Projet - JEACC
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PROJET DE RECHERCHE EN VUE DU DOCTORAT Domaine de recherche : Sciences de gestion Axe de recherche : Contrôle de gestion hospitalier Thème : La pratique du contrôle de gestion hospitalier à Djibouti : Apports et perspectifs Mots-clés définissant le projet : Contrôle de gestion, reforme hospitalière, Autonomie financière, Introduction Les établissements hospitaliers publics sont confrontés à l’heure actuelle à un double défi limitation des ressources budgétaires octroyées (Nobre, 2 000) et un accroissement des exigences de soins. Dans ce contexte, la mise en place d’un système de pilotage au sein des hôpitaux publics s’avère être nécessaire (Moisdon, 1999 ; Halgand, 2000). La méthode ABC (carrot. T, 1995 , Nobre. T et Biron. N, 2001 , Kirton. R et Hazlehurst 1991), le Tableau de bord (Lateurtre. H et Vaysse. M, 1994, Nobre. T, 2011) toutes ces techniques sont désormais aussi utilisées dans le milieu hospitalier. L’objectif de cette recherche est d’étudier la pratique et les perspectives d’évolutions de la fonction de contrôle de gestion en milieu hospitalier à Djibouti. À cet effet, nous présenterons dans la première partie le contexte et l’intérêt de l’étude, puis dans une deuxième partie l’état de l’art et la problématique et enfin dans la troisième partie la méthodologie d’investigation retenue ainsi que le calendrier prévisionnel. I. Contexte et intérêt du sujet Suite à la réforme d’autonomisation des établissements publics de santé à Djibouti en 1999, le but de cette recherche est de faire un état de lieux du degré d’implantation des outils de contrôle de gestion en milieu hospitalier. À cet effet, nous essaierons de comprendre le contexte politique, économique et social du pays expliquant la naissance de cette réforme, avant d’enchaîner avec les grandes lignes de cette réforme 1/Généralité sur Djibouti. La République de Djibouti est située dans la corne de l’Afrique avec une population estimée à 735 000 Habitants (estimation PNUD, 2007). Avec une croissance démographique de 3 %, la population atteindra plus de 1 750 000 Habitants en 2020. Plus de 70 % de la population vie dans la capital. La population est relativement jeune, avec plus 35 % jeunes âgés entre 10 à 25 ans (Dised, 2015). Sur le plan politique et administratif, le pays a acquis son indépendance en 1977. Le pays est dirigé par un régime présidentiel élu au suffrage universel tous les 5 ans. Depuis cette dernière décennie, le gouvernement a entrepris une série de réformes de décentralisation et d’autonomisation des régions de l’intérieur. En effet, ce processus de décentralisation prévoit un découpage du pays en 6 régions administratives ; la capitale Djibouti, et 5 autres régions de l’intérieur (Obock, Tadjourah, Arta, Dikhil, et Ali sabieh). Sur le plan socio-économique, le pays est en voie de développement avec une croissance annuelle de 5 % en moyenne (banque mondiale, 2014). Grâce à sa situation géostratégique à l’entrée de la mer rouge, les infrastructures portuaires sont les poumons de l’économie. En outre, Djibouti est le seul pays qui désert l’Éthiopie pays enclavé avec une population estimée plus de 166 millions. Toutefois, la croissance est inégalement répartie avec un taux de pauvreté relativement élevé. L’espérance de vie à la naissance ne dépasse pas en moyenne 55 pour les femmes et 50 ans pour les hommes (PNUD, 2007). Selon le baromètre IDH (Indice développement humain) publié par les Nations unies en 2015, Djibouti se positionne aux 137 places sur 174. Dans ce contexte, le gouvernement Djibouti a entrepris une série de réformes depuis 2000 dont la plus importante concerne le secteur de la santé. 2/L’organisation du système de soins à Djibouti L’organisation du système de soins à Djibouti est de type pyramidal avec trois compartiments. Il est défini par la carte sanitaire dont la révision n’excède pas tous les 5 ans selon la politique nationale de santé (PNDS). À l’intérieur de cette pyramide, l’offre de soins est divisée en trois sous-secteurs ; public, parapublic et privé. Le secteur public regroupant : - 10 centres communautaires intervenant en milieu urbain, - 28 postes de santé situés en milieu rural, - 3 hôpitaux nationaux de références, - d’une grande maternité de références, etc.… . Quant au secteur parapublic, il compte ; - Quatre structures sanitaires des militaires - Deux structures sanitaires de l’organisme de protection sociale, Enfin, l’offre de soins du secteur prive comprend ; - Trois polycliniques, - Cinq officines privées, - Dix cabinets privés, II. État de l’art et problématique de recherche. Avant d’exposer la problématique, il convient de rappeler l’évolution du concept de contrôle de gestion et son adaptation au milieu hospitalier. 