CITÉ DU TRAIN Les locos motivent les Satin Doll Sisters

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CITÉ DU TRAIN Les locos motivent les Satin Doll Sisters
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Mulhouse
DI M ANC H E 2 4 AV RIL 201 6
Le personnel de la Cité du train - ici Sylvain, Stacy, Guillaume et Didier, de
gauche à droite - a joué les figurants du clip avec un plaisir évident.Photo L’Alsace
Après chaque prise, les filles du groupe se retrouvent autour de Nicolas
« Catchy Capsule » pour contrôler le travail.
Photo L’Alsace
L ' AL S A CE
Grosses séances d’habillage et de maquillage avant de tourner, pour recréer
une ambiance très 50’s. Le tournage a duré deux jours.
Photo L’Alsace
CITÉ DU TRAIN
Les locos motivent les Satin Doll Sisters
Des claquettes « made in Wittelsheim »
Durant deux jours, le groupe Satin Doll Sisters a enregistré le clip de « Chattanooga choo choo » à la Cité du train de Mulhouse.
L’équipe du musée a largement participé à ce projet et les chanteuses reviendront pour un concert, le 15 octobre prochain.
Textes : Laurent Gentilhomme
Photos : Darek Szuster
Bon, on se souvient tous du dernier clip tourné à la Cité du train, en octobre 2013. C’était celui d’Elisa Tovati et l’affaire avait failli se terminer devant les tribunaux. Ce mauvais souvenir - enfin surtout pour Elisa, sa carrière de chanteuse est depuis restée à quai - est oublié du côté de la rue Alfred-de-Glehn. Mercredi et jeudi, Sylvain Vernerey a accueilli les quatre craquantes chanteuses des
Satin Doll Sisters, groupe rétro, vocal et féminin de la région Rhône-Alpes, spécialisé dans les reprises et adaptations de standards américains des années quarante et cinquante.
Leur premier album, Sweet oldies vibrations, est sorti à la fin de l’année 2015 et son enregistrement résume parfaitement le travail des quatre filles. « Les titres ont été enregistrés dans un studio vintage, les morceaux ont été passés dans un préampli à lampe, sur certains des craquements de vinyle ont été ajoutés. Les voix ont été enregistrées sur un micro des années cinquante comme à l’époque en une seule prise,
sans les retravailler pour plus
d’authenticité », précise Lauren Chardon, alias Satin Doll, voix mezzo
soprane et leader du groupe.
Comme les Satin Doll Sisters sont (encore) un peu moins connues que les Andrews Sisters, Lauren doit, en même temps qu’elle répond à la presse, terminer de coiffer la brune Missy Dolly, discuter technique avec Nicolas « Catchy Capsule » le réalisateur du clip ou maquiller Léa la dan-
Charline et Léa, deux adolescentes de Wittelsheim, sont venues prêter
main-forte aux Satin Doll Sisters.
Photo L’Alsace
Le groupe Satin Doll Sisters a tourné le clip de « Chattanooga choo choo » à la Cité du train.
s e u s e d e c l a q u e t t e s d e Wittelsheim… « On ne rêve pas de devenir des stars. On veut juste vivre de notre musique, faire découvrir les chansons des années cinquante, permettre aux spectateurs de voyager pendant nos spectacles… »
« Chattanooga choo choo » sans Marilyn
Et pour l’instant, après un an d’activité, ça marche plutôt pas mal pour les quatre filles avec près de 60 dates
en 2016, un bel album vinyle et CD et
donc ce clip qui va permettre de booster la communication de ce chouette groupe. Mais au fait les sœurs Dolly, pourquoi avoir choisi la Cité du train ? « Le titre Chattanooga
Pour jouer les mécanos, c’est Sébastien qui s’est déguisé.
DR
amoureuse éplorée. Tous sont impeccables d’authenticité pour « habiller » le swing et le glamour des Satin Doll Sisters.
Finalement, les jeunes (14 ans)
Le clip devrait sortir cet été, et il sera probablement projeté en boucle sur un écran du musée. « Mais quand je vois le résultat des premières prises, je me dis qu’il y a peut-être une idée à
creuser en matière d’animation »,
cogite déjà le directeur du musée. Entre le duo de chèvres Chico et Roberta, le petit train sifflant de Sambaldur-sur-Mou et ces quatre filles dans le vent du swing vintage, il se passe toujours quelque chose au 2, rue Alfred-de-Glehn.
