MEXIQUE_SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS_LAMOTTE_2013x

Transcription

MEXIQUE_SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS_LAMOTTE_2013x
Julia Lamotte
Institut d’Études Politiques de Grenoble
Année de mobilité : Master 1
Rapport de fin de séjour
Stage au Centro de Investigacion y estudios superiores en Anthropologia social (CIESAS)
San Cristobal de las Casas, Chiapas, Mexique
Janvier - mai 2013
1) Vie Pratique
La vie au Mexique est beaucoup moins coûteuse que la vie en France, ainsi, il est possible de vivre de
manière relativement confortable avec le montant de la bourse Explora. En effet, j’ai pu vivre dans une
chambre spacieuse, au sein d’une maison avec jardin au cœur de la ville de San Cristobal de las Casas pour la
modique somme de 140€ par mois, mais j’aurais pu trouver un logement plus modeste pour moins de 100€ par
mois. Il faut tout de même être très prudent sur le choix du logement, car par exemple l’eau peut être un
problème. En effet, il n’y a pas vraiment l’eau courante dans la ville, puisque chaque jour un grand réservoir
situé au-dessus de chaque maison est rechargé, et si les personnes partageant la maison n’ont pas une
consommation d’eau assez prudente, il ne reste rien à la fin de la journée ! Une autre option à San Cristobal de
las Casas est de vivre dans une posada qui est un hôtel/auberge de jeunesse qui loue des chambres à long
termes pour un prix encore plus dérisoire qu’une vraie maison. Les chambres sont meublées, ont une salle de
bain partagée, une cuisine commune et des espaces de vies agréables. Le seul inconvénient est que ce sont
souvent des lieux animés, peu propices au travail, et dans la mesure où mon stage me demandait une grande
part de travail « à la maison », j’étais à la recherche d’un endroit un peu plus calme. Mais il est vraiment facile
de trouver un logement à San Cristobal de las Casas, et ce pour une somme très modique, même si il n’y a pas
vraiment de site internet ou de journal à consulter : la manière de trouver un logement se fait principalement
par le bouche à oreille, les quelques annonces qu’on trouve sur internet ne sont pas les meilleures affaires et
sont souvent des lieux où vivent uniquement des étrangers. Le mieux est d’en parler autour de vous, ou d’aller
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directement sonner aux portes où est noté « se rentan cuartos ». Je crois savoir que les logements sont
beaucoup plus chers à Mexico que dans les autres villes du Mexique.
Au Mexique, toutes les transactions se réalisent avec de l’argent liquide, aucun magasin de prend les
cartes bancaires, même les grands supermarchés, le loyer se paye en liquide. Il est donc recommander de
retirer à l’avance des sommes importantes d’argent, et de les « mettre sous le matelas » (à condition d’avoir
une entière confiance en ses colocataires évidemment) pour ne pas tomber à court d’argent, mais également
parce qu’avec les cartes étrangères, toutes les banques prennent une somme fixe sur le retrait d’un montant
allant de 2 à 4 € par retrait. Par conséquent, le mieux est de retirer le moins de fois possible, et si possible dans
les banques HSBC et Santander car ce sont celles qui débitent le moins d’argent à chaque retrait. Un autre
inconvénient du Mexique est que bien que l’on ne puisse payer uniquement avec de l’argent liquide, les gens
au marché ou dans les magasins n’ont jamais de monnaie.
Il est vraiment indispensable avant de partir au Mexique de prendre un supplément international à la
couverture santé étudiante
afin de pouvoir être remboursé des frais de médecins, médicament et
éventuellement d’hospitalisation. La chose semble évidente, mais il faut être tout particulièrement prudent
avec des pays comme le Mexique à cause des multiples cas de Salmonella et autres infections alimentaires : en
effet, je ne connais pas un seul étranger qui ne soit pas tombé malade en restant plusieurs mois au Mexique,
et ça peut aller parfois bien au-delà d’une simple turisita. Par conséquent il est fortement recommandé de
s’équiper d’une assurance maladie dans la mesure où les médecins coûte relativement cher (une quinzaine
d’euros, mais c’est une somme là-bas) à moins d’aller dans un centre social, mais il y a beaucoup d’attente, ce
qui peut être très gênant parfois avec ce type de maladie. Il faut en tout cas être très prudent avec ce que l’on
mange, éviter de manger dans la rue, de ne pas manger de crudité car elles sont souvent lavés à l’eau nonpotables, être prudent sur la cuisson des viandes, etc.… En effet une bactérie est vite arrivée, or quand on
souhaite rester plusieurs mois, il est conseillé d’être prudent car il est parfois difficile de s’en débarrasser,
d’autant plus que les médecins ici en voit passer des dizaines par jour et n’ont ni le temps, ni les moyens de
faire des analyses complètes et traitent donc avec les antibiotiques massifs, ce qui fragilise la flore intestinale
et créé donc un cercle vicieux. Le mieux est donc d’être prudent !!
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Les téléphones et les abonnements sont incroyablement peu chers au Mexique, j’ai acheté en arrivant
un téléphone basique mais fonctionnel pour une quinzaine d’euros, et les appels et SMS locaux sont vraiment
très peu cher, même si je fonctionnais uniquement avec des recharges. Par exemple je rechargeais mon crédit
avec moins de 10€ par mois, surtout en fonctionnant avec des SMS il n’y pas de problèmes. Je ne sais pas trop
combien un abonnement avec internet coûterait, mais je n’en ai pas l’utilité personnellement. Pour internet, je
ne sais pas trop non plus dans la mesure où l’abonnement internet est inclus dans le loyer. Il faut par contre
bien vérifié l’état de la box car le Wifi peut parfois être très mauvais. La poste est très lente également et pas
toujours très fiable, il faut trois semaines pour envoyer une lettre régulière jusqu’en France, parfois même
plus.
