Entreprises - Biopark Charleroi Brussels South

Transcription

Entreprises - Biopark Charleroi Brussels South
C H A R L E R O I
B R U S S E L S
S O U T H
La newsletter du Biopark
Charleroi Brussels South
n°16 — hiver 2012
Entreprises
Un écosystème favorable
2
Delphi Genetics
4
Bone Therapeutics 6
iTeos 8
Programme d’excellence
CIBLES 9
Du côté d'OncoDNA En bref
10
11, 12
Le Biopark, un écosystème
favorable aux entreprises
Humeur
UN NOUVEAU BOURGMESTRE
POUR CHARLEROI
Ne le cachons pas, nous nous réjouissons
de l’arrivée de Paul Magnette. Quitter
le fédéral pour prendre à bras le corps
le redressement de la Ville est un choix
courageux que l’on ne peut que saluer. Les
défis sont importants mais l’ampleur de la
victoire électorale de Paul Magnette et son
choix d’ouvrir la gouvernance au MR et au
CDH sont deux premiers signaux positifs.
Le Biopark est incontestablement un des
moteurs du développement économique
de l’Aéropole. Le défi est maintenant de
coupler cette dynamique à celle du centre
ville. Les points à résoudre sont la mobilité
entre le centre ville et l’Aéropole, l’image
de Charleroi et le bien vivre au centre ville.
Pour aborder et nous l’espérons résoudre
ces problèmes, la Ville peut compter sur
nous et nous espérons pouvoir continuer à
compter sur elle.
Dominique Demonté
Directeur du Biopark Charleroi Brussels South
2
Entreprises
Delphi Genetics qui inaugure son nouvel éco-bâtiment sur le
Biopark, Bone Therapeutics qui va débuter la construction de
ses propres locaux et le Biopark Incubator 2 qui accueille de
nouvelles sociétés : pas de doute, les entreprises se portent bien
chez nous ! Tour d’horizon avec Marie Bouillez, directrice du
Biopark Incubator, la "pépinière d’entreprises" du campus.
QU’EST-CE QUI EXPLIQUE LE SUCCÈS DU
BIOPARK AUPRÈS DES ENTREPRISES ?
M. Bouillez : Ce qui importe le plus, c’est la
concentration critique de divers acteurs sur un
même site, tous impliqués dans le secteur des
hautes technologies. La proximité facilite les
relations et les synergies se développent plus
facilement. iTeos, par exemple, s’est installé au
Biopark Incubator notamment pour profiter de
la proximité des centres de recherche et des
infrastructures du site (lire p. 8).
AU POINT QUE DES ENTREPRISES
D’AUTRES SECTEURS S’INSTALLENT
ÉGALEMENT.
M. Bouillez : Oui, nous avons accueilli récemment
à l’incubateur "VDE Legal", un cabinet d’avocats
spécialisé en droit des sociétés. Ils sont issus de
Bruxelles, et souhaitaient s’implanter à Gosselies,
attirés par la dynamique entrepreneuriale et
le nombre d’entreprises aujourd’hui installées
au Biopark. Il y existe maintenant une réelle
demande pour ce type de prestations qui justifie
l’apparition de sociétés de services comme
celle-ci. Ceci était impensable il y a quelques
années d’ici.
QU’EN EST-IL DES SPIN-OFFS ?
M. Bouillez : Il y a actuellement 9 spin-offs de
l’ULB au Biopark : Delphi Genetics, DNAVision,
Euroscreen, ImmuneHealth, Novasep-Henogen,
EndoToolsTherapeutics, Ovizio et a-ULaB,
déjà présents sur le site, et Bone Therapeutics
qui devrait arriver en 2013 (lire pp.6 et 7). Pour
nos spin-offs, l’écosystème développé sur le
site a beaucoup d’importance et l’incubateur a
un réel rôle à jouer à ce niveau, notamment en
mettant à leur disposition notre réseau d’experts.
Notre rôle est également de faciliter le
transfert des connaissances, des technologies
et des moyens qui peuvent être partagés. Par
exemple, nous organisons une fois par mois,
en collaboration avec IGRETEC, une rencontre
entre les différentes entreprises du secteur
biomédical pour partager des informations
pertinentes pour le secteur.
