Comprendre l`Islam
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Comprendre l`Islam
S o u a r é b a D I A B Y G A S S A M A Comprendre l'Islam Contact : 16 rue Désirat, 32000 Auch 06 42 25 79 55 [email protected] 2 « Sachez que l'homme intelligent doit considérer la parole et non la personne qui l'a dite. Car si cette parole est une vérité, il doit l'accueillir de celui qui l'a dite fut-il réputé grave ou frivole. L'or s'extrait du sable, le narcisse de l'oignon, la thériaque, des serpents et la rose, des épines. » 'Abd al-Qâdir al-Jazâïrî 3 Table des matières AVANT-‐PROPOS ............................................................................................................................... 4 § 1. – Qui suivre ? ............................................................................................................................. 9 § 2. – Y a-‐t-‐il trop de règles ? ...................................................................................................... 11 § 3. – Du Destin et de l’Invocation ............................................................................................ 13 § 4. – Du Problème de la Liberté .............................................................................................. 14 § 5. – Du Sens de l’Épreuve ......................................................................................................... 15 § 6. – Seuls les musulmans iront au Paradis. ....................................................................... 17 § 7. – Du Témoignage ................................................................................................................... 20 § 8. – De l'Héritage ........................................................................................................................ 21 § 9. – De la Pédophilie .................................................................................................................. 22 § 10. – De la Musique .................................................................................................................... 24 § 11. – De la Polygamie ................................................................................................................ 26 § 12. – Créationnisme ou Evolutionnisme ? ......................................................................... 28 § 13. – Pourquoi le voile ? ........................................................................................................... 30 § 14. – Qu'est-‐ce que bien agir ? ............................................................................................... 33 § 15. – Battre sa femme ............................................................................................................... 36 § 16. – De la véritable adoration .............................................................................................. 38 § 17. – De l'Amour de Dieu ......................................................................................................... 40 § 18. – De l’Usure ........................................................................................................................... 42 § 19. – A Propos du Coran ........................................................................................................... 45 § 20. – Plus Ultra ............................................................................................................................ 52 (*) : exalté soit-Il (‘’) : paix et bénédictions sur lui (§) : paix sur lui (`) : que Allah lui fasse miséricorde 4 AVANT-‐PROPOS Le Front National commence à prendre de l’ampleur. Il est entré dans l’Assemblée Nationale malgré la refonte de la carte électorale et que le mode de scrutin lui soit défavorable ; a conquis plusieurs mairies et a été le parti victorieux en France lors des élections européennes de 2014. Les médias ont longtemps parlé d’un vote de mécontentement : pour eux, il était impossible que les masses soutiennent le Front ou plutôt il ne faut pas parler d’un vote d’adhésion au programme du Front National. Pourtant, il faut remarquer que la plupart des ouvriers français votent pour le Front National alors qu’ils étaient l’électorat du Parti Communiste et, d’une certaine mesure, celui du Parti Socialiste. Cela s’explique parce que le programme du Front National, après avoir été longtemps libéral, a adopté un discours économico-social qui contient beaucoup de vérités en comparaison à celui du PS et de l’UMP, soumis à l’européisme béat. L’autre force du Front National actuel est qu’il parle d’une certaine identité française, d’une laïcité, de traditions, de culture et d’un terroir à préserver précisément parce que rentrent chaque année des plusieurs milliers d’immigrés qui ont vocation à demeurer en France, mais pas nécessairement à s’impliquer sincèrement dans le pays (nous développerons ce point en paragraphe 20) et qui ont souvent une religion ou tradition qui n’est pas forcément celle du peuple autochtone, en plus de n’être point de la même couleur de peau. Soyons clairs : il est de plus en plus question d’un problème avec les musulmans et le fait que dans certains endroits, il n’y ait plus de Blancs. Mais rares sont ceux qui en pointent la cause puisqu’il est une tendance chez l’humain à pointer la conséquence sans voir ce qui la provoque. Examinons. Durant des siècles, les Arabo-Berbères et les Noirs demeurèrent en leurs contrées et il ne serait venu à l’idée d’aucun d’entre eux de quitter sa contrée pour s’installer durablement en France pour y travailler, gagner sa vie, y faire venir sa femme et enfanter. Car durant ces siècles, chacun vivait bien là où il était. Davantage : les puissances étaient alors comparables. Les civilisations chinoise, noires, blanches, arabes, américaines : toutes en étaient au même point technologique avec pour arme principale l’épée et comme mode de déplacement le cheval. Mais l’apparition en Occident du fusil changea radicalement la donne. Je crois davantage à une explication occulte car je me refuse à croire que du fait de la couleur, certains puissent être plus intelligents ou maléfiques que d’autres, surtout que la poudre à canon a été inventée par les Chinois. C’est donc par le fusil et, par suite, les évolutions technologiques en découlant, que l’Occident put conquérir le monde entier, le soumettre à ses intérêts propres et y imposer sa conception de la civilisation (primat de l’individu, et SURTOUT système monétaire, …). Il n’y a pas lieu de critiquer cela ni d'exiger réparation car le plus fort se doit de dominer les plus faibles. Puis il y eut la décolonisation. Les raisons en sont nombreuses et il sera difficile d’être exhaustif. Cependant : les peuples colonisés voulaient s’autogérer ; il était de moins en moins justifiable d’empêcher les colonisés de prendre part au processus politique des Métropoles car étant majoritaires, ils auraient changé la gouvernance ; la Colonisation coûtait cher à la Métropole (mais demeurait très rentable pour certains groupements privés) ; mais surtout, il valait mieux feindre de respecter le fameux droit des peuples à disposer d’eux-mêmes tout en plaçant des gouvernants soumis et factices qui agissent dans le sens des intérêts du colonisateur. 5 Aussi, si nous comparons la situation des pays durant la Colonisation et après, nous voyons qu’ils sont encore plus misérables qu’avant. Prenons l’exemple du bauxite, forme minérale de l’aluminium, dont la Guinée, pays d’origine de mes parents, est l’un des plus grands producteurs mondiaux. On retrouve l’aluminium partout : déodorants, voitures, bâtiments, emballages… et même eau potable (!). Comment donc expliquer qu’une telle ressource n’ait pas permis aux Guinéens d’avoir à manger chaque jour ? Les entreprises extractrices se sont installées en Guinée et bénéficient d’un accès privilégié à l’électricité et à toute ressource nécessaire à l’activité, quand bien même le reste de la population connaît les coupures journalières. Les cours sont fixés en Occident pour l’Occident. Et si le prix auquel l’Occident extrait le bauxite est trop élevé, il suffirait de dévaluer la monnaie pour doper les exportations (dixit les libéraux) et il y a plusieurs manières de ce faire : injonctions du FMI où l’Europe et les USA sont ultra-majoritaires, attaques financières en tout genre, ... . Cela est encore plus criant avec le Franc CFA qui signifiait Franc des Colonies Françaises d’Afrique et qui fut hypocritement rebaptisé Franc de la Communauté Financière d’Afrique mais dont la direction est demeurée auprès de la Banque de France. Or tout le monde le sait : un État ne disposant pas d’une politique monétaire est un État soumis. C’est exactement ce qu’assène à raison Marine Le Pen concernant la situation française vis-à-vis de l’euro qui ne semble convenir qu’aux seuls Allemands. L’argument consistant à demander que les Africains se prennent en charge, comme si il était de leur culture à se la couler douce et à ne jamais rien faire alors qu’ils vécurent d'eux-mêmes durant des siècles, est donc nul en plus d’être profondément malhonnête : les Africains sont clairement dominés. Il est à remarquer que le programme du Front National fasse allusion à ce fait car il prétend “poser les bases d’une politique africaine fondée d’une part sur un respect réel des souverainetés nationales africaines, d’autre part sur un soutien fort par l’Etat français des investissements privés français en Afrique en échange d’une inversion des flux migratoires.” Mais cela n’empêche pas que ce programme se contredise GRAVEMENT sur au moins deux autres points. Le premier se rapporte au concept de valeurs chrétiennes de la France accolées à la laïcité. Ainsi, on retrouvera souvent dans le discours des cadres du Front National la mention de valeurs chrétiennes pour rappeler l’identité charnelle de la France, identité qui fut pourtant annihilée par la laïcité. « Rendez à César ce qui est à César… » a été interprété des manières les plus folles, comme si depuis Constantin qui fit du Christianisme la religion d’Etat, les rois de France n’étaient pas sacrés et dits lieutenants de Dieu sur Terre ou qu’ils n’aient fait débuter leurs édits et ordonnances par la mention « Louis, par la Grâce de Dieu, roi de France… ». Il s’agit là d’une affabulation maçonne destinée à nous faire croire que le pouvoir se doit d’être séculier et qu’il en a toujours été ainsi en 1500 ans d’histoire de France. Non : les observateurs attentifs voient en la Révolution française et l’assassinat de Louis XVI la mort de la vraie France, fille aînée de l'Église. Car si la France se retrouve en grande partie athée, c’est précisément du fait de la Maçonnerie : Nous savons, nous, que pour poursuivre l’idéal républicain qui nous est si cher, il nous faut former les jeunes intelligences. Les cléricaux comprennent très bien que le jour où l’école sera républicaine, c’en sera fait de leur règne, c’est sur ce terrain seul, que se livre la lutte. Convent. du Grand-Orient, 1929, p. 151, dans La Fausse Education Nationale, J. Bertrand et Cl. Wacogne, CAD, p. 11 Et cela explique également la présence en masse de musulmans en France puisque la mainmise de la Maçonnerie sur la France par la Révolution a défait la religion d’Etat. Pour comprendre le propos, sachons que le cardinal de Richelieu, du temps de la Nouvelle-France ou Canada, avait permis l’immigration des Amérindiens si tant est qu’ils fassent profession de la foi catholique. A moins que le racialiste Ozon ne soit plus français que le cardinal, il n’y a là rien à redire. L’immigration était alors maîtrisée et pouvaient s’installer DE DROIT dans le 6 royaume de France les chrétiens, quelque soit leur origine. Quant à ceux appartenant à d’autres religions, le pouvoir pouvait légitimement les accepter ou les refuser. Il s’agissait, pour le pouvoir, de préserver l’intégrité du royaume et que la religion majoritaire demeure le catholicisme. C’est malgré tout aveu de ne pas être certain de détenir la vérité, car si tel était le cas, il n’y aurait alors aucune crainte à côtoyer celui qui est dit dans l’erreur ; il faudrait même guider ce dernier vers la vérité, par charité. Ainsi, en évacuant Toulon de crainte que sa population ne se convertisse au contact des Ottomans, François Ier commit une erreur. De nos jours, il se trouve des chrétiens qui votent pour le Front National, alors qu’il est la stricte antithèse des valeurs de tout véritable monothéiste, et ceci, parce que l’Islam est devenue la religion la plus pratiquée de France ! Si les Églises sont vides, ce n’est pas en expulsant les musulmans qu’elles se rempliront, mais bien en étant fier de sa foi et en en exposant la vérité. Et si les Français, généralement, n’ont plus de religion, c’est du fait de la Maçonnerie qui est au pouvoir depuis plusieurs siècles, et non celle de l’Islam qui n’est clairement visible en France qu’environ depuis une cinquantaine d’années. Mais comment se réclamer des idéaux de la Révolution, c’est-à-dire admettre les Droits de l’Homme et la Laïcité, alors que la France provient du Baptême de Clovis ? Et comment refuser la présence des musulmans alors que l’idéologie de 1789 la permet et l’organise ? Concernant le Grand Remplacement, selon la formule consacrée par un individu qui y conduit par ses préférences sexuelles, il n’y a rien à dire : ainsi que je le démontrerai en paragraphe 14, il s’agit là d’un combat d’impies aveuglés par l’Illusion. Il faut donc comprendre les identitaires, car constatant les ravages de la Révolution (qu’ils appuient, parfois, en appelant à la laïcité), le seul ciment de société qu’ils voient, c’est la couleur de peau. Mais il est à remarquer le profond changement dans la mentalité féminine depuis 1968. Non pas qu’il faille leur empêcher tout accès au travail, puisque Khadija (`) était entrepreneuse. Ce que nous voulons dire, c’est que la durée des études, en plus de la manipulation monétaire, ainsi que le dénigrement de la maternité et le regard indulgent envers l’avortement ont fini de persuader un grand nombre de femmes de se consacrer pleinement à un rôle productif rémunéré, quand bien même leurs menstruations leur indiqueraient leur rôle de perpétuation de l’espèce humaine. Les Occidentales sont massivement acquises à cette idéologie ; cela reste encore moins vrai chez les femmes issues de l’immigration musulmane, et même chez les converties, grâce à la Religion. Mais pour combien de temps ? Alors on parlera parfois de remigration. Mais comment l’envisager, alors que les pays d’origine se voient volés, ce qui a causé l’immigration ? Et comment exiger de plusieurs milliers d’individus (et on se demande comment on les désignera) nés, ayant grandi et n’ayant connu que la France de s’installer en des pays totalement différents ? Et que faire de leur nationalité française ? L’exemple de l’Algérie française est hors de propos ici, puisque la France y fut par la violence et y demeura par la violence quand les immigrés vinrent par la loi selon la volonté du peuple, ainsi qu’on l’entend généralement. La seconde contradiction du Front National se rapporte à l’autre pendant de la Révolution française qui est l’arrivée au pouvoir de la grande bourgeoisie. Auparavant, le roi, puisqu’il tenait son autorité de Dieu, était assez puissant pour soumettre tout puissant. Mais depuis 1789, l’autorité est l’Argent qui deviendra Capital quelques années ensuite. Les ouvriers qui étaient jusqu’alors organisés en corporations qui les protégeaient se voyaient soumis à la dure loi du Capital qui, en les atomisant, exigeait d’eux un travail pour un salaire à peine décent. Et l’aboutissement de cela est l’arrivée de ces anciens colonisés en France, car il est indéniable que l’immigré soit un excellent serviteur de l’ordre marchand. Il travaille à un coût réduit pour l’employeur ainsi que le soulignait Francis Bouygues et ne songe non pas à l’amélioration de la condition ouvrière mais bien à l’accumulation de biens. Voilà pourquoi l’immigration, en dépit des discours des politiques notamment de droite, ne peut cesser car le Capital en a un besoin incompressible et c’est pourquoi le pouvoir a légalisé l’immigration 7 massive. Qu’on me permette une remarque : en visitant la Guinée en 2013, j’y ai vu que beaucoup de ses habitants aisés étaient ceux qui avaient une situation ou des attaches avec la France (les autres sont dans l’appareil d’Etat qui est connu comme corrompu). Ils ont leur maison, de nombreuses voitures et ne manquent de rien, ce qui ne manque pas à la fois de rendre jaloux les locaux qui ne songent qu’à s’installer en France pour mener la grande vie, mais aussi et surtout à provoquer une hausse des prix au vu de l’afflux de monnaie soudain et si important. Certains croient que l’immigration est une chance pour ces pays : rien de plus faux. Car celui qui y demeure et qui n’a pas de famille en Occident subit une blessure morale et une double blessure économique par l’inflation provoquée par les étrangers et que le niveau de vie élevé en Occident provient de ce que nous extorquons aux pays en voie de développement, faisant que trouver sa subsistance pour ces locaux soit chaque jour plus difficile. On voit donc que nous ne sortons pas de ce cercle infernal et attirons malgré tout les habitants des pays pauvres en Occident, portant préjudice à l’ouvrier français ainsi qu’exposé précédemment. Or le Front National fait appel à la Banque, donc au Grand Capital, pour se présenter aux élections, comme tous les autres partis ; et ces puissances financières exigeront de ce parti la soumission à ses intérêts sous peine de lui refuser tout crédit, alors que c’est le Grand Capital qui est à l’origine des nombreux maux de la France et du Monde. On se demande donc quel peut être le but du Front National et si M. Asselineau n’aurait pas raison en le qualifiant de voie de garage. La focalisation sur l’Islam et non sur la véritable cause du problème qui est la Révolution et le Capital prouve que ce parti ne peut EN AUCUN CAS être la solution. D’ailleurs, Nick Griffin, du British National Party, explique l’occultation médiatique de son parti par le fait qu’il ait refusé de détourner la question bancaire sur les musulmans car pour lui, c’est bien la Banque le réel problème. Et les médias, tenus par les mêmes, ont préféré remplacer l’espace médiatique du BNP par l’English Defence League, ouvertement et presqu’exclusivement anti-Islam et qui est soutenu par des rabbins ultrasionistes. Devons-nous y voir un prélude à un conflit de civilisations en Europe ? Car les sionistes s’en retourneront en Israël et y seront en toute sécurité, eux. Et n’avons-nous pas remarqué que le grand gagnant de toute guerre étaient les Capitalistes ? Je doute que ces derniers soient massivement catholiques ou musulmans, d’ailleurs. Mais il faut encore que j'expose ma solution. Nous commencerions par éduquer le peuple en lui montrant que la Révolution n'a guère tourné à son avantage, chose que le FN ne fait absolument pas. Une fois acquis à cette idée, nous pourrons réécrire la Constitution en y soulignant la Suprématie de Dieu face à celle des Droits de l’Homme. Car dans le premier cas, le bien et le mal sont clairement définis ; dans l’autre, ils dépendent du regard que l’on y porte. Ainsi, nous pourrons bannir l’usure et établir un marché libre en plus d’assurer à chacun la liberté ABSOLUE d’avoir ou de ne pas avoir de religion. Quant à savoir si le dirigeant est un catholique ou un musulman, cela importe peu : il faut simplement que la Constitution soit respectée. Car ce qui importe, c’est que les catholiques et les musulmans s’unissent, non dans une volonté de syncrétisme (rappelons que les différences sont minimes), mais plutôt contre Satan, c’est-à-dire par l’établissement d’un FRONT DE LA FOI. Un retour à une monarchie pourrait être une bonne idée, même : ainsi l’Argent pourrait peut-être ne plus dicter sa loi. Nous pourrions envisager une France des anciennes provinces avec une véritable démocratie. La politique extérieure, l’armée, la justice, la police et l’éducation demeureraient dans le giron de l'Etat. Le reste serait décidé par les populations dans leurs provinces. D’un point de vue économique, il faudra établir un véritable partenariat juste, donc durable, entre France et anciennes colonies. Mais surtout, il faut que la population en France ne se déchire pas, ce qui ne pourra se réaliser que si ses diverses 8 composantes se montrent de bonne volonté. Ecrit dans un style concis en faisant figurer l’essentiel, cet ouvrage pourra donner une autre image de l’Islam qui pâtit tant du comportement regrettable de certains de ses adeptes que de traductions et interprétations malveillantes, fausses ou délirantes, car les médias promeuvent Zemmour qui nous assène que l’Islam réside essentiellement en l’égorgement tel que pratiqué par l’Etat islamique, comme si un juif était légitime pour expliquer ce qu’est l’Islam, eux qui ont voulu assassiner le Messie (§) ! C’est là un des objectifs de cet ouvrage, en plus de faire que, par la Volonté de Dieu, les non-musulmans puissent y trouver réponse à leurs interrogations ; car l’Islam est la meilleure organisation de la vie en société, et, par suite, solution aux problèmes économiques, sociétaux et civilisationnels, si seulement nous le savions ! S. D.G. Auch, France Mars 2015 9 § 1. – Qui suivre ? Apprenons donc ; apprenons