Intégration de la nutrition dans la clinique vétérinaire
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Intégration de la nutrition dans la clinique vétérinaire
Close window to return to IVIS Encyclopédie de la Nutrition Clinique Canine Pascale Pibot Vincent Biourge Responsable des Responsable des Éditions Scientifiques, Programmes de Recherche Communication, en Nutrition, Centre de Groupe Royal Canin Recherche Royal Canin Denise Elliott Directrice de Communication Scientifique, Royal Canin USA Ce livre est reproduit sur le site d'IVIS avec l'autorisation de Royal Canin. IVIS remercie Royal Canin pour son soutien. Sean J. DELANEY BS, MS, DVM, Dipl DACVN Andrea FASCETTI DVM, Ph.D., Dipl ACVIM & ACVN 1 2 3 4 Intégration de la nutrition dans la clinique vétérinaire -Gestion des stocks . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 495 - Alimentation des chiens hospitalisés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 498 - Les conseils diététiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 499 - Formation diététique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 503 493 Gestion stock Références . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 505 Informations nutritionnelles Royal Canin . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 506 Table de composition des principaux ingrédients utilisés pour la préparation des rations ménagères . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 508 Intégration de la nutrition dans la clinique vétérinaire Sean J. DELANEY BS, MS, DVM, Dip DACVN Sean Delaney possède une licence en zoologie de l’Université de Californie à Santa Barbara, ainsi qu’un Master en Nutrition. Il a obtenu son Doctorat de Médecine vétérinaire à l’Université de Californie de Davis. Il est Diplomate du Collège Américain de Nutrition Vétérinaire, après avoir effectué un Résidanat à l’Université de Californie de Davis dans le domaine de la Nutrition clinique. Il enseigne actuellement la Nutrition clinique des petits animaux à la Faculté de Médecine vétérinaire de cette même université. Il est par ailleurs le fondateur du Davis Veterinary Medical Consulting, Prof. Corp., société spécialisée dans l’assistance et le conseil nutritionnel auprès des professionnels du secteur des aliments pour animaux de compagnie. Andrea J. FASCETTI VMD, PhD, Dip ACVIM & ACVN Diplômée de la faculté de Médecine vétérinaire de l’Université de Pennsylvanie, Andrea Fascetti fait son internat et son résidanat de Médecine à l’Animal Medical Center de la ville de New York. Elle obtient son doctorat à l’Université de Californie à Davis. Elle est Diplomate du Collège Américain de Médecine Vétérinaire Interne ainsi que du Collège Américain de Nutrition Vétérinaire. Andrea Fascetti est actuellement Professeur agrégé à la faculté de Nutrition de l’Université de Californie à Davis. Elle dirige par ailleurs le service de Nutrition de l’hôpital de la faculté de Médecine vétérinaire de cette même université. Ses recherches portent sur le métabolisme des oligo-éléments chez le chien et le chat, l’amélioration des aliments pour animaux de compagnie, et la biodisponibilité et le métabolisme de la taurine chez le chien. À Gestion stock l’époque où les connaissances médicales vétérinaires étaient limitées, le régime alimentaire constituait l’élément majeur des soins pouvant être donnés aux chiens malades. À mesure que de nouvelles maladies ont été décrites, les questions diététiques n’ont rien perdu de leur caractère vital, mais leur importance s’est lentement diluée dans l’océan des nouveaux diagnostics et des nouvelles thérapeutiques devenus disponibles en médecine vétérinaire. Heureusement, les connaissances en nutrition ne sont pas restées à la traîne face aux progrès des autres disciplines de la médecine vétérinaire, et l’intérêt d’intégrer le régime dans la prise en charge thérapeutique a été démontré pour un nombre croissant de maladies. Compte tenu de l’importance de la nutrition en médecine vétérinaire, l’objectif de ce chapitre est d’illustrer comment elle peut efficacement être intégrée dans la pratique courante. 462 La taille des structures n’étant pas forcément en rapport avec le type d’activité, certaines recommandations émises ici pour une clientèle référée s’appliquent mieux à un cabinet généraliste réunissant un nombre important de vétérinaires. Le lecteur est donc encouragé à lire et à prendre en compte toutes les recommandations qui suivent. 1 - Gestion des stocks © A. Fliek Dans de nombreux pays, la médecine vétérinaire évolue vers un système de prestations de soins vétérinaires à deux niveaux. Le premier niveau est représenté par les structures généralistes qui assurent l’ensemble des soins courants. Le second niveau est constitué par les vétérinaires qui travaillent sur des cas référés. Dans le second cas, la clientèle du vétérinaire compte en général une part plus importante de cas complexes et réfractaires. Caducée vétérinaire aux Pays-Bas Caducée vétérinaire en France Ci-dessous, de haut en bas : - Caducée vétérinaire aux États-Unis - Caducée vétérinaire en Afrique du Sud - Caducée vétérinaire en Allemagne Quel que soit leur type ou leur taille, les cabinets et cliniques vétérinaires doivent consacrer de l’espace à la nutrition. La capacité à stocker et à proposer plusieurs solutions diététiques au client dépend en partie de l’espace alloué à cet effet. Puisque la vente d’aliments peut représenter une part nonnégligeable du Chiffre d'affaires de la clinique, affecter de l’espace pour stocker les aliments se trouve ainsi justifié économiquement. La place n’est cependant jamais illimitée: le paragraphe suivant vise à décrire les stratégies permettant de tirer parti au mieux de l’espace disponible, et choisir le stock minimum pour couvrir la majorité des cas. 1 - Gestion des stocks Si l’espace est limité, le stock disponible le sera tout autant. Un stock modeste requiert forcément que l’on adopte l’une des deux stratégies suivantes: réapprovisionner souvent ou vendre peu. Limiter les ventes, intentionnellement ou non, ne peut être que déconseillé. Vendre peu signifie souvent que l’importance de la prise en charge nutritionnelle dans les soins donnés aux chiens est