L’accompagnement personnalisé est aussi
important, surtout dans le processus de
création d’une spin-off : nous collaborons
étroitement avec l’Office de Transfert
Technologique (TTO) de l'ULB très en amont
de la création de la société. Nous aidons les
porteurs de projet de spin-off, dès l’extraction
des laboratoires, à développer une stratégie
de valorisation de leur technologie, qui passe
par l’évaluation du projet, une étude de
marché détaillée, l’élaboration d’un business
plan complet et, le cas échéant, une aide pour
la levée de fonds. Les entreprises peuvent
donc s’installer dans l’incubateur et profiter
des services et des réseaux du Biopark
Incubator tout au long de leur croissance.
C’est clairement une plus-value du Biopark :
c’est un écosystème propice à la création
de projets.
LE BIOPARK INCUBATOR 2 A ÉTÉ
INAUGURÉ EN AVRIL DERNIER, OÙ EN
EST-ON AUJOURD’HUI ?
M. Bouillez : Cela se passe pour le mieux !
Nous hébergeons aujourd’hui 11 entreprises.
Tous les services d’un Business Center sont
à disposition de nos clients : des postes
de travail flexibles loués à l’heure ou à la
demi-journée, des salles de réunion équipées
des dernières technologies, une réception
multi-langue, etc. A peu près 50% des 2000
m² d’hébergement sont occupés. Il s’agit
de surfaces complètement aménagées en
bureau ou en laboratoire (cloisons, mobilier,
internet, …). Des 2400 m² disponibles pour
de la location simple, 25% ont déjà été
aménagés, principalement par MaSTherCell
qui y a installé des salles blanches pour de
la production de thérapie cellulaire. Et début
2013, nous accueillerons deux entreprises
supplémentaires et l’espace occupé par
d’autres déjà présentes sera agrandi.
L’espace aménagé pour de la location devrait
également doubler.
Natacha Jordens
EN BREF :
• 18 entreprises sont installées au Biopark, dont 11 au Biopark
Incubator 2.
• 15 d’entre elles sont actives dans le secteur des
biotechnologies et de la santé, 3 autres dans des activités de
support (relations humaines, droit et infrastructures).
• 9 sont des spin-offs de l’ULB.
• Près de 50% de la surface consacrée à l’hébergement de
jeunes entreprises au Biopark Incubator 2 est occupée.
Pour plus d’informations sur les entreprises présentes sur le
Biopark, rendez-vous sur www.biopark.be/entreprises.html
N.J.
Entreprises
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Delphi Genetics dans ses murs
Ce 3 décembre, Delphi Genetics a inauguré son bâtiment de 1600 m2 au cœur du Biopark. Une
nouvelle étape pour la spin-off de l’IBMM qui négocie ses licences avec des multinationales.
StabyExpress, c’est la "carte de visite" de
Delphi Genetics : commercialisée par la spinoff à partir d’un know-how développé à l’Institut
de biologie et de médecine moléculaires
(IBMM), StabyExpress permet de produire des
molécules issues de l’ingénierie génétique en
l’absence d’antibiotique.
Déjà licenciée à Sanofi-Pasteur (juin 2009) et
à GSK (septembre 2010), elle l’est désormais
également à MSD (appelée Merck aux USA
et Canada) qui pourra l’utiliser non pas
"simplement" pour les vaccins mais dans
tous les secteurs de la santé humaine et
animale. "Cela démontre que notre technologie
est applicable à d’autres demandes que la
production de vaccins et que nous sommes
désormais un interlocuteur également pour des
entreprises hors du secteur biopharmaceutique,
comme par exemple pour la production
d’enzymes dans le secteur alimentaire ou
encore le diagnostic" souligne Cédric Szpirer,
CEO de Delphi Genetics.
