gazette numéro 2 - le blog de l`IUT de La Roche sur Yon
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mercredi 14 octobre 2015 6e la gazette no 2 VINCENT LINDON : « PLUS TU DONNES, PLUS TU REÇOIS » P Minuit. Malgré le prestige du milieu dont il est issu, l’acteur demeure humble et dévoué. Pour La Loi du marché, son intention première a été de servir le projet. C’est naturellement qu’il a accepté de moduler son cachet et de tourner aux côtés de comédiens amateurs. Lorsqu’il évoque les valeurs qu’il défend, il répond avec humour : « j’essaie d’avoir de l’éthique, une va« J’ai peur de tomber dans une sorte d’auto- leur magnifique et un drôle de mot, car j’en ai satisfaction qui me tuerait » confesse-il. plein, moi, des tics. » D’une sincérité limpide et d’une prestance Les débuts de Vincent Lindon se sont dérouforçant le respect, Vincent Lindon a un dis- lés à New York sur le tournage du film Mon cours qui sonne tout sauf creux et dresse oncle d’Amérique d’Alain Resnais où le le portrait d’un acteur infatigable qui ne se jeune homme se tenait encore en coulisses. repose nullement sur sa récente consécration. Il s’essaie à la comédie au cours Florent à Son interprétation de Thierry, chômeur de Paris, avec succès ; premier rôle du Faucon longue durée, père d’un enfant handicapé, de Paul Boujenah en 1983... Les proposiqui va d’entretiens d’embauches humiliants tions s’enchaînent. Des années plus tard, le en stages inutiles, a séduit le jury et rem- voilà à la cérémonie de clôture du Festival de porté les suffrages. Le réalisateur Stéphane Cannes, entendant son nom énoncé par le Brizé et ami de l’acteur, le décrit en ces termes : jury. Ému, il décrit sa sensation première ainsi : « C’est un monstre d’acteur, quelqu’un qui ques- « j’étais pris dans une sorte de vertige nuationne tout le temps l’instant sur un plateau, qui geux ». Il a entamé son discours en citant cherche tout le temps à savoir s’il y a du vrai ». Faulkner : « faites des rêves immenses pour Fils de la journaliste de mode Alex Faure, ne pas les perdre de vue en les poursuivant ». Vincent Lindon est issu d’une illustre famille Ses rêves, l’acteur les a construits et décomptant notamment l’éditeur des Éditions de construits au fil de sa carrière, dévoilant à ASSIONNÉ et passionnant, l’acteur Vincent Lindon, primé au Festival de Cannes pour son interprétation dans La Loi du marché et invité d’honneur est attendu pour une rencontre avec le public au Manège ce mercredi à 20 h 30. Retour sur un homme sensible et enflammé. QUELQUES HEURES DE PRINTEMPS © PREMIUM FILMS chaque rôle une facette de son identité. Coach d‘un kurde qui traverse la Manche dans Welcome, le complice — paumé mais attachant — de Gérard Darmon dans Gaspard et Robinson, à l’homme à la recherche de son identité perdue avec La Moustache ; Vincent Lindon s’inscrit aussi bien dans la comédie que dans le drame. Sa peur récurrente d’une autosatisfaction mortelle n’est pas au goût du jour, puisqu’il va une nouvelle fois pouvoir montrer son engagement et porter ses films au devant du public impatient du Festival international du film de La Roche-sur-Yon. « C’est ça la grande leçon : plus tu donnes, plus tu reçois ! », affirmait Vincent Lindon après son expérience au Festival de Cannes. Il ne fait nul doute que les Yonnais lui réservent également un accueil chaleureux. romane boulanger Plus sur le web Retrouvez la version longue de ce portrait (sources : entretiens donnés à Le Monde, Télérama, Première) sur le blog du Festival tenu par les étudiants du DUT Infocom : tinyurl.com/fif2015 OUVERTURE FOCUS SUR CARTOON FRÉNÉSIE BOY MEETS GIRL © DIAPHANAA Leos Carax Au Théâtre à 18 h 00 - 100 min PREMIÈRE FRANÇAISE EN RESTAURÉ Boy meets girl réalisé par Leos Carax en 1984, est le premier film d’un poète du cinéma, d’une sensibilité typique des années 80. INTERVIEW 