sous-estimée. Cet état de fait est préjudiciable à la santé des chiens, comme à celle du cabinet ou de la clinique. Pour éviter toute rupture vis-à-vis des clients ou des chiens traités à la clinique, les commandes doivent être faites très régulièrement : commander tous les jours (au lieu de commander une fois par semaine ou une fois par mois) permet d'éviter les ruptures de stock et de faire attendre les aliments aux clients inutilement. Se contenter d’un stock réduit n’est pas intéressant financièrement. Cela est difficile à comprendre si l’on se contente de calculer ce que coûterait un local complémentaire de stockage. Mais il faut également tenir compte du manque à gagner et de la charge de travail pour le personnel. Chaque cabinet ou clinique vétérinaire diffère des autres par le type de clientèle, la situation géographique et le contexte socio-économique. Des recommandations générales ne peuvent pas répondre aux besoins particuliers de chaque clientèle. Cependant, il est possible de les approcher à travers la taille de la structure et les orientations choisies. À l’inverse, un stock important offre à la clinique la possibilité de livraisons plus espacées, tout en répondant à une demande plus importante. Un système de ce type permet de réduire la quantité de travail occasionnée par des commandes très fréquentes. Le revers de la médaille est l’espace supplémentaire que nécessite un tel stock. Un praticien qui traite de nombreux chiens obèses peut souhaiter disposer d’un choix plus important d’aliments visant la perte de poids qu’un praticien axé sur l’oncologie. 463 Gestion stock Il existe sur le marché plusieurs systèmes informatiques qui permettent de suivre les ventes des produits et de gérer le stock. Ce type de gestion des ventes permet au clinicien de mieux évaluer ses besoins et d’avoir sur place les aliments spécifiquement adaptés à sa clientèle. Quel que soit le type d’outil utilisé pour la gestion, il est nécessaire de décider : - quels doivent être les aliments disponibles à la clinique pour le client - quel est le volume minimum à stocker pour chaque référence proposée. © Renner Gérer les entrées 1 - Gestion des stocks > Choix des produits proposés Face au manque d’espace, il faut stocker en priorité les aliments utilisés le plus fréquemment. Leur sélection se base sur la prévalence des maladies rencontrées, et sur l’importance démontrée de la nutrition dans la prévention et le traitement de celles-ci (Tableau 1). TABLEAU 1 - LA LISTE DES PRINCIPAUX ALIMENTS DIÉTÉTIQUES DISPONIBLES POUR LES VÉTÉRINAIRES TYPE D’ALIMENT INDICATION Aliment hypocalorique Sujet obèse ou prédisposé à l’obésité Aliment humide et/ou stimulant l’abreuvement, avec une composition étudiée pour limiter la formation de calculs Urolithiase Aliment à base d’hydrolysat de protéines ou aliment(s) comportant des sources protéiques rarement rencontrées Réactions d’intolérance alimentaire Aliment hypophosphoré et/ou à teneur réduite en protéines Insuffisance rénale aiguë/subaiguë/chronique ; encéphalose hépatique Aliment à haute densité énergétique Risque de surcharge digestive, perte de poids non-désirée, anorexie Aliment pauvre en matières grasses Pancréatite aiguë, perturbation de la vidange gastrique, intolérance aux matières grasses, lymphangiectasie Aliment à haute digestibilité Gastro-entérite aiguë non spécifique, constipation/diarrhée ne répondant pas aux aliments riches en fibres Aliment liquide Alimentation entérale administrée par sonde Aliment sec à visée bucco-dentaire Alimentation ralentissant le développement de la plaque et du tartre dentaire Aliment pauvre en glucides ou riche en fibres* Diabète sucré Aliment à haute densité énergétique avec restriction sodée* Ascite suite à une insuffisance cardiaque ou à une diminution de la pression oncotique Solutions pour nutrition parentérale* Vomissements ou diarrhée incoercible, pancréatite lorsqu’il y a impossibilité de mettre en place une sonde d’alimentation, convalescence après gastrectomie ou entérotomie La liste des régimes diététiques ci-dessous devrait répondre aux besoins de la plupart des praticiens en matière de diététique canine. * Si l’espace le permet, il faut envisager de stocker aussi ces types d’aliments La liste des régimes diététiques proposée devrait répondre aux besoins de la plupart des praticiens en matière de diététique canine. Les autres aliments proposés pour la croissance et l’entretien, les dégénérescences articulaires, les maladies hépatiques et cardiaques ne sont pas mentionnés ci-dessus, mais sont également utiles en fonction des habitudes de la clientèle et du type de pathologie couramment traitée. Bien qu’une seule référence pour chaque catégorie mentionnée ci-dessus puisse convenir à la majorité des chiens, il y a des cas où les problèmes d’appétence, les aversions acquises ou d’autres objectifs particuliers nécessitent l’utilisation d’un aliment qui n’est pas en stock. Pour faciliter l’identification des aliments qui peuvent éventuellement se substituer aux références habituelles, la clinique doit conserver des listes actualisées de produits proposés par tous les fabricants existants. Ces listes peuvent également servir de base de données en matière de composition alimentaire pour les chiens ayant expérimenté plusieurs régimes successivement. Gestion stock Pratiquement tous les chiens suivis peuvent être nourris avec des aliments industriels. Cependant, quelques exceptions exigent des régimes spécialement formulés, préparés à domicile. Dans ce cas, il est recommandé d’acquérir une formation particulière de vétérinaire nutritionniste (ou de référer à un vétérinaire spécialiste) afin de pouvoir faire face à toutes les situations. 464 Dès que le stock atteint son seuil minimum, une commande doit être déclenchée. La quantité à commander dépend de la quantité de produits pouvant être mise en rayons. Il faut aussi tenir compte de la croissance prévisible des ventes pour certaines références. Le stockage © M. Lechardoy. Avec l’aimable autorisation de T. Hazan. La quantité minimale à stocker équivaut à la quantité qui sera théoriquement vendue entre le jour de la commande et le jour de livraison. Si les commandes sont quotidiennes et le délai de livraison de 24 h, le stock minimum doit représenter 1/6 des ventes quotidiennes. Ce stock peut bien sûr être augmenté d’une marge de sécurité afin de pallier un retard de livraison ou une consommation temporairement plus importante. 