ESCHERICHIA COLI
Depuis sa création en 2001, Delphi Genetics a
commercialisé ses technologies qui permettent
d’étudier des gènes ou de produire certains
éléments biologiques (par exemple des vaccins)
selon trois axes d’activités : la vente de kits,
l’offre de service R&D sur mesure, la licence
cédée à des tiers. Le tout à partir d’une bactérie :
Escherichia coli. Un organisme bien connu du
Biopark puisqu’il continue à être étudié dans
le Laboratoire de génétique et physiologie
bactérienne (IBMM) où les fondateurs de
Delphi Genetics ont fait leurs premiers pas…
scientifiques. "Nous continuons à collaborer
ponctuellement avec le laboratoire que dirige
désormais Laurence Van Melderen. Nous
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Entreprises
parrainons notamment un projet Waleo de la
Wallonie qui a pour objectif de concevoir une
bactérie Escherichia coli à la croissance plus
forte, ce qui permettrait bien sûr d’augmenter
son rendement dans les fermenteurs" précise
Cédric Szpirer.
La PME travaille depuis quelque temps à
une diversification : après avoir testé les
potentialités de la levure, elle étudie désormais
comment adapter sa technologie StabyExpress
aux cellules de mammifères et analyse
également l’efficacité de sa technologie dans
le domaine des vaccins ADN. Cette recherche,
Delphi Genetics la mène notamment à travers le
projet DNAVAC du pôle de compétitivité wallon
BioWin qui a pour objectif le développement
et la production de vaccins ADN sans gène de
résistance aux antibiotiques. Ou encore via le
projet AMERE de l’Agence spatiale européenne
qui vise à étudier les radiations cosmiques en
s’appuyant sur la culture de cellules humaines
dans l’espace.
NOUVEAU BÂTIMENT
Cet été, Delphi Genetics a quitté le Wallonia
Biopark Incubator I et s’est installé de l’autre
côté de la rue, dans un bâtiment flambant
neuf – et passif ! - qu’elle a fait construire. Ce
déménagement est arrivé au bon moment :
Delphi Genetics dispose désormais de
laboratoires entièrement dédiés à la R&D sur
les cellules de mammifères.
"Nous avons construit un bâtiment qui nous
permet de séparer notre activité de production
de nos activités de service et R&D. Comme nous
avons plus d’espace, nous avons pu acquérir de
nouveaux équipements tels qu’un séquenceur
complet de génome de bactérie, un appareil de
PCR quantitative et un purificateur de protéines,
tout cela élargit notre offre de services aux
clients. Nos laboratoires sont certifiés ISO 9001,
en revanche, nous n’envisageons pas d’être
agréé GMP (good manufacturing practices) :
notre activité ne le nécessite pas et si nous
devions recourir à des laboratoires GMP, nous
pourrions sous-traiter par exemple auprès de
nos voisins MaSTherCell ou Novasep. Le plus
important pour nous est de rester souple :
nos installations sont modulables; nous
les adapterons selon l’évolution-même de
l’entreprise" explique Cédric Szpirer.
L’éco-bâtiment de Delphi Genetics a été inauguré le 3 décembre dernier
en présence de Paul Magnette, nouveau bourgmestre de Charleroi.
Nathalie Gobbe
www.delphigenetics.com
ECO-BÂTIMENT
EXPRESS
1600 m2, répartis sur 3 étages
Création :
novembre 2001, par trois chercheurs
de l’IBMM – Philippe Gabant, Michel
Milinkovitch, Cédric Szpirer – et l’ULB.
Deux axes :
Production, Services / R&D
250 m2 de bureaux et salles de réunion, 650 m2 de laboratoires, 200 m2 de zone
de stockage.
Capacité :
45 personnes.
Bâtiment passif :
"Chauffé" à partir des énergies émises
par l’activité au sein du bâtiment.
Nombre de collaborateurs :
15 (dont 13 scientifiques : docteurs,
licenciés, techniciens).
CEO :
Cédric Szpirer
Budget : 3,5 millions d'euros y compris
l’équipement scientifique.
Inauguration :
3 décembre 2012.
Entreprises
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Bone Therapeutics La spin-off Bone Therapeutics continue son ascension fulgurante. Prochainement :
le développement de nouveaux produits en thérapie cellulaire et la construction
d’un nouveau bâtiment sur le Biopark.
Bone Therapeutics est décidément une spinoff en évolution permanente. Depuis 2006,
l’entreprise s’est imposée dans l’univers de
la thérapie cellulaire, est passée de 3 à 50
employés et a quintuplé son funding pour
atteindre 30 millions d’euros.
