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cosmétique : état de l’art en France et en Europe et perspective de développement Le Dossier Les labels fleurissent - Bio/réglementation 1420 mots 1 juillet 2009 Cosmétique Mag COSMAG 54 99 Français 2009 Cosmedias. All Rights Reserved. l’éditeur a l’air plutôt indépendant : Faute de réglementation nationale et européenne, les cosmétiques naturels et bio sont régis par des labels privés. Tous ont leurs propres critères de qualification. Des fiches pratiques pour s'y retrouver. À l'heure actuelle, il n'existe aucune réglementation spécifique aux cosmétiques bio. Seule la directive "Cosmétiques" régit l'industrie, sans distinction entre produits dits "conventionnels" et produits naturels ou bio. Les fabricants obéissent donc aux exigences de Bruxelles, auxquelles ils ajoutent - de façon volontaire - des règles fixées par des organismes privés, comme Cosmébio ou le BDIH. Contrairement à l'alimentaire, régulé par le législateur européen (logo AB pour Agriculture biologique), tous les logos et labels de cosmétique bio/naturelle émanent d'initiatives privées. Certains ont acquis une grande visibilité, mais la confusion persiste dans l'esprit des consommateurs, entre associations de fabricants, certificateurs, acteurs de l'harmonisation européenne, etc. Panorama des labels présents en Europe, à l'heure où les regroupements stratégiques s'accélèrent. 1 En France Si l'Hexagone n'est pas un pionnier de la cosmétique bio et naturelle, l'essor de ce secteur y a été rapide (lire p. 48). Aujourd'hui, les principaux acteurs sont Cosmébio côté labels, Ecocert et Qualité France côté certification. COSMÉBIO Association professionnelle de cosmétique écologique et biologique : - créée en 2002 par une dizaine de fabricants français ; - siège situé à Valence (Drôme) ; - plus de 285 membres, dont 10% sont étrangers : marques, fabricants à façon, fournisseurs d'ingrédients, distributeurs ; - a établi sa charte, qui définit les principes de la cosmétique bio et écologique (ce texte est évolutif) ; - propose deux labels : Bio et Eco. Ils garantissent que 95% des ingrédients sont naturels, 5% maximum sont d'origine synthétique et que respectivement 10% et 5% minimum sont bio (le label Eco est en train de disparaître car il est très marginal par rapport au label Bio). Pour utiliser l'un de ces deux logos, la marque doit obligatoirement être membre - payant - de Cosmébio. La loi française interdisant d'être juge et partie, Cosmébio ne peut certifier ellemême les produits et doit passer par des prestataires extérieurs, en l'occurrence Ecocert et Qualité France. "Les deux organismes possèdent chacun un cahier des charges conforme à la charte de Cosmébio, déposé au ministère de l'Industrie et publié au Journal officiel, détaille Betty Santonnat, directrice du développement de Cosmébio. Le non-respect du cahier des charges peut entraîner l'intervention de la Répression des fraudes". ECOCERT Organisme privé français de contrôle et de certification : - créé en 1991 pour l'agriculture biologique (label AB en alimentaire) ; - siège situé à L'Isle-Jourdain (Gers), présent dans plus de 40 pays ; - compte 800 clients en cosmétique (marques et fournisseurs d'ingrédients) ; - a élaboré en 2002 son cahier des charges, publié au Journal officiel en 2003, en accord avec Cosmébio ; - fonctionne avec deux audits payants par an. L'un d'eux est réalisé inopinément au sein de la société demandant la certification. Les matières premières et les produits concernés, notamment, sont contrôlés ; - a déjà certifié plus de 8 000 produits (France et étranger) ; - certifie également des ingrédients et des procédés de fabrication. Un produit certifié par Ecocert doit obligatoirement le mentionner sur son packaging. Le logo Ecocert, lui, est facultatif mais il est quand même très souvent apposé sur les emballages car il bénéficie d'une forte notoriété en France et à l'international. QUALITÉ FRANCE Organisme privé certificateur, filiale du Bureau Veritas Certification : - siège situé à La Défense (Hauts-de-Seine) ; - certifie selon de nombreux cahiers des charges, dont celui en agriculture biologique (5 000 opérateurs audités par an) ; - a élaboré son cahier des charges Cosmétiques en 2003, relu et corrigé par Cosmébio (publié au Journal officiel en 2004) ; - compte une cinquantaine de clients en cosmétique. 