5 000 doigts du Docteur K Ciné-concert au Manège à 14 h 30 - 60 min © DR C Mêlant à 23 ans son autobiographie passée, à et celle future et imaginée, Boy meets girl trahit l’inexpérience d’un jeune homme perdu entre « le chagrin et le néant ». Boy meets girl est une œuvre poétique et sombre exposant la vision que le réalisateur a du monde, portée par des images au rythme effréné comme si Leos Carax peinait à suivre sa propre vie. Le réalisateur intègre l’essentiel de son existence dans ce film, en commençant par de nombreuses références cinéphiliques – art qui le dévore ; images belles et sincères vues au travers des yeux d’un homme de 23 ans. Film miroir du monde adolescent des années 80, ces ressentis d’un jeune homme en mal de vivre représentent toute une génération perdue et sensible. propos recueillis par amandine bocherel HOMMAGE © CARLA SAINDRENAN Comment en êtes-vous venus à créer un ciné-concert avec des cartoons ? Nous nous referons, en majorité à la musique de dessin animé. On y retrouve des extraits de la musique de l’époque, très inspirée de la musique classique. Mais nous avons également écrit nos propres musiques. P. B. gabrielle imbert INÉ CARTOON, un ciné-concert déjanté joué par On retrouve environ 30 % de reprises et 70 % de créations, car nous Florence Joubert (voix, xylophone, bruitages), souhaitons rester dans une démarche créative. Il y a donc, de temps en Emmanuel Guillard (piano, synthétiseur, bruitages) temps, de la musique jazz. et son compositeur Alain Pierre (saxophone, flûte) qui a Au départ, cette création a été composée pour neuf accepté de répondre à nos questions. musiciens, comment avez-vous fait pour l’adapter pour trois ? C’est une réécriture. Ce sont donc les mêmes morceaux et les mêmes dessins animés. Mais, nous l’avons repensé comme un petit concerto Alain Pierre : Avec les musiciens, nous avons travaillé sur différents ré- pour saxophone et piano accompagnés par une comédienne faisant des pertoires ; notamment sur un répertoire des années 30, de musiciens bruitages et quelques parties musicales. swing. Cela nous a menés, petit à petit, à nous intéresser à la musique Trouvez-vous des différences entre un public que l’on enregistrait dans les studios à cette époque, et spécialement à la d’adultes et d’enfants ? musique de film et de dessin animé. Dans un premier temps, nous avons Bien sûr, ce n’est pas la même chose. Nous sommes ravis d’avoir difféjoué cette musique sans image puis nous sommes venus au ciné-concert. rents publics, de ne pas être tout le temps dans le contexte d’un festival Alors que souvent, les ciné-concerts sont construits à partir des images de jazz avec un public de connaisseurs. Ce spectacle est conçu pour être auxquelles le son est ajouté, nous y sommes venus par la musique. joué partout. Concernant les enfants, je les trouve très réceptifs et sponComment arrivez-vous à synchroniser votre musique tanés. On sait toujours quand ça leur plaît ou non. avec l’action rapide du dessin animé ? Enfin, pouvez-vous nous dire quels cartoons Ce ciné-concert est en grande partie synchronisé à l’image. C’est-à-dire seront présentés lors de ce ciné-concert ? que pour suivre les déplacements des petits personnages, qui sont Dans Cartoon Frénésie, notre parti pris a été de ne pas mettre que des caractéristiques du cartoon, nous avons des points de repère qui nous cartoons et du Tex Avery. Nous avons volontairement mis autre chose, permettent de les suivre très précisément. En terme technique, c’est le comme du Betty Boop, pour faire découvrir de nouvelles choses. Chez Mickey Mousing : nous suivons vraiment tous les détails des déplaceBetty Boop, il y a un univers très délirant, très foisonnant qui est très ments des personnages et leurs ruptures, ce qui fait la caractéristique intéressant. Nous sommes également allés chercher