Fiche Professeur

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Cycle 3
VENTE D’ESCLAVES
Voici une affiche datant de 1769 sur laquelle
est mentionnée une vente d'esclaves dans
la ville de Charleston en Caroline du Sud.
La vente aux enchères porte sur 39 hommes,
15 garçons, 24 femmes et 16 fillettes en bonne
santé.
Ce bateau (qui a pour nom la Brigantine
Dembia ) devait arriver le 24 janvier 1769 en
provenance de la Sierra Leone. Son capitaine,
Francis Bave doit livrer les esclaves pour le
compte de marchands ( David et John Deas)
Le contexte
affiche placardée sur les murs de la
ville de Charleston, en Caroline du
Sud, annonçant la vente d’esclaves,
le 24 janvier 1769.
Le contenu :
- La date de vente, le 13 août 1769
- Le type de vente, aux enchères
- Le lieu de la vente, Charleston
- Les vendeurs, David et John Deas
- Le bateau qui apporte la marchandise, la brigantine Dembia
- Le Capitaine, Francis Bave
- La “marchandise”, 39 hommes, 15 garçons, 24 femmes, 16 fillettes
- Sa provenance, la Sierra Leone
- Sa qualité (prime, healthy et fine healthy (première qualité – bonne santé)
- Sa date d’arrivée, le 24 janvier 1769
La composition de l’image :
- Le contenu textuel est placé au centre, le mot “Negroes” est en grosses lettres, c’est le
“signe linguistique central” sur lequel s’attarde l’oeil.
- La représentation de la marchandise
- L’homme situé à gauche
Description : un homme noir, à la musculature développée porte une sagaie, un
pagne très simple; derrière lui un petit enfant
Interprétation possible :
Image Musée ethnographique, Grève
Cycle 3
Ce dessin présente le stéréotype du « sauvage noir » (la sagaie), primitif (le pagne),
prolifique et sexuellement puissant (la musculature, l’enfant...)
- L’homme situé à droite
Description : il n’a pas de sagaie, il porte un bandeau et un pagne plus élaboré, son
enfant est plus grand
Interprétation : le “sauvage noir” devient après l’achat un travailleur docile (il n’a plus de
sagaie), il est civilisé ( s’habille “mieux” ), est plus prolifique encore...il donnera beaucoup
de petits esclaves à son heureux propriétaire...
Dans cette affiche ancienne, on trouve tous les ingrédients qui seront intégrés dans les
affiches des générations suivantes :
- La force physique et sexuelle du noir
- Sa nudité naturelle
- Son impuissance face au blanc : la perte de la sagaie correspond à la perte de la
culture (langue, religion...), des rites, des traditions familiales.
L’aspect “économique” de l’affiche
On peut l’étudier en mettant en évidence la situation triangulaire d’un
acte commercial.
Le vendeur qui cherche à attirer et séduire un éventuel acheteur :
La frise - de type grec - vise à nous plonger dans une atmosphère à la fois artistique et
officielle.
La mise en page est claire et aérée. La graphie est de plus en plus
importante de “ to be sold “ à “ a cargo “ pour arriver aux lettres les
plus grosses “ negroes “.
Deux types d’interprétation peuvent être données à ces reproductions :
ou bien la lecture de la transformation de l’homme sauvage en un homme plus civilisé et
plus conforme au travail qu’on attend de lui (décence avec le pagne et soumission avec la
disparition de la sagaie).
Ou bien, si l’on conserve la logique proprement commerciale on peut penser qu’il s’agit là
de la représentation de deux “ espèces “, de deux “spécimens “ montrant la variété du choix
proposé.
Les “ objets “ sont représentés de façon statique, comme posés sur un socle de
présentation, contrairement à d’autres représentations d’esclaves dans d’autres
documents (marchant enchaînés, courbés au travail, en révolte).

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