1 - Gestion des stocks > Volume minimum à stocker L’utilisation régulière des mêmes produits présente l’avantage de permettre au praticien de connaître leur efficacité dans des situations pathologiques particulières et d’être capable d’adapter les recommandations lorsque cela est indiqué. Une utilisation ponctuelle limite la capacité du praticien à anticiper l’efficacité d’un produit. > La zone de vente Elle doit être bien rangée, séparée de la zone de stockage (Figure 1) et aussi claire que possible pour le client: le rangement par espèce (avec un visuel clair pour permettre une identification rapide), puis par marque et enfin par famille de produits l’aide à s’y retrouver. L’implantation verticale est la plus efficace. Des étiquettes en façade facilitent la lecture. FIGURE 1 - EXEMPLE DE PLAN D’UNE CLINIQUE VÉTÉRINAIRE Stock 1,3 m 3,3 m Consultation 1 WC/Sanitaire 2,0 m Hygiène/soin Pesée La zone de stockage des aliments doit être séparée de la zone de vente. L’espace de vente doit s’inscrire en continuité du discours de prescription du vétérinaire.Il doit faciliter les achats de renouvellement et éveiller l’attention des propriétaires qui achètent habituellement les aliments dans d’autres circuits de distribution. 4,0 m Répertoire Hygiène Santé Espace vente ASV Ilot Actualité Salle d’accueil Pharmacie Alimentaire attente chats et petits chiens 4,0 m attente grands chiens Totem charte Entrée Sortie 465 Gestion stock Les gros conditionnements obligent à espacer beaucoup les étagères. Les gros sacs peuvent être posés à plat, en veillant à ce que le nom du produit soit bien visible. Puisque le nombre d’aliments qu’il est souhaitable d’avoir à la clinique dépasse souvent la capacité de présentation, le recours aux petits sacs permet d’optimiser le stock. Le petit sac est d’abord vendu pour tester l’aliment, un sac plus grand est Une autre stratégie possible consiste à inciter les clients à apporter la nourriture habituelle de leur chien lorsqu’il doit être hospitalisé. Cela limite la quantité et la diversité des aliments d’entretien devant être stockés et prévient le risque d’aversion. © Davis Nutrition Center 2 - Alimentation des chiens hospitalisés commandé ultérieurement, lorsque l’appétence et l’efficacité du régime auront été démontrées. Comme les petits sacs pèsent moins, ils peuvent être installés sur des rayonnages plus hauts (et plus accessibles), augmentant d’autant la capacité de stockage. Comme il est souvent difficile de positionner tous les aliments en vente, le mieux est de placer les produits se vendant le plus au meilleur niveau de visibilité. > La zone de stockage proprement dite Des réapprovisionnements fréquents permettent de répondre rapidement aux demandes des propriétaires et à leur évolution, mais avec la contrepartie d’une charge de travail accrue pour le personnel. Plusieurs règles sont à respecter pour valoriser au mieux l’espace de stockage. - Optimiser la place: pour pouvoir réduire l’espace entre les étagères, mieux vaut coucher les gros conditionnements. - Rendre les produits accessibles: un étiquetage des emplacements sur les étagères facilite le repérage des aliments. Les grands sacs sont à placer le plus près possible du sol. - Respecter les conditions de stockage: les produits doivent être stockés au sec et à l’abri des températures extrêmes. - Respecter les dates de péremption: les derniers produits arrivés doivent pouvoir être rangés derrière ceux déjà stockés. Gérer les sorties La sortie d’un produit doit normalement déclencher trois actions: - la facturation et le règlement ou la mise en compte, - la mise à jour du stock, qui se fait automatiquement lors de gestion informatisée, - une nouvelle commande pour rétablir le stock au niveau requis. 2 - Alimentation des chiens hospitalisés Préparation des repas TABLEAU 2 MATÉRIEL DE BASE Gestion stock POUR LA PRÉPARATION DES REPAS DES CHIENS HOSPITALISÉS Pour que la nutrition trouve sa place dans le chenil d’hospitalisation, un espace doit être réservé à la préparation des repas des chiens hospitalisés. Cet espace peut être simplement un petit comptoir pour permettre d’ouvrir les boîtes et les sacs et de remplir les bols, avec, à côté, un évier et un bac pour l’élimination des déchets. Quelques objets supplémentaires peuvent améliorer encore l’efficacité de cette “cuisine”. Une liste succincte de ce que toutes les cliniques devraient envisager de posséder figure dans le Tableau 2. Choix du régime - Réfrigérateur dédié au stockage des aliments - Mixer - Four micro-ondes - Ouvre-boîtes - Verres doseurs - Couteaux - Bols - Couvercles en plastique pour refermer les boîtes ouvertes - Balance graduée en grammes - Cuiseur pour le riz Une question fondamentale dans la prise en charge de tout chien hospitalisé est celle de savoir s’il faut le nourrir ou non. Dans l’affirmative, la décision suivante concerne la voie d’administration et le type d’aliment à utiliser. Ce sujet est analysé en détail au chapitre 14; néanmoins, il est abordé ici dans la mesure où il est lié à la logistique de la fourniture d’aliments aux clients et à leurs chiens. Matériel supplémentaire à envisager - Hotte stérile ou mélangeur pour nutrition parentérale - Lave-vaisselle. Lorsque le régime habituel du chien n’est pas disponible, il faut en sélectionner un. Des aliments hautement digestibles sont habituellement bien acceptés et bien tolérés à condition que le régime ne soit pas trop riche en matières grasses. Bien que les matières grasses puissent augmenter l’appétence et donc la probabilité d’acceptation des aliments, une augmentation soudaine du taux de matières grasses de l’alimentation pourrait constituer l’une des causes de perturbations gastro-intestinales. En outre, bien 466 Le propriétaire est chargé d’apporter la nourriture habituelle du chien pour le nourrir pendant son hospitalisation. Il y a évidemment des exceptions dictées par la maladie en cause et la raison de l’hospitalisation. Cependant en l’absence de contre-indication, le fait de donner au chien son régime habituel devrait minimiser le risque de troubles gastro-intestinaux susceptibles d’apparaître à la suite d’un changement de régime trop brutal. 