Semaine 06 : "Le bonheur est dans le crime" au musée Félicien

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Semaine 06 : "Le bonheur est dans le crime" au musée Félicien
Semaine 06 : "Le bonheur est dans
le crime" au musée Félicien Rops
de Namur
Semaine 06 : "Le bonheur est dans le crime" au musée Félicien Rops de Namur
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Félicien Rops, Le Bonheur dans le crime, 1884, illustration pour le livre de Jules Barbey
d’Aurevilly, Les Diaboliques, paris, éditions A. Lemerre, 1884.
Crayon et rehauts de gouache blanche, pierre noire, fusain, estompe, travail à la pointe, au
grattoir et à la gomme sur papier pellé blanc, 24,6 x 17 cm. Collection privée
« Le Bonheur dans le crime, sombre histoire de deux amants qui vivent heureux dans
l’assouvissement de leur passion ardente, sans que le moindre remords d’avoir, par le poison,
supprimé la femme qui gênait leur amour, les trouble.
1»
Cette illustration, comme les huit autres qui composent Les Diaboliques, marque les esprits au
moment de la sortie de l’ouvrage. Malgré leur parution sous forme de petites planches
techniquement faibles, l’esprit qui s’en dégage confirme la réputation de Rops : « D’aucune
de ces illustrations sont d’authentique œuvres de synthèse figurée et de symbole plastique. Je
ne parle pas ici, bien entendu, de ces eaux-fortes si misérablement réduites pour les besoins du
tirage de l’édition Lemerre, mais bien des originaux […].
2»
Rops a saisi l’esprit de la modernité de son siècle unissant sensualité et morbidité : le couple
adultère triomphe, sous la protection de Méduse, figure qui rappelle les terribles pouvoirs du
sexe (au sens de genre et d’organe) à l’œuvre dans Les Diaboliques. Le serpent tentant
d’enlacer les vainqueurs agonise sous le poids de la négation du péché : il n’y a pas de place
pour le repentir ou la culpabilité. Quant à la femme légitime, elle s’agrippe à son bonheur
perdu, déjà vaincue par la mort qui lui a été administrée.
« Ainsi que les peintres du moyen âge que la figure de la Mort hantait, Mr Rops l’approche, et,
fasciné, tourne autour d’elle ; son œuvre la choie, la dévie, l’attife, dans ce sentiment
baudelairien qui semble la dernière expression de l’art catholique chez les modernes. Aussi
était-il le seul qui pût illustrer les Diaboliques, qu’un artiste foncièrement chrétien comme
Barbey d’Aurevilly, était, seul aussi, apte à écrire »
3.
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1 Victorio Pica, « Félicien Rops », in La Plume littéraire, artistique et sociale, n° 172, Paris, 15
juin 1896, p.463.
2 Joris-Karl Huysmans, « L’œuvre érotique de F.Rops », in : La Plume littéraire, artistique et
sociale, n° 172, Paris, 15 juin 1896, p.400.
3 Ibidem
Exposition au musée Félicien Rops de NamurAuguste
:
Rodin et Félicien Rops, les
embrassements
(Du 1er octobre humains
2011 au 8 janvier 2012)
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