à bien faire. Levons les yeux vers le ciel pour notre honneur ou pour l’amour de la vertu (…) De La Boétie Lorsqu’on pose cette question aux musulmans, on entendra probablement : « il faut suivre les oulémas car ils sont les héritiers des Prophètes en ce sens qu'eux seuls connaissent la Loi. » Si donc nous admettons cette réponse, quel serait le seuil minimal de connaissance de la Loi pour être désigné ouléma ? Certains diront qu’à cet effet, il est des centres d'études où la Loi est enseignée et que ce ne serait que par l’obtention d’un diplôme ou d’une autorisation émanant d’une autorité compétente que le titre sera octroyé. C'est donc admettre que le saint héritage des Prophètes puisse revenir aux tricheurs et aux chanceux puisque la triche est chose commune lors d’examens et qu’il se peut tout à fait que l’examen n’ait porté que sur les rares points du programme que le candidat maîtrisait. Mais encore, sur la considération de quels éléments est désignée l’autorité compétente ? Remarquons de plus que, très tôt dans l’histoire de la Oumma, apparurent les premières divergences. Ceux qu’on appelle sunnites reconnaissent quatre écoles de droit et ceux qui sont appelés chiites ont leurs sources particulières. Et encore parmi ces divisions schismatiques se trouvent des divergences. Car, nous dit Descartes, la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies et ne considérons pas les mêmes chosesI. Et je ne parle même pas de la faiblesse de l’intellect et que nous puissions admettre le sophisme sans quoi le métier d’avocat n’existerait pas. Ainsi, penser qu'un tel soit ouléma du fait de la reconnaissance du public en prétextant qu'il soit impossible que tant de gens se fourvoient est un argument nul. D'autres, moins intelligents, croiront le reconnaître selon son accoutrement, comme si le simple port d’une barbe, d’un qamis ou de fanfreluches serait un élément de conformité à la Vérité (*). N’avons-nous pas assez lu Tartuffe ? Ce ne peut donc être un ouléma que nous devons suivre car nous voyons qu’à chaque critère mis en avant, il y aura nécessairement une réserve. Mais, pour les croyants, il n’y a point de réserve à obéir et à se fier pleinement à Dieu (*). Dieu ne guide point les êtres iniques qui veulent éteindre la Lumière de Dieu par leurs calomnies, mais Dieu parachèvera Sa Lumière, dussent les infidèles en souffrir ! (61/8) Sans Lumière, comment voir la Vérité ? Et la Vérité est Lumière, en ce sens qu’elle dissipe les ténèbres du Faux. Et Vérité <al-Haqq> et Lumière <al-Nûr> sont tous deux des Noms ou Attributs de Dieu (*). Bref, Lumière et Vérité sont intimement liées. C’est donc la Lumière divine qu’il faudra pour reconnaître la Vérité. Elle est nécessairement présente en tout homme, musulman ou non, au moins en une certaine intensité. N’est-ce pas que nous sommes tous sensibles aux vérités les plus élémentaires ? Il n’y a pas de divergence entre les hommes lorsqu’on affirme que 2 + 2 = 4. Et sans cette Lumière un tant soit peu présente, aucun homme n’aurait pu reconnaître les Prophètes (‘’). Mais il se faut, par suite, que les Prophètes en soient déjà dépositaires. Ainsi, nous comprenons que le Prophète est l’homme bénéficiant d’une Lumière plus intense que celle de tout autre, ce qui fait de lui la I Descartes, Discours de la Méthode 10 plus belle manifestation divine. Voilà pourquoi nous les suivons. Mais cette grâce, accordée aux Prophètes, ne peut se retrouver chez les oulémas, sinon les oulémas ne pourraient dire que la stricte vérité et seraient de fait des Prophètes, chose que nous avons assez démontré comme étant fausse. Cette approche, que tout un chacun pourra admettre, restera difficile à accepter pour les oulémas sectaires et leurs suiveurs. Je veux parler de ceux qui scindent la Oumma et qui recommandent de ne se fier qu’aux oulémas de leur courant qui seuls détiendraient la Vérité. Par là ils contredisent le fait que les seuls humains préservés de l’erreur (autant que Dieu le voudra) sont les Prophètes du fait de la Lumière qui, en eux, est d'une intensité toute particulière. Cette démarche procède de la fainéantise mais aussi d’une certaine malhonnêteté parce qu’elle n’encourage point à la réflexion et à la spiritualité. N'est-il pas tellement plus simple d’accepter ou de refuser en bloc plutôt que de se montrer circonspect ? Comme si Dieu n’avait pas donné à chacun d’entre nous la capacité de réfléchir en plus d’une lumière ! C’est Dieu qui a créé pour vous l’ouïe, la vue et l’intelligence. Mais vous en êtes rarement reconnaissants ! (23/78) Toute la difficulté est donc de savoir comment être dans le Vrai, pour notre vie de tous les jours. La bonne attitude est que lorsque la Vérité est prononcée, cela importe peu de savoir qui l’a dite car c’est Dieu qui est prononcé et c’est ce que le musulman doit reconnaître et suivre. En effet, Dieu Se manifeste de plusieurs manières, et l’une de ces manières est l’expression de la Vérité. Et comme nous le disions, c’est précisément parce que Dieu a fait don à tous d’une certaine Lumière que nous devions la cultiver car, plus elle est intense, plus nous reconnaîtrons la Vérité et moins nous serons sensibles à l’erreur, à l'illusoire, au sophisme ou au mensonge. Quant au moyen pour ce faire, il est connu : Ô vous qui croyez ! Si vous craignez Dieu, Il vous accordera la faculté de discerner entre le Bien et le Mal, absoudra vos péchés et vous recevra en Sa grâce, car Il est le Détenteur de la grâce infinie ! (8/29) 11 § 2. – Y a-‐t-‐il trop de règles ? Corruptissima republica plurimae leges.II Tacite On peut expliquer ce sentiment de trois façons : Premièrement, les règlements séculiers ne portent que sur l’interdit et nous laissent le choix sur ce que nous devrions faire tant que cela demeure légal, sans considération aucune pour la morale alors que les règles divines nous indiquent ce qui est obligatoire, ce qui est recommandé et ce qui est déconseillé ou interdit. Il s’ensuit, du simple fait du nombre de domaines concernés, qu’il y ait plus de règlements en religions que dans le cadre séculier. Cependant, un certain nombre de ces règlements existe aussi en dehors de la religion sous forme implicite quand la religion les explicite. Puis avouons que nos cœurs soient noircis par notre amour de ce bas-monde et nos péchés. Car un cœur illuminé par Dieu (*) sait INTUITIVEMENT où se trouve la vérité dans toute chose parce que la Lumière divine l’éclaire et le guide, ainsi que nous le disions. Mais puisque nous manquons cruellement de cette Lumière, nous n’avons pas d’autre choix que de recourir à la raison et donc de produire davantage de règlements, même sur les choses les plus évidentes. En dernier lieu, plus il y a de règlements, et moins nous pouvons tous les connaître et donc les appliquer, car les raisonnements ne peuvent avoir de prise sur tout (c’est d’ailleurs l'une des raisons faisant que les savants se contredisent souvent). Se renforce donc l’idée selon laquelle il y a bien trop de lois. C’est Lui qui vous a élus, sans vous imposer aucune gêne dans votre religion (…). [22 : 78] Beaucoup ne comprennent pas qu'il y ait tant d'invocations et de manières codifiées de procéder pour tant de choses (manger, boire, sortir, un habit neuf, etc.) et y voient là une certaine gêne. Mais Dieu ne saurait mentir. Voilà pourquoi cette question ne pourrait venir à l’esprit de qui, du fait d’une grâce divine, a appréhendé la véritable sagesse derrière ces règlements du Coran et de la Sunna. Cette sagesse, la voici : l'Islam est la religion qui fait du tout un moyen de nous rapprocher de Dieu. C'est ce qu'a admirablement expliqué l'émir 'Abd al-Qâdir al-Jazâïrî (`) : « S'il n'y a pas d'amour en nous, appartiendrons-nous à une religion vraie ? Loin s'en faut ! Car l'amour est l'unique fondement. Et Dieu est le Dieu du Tout : il faut donc que nous aimions ce tout. » Ainsi, ce qui importe et qu'on retrouve dans un hadith bien connu, c'est l'intention. Lorsqu'on se rend au travail en espérant faire le Bien, lorsqu'on s'accouple avec son conjoint, lorsqu'on mange, boit, et même défèque, tout étrangement que cela puisse paraître, il y a toujours une certaine façon de se remémorer Dieu et, pour la plupart des faits, si Dieu est avant, pendant et après, alors nous avons fait de ces actions une adoration divine. C'est donc à tort que beaucoup voient en le dhikr une simple recollection de formules sacrées. Le dhikr est remémoration de Dieu soit en ce qu'Il est Créateur <al-Khaliq> soit en ce qu'Il est Vérité ou Réel <al-Haqq> et d'autres encore, car Il possède plusieurs Noms-Attributs. C’est pourquoi il faut que les oulémas accentuent leurs efforts afin d’éduquer les musulmans à accroître la lumière de leur foi par l’amour et la crainte de Dieu (*), par l’examen des penchants de l’âme ainsi que sa purification, par l’explication de l’esprit même du Coran et des Lois divines, etc. plutôt que de se cantonner à un « ceci est haram ; cela est halal ». Telle II Plus l’Etat est corrompu et plus il y a de lois. 12 doit être leur véritable fonction et c'est en cela seulement qu'ils sont héritiers des Prophètes (‘’) car : C’est ainsi que Nous vous avons envoyé un Prophète choisi parmi vous, qui vous récite Nos versets, vous purifie, vous apprend le Livre et la Sagesse et vous enseigne ce que vous ignoriez. (2/151) 13 § 3. – Du Destin et de l’Invocation Seigneur, je Te demande le bien que Tu veux, et dont Tu es la seule source. Rousseau L’invocation est très présente dans toute religion monothéiste. Par elle, on demande à Dieu (*) de rendre des évènements ultérieurs conformes à nos espérances. Mais tout bon croyant doit avoir foi en le Destin. Or, si tout est écrit, il est aussi écrit, par suite, que nous nous mettrions à invoquer Dieu, à Lui demander telle chose bien déterminée, et cela en un lieu et un moment bien déterminés. Et la suite de l’action ainsi que de notre vie doit aussi écrite. Ainsi, on ne peut obtenir plus que ce qui aura été prédéterminé. Au premier abord donc, l’invocation n’est qu’une cause seconde parmi les causes secondes. Il arriva à un saint, nous raconte al-Ghazâlî (`), d’éprouver la faim. Un ignorant vint à lui et lui dit que sa sainteté ne lui a pas été utile puisqu’il est en train de souffrir. A cela, le saint dit : « Il ne m’éprouve qu’afin que je L’invoque. » Comprenne qui pourra ! Mais allons plus loin et ayons le regard du musulman illuminé. En réalité, peu importe si notre demande porte sur un bon compagnon de vie, un bon revenu, une protection ou une aide : quand nous demandons, nous demandons à Dieu et il faut voir ici que toute invocation est essentiellement reconnaître Dieu comme étant Le Maître, que nous sommes absolument dépendants de Lui et qu’Il est Celui à Qui l’on doit se fier. Peu importe également que Dieu réponde selon nos souhaits ou non. Puisque s’Il est Celui à Qui l’on doit se fier, c’est parce que nous savons qu’Il ne fait que le Bien. Donc si la suite des évènements est conforme à la demande, c’est parce que le Bien y est. Et si cela n’est pas le cas, c’est parce que le Bien y est. Voilà pourquoi chaque invocation est NECESSAIREMENT exaucée car, bien que nous n’ayons pas eu ce que nous avons demandé littéralement, nous avons malgré tout le Bien et c’est ce que tout un chacun recherche réellement en invoquant. Ainsi, prise en elle-même, l’invocation est un des éléments entrant dans la chaîne causale des évènements globaux que nous appelons Destin mais surtout l’affirmation que le Seigneur est Celui en Qui doit résider notre confiance car le Bien Même. Lorsqu'on invoque, on reconnaît les Attributs du Divin, on reconnaît Sa Suprématie, par suite notre faiblesse, et c'est ce qui explique pourquoi, dans le Coran, est rattachée à l’adoration. Votre Seigneur a dit : «Implorez-Moi, Je vous exaucerai ! Mais ceux qui, par orgueil, refusent de M’adorer entreront tête basse en Enfer.» (40/60) 14 § 4. – Du Problème de la Liberté Une telle question ne saurait être élucidée par écrit. Sa réponse se transmet uniquement de bouche à oreille et de cœur à cœur. ‘Abd al-Qâdir al-Jazâïrî En formulant la question : « pourquoi sera-t-on punis pour des choses que Dieu a voulu ? » et d’autres encore qui se réfèrent à ce même problème de théodicéeIII, nous nous contredisons. En effet, peu importe la formulation de la question : nous trouverons toujours qu’elle contient l’affirmation selon laquelle Dieu (*) est Parfait, Bon et Juste et, simultanément, l’affirmation selon laquelle Dieu est imparfait, mauvais et injuste. Les polythéistes diront sans se gêner : «Si Dieu l’avait voulu, ni nous ni nos ancêtres ne Lui aurions associé aucune divinité, et nous n’aurions rien déclaré interdit.» C’est là l’excuse qu’invoquaient les négateurs qui les ont précédés et qui leur a valu d’encourir Notre colère. Demande-leur : «Avez-vous un argument solide à produire? En vérité, vous ne suivez que des conjectures et ne faites que mentir.» [6 : 148-149] C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi ceux qui posent cette question risquent « d’encourir Notre colère » : ils INSULTENT Dieu (*) en admettant comme possible le fait qu’Il puisse être injuste alors qu’on sait que cela ne correspond pas à Dieu. Mais ils ne L’insultent pas volontairement. C’est du fait de la faiblesse de l’intellect humain, qui se caractérise par SON AMOUR DE LA BINARITE, que nous en venons à nier un des Attributs divins. Le problème de la liberté provient de ce que nous voulons faire entrer Dieu dans des catégories qu’Il transcende : voilà pourquoi nous ne trouverons jamais de réponse convaincante. En effet, lorsque la contradiction se trouve au cœur même de la question posée, écrivait Bergson, est-il étonnant que la contradiction se retrouve dans les solutions qu’on en donne ? IV Il faut donc reconnaître la limitation de l’intellect humain et l’impossibilité d’aboutir à une réponse par le moyen de la raison. Cependant, des Pieux (`) la connaissent déjà par dévoilement car Dieu leur a accordé de Sa Lumière (*). Pour les autres, il faudra attendre le Jour Dernier, jour terrible durant lequel la Réalité (*) sera clairement exposée. Dis : «C’est à Dieu seul qu’appartient l’argument décisif. Et s’Il l’avait voulu, Il vous aurait tous dirigés dans la bonne voie.» (6/149) III Une théodicée (du grec Θεοũ δίκη, « justice de Dieu ») est une explication de l'apparente contradiction entre l'existence du mal et deux caractéristiques propres à Dieu : sa toute-‐puissance et sa bonté. IV Bergson, Essai sur les données immédiates de la conscience 15 § 5. – Du Sens de l’Épreuve Des hommes différents peuvent être affectés par un seul et même objet de manière différente, et un seul et même homme peut être affecté par un seul et même objet de manière différente à des moments différents. Spinoza Toutes les religions enseignent la patience et la constance dans les événements fâcheux de la vie. Plus particulièrement, chez les religions abrahamiques, on retrouvera la figure de Job (§) comme la personnification de la patience et du renoncement face au mal qui le touchait. Que pouvait-il faire de mieux contre le Décret divin ? Ce qui nous touche, c'est sa belle patience et que nous aimerions en être à son niveau de renoncement face au mal que nous savons inévitable. Et puis, il semble inconcevable de faire preuve de patience face à une chose qui nous plaise ! D’ailleurs, le dictionnaire suit le sens commun, car il n'est question d'épreuve que lors d'examens, de tests, qu'on sait être déplaisants. Et la plupart de la littérature religieuse s'appuie sur ce verset (on en trouvera des variantes chez les autres religions) : Tout bien qui t’atteint vient de Dieu, et tout mal qui t’atteint vient de toi-même. (4/79) Pris littéralement et isolément, ce verset fait admettre l'idée selon laquelle ce monde se doive d'être conforme à nos souhaits et que s'il ne l'est pas, c'est parce que nous sommes pécheurs. Ainsi, nous en venons à croire, même inconsciemment, que ce monde doive être le Paradis et que dans l'au-delà, nous ayons également le Paradis. Mais comment donc comprendre le sens de notre vie ici ? Alors ils s’écrieront : « Pouvons-nous bénéficier d’un délai?» Comment donc? Ne sont-ils plus si pressés de voir arriver Notre supplice? En admettant que Nous leur permettions de jouir de la vie terrestre quelques années encore, et qu’ensuite le châtiment qu’on leur avait annoncé viendrait les surprendre, à quoi leur aurait servi cette jouissance éphémère? (26/203-207) Il faut alors que l'épreuve ne réside pas seulement en une chose qui nous semble néfaste : au contraire, l'épreuve doit être tant néfaste que faste. De l'épreuve néfaste est attendue la patience, le dégoût du bas-monde et que nous comprenions que tout le Bonheur se trouve en Dieu Seul (*). Quant à l'épreuve faste, elle doit nous rappeler que tout le Bien provient de Dieu (*) Seul et qu’il faille se montrer reconnaissant. Mais avouons que l'épreuve faste n'a que peu d'effet sur les hommes : ils ne réagissent que s'ils souffrent, voilà pourquoi nous aurons toujours plus d'épreuves néfastes et qu’ils voient en cette expression un pléonasme. Ainsi, le verset 4:79 est généralement mal compris. Car si le mal était strictement lié à nos péchés, il faudrait que la situation des non-musulmans soit telle qu'ils souffrent et qu'en comparaison, celle des musulmans soit plus qu'enviable. Or l'expérience nous montre le contraire et il n'y a qu'à constater le nombre d'immigrés musulmans voulant s'installer en Occident pour mieux vivre. Le problème se situe donc sur la considération du mal. Nous oublions qu'il est une création, comme l'Humain. Or ce qui caractérise toute création, c'est qu'elle est illusion, en opposition à Dieu (*) Qui est le Réel <al-Haqq>. La Tradition islamique rapporte que le Mal a été créé un 16 mardi. Mais il n'a jamais été question de la « création du Bien », puisque Dieu (*) L'est déjà nécessairement. Le verset s'éclaire enfin : tout ce qui est bon provient immédiatement de Dieu, mais tout ce qui est perçu comme mal provient aussi de Dieu, car il ne peut être une chose qui ne provienne de Lui. Il faut dès lors comprendre « tout Mal qui t'atteint vient de toimême » comme le fait que le mal soit lié à notre regard, de la même façon que nous voyons comme différents les humains qui sont de couleurs, langues et traditions différentes, malgré qu'ils soient tous « issus les uns des autres » et que leur origine à tous est la même. Mais il y a ceux qui ne s'intéressent qu'à l'apparence externe et qui se risquent fortement à l'Enfer comme je le démontrerai plus loin et ceux qui parviennent, par Miséricorde divine, à dépasser l'illusion, or c'est ce qu'est précisément le mal, comme nos couleurs différentes, nos langues différentes, etc. Tout cela, en plus de tous les évènements, est épreuve. Comprenons que par tous les moyens, Dieu cherche à nous rapprocher de Lui. D’ailleurs, n’est-il pas dit que Dieu n’éprouve que ceux qu’Il aime ? Même la Torah de nos jours exprime la même idée. Comprenons enfin que, sous un certain rapport, DIEU AIME TOUS LES HOMMES. Ceux à qui Dieu a ouvert l'oeil de la compréhension le savent, et les voilà s'en retourner seulement à Dieu lors de toute épreuve : en effet, c’est en la Réalité (*) qu’est le Salut <al-Salâm> (*). Quant à ceux qui sont encore pris par l'illusion, ils imaginent que la patience est la résignation, comme si le mal qu’ils subissaient était inéluctable et existant par lui-même. Or si l’attitude de ces seconds était la bonne, jamais Job (§) ou Zacharie (§) ou Jonas (§) n'auraient invoqué leur Seigneur (*) Qui a mis fin à l'objet de leur souffrance ! Souviens-toi de Job quand il adressa à son Seigneur cette prière : «Le mal dont je suis atteint me fait souffrir. Mais Toi, Tu es le plus Miséricordieux de tous les miséricordieux !» Nous l’avons exaucé ; Nous l’avons délivré du mal dont il souffrait et Nous lui avons rendu sa famille doublement accrue, par un effet de Notre grâce, à titre d’exemple pour Nos serviteurs. Citons aussi Ismaël, Idrîs et Dhû-l-Kifl, qui avaient tous fait preuve d’endurance ; et que Nous avons fait entrer en Notre grâce, car ils étaient tous des hommes vertueux. Rappelle-toi Jonas, qui avait quitté son peuple dans un moment de colère, pensant que Nous n’allions pas l’éprouver. Puis il lança, du fond des ténèbres, l’appel que voici : «Il n’y a point de Dieu que Toi ! Que Ton Nom soit exalté ! J’ai été vraiment du nombre des injustes !» Nous l’avons exaucé et délivré de ses angoisses. Et c’est ainsi que Nous sauvons les croyants. Et Zacharie aussi avait adressé à son Seigneur cette prière : «Seigneur ! Ne me laisse pas sans descendance, bien que Tu sois le Meilleur des héritiers !» Nous l’exauçâmes également, lui donnâmes Jean pour fils en rendant à sa femme sa fécondité. Ce sont des gens qui s’empressaient de faire le bien, Nous invoquaient par amour et par crainte et faisaient preuve d’humilité devant Nous. (21/83-90) 17 § 6. – Seuls les musulmans iront au Paradis. Vous qui avez foi en Nos signes et qui êtes soumis, entrez au Paradis ! [43: 69-70] Musulman, dérivé d’Islam en arabe*, signifie âme pacifiée dans la soumission à la Volonté de Dieu. Cependant, dans l’imaginaire collectif, ce mot de musulman est strictement lié à l’apostolat de Muhammad (‘’). Or, en y regardant bien, nous voyons que le qualificatif de musulman correspond précisément à Adam, Noé, Jacob, Jérémie, Jonas, Job ; bref, tous les Envoyés (§). Et, de même que ces Envoyés furent nécessairement musulmans, de même que ceux qui les ont pleinement suivis le sont également. La seule différence entre un musulman de l’époque de Moïse (§) et un musulman de l’époque moderne est que le premier suit la Loi mosaïque quand le second suit la Loi muhammadienne. Ces Lois diffèrent sur quelques points PERIPHERIQUES et selon le Bon Vouloir de Dieu (*). Par exemple, Il a permis des choses qu’Il a interdites par la suite. L’historien ibn Kathîr expose que les enfants d’Adam se mariaient entre eux : chose qui fut rapidement proscrite une fois l’Humanité d’une certaine taille critique. En plus de l’islam de l’individu, l’autre condition évoquée par Dieu pour entrer au Paradis est la foi qui est définie ainsi : Le Prophète croit pleinement à ce que lui a révélé son Seigneur, ainsi que les fidèles. Tous ensemble croientV en Dieu, à Ses anges, à Ses Ecritures et à Ses messagers sans faire aucune distinction entre Ses prophètes. [2 : 285] N’entrera au Paradis seulement l’âme pacifiée dans la soumission à la Volonté de Dieu et qui, EN PLUS, croit en le Destin, aux Anges, aux Ecritures et à tout Envoyé du Seigneur, qu’il soit Adam, Elie, Josué, Salomon, Samuel etc. (§). En effet : Propose-leur comme exemple les habitants de cette cité, auxquels furent dépêchés des prophètes. Nous leur en envoyâmes d’abord deux, mais ils les traitèrent d’imposteurs. Nous les renforçâmes alors par un troisième. Et tous les trois leur dirent : «Nous sommes envoyés vers vous !» – «Vous n’êtes que des mortels comme nous, s’écrièrent les gens de la cité. Le Miséricordieux n’a rien révélé. Vous n’êtes que des menteurs !» – «Notre Seigneur, répliquèrent les prophètes, sait, Lui, que nous sommes envoyés vers vous. Et notre mission consiste uniquement à transmettre en toute clarté le Message.» – «Votre venue, reprirent les gens de la cité, nous fait augurer un mauvais présage ! Si vous ne cessez pas vos prêches, nous vous lapiderons et vous ferons subir un affreux supplice.» – «S’il y a mauvais présage, répondirent les prophètes, il est en vous-mêmes. Est-il possible qu’un simple rappel vous irrite à ce point? Vous êtes vraiment des gens portés à l’excès !» Sur ce, un homme accourut de l’autre bout de la ville et vint dire : «Ô mes concitoyens, écoutez ce que vous disent les prophètes ! Suivez ceux qui ne vous réclament aucun salaire et qui sont sur le droit chemin ! Pourquoi n’adorerais-je pas Celui qui m’a créé et vers qui votre retour est inéluctable? Dois-je prendre en dehors de Lui des divinités qui, si le Miséricordieux voulait me faire du mal, ne sauraient ni me soutenir ni assurer ma sauvegarde? Si jamais j’agissais ainsi, je serais dans un égarement manifeste. Certes, je crois en votre Seigneur, messagers, soyez-en témoins !» V En arabe, croire et foi ont la même racine et sont désignés par le même schème : alîf – mîm – nûn 18 Et lapidé, l’homme s’entendit appeler : «Entre au Paradis !», pendant que lui s’exclamait : «Ah, si mon peuple pouvait savoir que mon Seigneur m’a pardonné et qu’Il m’a mis au rang de ceux qu’Il a honorés !» [36 : 13-27] Et cet épisode se déroule bien avant l’apostolat de Muhammad (‘’) ce qui prouve que l’Islam n’est point une création muhammadienne mais seulement la Religion de tous les Prophètes (§) que Muhammad est venu revivifier en plus d’apporter quelques modifications à la Loi, chose en laquelle il ne diffère pas de Jésus (`) : Je viens aussi confirmer la Torah qui vous a été transmise avant moi, lever pour vous certains interdits et vous apporter un signe de votre Seigneur. [3 : 50] Il s’ensuit que le Judaïsme et le Christianisme ne sont en fait que des DISSIDENCES DE L’ISLAM car, bien que leur fond soit véridique puisqu’il reconnaît un Dieu unique, la revisitation de la Doctrine par l’homme a rejeté certains des Envoyés sans compter d’autres modifications dont l’origine n’est pas de Dieu. Et c’est ce qui explique que les musulmans de l’époque devinrent juifs ou chrétiens. Un juif est donc un individu qui croit en l’apostolat de tous les Envoyés avant Jésus et/ou qui admet une modification de la Loi non admise par le Seigneur (*). Un chrétien est donc un individu qui croit en l’apostolat de tous les Envoyés avant Muhammad et/ou qui admet une modification de la Loi non admise par le Seigneur. On peut donc estimer l’apparition du Judaïsme lors de l’exil à Babylone et de la rédaction du Talmud ; quant au Christianisme, ce doit être quelque temps après le départ de Jésus (§). C’est donc à tort que le sens commun imagine ces deux religions comme liées aux Prophètes (§) : mais il fallait que les juifs se croient encore suivre Moïse et les chrétiens Jésus, alors ils se réclamèrent fallacieusement de ces Saints Prophètes. Pour le prouver, il suffit de considérer l’usure, dont nous expliquerons le mal en le paragraphe 18 : comment le Dieu de Justice et de Bonté pourrait admettre que l’usure soit interdite envers le coreligionnaire mais pas envers le gentil ? Ce simple fait suffit, car le Christianisme admet la Torah présente où figure cette loi, alors que les Docteurs chrétiens l’interdirent généralement pour enfin l’autoriser au siècle dernier. Mais qui a suivi Moïse ou Jésus (§), qui étaient NECESSAIREMENT musulmans, n’admet aucune modification de la Loi sinon ce que Dieu aura voulu et croit tous les Envoyés, passés et à venir. Par suite, un musulman est un individu qui croit en l’apostolat de tous les Envoyés « sans faire aucune distinction » entre eux et qui obéit à la Loi émanant de DieuVI. Et lui seul peut espérer le Paradis. Certains pointeront l’injustice d’une telle règle, puisque de nombreuses personnes font le bien sans être musulmanes ou même croyantes. Mais Dieu nous a créés pour un but précis, ainsi qu’Il le dit : Je n’ai créé les djinns et les hommes que pour M’adorer. [51 : 56] Il serait donc ABERRANT de voir des gens niant Dieu (*), Qui est le Bien, habiter le Paradis. Rendre les hommages dus à Dieu est l’action la plus méritoire, puisque c’est pour cela que nous avons été créés. Toutefois, bien que le fait de soutenir son prochain soit une des actions 19 les plus plaisantes à Dieu, elle ne peut suffire puisqu’elle n’implique pas la reconnaissance explicite du Seigneur que nous avons dit être condition nécessaire à l’admissibilité au Paradis. Celui qui agit bien sans considérer le Seigneur, qu’il soit musulman ou non, n’est pas certain de voir son œuvre agréée, comme nous le développerons dans le paragraphe 16. Et voici comment sont considérées les actions de ceux qui nient Dieu mais qui agissent pourtant selon le bien : Quant aux œuvres des négateurs, elles sont semblables à un mirage que l’homme assoiffé prend pour de l’eau ; mais quand il y arrive, il s’aperçoit qu’il n’en est rien. Ce qu’il trouve, c’est Dieu qui lui donne ce à quoi il a droit, car Dieu est prompt dans Ses comptes. [24 : 39] *DEFINITION DE LA RELIGION DE DIEU La Religion de Dieu qui est l’Islam est composée de trois degrés ordonnés : 1. Le premier des degrés de l’Islam, c’est l’islâm et signifie soumission pacifiante à la Volonté de Dieu. La racine du mot est sa – lâm – mîm et se retrouve dans le mot musulman <mouslim> (soumis pacifié à la Volonté de Dieu), salam ‘alaykoum ou encore shalom alekhem (paix sur vous). Cette soumission est fondée sur cinq piliers : -‐ l’attestation que Dieu est Unique et la foi en l’Envoyé de Dieu du moment -‐ l’accomplissement des cinq prières quotidiennes -‐ le jeûne du mois de Ramadan -‐ le versement de l’Aumône pour qui pourra -‐ le pèlerinage à la Mecque pour qui pourra 2. Le deuxième est l’imân, c’est-à-dire la Foi. La racine du mot est alîf – mîm – noûn et se retrouve dans le mot croyant <mou`min>. La foi est définie par Dieu ainsi : -‐ croire en Dieu (en la Prédestination et au Jour Dernier) -‐ croire en l’existence des Anges -‐ croire en la véracité des Ecritures -‐ croire en la véracité de tout Envoyé 3. Le troisième et dernier degré de la Religion est l’ihsân, signifiant l’Excellence. La racine est ha – sa – noûn et nous la retrouvons dans le mot bienfaisant <mouhsinîn>, par exemple. Elle est le fait d’agir comme si nous voyions Dieu. 20 § 7. – Du Témoignage Ô croyants ! Lorsque vous contractez une dette à terme, consignez-la par écrit et qu’un rédacteur requis par vous en enregistre les clauses avec fidélité. Un scribe n’a pas le droit de se dérober à cette obligation, mais il doit s’en acquitter comme Dieu le lui a enseigné. Qu’il note donc ce que lui dicte le débiteur qui doit avoir présent à l’esprit la crainte du Seigneur et ne doit rien dissimuler de la dette. Mais si le débiteur est frappé d’incapacité morale ou physique, ou s’il est incapable de dicter lui-même, c’est à son représentant légal de stipuler honnêtement pour lui. À cet effet, choisissez deux témoins parmi vous de sexe masculin ou, à défaut, un homme et deux femmes parmi les personnes présentant les garanties requises d’honorabilité, en sorte que si l’une oublie un détail, l’autre sera là pour le lui rappeler. Les témoins requis ne doivent pas refuser leur témoignage. N’omettez pas de mettre par écrit tout acte de prêt, quel qu’en soit le montant, et d’en préciser l’échéance. Cette façon de procéder est plus équitable auprès de Dieu, car non seulement elle confère plus d’autorité au témoignage, mais aussi elle écarte de lui toute espèce de doute ; à moins qu’il s’agisse d’une simple opération commerciale à vue, que vous réglez sur-le-champ, et auquel cas vous pouvez vous dispenser de la consigner par écrit. À part ce cas précis, faites toujours appel à des témoins pour constater vos transactions, mais toute contrainte ou violence qui serait exercée sur le scribe ou le témoin constituerait un acte immoral de votre part. Craignez donc Dieu ! Et Il vous instruira, car Sa science n’a point de limite. [2 : 282] Nul ne niera que tant la femme que l’homme aient les mêmes raisons de mentir lors d'un procès, par exemple, ne serait-ce que pour ne pas être condamné. Mais ce qui explique qu’il faille deux femmes pour un homme, c’est que la femme, en plus de ses intérêts personnels, doive obéissance à son mariVII et qu'elle subit la force de coercition de ce dernier. En espérant qu’au moins l’une d’elles soit mariée à un véritable musulman, il est dit ensuite que « si l’une oublie, l’autre pourra lui rappeler ». C’est une manière subtile de nous faire comprendre non pas qu’une femme soit consubstantiellement stupide et sujette à l’oubli, mais qu’il s’agit plutôt de s’assurer de l’intégrité des témoignages et que, si l’une ne peut dire la vérité du fait de son mari, l’autre, a priori, pourra la dire, confondant ainsi le mari injuste. Ainsi, par cette règle, Dieu (*) ne cherche qu’à entraver le Faux. Ibn Bâz, quant à lui, écrivait ceci : (…) la déficience de la femme en raison est due à sa faible mémoire. C’est pour cette raison que son témoignage est renforcé par le témoignage d’une autre femme, afin d’assurer son exactitude. En effet, la femme peut oublier et par conséquent ajouter ou omettre des choses. Mais si il en était réellement ainsi, il faudrait que Dieu (*), Qui Se dit comme étant Juste, ne punisse point les femmes comme les hommes car, selon cet ouléma, elles n'auraient pas les mêmes capacités. Ainsi, soit Dieu est injuste (si nous validons l'opinion de ibn Bâz) soit, tout simplement, ibn Bâz a tort et, par suite, les thèses de ce paragraphe-ci ainsi que du premier se voient encore mieux confirmées. VII Un point à relativiser : une femme doit obéir à son mari tant que ce dernier ne contredise point la Loi. Ce n'est seulement lorsqu'il y a désaccord et que ce désaccord ne soit point déjà résolu par la Loi que le mari décidera. Mais tout véritable couple n'arrive que rarement sinon jamais à cette éventualité puisque la règle veut qu'il y ait entente (par suite, amour) dans le couple. A ce sujet, lire le paragraphe relatif au fait de battre sa femme. 21 § 8. – De l'Héritage En ce qui concerne vos enfants, Dieu vous prescrit d’attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles. [4 : 11] Dieu (*) Se dit à treize reprises dans le Coran comme étant Le Juste <al-`Adl>. La justice dans cette règle d’héritage se comprend dans un verset de la même sourate : Les hommes ont la charge et la direction des femmes en raison des avantages que Dieu leur a accordés sur elles, et en raison aussi des dépenses qu’ils effectuent pour assurer leur entretien. [4 : 34] Les femmes ne sont pas astreintes au travail : en Islam, le choix leur est donné. Mais l’homme est tenu de travailler pour entretenir son foyer. Et parce que ce sont les hommes qui ont l’obligation divine d’entretenir leur famille, Dieu (*) a voulu leur rendre la tâche plus aisée en leur attribuant davantage qu’aux femmes. L’homme a plus de devoirs que la femme et, parce que nul ne niera que davantage de devoirs implique un plus grand nombre de droits, nous comprenons que l’homme doive hériter davantage que la femme malgré l’envie toute naturelle qui nous pousse à l’égalité arithmétique ainsi que l’exposait PlatonVIII . Concluons donc qu’il ne s’agit point de rabaisser la femme mais seulement de faire que l’homme soit facilité dans l’accomplissement de son obligation. VIII Entre gens inégaux, l'égalité devient inégalité, si la proportion n'est pas gardée, et ce sont ces deux extrêmes de l'égalité et de l'inégalité qui remplissent les États de séditions. Rien n'est plus vrai, plus exact et plus juste que la vieille maxime qui dit que l'égalité engendre l'amitié. Mais quelle est l'égalité propre à produire cet effet, c'est ce qui n'est pas aisé à discerner et nous met dans l'embarras. Car il y a deux sortes d'égalité qui portent le même nom, mais qui, à beaucoup d'égards, sont à peu près contraires l'une à l'autre, l'une qui consiste dans la mesure, le poids et le nombre, que tout État et tout législateur peuvent faire passer dans la distribution des honneurs, en laissant au tirage au sort le soin de la régler ; pour l'autre, la plus vraie et la meilleure, il n'est pas aisé à tout le monde de la distinguer. C'est à Zeus que le discernement en appartient, mais le peu qui s'en trouve dans les États et chez les particuliers produit des biens de toute sorte. C'est elle qui accorde plus à celui qui est plus grand, moins à celui qui est plus petit, à l'un et à l'autre dans la mesure de sa nature. C'est elle aussi qui attribue de plus grands honneurs aux plus vertueux et de moindres à ceux qui sont dénués de vertu et d'éducation, rendant ainsi à l'un à l'autre ce qui lui revient proportionnellement à son mérite. (…) Cependant il n'est pas d'État qui ne doive, s'il ne veut pas s'exposer à des séditions en quelqu'une de ses parties, recourir aussi à des mesures qui ressemblent à l'égalité, car la douceur et la condescendance que l'on montre en cela sont des brèches pratiquées dans l'égalité exacte et parfaite, contrairement à la justice. C'est pourquoi, pour éviter la mauvaise humeur de la multitude, on est obligé de recourir à l'égalité du tirage au sort, en invoquant et priant les dieux et la bonne fortune de redresser le sort vers ce qui est le plus juste. C'est ainsi qu'on est obligé de faire usage des deux égalités ; mais il ne faut recourir que le moins possible à l'autre, celle qui a besoin d'être corrigée par la fortune. Platon, Les Lois, livre VI 22 § 9. – De la Pédophilie La période d’attente pour celles de vos femmes qui ont atteint l’âge de la ménopause sera de trois mois, pour plus de sûreté. Il en est de même pour celles qui n’ont pas encore atteint l’âge de la puberté. Quant à celles qui sont enceintes, la période de viduité prendra fin pour elles avec leur accouchement. Quiconque craint Dieu trouvera une grande facilité dans ce qu’il entreprend. [65 : 4] Parmi les versets préférés des détracteurs de l’Islam se trouve ce verset ci-dessus. Et puisque la pédophilie est un crime abominable, ils se confortent dans leur thèse selon laquelle les musulmans soutiennent des crimes abominables et qu’il est du bon sens moral de les combattre. Cependant, dit Dieu (*) : Vos femmes sont pour vous comme un champ de culture. Allez à vos champs comme vous l’entendez. [2 : 213] Si Dieu (*) utilise cette métaphore, c’est bien pour nous faire comprendre ceci : comment et même pourquoi planter notre graine en une terre dont on sait de manière certaine que, du fait de sa qualité présente, elle ne pourra produire ? Ne réfléchissons-nous donc point ? Car l’agriculteur ne cultive pas une terre infertile. Comment alors un homme irait à une femme qui n’est pas encore techniquement prête à enfanter parce qu’elle en n’a pas l’âge ? C’est pourquoi les oulémas clairvoyants en ont conclu que LE MARIAGE NE POUVAIT PAS se contracter avec une femme qui n’est pas pubère : précisément parce qu’avant, elle n’est pas femme mais enfant. Comment donc comprendre le verset puisqu’il est clairement mention de femmes qui « n’ont pas encore atteint l’âge de la puberté » ? Nous pensons qu'il faut considérer deux types de puberté : l’une physique et l’autre mentale. Lorsque la puberté physique se produit à l’âge normal, c’est-à-dire aux alentours de quinze ans, nous sommes alors normalement raisonnables et donc techniquement aptes à nous marier. Mais si cette puberté physique ne se produit pas à cet âge, il n’empêche que nous puissions être alertes : il est alors tout de même possible de nous marier, quand bien même nous ne serions pas encore fertiles car il existe un autre critère de puberté en Islam : Mettez à l’épreuve le degré de maturité des orphelins jusqu’à l’âge de la puberté ; et si vous constatez qu’ils ont acquis un bon jugement, remettez-leur leur héritage. [4 : 6] C’est-à-dire qu’on estime une personne apte à se marier soit parce qu’elle est physiquement pubère à l’âge normal soit parce qu’elle raisonne pleinement, notamment en gérant un budget de manière autonome et conforme à ses intérêts. Le verset est donc nécessairement relatif aux femmes qui sont mariées, qui n’ont pas encore eu leurs règles, mais qui sont pubères d’un point de vue de leur raison. Dieu (*) décide de tout et Il peut rendre fertile qui Il veut au moment auquel Il le voudra. Aussi, le principe de 23 précaution obligeant, qu'on la croie fermement stérile ou non, toute femme divorcée doit observer un délai de viduité, car : La connaissance de l’Heure du Jugement relève uniquement du Seigneur qui fait tomber la pluie salvatrice, et qui sait ce qu’il y a dans les matrices. [31 : 34] Relativement à 'Âïcha (`), il faut rappeler une règle essentielle en Islam qui est qu'on raisonne en utilisant simultanément le Coran, pris comme un tout, et la Sunna. Mais lorsqu’un hadith diffère radicalement du Coran, il n’y a alors que deux possibilités : 1° le hadith est faux car il ne peut être rapporté une chose du Prophète (‘’) qui puisse contrevenir à la Parole de Dieu de manière absolue 2° le hadith est mal interprété. Notre hypothèse est que le hadith concernant la Mère des Croyants ‘Âïcha (`) est mal interprété car il y a de nombreuses productions qui prouvent par d’autres moyens qu’elle n’était pas mariée à 6 ans de la manière dont on le comprend mais plutôt qu’elle se maria à 6 ans à partir d’un certain âge, de la même façon qu'un individu de notre époque se dira être né en 90 pour dire 1990 et qu'il sera unanimement compris comme ceci, sauf pour les littéralistes fainéants qui penseront que se dire être né en 90 signifie avoir bientôt deux millénaires d’âge. 24 § 10. – De la Musique Il s'élèvera de la terre vers le ciel. Ainsi éclairé, il pourra dès lors se consacrer tout entier aux Mystères d'Isis. Mozart Il faut commencer par dire qu'il n'y a pas (ou plus) consensus sur le sujet et que les tenants de l'autorisation sont toujours mieux acceptés, notamment du fait de la présence de musulmans en Occident. Leurs opposants voient ici la réalisation d'une prédiction prophétique selon laquelle un jour des oulémas autoriseront la musique et même la consommation d'alcool. Mais les deux camps s'accordent sur un point : la musique a des effets. Les premiers disent qu'elle a des effets positifs ainsi que la science expérimentale le démontre. Ils affirment également que la musique puisse être un moyen d'expression et notamment de propagation de la Religion car peu lisent mais beaucoup écoutent. Enfin, ils exposent que dans le Coran ne figure point d'interdiction claire sur le sujet et que la position dominante tendant à sa prohibition n'est pas justifiée. Quant aux seconds, ils n'ont pas d'autre argument que l'interprétation du Coran de quelques membres de la Oumma muhammadienne primitive, ainsi que certains hadiths. Selon eux, la musique a des effets pervers au point qu'elle ne pourrait cohabiter avec le Coran dans le cœur du musulman. Mais peut-être départagerions-nous enfin ces deux adversaires en ne considérant non point la conséquence (les effets de la musique) mais plutôt ce qu'est la musique fondamentalement. A ce sujet, le théoricien de la musique et compositeur français Adolphe Danhauser écrit dans sa Théorie de la Musique ce qui suit : « La musique est l'art des sons. Elle s'écrit et se lit aussi facilement qu'on lit et écrit les paroles que nous prononçons. Pour lire la musique et comprendre cette lecture, il faut connaître les signes au moyen desquels on l'écrit, et les lois qui les coordonnent. » Plus explicitement, Schopenhauer dira que la musique est tout simplement un langage universel. En effet, une musique triste sera reconnue par tous comme une musique triste. Et nul ne jouera la Traviata pour la mort d'un inconnu. En Islam, tous sont d'accord pour affirmer la licéité d'un certain type de tambour, car sa musique rythme le pas des soldats et instaure un certain climat d'ordre. Encore une fois, nous retrouvons que la musique a un effet. Ceci explique sûrement pourquoi Mozart, HaydnIX et d'autres maçons composaient des musiques pour le rite en loge. On comprend donc que ce n'est pas toute musique qui puisse y être jouée. Leur musique était nécessairement empreinte d'un certain symbolisme RECONNU par l'élite maçonne, faisant qu'elle a pu servir au rite. Il faut donc que la musique soit CAPABLE d'exprimer ce symbolisme et que, par suite, nous la qualifiions de langage, ainsi que le pensaient Danhauser et Schopenhauer. Et qu'est-ce que la Maçonnerie, sinon l'ennemie de la Religion ? L'Eglise, comme les autorités musulmanes, l'interdirent et la rendirent incompatible avec le Culte. Certains de ceux l'ayant analysée, tels Ploncard d'Assac, disent qu'elle regroupe les Laïcs d'Israël ; elle serait donc fille de la Synagogue, qu'on sait ennemie acharnée du Christianisme et, par suite, de l'Islam, puisque ces deux dernières voient Jésus (§) comme le Messie quand le Judaïsme l'insulte en s'interrogeant sur qui est son père. Comme élément à charge, constatons que les thèses maçonnes ne s'adressent qu'aux non-juifs. En effet, la Maçonnerie a détruit le Catholicisme en France, a défait le Califat en Turquie et a institué la Laïcité comme nouvelle religion d'Etat. Mais les juifs demeurent juifs et ne sont nullement attaqués. Voilà pourquoi les esprits IX Il écrivit une série de symphonies qu'on appelle « Symphonies parisiennes » pour la Loge Olympique, affiliée à la Maçonnerie. 