1/Concept de contrôle de gestion Apparu dans les années 1930, le contrôle de gestion a été élaboré au départ comme « un ensemble d’outils chargés de mesurer et contrôler la rentabilité » (Anthony). Par la suite, grâce au développement de nouvelles techniques d’information, Le contrôle de gestion voit son champ s’élargir pour devenir « fonction support d’aide à la décision » (Henri bouquin, 2008). La définition la plus classique du contrôle de gestion est « « le processus par lequel les managers s’assurent que les ressources sont obtenues et utilisées, effectivement et efficacement, pour atteindre les objectifs de l’organisation » (Anthony, 1965). Dans les années quatre-vingt, le contrôle de gestion deviendra « le processus par lequel les managers influencent d’autres membres de l’organisation pour mettre en œuvre les stratégies de l’organisation ». Ainsi, nous passons d’une fonction de vérification à une fonction de pilotage de la performance. Donc Le manager devient client du processus de contrôle de gestion pour le pilotage de son activité ; « procédures fondées sur l’information que les managers utilisent pour maintenir ou modifier certaines configurations des activités de l’organisation » (R. Simons, 1995). 2/Contrôle de gestion et milieu hospitalier. L’hôpital est une organisation qui assure une mission de service public. Son but principal est d’octroyer des soins de qualité à toute la population. Cette organisation est composée de plusieurs groupes d’individus avec des spécialités et compétences diverses (analyses de POTER). On constate généralement dans le milieu hospitalier une opposition entre le corps médical et le corps administratif. En effet, les premiers ne se préoccupent pas en priorité aux questions de gestions contrairement aux seconds qui sont les représentants légaux de l’autorité publique et dont les missions principales se limitent aux fonctions logistiques (Analyse de POTER). Ainsi, on y retrouve cette opposition entre le corps médical et le corps administratif chez Cauvin et Coyaud,(1990) , dont « l’ambition de l’administration à toujours été d’obtenir d’institution à l’hôpital de système standardisés, destines à la mesure de l’activité , au suivi budgétaire et au calcul des coûts , afin de permettre un suivi du budget et de l’activité des hôpitaux dans le temps et dans l’espace , grâce à une certaine comparabilité des résultats due à la standardisation des procédures ». C’est pour cette raison que la fonction de contrôle de gestion apparait indispensable à la gestion des hôpitaux publics. III Question de recherche et mise en contexte. Pour améliorer la qualité des soins, le gouvernement djiboutien avec la participation des bailleurs des fonds internationaux a entrepris en 1999 un diagnostic complet du secteur de la santé. Ce diagnostic débouchera sur une réforme du secteur de la santé. Cette réforme va rentrer en vigueur conforment à la loi n° 63/AN/99/4e L portant reforme hospitalière. Cette loi donne les grandes orientations en matière de politique de création, d’organisation et de fonctionnement des établissements de soins à Djibouti. C’est ainsi que l’article 35 de la présente loi mentionne l’autonomie des établissements publics hospitaliers ; « les Établissements publics hospitaliers sont des personnes morales de droit public dotées de l’autonomie administrative et financière. Leur Object principal n’est ni commercial, ni industriel, mais sanitaire et social. Ils entrent dans la catégorie des Établissements publics telle que définie par la loi n°2/AN/98/4éme L ». Cet article est complété par l’article 61 : « Les recettes des établissements hospitaliers bénéficiant de l’autonomie de gestion ou des établissements hospitaliers privés à caractère humanitaire déclarés d’utilité publique sont constituées : 1°) des allocations budgétaires et des subventions de l’État ; 2°) de la participation financière des usagers sous forme d’un ticket modérateur ; 3°) de la prise en charge par les tiers payants publics et privés ; 4°) des paiements des particuliers définis au chapitre troisième, section 4, de la loi N°48/AN/99/4e L du 03 juillet 1 999 portant orientation de la politique de santé ; 5°) de la contribution internationale ; 6°) des dons et legs acceptés par le conseil d’administration » - Dix ans après l’entrée en vigueur de la réforme hospitalière, quels sont les apports et les perspectifs de la fonction de contrôle de gestion dans les établissements publics de santé à Djibouti ? - Quel est le degré d’implantation des outils de contrôle de gestion dans les hôpitaux publics à Djibouti ? - Quels sont les principaux rôles des contrôleurs de gestions au regard des spécificités des hôpitaux publics djiboutien ?. Méthodologie envisagée : La méthodologie envisagée dans ce travail de recherche est une combinaison entre une étude bibliographique (ouvrages et publications – articles des universitaires et praticiens) et une enquête sur le terrain à l’aide d’un questionnaire. 