La société est devenue à elle seule une minipharma. Elle étudie, teste et fabrique des
produits de thérapie cellulaire. Son succès
réside dans deux éléments : "Le principal atout
est la perspective humaine. Les fondateurs
scientifiques étaient des cliniciens et avaient
donc la volonté de proposer des produits pour
traiter les patients. On peut tester beaucoup
de choses en laboratoire, mais ces recherches
ne sont malheureusement pas toujours
applicables sur l’homme", nous confie Enrico
Bastianelli, directeur général. "La seconde clé
du succès est la qualité : la qualité des produits
proposés et la qualité du travail. Nous offrons
des solutions pour des maladies osseuses bien
ciblées et avec de réels besoins médicaux. Il
nous faut donc une équipe compétente, capable
de réaliser un travail exigeant et rigoureux",
ajoute le CEO.
ESSAI CLINIQUE
L’entreprise s’est spécialisée dans les
maladies ostéo-articulaires invalidantes
et majoritairement incurables. Principales
cibles : l’ostéonécrose de la hanche (maladie
orpheline rare détruisant l’articulation) touchant
les 30-50 ans et la pseudarthrose (la nonguérison spontanée des fractures). PREOB®
a été développé dans l’objectif de traiter ces
maladies. Produit autologue, il est constitué au
départ de la moelle du patient, transformé en
médicament et ensuite ré-administré.
Après des phases I et II combinées pour tester
la toxicité et les premiers éléments d’efficacité
du produit, la phase III est en cours. Elle vise
à reproduire et à confirmer les résultats
obtenus lors de la phase pilote et à tester la
sécurité du produit sur un plus grand nombre
de patients (130 au total) et de sites (20 à 25
centres en Europe). "L’implantation du PREOB®
chez certains patients a permis de stopper
6
Entreprises
ou d’inverser la progression de la maladie.
Il a amélioré la fonction de la hanche tout en
réduisant fortement les douleurs. Cette étude
pivot sera la dernière phase avant l’obtention de
l’autorisation de commercialisation du produit"
s’enthousiasme Enrico Bastianelli.
La société s’attèle actuellement à la mise au
point d’un autre traitement : ALLOB®. Ce produit
allogénique combattra également les fractures
récalcitrantes. Les dossiers d’étude clinique
seront déposés dans le courant du premier
semestre 2013 et l’étude débutera dans le
deuxième semestre de la même année. Autre
produit, le MXB®, un combiné matrice-cellule
ciblant des pathologies plus lourdes comme les
défauts osseux ou les pertes osseuses.
PREMIÈRE PIERRE
En parallèle, Bone Therapeutics va
prochainement construire son bâtiment sur
l’Aéropole de Charleroi. Situé sur le rond-point
du Biopark Incubator 2, le terrain de 3 hectares
attend le premier coup de pioche. Le permis de
bâtir en poche, il ne reste plus que le bouclage
financier complet et la première pierre pourra
être posée début 2013. Le choix du Biopark
s’est naturellement imposé pour sa localisation.
L’entreprise souhaitait rester dans l’axe de
l’Académie Universitaire Wallonie Bruxelles
et s’implanter physiquement à Gosselies.
"Nous souhaitions nous installer dans un
parc scientifique existant, au sein duquel sont
regroupées des sociétés de biotechnologie. Rester en Wallonie est également
un clin d’œil à la Région wallonne qui nous supporte financièrement dans nos
activités, et sans qui ce magnifique projet n’aurait pas été possible", explique
Enrico Bastianelli.
L’entièreté de la société sera implantée au sein du Biopark Charleroi Brussels
South : l’administration, les laboratoires de recherche, la zone de production
(GMP) et le contrôle qualité. "La société Promethera occupera également
une partie de notre bâtiment. Ils œuvrent surtout dans le développement de
thérapie cellulaire contre les maladies du foie. Chacun gardera sa spécialité
respective tout en disposant d’une plateforme commune et de services
partagés", précise le directeur général. La durée des travaux est estimée à
deux ans, avec une inauguration officielle en 2015.
Sandrine Rubay
www.bonetherapeutics.com
VISITE PRÉSIDENTIELLE AU BIOPARK
Le Président polonais Bronislaw Komorowski (en
haut au centre) écoute attentivement les explications
de Gaetan Van Simaeys (CMMI, en haut à gauche) lors
de sa visite, le 13 novembre dernier, au Centre de
Microscopie et d'Imagerie Moléculaires (CMMI).