25 pénétrants voient en la Laïcité, produit de la Maçonnerie, le prélude à la nouvelle religion mondiale qui est le Noachisme et qui consiste, grosso modo, à ce que le peuple juif soit l'intermédiaire entre Dieu et le reste de l'Humanité car eux seuls, par le sang en eux, en sont dignes. Comme si le Dieu de Justice et de Miséricorde choisirait Ses Saints Serviteurs non pas par leur bonté propre à chacun mais plutôt par le sang qui coule en eux ? Mais revenons-en au problème fondamental : la musique a des effets et il est des ennemis de la Religion qui l'utilisent dans une optique rituelle. Tout croyant ne devrait-il pas faire ici montre de prudence ? Ce ne doit pas être un hasard que l'hymne national français ait été la composition d'un maçon. Ce ne doit pas être un hasard non plus qu'un grand nombre de musulmans voulant s'affranchir de la musique du fait de la prééminence de l'avis l'interdisant en éprouvent une véritable souffrance, comme si elle provoquait un effet d'addiction, à la manière de nombreuses drogues (tabac, alcool et parfois même sucre). Et n'avons-nous pas remarqué que dans de nombreux lieux publics tels les magasins, on essaie de mettre le consommateur en état de consommer ? On y mettra des couleurs particulières, on emploiera une police de caractères particulière sur les panneaux et sur le packaging des articles et, aussi, une musique particulière. Il y a nécessairement là une utilité bien précise. Appliqués à la musique de maçons, ces éléments doivent nous pousser à la plus grande circonspection. Il se peut même qu'à chaque écoute de la Marseillaise, il est des éléments (idées, sentiments, etc.) qui soient implémentés en nous puisqu'ils font de leur musique un rite. Or comment aurions-nous su que la musique puisse être ainsi utilisée sans avoir eu connaissance de l'appartenance de ces musiciens à la Maçonnerie ET qu'ils aient composés des musiques pour le rite ? Car le langage de la musique est duel : considérée superficiellement, elle est aisément compréhensible pour la plupart et c'est ainsi que nous reconnaissons une musique gaie ou triste ; mais dans ses fondements, elle peut manifester un occultisme. C'est sûrement pourquoi al-Ghazâlî, qui est un partisan résolu d’une certaine musique mystique, pense que seuls les sages la reconnaissent. Certainement reconnaissait-il lui-même et au moins à demi-mot qu'elle peut être un moyen pour le Démon de nous tenir pour ceux qui ne sauraient distinguer musique saine de musique perverse. Certains rétorqueront que David (§) chantait et louait Dieu (*) avec sa voix. On dit même, parfois, qu'il aurait joué de la harpe. Mais David est un Prophète et nous ne savons pas ce qu'il jouait ni comment il le jouait. Ainsi, et principe de précaution prévalant, il vaut mieux pencher pour l'interdiction de la musique, non pas en nous appuyant sur les arguments des partisans de l’interdiction, mais plutôt parce que nous ne sommes point capables d'en déceler l'entière signification et qu'il faille nous préserver du Démon en ne lui laissant, autant que faire se peut, le moins de possibilités de nous atteindre et, par suite, de nous tenir. 26 § 11. – De la Polygamie Si vous craignez, en épousant des orphelines, de vous montrer injustes envers elles, sachez qu’il vous est permis d’épouser en dehors d’elles, parmi les femmes de votre choix, deux, trois ou quatre épouses . Mais si vous craignez encore de manquer d’équité à l’égard de ces épouses, n’en prenez alors qu’une seule, libre ou choisie parmi vos esclaves. [4: 3] Le verset comprend deux subordinations à chaque fois liées au problème de l’injustice. Si l’on craint d’être injuste envers une seule femme qui n’a personne pour la protéger, on peut en prendre une autre car la probabilité est forte que la nouvelle épouse aura une famille qui garantira ses droits que le mari n’osera contester ; et, sachant qu’il lui faille être équitable entre ses femmes, le mari devrait en venir à mieux traiter sa première épouse. Si toutefois on craint d’être toujours injuste envers elles en ne respectant pas l’équité que Dieu (*) impose, alors le verset est sans équivoque : prenez alors qu’une seule. A plusieurs reprises dans le Coran, Dieu rappelle que les hommes sont profondément injustes et ingratsX. Ces défauts se manifestent notamment par le fait qu’ils rejettent ce qui ne leur plaît pas dans le Livre. En effet, dit Dieu (*) : Admettriez-vous seulement une certaine partie du Livre et en rejetteriez-vous le reste ? Quel traitement devra être réservé à ceux qui agissent de la sorte, sinon l’ignominie dans ce monde et le châtiment le plus impitoyable dans l’autre? Dieu n’est pas inattentif à vos agissements. Ce sont ceux-là qui ont troqué la vie future contre la vie d’ici-bas. Aucun adoucissement ne sera apporté à leurs tourments et aucun secours ne leur sera accordé. [2 : 85-86] Et concernant la polygamie, le Coran est très clair : Vous ne parviendrez jamais à traiter toutes vos femmes sur le même pied d’égalité, quel que soit le soin que vous y apportiez. [4 : 129] Ainsi, on comprend que la polygamie doit être rare et que la norme, pour la masse des croyants, est la monogamie bien que beaucoup de polygames fassent fi de ce dernier verset. Il y a généralement deux motifs à la polygamie : le besoin de considération et le sexe. Certaines cultures considèrent l’homme comme viril et doté de moyens conséquents lorsqu’il a plusieurs femmes. Et le sexe est effectivement un besoin naturel. Mais lorsque la libido se fait trop importante, elle nous ramène à notre bestialité et, par le fait, nous coupe de Dieu. Ainsi, le fait qu’un homme ne se satisfasse pas d’une seule femme ne peut être raison suffisante à la polygamie car le mariage ne se ferait pas sur la recherche du divin (dont l’amour sain et saint dans le couple est un moyen), mais serait davantage orgueil ou recherche du sexe pour du sexe ; c’est-à-dire des passions. Or tout ce qui n’est pas fondé sur la recherche du divin est soit vain soit probablement préjudiciable au Jour Dernier car : X (…) l’homme est pétri d’injustice et d’ingratitude. 14/34 En vérité, l’homme est bien ingrat envers son Seigneur ! 100/6 27 «Ô David ! Nous faisons de toi un vicaire sur Terre. Juge entre les hommes en toute équité et garde-toi de suivre tes penchants, si tu veux rester dans la Voie du Seigneur, car ceux qui dévient de la Voie du Seigneur subiront de terribles châtiments pour avoir oublié le Jour du Jugement.» [38 : 26] Mais pourquoi ne pas avoir tout simplement prohibé la polygamie ? L’exemple donné par les Compagnons du Prophète (‘’) est riche en enseignements car ils épousaient des veuves et divorcées. Ils considéraient le mariage comme un véritable acte de charité et de piété en aidant la femme divorcée avec enfants. Car en effet, puisque les femmes ne sont pas astreintes au travail, en cas d’événement fâcheux, sa situation pourrait être problématique. Ces mariages se faisaient si fréquents qu'un jour, le Prophète (‘’) interrogea un individu (`) sur le fait qu'il ait marié une femme dans un tel cas et non pas une vierge qui, en ces temps de grande ferveur religieuse où certains songeaient même à se castrer selon des récits, étaient un peu mises de côté. Nul ne niera que nous sommes très loin de cet âge d'or de la Oumma muhammadienne. Il faut finir par la polyandrie. Elle ne peut être et ceci pour au moins deux raisons. Premièrement, la paternité ne serait pas toujours clairement établie. Or, le Code civil françaisXI -et on retrouve cet adage dans presque toute législation religieuse ou laïque- retient que l’enfant né dans le cadre du mariage a pour père présumé le mari de sa mère. Cette règle ne fonctionnerait donc plus. En second lieu, le dialogue est PRIMORDIAL mais il se peut qu’il faille se résoudre enfin : auquel cas, la femme devra obéissance au mari tant la demande de ce dernier ne contredise pas la Loi divine. Supposons donc que la femme veuille sortir. Le premier mari le lui interdit car il pressent un danger. Le second le lui permet car c’est à sa demande qu’elle sort. A qui donc obéir ? XI Article 312 du Code civil 28 § 12. – Créationnisme ou Evolutionnisme ? Un jour, ton Seigneur dit aux anges : ‘Je vais créer un être humain avec de l’argile extraite d’un limon fétide. Lorsque Je lui aurai donné sa forme et insufflé en lui de Mon esprit, vous vous jetterez devant lui et vous vous prosternerez !’ Tous les anges se prosternèrent ; seul Satan refusa de le faire. Dieu lui dit alors : ‘Pourquoi n’es-tu pas parmi ceux qui se prosternent ?’ Satan répondit : ‘Je n’ai pas à me prosterner devant un être que Tu as tiré d’une argile extraite d’un limon fétide.’ – ‘Hors d’ici !, ordonna le Seigneur. Tu es à jamais maudit ! Que la malédiction te poursuive jusqu’au Jugement dernier !’ – ‘Seigneur, dit Satan, puisque Tu m’as égaré, je m’emploierai à égarer les hommes, en embellissant, à leurs yeux, la vie sur Terre, excepté les fidèles que Tu auras élus.’ [15 : 28-40] Parmi les faiblesses de la doctrine évolutionniste appliquée à l’HumainXII se trouve le postulat selon lequel la nécessaire adaptation à l’environnement fait que certaines espèces doivent évoluer pour survivre quand les autres périssent. Une grande partie des scientifiques admettent que l’homme premier fut Africain et un grand nombre d’entre eux l’imaginent descendre de primates qui se trouvent également en masse sur ce continent. Mais si le postulat est exact, comment expliquer qu’il existe encore, et notamment en Afrique, des primates, si certains parmi eux ont évolué sans quoi ils n’auraient pas persisté dans l’existence ? Cette question toute simple n’a toujours pas eu de réponse. Et elle suffit à réfuter la doctrine évolutionniste appliquée à l'Humain. Mais cela ne signifie pas nécessairement qu’il n’y ait jamais eu d’évolutions, car nous nous contentons d’affirmer qu’en ce qui concerne l’Homme, il ne peut pas être la résultante d’une lignée, qu’il est immédiatement créé par Dieu (*) malgré sa ressemblance avec d'autres êtres. Les croyants verront là la Signature divine car Dieu est le Créateur du Tout. Les partisans de l'évolutionnisme utiliseront ce fait indéniable pour établir une filiation entre les espèces différentes mais surtout pour nier Dieu, comme si Dieu ne pouvait créer qu'immédiatement et que toute création médiate soit preuve qu'Il n'existerait pas. Souviens-toi aussi de David et de Salomon quand ils ont eu à rendre un jugement au sujet d’un champ cultivé que des ovins avaient saccagé de nuit. Nous avons été Témoin de leur jugement, et avons inspiré à Salomon la bonne solution du litige, car à tous deux Nous avions donné la sagesse et le savoir ; de même que Nous avons assujetti les montagnes et les oiseaux à chanter avec David Nos louanges. Et c’est Nous qui en sommes l’Auteur. (21/78-79) Pourtant, il est tout à fait possible que Dieu fit en sorte que certaines espèces animales aient évolué, car chaque jour voit l’Action divine se manifesterXIII. Cela ne contredit en rien la Parole divine. Ainsi, ce serait là une épreuve divine, afin de distinguer ceux qui croient réellement en Dieu et en Sa Parole de ceux qui auront foi l’Ecole franc-maçonne dont le XII A ce propos, consulter le chapitre afférent de l’Origine des espèces. XIII Tous ceux qui sont dans les Cieux et la Terre implorent Son secours, pendant que Lui Se manifeste chaque jour dans la réalisation d’une oeuvre nouvelle. [55 : 29] 29 maître est SatanXIV, et qui a l'objectif de nous éloigner du Seigneur. Alors il propose des théories qu’on extrapole exagérément afin de Le nier. La meilleure option est donc de demeurer circonspects, et de ne pas rejeter entièrement l’évolutionnisme, au risque de nous discréditer, mais en demeurant fidèles en Dieu Qui nous dit nous (les humains) avoir créé immédiatement d’argile. Car c’est ce qui importe vraiment. XIV « Nous savons, nous (francs-‐maçons), que pour poursuivre l’idéal républicain qui nous est si cher, il nous faut former les jeunes intelligences. Les cléricaux comprennent très bien que le jour où l’école sera républicaine, c’en sera fait de leur règne. C’est sur ce terrain seul que se livre la lutte. » tiré de La fausse éducation nationale : L’emprise judéo-‐ maçonnique sur l’Ecole française, écrit par J. Bertrand et C. Wacogne, Centre d’Action et de Documentation, édition 2010. Il convient de lire cet ouvrage afin de mieux comprendre la dérive de l’Ecole notamment avec l’introduction de la théorie du genre. 30 § 13. – Pourquoi le voile ? La France est catholique parce que la femme est catholique. Et la femme est catholique parce qu’elle n’est pas libre. G. Darien L'habit ne répond pas seulement à un besoin primaire : il est porteur d'un message qu'on adresse à l'autre. Les politiques seront rarement vus en T-shirt, et on se souvient de la canicule de 2003 durant laquelle le ministre de la Santé Jean-François Mattei apparut vêtu d'un polo décontracté à la télévision alors que de nombreux Français ont perdu la vie ou souffrirent de la chaleur du fait notamment de sa gestion calamiteuse. Lui-même le reconnut : « (…) je reste donc en polo : troisième bêtise. A l'antenne, je suis rassurant et à côté de la plaque ». Les journalistes Chapuis et Goosz enfoncent le clou en estimant que cette interview est « l'une des plus grosses erreurs dans les annales de la communication politique ». Le voile, par suite, doit avoir sa signification. Tout d'abord, seules les femmes le portent car en effet, le corps de la femme est désir objectivé. Ceci se démontre aisément par le matraquage publicitaire que nous subissons, puisque la plupart des affiches montrent un produit quelconque (café, voiture, chocolat, déodorant, …) AVEC UNE FEMME. Mettre un homme rend le produit moins attrayant, ou en tout cas moins désirable que lorsqu'il s'agit d'une femme, quand bien même le produit ne s'adresserait qu'aux femmes. On peut encore le démontrer par le choix du conjoint. Certes, et pour les deux sexes, il faut généralement qu'il y ait une certaine attirance. Mais lorsqu'un homme recherche une femme, il s'intéressera d'abord à sa beauté, alors que la femme recherche un homme droit, qui puisse lui apporter une sécurité et qui ait un projet d'avenir (nous ferons volontairement fi des sociétés ultra-minoritaires de matriarcat, par exemple). Voilà pourquoi les Barclay seront toujours plus nombreux que les hommes à cougars et que la chirurgie esthétique soit d'abord l'affaire de femmes, tout comme le shopping. Ceci car, en plus d'être désir objectivé, la femme a l'intuition — probablement inconsciente — de ce fait. Alors elle se rajeunit, maintient l'illusion ou la vacuité de son apparence, s'embellit, car elle sait que c'est à cela qu'on la juge en premier lieu et non par ce que contient son âme. Le fait que les rayons vêtements et chaussures des hommes soit toujours repoussé au loin et moins étendu en superficie dans les magasins mixtes est également un indicateur. Le voile sert donc à rappeler que la femme n'est pas une chose : elle est un être humain qui doit être considéré pour ses qualités spirituelles et intellectuelles plutôt que sur sa plastique. Il est d'ailleurs très probable que certaines femmes se convertissant à l'Islam fassent montre d'une compréhension supérieure et qu'elles se voilent par rejet de cette société de consommation où elles sont vues comme des objets de désir, soumises à des codes non pas édictés par le Dieu (*) en Lequel elles croient et voient le Bien mais par des créateurs de mode dont les plus connus sont massivement masculins (Christian Dior, Yves Saint-Laurent, Karl Lagerfeld, Calvin Klein, Hubert de Givenchy, Daniel Hechter, Jean Paul Gaultier, Paco Rabanne, Giorgio Armani, Kenzo Takada, Domenico Dolce & Stefano Gabanna, Pierre Cardin, etc.). Comment donc voir en le voile une soumission à l'homme ? Les tenants de cet argument sont ceux qui méprisent véritablement la femme quand bien même ils diraient prôner l'égalité entre hommes et femmes. Ils refusent que la femme puisse décider d'ellemême à qui dévoiler ses atours et par là ils reconnaissent et même APPUIENT ce par quoi nous avons commencé cette réflexion, à savoir que, ainsi que Weininger l'exposait, le corps féminin soit purement sexuel ; leur souhait est qu'elle demeure consommatrice et séductrice, ainsi que le dieu Croissance l'exige. Car le voile ne sert clairement pas à la rendre attrayante ; il n'est pas non plus question d'accorder ses vêtements selon l'humeur, le contexte, la saison : il ne lui en faut qu'une petite dizaine et voilà sa garde-robe complète. Ces ennemis du voile ont bien compris que le voile contient en lui-même le rejet de la société de consommation et 31 même l'émancipation des femmes et c'est ce qu'ils n'acceptent pas, tant que cette émancipation ne va pas dans leur sens, c'est-à-dire en termes de divorces civils, d’avortements, de soumission au Capital (elles n’ont plus le choix entre travailler et demeurer femme au foyer), de la vulgarité à afficher son corps avant son intelligence, etc. Cependant, on pourra à juste titre rétorquer que dans une société organisée autrement que par le Capital, il n'y ait alors plus besoin de se voiler. Or ce serait faire fi de la nature humaine qui est, selon nous, la raison principale de l'existence du voile. Alors on souhaitera la changer, comme par l'introduction de la théorie du genre à l'école, qui consiste notamment à faire admettre aux enfants que le biologique puisse être allégrement dépassé, et rend envisageable à souhait une interversion des sexes ainsi que des structures mentales liées. Mais le réel revient toujours à la charge, et une femme recherchera toujours un homme, un vrai, plutôt qu'un laquais dont elle se lassera rapidement. De même, la plupart des hommes s'éloignera d'une femme hommasse. Ces folies ne peuvent que conduire à une réduction claire de la natalité, et c'est peut-être un objectif de l'élite au pouvoir. Malthus ne parlait-il déjà pas de réguler la population ouvrière par le salaire XV ? Et ne voyons-nous pas que le SMIC relève immédiatement de l'Etat ? D'ailleurs, cette volonté de changer l'homme par l'homme a été traitée par Spinoza en son Traité Politique où il cherche à apporter enfin une solution au problème qui est de savoir quel Etat est le meilleur. « Les philosophes conçoivent les affections qui se livrent bataille en nous, comme des vices dans lesquels les hommes tombent par leur faute, c'est pourquoi ils ont accoutumé de les tourner en dérision, de les déplorer, de les réprimander, ou, quand ils veulent paraître plus moraux, de les détester. Ils croient ainsi agir divinement et s'élever au faîte de la sagesse, prodiguant toute sorte de louanges à une nature humaine qui n'existe nulle part, et flétrissant par leurs discours celle qui existe réellement. Ils conçoivent les hommes en effet, non tels qu'ils sont, mais tels qu'eux-mêmes voudraient qu'ils fussent (…). » On le comprend, il reproche aux théoriciens politiques de ne considérer que la nature de l'humain telle qu'ils voudraient qu'elle fusse, c'est-à-dire régie par la Raison, mais qui ne se retrouve presque jamais, ce qui explique qu'ils n'apportent rien qui soit utile. Spinoza propose donc de prendre l'humain tel qu'il est, donc fonction de la passion ; et la suite de son Traité expose les divers organisations et fonctionnements de l'Etat aptes à tirer de l'humain le meilleur compte tenu de ce qu'il est. Mais dix siècles avant celui qu'on nomme Prince des Philosophes, la Religion nous apportait déjà une réponse concrète. Car en Islam, il est dit que généralement, quatre critères motivent le choix du conjoint, à