NAGRA Ares-M II et KORG MR-1000
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NAGRA Ares-M II et KORG MR-1000
AFDERS Confidences N°101 1 ______________________________________________________________________________________ NAGRA Ares-M II et KORG MR-1000 La séance du 9 juin 2007 fut consacrée à la présentation des enregistreurs portables Nagra Ares-M et Korg MR-1000. Ces deux appareils ne sont pas vraiment concurrents: le Ares-M chasserait plutôt sur les terres des enregistreurs de poche Edirol, Zoom, M-Audio ou Korg MR-1. Le MR-1000 serait plutôt le concurrent d'un Nagra Ares-BB. Présentation du NAGRA Ares-M L'Ares-M II se présente sous la même forme que le modèle Ares-M. Les différences sont internes: mémoire de 2 Go et liaison au standard USB 2, là où l'Ares-M se contentait de 1 Go et du standard USB 1.1. Il doit en effet être rappelé que cet enregistreur se limite à sa mémoire interne et qu'il ne permet pas l'enregistrement sur cartes mémoires. L'autonomie est donc limitée par la capacité de cette dernière et la vitesse de transfert par le standard USB retenu. Ce sont là deux limitations qui sont de nature à cantonner l'usage de cet appareil aux interviews, pour lesquels l'application d'une compression accroît l'autonomie, ou aux prises de son de durée limitée. Cet appareil est livré avec une capsule stéréo et un petit étui. L'alimentation se fait par deux piles standard ou via un adaptateur secteur, qui dispose également d'une prise USB, permettant ainsi l'alimentation de l'appareil par l'ordinateur. Les entrées et sorties (ligne/casque) se font sur fiches mini-jack de 3,5mm. L'appareil comporte un limiteur et un verrouillage du clavier. Un petit micro interne permet de s'en servir comme d'un dictaphone. Il peut également jouer le rôle d'un baladeur MP3. Un point à signaler est la présence d'un éditeur avec affichage de la forme d'onde, fonction Undo, etc. qui s'avère pratique à l'usage dans la mesure où il permet de se passer d'un ordinateur. Les essais effectués montrent que cet appareil donne de très bons résultats sur la parole, meilleurs que ceux obtenus avec un minidisc, par exemple, et que les limiteurs internes ne font pas trop mal leur travail. La comparaison avec un AresP met en évidence un aspect plus léger du modèle M, mais suffisant pour un appareil qui se veut "de poche". Sur le plan sonore, la comparaison effectuée n'était pas vraiment équilibrée, l'Ares-P utilisant un micro mono mais de meilleure qualité. Dans ces conditions, la prise de son obtenue avec le modèle P est plus aérée. On notera cependant que des micros stéréos de meilleur niveau peuvent être livrés moyennant surcoût avec l'Ares-M II. Lors de l'exploitation, quelques "Bugs" logiciels ont été décelés avec un ordinateur Mac, mais ils ont été réglés depuis. On notera en particulier le bon suivi de la marque et la qualité de l'appui assuré aux clients. 2 AFDERS Confidences N°101 ______________________________________________________________________________________ Présentation du KORG MR-1000 L'appareil Korg MR-1000 apparaît particulièrement intéressant, notamment pour tous ceux qui souhaitent convertir leurs fichiers dans les différents standards audio. Qu'on en juge: l'appareil peut enregistrer en 44kHz, 16 et 24bits, ainsi qu'en 48, 88, 96, 176 et 192 kHz, et en DSD au format SACD (2,8 MHz) et double fréquence d'échantillonnage 5,6 MHz. Il est à noter que les enregistrements SACD ne peuvent être lus par les lecteurs SACD du commerce, mais essentiellement via l'ordinateur. Ils peuvent être gravés sur DVD. Le disque dur interne d'une capacité de 40 Go peut ainsi contenir 60h d'enregistrement en 44/16 et 7h en DSD 5,6 MHz. Un ordinateur est nécessaire pour les transferts (sortie USB), et l'appareil est livré avec le logiciel ad-hoc, permettant toutes les conversions utiles d'un format à un autre. L'appareil dispose de deux prises combinées XLR/Jack symétriques, cette dernière commutant en gain de 1 au lieu de 10 et pouvant être utilisée en entrée ligne. Deux sorties sont présentes aux standards RCA et XLR symétrique. L'alimentation interne fait appel à deux jeux de batteries en parallèle et une alimentation externe 12V est prévue. Il est simplement regrettable que l'alimentation externe ne puisse pas recharger les accus. Les entrées micro sur prises XLR permettent l'alimentation fantôme 48V. Cette alimentation n'est pas présente sur les Jacks. La face avant comporte une prise casque sur Jack avec potentiomètre, un réglage de niveau avec potentiomètre double (malheureusement non jumelé) Alps de qualité convenable, et des touches de défilement classiques. Des voyants permettent de repérer les pointes de modulation sur les deux canaux. J. Parchemin a procédé à diverses mesures de consommation, ce qui est très utile pour un appareil destiné à un usage autonome. Les valeurs mesurées sont les suivantes: • 0,89 A en enregistrement DSD et alimentation fantôme, et un peu moins en PCM (la consommation dépend en effet de la fréquence des accès au disque dur), • 0,66 A en pause, • 30 mA au repos (pour l'éclairage, essentiellement). L'examen interne révèle une qualité AFDERS Confidences N°101 3 ______________________________________________________________________________________ "honnête" des préamplificateurs (une commutation +20dB est prévue à l'arrière de l'appareil), ainsi que des alimentations séparées pour les sections analogiques et numériques. Quelques impressions d'écoute Les écoutes proposées aux membres de l'Afders étaient celles d'un enregistrement de nature comportant notamment des bruits de ruisseau. Les différences entre standards ont été caractérisées de la façon suivante par les auditeurs: • Passage de 24 bits / 44,1 kHz à 96 kHz: il y a plus d'air, particulièrement dans le grave. Il y a plus d'eau, moins de "friture" dans l'aigu. • Le passage en 192/24 puis DSD se traduit par un petit progrès, mais moins marqué. L'aigu devient cette fois plus fin. On retrouve un rééquilibrage voisin de celui procuré par le 44/24, mais en plus large et plus fin. Certains auditeurs ont noté un grave qui n'était plus vraiment sur le même plan en DSD, avec davantage de détails dans la localisation. Ces premiers essais mériteront une suite, notamment à l'occasion d'une mise en œuvre sur des prises de son musicales, mais il apparaît d'ores et déjà intéressant d'enregistrer en DSD avec cet appareil et de convertir ensuite dans des formats PCM plus universels d'emploi. En conclusion, Pour le prix auquel il est proposé (environ 1200 Euros), l'enregistreur Korg MR-1000 apparaît particulièrement adapté à des prises de son amateur de haute qualité. Il peut également permettre l'exploration des différents standards d'enregistrement, s'il est confirmé que la qualité de ses préamplificateurs et convertisseurs est effectivement apte à mettre en évidence les différences qualitatives entre standards. L'enregistreur Ares-M présente des limitations qui le destinent plus particulièrement aux interviews et prises de son sur le vif. On lui préfèrera un enregistreur de la série Ares-P ou BB si l'on s'oriente vers la prise de son musicale. L'encombrement n'est alors plus le même, ni le prix. La question qui demeure est celle de savoir si le Korg MR-1000 est comparable à un AresBB de prix double, et qui est limité à 20 bits / 48 kHz. La question est alors la suivante: l'accroissement de la qualité de réalisation des préamplificateurs et convertisseurs suffitelle à compenser la moindre résolution intrinsèque aux standards retenus ? JM. Grandemange.