En visite officielle pour deux jours en Belgique,
le Président a également assisté à la signature
d'un "accord sur l’établissement de relations de
coopération" entre le Biopark et le Lodz Regional
Park of Science and Technology, représentés par
leurs directeurs Dominique Demonté (en bas à gauche)
et Andzej Styczen (en bas à droite). S'intéressant
particulièrement aux nano et biotechnologies, le parc
scientifique de Lodz devrait bénéficier de l'expérience
du Biopark, tandis que notre campus y trouve
l’occasion d’accroître sa visibilité internationale.
N.J.
Les équipes de Bone Therapeutics devraient emménager dans leurs
nouveaux locaux en 2015, accompagnées par la société Promethera.
Entreprises
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iTeos : 3 cibles, 4 ans pour convaincre
iTeos Therapeutics a inauguré son premier laboratoire dans le Biopark Incubateur 2 en
octobre dernier. Cette entreprise vise la validation et le développement de plusieurs molécules
immunomodulatrices, dont certaines sont déjà en bonne voie vers les essais cliniques.
Une cellule cancéreuse a plus d’un tour
dans son ADN pour échapper au système
immunitaire. Un de ces mécanismes
d’échappatoire est l’immunosuppression,
cette capacité des cellules cancéreuses à
diminuer la réaction immunitaire dirigée
contre elles. "L’immunosuppression diminue
l’efficacité d’autres traitements, comme les
vaccins thérapeutiques anti-cancéreux",
explique Michel Detheux, CEO et cofondateur
d’iTeos, nouvelle spin-off du "Ludwig Institute
for Cancer Research" (LICR) et de l’Université
Catholique de Louvain. "Le but d’iTeos est de
mettre au point des candidats-médicaments
pour rétablir une activité immunitaire dirigée
contre les tumeurs et ainsi créer une synergie
avec les autres traitements disponibles".
DANS LE PIPELINE
L’entreprise s’intéresse à trois enzymes
impliquées dans l’immunosuppression, dont
deux identifiées au sein de la branche belge
du LICR par l’équipe du professeur Benoit
8
Entreprises
Van Den Eynde, l’autre cofondateur d’iTeos.
"Notre programme le plus avancé cible une
enzyme immunosuppressive exprimée par
une sous-population de cellules constituant
la tumeur, explique Michel Detheux. Et nous
avons ensuite découvert un inhibiteur de
cette enzyme, qui avait déjà été testé pour
une autre application chez l’être humain.
Nous avons donc déjà gagné quelques
années de développement et espérons
lancer un essai clinique endéans les 2 ans
pour ce candidat-médicament." Les deux
autres enzymes étudiées sont l’indoleamine
et la tryptophane 2, 3-dioxygenase (IDO
et TDO), pour lesquelles iTeos a lancé un
criblage haut débit afin d’identifier des
molécules inhibitrices. L’entreprise espère
mettre au point un "candidat clinique
immunomodulateur" d’une de ces deux
enzymes d’ici 2016.
ses quartiers. "En tant qu’ancien directeur
d’Euroscreen, je connais bien le Biopark,
dévoile Michel Detheux, et c’est ici que l’on
m’offrait le plus de services potentiellement
utiles à ma société". Et le CEO de citer le
CMMI, l’animalerie "performante" et les
services pratiques du Biopark Incubator.
"Peu importe l’origine de l’entreprise, c’est
l’excellence qui compte", conclut le directeur
d’iTeos, qui se donne 4 ans pour convaincre
les acteurs du secteur.
Natacha Jordens
www.iteostherapeutics.com
OBJECTIF EXCELLENCE
Le chemin est donc tout tracé pour la jeune
spin-off qui établit déjà plusieurs contacts
avec des grandes sociétés du secteur
pharma mondial. Actuellement, l’entreprise
de 5 personnes est financée par une bourse
de 6 millions d’euros de la Wallonie et par
3 millions d’euros provenant d’investisseurs
privés, dont une part importante par le LICR. Et
c’est Gosselies qu’iTeos a choisi pour établir
Benoit Van den Eynde (à gauche)
et Michel Detheux (droite),
les cofondateurs d’iTeos.