Trouver un stage en touchant la bourse Explora est assez facile, il faut juste mentionner dans la
demande de stage que vous n’avez pas besoin de financement, dans la mesure où vous touchez une bourse de
votre région pour ce départ. Il y a une tonne de chose à faire, et ce n’est pas très courant là-bas de rencontrer
quelqu’un prêt à travailler gratuitement. Et c’est justement pour ça qu’il faut être très prudent et bien fixer les
tâches à réaliser en amont pour ne pas se retrouver abandonner à son sort sans rien à faire une fois arrivé au
Mexique. J’ai eu énormément de chance car je suis tombé sur une maitre de stage très ouverte et qui m’a
complètement intégré à l’institut de recherche où je travaillais. J’ai eu l’occasion de faire beaucoup de chose
très diverses telles que participation à des séminaires de recherche, à des réunions de projets, aux revus
d’articles scientifiques en cours de réalisation, travail de terrain, etc… De plus, en terme de recherches en
sciences sociales, il y a une tonne de chose à faire au Chiapas, et c’est souvent un travail très gratifiant dans la
mesure où nous étions parfois les premiers chercheurs en sciences sociales à faire une étude de terrain dans
ces communautés. Le rythme de travail d’une journée normale est plutôt clame, en fait l’organisation du travail
en labo de recherche est complètement diffèrent par rapport à la France. Par exemple, la plupart des
chercheurs travaillant au Centro d’investigacion y estudios superiores en antropologia social ne viennent pas
tous les jours au travail, en fait, ils viennent seulement lorsqu’ils sont obligés. En effet, la plupart du temps, les
chercheurs travaillent depuis chez eux, quand ils ne sont pas sur le terrain. Au début j’ai trouvé ça un peu
étrange dans la mesure où il n’y a pas vraiment de communications entre les collègues, chacun gère un peu son
projet de son côté sans concertation. D’un autre côté, je commence à penser qu’il est beaucoup plus efficace
de travailler depuis chez soi : en effet, au bureau, il y a toujours quelqu’un qui passe pour demander un
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renseignement, ou le téléphone qui sonne. A cause de ce rythme de travail un peu étrange, je restais souvent
chez moi pour travailler, mais comme c’est un peu déprimant, j’y allais quand même régulièrement. J’avais à
ma disposition un ordinateur et un bureau que je partageais avec l’assistante de ma maitre de stage, et elle
même les quelques fois où je l’ai vu au bureau (quand nous travaillons quelque chose de précis avec ma maitre
de stage, j’allais directement chez elles). Au niveau des horaires, je me calais donc sur les horaires du personnel
administratif, même si cela ne me correspondait pas vraiment. Le personnel administratif du CIESAS travaille
de 8h à 14h sans pause, car les mexicains ont l’habitude de manger tard. Mais en bonne française, j’avais
souvent faim vers 12h30, surtout quand j’ai déjeuné à 8h du matin. J’ai essayé de manger des œufs et des
haricots rouges le matin, comme beaucoup des chiapanèques, pour tenir un peu plus longtemps, mais ça n’a
pas fonctionné. Surtout qu’il n’y a pas de cantine sur le site du CIESAS qui est un centre de recherche bien
excentré. En effet, il n’y a rien autour pour manger, et le centre se trouvait à plus de 40 minutes en colectivo
(camionnettes qui font office de bus et qui roulent très lentement). A part ça, les relations professionnelles
sont très amicales, et j’ai vraiment apprécié mon stage.
Pour faire un stage au Mexique, il n’est pas nécessaire de demander un visa tant que la durée du stage
n’excède pas 6 mois et qu’il n’est pas rémunéré, on peut rester sur un visa touristique qui est valable 6 mois
maximum. Si vous souhaitez rester plus longtemps, le mieux est de quitter le territoire, ne serait-ce que
quelques heures, pour renouveler le visa touristique de 6 mois : c’est une pratique très courante. Le mieux
pour venir est le début de l’année (janvier à juin) car c’est la saison sèche, la saison des pluies est un enfer, il
pleut tous les jours et les rues sont inondées, sans compter les risques d’ouragan sur la côte alors que la saison
sèche est vraiment agréable même si les nuits peuvent être très froides.
2) Bilan et suggestions
La principale difficulté d’un stage est de rencontrer des gens, car il est parfois difficile de rencontrer
des gens de son âge au sein de l’entreprise où vous travaillez, il faut donc multiplier les activités en dehors du
travail, comme par exemple les clubs d’échange linguistiques, les activités artistiques, le sport, etc. et aussi
trouver une colocation où les gens souhaitent apprendre à se connaître et faire des choses ensemble. L’autre
danger est de se retrouver à ne trainer qu’avec des étrangers, c’est souvent plus facile, car le rythme de vie et
les habitudes sont souvent plus similaire, mais c’est moins enrichissant ! Le gros avantage du Mexique est qu’il
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y a beaucoup d’opportunités et beaucoup de choses à faire, c’est une expérience professionnelle enrichissante
car pleines de possibilités, avec un peu de motivation, on se retrouve vite à avoir des responsabilités et à
découvrir des choses incroyables, surtout dans le domaine de la recherche. Je n’ai pas été en contact avec
d’autres étudiants français pendant tout mon séjour, j’ai par contre rencontré des américains et des mexicains
ce qui est encore mieux à mon avis. Mon établissement n’a pas été particulièrement présent mais je pense que
c’est aussi le but de ces départs à l’étranger : apprendre l’autonomie et la débrouille !
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