savoir la beauté, la richesse, la noblesse et la piété. Et le Prophète (‘’) de préciser : « choisis selon la piété, puissent tes mains se couvrir de poussière sinon ! » Les motifs sont bien connus et même ancrés dans la nature humaine ; il n'est pas question de nier ce fait évident mais de faire que ces motifs soient placés tout à fait derrière ce que le bon musulman doit considérer en premier lieu et qui doit être sa passion première, à savoir LA RELATION AVEC DIEU (*), donc la piété du conjoint. Remarquons que malgré cette Loi, nous ne retrouvons pas son application absolument dans la Oumma, alors que ses membres croient en l'existence de l'Enfer et du Paradis mais surtout, du fait de leur Islam, ils doivent avoir la passion de Dieu plus forte que toute autre passion. Hélas, certains oulémas salafis, plus littéraires que spirituels, voient en ces motifs une équivalence, comme si la passion de Dieu pouvait être mise au même plan qu'une beauté évanescenteXVI ! XV « Les salaires réels sont le principal régulateur de la population et sa plus juste limite. », Essais sur le principe de population XVI Dit ibn 'Othaymine : « la meilleure femme à épouser est celle chez qui ces deux éléments sont réunis : la beauté physique et la beauté morale. La beauté physique réside dans la perfection de la forme car lorsque la femme est dotée d'une beauté attrayante et d'un 32 Nous le voyons, même chez ceux qui doivent avoir la passion de Dieu comme supérieure à toute autre, la basse nature humaine prend trop souvent le pas sur sa haute nature, celle liée au Seigneur (*). Et ce n'est qu'entre ces deux bornes que vogue l'Humain. Comment donc espérer un changement ? Précisons qu'il s'agit là de la simple compréhension sur le voile d'un homme né en Occident et non pas d'une fatwa prescrivant son port généralisé. En effet, le Coran expose clairement que TANT les hommes et les femmes doivent préserver leurs regards : d’où il sort qu’il n’y ait pas lieu de forcer une femme à se voiler ; que cela la regarde ; et que, si elle ne le porte pas, ce ne peut être une justification pour se rincer l'oeil, ou la rendre responsable du viol, ou autre ineptie encore. Ainsi, celles qui le veulent se dévoileront et celles qui le veulent se voileront car Dieu n'a fait que établir une législation et, comme pour toute législation, il faut des gens qui obéissent et que d'autres n'obéissent pas — mais tous répondront de leurs actes. Le voile n'a que la fonction de protéger la femme du fait de la nature consubstantielle de l'humain, qui fut créé presséXVII et au goût perversXVIII . Le comprendrons-nous enfin ? Invite les croyants à baisser pudiquement une partie de leurs regards et à se préserver de toute souillure charnelle. Cela contribuera à les rendre plus purs, car Dieu est si bien Informé de tous leurs actes. Invite également les croyantes à baisser pudiquement une partie de leurs regards, à préserver leur vertu, à ne faire paraître de leurs charmes que ceux qui ne peuvent être cachés (…) (Cor. 24:30-31) discours suave, les yeux aiment la regarder et les oreilles l'écouter. Par conséquent, le cœur s'abandonne à son amour, l'esprit s'abandonne à son charme, l'âme trouve la paix en sa présence et elle illustre ainsi la Parole d'Allah (*) : 'Et parmi Ses signes, Il a créé de vous et pour vous des épouses pour que vous vivez en tranquillité avec elles et Il a mis entre vous de l'affection et de la bonté. Il y a en cela des preuves pour des gens qui réfléchissent.' » Autrement dit, lorsqu'elle se fait vieille, nous sommes fichus et nous devrions divorcer, même. XVII Coran 17 : 11 XVIII Les hommes sont irrésistiblement attirés, dans leurs passions trompeuses, par les femmes, les enfants, les amoncellements d’or et d’argent, les chevaux de race, les troupeaux et les champs. C’est là une jouissance éphémère de la vie d’ici-‐bas ; mais c’est auprès de Dieu que se trouve le meilleur séjour. (Cor. 3 : 14) 33 § 14. – Qu'est-‐ce que bien agir ? La bonne action et la mauvaise action ne sont pas pareilles. Rends le bien pour le mal, et tu verras ton ennemi se muer en fervent allié ! Mais une telle grandeur d’âme est seulement le privilège de ceux qui savent faire preuve de patience et de ceux qui sont touchés par une grâce peu commune. Et si le démon t’incite à agir autrement, cherche aussitôt refuge auprès de Dieu, car Il entend tout et sait tout. [41 : 34-36] Ce verset nous enjoint à toujours nous comporter de la meilleure manière qui soit envers celui qui nous aura porté préjudice. Dieu précise que ce comportement procède d’une grâce émanant de Lui et qui n’est pas commune. C’est donc sur cette grâce que nous devons nous interroger afin de comprendre et d’imiter ces saints choisis par le Miséricordieux. Cette grâce est formulée chez les Hindous par : « tat tvam asi »XIX et qu’on retrouve dans le commandement suivant du Nouveau Testament : « aime ton prochain comme toi-même »XX. Ceci, parce qu’on agit envers soi-même de la manière qui semble la plus conforme à nos intérêts sans qu’il y ait besoin de justification particulière. Et cet adage se retrouve dans toute religionXXI, partout sur Terre. Et si ton Seigneur l’avait voulu, Il n’aurait fait des hommes qu’une seule communauté. Or, ils ne cessent de se dresser les uns contre les autres, à l’exception de ceux auxquels ton Seigneur a accordé Sa miséricorde. Et c’est bien pour être si différents qu’Il les a créés. Ainsi se trouve accomplie cette parole de ton Seigneur quand Il a dit : ‘En vérité, Je remplirai la Géhenne à la fois de djinns et d’hommes, tous réunis !’ [11 : 118-119] Dans ce verset, Dieu (*) nous rappelle qu’Il nous a créés afin que nous soyons différents. En effet, n’a-t-Il pas créé d’un seul homme dont Il tira son épouseXXII une descendance de différentes couleursXXIII ? Ne nous a-t-Il point réparti en différents peuples aux différentes languesXXIV et aux différentes coutumesXXV ? N’a-t-Il favorisé certains sur d’autresXXVI ? XIX « Tu es cela ». XX apparaît 8 fois dans la Bible, notamment à Marc 12 :31 XXI Religare : « ce qui lie les hommes » XXII Ô hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-‐ci son épouse, fit naître de ce couple tant d’êtres humains, hommes et femmes ! [4 : 1] XXIII Ne vois-‐tu pas que Dieu fait tomber du ciel une eau par laquelle Nous faisons sortir du sol des plantes qui donnent des fruits de couleurs différentes ? Et dans les montagnes aussi, il y a des stries de diverses couleurs, blanches et rouges aux tons variés, ainsi que des roches d’un noir foncé. Sont également de couleurs différentes les hommes, les animaux et les bestiaux. Et c’est ainsi que, de tous les serviteurs de Dieu, seuls les savants Le craignent véritablement. [35 : 27] XXIV Et parmi Ses signes, il y a aussi la création des Cieux et de la Terre, la diversité de vos langues et de vos couleurs. [30 : 22] XXV A chaque communauté, Nous avons assigné un rite sacrificiel [22 : 34] 34 Tout cela est vrai. MAIS tout homme qui considérera en priorité son propre intérêt, sa couleur, sa langue, son ethnie et ses caractéristiques particulières - en un mot, tout ce qui de manière sensible le rend différent de l’autre -, alors cet homme-là se risque fortement à l’Enfer précisément parce que l’apparence n’est qu’épreuve de la part de Dieu (*) afin de distinguer l’aveugle du clairvoyantXXVII qui, en dépit des différences sensibles, voit en autrui lui-même. Et c’est le clairvoyant qui réussira l’épreuve et qui appartient à la catégorie des saints ; quant à ceux dont le cœur est aveuglé, ils seront davantage poussés à la méchanceté. C’est la raison pour laquelle Dieu (*) a exposé le lien de cause à effet entre différenciation et entrée en Enfer. Nous comprenons que de telles personnes ne peuvent être dits véritables croyants. Nous comprenons encore que c’est UNE OBLIGATION en Islam que de voir en son prochain soimême, parce que sans cela, nous nous rapprochons de la nature du méchant et dont la meilleure conceptualisation fut réalisée par Schopenhauer en ces termes : PREMIEREMENT, dans un tel homme s’exprime une volonté de vivre extrêmement véhémente, dépassant de loin l’affirmation de son propre corps ; DEUXIEMEMENT, sa connaissance, entièrement soumise au principe de raison et captive du principium individuationisXXVIII , est solidement fixée sur la différence totale, posée par ce dernier principe, entre sa propre personne et toutes les autres, raison pour laquelle il ne cherche que son propre bien-être, parfaitement indifférent au bien-être des autres dont la nature lui est bien plutôt complètement étrangère, ces autres qui sont séparés du sien par un grand gouffre, et qui, en vérité, ne sont pour lui que des masques, sans aucune réalité. Le Monde comme Volonté et Représentation, § 65, éditions Gallimard, 2009 Il s'ensuit de là que l'esclavage ne peut être permis. Certes, la Loi légifère dessus mais cela ne peut suffire à la voir comme absolument permise, car on retrouvera de même dans le corpus législatif islamique des règlements sur la façon de faire la guerre, alors que l'assassinat est normalement prohibé. Mais si nous considérons totalement la Loi, nous voyons qu'elle oblige les propriétaires d'esclaves à nourrir et à habiller leurs domestiques de la même façon qu'eux mangent et sont vêtus. Les esprits pénétrants comprendront que la Loi leur dit de les libérer puisque nourrir et vêtir autrui comme nous nous indique que cet autrui est comme nousmêmes. Voilà pourquoi la malédiction du Prophète (‘’) est sur ceux qui ont mis en esclavage autrui. Et l’histoire de la prostituéeXXIX qui abreuva un chien illustrera notre propos : elle fit un XXVI Dieu a favorisé certains d’entre vous plus que d’autres, dans la répartition de Ses dons. [16 : 71] XXVII En vérité, ce ne sont pas les yeux qui se trouvent atteints de cécité, mais ce sont les cœurs qui battent dans les poitrines qui s’aveuglent. [22 : 46] XXVIII « J’appellerai le temps et l’espace principium individuationis (…). Car le temps et l’espace seuls sont ce par quoi une seule et même chose d’après son essence et son concept apparaît cependant différente, en tant que pluralité, dans une juxtaposition spatiale ou une succession temporelle (…) » Le Monde comme Volonté et Représentation, § 23, p.266, éditions Gallimard, 2009 En d’autres termes, bien que nous répondions tous au même concept d’ « homme », nous différons de manière sensible du simple fait du temps et de l’espace. XXIX « Allah a pardonné à une prostituée qui, en passant près d’un puits, vit un chien haletant tourner autour, peu s’en fallait qu’il ne meure de soif. Elle ôta alors sa chaussure, la fit 35 acte de PURE BONTE en considérant ce chien comme elle-même, ce qui explique que Dieu (*) la prit en Sa Grâce et l’admit au Paradis. Ainsi, le Coran émettait une législation concernant les sociétés où les esclaves étaient les agents de production mais préparait leur libération qui valait, pour les maîtres, absolution de leurs péchés de la même façon que cette prostituée. Il ne peut être que des aveugles qui puissent persister dans l'esclavage malgré les siècles. Il faut également parler ici des châtiments prescrits en Islam qu’on décrit usuellement comme cruels. En examinant les causes de ces châtiments en eux-mêmes, comme le vol, l’adultère ou la fornication, nous remarquons que tous ces péchés résultent d’une méchanceté et d’un certain reniement de l’autre. Et c’est ce qui explique la dureté des châtiments prescrits, précisément pour réguler les passions des hommes. Ces châtiments servent à faire en sorte que celui qui a oublié que son prochain est soi-même ne récidive jamais. Et si on fait en sorte que les châtiments soient exécutés en publicXXX, c’est pour qu’autrui ne l’oublie pas non plus. Car le véritable crime n’est pas tant l’adultère ou le vol : c’est bien plutôt qu’ils procèdent de l’une des deux composantes de la méchanceté et que la punition de cette méchanceté est rendue avec autant sinon davantage de violence. Nous comprenons donc que L’UNIQUE DESSEIN DE XXXI CES LOIS est de canaliser les tendances égoïstes de l’âme afin de préserver le corps social : C’est ainsi que Nous avons révélé ce Coran en langue arabe, en y multipliant les menaces, afin de susciter chez les hommes la crainte de Dieu ou de les pousser à en méditer le sens. [20 : 113] attacher à son foulard et la remplit d’eau afin de l’abreuver. Par ce geste, Allah lui pardonna » XXX Administrez à la femme et à l’homme coupables de fornication cent coups de fouet chacun. (…) Ce châtiment devra être exécuté en présence d’un groupe de croyants. [24 : 2] XXXI Je ne cherche pas à m’innocenter moi-‐même, car c’est le propre de la nature humaine à pousser au mal, à moins qu’on ne soit touché par la grâce de Dieu, car Il est Clément et Miséricordieux. [12 : 53] 36 § 15. – Battre sa femme En revanche, les épouses vertueuses demeurent toujours fidèles à leurs maris pendant leur absence et préservent leur honneur, conformément à l’ordre que Dieu a prescrit. Pour celles qui se montrent insubordonnées, commencez par les exhorter, puis ignorez-les dans votre lit conjugal et, si c’est nécessaire, corrigez-les. Mais dès qu’elles redeviennent raisonnables, ne leur cherchez plus querelle. Dieu est le Maître Souverain. [2 : 282] A première vue, le verset est clair : la femme est susceptible de se faire battre en cas de désobéissance vis-à-vis de son mari, et ceci sans restriction aucune. Or, les versets du Coran, comme nous le disionsXXXII, ne doivent jamais être analysés pris isolément, mais comme un tout. Il convient toujours de lier ces versets à tout ce qui lui est relatif, en plus de vérifier l’ordre de révélation et si abrogation il n’y a pas eu. Ceci étant rappelé, un verset précise un fait souvent mis de côté : Il y a, à coup sûr, un enseignement dans l’histoire des Prophètes pour les hommes doués d’intelligence. Ce Livre n’est point un récit inventé de toutes pièces, mais il est une confirmation des Ecritures antérieures, un exposé détaillé de toute chose, une bonne direction et une grâce pour ceux qui croient en leur Seigneur. [12 : 111] Nous devons donc également nous inspirer des histoires des Prophètes car leur vie est un enseignement. Par exemple, l’histoire de Joseph (§) est un hymne à la patience et à la remise confiante en Dieu (*) ; le récit de Zacharie (§) nous rappelle la miséricorde divine toujours proche du serviteur. La seule occurrence de femme battue se retrouve dans l’histoire du Prophète Job (§). Job fut un serviteur profondément pieux que Dieu (*) éprouva dans sa famille et ses biens. Seule sa femme demeura et elle fut pour lui un soutien indispensable alors qu’il était réduit à la totale impuissance. Il y a divergenceXXXIII quant à la raison qui a poussé Job (§) à jurer qu’il battrait sa femme, mais ce qu’on peut affirmer de façon certaine, c’est qu’un Prophète n’agit pas vainement et qu’il ne s’énerve que lorsque le droit du Seigneur est bafoué. Souviens-toi de Job quand il adressa à son Seigneur cette prière : ‘Le mal dont je suis atteint me fait souffrir. Mais Toi, Tu es le plus Miséricordieux de tous les miséricordieux !’ Nous l’avons exaucé ; Nous l’avons délivré du mal dont il souffrait (…). [21 : 83-84] Mais que faire de son serment alors que sa femme, qui a commis un péché, l’a tant aidé ? Dieu (*) lui révéla ce qui suit : XXXII Voir le paragraphe relatif à la Pédophilie. XXXIII Certains disent qu’elle a vendu ses tresses et que cela a irrité Job. D’autres pensent qu’elle se fit manipuler par Satan, ou encore qu’elle fit montre d’impatience et d’une certaine ingratitude envers Dieu. 37 Nous lui dîmes encore : ‘Prends une gerbe de brindilles, frappes-en (ton épouse), pour ne pas violer ton serment.’ [38 : 44] Car Dieu (*) cherche toujours à établir et à renforcer « l’affection et la tendresse » dans le coupleXXXIV et c’est pourquoi, malgré le péché commis à la Face de Dieu (Job (§) étant Prophète), son « châtiment » fut la simple caresse de brindilles. N’est-ce pas son affection et sa tendresse envers son mari qui l’a poussée à le soutenir alors que même ses frères l’avaient abandonné ? Si donc pour ce péché Dieu (*) n’a pas permis que Job batte sa femme d’une manière plus coercitive, comment le commun des croyants s’octroierait ce droit alors que le motif est souvent très inférieur en gravité ? Et comment imaginer qu’un homme énervé puisse se saisir de brindilles à l’exemple de Job (§) ou encore d’un bâton dont la taille n’excède pas quinze centimètresXXXV et espérer ainsi rétablir son droit ? Mais surtout, si l’homme agit selon la sagesse, c’est-à-dire ainsi que l’Islam l’exige, il est IMPOSSIBLE qu’il en arrive à cette XXXVI éventualité . La situation est tellement ridicule qu’il s’ensuit nécessairement que Dieu (*) n’a point permis qu’on batte sa femme de la manière dont on s’accorde généralement, c’est-à-dire par la violence. Mais on comprendra également le ridicule dont se couvrent les littéralistes ainsi que les exégètes du dimanche, en plus de leur contre-sens évident. Plus loin, nous donnerons un autre sens probable à ce verset. XXXIV Et c’est un autre (signe) que d’avoir créé de vous et pour vous des épouses afin que vous trouviez auprès d’elles votre quiétude, et d’avoir suscité entre elles et vous affection et tendresse. [2 : 187] XXXV La jurisprudence retient généralement ce moyen pour battre sa femme, sans néanmoins lui provoquer de blessure (auquel cas, c’est un péché dont nous répondrons devant Dieu). XXXVI Remerciements à R. S. 38 § 16. – De la véritable adoration Au contraire, ils adoraient les djinns en qui la plupart d’entre eux croyaient [34 : 41] J’étais, une nuit, dans la Mosquée Sacrée, près du lieu de circonvolution, orienté pour l’évocation divine, alors que les yeux des gens étaient plongés dans le sommeil et que les voix s’étaient calmées. Quelques personnes s’assirent près de moi, à droite et à gauche, et se mirent à évoquer Dieu (*). Alors ceci me vint à l’esprit : "Lequel d’entre nous est le mieux guidé sur la voie vers le Réel ?" Peu après avoir eu cette pensée, le Réel (*) me ravit hors du monde et hors de moi-même. Puis Il me lança Sa Parole : "Au contraire, ils adoraient les djinns…" Je sus alors que leur adoration était viciée par des visées personnelles et par les satisfactions du désir. Et je dis, en accord avec les hommes de Dieu spirituellement accomplis : "Celui qui adore Dieu (*) par peur du Feu ou pour rechercher le Paradis, ou bien qui évoque Dieu (*) pour un accroissement de subsistance, par exemple, ou pour que les visages se tournent vers lui, ce qui est (vaine) gloire, ou pour écarter le mal d’un oppresseur, ou encore parce qu’il a entendu dans la tradition prophétique que celui qui accomplit tel acte de culte ou qui prononce telle évocation divine, Dieu (*) lui accorde ceci et cela comme récompense… Tout cela n’est qu’acte cultuel intéressé que Dieu n’agrée point, si ce n’est que par un effet de Sa Générosité et de Sa Faveur ; à moins que ce qui vient d’être mentionné ne soit désintéressé, en ce sens que ce serait la conséquence et non le motif (d’un tel acte). Alors il n’y a pas de mal (à cela)." Dieu (*) a dit : "Celui qui espère la rencontre de son Seigneur, qu’il accomplisse une bonne ouvre et qu’il n’associe personne dans l’adoration de son Seigneur" (Cor. 18:110). Ces choses que nous avons mentionnées sont toutes des réalités individuelles et autonomes ; ce sont donc des êtres associés ; or Dieu (*) est celui des associés qui a le moins besoin d’association. En effet, le Réel (*) a ordonné à ses serviteurs de l’adorer "en lui rendant un culte pur" (Cor. 98:5), ce qui concerne l’adoration et la rétribution ; et cela, en ne demandant comme récompense rien d’autre que Sa Face, même si Dieu les gratifie de récompenses et de degrés spirituels et les protège des actions mauvaises et de celles qui sont blâmables. Tout ce que l’on recherche avec le Réel dans le culte et qui n’est pas le Réel est un associé ; or l’associé est voilé et sans existence ; c’est un signifiant sans signifié et c’est ce à quoi fait allusion Sa Parole : "Au contraire, ils adoraient les djinns…" Car djinn vient de idjtinân, c’est-à-dire le fait d’être voilé. Tout ce qui n’est pas Dieu (*) est donc recouvert par le voile du néant, même si cela paraît être existant pour ceux qui sont spirituellement voilés. Celui qui est doué de raison ne considère pas le néant et ne le recherche 39 pas dans son action. Ainsi je dis – et c’est Dieu (*) qui parle sur ma langue – : "Quiconque ne suit pas le chemin des gens de la Voie et ne devient pas quelqu’un d’accompli dans leurs sciences, au point de se connaître lui-même, aucune purification ne lui réussirait, même s’il était le meilleur adorateur d’entre les gens, le plus pieux, le plus mortifié, le plus acharné à fuir les créatures et à se cacher, le plus méticuleux d’entre eux dans l’examen des machinations de l’âme et des (aspects) secrets de la faute. Mais si Dieu (*) lui accorde miséricordieusement la connaissance de lui-même, alors la purification lui réussira et le Paradis, le Feu, les récompenses, les degrés spirituels et toutes les créatures deviendront comme si Dieu ne les avait pas créées. Il ne les vénérera et ne les considérera qu’à la façon dont le Réel les considère, conformément à la Loi révélée et à la sagesse ; parce que désormais il sait qui en est l’Agent. (…)" Abd el-Kader (`Abd al-Qâdir al-Djazâ’irî), Le Livre des Haltes, tome 1, halte 