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conjoncture mensuelle
Agreste Réunion
Numéro 56 - mai 2010
Prix : 2,50 euros
DONNEES AGRICOLES ET RURALES - AVRIL 2010
Un demi-siècle d’irrigation à La Réunion
L'agriculture est considérée, à la
Réunion, comme un secteur dynamique qui s'est profondément transformé depuis la départementalisation. Sa modernisation est un signe
de réussite remarquable dans un
contexte physique difficile d'île montagneuse et isolée. Deux évolutions
majeures ont façonné l'agriculture
actuelle. Tout d'abord, La Réunion a
relevé avec succès le défi de la
transformation de son appareil de
production agricole hérité de l'économie de plantation de la période
coloniale. La réforme foncière mise
en œuvre dans les années 1970 et
1980 a substitué aux grands domaines de monoculture cannière, des
structures d'exploitation familiale en
intégrant une partie des anciens
colons et des salariés agricoles. Ces
exploitations se sont équipées, ont
gagné en productivité et ont réussi à
s’installer dans la durée. L'autre évolution est la mise en place des filières
de productions animales organisées
autour des coopératives, largement
facilitée par les premiers plans d’aménagement des hauts. Ces filières
ont permis l'émergence d'un nouveau pan de l'industrie agro-alimentaire.
Mais d'autres changements dans les
filières végétales concourent aussi à
cette image de success story réunionnaise : l'innovation dans la filière
sucre (création de variétés de canne
exportées dans le monde entier, process sucriers de pointe, valorisation
énergétique de la bagasse avec la
cogénération), la diversification et
l'amélioration qualitative des productions légumières et fruitières, l'adaptation de ces dernières aux nouvelles formes de distribution (GMS) et
de consommation (produits préparés
de 4e gamme). Cette modernisation
du secteur a été accomplie grâce à
un soutien massif et constant des collectivités publiques nationales, européennes, et locales en faveur du
développement agricole. Parmi les
grands programmes promus par les
pouvoirs publics l'aménagement de
périmètres irrigués sur l'ensemble de
la côte sous le vent constitue la réalisation la plus marquante.
La diffusion de l'irrigation, vecteur de
consolidation des petites et moyennes exploitations familiales
sources: Agreste, Saphir, ILO
55000
50000
45000
40000
35000
SAU en pluvial
30000
ha
25000
20000
15000
PI Ouest
10000
PI Nord & Est
5000
PI Sud
La rétrospective de l'irrigation comme
préambule à la prospective sur l'équilibre ressources - usages en eau
La question de l'évolution de l'irrigation à
La Réunion est intéressante à plusieurs titres. D'une part, elle permet d'appréhender les retombées économiques et sociales de l'évolution des filières des cultures
irriguées (canne à sucre, maraichage,
fruitiers et fourrages) et d'appréhender la
contribution de l'irrigation à leur intensification. D'autre part, elle intéresse la planification en matière de gestion de l'eau
et la mise en œuvre de la directive cadre
sur l'eau (DCE). Cette dernière impose en
effet la mise en place de programmes
de mesures qui visent le rétablissement
du bon état des masses d'eau pour 2015
ou, au plus tard, pour 2027 (dernier délai
soumis à dérogation). Les actions visant à
rétablir le bon état des milieux doivent
logiquement tenir compte des évolutions
tendancielles des prélèvements en eau.
Puisque l'agriculture irriguée constitue le
second usage consommateur en eau de
l'Ile (72 millions de m3 soit environ 30% des
prélèvements totaux en 2007), après l'usage " eau potable ", il est important d'intégrer une réflexion sur le devenir de l'irrigation et de son prélèvement en eau
dans le cadre de la préparation de ces
programmes de mesures. Une approche
prospective est une étape préalable
pour réaliser des bilans futurs sur l'équilib-
(2 400 ha en 1999-2000), Antennes 6
et 8 (1050 ha en 2007) et dernière à
ce jour, l'Antenne 3 (500 ha en 2008).
La surface de l'ensemble des périmètres irrigués atteint environ 13 000 ha
en 2009 soit près de 30 % de la SAU de
l'île.
Dans cette superficie, les zones aménagées et effectivement irriguées
sont estimées à moins de 10 000 ha.