CIBLES : un investissement pour l’avenir
Le programme d’excellence CIBLES, lancé par la Wallonie en 2008, arrive à son terme.
C’est l’heure du bilan pour les équipes participantes.
Coordonné par l’ULB, le programme CIBLES
est articulé en trois axes de recherche, chacun
parrainé par des industriels. Pendant cinq ans,
les équipes participantes (ULB, UCL et ULg)
ont tenté d’identifier et de valider de nouvelles
cibles pharmacologiques intéressantes dans
le cadre des pathologies liées aux réactions
inflammatoires chroniques, au système nerveux
et au cancer. "Ce programme nous a permis
de mettre au point des outils expérimentaux
précieux, qui serviront dans nos recherches
futures. C’est un investissement pour l’avenir"
explique Etienne Pays, directeur de l’unité
de recherche en Parasitologie moléculaire.
Participant de l’axe 2, consacré aux cibles antiinflammatoires prometteuses et parrainé par
GSK, son laboratoire étudie l’apolipoprotéine
L-1 (apoL-1), une protéine impliquée dans la
résistance à l’infection par le trypanosome mais
qui aurait également un effet modulateur du
système immunitaire. "Nous avons découvert
que ces protéines modifient le comportement
des cellules dendritiques, les sentinelles de
l’immunité, explique-t-il, et rendent la réponse
immunitaire plus efficace, en particulier lors
d’infections virales. Nous soupçonnons aussi un
effet anti-cancéreux. C’est cela que nous allons
étudier dans les prochaines années".
CE N’EST PAS FINI…
Mais ces cellules dendritiques sont aussi sous
influence de certains lymphocytes régulateurs,
étudiés par le laboratoire d’Immunobiologie
voisin, autre participant de l’axe 2. L’équipe
a découvert que les lymphocytes exprimant
le récepteur CD27 diminuent la réponse
immunitaire en transférant ce récepteur aux
cellules dendritiques. Un procédé inédit.
"Le but sera maintenant de mieux comprendre ce
processus, explique Muriel Moser, responsable
de l’unité de recherche en Immunobiologie,
mais aussi de trouver comment nous pouvons
agir sur ces lymphocytes régulateurs pour
diminuer ou accentuer la réponse immunitaire.
Ils pourraient alors se révéler des adjuvants
précieux en combinaison avec des thérapies
déjà existantes". Le laboratoire finalise d’ailleurs
un partenariat public-privé avec la Wallonie et
GSK pour poursuivre ses recherches, avec une
focalisation particulière sur le diabète, maladie
déclenchée par une réaction auto-immune.
CIBLES aura donc permis à ces équipes de
faire un pas en avant dans la découverte de
nouvelles cibles thérapeutiques. Et s’il reste pas
mal de chemin à parcourir avant l’obtention de
candidats médicaments, les pistes soulevées
au cours du programme laissent déjà entrevoir
quelques résultats prometteurs à venir.
Natacha Jordens
3 AXES, 5 ÉQUIPES
5 équipes du Biopark participaient à ce programme. Outre les unités d’Immunobiologie
et de Parasitologie moléculaire, le laboratoire de Virologie moléculaire participe
également à l’axe 2. Les équipes de Physiologie moléculaire de la cellule et de
Génétique du développement collaborent respectivement à l’axe 1, parrainé par
Euroscreen et consacré aux récepteurs couplés aux protéines G, et à l’axe 3, étudiant
le rôle des cellules souches dans le cancer et les maladies du système nerveux central,
en collaboration avec UCB.
N.J.
9
OncoDNA voit le jour
Fondateur et ancien CEO de la spin-off DNAVision, Jean-Pol Detiffe vient de créer une nouvelle
société sur le Biopark : OncoDNA. Rencontre…
mais aussi des fonds provenant de la Région
wallonne (département du développement
technologique).
C’EST UNE NOUVELLE SOCIÉTÉ QUI
POURTANT AFFICHE DÉJÀ UNE BELLE
EXPÉRIENCE.
QUEL EST LE SECTEUR D’ACTIVITÉ DE
VOTRE NOUVELLE PME, ONCODNA ?