2 - Alimentation des chiens hospitalisés que les aliments humides soient souvent jugés plus appétents, certains chiens manifestent une préférence pour des aliments secs et rejettent les aliments humides. Dès lors, un régime très digestible et pas trop riche en matières grasses peut être le meilleur choix comme régime standard d’hospitalisation. Il doit être stocké en quantité suffisante pour répondre à ce besoin. > Répondre aux besoins énergétiques d’un chien hospitalisé La plupart des chiens hospitalisés mangent spontanément assez pour couvrir leurs besoins énergétiques. Dans certains cas toutefois, une alimentation assistée peut s’avérer nécessaire. Elle devrait être réalisable dans toutes les cliniques. Diverses sondes d’alimentation entérale s’adaptant aux différentes tailles de chiens peuvent être mises en place sans équipement spécial: sonde naso-œsophagienne, sonde placée après œsophagotomie ou jéjunotomie. Les sondes de gastrotomie endoscopique percutanée (GEP) nécessitent un équipement plus onéreux et plus sophistiqué, mais toutes les cliniques devraient être à même de fournir une assistance nutritionnelle adéquate sans l’utilisation d’un endoscope. L’alimentation parentérale peut ne pas être praticable dans certains cabinets et être limitée aux cliniques spécialisées. Cependant, les solutions destinées à la nutrition parentérale présentant une osmolarité faible et une densité énergétique élevée deviennent de plus en plus répandues et fiables, facilitant la mise en pratique de l’alimentation parentérale. Pour une analyse plus détaillée de la nutrition assistée en phase critique, se reporter au Chapitre 14. COMMENT FAIRE QU’UNE PRESCRIPTION DIÉTÉTIQUE SOIT BIEN SUIVIE PAR LE PROPRIÉTAIRE DU CHIEN ? Dans 27 % des cas, la prescription diététique du vétérinaire visant à améliorer l’état de santé de l’animal malade n’est pas suivie. Cela signifie que 11,6 millions de chiens, souffrant d’une pathologie identifiée parmi six principales, auraient pu bénéficier d’un aliment diététique et ne l’ont soit pas consommé du tout, soit pas suffisamment longtemps. Plusieurs facteurs peuvent être incriminés dans le non-respect d’une prescription diététique parmi les propriétaires : - l’absence de motivation réelle du propriétaire à soigner son chien, non perçue par le vétérinaire - le coût du régime - sa facilité de mise en œuvre - l’acceptation de l’aliment par le chien - les habitudes du propriétaire à propos de l’alimentation de son animal - le manque de confiance du vétérinaire dans sa propre prescription - la possibilité d’une mauvaise compréhension par le propriétaire de l’intérêt potentiel du régime. Pour améliorer le suivi des prescriptions diététiques par le propriétaire, le vétérinaire doit s’assurer qu’il respecte bien les étapes suivantes : 1. Être soi-même convaincu – et convaincre son personnel – de l’intérêt d’une recommandation nutritionnelle. 2. Communiquer, informer le propriétaire à propos des bénéfices à attendre d’une prescription diététique. 3. Proposer une solution diététique simple à mettre en pratique. 4. Garder le lien avec le propriétaire grâce à des bilans réguliers. L’accord du propriétaire pour respecter une prescription diététique dépend du niveau de motivation du vétérinaire et de son personnel. Lorsque tout est fait pour créer des conditions favorables au suivi nutritionnel, c’est le chien, le propriétaire et le vétérinaire lui-même qui en bénéficient. Références : - AAHA Compliance Study. Disponible sur : www.aahanet.org. - Client Compliance. DVM Best Practices, July 1, 2003. Disponible sur : www.dvmnewsmagazine.com/dvm. 467 Gestion stock Une étude récente réalisée par l’American Animal Hospital Association (AAHA) s’est penchée sur le comportement des propriétaires d’animaux de compagnie face à une prescription vétérinaire, incluant les recommandations diététiques. L’enquête fut réalisée dans plus de 350 cliniques vétérinaires des États-Unis. Les objectifs étaient : déterminer le niveau de suivi des prescriptions, comprendre les freins à leur mise en œuvre pour les améliorer et donc mieux soigner les animaux. 3 - Les conseils diététiques 3 - Les conseils diététiques Inclure le conseil nutritionnel dans chaque consultation Toute consultation devrait inclure au moins une anamnèse alimentaire permettant d’évaluer la pertinence du régime du chien. Les informations recueillies visent à vérifier l’équilibre de l’aliment proposé et l’adéquation des quantités distribuées par rapport aux besoins du chien. Le vétérinaire doit s’intéresser à toutes les sources alimentaires auxquelles le chien a accès: aliment principal, aliments secondaires, friandises spéciales, restes de tables, etc. Souvent, ce questionnaire détaillé est réservé aux chiens dont l’embonpoint est soit excessif, soit insuffisant. L’utilisation d’une fiche standardisée (Tableau 3) peut s’avérer utile pour recueillir des informations détaillées et précises concernant le régime d’un chien. Le fait de disposer d’une fiche permet au propriétaire de compléter l’anamnèse alimentaire chez lui, où il peut vérifier plus facilement le nom et la quantité de l’aliment TABLEAU 3 - FICHE D’ANAMNÈSE DIÉTÉTIQUE Nom du chien: … Nom du propriétaire: … Date : … Signalement: … La partie ci-dessous doit être complétée par le propriétaire Votre chien est-il nourri en présence d’autres chiens ? Si c’est le cas, veuillez préciser les conditions : … Oui Non Votre chien a-t-il accès à d’autres sources de nourriture que la sienne propre (alimentation par un voisin, aliments pour chat, etc.)