4, traduit de l’arabe par Michel Lagarde, pp. 34-36, Brill, 2002 40 § 17. – De l'Amour de Dieu Tu ne Me chercherais pas si tu ne M’avais déjà trouvé. Rûmî On rapporte encore que le Très-Haut avait inspiré à David : "Tu prétends M’aimer. Alors si tu M’aimes vraiment, évacue de ton cœur tout amour pour ce bas-monde, car Mon Amour et son amour ne sauraient cohabiter dans un même cœur. Ô David, voue-Moi un amour parfaitement pur, et mêle-toi aux gens sans crainte. Repose ta Religion sur Moi et ne la repose pas sur les hommes. Attache-toi à tout ce qui te semble conforme à Mon Amour. Et ce qui te semble douteux, confie-le-Moi. Je me ferai un devoir de te montrer La Voie et de rectifier ton orientation. Je serai Ton Guide et Ton Chef ; Je te ferai largesse sans que tu ne Me demandes, et Je t’assisterai dans les difficultés. Je me suis juré à Moi-même de ne récompenser que les serviteurs dont les demandes et les intentions révèlent que leur consécration va pleinement à Moi et qu’ils ne peuvent se passer de Ma Personne. Si tu te conformes à cela, Je ferai cesser le sentiment d’avilissement et d’abandon qui t’accable, et Je comblerai ton cœur d’un sentiment de richesse. Et Je me suis juré à Moi-même que J’abandonnerai à lui-même tout serviteur imbu de soi-même et satisfait de ses actions. Aussi, attribue-Moi le mérite des choses, sans quoi tu invaliderais le bénéfice de tes actions et t’épuiserais vainement. Puis tu ne serais d’aucune utilité à qui te côtoie. N’espère pas trouver de terme à Ma Connaissance : elle n’en a point. Mais si tu Me demandes un surcroît de connaissance, Je te l’accorderai sans que tu ne trouves à cela de limite. Et informe les Fils d’Israël qu’il n’y a, entre Moi et Mes créatures, aucune commune mesure. Qu’ils entretiennent un impérieux désir et une ferme volonté d’aller vers Moi, Je leur accorderai ces bienfaits que jamais œil n’a vus, que jamais oreille n’a entendus, que jamais cœur n’a conçus. Garde-Moi présent à ton esprit et observe-Moi avec l’œil du cœur. Ne regarde pas avec tes yeux de chair ceux à qui J’ai voilé Ma Présence. Leur raison est souillée, et J’ai décidé de leur interdire Ma Récompense. J’en jure par Ma ToutePuissance et Ma Majesté que Je n’accorde point Ma Récompense à un serviteur qui M’adore pour Me tester ou qui atermoie toujours [l'exécution de Mes Ordres]. Aborde tes élèves avec modestie, et ne prends pas de haut les aspirants. Si seulement Mes Bien-Aimés savaient le rang des aspirants à Mes Yeux, ils se mettraient plus bas que terre pour que ceux-ci leur marchent dessus. Ô David, lorsque tu délivres un aspirant de son ivresse et le sauves, Je te consigne parmi les combattants. Or ceux que Je consigne parmi les combattants n’ont plus à craindre l’abandon et l’indigence vis-à-vis des créatures. Ô David, attache-toi à Ma Parole et sacrifie de ta personne pour ta personne : tu trouveras compensation. Passe sous silence Mon épreuve et ne fais pas désespérer Mes serviteurs de Ma Miséricorde. Renonce, pour Moi, à tes désirs. Je n’ai autorisé les désirs qu’aux plus faibles créatures. Qu’ont donc les plus forts à vouloir les satisfaire ? Cela altère la douceur des intimes entretiens avec Moi. La moindre des punitions destinées aux serviteurs forts qui satisfont leurs désirs est que Je voile leur raison à Ma Présence. Je n’agrée pas ce bas-monde pour Mon Bien-Aimé car il a trop de valeur à Mes Yeux pour cela. Ô David, ne place pas entre toi et Moi un monde qui, par ses vapeurs enivrantes, te voilerait Mon Amour. Les désirs sont ces bandits de grand chemin qui coupent la route à Mes serviteurs aspirants. Pour t’aider à lutter contre les désirs, aie recours abondamment au jeûne. Garde-toi de ne jeûner qu’occasionnellement, car J’aime que le jeûne soit assidu au point de devenir une accoutumance. Ô David, aime combattre ton âme, et défends-la d’assouvir ses envies. Regarde-toi, tu verras que le voile entre nous est levé. Mais si j’use de dissimulation, c’est pour que ta récompense soit accrue lorsque Je te l’accorderai. Je la retiens donc un temps pendant que tu continues à M’adorer." 41 al-Ghazâlî, Le Livre de l’Amour, in Revivification des Sciences de la Religion, traduit de l’arabe par Idrîs de Vos, pp. 117-118, éditions Albouraq, 2012 42 § 18. – De l’Usure I killed the Bank. A. Jackson Dans mon essai intitulé la finance islamique dévoilée où je démontre que la murabaha est usure, j’annonçais ce paragraphe afin que nous comprenions bien la raison de l’interdiction de l’usure qui est d’ailleurs le sujet de la dernière révélation coranique comme pour mieux insister sur son exceptionnelle gravité. J'y avais alors défini l'usure en ne faisant que reprendre ce qu'en disaient les organisations internationales, c'est-à-dire en y intégrant le facteur temps. Mais je dois reconnaître une erreur et redéfinir l'usure comme étant tout échange inégal et immédiat de monnaie procédant d'un contrat. Car si le temps était une composante essentielle de l'usure, on ne pourrait qualifier d'usure la situation où un panier de dattes de bonne qualité serait échangé contre deux paniers de dattes de qualité inférieure ; or les dattes, étant une commodité, servaient de monnaie, ainsi que l'expose une référence islamique sur le sujet. De là nous comprenons que les prêts à intérêts, mais aussi les assurances, les mutuelles, les bons de réduction achetés à un coût inférieur à leur valeur nominale entrent tout à fait dans cette définition. Ce n'est donc pas pour rien que les banques, vendeuses de monnaies, se soient diversifiées dans ces activités. Alors les religions ont globalement prohibé l’usure. La plupart de la littérature justifiant cette interdiction se cantonne à quelques arguments. Il est notamment question du fait que le prêteur ne prenne aucun risque et de l’absence de contrepartie concrète au versement de l’intérêt généralement lié à un facteur temps. M. Gruson résume la pensée de l'Eglise qu'on retrouvera un peu partout ainsi : « Pour l'Eglise, le taux d'intérêt est le prix du temps ; le temps appartient à Dieu, par conséquent, les hommes n'ont pas le droit de monnayer le temps. » Mais nous avons assez montré la faiblesse de cet argument. Relativement aux autres que nous citions, nous avons l'exemple contemporain de la banque Lehman Brothers qui fit faillite, notamment du fait de sa surexposition aux crédits immobiliers à risque. Ou encore, des bailleurs de fonds durent finalement renoncer, en 2014, à la plupart de leurs créances après la faillite de l'Etat argentin. Nous voyons donc que si l’emprunteur fait défaut, ou s’il meurt sans laisser de biens, ou encore qu’il disparaisse dans la nature, le prêteur se risque fortement à une perte sèche, qu’il s’agisse un prêt avec ou sans intérêts. Concernant l'autre argument soulevé, admettons tout de même qu'il soit impossible que tant de gens s’endettent sans y voir là un certain avantage : or la contrepartie de l’intérêt financier qu’on verse est la disponibilité immédiate de fonds qu’on ne possède guère et dont le coût nous semble dérisoire en comparaison d'un bénéfice qu'on anticipe. Ces arguments étant dénués de force probante, il s'ensuit que l'usure n'ait aucune limite à son expansion sinon la force morale des individus, souvent liée au fait religieux. Le Judaïsme n'a établi là qu'une interdiction toute relative. Le Christianisme, qui admet la vérité de la Torah que nous connaissons, ne l'a généralisée que par la philosophie aristotélicienne. Mais puisque la Torah en quoi croient les Docteurs chrétiens permet d'une certaine façon l'usure, il est normal que le Vatican ait fini par la légaliser, ce qui se réalisa en 1917. Il n'y a donc que le Coran, Parole de Vérité Eternelle, qui exprime la prohibition absolue de l'usure. Il s'ensuit légitime de ne s'appuyer seulement dessus pour en expliquer la raison. Ceux qui pratiquent l’usure se présenteront, le Jour de la Résurrection, comme des aliénés possédés par le démon et ce, pour avoir affirmé que l’usure est une forme de vente, alors que Dieu a permis la vente et interdit l’usure. Celui qui, instruit par cet avertissement, aura 43 renoncé à cette pratique pourra conserver ses acquis usuraires antérieurs et son cas relèvera du Seigneur ; mais les récidivistes seront voués au Feu éternel. Dieu réduira à néant le profit usuraire et fera fructifier le mérite des aumônes. Dieu hait tout impie endurci et tout pécheur. (…) Ô vous qui croyez ! Craignez votre Seigneur et renoncez à tout reliquat d’intérêt usuraire, si vous êtes des croyants sincères ! Et si vous ne le faites pas, attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son Prophète. Mais si vous vous repentez, vos capitaux vous resteront acquis. Ainsi, vous ne léserez personne et vous ne serez point lésés. [2 : 275->*279] CE PASSAGE EST RICHE EN ENSEIGNEMENTS. Nous savons déjà que la vente est l'opération qui se déroule normalement sur un marché lorsque offre et demande d'un bien ou service se rencontrent et est réalisée par l'intermédiaire de la monnaie. Qu'est-ce que la monnaie ? La thèse aristotélicienne sur la monnaie se voit confirmée par le Coran en 18:19. En effet, les Gens de la Caverne avaient sur eux quelqu'argent dont la valeur fut conservée en dépit du temps qu'ils passèrent enfermés puisqu'ils utilisèrent cet argent pour acheter ce que leur permettait d'acquérir la quantité de monnaie dont ils disposaient. La monnaie est donc bien réserve de valeur, unité de compte et SURTOUT intermédiaire des échanges. « Pour avoir affirmé que l’usure est une forme de vente » Par là, Dieu (*) nous dit que les usuriers considèrent l'usure telle une forme de vente : c'est-à-dire que pour eux, la monnaie est une marchandise et qu'elle puisse donc s'acquérir d'elle-même. Dès lors, il n'est pas anodin que Dieu (*) mette en opposition usure et aumône, cette dernière étant même érigée comme Pilier de l'Islam. « Dieu réduira à néant le profit usuraire et fera fructifier le mérite des aumônes. » En effet, le Coran incite fortement à l'aumône AFIN QUE la monnaie circule dans l'économie puisque ses bénéficiaires légitimes sont précisément ceux qui manquent d'unités monétaires. Or l'Aumône obligatoire, dont le taux est aux alentours de 3%, est exigible dès lors que l'on aura épargné sur une année un certain montant. Que voir ici sinon un taux d'intérêt négatif ? Comprenons que l'Aumône obligatoire encourage la participation active à l'économie en nous rappelant que le rôle de la monnaie est d'abord de servir d'intermédiaire des échanges, car elle désincite à l'épargne ou à la thésaurisation. Il s'ensuit que l'usure est criminelle ; car si l'aumône, que Dieu (*) met en opposition avec l'usure, procède fondamentalement de l'amour du prochain, il faut donc que l'usure nie le prochain. Et ceci se prouve aisément par le fait que, comme nous l'exposions, la monnaie est une absolue nécessité parce qu’elle permet les échanges et donc l’obtention des biens et services ; ainsi, et puisqu’ils la considèrent comme une MARCHANDISE, ses offreurs auront nécessairement tendance à LA RENDRE RARE de manière à ce que la demande persiste et qu’ils s’assurent des bénéfices mais surtout se dotent d'un FORMIDABLE POUVOIR SUR LE CORPS SOCIAL. C'est ce qu'a compris Rothschild lorsqu'on le fait dire : « Donnez-moi le contrôle de la monnaie d'une nation et je n'aurai point à me soucier de ceux qui en font les lois. ». Blankfein, de Goldman Sachs, a le mérite d'être plus clair : « Je fais le travail de Dieu ». Ainsi le pauvre DOIT s’endetter car il n’a rien ; mais le prêteur exigeant un intérêt, le pauvre entretient et perpétue la pauvreté massive et la richesse particulière. Sachons enfin qu'en Islam, les péchés se classifient ainsi par degré de gravité : il y a ceux qui portent offense à Dieu (*) ou à Ses Envoyés (‘’), et le pire d'entre eux est le péché d'association à Dieu <shirk> ; il y a ensuite ceux qui affectent un ou plusieurs autres individus ; enfin ceux qui ne concernent que nous-mêmes. Or il est évident que l'usure soit de la deuxième catégorie. En effet, lors de toute variation de la masse monétaire, les prix seront amenés à évoluer conséquemment. Si le pain vaut le 1/200000è d'une maison, le rapport demeurera à peu près constant, quand bien même la masse monétaire augmenterait ou diminuerait. Mais l'usure retire à tort du circuit économique 44 de la monnaie et c'est là un autre crime : car lors des variations de la masse monétaire, les prix s'ajusteront naturellement mais il y aura toujours un déséquilibre créé sur le marché : pendant un certain délai, il n'y aura donc pas assez de monnaie en circulation alors que les prix sont encore liés à la situation antérieure à l’opération usuraire. Et ce déséquilibre est le produit immédiat de notre désobéissance au Seigneur. Ainsi, les prix ne correspondent plus à la réalité de la disponibilité de monnaie faisant que certains en viennent à peiner pour satisfaire leurs besoins. « Ainsi, vous ne léserez personne et vous ne serez point lésés. » En vain on rétorquera que le simple fait d'épargner aie les mêmes effets car Dieu a fait de la monnaie une réserve de valeur. Nous ne contredisons donc pas la Loi lorsque nous épargnons raisonnablementXXXVII. Car si l'effet de l'usure et de l'épargne est identique, notons que l'épargne est consubstantielle à la nature même de la monnaie. Mais en admettant que l'usure soit une forme de vente, la monnaie devient échangeable sur un marché et est par suite fonction d'une demande et d'une offre faisant que la pauvreté est désormais INSTITUTIONNALISEE, MAITRISEE DU FAIT DE CERTAINS. Ainsi, la monnaie amène nécessairement avec elle la pauvreté ; mais tant que la monnaie demeure utilisée selon la Loi, ses effets sont naturels, c’est-à-dire voulus et gérés par Dieu (*) : voyons-y donc le bien car il faut des pauvres XXXVIII afin que nous nous entraidionsXXXIX mais surtout que ce monde demeure épreuve. Or lorsque la monnaie sort du rôle attribué par le Seigneur par la mainmise de certains, le mal est à craindre et ne tarde point à apparaître car le Bien, c’est Dieu (*) Seul. « Attendez-vous à une guerre de la part de Dieu et de Son Prophète. » : car qui fait le mal en niant son prochain doit s’attendre à un châtiment terrible du Seigneur, comme nous l’exposions en paragraphe 14. Ainsi, l'usure est criminelle en trois points : elle s'oppose à l'aumône en ce sens qu'elle nie le prochain ; elle transfère la soumission envers Dieu aux usuriers ; enfin, elle pervertit l'ensemble du corps social. Qui donc pourra songer à s'endetter à intérêts sur des considérations adventices (maison, voiture, études, etc.) au vu du mal profond que cela provoque ? XXXVII La thésaurisation est blâmée : Annonce à ceux qui thésaurisent or et argent, au lieu de les consacrer à la Cause de Dieu, un châtiment douloureux, [35] le jour où ces métaux seront portés à l’incandescence dans le feu de la Géhenne et appliqués sur leurs fronts, leurs flancs et leurs dos : «Voici, leur sera-‐t-‐il dit, ce que vous thésaurisiez pour vous-‐mêmes ! Savourez donc ce que vous avez thésaurisé !» (9/34) XXXVIII Si Dieu avait prodigué sans mesure Ses richesses aux hommes, ces derniers auraient commis les pires excès sur la Terre. Aussi leur accorde-‐t-‐Il ce qu’Il veut, avec mesure, car Il connaît si bien la nature des hommes et lit si bien dans leurs cœurs. (42/27) XXXIX Que les gens honorables et fortunés d’entre vous ne jurent point qu’ils ne viendront plus en aide à leurs parents, aux pauvres et à ceux qui se sont expatriés pour la Cause de Dieu ! Qu’ils se montrent, au contraire, indulgents et cléments ! Vous-‐mêmes, n’aimeriez-‐ vous pas que Dieu vous absolve? Dieu est infiniment Clément et Miséricordieux. (24/22) 45 § 19. – A Propos du Coran Pro captu lectoris, habent sua fata libelliXL. Terentianus La Torah <hébreu : la Loi et la Parole vraies>, comme l’Evangile <syriaque : la Lumière de l’œil> et tous les Livres furent transmis à leurs Messagers (§) d’une seule traite. C’est ainsi que Moïse (§) reçut la Torah entière au mont Sinaï en le 6è jour du mois de Ramadân, de même que Jésus (§) eut l’Evangile lors du 13èXLI. Mais le Coran <arabe : la Lecture> diffère de ces Livres en ce sens qu’il fut révélé sur une période de vingt-trois années. Or vingt ans, c’est une génération ! Le monde a le temps de changer pendant tant de temps, d’où d’ailleurs que certains versets aient été abrogés : nous expliquerons un peu plus loin et autant que Dieu (*) le permettra la sagesse que recèlent ce genre de versets. Très sûrement, en étalant la Révélation, Dieu (*) voulait montrer au monde qu’Il était en permanence avec Son Messager Muhammad (‘’), du début de sa Mission à sa mort. Par exemple, l’entière sourate 18 provient de questions posées par des juifs afin de tester la véracité de Muhammad XLII . Alors Muhammad (‘’) invoqua son Seigneur Qui lui fit parvenir la réponse préciseXLIII . De même, certains versets furent révélés selon l’état d’âme du Prophète (‘’), comme lorsqu’il se renfrogna à la Mecque (sourate 80), ou qu’il craignit l’opinion publique quand il épousa Zaynab (`) en contradiction avec la tradition des ArabesXLIV . Le Coran est donc véritablement un Livre vivant lorsqu’on connaît sa chronologie, car dès lors, c’est comme si nous nous ‘versions’ dans l’âme du Prophète (‘’). C’est d’ailleurs pourquoi de grands XLV sages de l’Islam tels al-Dabbâgh (`) invoquèrent leur Seigneur en ces termes : « Ô Seigneur, XL C’est selon le lecteur qu’est le destin des livres. XLI Rapporté par Ahmad XLII Chronique de Tabarî, partie I, chapitre II, traduction de l'arabe par L. Dubeux XLIII La réponse mit du temps à venir car le Prophète n’a pas dit « si Dieu le veut » <inchâ-‐a Llah> d’où les versets 23 et 24 de la sourate 18. Mais le Prophète (‘’) n’oublie pas son Seigneur (*) ; il ne l’a pas dit parce qu’il fallait qu’il ne le dise pas afin de nous enseigner de ne jamais oublier Dieu dans toutes nos affaires. XLIV Souviens-‐toi de celui que Dieu et toi-‐même avez comblé de bienfaits, et auquel tu disais : «Garde pour toi ton épouse, et crains Dieu», tout en dissimulant au fond de toi-‐même ce que Dieu allait rendre public. Tu redoutais l’opinion publique, alors que c’est Dieu que tu devais craindre. Lorsque Zayd eut cessé toute relation avec sa femme, Nous te la donnâmes en mariage afin qu’il ne soit plus interdit aux musulmans d’épouser les femmes avec lesquelles leurs fils adoptifs auront cessé tout commerce. L’ordre de Dieu devait être exécuté. Nul grief n’est à faire au Prophète pour ce que Dieu lui a accordé (…) (33/37-‐38) XLV 'Abd al-‐‘Azîz al-‐Dabbâgh est un saint marocain de Fès ayant vécu au XIIè siècle de l’Hégire. Il descend de Muhammad (‘’) et certains de ses dires ont été retranscrits par al-‐ Lamtî, un de ses disciples qui l’avait en haute estime dans le Livre de l’Or pur <Kitâb al-‐ Ibrîz>. Ses dires sont très souvent originaux et figurent parfois comme seule réponse plausible à de nombreux problèmes alors qu’al-‐-‐Dabbâgh est un illettré. Il fut reconnu en son temps par la totalité de l’élite intellectuelle musulmane du Maroc comme une véritable source de connaissance après l’avoir dûment testé. Une traduction de l’arabe en langue française du Livre de l’Or pur a été réalisée par Zakia Zouanat dans Paroles d’or et c’est celle que j’utiliserai. 