d’autres cartoons de cette musique. qui ne sont pas courants, que l’on ne voit pas partout. Quels styles de musique sont joués lors du spectacle ? C’est sous un chapiteau comble que la soirée d’ouverture s’est prolongée lundi soir Place Napoléon. Les spectateurs ont pu partager leurs avis après avoir assisté à la première française de Tempête, de Samuel Collardey. Dégustation de vins et copieux buffet ont animé cette première soirée de festival, suppléés par Mister Hone et Gemini, deux des DJ’s de l’émission Dusty Party sur Graffiti Urban Radio. Funk et disco en fond sonore, les festivaliers ont profité de ce moment de partage pour se faire photographier ; une façon de marquer les pellicules du 6e Festival international du film de La Roche-sur-Yon. AVANT-PREMIÈRES : LE TAUX YONNAIS EL CLUB © HAUT ET COURT traperez aujourd’hui avec Sleeping giant (à 9 h 30), La Croisière du Navigator restauré (à 14 h 30, voir p. 4), El Club (à 16 h), de nouveau Experimenter (à 20 h 30), puis Results ou Boy meet girls restauré (ci-dessus) à 18 h, et Necktie Sur 120 séances, le taux d’avant-premières dé- youth ou The End of the tour à 20 h 45. passe les 50 %. Outre le film d’ouverture (Tem- Un bon entraînement pour les trois derniers pête lundi soir), l’inédit Cric Crac (lundi, 10 h) si jours du festival : chaque film sera quasiment vous n’avez pu voir le très couru Experimenter soit une avant-avant-première (J-1), une avantà 10 h 45 mardi (on y reviendra), si Dom Juan première (J, à 20 h 30), ou une post-avant-preet El Club vous ont propulsés hier parmi les mière (J+1). Va falloir des néologismes. refusés par manque de place, vous vous ratf.m. Le cinéphile yonnais va pouvoir briller en ville : le FIF le gratifie d’une pluie d’avant-premières à faire pâlir tout festivalier (d’ailleurs) que l’on sait être un peu snob et goûteur de la chose. C’est après quelques mots émouvants de Paolo Moretti salués par des applaudissements unanimes qu’un hommage a été rendu à Chantal Akerman, lundi soir, qui nous a quitté le 5 octobre 2015. La cinéaste belge à qui l’on doit plus de 50 films comme Jeanne Dielman, 23, quai du Commerce, 1080 Bruxelles en 1975 ou encore La Captive en 2000, était considérée comme une figure emblématique du cinéma moderne. Son dernier film No home movie avait été présenté au Festival suisse de Locarno l’été dernier ; documentaire dédié à sa mère juive, qui avait survécu aux camps nazis. Chantal Akerman aimait traiter les thèmes de la mémoire et du temps, autour de ses courts ou longs-métrages, depuis 1968. P.B. LE FIF AUTREMENT Tous les jours de 17 h à 18 h sur Graffiti Urban Radio (88,6FM). Sur Flickr, les reportages photo des étudiants de l’IUT : tinyurl.com/photosfifiut LA CROISIÈRE DU NAVIGATOR NECKTIE YOUTH Sibs Shongwe-La Mer mercredi 14 - 20 h 30 - Concorde 2 jeudi 15 - 14 h - Concorde 2 samedi 17 - 9 h 30 - Concorde 2 © PREMUM FILMS SORTI EN 2015 FAUT QUE ÇA DANSE © PARK CIRCUS Buster Keaton mercredi 14 - 14 h 30- Théâtre vendredi 16 - 9 h 30 - Manège PREMIÈRE FRANÇAISE EN RESTAURÉ Noémie Lvovsky mercredi 14 -15 h 45 - Concorde 2 © UGC DISTRIBUTION SORTI EN 2007 Pour son premier long-métrage, Sibs Shongwe-La Mer a choisi le parti du drame. Il fait le portrait, sans compromis, de la jeunesse de Johannesburg. Necktie youth conte avec précision la vie de Jabz, September, Nikki, Tanya, Matty, Tali et Rashi, vivants dans les beaux quartiers de la ville, un an après le suicide de leur amie Émily. Ces jeunes se questionnent ardemment sur leur vie, leurs raisons d’être mais, désabusés, ils n’arrivent pas à se construire un projet d’avenir. Filmé en noir et blanc, Necktie youth décrit toutefois avec poésie et douceur un propos difficile : la vie de la jeunesse dorée contemporaine sud-africaine. Cette génération désenchantée post-apartheid est perdue. Elle se sent autant incapable de