JP Detiffe : Comme son nom l’indique,
OncoDNA se focalise sur l’analyse de l’ADN
en oncologie, utilisé à la fois pour le suivi et
le traitement des patients afin d’assurer une
médecine "personnalisée", c’est-à-dire la plus
adaptée au profil génomique de la tumeur
du patient.
QUI SONT VOS ACTIONNAIRES ?
JP Detiffe : Notre société a levé des fonds de plus de
2.000.000 d'euros, provenant de Bio.be (filiale de
l’IPG), Sambrinvest, différents investisseurs
privés parmi lesquels Jean Stéphenne (ancien
CEO de GSK Biologicals) ou François Blondel
(ancien CEO de la société de brachythérapie
IBT) qui préside le conseil d’administration
10
JP Detiffe : En effet, nous nous appuyons
sur l’expertise de l’Institut de pathologie et
de génétique (IPG) où se trouvent d’ailleurs
nos bureaux : l’IPG est le 3e laboratoire en
Europe en terme de volume pour l’analyse
des tumeurs; environ 50% des hôpitaux de
Belgique francophone envoient à l’IPG leurs
échantillons pour analyse. Nous combinons
cette grande expertise en anatomopathologie
avec des techniques les plus récentes de
séquençage de l’ADN que j’ai développées au
sein de DNAVision pendant de nombreuses
années. Enfin, nous bénéficions des conseils
d’un comité scientifique où se trouvent
notamment Martine Piccard et Christos
Sotiriou, de l’Institut Bordet.
A PEINE CRÉÉE, VOTRE ACTIVITÉ TOURNE
DÉJÀ ?
JP Detiffe : Oui, nous offrons dès à présent
l’analyse personnalisée des tumeurs sous
forme de différentes lignes de produits allant
du séquençage d’un panel de gènes cibles
jusqu’au séquençage complet de l’ADN de
la tumeur (whole genome sequencing); nous
comptons ouvrir bientôt une interface web
dédiée aux oncologues pour qu’ils puissent
disposer rapidement des données en ligne
mais aussi voir le choix du traitement à
donner et suivre l’état tumoral du patient.
VOUS DISPOSEZ DONC DÉJÀ D’UNE
ÉQUIPE ?
JP Detiffe : Oui, nous sommes en train
d'engager plusieurs personnes, compétentes
en bioinformatique ou en marketing qui vont
travailler avec les biologistes, médecins
et techniciens de l’IPG auprès de qui nous­
sous-traitons les analyses.
Nathalie Gobbe
www.oncodna.com
En bref
FORMATION DE L’ÉPITHÉLIUM OLFACTIF ET DU CORTEX CÉRÉBRAL
Dans deux articles publiés dans les revues Cerebral Cortex et Developmental Biology, des
chercheurs du laboratoire de Génétique du développement dirigé par Eric Bellefroid à l’IBMM
ont identifié le facteur de transcription Dmrt5 comme un régulateur-clef du développement du
système olfactif et du cortex cérébral.
La première étude concerne le rôle de ce facteur dans la formation de l’épithélium olfactif chez
l’embryon d’amphibien : l’équipe montre qu’il joue un rôle important en amont de la cascade de
gènes contrôlant la différenciation neuronale. En outre, elle suggère que ce facteur aurait acquis
un rôle dans la neurogenèse très tôt au cours de l’évolution puisqu’un gène apparenté ayant
une fonction similaire existe dans l’anémone de mer Nematostella vectensis.
Dans la deuxième étude, les chercheurs démontrent que ce facteur est requis pour le
développement de la partie caudomédiane du cortex cérébral. Les deux premiers auteurs de
cette publication, Amandine Saulnier et Marc Keruzore, expliquent : "Nos résultats montrent que
Dmrt5 agirait dans les premières étapes du développement du cortex cérébral en contrôlant la
formation d’un des centres majeurs de signalisation impliqué dans la régionalisation du cortex,
l’hème cortical, et en modulant ainsi l’expression des autres facteurs de transcription impliqués
dans l’identité corticale".
N.G.