? Oui Non Si c’est le cas, veuillez préciser les conditions : … Qui nourrit habituellement votre chien ? … Comment conservez-vous les aliments destinés à votre chien ? … Veuillez noter ci-dessous les marques ou les noms des aliments (si disponibles) et les quantités de TOUS les aliments, snacks et friandises que consomme votre chien : … Aliments distribués Marque/Gamme/Nom de l’aliment : Type (sec, humide, semi-humide) : Quantité par repas : Nombre de repas par jour : Donné depuis : Veuillez noter tous les autres aliments que votre chien a reçus par le passé, en indiquant la période approximative pendant laquelle ils ont été distribués : - Marque/Gamme/Nom de l’aliment : - Type (sec, humide, semi-humide) : - Quantité par repas : - Nombre de repas par jour : - Raison de l’arrêt : Gestion stock Veuillez noter le nom de chaque supplément que reçoit votre chien, et indiquer quelle quantité et à quelle fréquence votre chien en reçoit (par ex., produit phytothérapique, suppléments d’acides gras, compléments de vitamines ou de minéraux): … 468 3 - Les conseils diététiques De nombreux services peuvent être fournis aux propriétaires sur le plan diététique. Ces services varient sur le plan de la complexité et de l’importance de l’effort requis pour les assurer. distribué. La fiche se classe ensuite facilement dans le dossier médical pour révision et comparaison ultérieure. L’expérience montre que le remplissage d’une telle fiche apporte des réponses plus exactes et plus complètes que le simple fait d’interroger le client. Recommandations concernant les aliments préparés Pour des chiens en bonne santé, chaque vétérinaire devrait pouvoir émettre, en connaissance de cause, des recommandations sur les aliments préparés du commerce. À l’heure où les vétérinaires s’intéressent davantage à la médecine préventive, les recommandations diététiques s’inscrivent dans le cadre du bien-être global du chien. Deux aspects importants sont à prendre en considération: l’adéquation nutritionnelle et la capacité à maintenir le chien dans un état corporel approprié. La notion d’adéquation nutritionnelle évolue constamment, à mesure que l’on détermine et affine les besoins en nutriments. Aux États-Unis, l’association sans but lucratif AAFCO (Association of American Feed Control Officials) a élaboré des protocoles et des recommandations nutritionnelles en vue de garantir l’équilibre de la composition des aliments pour animaux, y compris des aliments pour chiens. Les aliments soumis à ces protocoles sont souvent préférés parce qu’ils offrent des garanties quant à la disponibilité des nutriments dans un aliment donné. En revanche, les aliments qui sont simplement formulés en fonction des recommandations émises n’apportent pas cette garantie de résultats. L’offre du vétérinaire doit se caractériser par la distinction entre 3 univers distincts: la Nutrition Santé (pour un animal en pleine forme), la Nutrition Préventive (vis-à-vis de risques particuliers) et la Nutrition-Soin pour aider au traitement de certaines pathologies. Idéalement, tous les fabricants d’aliments doivent disposer de résultats nutritionnels avec les produits qu’ils proposent. La qualité des produits dépend également de la vigilance du fabricant vis-à-vis des matières premières qu’il utilise et des produits finis qu’il commercialise. 469 Gestion stock Un des moyens de garantir l’adéquation nutritionnelle d’un produit à son objectif consiste à recommander des aliments commerciaux dont la marque constitue une garantie de qualité reconnue. Les petits fabricants n’ont pas toujours le même niveau d’expérience et d’expertise en matière de formulation, ils emploient peu – sinon pas – de nutritionniste à temps plein. Ils mènent rarement des programmes actifs de recherche et de développement. Les fabricants plus importants disposent de beaucoup plus d’indicateurs pour détecter les problèmes diététiques potentiels, en raison du nombre élevé de chiens nourris avec leurs produits. Dès lors, d’éventuels problèmes risquent moins d’être ignorés ou négligés parce que considérés comme des incidents isolés. Il est aujourd’hui bien démontré que le maintien d’un état d’embonpoint optimal retarde l’apparition 3 - Les conseils diététiques de problèmes pathologiques et allonge l’espérance de vie (Kealy & coll, 2002). Il importe dès lors de souligner auprès de chaque client l’importance et les bénéfices pour la santé de leur chien de l’empêcher de grossir. Il est également important de rappeler que dans toute équation nutritionnelle, trois facteurs majeurs influencent le résultat final: le chien, le régime et les conditions environnementales dans lesquelles le chien vit. Dès lors, l’aptitude du propriétaire à utiliser tel ou tel aliment pour maintenir son chien à son poids de forme est un indicateur important de l’adéquation de cet aliment à une situation donnée. Dans de nombreux cas, des aliments d’entretien conçus pour chaque stade physiologique sont utilisés avec succès. Cependant, un régime à densité énergétique moins élevée peut parfois s’avérer nécessaire. Celui-ci devra comporter des concentrations accrues en tous les nutriments sur la base de la concentration énergétique, dans la mesure où les apports nutritionnels peuvent devenir insuffisants lorsque le rationnement devient très restrictif. Suppléments nutritionnels Le choix d’un régime nutritionnellement adéquat doit normalement écarter le besoin d’une supplémentation. Mais la médecine vétérinaire souffre d’anthropomorphisme dans de nombreux domaines. La supplémentation nutritionnelle en est un bel exemple. Les médias et la communauté médicale humaine ne tarissent pas d’éloges sur les effets bénéfiques d’une consommation accrue de certains nutriments. Ces compléments seraient certainement moins indispensables si le régime alimentaire des patients était aussi équilibré que les aliments préparés de leurs chiens de compagnie. Malheureusement, cet argument est souvent sans valeur pour le client, qui persiste à croire que son chien a intérêt à recevoir une supplémentation. Cette perception est difficile à contrer, en particulier lorsque la supplémentation est considérée au mieux comme bénéfique, au pire comme inoffensive. Ce n’est pas toujours le cas. Sans doute faut-il rendre le propriétaire conscient du risque potentiel que comporte l’addition de certains suppléments à un aliment complet et équilibré. Au-delà de la pédagogie, le vétérinaire doit fournir un avis quant à l’efficacité prouvée du supplément en question. Or les études d’efficacité sont rares dans la littérature vétérinaire. Les recherches menées sont en général menées dans des conditions in vitro dans lesquelles les concentrations utilisées dépassent la