46 par la grâce de notre seigneur Muhammad ibn ‘AbdiLlah (‘’), unis-moi à notre seigneur Muhammad ibn ‘AbdiLlah en ce monde avant l’autre » et que d’autres firent des exégèses du Coran en étroite relation avec le déroulement de la vie du Prophète (‘’). Mais Muhammad (‘’), comme les autres Messagers (§), ne reçut la Révélation que par la médiation du Saint-Esprit l’Archange Gabriel (`) car il n’est pas donné à un homme que Dieu lui parle directement, si ce n’est par inspiration ou derrière un voile ou par l’envoi d’un messagerXLVI. À ce sujet, al-Ghazâlî (`), dans son Livre de l’Amour, nous relate une parole du Seigneur adressée à David (§) : « Ô David, aime combattre ton âme, et défends-la d’assouvir ses envies. Regarde-toi : tu verras que le voile entre nous est levé. Mais si J’use de dissimulation, c’est pour que ta récompense soit accrue lorsque Je te l’accorderai. Je la retiens donc un temps pendant que tu continues à M’adorer. »XLVII Et cette révélation, le Réel (*) a voulu qu’elle débutasse par la sourate 96 : Lis ! Voilà le premier ordre divin descendu depuis Jésus (§) et adressé à l’Humanité. Il n’est nullement question de tuer q u i c o n q u e mais bien de lire (pris aussi dans le sens d’étudier) la Parole sainte. Dieu nous demande d’utiliser notre faculté rationnelle, car on ne lit que des concepts, qui sont les objets de l’entendement. Mais aussi parce qu’on ne communique que des concepts et nullement des intuitions. C’est là la première étape. Cette lecture ne suffit pas cependant : elle doit se faire au Nom de Dieu Créateur (…) Qui a appris à l’homme ce qu’il ignoraitXLVIII . On demanda un jour à un gnostique comment il avait connu le Réel (*) : « grâce à mon Seigneur, car sans mon Seigneur, je n’aurais pas connu mon Seigneur XLIX. » Et parce que toute action ne débutant pas par la basmala se voit comme amputéeL, nous comprenons que lire ne suffit pas : cela doit se faire au Nom du Miséricordieux (*) afin qu’Il nous illumine sur le sens de Sa Parole. La dernière révélation est relative à l’usure qui est l’un des pires péchés en Islam, à tel point qu’une unité d’usure équivaut à plusieurs adultères avec sa propre mèreLI. Car les deux penchants les plus forts de l’être humain sont le manger et surtout le sexe. On comprend donc que lors du mois de Ramadân, nous sommes privés de ces penchants dans l’espoir que nous nous rapprochions du Réel (*) puisque la passion éloigne de DieuLII. Or celui qui est prêt à commettre l’adultère et en plus avec sa propre mère fait montre d’un égoïsme incroyable : par cet acte, il montre que seul l’assouvissement de sa passion importe et rien d’autre. Et si Muhammad (‘’) a comparé l’usure à ce péché horrible, c’est pour nous faire comprendre que l’usure est un péché plus horrible encore. Bref, le Coran commence par nous intimer l’ordre de l’étudier au Nom de Dieu (*) et ordonne à la fin d’avoir en haute considération le prochain. Quant à ce qui est entre ces deux pôles du Coran, on citera la théorie d’al-Dabbâgh (`) LIII qui voit dans le Coran sept lettresLIV : XLVI Coran 42 : 51 XLVII Le Livre de l’Amour, traduit de l’arabe par Idrîs de Vos, p. 118, éditions Albouraq, 2012 XLVIII Coran 96 : 1-‐5 XLIX Le Livre de l’Amour, traduit de l’arabe par Idrîs de Vos, p. 87, éditions Albouraq, 2012 L Ibn Kathîr le reconnaît comme vrai dans son Tafsîr LI « L’usure est de soixante-‐treize degrés. La moins grave est semblable au fait de commettre l’acte sexuel avec sa mère. » rapporté par ibn Mâja LII Coran 38 : 26 : Ô David ! Nous faisons de toi un vicaire sur Terre. Juge entre les hommes en toute équité et garde-‐toi de suivre tes penchants si tu veux rester dans la Voie du Seigneur (…) LIII Paroles d’or, traduit de l’arabe par Zakia Zouanat, pp. 126-‐-‐128, éditions le Relié, 2001 LIV « (…) Ce Coran a été révélé pour être récité en sept différentes manières/lettres (en arabe, manière et lettre sont désignées par le même mot), alors récitez-‐le de la manière la plus aisée pour vous. » cité par al-‐Boukhârî dans son Sahîh 47 − La lettre de la Prophétie correspond aux versets qui ordonnent la patience, indiquent le Vrai, détournent de ce bas-monde et de ses passions, car la nature de la Prophétie est qu’elle tend vers la Vérité, la proclame, l’indique et la recommande. − La lettre du Message correspond aux versets qui parlent de l’autre monde, de ses degrés, des stations de ses habitants, de leurs récompenses et choses similaires. − La lettre de l’Etat adamique consiste en la lumière que Dieu a déposée dans le corps des fils d’Adam (…). Elle fait partie de ces sept lumières en dépit du fait qu’elle soit présente dans chaque être humain, car elle a atteint en le Prophète (‘’) le summum dans la purification et la limpidité (…). Cette lumière n’est absente d’aucun des versets du Livre de Dieu (*) car les langues du Coran sont adamites. − La lettre de l’Esprit correspond aux versets qui parlent du Vrai et de Ses Attributs sublimes, et il ne s’y trouve nulle mention de créature car l’Esprit est perpétuellement dans la vision du Vrai (*). − La lettre de la Science correspond aux versets qui parlent des états des créatures dans le passé, telle l’information sur les peuples de ‘Âd et Thamûd, de Noé, Hûd, Sâlih et d’autres, ou aux versets qui blâment certaines opinions comme : N’ont-ils pas troqué la Vérité contre l’erreur ? Ne se sont-ils pas fourvoyés en faisant ce marché de dupes ?LV En bref, elle recense les histoires, les sermons, les sagesses et toutes les sciences y compris profanes. − La lettre de la Contraction correspond aux versets qui s’adressent aux mécréants et aux enténébrés. On la voit dans les versets tantôt les maudissant tantôt les menaçant comme : Ces gens-là ont le cœur rongé par un mal profond que Dieu laisse s’aggraver ; de même qu’un châtiment douloureux leur sera infligé, pour prix de leur mensongeLVI . Cela, dit al-Dabbâgh, parce que l’armée de la lumière et celle des ténèbres sont dans un perpétuel combat. Ainsi, quand le Prophète (‘’) se tourne vers les ténèbres, il lui arrive une contraction, et il ressort de cette contraction ce qui a été mentionné dans ces versets. − La lettre de l’Expansion correspond aux versets qui parlent des grâces et des dons de Dieu (*) à Sa création et les énumère. Quand le Prophète (‘’) se tourne vers les grâces et les dons du Très-Haut à Sa création, il lui arrive une expansion, sortent alors les versets de la station de l’expansion. On remarquera l’originalité de cette théorie, à tel point que certains ont parlé d’innovation. Mais elle rend bien compte de l’ensemble des versets à mon avis, et c’est pour cela que je l’ai citée ici. Concernant les miracles du Coran, on en parle souvent a posteriori, c’est-à-dire après que la science qu’on appelle profane les a ou découverts ou démontrés. « Ah mais ça y était ! », s’exclame-t-on. Ce qui, en fait, ne démontre pas grand-chose car les esprits les plus pervers diront à juste titre que ce n’est qu’une coïncidence, surtout qu’on peut faire dire presque tout et son contraire au Livre. Bref, il ne sera que les croyants pour y accorder de l’importance, et encore. En plus, ce genre de comportements nous dessert puisque ce faisant nous admettons le primat de la science expérimentale à celui du Coran : nul ne niera que le Coran n’est pas utilisé pour réfléchir, innover, trouver. LV Coran 2 : 16 LVI Coran 2 : 10 48 Pourtant, le Coran contient tout et c’est là, selon moi, que réside son véritable miracle. Dans è le Livre des Haltes, à la 339 d’entre elles, l’émir ‘Abd al-Qâdir al-Jazâïrî (`) LVII nous propose quelques exemples concrets. On demanda à l’Envoyé (‘’), après qu’il ait affirmé que le Coran contenait tout, d’y pointer la mention des auberges en espérant ainsi le confondre : il cita le verset 29 de la sourate 24. Il paraît que ibn ‘Abbâs (`) a dit : « Si je perdais une entrave de chameau, je la trouverais dans le Livre de Dieu. » Du temps des croisades, un poète a affirmé que Saladin conquerrait Jérusalem au mois de Rajab ; cela se vérifia : et quand on demanda d’où lui venait cette information, le poète déclara l’avoir vu dans le Tafsîr d’ibn Burjân. Ainsi conclut la halte l’émir (`) : « (…) elle (i.e. toute chose) se trouve également dans le Livre de façon détaillée pour celui à qui Dieu a ouvert l’œil de sa compréhension comme Il l’a dit Lui-même : Nous avons détaillé toute chose minutieusementLVIII dans le Coran. En lui se trouvent les principes des sciences (…) de la médecine, de la physiognomie, de la géométrie, de l’astronomie, de l’algèbre et de l’agencement des mots. On y trouve aussi les principes des différents métiers, comme ceux du tailleur, du forgeron, du constructeur, du menuisier, du tisserand, du fileur de coton, du chasseur, du plongeur, de l’agriculteur, du teinturier, etc… Dieu est Savant, Sage et Puissant en ‘toute chose’. » Voilà pourquoi certains musulmansLIX pratiquent l’istikhâra de manière exotique en se servant du Coran. Mais on comprend surtout qu’‘Âïcha (`) disait de son mari (‘’) que son comportement était le CoranLX : ceci comme pour signifier que la Sunna toute entière est contenue dans le Coran et que, par bonté envers nous, Muhammad (‘’) nous l’a rendue explicite, comme s’il pressentait que la plupart des musulmans serait voilée et ne s’attarderait pas à l’étude du Coran. D’ailleurs, al-Dabbâgh (`) disait à juste titre que les sens du Coran venaient par dévoilement bien que la connaissance de la langue puisse aider. Le dévoilement survient par miséricorde divine et est plus susceptible de se produire chez les saints de Dieu, dont toute la volonté est uniquement tournée vers Dieu, sans aucune considération envers l’adventiceLXI. Quant à l’autre condition évoquée, l’imam Mâlik (`) avait dit qu’il corrigerait sévèrement quiconque se prendrait à expliquer le Coran sans connaître l’arabe. Sans doute avait-il raison, mais il n’a fait là qu’exposer une des conditions nécessaires à l’exégèse des sens premiers. Car il faut savoir que l’arabe est une langue dérivée du syriaque et que, de LVII Abd al-‐-‐Qâdir al-‐-‐Jazâïrî, « fils d’un maître spirituel dirigeant d’une confrérie soufie, il devint, suite à une vision divine, un guerrier redoutable qui se dressa pour défendre le Maghreb contre l’envahisseur français et réunit autour de lui les différentes tribus arabes. Diplomate subtil, il sut se faire admirer autant de ses amis que de ses ennemis. Souvent cependant pour ce qu’il ne fut pas. L’homme était fort loin de l’image d’Epinal qu’on donne de lui dans les manuels scolaires, à savoir celle d’un guerrier magnanime, ami de la France et défenseur de la modernité. L’essentiel de sa vie ne s’est déroulée ni sur les champs de bataille ni dans les salons mais dans la prière et la méditation. Ce grand maître spirituel orienta son existence toute entière dans la quête de Dieu dans l’esprit de l’Islam le plus orthodoxe. » Emir Abd El-‐-‐Kader, le Livre des Haltes, quatrième de couverture, traduit de l’arabe par Abdallah Penot, éditions Dervy, 2008 LVIII Coran 17 : 12 LIX Ceux qu’on appelle chiites se servent parfois du Coran à cet effet en prononçant une invocation puis en ouvrant le Livre au hasard et essayent de tirer présage. A ce sujet et en langue française, lire les œuvres d’Abbas al-‐Bostani. LX Rapporté par Abû Dawûd, et d’autres encore. LXI Coran 13 : 19-‐-‐23 Mais seuls en saisissent le sens ceux qui sont doués d’intelligence ; ceux qui que respectent leur engagement envers Dieu et ne violent pas la foi jurée ; ceux qui maintiennent les liens Dieu a ordonné de maintenir, qui craignent leur Seigneur et redoutent une mauvaise reddition de leur compte ; ceux qui se montrent patients pour être agréables à leur Seigneur, qui accomplissent la salât, qui font des prélèvements sur les biens que Nous leur avons donnés, pour faire des aumônes en secret et en public, et qui repoussent le mal par le bien. À tous ceux-‐là sont réservés, comme demeure finale, les jardins d’Éden où ils entreront avec tous ceux de leurs pères, de leurs conjoints et de leurs enfants qui auront accompli de bonnes œuvres. Et les anges accourront de tous côtés pour les recevoir. 49 même qu’en français nous en revenons au latin pour mieux appréhender un mot, de même concernant l’arabe nous devons parfois en revenir au syriaque. Par exemple, Ismaël en arabe ne veut rien dire, alors qu’en hébreu et certainement en syriaque, cela signifie : « Dieu a entendu (l’invocation) » – et il s’agit de l’invocation d’Abraham (§) ou de Sarah (`) qui ‘désespérait’ de ne pas avoir d’enfant. C’est ici qu’il faut en revenir aux versets abrogés. Le premier support de la Révélation fut la mémoire des hommes, car en ces temps, l’écriture était rare. Il fut certains versets qui furent transcrits par les scribes musulmans du temps de Muhammad (‘’) en plaçant tel verset à la suite de tel autre, même si plusieurs années les séparent. Le Prophète (‘’) vérifia que le Coran complet fut retenu par ses Compagnons : la première compilation du Coran fut donc orale. Mais la première compilation du Coran en tant que livre date de l’époque des Califes bien-guidés (`) et notamment d’‘Uthmân ibn ‘Affân (`) qui, parce qu’il remarqua les différentes versions de Coran en vogue, imposa une copie unique et définitive avec l’aide du scribe Zaïd (`) qui avait déjà collaboré avec le Prophète (‘’) et notamment ‘Umar ibn al-Khattâb (`). Il s’agit de la même version que celle de nos jours, et c’est pourquoi on l’appelle « Coran d’‘Uthmân ». Zaïd (`) procédait ainsi : on lui apportait un élément matériel où avait été transcrit du Coran et il s’assurait de sa validité par le témoignage de deux personnes au moins. Une question se pose cependant : pourquoi nul parmi ces Compagnons (`) n’eût l’idée de ne pas placer les versets abrogés alors que leurs prescriptions sont annulées ? Il y a plusieurs possibilités d’explications. Tout d’abord, si le Prophète (‘’) les a récités et n’a rien dit de particulier, par respect pour lui on ne change rien. Surtout, nous disions qu’il ne convenait pas de s’arrêter au sens premier des versets car ils cachent une lumière qui n’est atteinte que par la Permission de Dieu, et c’est pourquoi Il (*) nous dit à deux reprises de lire le Coran en Son Nom et de rechercher Sa protection contre l’approche de Satan lors de la lecture : nous comprenons donc que tout courant littéraliste CONTREDIT le Coran même. De plus, ces versets nous rappellent que Dieu (*) est Le Législateur en ce sens qu’Il rend halal le haram ou haram le halal quand Il le veut, comme Il le veut et sans avoir besoin d’une quelconque raison. Par exemple, il est interdit de se prosterner pour saluer, alors que cette attitude était permise du temps d’Adam (§)LXII et de Joseph (§)LXIII . Davantage : les fils d’Adam épousaient leur sœurLXIV ce qui fut rapidement prohibé une fois l’Humanité d’une certaine taille critique. Ainsi, le simple fait de répéter ces versets est déjà une glorification de Dieu (*). Aussi, il est probable que ces versets nous indiquent certaines prescriptions des Livres antérieurs et nous prouvent qu’ils ont été modifiés et que nous devions nous tourner pleinement vers le Coran car il nous indique le réel par le Réel (*). En effet, rien de ce que Dieu fait n’est vain et Muhammad (‘’), en ordonnant le Coran de telle façon, en plaçant tel verset à la suite d’un autre qui date de plusieurs années, ne l’a fait que sur inspiration divine. D’ailleurs, il a dit que les premières sourates du Coran équivalaient à la TorahLXV et, de façon curieuse, alors que la Révélation se termina par l’interdiction de LXII Coran 2 : 34 Et lorsque Nous dîmes aux Anges : ‘Prosternez-‐vous devant Adam !’, ils s’exécutèrent tous (…) LXIII Coran 12 : 100 Joseph fit asseoir son père et sa mère sur le trône, et tous les membres de sa famille se prosternèrent à ses pieds. Joseph dit alors : ‘Père, voilà l’interprétation du rêve que j’avais fait jadis (…)’ LXIV L’histoire comme elle a été rapportée par les théologiens et les exégètes est la suivante : « Par nécessité, Dieu avait permis à Adam (§) de marier ses garçons avec ses filles de sorte que le fils épouse la jumelle de son frère. Ils ont ajouté que dans chaque conception, il y avait deux jumeaux : un garçon et une fille. Comme la sœur jumelle d’Abel était très laide et celle de Caïn très belle, ce dernier décida de se marier avec sa sœur jumelle. Adam refusa et demanda à chacun de ses fils Abel et Caïn de présenter une oblation et celui dont l’oblation serait acceptée aura le droit de se marier avec la sœur de Caïn. » Tafsîr d’ibn Kathîr, sourate 5, p. 288, traduction de l’arabe par Ahmad Harakat LXV Rapporté par Ahmad 50 toute pratique usurière, Muhammad (‘’) plaça ce verset au début du Coran, dans la sourate al-Baqara. De même nous trouvons dans ces premières sourates l’interdiction de l’alcool. Ainsi, comment imaginer que Noé (§), Envoyé et Messager, qui vit dans la connaissance et la vision permanente de l’Unique (*) puisse se saoulerLXVI ? Comment imaginer que Loth (§), Prophète et neveu de Prophète, ait pu être rendu saoul et de surcroît être doublement incestueux LXVII ? Comment croire qu’il s’agit d’un commandement divin de tirer usure d’autrui mais pas envers les siens ainsi que la Torah de nos jours l’exposeLXVIII ? Mais l’hypothèse que j’appuie plus que toutes celles évoquées, c’est qu’une autre lecture de ces versets sera riche en enseignements. Encore une fois, al-DabbâghLXIX nous donne un exposé original sur les différentes dictions ou lectures du CoranLXX : -La première est une différence de récitation suivant la présence ou l’absence de vocalisation, et suivant les fonctions du mot dans la phrase ; - La deuxième est une différence de récitation par ajout ou par omission de - lettres ; La troisième est une différence de récitation par ajout ou par retranchement de - mots ; La quatrième est une différence de récitation par rapport à l’ordre de certains mots ; La cinquième est une différence de récitation par articulation phonétique ; - La sixième est une différence de récitation par préférence pour le « a » dans - certains mots, vocalisation inclinée, contraction des lettres, emphase ; La septième est une différence de récitation par lenteur ou rapidité. Tantôt le - Prophète (‘’) psalmodiait le Coran, tantôt il le récitait rapidement. Et conclut al-Dabbâgh : « La psalmodie et la récitation lente émanent de l’Esprit, tandis que la récitation rapide émane de la Contraction ; celle par vocalisation inclinée vers le « i » émane de la Prophétie ; celle par vocalisation en « a » émane du Message ; celle par vocalisation inclinée en « u » émane entièrement de l’Esprit, son absence relevant alors de la Prophétie ; l’ajout des lettres émane de la Contraction, leur retranchement de l’Esprit ; l’ajout des mots émane du Message, leur retranchement émane de la Science ; le décalage émane de la Science, et les vocalisations unanimes émanent entièrement de l’Expansion. » Il semble donc qu’un verset relevant d’une lettre particulière puisse avoir un ou plusieurs autres sens si elle est rapprochée d’une autre lettre par la diction. Il faut avouer que ce point demeure obscur et que même son disciple al-Lamtî, qui avait LXVI Genèse 9 : 20-‐-‐21 Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne. Il but du vin, s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente. LXVII Genèse 19 : 31-‐-‐36 L’aînée dit à la plus jeune : notre père est vieux et il n’y a point d’homme dans la contrée pour venir vers nous, selon l’usage de tous les pays. Viens, faisons boire du vin à notre père, et couchons avec lui, afin que nous conservions la race de notre père. (…) Les deux filles de Loth devinrent enceintes de leur père. LXVIII Deutéronome 23 : 19 Tu n’exigeras de ton frère aucun intérêt ni pour argent, ni pour vivres, ni pour rien de ce qui se prête à intérêt. Tu pourras tirer un intérêt de l’étranger, mais tu n’en tireras point de ton frère (…) LXIX Paroles d’or, traduit de l’arabe par Zakia Zouanat, pp. 172, éditions le Relié, 2001 LXX Il s’agit ici d’une autre interprétation que fait al-‐Dabbâgh du hadith en note 13. 51 recherché la réponse chez al- Suyûtî, al-Bâqilânî ou encore ibn al-Jawzî, en fut fasciné car il s’agit là d’un sens absolument nouveau apporté au hadith des sept lettres et qui, malgré tout, semble correspondre. Certainement que dans l’original en arabe, nous trouverons d’autres éléments venant préciser cette théorie, puisque la traduction de Zouanat est un abrégé. Nul doute, donc, que tous les versets, parce qu’ils sont l’expression du Réel (*), renferment des sens inimaginables. Tous, et notamment les abrogés, nous incitent à aller au delà de l’apparence, du sens premier. Si nous y parvenons, nous pourrons vérifier, avec l’émir (`), le véritable miracle du Coran : il est l’expression du Vrai (*) et il rend compte de tout en toute époque. On parvient à cela par la Permission de Dieu si tant est que nous nous en remettions pleinement à Lui, même si l’étude de la langue arabe et de sa langue mère le syriaque puisse être une propédeutique. Mais : sed omnia praeclara tam difficilia quam rara sunt LXXI . Il n’est nul besoin de prouver que ces conditions soient extrêmement rares chez les exégètes et absentes chez le commun des croyants d’où le fait que nous ne profitions pas réellement du Coran et que la plupart des exégèses populaires (ou popularisées) se limitassent aux sens premiers. Ainsi s’explique le retard grandissant des musulmans dans la plupart des domaines d’excellence en comparaison aux autres civilisations. Et au lieu d’y revenir, nous nous disons qu’il vaut mieux suivre les impies dans leurs méthodes : ce faisant, nous délaissons toujours davantage le Coran, ce qui ne peut que conduire à notre ruineLXXII . Puisse Allah (*) nous guider, donc ! LXXI « Tout ce qui est remarquable est difficile autant que rare. » Spinoza, Ethique, Partie V LXXII « Dieu élèvera par ce Livre le rang de certains et rabaissera par lui le rang d’autres. » rapporté par ibn Mâja, et d’autres. Ou encore Coran 40 : 52 « que pensez-‐vous si le Coran provenait réellement de Dieu et que vous l’ayez quand même rejeté ? Qui donc se trouverait plus égaré que celui qui se serait ainsi engagé si loin dans la dissidence ? » 52 § 20. – Plus Ultra Il me reste beaucoup d’autres choses à examiner… Descartes Mâyâ Là est la différence fondamentale entre les dépositaires de la Foi et le reste de la Création : le voile sur les yeux que les Hindous nomment Mâyâ et qui est abondamment cité dans le Coran. Ces dépositaires de la Foi, c'est-à-dire les humains et les génies ont l'illusion de l'intellect et de la volonté du fait de Mâyâ : ils se croient autodéterminés. Le reste de la Création sait que ses actes et son être propre procède SEULEMENT de la Volonté divine. Voilà pourquoi les Montagnes, les Cieux et la Terre furent effrayés quand Dieu (*) leur proposa d'être dépositaires de la FoiLXXIII, car ils craignirent que le Voile (qu'est ce Dépôt de la Foi) les éloigne du Seigneur à moins qu'Il ne l'eût voulu autrement ; ainsi, ils préfèrent demeurer dans leur état d'alors de soumission parfaite à Dieu. Mais les humains et génies furent d'un orgueil et d'un appétit incroyables en s'imaginant capables de revenir à Dieu (*) d’eux-mêmes malgré le voile les aveuglant. Peut-être fut-ce par considération du Paradis et de ses plaisirs ? Car les montagnes n'y iront pas. Nous comprenons maintenant ce hadith : « celui qui connaît son âme connaît son Seigneur. » Toutes les créatures connaissent la réalité de leur âme, qu'elle procède de Dieu (*) Seul et