Concours de nouvelles fantastiques 4°4
Transcription
Concours de nouvelles fantastiques 4°4
Concou rs de la meilleu re nouvelle fantasti q ue (4 e 4) Novembre 2011 (Mme Robic) Félicitations aux élèvesde 4 ème4 qui sesont investis dans ceconcoursen proposant d’excellents textes! Prix n° 1 : Monsieur Tudor Je rentrais chez moi comme à mon habitude au cinquième étage en entendant les bruits habituels de mon voisin du dessus. Je lus mon journal et y vis un fait divers sous-titré « Un malade mental récidive et assassine trois jeunes femmes ». Choqué à cette idée, je réfléchis quelques minutes. Comment pouvait-on laisser des individus diminués mentalement accomplir des actes pareils ? Je restai un long moment face à ce problème en me disant qu’il subsisterait malheureusement toujours de tels individus en liberté et qu’on ne pouvait rien y faire. Puis, au fil des semaines, je vis plusieurs filles entrer chez mon voisin. Je me dis qu’il devait avoir énormément de succès auprès de la gente féminine. Pourtant, cette idée sortit de mon esprit aussi vite qu’elle y était entrée, car je fus interrompu par de nouveaux bruits qui n’étaient plus habituels et qui ressemblaient davantage à ceux des animaux de bassecour qu’on égorge à l’abattoir. Je me demandai où étaient passées les filles qu’il avait conviées. Les voisins durent se poser la même question. Autre fait étrange, ma douche était bouchée. On appela la police. Les agents fouillèrent le fameux appartement de fond en comble. Chaque pièce fut minutieusement passée au peigne fin. Monsieur Tudor, mon voisin, ne fut même pas étonné de voir la police débarquer chez lui. Je découvris alors un homme livide et sombre. Lors de la perquisition, tout y passa, même son placard à chaussures. On ne trouva rien. Puis, je rentrai chez moi, à peine la perquisition terminée. Le voisin invita à nouveau des femmes. Je crus avoir la berlue en entendant encore ces fameux bruits et en constatant une fois de plus que les femmes ne quittaient pas l’appartement. Ah ! si la perquisition avait eu lieu à ce moment précis ! C’est ce que j’entrepris en voyant monsieur Tudor jeter ses poubelles. Je vis alors un grenier bien caché par un faux plafond. En entrant, je fus face à une scène atroce. La pièce était peu éclairée, la puanteur était à son apogée. Et là, devant moi, tendues par les bras, les femmes qu’il conviait, étaient mortes. Leurs visages semaient la désolation. Je les contemplai un long moment. Elles étaient cinq. Je quittai l’appartement et allai jeter ma poubelle. J’en profitai pour jeter un coup d’œil à celles de Monsieur Tudor et je compris bien vite l’origine du sang écaillé par terre. Horrifié, je découvris une jambe délicatement ciselée enroulée dans un tapis, un doigt soigneusement coupé bien caché dans un mouchoir. C’était le corps de la sixième femme. Tout cela ajouté à l’odeur du corps en décomposition m’ayant donné la nausée, je rentrai en me demandant qui était véritablement ce Tudor. Tudor, mon seul ressentiment. Tudor l’unique objet de mon énigme. Tudor qui es-tu ? En regardant dans le journal, je vis le portrait d’Henri VIII peint par Hans Holbein. Cela me fit penser à ce fameux roi d’Angleterre qui eut six épouses et les fit presque toutes décapiter, parce qu’elles ne lui donnaient pas d’héritier male, ou lui étaient infidèles. Ainsi, Catherine d’Aragon, Anne Boleyn, Jane Seymour, Anne de Clèves, Catherine Howard et enfin Catherine Parr eurent le malheur de tomber entre ses mains. Et je ne sais par quelle coïncidence mon voisin et lui portaient le même nom de famille. Après réflexion, je tergiversai et décidai de me lancer dans une dangereuse excursion chez le tueur. Je me lançai et vis sur la table un relevé médical. Il y était écrit que le patient présentait des symptômes de schizophrénie et qu’il avait cessé de suivre tout traitement. Abasourdi, je fis le lien entre le tueur du parking et monsieur Tudor. Je me souvins de la photographie du journal. Il montrait un homme barbu, les cheveux longs. J’étais stupéfait. C’était bel et bien lui. Il lui ressemblait comme deux gouttes d’eau à l’exception d’un détail : il n’avait