2 En Europe Chacun de nos voisins possède ses labels, plus ou moins différents de ceux de Cosmébio, liés à un marché, un historique et des mentalités spécifiques. Depuis 2002, un groupe d'harmonisation européenne s'est constitué. Les discussions ont été longues, parfois vives, mais ont abouti à un référentiel commun baptisé Cosmos. En voici les participants. BDIH Association professionnelle allemande qui couvre cosmétiques, médicaments, produits diététiques, compléments alimentaires et soins corporels : - créée en 1951 à Mannheim (Bade-Wurtemberg) ; - 440 membres, dont une centaine du secteur cosmétique ; - a pour objet les "cosmétiques naturels contrôlés", pas les produits bio ; - s'appuie sur une liste d'ingrédients (et non sur des calculs de pourcentages comme Cosmébio) et de procédés de fabrication autorisés. Son logo est connu au-delà des frontières allemandes, notamment en France. BIOFORUM Association belge bipartite (flamande et wallonne) : - créée en 1998 ; - regroupe des organisations représentant l'agriculture biologique ; - a développé un cahier des charges pour les produits "non agraires" et un label "Ecogarantie" ; - a agréé deux organismes pour certifier selon ses critères : Certisys et Integra ; - opère sur un petit marché (une dizaine d'entreprises cosmétiques labellisées). ICEA/AIAB ICEA (Institut pour la certification éthique et environnementale) est l'organisme de certification ; AIAB est l'Association italienne pour l'agriculture biologique : - siège ICEA situé à Bologne ; - ICEA inspecte et certifie plus de 11 000 sociétés dans huit pays selon le cahier des charges écrit en collaboration avec AIAB ; - ce cahier des charges inclut une liste d'ingrédients interdits, mais aussi des exigences en termes de packaging ; - a certifié moins de 100 entreprises en cosmétique. SOIL ASSOCIATION Association britanni- que sans but lucratif : - créée en 1946 par un groupe de fermiers, scientifiques et nutritionnistes ; - regroupe deux entités : l'ONG (dont font partie des milliers de consommateurs) et la filiale certificatrice ; - a conçu son cahier des charges pour l'agriculture. Très strict, il est peu adapté aux cosmétiques ; - a certifié une cinquantaine de sociétés cosmétiques. 3 Le futur Une première version du standard européen Cosmos - fruit du travail des leaders européens cités ci-dessus - a été mise en ligne en novembre 2008 pour consultation. La version définitive a été publiée en juin 2009, suite à de nombreux commentaires et discussions. Pendant ce temps, NaTrue, son rival, avançait rapidement ses pions en publiant son propre standard en septembre 2008, en commençant la certification et en nouant des alliances stratégiques et internationales. COSMOS Acronyme de COSMetic Organic Standard, nouveau cahier des charges européen des cosmétiques naturels et biologiques : - publication en juin 2009 ; - début des certifications en septembre 2009 ; période de transition de trois ans (jusqu'à septembre 2012) pour se mettre en conformité ; - deux labels : naturel et bio ; - pas de logo, mais la mention "Cosmos Natural" ou "Cosmos Organic" ; - en France : ouverture à de nouveaux organismes certificateurs prévue ; - principale nouveauté par rapport au référentiel Cosmébio : pour le label bio, on passe de 10% à 20% minimum d'ingrédients bio. Seuls les produits "rincés" (shampooings, gels douche...) et le maquillage restent à 10% car "le but est de promouvoir l'innovation, pas de pénaliser un mar- ché en croissance", explique Betty Santonnat. NATRUE Groupement d'intérêt économique européen basé à Bruxelles, sur le point de devenir une AISBL (Association internationale sans but lucratif) afin de pouvoir incorporer d'autres membres non européens : - créé fin 2007 par d'ex-membres du BDIH, leaders sur leur marché (Dr Hauschka, Weleda Logona, Lavera, Primavera, Santaverde) et agacés par la lenteur des travaux d'harmonisation européenne ; - standard lancé en septembre 2008, avec trois niveaux de certification (naturel, naturel avec ingrédients bio, bio) et treize catégories de produits ; - plus de 130 produits déjà certifiés (par des partenaires indépendants), des centaines d'autres en cours de certification ; - des contacts ont été pris avec les normes nord-américaines NSF et NPA. Face à ce foisonnement de labels, de logos, d'initiatives nationales, européennes et internationales, on peut se demander qui sortira gagnant. Beaucoup de marques sont presque aussi perdues que les consommateurs, et on semble encore bien loin d'une réelle harmonisation. L'eau et les modes de calcul En général, l'eau n'est pas considérée comme certifiable bio, car "c'est un produit naturel, mais qui n'a subi aucune transformation par l'homme, explique-t-on chez Cosmébio. Elle n'est pas issue de l'agriculture". En France, la DGCCRF impose un mode de calcul global : le pourcentage de bio est calculé sur le total des ingrédients présents, eau comprise. Dans d'autres pays, on soustrait l'eau et l'on obtient par conséquent des pourcentages de bio plus élevés. Exemple : le même shampooing (en majorité composé d'eau) sera certifié : - à 27% de bio par Cosmos ; - à 78% de bio par NaTrue. © 2009 Cosmétique Mag. Tous droits réservés. 20090701HE0054 (c) DR Document COSMAG0020090710e5710001e