quantité physiologiquement administrable. Par ailleurs, la quantité ingérée du nutriment via le supplément n’est probablement qu’une fraction de la quantité déjà présente dans l’aliment et n’apporte donc que peu de bénéfice additionnel. Il est préférable que le client consacre son énergie et son argent à choisir un aliment d’entretien complet et équilibré qui maintienne un état corporel optimal. Une supplémentation en tel ou tel nutriment ne doit être conseillée que dans des situations où un besoin accru est mis en évidence, et où la quantité apportée par l’alimentation est connue, afin d’éviter des excès alimentaires. Si on constate qu’un régime est pauvre en un nutriment particulier, le choix d’un autre régime comportant des taux appropriés de ce nutriment est une mesure plus prudente que l’administration d’un supplément. Rations ménagères Un régime tout viande est déséquilibré et entraîne en particulier une carence en calcium. Certains propriétaires préfèrent préparer eux-mêmes les repas parce qu’ils craignent que les aliments commerciaux ne soient pas aussi complets et aussi bons qu’un repas fait à la maison. D’autres ont permis à leurs chiens de développer une préférence pour un type d’alimentation donnée, généralement basée sur les repas préparés à la maison. Enfin, lorsque le chien souffre de plusieurs maladies simultanément, il peut être difficile de trouver une réponse appropriée avec un aliment préparé. Le propriétaire doit alors faire luimême les repas de son chien par nécessité médicale. Quelle que soit la cause sous-jacente, tous ces clients risquent de donner un régime inapproprié, incomplet ou déséquilibré. Bien que ces régimes soient peu susceptibles de provoquer un problème à court terme (en 2 à 3 mois), il existe un risque que des signes cliniques se développent à long terme chez le chien adulte en bonne santé et, très vraisemblablement plus tôt chez le chiot ou le chien malade. Le vétérinaire doit donc être capable d’évaluer la qualité du régime que le client prépare à la maison. Gestion stock Au début d’une consultation diététique, il faut rassembler des détails précis quant au 470 Il convient de vérifier en particulier la présence des catégories de nutriments ci-dessous. 4 - Formation diététique régime habituel et aux commémoratifs médicaux. Le poids actuel et l’indice corporel du chien sont notés, mais aussi les objectifs et les inquiétudes du propriétaire concernant l’alimentation du chien. Lorsqu’il s’agit d’un chiot, il faut encourager le propriétaire à actualiser régulièrement la courbe d’évolution du poids. Si le propriétaire utilise certains ingrédients peu courants (pour lesquels il n’existe que peu de données relatives à leur composition nutritionnelle), il peut être utile de lui demander ce qui le motive à les utiliser et, le cas échéant, s’il est prêt à les substituer. En effet, il peut s’avérer assez difficile, en partant de la seule liste d’ingrédients, de déterminer l’apport calorique global, sans parler des concentrations spécifiques en nutriments. Néanmoins, le vétérinaire doit être en mesure d’identifier les carences simples et manifestes en nutriments indispensables dans les régimes ménagers. Les protéines se composent d’une vingtaine d’acides aminés, dont une dizaine seulement est indispensable à l’organisme du chien et doit impérativement être apportée par l’alimentation. • Sources de protéines – il s’agit habituellement de protéines animales mais des sources de protéines végétales sont utilisables aussi (ex: protéines de soja, gluten de céréales...). • Acides gras essentiels, en particulier l’acide linoléique – les sources de protéines animales apportent rarement des taux adéquats d’acides gras insaturés; il faut donc inclure une huile végétale dans le régime ménager. Les acides gras essentiels sont des acides gras polyinsaturés. Ils sont plus sensibles à l’oxydation et doivent donc être soigneusement conservés. • Calcium et phosphore - ces minéraux sont nécessaires sous forme concentrée et sont souvent fournis sous forme de suppléments phospho-calciques. • Autres minéraux et vitamines - à moins que du foie ou des œufs entiers ne soient fournis en quantité relativement importante, une source d’autres minéraux et de vitamines s’impose. Le sel de table ou un sel contenant également du chlorure de potassium est souvent nécessaire pour répondre aux besoins du chien en sodium, potassium, chlorure et iode. La présence de chacun de ces composants ne garantit pas qu’un repas soit complet ou équilibré, mais leur absence montre au clinicien et au propriétaire que le régime doit impérativement être corrigé par un vétérinaire nutritionniste. Le besoin en calcium et en phosphore est particulièrement important en croissance et en période d’allaitement pour la chienne. Il y a un équilibre à respecter entre ces deux minéraux. 4 - Formation diététique Formation du vétérinaire On ne peut trop souligner l’importance de l’expertise dans ce domaine. Une formation diététique digne de ce nom permet notamment au vétérinaire d’apprendre à prescrire un régime ménager adapté à chaque cas particulier, de formuler des solutions parentérales, et de savoir prendre en charge des cas ne répondant pas aux traitements diététiques classiques comme des chiens présentant plusieurs maladies concomitantes. Les vétérinaires diplômés de l’American College of Veterinary Nutrition (ACVN) ou de l’European College of Veterinary and Comparative Nutrition (ECVCN) offrent de très bonnes références. La plupart des vétérinaires nutritionnistes réservent l’utilisation d’un régime préparé à la maison: - aux clients que l’on ne peut dissuader de préparer les repas de leur chien, - aux chiens présentant plusieurs maladies concomitantes qui ne peuvent être prises en charge de manière appropriée avec les aliments disponibles dans le commerce. 