux
jeunes bobos athées et postmodernes embrassent les métiers de transmission, ils seront les agrégés de philosophie, les
politiques ou les journalistes de demain. Ainsi, à égalité de talents et d'études supérieures, les jeunes catholiques font le choix
de l'argent. Par prestige social, nécessité pour ceux qui désirent une famille nombreuse… Les métiers de transmission sont
moins attractifs car méprisés et peu rémunérateurs. Tous n'ont certes pas à devenir professeurs mais un certain nombre est
nécessaire. Au moins quelques-uns! »
(36) Éric Zemmour Page débat du Figaro 3 octobre 2013
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« Seuls des trotskistes pouvaient comprendre : car seuls des trotskistes ont mis en œuvre depuis belle lurette la célèbre leçon
de Gramsci selon laquelle les victoires politiques se préparent pas des conquêtes culturelles » C’est une des meilleures idées de
Vincent Trémolet de Villers (du Figaro) et de Raphael Stainville (du Figaro Magazine) que d’avoir demandé à Jean-Christophe
Cambadélis et Julien Dray leur diagnostic sur le formidable mouvement populaire qui s’est ébranlé au printemps dernier contre
le prétendu « mariage pour tous ». Et ils ne mégotent pas . Cambadélis le compare aux années 1970 qui ont progressivement vu
la gauche post-soixante-huitarde conquérir les cœurs, les esprits et les pouvoirs. Tous les pouvoirs. Julien Dray a bien observé la
fusion des électorats de droite, UMP et FN indistinctement, avec l’arrivée dans la bataille des « valeurs » d’une droite de
l’Ouest, catholique et jusqu’alors modérée qui avait toujours refusé de se radicaliser …».
(37) Et la France se réveilla - Vincent Trémollet de Villers et Raphael Stainville. Éditions du Toucan.
(38) « L’amour de la France, comment aimer la France ». Xavier Lemoine maire PCD de Montfermeil. Conférence à Saint-Cloud 3
juin 2015.
(39) Terre et famille qui « a pour objet de faire grandir le bagage culturel des participants en restaurant l’esprit médiéval hérité
de la France chrétienne.». http://terre-et-famille.fr/
(40) Jean-Frédéric Schaub - France Culture – Emission sur Fernand Braudel du 4 août 2015.
« Ce qui est enseigné de la seconde à la terminale ce n’est pas du tout l’identité de la France, aujourd’hui les programmes
officiels que s’est donnée la République Française au ministére de l’Education nationale depuis quelques années, ces
programmes sont caractérisés par une ambition de très grande transversalité, c’est-à-dire qu’on étudie des grands problèmes,
des crises économiques, des mouvements politiques internationaux et ce genre de choix et faites le décompte du nombre
d’heures que le maître ou le professeur est supposé enseigner l’histoire de France de la seconde à la terminale, c’est peu de
choses et c’est très bien comme ça. »
(41) http://www.liberation.fr/monde/2015/06/04/les-veilleurs-la-bd-qui-veut-ecarter-les-jeunes-pakistanais-dujihadisme_1322761
(42) L'Eurobaromètre de juillet 2014 révélait que 68% des européens n'avaient pas confiance dans leur gouvernement national,
la méfiance atteignant 89% en Espagne, 84% en Grèce et 74% en Italie. Et 78% en France où une étude Ipsos réalisée en janvier
2014 "sur les nouvelles fractures" conclut par ailleurs que le lien de confiance entre les Français et un grand nombre
d'institutions politiques s'est durablement brisé". Quant aux critiques contre la vie politique, elles ont encore gagné du terrain
dans l'hexagone par rapport à 2013. 65% des Français considèrent que la plupart des acteurs politiques sont corrompus, 84%
que les hommes politiques agissent principalement pour leurs intérêts personnels, 78% que le système démocratique
fonctionne mal - un pourcentage qui grimpe à 84% dans la tranche des moins de 35 ans.
(43) Universités d'été OSP 2014. « Cherchez le Royaume et sa justice ». Table ronde avec Jérôme Lambert député de Charente.
http://www.lemonde.fr/les-indiscrets/breve/2014/03/11/jerome-lambert-quitte-le-groupe-ps-a-l-assemblee-et-rejoint-lesradicaux_4381283_3523646.html#qbelVvWW01jd25h5.99
http://www.leparisien.fr/espace-premium/air-du-temps/pourquoi-j-ai-vote-contre-la-loi-taubira-13-08-2013-3049203.php
(44) Déficits publics : la démocratie en danger. Conférence d’Alain Lambert, ancien ministre du budget à Hôtel de l’industrie
(Paris) organisée par les associations des diplômés d'HEC et de l'ESCP Europe - groupements publics . 15 janvier 2014.
En 2014 Alain Lambert en charge d’une mission par l’actuel gouvernement est pessimiste sur les réformes de l’état. Il peut juger
avec pertinence de la haute administration à la suite des différentes postes occupés dans la fonction publique.
Le personnel politique est fermé et se coopte. Il est impossible pour la société civile de faire son trou (Denis Payre va échouer,
mais pensons à Tapie !). Le seul moyen de se faire inscrire sur des listes en position d’élection : c’est de donner beaucoup
d’argent au parti ! Trop de postes sont réservés aux énarques.