1.1. Cadre théorique du sujet Nous analyserons toutes les études qui ont été menées par différents auteurs afin de construire le cadre théorique du sujet. Nous nous intéresserons, entre autres, Les travaux de ces auteurs : - pour le problème de pertinence de coût de contrôle: cas hospitalier HALGAND.N (1995,), LAUNOIS.R (1999) et carrot. T (1995), Nobre. T et Biron. N, (2001) , Kirton. R et Hazlehurst (1991). - Pour la pratique du contrôle de gestion au milieu hospitalier ; MOISDON J.C (1997), MOISDON J.C , TONNEAU.D (1999) , NISAND.G , RUBINO ,C ,GIORGI.R (1997). 1.2. Champ empirique : Enquête auprès des hôpitaux Djiboutiens L’étude sur le terrain se fera à l’aide d’un questionnaire qui aboutira sur une analyse statistique. Cette étude s’articulera autour de ces cinq étapes suivantes : 1ère Etape : Constitution de l’échantillon en définissant d’abord les critères de choix de la population à étudier. Ainsi, la population de l’étude sera constituée d’un échantillon d’hôpitaux privées et publics. 2ème Etape : Mise en place des moyens financiers et techniques nécessaires pour la réalisation de l’étude sur le terrain. 3ème Etape : Administration du questionnaire. 4ème Etape : Traitement, Analyse et interprétation des données recueillies. 5ème Etape : Validation des hypothèses. Calendrier prévisionnel de réalisation du travail : Année Première année Tâches à effectuer - Premier contact avec le laboratoire de recherche de l’université ; - Constitution d’une bibliographie très riche ; - Confection du premier rapport d’activité sur l’état d’avancement de la recherche. - Rédaction du questionnaire utile pour l’étude sur le terrain ; - Réflexion des pistes probables pour mener le questionnaire d’étude (constitution d’un agenda professionnel, première Deuxième année tentative de prise de contact des acteurs ciblées, etc.) ; - Administration du questionnaire ; - Etudes des données recueillies avec l’outil informatique ; - Validation des hypothèses ; - Rédaction de la partie empirique ; - Confection du deuxième rapport d’activité sur l’état d’avancement de la recherche. Troisième année - Rédaction de la première partie de la thèse : Revue littérature - Structuration de toute la thèse ; - Révision générale de la thèse ; Bibliographie : NARO, G. (1998), « La dimension humaine du contrôle de gestion : la recherche anglosaxonne sur les effets comportementaux de la gestion budgétaire », Comptabilité, Contrôle, Audit, Vol. 4, N° 2, septembre, pp. 45-69. Merliére,Y et Kieffer,R.(1997), le contrôle de gestion de l’hôpital , Masson, Nobre T (1998), « l’hôpital : le modèle de la bureaucratie professionnelle revisité à partir de l’analyse du cout des dysfonctionnements »,20émé congrès de AFC. Valette A . (1996), « une gestion stratégique à l’hôpital », revue française de gestion juin, juillet, aout pp92-99 GIORGI, R, NISAND.G (1998), « Etude de coût : analyse d’activité médicale « déficitaires » aux hôpitaux de Strasbourg », journal d’économie 109-132. HALGAND.N, (1995) ; « le problème de pertinence de coût de contrôle: cas hospitalier »Comptabilité Contrôle Audit, tome1, volume 2, p. 93-109. HALGAND.N,(1997) « comptabilité et pertinence ; une proposition constructiviste pour un nouveau management hospitalier »,Comptabilité Contrôle Audit, tome3, volume 2, p. 77-92, LAUNOIS R. (1999), « un coût, des coûts, quels coûts ? » Journal d’Economie Médicale, T17, n°1,pp 77-82. MASSE M-C. « Le contrôle de gestion dans un hôpital public, un modèle de transaction diagonales » Comptabilité Contrôle Audit, tome2, volume 1, p. 21-43 MOISDON J.C , TONNEAU .D. (1999) « la démarche gestionnaire ) l’hôpital Edition Seli Arslan MOISDON J.C , TONNEAU .D. (1996) « L’hôpital public et sa tutelle ; la concurrence sous administration » - Revue française de gestion n°109 BOLLECKER, M. (2003) « La dimension sociologique du contrôle de gestion par l’analyse des relations de coopération entre contrôleurs de gestion et responsables opérationnels », Cahier de Recherche du GREGOR de l’IAE de Paris 1, n° 2003-04. De VAUJNAY, FX. (2006), « Pour une théorie de l’appropriation des outils de gestion : vers un dépassement de l’opposition conception – usage, Revue Management et avenir, volume 3, n° 9, p. 109-126. GERVAIS M. (2000), Contrôle de gestion, 8ème édition, Economica, Paris. GEORGESCU, I. (2010), « Pression et budget : Une étude qualitative dans le secteur hospitalier », Crises et nouvelles problématiques de la Valeur, Nice – France. SCHIFF M., Lewin A.Y. (1970), « The impact of people on budgets », The Accounting Review, (April): pp. 259-68.