For one to love

Transcription

For one to love
musiques
chanson de Burt Bacharach dont
Dionne Warwick fit un immense succès, met en garde contre les infidélités
mâles. Avec une chanson à elle, déchirante, Left over, Cécile McLorin Salvant se met dans la peau d’une femme
qui n’a que les restes d’un amour pour
une autre. Le Mal de vivre fait un sort
neuf à la chanson que chantait Barbara. Ce qui emporte l’adhésion, c’est
bien cette voix aux chatoiements infinis, capable à chaque fois de donner
une vraie personnalité à un texte. Le
trio qui l’accompagne, avec l’excellent
pianiste Aaron Diehl, contribue bellement à cette réussite artistique.
— Michel Contat
| 1 CD Mack Avenue/Harmonia Mundi.
Ones and Sixes
Rock
Low
For one to love
Jazz
Cécile McLorin Salvant
Douze perles fines pêchées dans
le répertoire du jazz et de la chanson
pour dire l’amour. La FrancoAméricaine nous touche en plein cœur.
a
Tout a été très vite pour la FrancoAméricaine Cécile McLorin Salvant,
à partir du moment où elle a été couronnée, à 20 ans, du prestigieux prix
­Thelonious-Monk, en 2010 : trois titres
­remarqués dans le projet Gouache, de
Jacky Terrasson, et un album, Woman
Child, qui lui a donné le statut de chanteuse la plus prometteuse en ce début
de xxie siècle. Cette pure chanteuse
82
Télérama 3427
16 / 09 / 15
de jazz a des dons de comédienne
grâce auxquels elle transforme chaque
chanson en une histoire. La réussite
de For one to love est là : douze petites
perles bien distinctes qui parlent
d’amour en douze couleurs révélant
chacune une facette originale de son
talent. Fog ouvre sous la lueur sombre
du blues de l’amour perdu. Growlin’
Dan, que chantait Blanche Calloway,
est une rauque protestation contre les
négligences d’un rustre. Stepsisters’
Lament raconte comment une adolescente espiègle se sent devant l’amour.
Look at me révèle l’aurore d’une
femme. Wives and lovers, célèbre
Lauréate du prix
Thelonious-Monk
en 2010, Cécile
McLorin Salvant,
une voix aux
chatoiements infinis.
Sur Télérama.fr
Bien, ou Bien ?
la playlist électro
d’Erwan Perron
a
Depuis plus de vingt ans, le rock du
trio de Duluth, Minnesota, maintient
son train de sénateur, son rythme
d’escargot. On appelle ça le slowcore.
Et le solide cercle d’initiés au lumineux rock doloriste de Low (Robert
Plant, homme de goût, compte parmi
leurs plus grands fans) n’est pas près
de se lasser. Car si Ones and Sixes
creuse toujours le même sillon, aussi
chaleureux que distant, aussi désespéré et réconfortant que ses brillants
et envoûtants prédécesseurs, il évite
une fois de plus le sentiment fatal de
la redite ou du ressassement.
L’alternance des chants (qui s’entremêlent parfois), plus affirmés mais
toujours ensorcelants, de Mimi Parker
et d’Alan Sparhawk, une instrumentation tantôt éparse et feutrée, tantôt
martiale, des éclaircies mélodiques,
presque pop (What part of me) soulageant la tension de complaintes délicieusement oppressantes (Into you),
nourrissent, dans les limites d’un
champ instrumental volontairement
réduit et confiné, une palette musicale
d’une prodigieuse variété. Dont le
long et captivant Landslide serait le
parfait résumé. Chez Low, le changement dans la continuité n’est pas une
vaine formule. — Hugo Cassavetti
| 1 CD Sub Pop/Pias.
e On aime un peu z Beaucoup a Passionnément o On n’aime pas