Tous ces périmètres irrigués contri2
2008
2006
2004
2002
2000
1998
1996
1994
1992
1990
1988
1986
1984
1982
1980
1978
1976
1974
1972
0
1970
Si l'agriculture s'est largement diversifiée au cours des trente dernières
années, le système de culture des
bas s'est quant à lui, maintenu dans
la spécialisation " canne à sucre ",
grâce notamment à l'irrigation. Ainsi,
l’aménagement des périmètres irrigués a plutôt été conçu pour une
vocation cannière, tout en permettant plus de diversification. Il s'agissait
pour l'Etat d'inciter les exploitations
familiales créées par la réforme foncière à intensifier la culture de la
canne. La forte sensibilité du rendement de la canne vis à vis des
besoins en eau (de l'ordre de 1800
mm/an dont moins de la moitié sont
normalement satisfaits par les pluies
sur la côte sous le vent) rend effectivement l'irrigation indispensable pour
intensifier la culture de canne et
donc conforter les revenus agricoles
et maximiser la productivité du foncier, facteur de moins en moins
disponible pour l'agriculture.
Le lancement des grands aménagements d'irrigation remonte aux
années 60. Ces travaux constituent la
pierre angulaire d'une politique d'infrastructures qui marque la volonté
de l'Etat d’assurer le rattrapage économique de La Réunion pour
concrétiser la départementalisation.
Le périmètre du Bras de la Plaine est
lancé en 1964, il remplace un ancien
réseau gravitaire (canal St-Etienne).
Achevé à la fin des années 1970, il
couvre une surface d'environ 5 000
ha et le modèle de gestion choisi est
celui de la société d'aménagement
régional sous tutelle du département.
Après le sud, des aménagements
sont entrepris dans l'Est avec le périmètre de Champ Borne sur 1 800 ha.
Dans les années 1980, le vaste programme d'aménagement hydraulique de l'ensemble du littoral Ouest
est lancé. L'irrigation doit conforter
l’installation d'exploitations familiales
sur des grands domaines rétrocédés,
toujours dédiés à la canne à sucre,
et inciter à diversifier leur production.
L'hydraulique agricole figure comme
un moyen privilégié des plans de
relance de la production de canne
consécutifs aux crises récurrentes de
la filière sucre : PMES de 1974-1981,
puis PCES de 1982-1992, puis programmes européens qui pérennisent
des mesures sectorielles cannesucre. Par ailleurs, l’irrigation doit
aussi conforter d’autres cultures
(maraîchage, arboriculture, cultures
fourragères). Sont ainsi réalisés successivement le périmètre du Bras de
Cilaos (2 600 ha entre 1980 et 1998),
puis les périmètres de l'Ouest avec
l'eau du transfert : Antenne 0 et 4
Surface aménagée pour l'irrigation Réunion 1970 - 2008
re ressource-demande et adapter les
mesures à l'évolution du secteur de l'agriculture irriguée.
Ainsi le projet Prospectiv'Eau qui s'intéresse à l'évolution de l'équilibre ressourcedemande en eau à l'horizon 2030 et aux
stratégies pour combler d'éventuels déficits a engagé une réflexion rétrospective
sur l'agriculture irriguée. Cette rétrospective a permis de mettre en évidence les
facteurs de changements qui avaient
induit les évolutions dans ce secteur et
pourraient être susceptibles d'intervenir
encore dans les 20 prochaines années.
Grâce à un travail mobilisant des experts,
les facteurs passés ont été retenus, ou
non, pour formuler des scénarios d'évolution future de l'agriculture irriguée. Cette
lecture du passé n'est pas unique, elle
donne lieu à des appréciations nuancées sur les stratégies des irrigants selon
l'influence accordée aux déterminants
fondamentaux, d'une part la planification publique des aménagements et les
incitations à la production de canne affichée comme l'objectif principal de l'irrigation, d'autre part les motivations et
capacités des agriculteurs qui peuvent
arbitrer entre plusieurs logiques productiviste, patrimoniale ou de cadre de vie, et
s'avèrent notamment très sensibles aux
perspectives d'urbanisation du foncier
agricole.
