Article de La Liberté du 23.07.2013 - HEdS-FR
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LA LIBERTÉ MARDI 23 JUILLET 2013 Gare aux coups de soleil pour les haies 24-25 26 27 27 28 MAGAZINE LOCATION-VENTE RADIO-TV JARDINAGE JEUX MÉTÉO 23 MARDI MONTAGNE Neufs nominés Demain la liberté sexuelle en EMS pour un prix DÉSIR • Celia Perriard s’est fait remarquer par un travail de diplôme engagé sur la sexualité des personnes âgées dans les EMS. Elle plaide pour une formation continue. CLAUDINE DUBOIS Le Prix Montagne du Groupement suisse pour les régions de montagne (SAB), qui récompense des projets modèles, susceptibles de servir d’exemples dans d’autres régions, a retenu neuf projets sur 50 lors d’une première sélection. Parmi les nominés figure notamment la Coopérative des producteurs de fromage d’alpage l’Etivaz (VD), qui réunit 130 alpages et produit un fromage AOC réputé. Autre favori, l’exploitation agrotouristique de la famille Morier de Château-d’Œx. Leur maison d’hôte a enregistré l’an dernier plus d’un millier de nuitées. Quatre projets grisons ont été retenus. Ils mettent en valeur une tisane aux herbes de montagne, une boutique de laine de mouton, une boucherie et épicerie ainsi qu’un centre hôtelier axé sur le développement durable et qui fait office de pépinière de projets. Un système d’isolation en bois (St-Gall), un festival de musique et une fabrique de pâtes sèches dans le Haut-Valais complètent la première sélection du jury. Le lauréat sera connu le 4 septembre prochain.I > www.aideauxmontagnards.ch EN BREF ORNITHOLOGIE L’échasse a pondu un œuf suisse Pas besoin d’être jeune pour avoir envie de l’autre… KEYSTONE PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCESCA SACCO Elle a 23 ans et vient d’obtenir, avec son titre de Bachelor en soins infirmiers à la Haute Ecole de santé de Fribourg, un joli petit succès d’estime au sein de sa profession. C’est que Celia Perriard s’est attaquée à un sujet délicat pour son travail de diplôme: le regard des soignants sur la sexualité des personnes âgées dans les établissements médico-sociaux (EMS). Interview. MCFREDDY Tout d’abord, les statistiques: 38% des plus de 75 ans se disent intéressés par le sexe. Celia Perriard: Les personnes âgées ont des désirs et des besoins sexuels, c’est une réalité! Une autre évidence, c’est que la population vieillit et que la prochaine génération qui arrivera en EMS aura sans doute une vision assez libérée de la sexualité. Ce qui fait dire à certains qu’elle sera plus revendicatrice en matière de droit à l’intimité. Actuellement, les résidents ont tendance à faire montre de pudeur. Ils ont encore vécu avec l’idée que la procréation était la finalité de la sexualité et du mariage. N’est-ce pas un peu étonnant que ce soit des jeunes gens comme vous, âgés d’une vingtaine d’années, qui fassent l’éducation sexuelle des personnes âgées? Oui, peut-être, mais nous ne faisons pas de l’éducation sexuelle au sens strict du terme. Nous essayons de permettre aux personnes âgées de vivre mieux leur sexualité. Et puis il y a de toute façon une rencontre intergénérationnelle dans les EMS, puisque les soignants sont forcément plus jeunes que les soignés. On ne sait donc pas quelle sera la mentalité des jeunes qui s’occuperont de la prochaine génération de résidents. Peut-être seront-ils encore plus libérés sexuellement qu’on ne l’est aujourd’hui, ou qu’au contraire, ils seront légèrement revenus en arrière... Enfin, il ne faut pas oublier qu’on finit généralement tous par devenir un jour les parents de ses propres parents, et ce mécanisme entre plus ou moins fortement en jeu chez les soignants, inconsciemment ou non. Cela pourrait expliquer pourquoi ils se montrent parfois gênés lorsqu’ils sont confrontés à la réalité des besoins sexuels des résidents: ils réagissent comme s’il s’agissait de leurs proches, dont ils préféreraient ignorer qu’ils ont une sexualité! Donc le personnel soignant n’est pas très ouvert à l’expression de la sexualité des résidents? Non, les soignants sont 73% à dire que la sexualité est importante pour les personnes âgées. Mais il y a comme un décalage entre leur ouverture d’esprit et la réalité: dans la pratique, ils se montrent parfois déroutés, surpris, incommodés, voire intolérants, moralisateurs et ironiques. Le moment de la toilette est typiquement assez délicat. Qu’on le veuille ou non, l’image de l’infirmière est susceptible de faire naître des fantasmes et toutes les soignantes n’ont pas le même seuil de tolérance à certaines réactions grivoises. Une de mes collègues s’est fait pincer les fesses, par exemple. Elle a quitté la pièce si fâchée qu’elle a uti- lisé l’expression «vieux cochon» pour parler du résident. A