qu'ils n'ont aucune part de choix hormis les humains et génies qui, pour la quasi-totalité, ne parviennent pas à dépasser ces illusions. Ceci est plus clair lorsqu'ils connaissent un succès : ils y verront la réalisation de ses propres capacités, à la façon de Coré qui fut châtié par le SeigneurLXXIV. Ainsi se vérifie là-encore la Parole du Seigneur Qui remplira l'Enfer par eux, et LXXIII [72] En vérité, Nous avons proposé le dépôt de la foi aux Cieux, à la Terre et aux montagnes, mais tous refusèrent d’en assumer la responsabilité et en furent effrayés, alors que l’homme, par comble d’ignorance et d’iniquité, s’en est chargé. [73] Et il en fut ainsi afin que Dieu châtie les hypocrites et les idolâtres parmi les hommes et les femmes, et afin aussi qu’Il agrée le repentir des croyants et des croyantes. Dieu est Plein d’indulgence et de compassion. Sourate 33 LXXIV [76] En vérité, Coré appartenait au peuple de Moïse ; mais sa violence envers ses congénères ne connut point de limite le jour où Nous lui donnâmes tant de trésors que les clefs en étaient trop lourdes à porter pour une bande d’hommes pourtant très forts. Son peuple lui disait : «Ne te réjouis pas trop ! Dieu n’aime pas les gens pleins de gloriole. [77] Emploie plutôt les richesses que Dieu t’a accordées pour gagner l’ultime demeure, sans pour autant renoncer à ta part de bonheur dans ce monde. Sois bon envers les autres comme Dieu l’a été envers toi ! Ne favorise pas la corruption sur la Terre, car Dieu n’aime pas les corrupteurs.» [78] Mais Coré répondait : «Ce que j’ai, je le dois uniquement à la science que je possède.» Ne savait-‐il donc pas que Dieu avait déjà détruit avant lui tant de générations d’hommes plus redoutables que lui par leur force et leur nombre? Mais les criminels ne seront même pas interrogés sur leurs péchés. [79] Coré se présenta un jour devant son peuple avec tout son faste, ce qui poussa ceux qui voulaient jouir de la vie présente à dire : «Si seulement nous possédions des richesses semblables à celles de Coré ! Il a vraiment une chance extraordinaire !» [80] – «Malheureux que vous êtes, leur répliquèrent ceux qui avaient reçu 53 dont sera sauvé celui qui aura purifié son âme en reconnaissant sa réalité qui n’est que le néantLXXV. Puisse-t-Il nous préserver de Son Feu ! Paradis Il y a certes le Paradis le plus connu et auquel aspirent un grand nombre de musulmans, hélas. Dans ce Paradis, comme le décrit le Coran, on y trouvera du vin, du lait, du miel, ainsi que matière à nous distraire tout à fait. Mais, nous disent de nombreux saints, il y a un autre Paradis, où on ne fait que contempler le Seigneur et qui sera la résidence de ceux qui agissaient véritablement pour le Seigneur. Dieu (*) a surtout cité le Paradis inférieur comme épreuve pour les musulmans : allons-nous désirer le Paradis et tous ses plaisirs ou bien Le désirons-nous LUI et Lui Seul ? Car il ne se peut que la récompense de ceux qui faisaient le bien par, pour et en Dieu soit en tout point identique à celle de gens intéressés. Ce n'est seulement parce que ces derniers ont reconnu le Seigneur d’une certaine manière qu'ils sont admis au Paradis ; alors que les Premiers, cette catégorie heureuse, lors de sa vie terrestre, a déjà fait fi totalement de l'Illusion, c'est-à-dire de ce qui n'est pas le Seigneur, en retirant Mâyâ de leurs yeux : on comprend donc que le Paradis, qui est la DELECTATION SUPREME, ne peut être si ils n'y voient pas l'objet de leur espérance, de leur amour, de leur vie même et Qui est le Réel (*). Pour eux, la Récompense n'est autre que Lui-Même. Et les critiques de l'Islam, aveuglés par leur volonté de contredire absolument la Religion, ont vu là une justification de la thèse selon laquelle le Paradis musulman est une orgie. Bien loin s'en faut ! Démocratie Comme toute religion, l'Islam est tant foi que loi. Beaucoup, et du fait de la Maçonnerie, disent du Christianisme que cela ne se vérifie pas, mais omettent de rappeler que les rois de France faisaient débuter leurs édits par la mention de Dieu (*), mais nous nous sommes assez étendu là-dessus dans notre Avant-Propos. Si donc foi est loi, tout véritable croyant respectera la Loi émanant de Dieu (*) avant de suivre la loi émanant du peuple et qui puisse la contredire, car Dieu seul est le Bien véritable. Donc il ne faut pas nier que l'Islam, comme le Judaïsme ou le Christianisme, soient incompatibles avec l'idée que la loi puisse émaner du Peuple car ce serait instaurer la totale relativité du Bien et du Mal : en effet, ils ne seront plus définis par Dieu mais par les lois séculières, changeantes selon les majorités. Pour s'en convaincre, il suffira de considérer l'article 4 de la Déclaration des Droits de l'Homme de 1789 qui institue le fait que la liberté est tout simplement ce qui ne nuit pas à autrui et dont les limites sont fixées par la loi établie par les représentants du peuple. AINSI, LA LIBERTE EST VIRTUELLEMENT INFINIE. Les travaux de V. la science. La récompense de Dieu est bien meilleure pour celui qui croit et pratique les bonnes œuvres.» Mais une telle récompense n’échoit qu’à ceux qui sont constants dans l’épreuve. [81] Nous fîmes alors engloutir par la terre Coré et son palais, et sa suite fut impuissante à le secourir contre Dieu, pas plus qu’il ne put se secourir lui-‐même. [82] Et ceux qui, la veille, souhaitaient être à sa place se mirent le lendemain à dire : «Il est vrai que Dieu prodigue Ses richesses ou les restreint à qui Il veut parmi Ses serviteurs. Et si Dieu ne S’était pas montré bienveillant envers nous, Il nous aurait sûrement fait engloutir. Il est donc certain que les négateurs ne pourront jamais réussir !» sourate 28 LXXV [9] En vérité, l’homme qui purifie son âme sera sauvé[10] et celui qui la corrompt sera réprouvé ! (sourate 91) 54 Reynouard, dont je m'inspire ici, pointent l'évolution de la société quant à l'avortement comme exemple révélateur. Pendant des siècles l'avortement était pénalisé, notamment du fait religieux, mais finit par être autorisé par la loi (on pourra d'ailleurs se référer à de nombreuses déclarations de maçons qui sont éclairantes). Quel pratiquant sincère pourra accepter cette Démo(n)cratie ? Car ce faisant, l'essence de la Religion qui est l'observance de la Loi provenant d'un Dieu Législateur, Bon et Juste est dissoute et ne demeure que l'apparent, c'est-à-dire les prières, les jeûnes, etc. bref, LA RELIGION EST VIDEE DE SA SUBSTANCE. Cela suffit pour Satan : il lui importe peu que nous persistions à l'action extérieure si tant est que nos cœurs admettent son l'idéologie. C'est donc une vérité, les religions sont incompatibles avec les Droits de l'Homme qui fondent les démocraties modernes. Mais ce n'est pas à dire qu'elles soient intolérantes, or c'est le message insidieux qui est assené : soit vous admettez les Droits de l'Homme et vous êtes bon soit vous suivez la Loi religieuse et vous êtes mauvais ! Ce message a tellement été diffusé qu'on entend de plus en plus dire que sans les religions, il n'y eut pas tant de morts, comme si les Premières et Secondes Guerres Mondiales, plus meurtrières que tout conflit de l'Histoire, ont été à cause des convictions religieuses des dirigeants de l'époque ! Il faut cependant admettre que, lorsqu'un Etat établit sa religion d'Etat, il se montre souvent intolérant envers les autres. Mais ce n'est seulement lorsque ses dirigeants ne sont pas assurés de leur foi qu'ils sont ainsi car l'Etat fondé par Muhammad (‘’) laissait vivre les juifs et polythéistes ; et les Latins, en traversant Constantinople lors d'une Croisade, furent étonnés d'y croiser des mosquées et des musulmans. Car le Prophète (‘’) espérait qu'en nous fréquentant, ils se convertissent, de même que les orthodoxes byzantins envers les musulmans. Les Droits de l'Homme sont dans la même logique mais exigent la soumission en leurs principes qui contredisent la Foi absolument alors que les principes des religions sont communs (marché libre, usure bannie, paix et amour du prochain, etc.) et qu'elles ne diffèrent que sur peu d'éléments, ce qui rend la cohabitation tout à fait possible. Alors certains diraient aux croyants refusant les Droits de l'Homme de quitter les Etats dits libres et démocratiques. Mais tous les Etats, même les musulmans, sont membres de l'Organisation des Nations Unies qui exige la pleine adhésion à la Déclaration de 1789. Ainsi, que nous soyons en Occident ou en pays à majorité musulmane, il n'y a pas de différence si ce n'est que dans ce dernier cas, nous y trouverons L'ISLAM SOCIETAL (c’est-à-dire le droit pénal appliqué à la canaille pour les tenir tranquilles alors que les dirigeants laissent prospérer en leurs pays Bourse, Banque Centrale, et autres folies anti-islamiques). Par suite, notre présence en Occident n'est pas nécessairement un problème. Car peu importe où nous nous établirons, IL SUFFIT ET IL FAUT que nous ayons une foi pleine et entière en Dieu (*). On peut admettre certains points de la Déclaration, de même que certains points de la loi civile, si tant est qu'ils ne contredisent pas la Loi - et c'est généralement le cas. Mais les admettre entièrement et en pleine connaissance de cause est NECESSAIREMENT un crime contre la Foi. Il faut enfin parler de l’actualité. Le Christianisme français, tête de proue du mouvement contre le mariage homosexuel et ses aboutissants, n’a pas bien dépassé le problème que je soulève ici et cela s’illustre par l’affaire du mariage homosexuel, suite logique des principes des Droits de l’Homme. C’est comme si le Christianisme voulait encore voir en la République maçonne l’application de sa Doctrine, alors que la Révolution, puis les lois de Ferry, ont parachevé son divorce d’avec la France. Et de là nous comprenons l’absence des musulmans : parce qu’ils reconnaissent la Loi divine émanant du Coran avant toute autre, il s’ensuit qu’ils ne voyaient en le mariage homosexuel civil qu’une coquille vide, puisque le véritable mariage est celui célébré devant Dieu. C’est l’adoption des enfants par les homosexuels, ainsi que la PMA/GPA qui était grave. Mais comme les masses sont largement acquises aux Droits de l’Homme depuis leur maternelle, tous les arguments qu’on pouvait élever contre le mariage homosexuel étaient inefficaces et même discréditaient les religions, qui apparaissaient alors 55 comme liberticides. Car le vrai combat n’est pas le mariage homosexuel et ses suites, mais les Droits de l’Homme et l’Athéisme qui en sont à l’origine. C’est là seulement que le combat doit se mener, notamment en reprenant en main l’éducation de nos enfants et non en nous contentant de ce que la Maçonnerie leur aura enseigné depuis la Maternelle ou en les laissant devant la Télévision. Mais nous ne seront pas assez des musulmans pour ce combat ; il faut que les chrétiens s’allient à nous. Il s’agit d’une urgence absolue, car le prochain enjeu majeur est le Transhumanisme ; et sans l’union des Croyants, se vérifiera la promesse de Satan : « (…) je leur ordonnerai d’altérer la Création du Seigneur. » LXXVI Arabité René Guénon (`), en se convertissant, changea son nom et on remarque que la plupart des convertis, notamment sur injonction de l'imam, font de même. Les mosquées en France ont très souvent une architecture qu'on retrouve dans les pays arabes. Lorsqu'on parle de prénoms musulmans, on ne voit point de Clémence, de Fanta, de Nozomi mais plutôt des prénoms à consonance arabe. Tous ces éléments font accroire à la masse que l'Islam est la religion des Arabes et qu'il faille s'arabiser pour être musulman. Certes, la langue arabe est la langue liturgique de l'Islam et ceci, depuis Muhammad (‘’) seulement car durant l'apostolat de Moïse (§), c'était l'hébreu et avant encore, une autre langue. Mais l'emprise de l'arabe s'arrête là et doit s'arrêter là, car Muhammad (‘’) est le Prophète arabe de Dieu mais Dieu (*) n'est PAS arabe. L'Islam s'adresse à tous les hommes. Nous devons donc cesser de faire paraître aux non-musulmans que l'Islam soit lié à une quelconque arabité, qu'ils devront changer leur langue, ou leurs plats, ou encore leurs habits. L'habit du Prophète (‘’) est tel qu'il dissimule les formes à dissimuler, mais est-ce à dire qu'il faille un utiliser absolument le même chez les non-Arabes ? Si tel est le cas, il faudrait alors être en qamis même en Sibérie et mourir de froid car le vêtement n'y convient point. On le voit, ce qui importe, c'est que le vêtement soit musulman non pas en ce qu'il soit nécessairement un qamis mais plutôt qu'il ait la qualité de dissimuler certaines formes du corps. Voilà les points sur lesquels il faut insister afin d'éviter de graves contresens théologiques et qu'il ne puisse y avoir d'argument contre nous au Jour Dernier. A moins, bien sûr, que nous ne voulions imiter les juifs : C’est en raison de leur iniquité et du grand nombre de gens qu’ils ont détournés de la Voie de Dieu que Nous avons interdit aux juifs l’usage d’excellentes nourritures autrefois autorisées (Cor. 4 : 160). Délinquance Les médias parlent souvent d'Islam radical ou fondamentaliste comme d'une chose violente. Et comme la paresse générale fait qu'on ne réfléchit point aux termes médiatiques lorsqu'on les reprend, cette expression est passée dans le langage courant et s'applique aux musulmans terroristes. Ainsi, « Islam radical ou fondamentaliste » signifie que l'Islam, lorsque pris tout à fait, se rattache au terrorisme, à l'assassinat aveugle et à la barbarie. A l'opposé de cela, on trouve l'expression d' « Islam modéré », qui valide l'acception d' « Islam radical » et fait insidieusement comprendre qu'un pratiquant MODERE de cette religion de violence et de haine pourrait être acceptable. Allons-nous enfin nous réveiller de notre léthargie ? Le Prophète (‘’) nous a avertis d'un temps à venir durant lequel l'apparence et la réalité seront totalement opposées. Car l'Islam pur, radical ou fondamentaliste est LA PAIX ET L’AMOUR DU PROCHAIN MEMES ainsi que nous avons voulu le démontrer dans tout cet ouvrage ; MAIS l'Islam modéré est celui du bandit qui va parfois faire ses prières tout en commettant des actes délictueux ou criminels envers son prochain. La guerre contre l'Islam est lancée sur tous les plans. Or en l'époque présente, nous n'avons ni l'arme de la finance, de la technique ou le contrôle des médias. Mais si nous abandonnons notre lexique à l'ennemi, alors nous causons de nous LXXVI 4 :119 56 mêmes notre défaite. Pire : nous trahissons le Seigneur qui a clairement défini ce qu'est l'Islam, alors que les termes fabriqués de Judaïsme, Bouddhisme, Hindouisme et Christianisme ne bénéficient pas de cette insigne faveur. Allons-nous donc enfin nous réveiller et nous réclamer de l'Islam RADICAL ? Homosexualité Je reçus cette déclaration et il me fut demandé de réagir. Je trouve qu'il faut pas rester avec les gens qu'on sait qu'ils sont homo. Ils pêchent ouvertement, en plus d'un truc dégueulasse, contre nature, donc si on sait que telle personne l'est, il est préférable de prendre ses distances. Réponse : je ne suis pas de cet avis. déjà, cela est faux d'affirmer qu'ils pèchent ouvertement. la plupart que je connais se cachent. on ne le sait que par un comportement particulier (et si on a l'oeil) à moins qu'ils ne le disent. par contre, je ne parle pas de la gay pride. mais si justement ils font une gay pride, c'est précisément parce qu'ils se cachent généralement. il n'y a pas de femme pride, par exemple. puis je te remercie d'être honnête : tu parles d'un "truc dégueulasse" (tu parles très probablement de l'homosexualité masculine, car sur la féminine, ça le serait moins, n'est-ce pas ?). en fait, ça te débecte de te mettre à leur place. ce n'est même pas envers Dieu que ça te pose problème, mais envers toi. comme la plupart des musulmans irréfléchis sur la question. réfléchis bien là-dessus. car si nous détestons une chose, ça doit être parce que Dieu ne l'admet pas, pas parce qu'on trouve cela "dégueulasse". contre-nature ? de quelle nature tu parles ? car des animaux le font bien. la nature humaine ? je suis d'accord par contre. mais cette nature est précisément pervertissable notamment par la chimie et le social même si il y a des homosexuels sans ces causes. "donc" ? je ne vois aucun lien causal immédiat et évident. c'est juste toi qui ne comprend que peu de chose à l'homosexualité et qui, en plus, semble penser davantage à toi qu'à Dieu dans la considération du péché. par contre, je précise : l'homosexualité est clairement HARAM. mais il faut se calmer. et l'usure est carrément pire et suscite bien moins de réactions. c'est encore une fois la preuve que si les musulmans réagissent mal envers l'homosexuel et non pas pire envers l'usurier, c'est parce qu'ils pensent à eux avant de penser à Dieu car sinon, ils réagiraient plus virulemment contre l'usurier. et ce comportement prouve qu'ils sont coupable d'un péché. Courants De même, on m'écrivit un jour ceci : on m'a incité à être Minhaj Salafi (je suis musulmane) mais c'est quoi exactement.. ? Réponse : C’est la nouvelle mode. Apparemment, Dieu n’aurait pas vu que l’appellation de musulman ne suffit pas, d’où la brillante idée de certains de préciser qu’ils ne sont pas seulement musulmans mais également salafis. Et quand on demande ce que ça veut dire, on a des définitions de musulman. Alors soit ce mot n’a aucune raison d’être puisqu’il ne peut y avoir deux mots pour désigner une même chose soit la signification réelle de ce mot est cachée. En tout cas, il FAUT se conformer à comment nous avons été nommés par Dieu l’Unique, par Son ami intime Abraham et par la raison de l’existenciation du tout qui est Muhammad et c’est donc se dire « musulman ». Ceci, afin que nous ne divisions pas la Oumma. D’où ma répugnance à parler même de sunnite ou de chiite. Alors si en plus on doit diviser chez les sunnites… où va-t-on ! Musulman signifie exactement (et Dieu sait mieux) : individu qui, du fait de s’être soumis corps et âme à Dieu (Allah en arabe) par les cinq piliers de l’Islam, se voit comme « pacifié » ; ce qui exige l’observation de l’enseignement des Envoyés en ce qu’ils ont apporté en Livres et Lois (car en religion, la Loi oblige, recommande et interdit) et qui furent notamment transmis par leurs contemporains. 57 Jihad Nul besoin de revenir sur la distinction bien connue du jihad majeur et mineur, car lorsqu'il est question de jihad, on parle non pas de la lutte contre les passions mais plutôt des égorgeurs médiatisés. Et les quelques versets souvent mis en avant semblent tout à fait justifier certains actes. Mais il s'agit d'une démarche malhonnête car il est fait fi de tous les autres appelant à la miséricorde, à la paix et à la concorde autrement plus nombreux. Mais enfin, si il fallait tuer, si il fallait vraiment tuer tous les impies, alors Muhammad (‘’) se serait trouvé bien seul car son Message a été initialement rejeté et qu'il faillit même en mourir. En vain on alléguera qu'à la Mecque, il n'avait pas le pouvoir et que c'est pour cela qu'il ne mit pas à mort ceux qui refusaient de se convertir ; car à Médine, tous les historiens s'accordent pour affirmer qu'il rédigea une Constitution avec les juifs et les polythéistes ; or demeurer juif ou polythéiste malgré la présence d'un Prophète appelant à l'Islam, c'est bien dire implicitement qu'il est un menteur et que nous ne croyons point en lui. Les a-t-il tués pour cela ? Il faut donc nécessairement que ces versets soient liés à un CONTEXTE PRECIS, notamment d'auto-défense, même si l'Histoire ne fourmille pas d'exemples de manière abondante. Car enfin, de la même façon que la théorie n'est pas la pratique, l'Islam n'est pas les musulmans. Apostasie Comme dit précédemment, il n'y a rien qui fonde l'assassinat de non-musulmans. Mais si il fallait exécuter tous les apostats, c'est donc que nous voulions FORCER les individus à demeurer dans l'Islam et que la Paix de l'ÂmeLXXVII s'obtienne par la menace et la violence. On le voit, le message est tout à fait contradictoire. Alors il est effectivement des références mais qui ne sont pas assez étayées. Par exemple, on trouvera dans la littérature islamique : « celui qui change de religion, tuez-le ! » mais nous n'avons pas le contexte. Est-ce celui qui quitte le Christianisme pour l'Islam ? Ou bien est-ce le musulman qui est concerné ? Et si oui, en quoi, puisque Dieu (*) ne dit pas davantage sinon que les véritables apostats ne bénéficieront d'aucun pardonLXXVIII . Mais aucun verset n'établit clairement et sans ambiguïté aucune qu'il faille tuer tout apostat. L'opinion qui est la nôtre est que l'apostasie est punie lorsqu'elle est du fait des hypocrites qui, à l'époque des débuts de la Oumma muhammadienne – comme en tout lieu d'ailleurs - étaient un véritable mal. Mais il reste à établir qui est hypocrite, ce qui n'est pas chose aisée. Rappelons-nous que la trahison est punie partout ; la Grande-Bretagne cessant de lui appliquer la peine de mort en 1998. Et Dieu sait mieux ! LXXVII Synonyme d'Islam LXXVIII [90] Mais pour ceux qui, après avoir cru, renient leur foi et se complaisent dans leur impiété, jamais leur repentir ne sera accepté. Ce sont ceux-‐là les vrais égarés. [91] En vérité, tout l’or du monde ne suffira pas à racheter ceux qui vivent et meurent dans l’infidélité. Ceux-‐là subiront un châtiment cruel et aucun secours ne leur sera porté. (sourate 3) Mais on trouvera également 2:217, 4:137, 5:54 ou 16:106.