En effet, hier encore art de convaincre, la politique est devenue un
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En effet, hier encore art de convaincre, la politique est devenue un
En effet, hier encore art de convaincre, la politique est devenue un métier de paraître et ce triomphe a, profondément, bouleversé le paysage politique, la galaxie Marconi iconographique a remplacé la galaxie Gutenberg[3] qui avait consacré le règne de la démarche discursive et raisonnante. Le message politique est devenu alogique, il ne passe plus par le débat critique, il s’adresse à la proprioception[4], parlant au corps et non à la tête, s’adressant aux sens et non au sens : la politique de l’image remplaçant, ainsi, la politique des programmes et les imagologues supplantant les idéologues. Ainsi, la communication non verbale dicte sa loi, elle se fonde sur l’apparence physique, sur l’expression des traits et du visage, sur le regard, sur le gestuel, sur la tonalité et sur l’inflexion de la voix. Elle voudrait transmettre des impressions non des idées et une attitude plus que des arguments ; elle veut fonder la délibération sur des ambiguïtés[5] où la réalité n’a plus d’importance et où seule la perception compte : le rhéteur de jadis s’étant métamorphosé en show man et ce choix, très syncopé, conduit immanquablement à la brièveté et à l’argumentation simpliste[6]. En effet, cette asepsie conduit à l’inéluctable désintégration sociale et pour que cette prétendue sotériologie(salut de l’âme) se matérialise, des mécanismes de pacification -dits de protection contre de supposées attaques du mal- sont mis en place, mais qui ne visent, en réalité, qu’une perpétuelle infantilisation de la société[7] où l’infotainment devient spectacle, obéissant aux règles du show, tel qu’imposé par la compétition commerciale qui conduit à l’évitement du politique et où les débats ne sont plus traités qu’à la marge. Par ailleurs, parce que le message politique est jugé comme ayant une charge électrique complexe, austère et peu attractive, les médiacrates accordent la priorité aux faits divers et aux faits de société pour ne pas ennuyer le citoyen, même si « les faits divers, comme le disait Pierre Bourdieu[8], ce sont aussi des faits qui font diversion[9] » : la priorité est, désormais, accordée au fugace, à l’éphémère, à l’épidermique, à l’artificiel et l’agora cathodique devient maîtresse incontestée. De même, pour contourner l’amorphisme et la léthargie du centralisme de l’Etat, l’exercice régional est tout désigné, même si cela constitue une œuvre laborieuse et complexe dont l’intellection ne laisse aucune place aux définitions consensuelles et qui est du fait de la polysémie qu’elle recouvre, soumise à des divergences d’interprétation. En effet, la région se caractérise par une grande complexité due à sa multidimentionnalité, à sa politisation et au fait qu’elle se veut une réponse à une situation, elle-même compliquée : la complexité étant accentuée par le nombre de défis qui s’expriment à différents niveaux, par les enjeux qu’elle met en présence et par les activités qui touchent aux centres de fonctionnement du système[10]. Aussi, l’intellection du cadre conceptuel de la régionalisation doit conduire à l’analyse préliminaire des fondamentaux qui y président, ainsi que celle des acteurs et des logiques politiques qui se mettent en place et pour cela, doivent être explorées et examinés les fondements et les complexifications auxquels le territoire est confronté. Dissociété Le désarroi idéologique, la dislocation territoriale et la décomposition des représentations sociales sont à l’origine de l’exploration de l’expérience régionale, d’autant que les dissonances ont atteint leurs paroxysmes, notamment l’indignation, le désenchantement et l’inauthenticité du genre de vie, l’oppression qui est réductrice de libertés, d’autonomie et de créativité, la misère et les inégalités qui sont d’une ampleur inconnue par le passé.