mon avis, le personnel devrait être encouragé à reconnaître ses émotions et à exprimer ses propres limites. Il n’est pas bon de rester avec des choses désagréables sur le cœur… On risque alors de vouloir régler les situations en décidant qu’il y a les «bons» d’un côté et les «méchants» de l’autre. Et vous, on vous a déjà pincé les fesses? Non, mais on m’a déjà dit des choses du genre: «vous avez de jolies formes» et «si j’avais quelques années de moins, je vous demanderais en mariage». En fait, ce qui est déterminant pour savoir comment réagir, c’est l’intention qui se trouve derrière le geste ou la parole: par exemple, dans l’esprit de la personne âgée, raconter des blagues au-dessous de la ceinture ne porte peut-être pas à conséquence. Ainsi, il peut arriver qu’un soignant accepte une fois de se laisser toucher les fesses, parce qu’il est rassuré sur le fait que le geste est anodin. Mais cela peut aussi devenir lourd si cela se répète. Dans tous les cas, il est utile de dialoguer pour pouvoir se positionner. Qu’entendez-vous concrètement par: «se positionner»? J’estime que les directions des EMS gagneraient à définir clairement, avec le concours du personnel, ce qu’elles tolèrent et ce qu’elles ne tolèrent pas. Par exemple, est-il admissible qu’une travailleuse du sexe vienne dans l’établissement pour satisfaire la demande d’un résident? Accepte-t-on d’entendre des plaisanteries un peu grasses et si oui, jusqu’où cela va-t-il? N’y a-t-il pas de règlements internes actuellement? Le sujet de l’intimité en général et de la sexualité en particulier est rarement abordé à ce niveau. Cela me conforte dans l’idée que ce serait bien s’il existait, au niveau des hautes écoles spécialisées, une formation complémentaire sur la thématique de la sexualité dans les soins en gériatrie. Il y a une réelle demande et des programmes-pilotes ont déjà été lancés à l’étranger, notamment aux Etats-Unis. A noter que la charte de l’Association fribourgeoise des institutions pour personnes âgées (AFIPA) précise depuis 2011 que ses membres doivent prendre les dispositions nécessaires pour permettre aux résidents de «vivre leur intimité, leurs relations affectives et leur sexualité sans crainte d’être dérangés». Préserver l’intimité en EMS, ce n’est donc pas facile… Concrètement, il n’est pas évident de trouver des solutions pour permettre aux résidents des EMS de profiter de moments d’intimité. Ils possèdent souvent une clé de leur chambre, mais les soignants doivent pouvoir entrer à tout moment pour des raisons de sécurité. Certains établissements mettent à leur disposition des pancartes disant «ne pas déranger», mais on leur reproche souvent de tuer la spontanéité: le moment d’intimité cesse aussitôt d’en être un. Le principe des chambres communicantes semble plus satisfaisant – encore faut-il qu’il soit possible de rajouter des portes. Au final, il s’avère indispensable de discuter avec le résident pour trouver une solution «sur mesure». I Les échasses blanches font escale chaque printemps en Suisse, en petit nombre. C’est pourtant la première fois que des ornithologues observent et documentent la nidification d’un couple de ces élégants limicoles à pattes rouges, 219e espèce à avoir niché au moins une fois dans notre pays. Martin Hüsler et Anders Storensten ont fait cette découverte fin mai, aux abords du lac artificiel Flachsee dans la réserve naturelle d’Unterlunkhofen. Un couple d’échasses blanches, oiseau typique de la zone méditerranéenne, y a construit un nid rudimentaire pour accueillir un œuf, le premier de Suisse, photographié et filmé par les deux ornithologues. De quoi ajouter quelques pages au futur «Atlas des oiseaux nicheurs», pour lequel le recensement commencé cette année sur le terrain dure jusqu’en 2016. TR > www.vogelwarte.ch > atlas.vogelwarte.ch GUIDE Promenades sur la frontière «Les Etats meurent, les pierres demeurent.» Ces pierres, ce sont les bornes-frontière, disséminées le long de la frontière francosuisse. Après un ouvrage du même type consacré au Jura vaudois, Olivier Cavaleri invite à découvrir ces bornes au travers de douze randonnées estivales dans le Jura neuchâtelois, recueillies dans un petit guide illustré. Des gorges du Doubs aux pâturages de Sainte-Croix en passant par La Brévine, l’auteur mêle le plaisir de la balade à celui de l’héraldique et de l’histoire, en proposant de parcourir la frontière tout en guettant ces jalons sur lesquels sont taillés et peints blasons, dates et autres inscriptions, explicités par une documentation fournie. Comme la visite guidée d’un musée en plein air. TR > Olivier Cavaleri, «Histoire de bornes. A la découverte des bornes-frontière du Jura neuchâtelois», Ed. Slatkine, 175 pp.