Contact : [email protected]
buent à près de 40 % de la production de canne et jouent aussi un rôle
important dans le développement
d’autres spéculations (les cultures
fourragères qui ont accompagné le
développement de l’élevage par
exemple ne représentaient que 811
ha en 1989, contre 1760 ha en 2000,
et 1931 ha en 2007). Pour être
exhaustif, il convient aussi de mentionner la petite irrigation réalisée
Un projet à fort enjeu de développement
durable
Ce projet, dont les études préalables ont
débuté en 1982 et dont l'achèvement est
envisagé en 2012-2013 à l'exception des
tranches d'altitude 660-800 m, a été
déclaré d'utilité publique en 1994 et en
2002, par décrets interministériels.
Ce projet a fait l'objet d'une attention
particulière pour son intégration environnementale et pour son bilan énergétique.
·- une coordination environnementale
systématique a été mise en place en
phase de travaux ;
·- un suivi et une intégration environnementale, paysagère et architecturale
sont assurés en phase d'études et en
phase travaux ;
Un chantier particulièrement long
et difficile
une valorisation énergétique est envisagée sous la forme d'une microcentrale
hydraulique et d'un équipement des stations de pompage en photovoltaïque.
Au 1er janvier 2010, 20 kilomètres de galeries, les prises d'eau de Mafate et de
Consommations d'eau sur les périmètres irrigués du Bras de la Plaine et Bras de Cilaos 1996 - 2008
et Besoin théorique en eau d'irrigation pour la canne (estimé par bilan hydrique pour 3 postes
Ligne Paradis, Pont Mathurin et Saint Leu)
sources : SAPHIR, CIRAD (unité Canne Ligne Paradis)
70
12000
60
10000
50
8000
40
6000
30
4000
Cons ommation eau
Mill ions M3
Besoin en eau i rri gation
canne m3/ ha
20
10
2000
8
7
0
0
0
0
2
05
06
2
20
04
20
20
3
2
0
2
0
0
1
0
2
0
0
00
2
9
99
20
19
7
19
9
9
98
0
6
0
9
Les aménagements hydrauliques
sont accompagnés par une active
politique de soutien aux exploitations
pour le passage à l'irrigation favorisant l'intensification cannière et la
diversification : subventions à l'équipement en moyens d'irrigation,
appui technique et formation aux irrigants avec la mise en place d'un service dédié à la chambre d’agriculture, mise au point par la recherche
d’outil de pilotage de l'irrigation. Afin
de maximiser la production de
canne, les équipements et les
conseils sont conçus pour satisfaire le
besoin en eau de la plante de façon
à approcher l'optimum agronomique. La tarification de l'eau est
définie en cohérence avec cet
objectif et n'est pas destinée à inciter
au rationnement des cultures. Le prix
de l'eau est même stabilisé de 1997 à
2005, le conseil général acceptant
de modérer ce prix afin de ne pas
compromettre la rentabilité de la
culture de canne. L'équilibre budgétaire du gestionnaire des périmètres
parvient à être atteint par les ventes
d'eau brute aux communes. A la fin
des années 1990 intervient une montée des préoccupations pour l'environnement dans la foulée de l'élaboration du SDAGE, et de la loi d'orientation de 1999 sur la multifonctionnalité de l'agriculture. Le souci de préserver la ressource en eau et de réaliser des économies d'eau rencontre
un écho particulier sur les périmètres
du Sud, car le contexte climatique
est alors marqué par une série d'année sèches et des restrictions sont
mises en place en saison chaude.
Initié dès 1983 sous maîtrise d'ouvrage du
Département et sous conduite d'opération de la DAF, le projet d'Irrigation du
Littoral Ouest (ILO), également appelé
transfert est-ouest ou basculement des
eaux, apporte une solution à grande
échelle au déficit chronique en eau du
versant ouest de La Réunion, en côte sous
le vent. L'eau captée dans les cirques de
Salazie et de Mafate est transportée par
gravité à travers la montagne par une
succession de tunnels pour être distribuée
sur le littoral ouest depuis La Possession
jusqu'à Saint-Leu. Le transfert complet
représente 4 prises d'eau et 4 galeries
hydrauliques d'une longueur totale de 29
km, et un réservoir de tête de 50 000 m3
qui desservira à terme 9 antennes d'irrigation.
Cet aménagement répond d'abord à un
enjeu agricole et industriel, l'irrigation de 7
150 hectares pour permettre le développement de la filière canne, mais aussi à
un enjeu d'aménagement du territoire, le
renforcement des ressources en eau
potable et industrielle, et à un enjeu d'environnement, l'alimentation de la nappe
de la Rivière des Galets.