Charline Caseiro et Léa Douat également de Wittelsheim - se
sont retrouvées entre une jeep,
une vieille loco et un gros nuage
de fumée pour un numéro de
claquettes impeccablement
exécuté. Bon, comme on est au
cinéma, les jeunes filles ont recommencé plusieurs fois leur
prestation devant la caméra de
Nicolas « Catchy Capsule » Grenier et, surtout, reviendront le
15 octobre prochain pour accompagner les Satin Doll Sisters
sur scène, toujours à la Cité du
train.
LA PHRASE
« On ne rêve pas de devenir des stars. On veut
juste vivre de notre musique, faire découvrir les chansons des années cinquante, permettre aux spectateurs de voyager pendant nos spectacles… »
Photo L’Alsace
Lauren Chardon alias Satin Doll,
fondatrice et leader des Satin Doll Sisters
PLUS www.satindollsisters.fr
« De l’art ou du charbon »
1300 €
La somme évaluée par les
Satin Doll pour tourner
leur clip de 2,40 minutes à
la Cité du train. C’est un
budget super serré mais les
quatre filles font tout, le
maquillage, les accessoires, aident les deux techniciens… et l’accès au musée
est gratuit, en échange
d’un concert en octobre.
choo choo parle de trains. Gamine, j’avais visité ce musée et donc l’idée m’est venue de contacter son directeur pour savoir si c’était possible de venir tourner le clip. Ensuite, on est venu en repérage… et on reviendra chanter ici. » Toujours prompt à aider les artistes, Sylvain Vernerey a dit banco, en échange d’un concert des Satin Doll Sisters dans le musée, le 15 octobre prochain. Et histoire de joindre l’utile à l’agréable, cinq membres de l’équipe de la Cité du train ont même accepté de jouer les figurants. Sylvain est devenu l’espace de deux jours chef de gare - un vrai
rôle de composition - Didier un cireur
de chaussures, Sébastien le mécanicien d’une vieille loco, Guillaume un fier marin de l’US Navy et Stacy son Photo L’Alsace
Les Satin Doll Sisters n’ayant pas
de budget illimité pour s’offrir
des danseuses professionnelles,
elles ont fait appel à l’école de
danse de Wittelsheim, Les ateliers de LEA (pour Libre expression artistique), créés par Joëlle
Kirchhhoffer. « Chez nous, on
fait de tout », précise la directrice de l’école, ce qui explique que
les artistes se soient tournées
vers elle, pour recruter des figurantes capables de faire un numéro de claquettes.
Cherry Dolly et Missy Dolly se retrouvent dans la voiture-bar du Mistral. Photo L’Alsace
Charline et Léa, visiblement satisfaites de leur prestation. Photo L’Alsace
La Cité du train regorge de trésors cachés pas forcément exposés à la vue du public : ainsi,
dans les réserves, se trouve une
collection de plus de 200 peintures consacrées au rail, ce que
l’on appelle des toiles ferroviaires. Pas de Picasso ni de Caravage annoncé mais un patrimoine
qui mérite quand même d’être
en partie dévoilé, via une exposition malicieusement baptisée De
l’art ou du charbon. « On présente 25 tableaux, essentiellement
des gouaches des années cinquante-soixante, dont 17 d’Albert Brenet, et quelques Michel
Lamarche. Ce sont des noms
assez connus chez les spécialistes de l’art ferroviaire et des
gouaches qui ont servi pour des
affiches, des illustrations », détaille Sylvain Verneret, le directeur de la Cité du train. Il a
décidé d’en faire son exposition
temporaire de l’été, visible jusqu’à la fin du mois d’octobre.
Albert Brenet (1903-2005) était
Cette machine à vapeur est signée du peintre La Schefer.
d’abord un peintre de marine
mais aussi un affichiste reconnu
qui a travaillé sur le Train bleu,
le Mistral… mais aussi sur des
MUL02
avions. Surnommé « le peintrereporter », il aimait tout ce qui
permet de voyager, donc les
trains.
Photo L’Alsace
Y ALLER Cité du train, 2, rue
Alfred-de-Glehn à Mulhouse.
Ouvert de 10 h à 18 h. Tarifs : 12 €
(9,5 € réduit).

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