471 Gestion stock Les rations ménagères présentent l’inconvénient d’être plus onéreuses que les aliments préparés. Elles exigent beaucoup de travail et prédisposent à une “dérive du régime”, terme qui désigne la tendance de certains propriétaires à faire évoluer lentement le régime au fil du temps sans se rendre compte des conséquences que peut avoir l’ajout d’un ingrédient spécifique ou l’élimination d’un supplément indispensable. Mis à part ces problèmes, les régimes ménagers restent le seul choix dans les cas où un aliment préparé n’est pas toléré par le chien ou lorsqu’il n’y a aucun produit qui puisse répondre à ses besoins. En outre, les rations ménagères permettent également d’utiliser de nouveaux ingrédients, elles peuvent être formulées de manière à tirer profit de recherches récentes non encore appliquées dans une formulation commerciale parce que non rentables à l’échelon industriel. Conclusion Au simple énoncé des ingrédients distribués, il est parfois difficile d’évaluer la quantité totale de calories distribuées sans parler de l’analyse nutritionnelle du régime. Un vétérinaire se doit cependant d’être capable d’identifier des déficits nutritionnels simples dans des régimes ménagers, pour pouvoir au besoin faire appel aux conseils d’un vétérinaire spécialisé en nutrition. Formation du personnel de la clinique Les assistant(e)s peuvent être formés à expliquer aux clients les différences de composition entre les aliments thérapeutiques et les aliments d’entretien. L’intégration de la nutrition dans la clinique vétérinaire nécessite la participation de tout le personnel. En plus de la gestion des stocks, ce personnel est en charge de nourrir les chiens hospitalisés et de vendre les aliments. Les assistants doivent être formés pour pouvoir gérer la consommation journalière des chiens hospitalisés. Ceci implique des consignes claires pour l’alimentation de chaque animal. Une étude américaine a montré que dans 22 % des cas de chiens hospitalisés en état de sous-alimentation énergétique, le problème est simplement dû à une mauvaise compréhension des recommandations écrites (Remillard & coll, 2001). Le personnel technique peut aussi prendre la responsabilité du contrôle de performance des régimes mis en place. De nombreux membres du personnel de la clinique sont très heureux de se voir attribuer la responsabilité des pesages dans les programmes d’amaigrissement ou du contrôle du pH ou de la densité urinaire chez les chiens avec antécédents d’urolithiase. Quant au personnel d’accueil, il doit être formé à reconnaître le bon usage des aliments thérapeutiques, de manière à permettre l’identification et la correction rapide des incohérences des propriétaires en matière d’achat. Conclusion Il est indubitable que la nutrition est un élément vital pour assurer aux chiens des soins optimaux. Les cabinets et cliniques qui n’ont pas encore intégré la prise en charge, la gestion et le conseil nutritionnels dans les soins de chaque chien doivent commencer à le faire si elles veulent fournir des soins au meilleur niveau. Les ressources et l’expertise supplémentaires qui peuvent aider toute clinique à atteindre ces objectifs sont reprises dans les références mentionnées au Tableau 4. Gestion stock TABLEAU 4 - SOURCES D’INFORMATION POTENTIELLE EN MATIÈRE DE NUTRITION CANINE 472 American Academy of Veterinary Nutrition www.aavn.org American College of Veterinary Nutrition www.acvn. org Association of American Feed Control Officials www.aafco. org Center for Veterinary Medicine at the FIA www.fda.gov/cvm/default.html Comparative Nutrition Society www.cnsweb.org European College of Veterinary and Comparative Nutrition http://datamartcomputing.hopto.org/EBVS/colleges/ecvcn.htm European Society of Veterinary and Comparative Nutrition www.vet-alfort.fr/esvcn/esvcn.html National Research Council www.nas.edu/nrc Pet Food Association of Canada www.pfac.com Pet Food Manufacturer’s Association www.pfma.com Pet Food lnstitute www.petfoodinstitute.org Références Références Remillard RL, Darden DE, Michel KE et al An investigation of the relationship between caloric intake and outcome in hospitalized Dogs. Vet Ther 2001; 2(4): 301-10. 473 Gestion stock Kealy RD, Lawler DF, Ballam JM et al - Effects of diet restriction on life span and age-related changes in dogs. J Am Vet Med Assoc 2002; 220-1315-20. © Royal Canin Informations nutritionnelles Royal Canin Dans une clinique vétérinaire, le linéaire d’aliment doit aider à la compréhension des objectifs nutritionnels par le client, valoriser l’ensemble des gammes de produits dédiées au circuit vétérinaire, et faciliter la gestion par l’équipe de la clinique. Points clés Quelques concepts de base à propos du merchandising en clientèle vétérinaire Le merchandising a pour objectif de développer les ventes auprès de la clientèle. Sur le plan qualitatif, le merchandising doit aussi : • Améliorer l’image de la clinique auprès des clients. Quel que soit le motif de consultation, les conseils nutritionnels sont toujours les bienvenus. Ils sont même particulièrement appréciés dans les occasions suivantes : La présentation sobre, discrète et rationnelle des produits est un gage de sérieux pour le propriétaire qui attend un conseil personnalisé. - lorsqu’il s’agit d’un très jeune chiot, d’un chiot en fin de croissance ou d’un chien commençant à montrer des signes de vieillissement. • Affirmer la différence vis-à-vis des circuits “marchands”. - lorsque le motif de consultation implique obligatoirement une prescription diététique : obésité, stérilisation... Les propriétaires attendent de la clinique vétérinaire quelle se différencie des autres points de vente d’aliments pour chien par une offre produit spécifique, haut de gamme. Gestion stock • Recruter de nouveaux clients. 