répondre aux valeurs de la « Rainbow nation » que de se projeter au-delà du lendemain. La Croisière du Navigator (1924), une comédie simple avec son fameux personnage qui ne rit jamais, mais dont il est difficile de ne pas rire. Deux bourgeois, William et Kitty, dépendants de leurs serviteurs, se retrouvent seuls sur un navire à la dérive à la suite d’un enchainement de circonstances toutes plus extravagantes. Les voilà livrés à eux-mêmes face à leur incompétence et leur maladresse. Ce film muet en noir et blanc est rempli d’humour et de gags agitant ces deux personnages décalés. L’aspect burlesque et absurde de ce long-métrage rend l’atmosphère légère et divertissante grâce à sa bande-son fantaisiste : un délice pour les yeux et les oreilles ! Buster Keaton a su nous plonger avec brio dans son univers particulier et amusant. Venez découvrir la version restaurée en première française de ce chef d’œuvre du cinéma muet ! Faut que ça danse ! invite à entrer dans le monde inattendu de Noémie Lvovsky. « Homme jeune aimerait rencontrer femme seule pour sortir et discuter » écrit Salomon Bellinsky dans les petites annonces. « Homme jeune » et non « Jeune homme » car après tout, il ne l’est pas en apparence mais tellement dans la tête ! Divorcés, Geneviève et Salomon ont une fille prénommée Sarah très accaparée par sa grossesse. Salomon est un vieux juif qui évite les discussions sur la déportation, préférant les claquettes de Fred Astaire. Débordant de vie, il recherche une compagne et veut à tout prix être enterré le plus tard possible. Une comédie drôle mélangée subtilement aux souvenirs de la Shoah. Emporté dans un tourbillon d’énergie, le public sera conquis par le ton léger et tout en finesse. amandine bocherel johanna blond & annaïc leroux adeline loury Précision : l’interview de Paolo Moretti parue dans la gazette no1 d’hier a été réalisée par Noémie Gouhier et Aurélie Basseux. FESTIVALIERS : PREMIÈRES IMPRESSIONS Nous sommes allés à la rencontre des spectateurs, aux abords du Grand R et du Concorde. Paroles recueillies au deuxième jour du Festival. Gisèle et Monique, duo de cinéphiles retraitées en ce mardi frais sont plantées sur l’Esplanade Jeannie Mazurelle, en train de consulter leur programme du Festival. Elles vont voir Tempête, le film qui a fait la veille l’ouverture du Festival. Elles se réjouissent de la programmation : « la sélection est épatante, tout me donne envie », confie l’une sous le regard approbateur de l’autre. Ces deux habituées avouent enchaîner les films : « nous allons malheureusement devoir faire des choix ». Ce mercredi quoiqu’il en soit, elles seront encore là : « l’occasion de voir Vincent Lindon au cours d’une rencontre, est inratable ». Pour sa part, nouveau Yonnais et ex-Parisien, habitué à une offre culturelle pléthorique, Gilles, la soixantaine tout juste mouillée par les mêmes embruns du film de Samuel Collardey, est immédiatement tombé sous le charme du Festival. « C’est un réel plaisir de pouvoir découvrir ou revoir des films de tous horizons ». « C’est un projet formidable », ajoute-t-il. Un nouveau converti qui promet de revenir autant les jours suivants que l’an prochain. « En un mot, le Festival, c’est quoi ? », avons-nous demandé aux Yonnais se rendant au Grand R pour réserver leurs places : « rencontre, partage, découverte, surprises... » Donnez vous aussi votre avis sur Twitter et Facebook : #FestFilmLRSY. propos recueillis par paul boschet & gabrielle imbert Directrice de publication: Claudine Paque Encadrement éditorial: Francis Mizio et Samuel Jan Rédaction: étudiants de l’IUT de La Roche-sur-Yon, département Information et communication Tout le programme du festival sur www.fif-85.com et sur tinyurl.com/fif2015 Festival international @Festival_Film85 du film de La Roche-sur-Yon #FestFilmLRSY Impression: Belz, La Roche-sur-Yon