(45) http://www.parismatch.com/Actu/Societe/Alexandre-Jardin-Aux-actes-citoyens-745340
(46) Extrait de l’ exhortation apostolique, « Les laïcs fidèles du Christ », publiée après le Synode de 1987 sur les laïcs : « Pour
une animation chrétienne de l'ordre temporel [..., pour] servir la personne et la société, les fidèles laïcs ne peuvent absolument
pas renoncer à la participation à la politique, à savoir l'action multiforme, économique, sociale, législative, administrative,
culturelle, qui a pour but de promouvoir le bien commun. Les Pères du Synode l'ont affirmé à plusieurs reprises : tous et chacun
ont le droit et le devoir de participer à la politique [...]. Les accusations d'arrivisme, d'idolâtrie du pouvoir, d'égoïsme et de
corruption qui bien souvent sont lancées contre les hommes du gouvernement, du parlement, de la classe dominante, des
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partis politiques, comme aussi l'opinion assez répandue que la politique est nécessairement un lieu de danger moral, tout cela
ne justifie pas le scepticisme ni l'absentéisme des chrétiens pour la chose publique ».
(47) « Survie ou métamorphose ? L’avenir du catholicisme en France » Claude Dagens. Evêque d’Angoulême.
(48) http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/10/03/31003-20141003ARTFIG00401-les-eveques-face-a-la-manif-pour-tous-du5octobre.php. De Jean-marie Guénois.
À la question « Faut-il aller jusqu'à manifester sur ces questions de société comme l'y invite le 5 octobre la Manif pour tous contre
la GPA ou la PMA pour les couples homosexuels ?» posée le 2 octobre par nos confrères de La Croix — qui fêtaient au passage
leur 40 000e numéro —, le président de la Conférence des évêques, Georges Pontier, a répondu de façon aussi limpide que nette :
« La Manif pour tous n'étant pas un mouvement d'Église, il n'est pas de mon rôle de commenter leur choix politique de manifester
dans les rues. La manifestation est l'une des formes de la liberté d'expression dans nos démocraties. Mais cela ne peut pas devenir
le seul moyen. Nous, évêques, sommes davantage engagés dans un processus de réflexion, plutôt que dans un combat contre
une loi future. On ne se situe pas sur le plan politique mais sur le plan anthropologique, même si une loi a des conséquences
anthropologiques. »
(49) http://radionotredame.net/player/http://radionotredame.net/wp-content/uploads/podcasts/le-grand-temoin/le-grandtemoin-03-08-2015.mp3
(50) Assisses de l’écologie Humaine. Qu’est-ce que prendre une initiative personnelle pour changer le monde ? Fabrice Hadjadj.
Montreuil. 6 et 7 décembre 2014.
http://www.ecologiehumaine.eu/quest-ce-que-prendre-une-initiative-personnelle-pour-changer-le-monde-fabrice-hadjadj/
(51) La Science Nouvelle relative à la Nature commune des nations
C'est l'ouvrage principal et le plus connu de Vico. Il publia une première version en 1725, mais c'est la seconde version, de 1744,
qui fait l'importance de Vico dans l'histoire des idées sur l'ensemble de ce qu'on a appelé ensuite "les sciences humaines
Vico y expose une théorie cyclique (« corsi et ricorsi ») de l’histoire selon laquelle les sociétés humaines progressent à travers
une série de phases allant de la barbarie à la civilisation pour retourner à la barbarie.
• La première phase, l’« âge des dieux » est celle de l’émergence de la religion, de la famille et d’autres institutions de base ;
• la deuxième phase, l’« âge des héros » : le peuple est maintenu sous le joug d’une classe dominante de nobles ;
• la troisième phase, l’« âge des hommes » : le peuple s’insurge et conquiert l’égalité, processus qui marque cependant le
début de la désintégration de la société.
(52) Page débat du Figaro 25 mars 2015. Michel Onfray – François-Xavier Bellamy .
(53) http://www.lemonde.fr/famille-vie-privee/article/2014/09/23/la-cour-de-cassation-valide-les-adoptions-d-enfants-nes-depma-a-l-etranger_4492717_1654468.html
http://www.lamanifpourtous.fr/fr/toute-la-presse/1449-pma-l-avis-de-la-cour-de-cassation-ravive-la-colere-des-partisans-dela-manif-pour-tous
http://www.francetvinfo.fr/societe/loi-sur-la-famille/gestation-pour-autrui/la-cour-de-cassation-valide-l-inscription-a-l-etatcivil-d-enfants-nes-de-gestation-pour-autrui-a-l-etranger_981757.html
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2015/07/01/31003-20150701ARTFIG00338-gpa-realisees-a-l-etranger-le-mythe-desfantomes-de-la-republique-s-effondre.php
(54) «Malaise dans l’inculture » - Philippe Val. (Grasset 2015).
(55) http://www.liberation.fr/politiques/2014/05/28/les-impasses-d-un-couple-obscene_1029118
(56) http://www.atlantico.fr/decryptage/pas-que-djihadistes-ou-exiles-fiscaux-ces-francais-qui-quittent-france-meme-enrestant-eddy-fougier-2255062.html
(57) Famille Chrétienne – «Les Veilleuses de Cuba. Reportage avant la venue du pape» 19-25 septembre 2015 Numéro 1966.
(58) Universités d'été OSP 2013. «Changer la société». Table ronde « Changer la politique »
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