Ces architectures qui nous emballent
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Ces architectures qui nous emballent
EXPOSITION CES ARCHITECTURES QUI NOUS EMBALLENT 30 JUIN > 19 SEPTEMBRE 2015 Le sac plastique de commerçant, ce support apparemment banal, interpelle et interroge le regard quand on prend la peine d’y prêter attention. Sur ces quelques grammes de polyéthylène, on découvre alors tout un corpus d’édifices remarquables qui peuplent discrètement notre quotidien. À travers cette exposition, Éric Monin partage sa collection avec une cinquantaine d’historiens de l’architecture qui ont accepté de commenter très sérieusement ces objets devenus singuliers pour nous entraîner d’une manière originale au cœur de l’architecture monumentale, du Moyen Âge à la période contemporaine. La collection très singulière de sacs plastiques publicitaires illustrés avec des images d’architectes, nécessite une histoire de ses fondements, de même qu’une analyse de ces portées ; c’est pourquoi Eric Monin nous fait partager son engouement sur l’apport discret de ce médium simple, pratique et véhiculé par tous les publics, dans la représentation collective de l’architecture contemporaine. En accompagnant le développement euphorique de la société de consommation des années 70, le sac plastique publicitaire s’est vite imposé comme un objet du quotidien principalement apprécié pour son faible coût et sa grande résistance mécanique. Quelques années plus tard, avec l’éveil d’une nouvelle conscience écologique, ces vertus se sont vite retournées contre lui au point d’en faire l’emblème des dérives polluantes de notre société, liées ici à l’utilisation abusive et irraisonnée d’un objet quasiment indestructible, dangereux pour certains équilibres naturels, mais surtout visible et donc très embarrassant. Cette exposition propose justement de s’intéresser à l’impact visuel des sacs plastiques, qui fut à l’origine de leur exploitation publicitaire. Il s’agit ici de concentrer notre attention sur les impressions qui recouvrent ces sachets en ne retenant que les images d’architectures, un corpus qui se distingue par l’écart troublant qui sépare l’inertie pesante des édifices représentés et la légèreté vaporeuse des supports utilisés. Sortis des fonds de tiroirs de cuisine où ils sont habituellement remisés pêle-mêle, ces pochons racontent alors quantités d’histoires où cohabitent représentations savantes et images populaires, des dessins qui rendent compte d’une réalité parfois fantasmée ou sublimée par les logiques commerciales. En effet, cette dimension marchande est toujours présente et un monument bien choisi suffit à rappeler l’emplacement d’une boutique à peine évoquée. Quelques mots, un édifice facilement reconnaissable, une silhouette transportent déjà l’observateur attentif dans un univers surréaliste né d’improbables collusions qui stimulent l’esprit. Extraits d’une collection de 400 pièces, augmentée de quelques exemplaires amicalement prêtés par le saccuplastikophile Bernard Cadot, les sachets sélectionnés pour cette exposition livrent des images et laissent entrevoir des voyages suggérés par des historiens de l’architecture qui ont accepté de sortir des règles académiques qui dominent habituellement leur champ disciplinaire. Aux descriptions expertes, s’ajoutent des enquêtes nourries de recherches effectuées en archives et des investigations sur le terrain qui ont permis de recueillir des informations supplémentaires ou de précieux témoignages. Le sac devient document, la preuve d’une rencontre bienveillante entre une activité et un monument où s’expriment des temporalités différentes mais complémentaires. Les historiens qui ont bien voulu se prêter au jeu ont souvent mis l’accent sur ces rencontres improbables où se mêlent des registres distincts sources de fécondes interprétations parfois alimentées par une imagination débridée. En effet, l’architecture figurée n’a pas de limites et cette exposition montre comment à partir de quelques images apparemment sans importance peuvent s’enchâsser différents niveaux de lecture capables de livrer de précieuses informations, de raconter des histoires, de faire naître des fictions et de susciter des interprétations libres et sérieuses pour le plaisir du curieux. Éric Monin, historien de l’architecture, saccuplastikophile, maître assistant à l’ensapLille Dans le cadre de l’exposition, Clotilde Félix-Fromentin, Designer, chercheur Lacth et auteur de la thèse «Entre habit et habitacle, design de l’habiter : penser l’enveloppe, vers un paradigme de la textilité», proposera un défilé de mode autour du sac et de la représentation de l’architecture. A partir des sacs présentés dans l’exposition, la designer propose une version «vêtement» des architectures qui nous emballent. Cette exposition a été produite en partenariat avec l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille la Maison de l’architecture de Picardie. Commissaire : Eric MONIN Coordination : Sébastien FRÉMONT & Odile WERNER Nous tenons à remercier tous les historiens qui ont accepté de participer à ce projet : Christopher Drew Armstrong - Elise Baillieul - Basile Baudez - Gilles Bienvenu - Catherine Blain - Pierre Chabard - Richard Cleary - Alexandre Cojannot - Christian Corvisier - Ana bela De Araujo - Alain Delaval - Maarten Delbeke - Yvan Delemontey - Sophie Descat - Xavier Dousson - Philippe Duboÿ - Mathieu Flonneau - Alexandre Gady - Jean-Philippe Garric - Françoise Ged - Philippe Gresset - Bénédicte Grosjean - André Guillerme - Jean-Marie Guillouët - Richard Klein - Gilles-Antoine Langlois - Anne Lefebvre - Pierre Lebrun - Daniel Le Couedic - Olivier Liardet - Bernard Marrey - Dominique Massounie - Gilles Maury - Mathilde Méreau - Eric Monin - Christophe Morin - Thomas Renard - Nicolas Reveyron - Hélène Rousteau-Chambon Frédéric Seitz - Nathalie Simonnot - Simon Texier - Arnaud Timbert - Florence Wierre