474 - lors des visites de routine, la Nutrition Santé permet de valoriser le rôle préventif de l’alimentation, et de développer la fréquentation de la clinique. • Rassurer et fidéliser les propriétaires. Tous les outils de communication visent à mettre en avant les arguments majeurs : un animal bien nourri est moins souvent malade, et une bonne alimentation favorise la longévité de l’animal. La mise à disposition d’échantillons ou de petits conditionnements est un encouragement à essayer sans risque un nouvel aliment. Informations nutritionnelles Royal Canin Objectifs de l’organisation de l’espace de vente et des linéaires © M. Lechardoy. Avec l’aimable autorisation de T. Hazan. Si le personnel de la clinique a un rôle clé dans le conseil nutritionnel, le rangement des aliments au sein du linéaire doit faciliter la compréhension des indications par le propriétaire. Les quatre clés d’entrée sont : - l’espèce - l’objectif visé : préserver la santé du chien, prévenir certains risques particuliers ou s’adapter à un état pathologique particulier. - les marques - les critères de segmentation par marque : selon l’âge, la taille, la race, le mode de vie etc. Il est souhaitable que le propriétaire trouve autour de lui les éléments qui illustrent le discours du vétérinaire. EN RÉSUMÉ, LE MERCHANDISING C’EST : Le bon produit travailler l’éventail de l’offre en matière d’aliments Au bon endroit trouver la bonne organisation de l’espace pour l’implantation des produits proposés Au bon moment réfléchir à sa saisonnalité des ventes En bonne quantité Avec la bonne information fixer une grille de tarification cohérente éviter les ruptures disposer de documents pédagogiques 475 Gestion stock Au bon prix Idéalement, l’organisation de l’espace doit conduire le propriétaire à renouveler l’achat de l’aliment pour son chien, voire à l’orienter vers un type de produit pour son chien dont il n’avait pas eu connaissance auparavant (ex : barres à mâcher destinées à l’hygiène dentaire). TABLE DE COMPOSITION UTILISÉS POUR LA PRÉPARATION g) 0 10 g/ g) (m 0 m g/10 iu ss (m g) ta Po sium 100 ) / né mg 0 g ( 0 ag M um g/1 di (m g) So re 00 o 1 ) ph g/ % os (m s ( ) Ph um aire nt s (% lci Ca lime ble ila ) sa re sim (% Fib s as sses e id gra ) s uc Gl ère s (% i at éine (%) M e e ot Pr sèch riqu lo e ièr o-ca l) a at M rotid 0 kc e 0 bl tp 0 or g/1 lisa pp ( abo g) Ra ét 0 M 10 e l/ gi ca er (k En Une ration ménagère est soumise à la variation possible des ingrédients qui la composent. Suivant leur origine, la composition analytique des matières premières peut être différente et l'équilibre final de la ration ne sera pas le même. Viandes Poissons Œuf Huiles, corps gras 476 Viande de boeuf hachée 5 % MG 115 191 26,2 22,0 3,0 7 197 74 27 439 Viande de boeuf hachée 10 % MG 172 114 33,4 19,5 10,4 7 186 64 21 342 Viande de boeuf hachée 15 % MG 208 99 34,8 20,5 14,0 9 186 62 19 300 Viande de boeuf hachée 20 % MG 252 68 39,1 17,0 20,4 7 140 68 18 270 Viande mouton, contrefilet 194 97 33,3 18,7 13,2 9 140 75 Veau, viande de muscle 92 230 23,6 21,3 0,8 13 198 94 Veau, poitrine 131 142 26,3 18,6 6,3 11 237 105 Veau, paleron 107 195 25,1 20,9 2,6 12 204 87 Porc, épaule 219 80 35,0 17,5 16,5 9 149 74 Viande de poulet, poitrine avec peau 145 154 29,6 22,2 6,2 14 212 66 Poule au pot (moyenne) 257 72 40,0 18,5 20,3 11 180 Viande de dinde, poitrine sans peau 105 229 26,3 24,1 1,0 26 238 Canard, viande, cru 132 148 26,7 19,6 6,0 11 202 Foie de bœuf 128 152 29,7 19,5 3,4 Lièvre 113 190 26,7 21,6 3,0 Chevreuil, cuissot 97 221 24,3 21,4 1,3 Chevreuil, selle 309 184 295 16 358 329 15 395 291 264 17 180 46 20 333 90 19 262 6 352 116 21 330 14 210 44 24 276 5 220 60 309 27,8 22,4 3,6 25 220 84 342 5,3 Sanglier 162 121 29,8 19,5 9,3 10 167 94 22 359 Colin d'Alaska 74 226 188 16,7 0,8 8 376 100 57 338 Cabillaud 77 231 19,5 17,7 0,6 26 194 72 24 352 Sardine 118 164 25,5 19,4 4,5 85 258 100 24 Mulet 120 170 25,9 20,4 4,3 53 217 69 29 404 Flétan 96 210 23,9 20,1 1,7 14 202 67 28 446 Hareng (Atlantique) 233 78 37,6 18,2 17,8 34 250 117 31 360 Maquereau 182 103 32,0 18,7 11,9 12 244 84 30 386 Eglefin 77 232 19,8 17,9 0,6 18 176 116 24 301 Thon 226 95 38,5 21,5 15,5 40 200 43 50 363 Œuf dur (entier) 156 82 25,7 12,8 11,3 0,7 54 214 144 12 147 Huile de tournesol 900 0 100 100,0 Huile de colza 900 0 100 100,0 Huile de lin 900 0 100 100,0 Lard de porc 759 5 87 4,1 82,5 2 13 Margarine 722 0 80,8 0,2 80,0 0,4 Beurre 751 1 84,7 0,7 83,2 Saindoux 900 0 100 0,0 100,0 21 14 101 13 21 5 3 16 DES PRINCIPAUX INGRÉDIENTS DES RATIONS MÉNAGÈRES g) 0 10 g/ g) (m 0 m g/10 iu ss (m g) ta Po sium 100 ) / né mg 0 g ( 0 ag m g/1 M u di (m g) So re 00 o 1 ) ph g/ % os (m s ( ) Ph um aire nt s (% lci Ca lime ble ila ) sa re sim (% Fib as sses es id gra ) s uc Gl ère s (% i at éine (%) M e e ot Pr sèch riqu lo e ièr -ca l) o a at M rotid 0 kc e 0 bl tp 0 or g/1 lisa pp ( abo g) Ra ét 0 M 10 e l/ gi ca er (k En Produits laitiers Amylacés Légumes, fibres Protéines végétales Divers Fromage blanc 0% MG 71 190 18,7 13,5 0,3 4,0 92 160 40 12 95 Fromage blanc 20% MG 109 115 22,0 12,5 5,1 3,4 85 165 35 11 87 Fromage blanc 40% MG 159 70 26,5 11,1 11,4 3,3 95 187 34 10 82 Fromage de lait caillé 124 237 36,0 29,4 0,7 125 266 787 13 106 Fromage Chester (Cheddar) 398 64 63,7 25,4 32,2 1,7 752 489 675 30 102 Fromage Cottage 100 123 21,5 12,3 4,3 3,3 95 150 230 88 Lait entier UHT 66 51 12,8 3,3 3,8 4,9 120 92 48 12 157 Lait demi-écrémé UHT 47 72 10,7 3,4 1,6 5,0 118 91 47 12 Yaourt maigre nature 36 95 10,2 3,5 0,1 5,8 143 109 57 14 187 155 Riz blanc cru 344 21 87,1 7,4 0,6 77,7 1,4 6 114 4 32 109 Riz blanc cuit 119 19 29,6 2,3 0,2 26,3 0,5 4 37 1 8 34 Pâtes aux œufs (crues) 336 37 89,3 12,3 2,8 69,9 3,4 23 153 17 42 219 Pâtes aux œufs (cuites) 91 47 23,2 4,3 9 62 7 14 53 Pâtes au blé complet 318 46 90 14,5 2,3 63,7 6,7 46 300 3 87 460 Pomme de terre (bouillie, avec pelure) 67 30 22,2 2,0 0,1 15,5 1,7 12 50 3 21 416 Tapioca cru 357 1 87,0 0,5 0,2 85,7 0,4 11 20 4 3 20 Carottes (bouillies, égouttées) 18 45 8,8 0,8 0,2 3,4 2,5 30 29 42 10 180 Haricots verts 32 76 10,5 2,4 0,2 5,3 1,9 60 37 2 24 238 Poireau 24 93 12,1 2,2 0,3 3,3 2,3 63 48 4 16 267 Tomate 15 62 5,8 0,2 2,6 1,0 9 22 3 12 242 Lentilles sèches 260 90 88,5 23,4 1,5 40,6 17,0 65 411 7 129 837 Lentilles cuites 73 101 23,4 7,4 130 1 255 Son de blé 172 93 88,5 16,0 4,7 17,7 45,1 67 1143 2 490 1352 Flocons d'avoine 337 40 90,0 13,5 7,0 58,7 10,0 48 415 7 134 374 Germes de blé 312 92 88,3 28,7 9,2 30,6 17,7 49 1022 5 285 993 4 99 1,0 0,9 17,5 0,4 10,7 4,5 Pectine 100 100 Cellulose 100 100 Tofu 82 98 15,4 8,1 Levure de bière 229 209 94,0 47,9 4,2 Miel 302 1 81,4 0,4 4,8 1,9 23 87 97 Ingrédients en rouge utilisés dans les différentes rations ménagères présentées dans cet ouvrage. 97 50 1900 77 230 1410 75,1 6 5 2 2 45 Sources Food Composition and Nutrition Tables. 6th rev. ed. Boca Raton: CRC Press, 2000. Répertoire général des aliments - Table de composition. J.-C. Favier, J. Ireland-Ripert, C. Toque, M. Feinberg, Ciqual-Regal. Tec & Doc Lavoisier, 1995. 477