plus de barbe et ses cheveux étaient courts. A côté du relevé, était posé un couteau de boucherie trempé de sang frais. Je compris alors pourquoi ma douche était bouchée et je découvris que les cheveux longs, le sang des femmes et un énorme caillot de sang bouchaient le siphon. Soudain, j’entendis : « Puis-je vous aider ? ». Je reconnus cette voix. C’était lui, l’assassin dont le journal parlait. Ainsi se termina ma vie et l’histoire là où elle avait commencé. Toujours réféchir à deux fois à ce qu’on va faire avant de se jeter corps et âme dans une aventure. Sébastien PIQUEMAL Prix n° 2 : Un beau jour, en sortant de son travail, monsieur Fabrice Dupont décida d’aller acheter un ticket de loterie. Il alla dans un bureau de tabac, choisit un jeu et gagna une somme d’argent incroyable. L’homme rentra chez lui et annonça la nouvelle à sa femme et ses enfants. Passionné par la Grèce antique, il décida d’offrir un voyage à sa famille et d’y séjourner deux semaines afin de visiter les monuments et de parfaire ses connaissances sur la mythologie. Il réserva l’un des plus beaux hôtels dont les immenses couloirs étaient décorés par de nombreuses statues du Minotaure ainsi que par toutes sortes d’objets antiques découverts récemment par un archéologue. Le lendemain, il acheta des billets d’avion pour lui et sa famille : très pressés, enthousiasmés par ce voyage, ils partirent le soir même. A leur arrivée à l’aéroport d’Athènes, monsieur Dupont acheva le journal. Un fait divers faisait la « une » de tous les journaux. Un étrange meurtre avait eu lieu à l’hôtel où ils devaient justement séjourner. Sur le cadavre retrouvé dans le couloir, les enquêteurs avaient décelé des traces de sabots ainsi que d’autres traces de nature indéterminée. Malgré cette nouvelle, monsieur Dupont ne s’inquiéta pas le moins du monde, pensant à un crime passionnel ou à un règlement de compte entre voyous. Ils quittèrent l’aéroport en taxi pour se rendre à leur hôtel qui se situait à quelques heures d’Athènes. Arrivés sur place, ils furent surpris par l’accueil du personnel, eux qui étaient habitués aux hôtels routiers… Un majordome porta leurs bagages et les amena à leur chambre, s’assurant qu’ils ne manquaient de rien. Le soir même, alors qu’ils allaient se coucher, des bruits violents sortirent du couloir. Fabrice alla voir ce qui se passait et assista à une scène qu’il n’aurait jamais dû voir et que lui-même n’aurait jamais pu imaginer. Les Minotaures en pierre qui demeuraient dans le vaste couloir, avaient pris vie et étaient en train de s’en prendre à une pauvre femme. Terrorisé par cette violente scène qui se déroulait sous ses yeux, Fabrice recula mais fit tomber un vase antique. L’un des Minotaures se retourna brusquement puis se dirigea vers lui. Fabrice était coincé contre le mur : le Minotaure leva le sabot s’apprêtant à le frapper. Croyant qu’il allait mourir, Fabrice se cacha le visage. A ce moment-là, les premiers rayons du soleil pénétrèrent dans le hall de l’hôtel. Au même instant, les Minotaures regagnèrent leur place et redevinrent des statues. Le lendemain, la « une » des journaux évoquait encore ces meurtres bizarres. Ils évoquaient un probable tueur en série ou un psychopathe. Fabrice se rendit au commissariat afin de déclarer ce qu’il avait vu. Comme il ne parlait pas le grec, les policiers le prirent pour un fou. Il décida de ne pas en parler à sa famille. Cette histoire était tellement invraisemblable que personne ne l’aurait cru. Quand il rentra, il inspecta les statues. Derrière la corne de l’une d’entre elles, il vit une inscription en grec ancien. Avec application, il recopia la phrase sur une feuille. Puis, il sortit de l’hôtel afin de trouver quelques interprètes. Après avoir mené son enquête, il trouva un archéologue qui lui traduisit la phrase : « Trouve la corne et le châtiment sera brisé ». Il rentra à l’hôtel, la nuit était déjà tombée. Alors qu’il montait les marches du hall, il se pétrifia. Sous ses yeux, sa famille était en train de se faire massacrer par les statues qui avaient pris vie. Sous le choc, il rentra immédiatement en France. Hilal ARS L A N O G L U