1
La réalisation des grands aménage
ments est facilitée par l'arrivée des
financements européens à partir des
années 1990 dans le cadre de la politique de développement régional.
L'hydraulique agricole constitue une
priorité pour l'île et mobilise donc une
part importante des soutiens publics
au développement régional et aux
infrastructures. L'accès à l'irrigation
apparaît comme étant une condition essentielle pour la viabilité du
modèle d'exploitation familiale
promu.
Salazie, le réservoir de tête de 50 000 m3,
la conduite maîtresse et 5 antennes d'irrigation ont été réalisés. Les ouvrages restant à réaliser entre 2010 et 2013 sont les
suivants : la galerie Salazie amont (mise
en service prévue fin 2012), les antennes
1, 2, 5 et 7, et le cas échéant les tranches
d'altitude 660-800 m de toutes les antennes. Il reste environ 3 150 ha à équiper.
Le Projet d'Irrigation du Littoral Ouest
(projet ILO)
1
dans les années 1980 et 1990 dans le
cadre du plan d'aménagement des
hauts à partir de retenues collinaires
ou de captages de sources. Dédiée
à l'élevage ou au maraîchage, cette
petite hydraulique occupe une
place plus modeste. Elle concerne
plusieurs centaines de petites retenues individuelles et deux retenues
collectives (Dos d'ane et Herbes
blanches, cette dernière, d’une
capacité de 350 000 m3, permet d’irriguer 200 ha depuis 2008).
Photo : CEDUS
3
Des expérimentations sur le rationnement de la canne sont lancées, l'intérêt de l'irrigation localisée au goutte à goutte est rappelé mais cette
technique tend à être délaissée au
profit de l'aspersion intégrale, en raison de son coût de renouvellement
à supporter à chaque replantation
d'une part et de la difficile maîtrise
technique par l'agriculteur d'autre
part. Le retour à des années plus
humides à partir de 2003, et l'accès
à des nouvelles ressources souterraines éloigne le spectre de la pénurie.
Dans un contexte de mobilisation
pour renégocier les aides européennes et nationales à la filière cannesucre, l'attention se reporte ur le rendement de la canne dont la marge
de progrès reste forte, notamment
par la mise en œuvre d'itinéraires
techniques adaptés et zonés.
Bilan des aménagements hydroagricoles
En
conclusion,
on
retiendra
quelques éléments de bilan des
aménagements hydrauliques qui
montrent que les périmètres irrigués
ont partiellement répondu aux
objectifs initiaux.
Installés dans des zones littorales où
le foncier est très convoité, les périmètres irrigués ont pu jouer un rôle
de rempart contre l'urbanisation
dont la pression est très forte notam
ment sur les communes de SaintPaul et Saint-Leu. Cependant, il faut
noter que les pertes de foncier agricole sont parfois importantes dans
certains secteurs, notamment en
périphérie de St Pierre et de St Louis
(la surface cultivée sur les deux périmètres du Bras de la Plaine et du
Bras de Cilaos atteint 5 200 ha en
2000 d'après les enquêtes statistiques soit 70% de la surface souscrite à l'irrigation, les 30% restants étant
vraisemblablement passés à l'habitat).
Par ailleurs, le périmètre irrigué de
Champ Borne à Saint-André montre
un cas extrême encore plus fortement urbanisé.
Le ratio de mise en valeur surface irriguée / surface aménagée apparaît
cependant satisfaisant, à l'exception du périmètre de Champ Borne.
Dans les périmètres du Sud, la plu-
part des surfaces en canne équipées
utilisent l'irrigation et la dose apportée
est proche de l'optimum agronomique
au vu des statistiques de consommation d'eau. Les variations inter-annuelles
constatées de consommation sur la
période 1999-2008 paraissent en effet
fortement corrélées aux conditions climatiques de l'année qui déterminent le
besoin en eau (voir graphique page
précédente).
