Créer des liens entre recherche et industrie

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Créer des liens entre recherche et industrie
Le figaro Santé, le 03 avril 2013
Le Centre Européen pour la Nutrition et la Santé, présenté lors du forum
Biovision à Lyon, vise à dynamiser le transfert de technologie de la
recherche vers l'industrie dans le domaine de l'alimentation.
Lors du 8ème forum mondial des sciences de la vie, Biovision, qui s'est tenu à Lyon du 24 au 26
mars, les représentants du Centre Européen pour la Nutrition et la Santé ont présenté leur
association. Cette structure lyonnaise, unique en France, vise à dynamiser le transfert de
technologie de la recherche vers l'industrie dans le domaine de l'alimentation. La ministre de
l'Enseignement supérieur et de la recherche Geneviève Fioraso l'avait souligné lors du
forum Biovision: «Les résultats de la recherche doivent se transformer en progrès pour la
population et en emplois locaux. Le transfert de technologies de la recherche vers les industries est
fondamental. C'est une recherche intégrée que j'appelle de mes vœux.» C'est cette volonté de faire
interagir chercheurs, praticiens et industriels qui a inspiré la création du Centre Européen pour la
Nutrition et la Santé (CENS). Cette association lyonnaise, présidée par le Pr Martine Laville, a été
présentée à Biovision à quelques jours de son premier anniversaire.
En tant que chercheur et médecin, Martine Laville a toujours eu à cœur que la recherche faite dans
son laboratoire, sur les thématiques du diabète et de l'obésité, puisse bénéficier aux patients et à
la population, «mais les circuits actuels ne sont pas très adaptés» regrette-t-elle. Un constat que
partage Geneviève Fioraso: «Si la France est au cinquième rang mondial du nombre de publications
scientifiques, elle n'arrive qu'en douzième position en ce qui concerne le nombre de dépôts de
brevets.»
Créer des liens entre recherche et industrie
C'est donc avec des collègues motivés eux aussi pour «sortir du modèle cloisonné où les
chercheurs travaillent dans leur coin pendant que les industriels font de même de leur côté» que
Martine Laville a initié le CENS. «Nous avions besoin d'acteurs impliqués dans la vraie vie et pour
cela les industriels sont les mieux placés, explique-t-elle. Ils nous ouvrent des perspectives que
nous ne pouvons pas avoir depuis nos laboratoires de recherche.» Loin d'être une couche
supplémentaire au mille-feuilles administratif, le CENS a été pensé pour formaliser le lien entre
recherche fondamentale, recherche clinique et industrie. Il est présenté par ses fondateurs comme
«un facilitateur de dialogue et de collaboration».
L'association, qui a vu le jour en mars 2012, compte déjà plusieurs partenariats avec l'industrie,
notamment avec un fabricant de compléments alimentaires et une société spécialisée dans la
nutrition clinique. Le CENS est également soutenu par les collectivités locales: «Grâce au Grand
Lyon, à la région Rhône-Alpes et au département du Rhône nous disposons aujourd'hui de 9
millions d'euros», explique Christelle Bidaud, déléguée générale de l'association. Ces fonds
serviront à construire un bâtiment dédié et également à embaucher une équipe permanente.
Les responsables du CENS se déclarent confiants quant aux partenariats à venir avec l'industrie:
«Plusieurs contrats sont actuellement en cours de négociation, notre modèle intéresse beaucoup»
expliquent-ils. Ils espèrent cependant qu'à l'instar des autres pays européens où de telles
initiatives existent déjà, le gouvernement s'impliquera bientôt pour soutenir le développement de
leur association. Le CENS semble effectivement s'inscrire dans la droite ligne de la recherche
intégrée que Geneviève Fioraso disait «appeler de ses vœux».
http://sante.lefigaro.fr/actualite/2013/04/03/20156-structure-dinnovation-sur-nutrition-creeelyon