Dans l'Ouest, on note que l'équipement
individuel de la sole cannière bénéficiant du réseau primaire prend plusieurs années pour être réalisé malgré
les soutiens financiers publics importants. Ainsi, sur l'Antenne 4, les irrigants
n'ont équipé que 70% de la surface
aménagée en réseau primaire après
quatre années de mise en service du
périmètre. La conjugaison de plusieurs
facteurs expliquent ce retard,
notamment la succession d'années climatiques relativement pluvieuses dans
la zone haute, les niveaux d'endettement élevés des agriculteurs en phase
d'installation et la pression destabilisante de l'urbanisation et des grands travaux. En phase d'apprentissage de l’irrigation et face àla délicate appropriation de la technique du goutte à goutte, les agriculteurs de l'Ouest tendent
souvent à irriguer en dessous de l'optimum agronomique de la canne car ils
perçoivent l'eau comme une ressource
chère. Ce comportement parcimonieux est souvent induit par des difficultés de trésorerie et par des rendements
qui se dégradent progressivement lorsqu'il n'y a pas respect de l'équilibre triptyque des intrants fondamentaux "
engrais - désherbage - irrigation ".
La vocation cannière des périmètres
est maintenue : la canne à sucre occupe 82 % des surfaces dans les périmètres du Sud et 85 % sur l'antenne 4. mais
la faiblesse de la diversification peut
apparaître comme une source de vulnérabilité des exploitations (les projets
de diversification envisagés par les agriculteurs n'ont pas abouti dans 40 % des
cas).
teur et des choix économiques effec
tués qui résistent par ailleurs plus ou
moins efficacement à la pression de
extension urbaine et des grands tra
vaux.
A l’échelle de la filière canne sur les
quarante dernières années, le développement de l'irrigation a permis
d‘accroître très légèrement le rendement moyen de la sole cannière
réunionnaise. Les gains de rendement associés au passage à l'irrigation ont compensé les baisses de
rendement en culture pluviale provoquées principalement par les pertes de surfaces dans les zones des
bas à fortes potentialités agronomiques (la pression foncière demeure forte et constitue encore la principale menace pour l’agriculture
même avec l’irrigation).
Ainsi, malgré des résultats contrastés
selon les régions, le développement
de l’irrigation a globalement joué un
rôle important au cours des dernières
décennies pour maintenir une activité agricole significative à La
Réunion. En valeur constante, la production agricole finale est passée de
273 millions d’euros en 1980, à 348
millions d’euros en 2000 et à 365
millions d’euros en 2009 pour une
superficie agricole utilisée de 53 900
ha en 1980, 50 200 ha en 1989, 43 700
ha en 2000 et 44 000 en 2009. Sans
l’apport de ces perimètres irrigués,
l’évolution aurait probablement été
tout autre. Cependant, pour que les
gains liés à l’irrigation puissent être à
la hauteur de ce qui était initialement escompté, il faudra encore
accroître sensiblement la maîtrise
technique encore trop souvent insuffisante (désherbage, fertilisation,
replantation pour les canniers) ; il
faudra également poursuivre les
efforts faits en matière de diversification agricole : développement du
marîchage, des cultures fourragères,
de l’arboriculture fruitière et de l’horticulture en particulier.
Les rendements en canne ont indéniablement fait un bond dans les zones
passées à l'irrigation, avec cependant
des résultats différents selon les agriculteurs. Ainsi la variabilité des rendements
entre exploitations demeure forte sur les
périmètres irrigués en fonction du
niveau technique atteint par l’agricul-
Synthèse réalisée dans le cadre du projet “Prospectiv”EAU” - Partenariat BRGM, CIRAD, DIREN, Conseil
Général, Office de l’eau, DAF. (Rapport disponible sur www.brgm.fr)
Rédaction : CIRAD, DAF, BRGM
DIRECTION DE L’AGRICULTURE ET DE LA FORET
Service de l’Information Statistique, Economique et
Géographique
Parc de la Providence 97489 SAINT DENIS CEDEX
Tél. : 02 62 30 88 11
Fax : 02 62 30 89 93
www.daf974.agriculture.gouv.fr
www.agreste.agriculture.gouv.fr
www.snm.agriculture.gouv.fr
Photo : IrrigOuest
Directeur de la publication : Michel SINOIR
Rédacteurs : Jean-Louis Fusillier (CIRAD) ;
Richard FEUILLADE (DAF)
Composition et impression : SISEG
Dépôt légal : à parution
ISBN : 2-11-090743-6
© Agreste 2010