ELIMINATION DE PROTÉINES
Pour une cellule, pouvoir éliminer de sa membrane de surface une protéine particulière est
crucial pour s’adapter aux conditions changeantes de son environnement. Le Laboratoire de
Physiologie moléculaire de la cellule de Bruno André (IBMM) a précédemment montré
que l’élimination de ces protéines est déclenchée par leur liaison à une molécule signal,
l’ubiquitine, qui provoque leur endocytose et leur dégradation dans les lysosomes. Dans leur
dernière publication dans Molecular and Cellular Biology, ces chercheurs décrivent la cascade
des événements biochimiques qui déclenchent cette liaison d’ubiquitine sur une protéine
de transport des acides aminés de la levure. Les chercheurs montrent que les protéines
"arrestines" servent d’éléments pivots dans la cascade d’événements biochimiques qui
conduit à la liaison d’ubiquitine et l’endocytose de cette protéine. Cette recherche apporte
un nouvel éclairage sur les moyens développés par les cellules pour éliminer sélectivement
certaines protéines de leur membrane plasmique, des mécanismes dont la compréhension
est importante pour contrôler les protéines cibles de nombreux médicaments.
N.G.
PARIS-GOSSELIES :
UNE COLLABORATION FRUCTUEUSE
La PQLC2. Il ne s’agit pas d’un code mystérieux, mais
du nom de la protéine découverte par des chercheurs
de l’Université Paris Descartes, du Centre national pour
la Recherche Scientifique (CNRS) et le Laboratoire
de Physiologie moléculaire de la cellule, dirigé par
Bruno André (IBMM). La PQLC2 assure le transport des
acides aminés basiques (arginine, lysine et histidine) du
lysosome, organite "digérant" les déchets cellulaires,
vers le cytoplasme. L’existence d’une protéine assurant
cette fonction métabolique chez l’homme était connue
depuis une vingtaine d’années déjà, mais les tentatives
pour l’identifier biochimiquement et cloner son gène
avaient toutes échoué jusqu’alors.
L’étude, publiée dans PNAS, détaille cette découverte :
l’équipe du Pr. André a d’abord découvert trois protéines
"PQ" chez la levure. Les partenaires français ont ensuite
confirmé la présence d’un équivalent humain dans les
lysosomes et découvert la fonction de la PQLC2.
Cette découverte permet d’éclaircir le mécanisme
de traitement des personnes atteintes de cystinose,
une accumulation pathologique de cystéine dans
les lysosomes : les patients sont traités avec de la
"cystéamine", qui convertit la cystine bloquée dans les
lysosomes en lysine, capable de sortir du lysosome
grâce à PQLC2. Cette étude permettra donc d’améliorer
la compréhension de cette maladie et d’envisager des
traitements plus efficaces.
Ce travail a été réalisé grâce à un soutien de la Cystinosis
Research Foundation
N. J.
11
En bref
TIS11 ACCÉLÈRE LA DÉGRADATION DE L’ARN
CONTRÔLE DES RÉPONSES IMMUNITAIRES
Dans leur dernier article paru dans le Journal of Biological Chemistry, l’équipe
de Cyril Gueydan, de l’unité de recherche en Biologie moléculaire du gène
(IBMM), éclaircit le mécanisme de dégradation de l’ARN. L’élimination de l’ARN,
cette copie de l’information génétique destinée à être traduite en protéines, est
un processus essentiel pour que la cellule puisse répondre rapidement aux
changements de son environnement, par exemple pour arrêter une réaction
immunitaire. Pour le dégrader, la cellule doit notamment détruire la "queue
polyA", située à l’extrémité de la molécule et qui lui confère sa stabilité. Dans
cet article, les chercheurs démontrent l’importance de la protéine TIS11 dans
ce procédé : cette protéine reconnait et se fixe sur des séquences précises
de l’ARN et accélère la dégradation de cette queue polyA. Les résultats ont
été obtenus sur des cellules de drosophile, animal modèle dont le système
immunitaire simplifié permet d’observer précisément et rapidement l’apparition
et la disparition de la molécule d’ARN. Les chercheurs vont maintenant tenter
de comprendre comment TIS11 provoque la dégradation de l’ARN, avant,
éventuellement, de transposer ces résultats sur des cellules humaines et
d’éclaircir le rôle de cette protéine dans les réactions immunitaires.
N. J.
Un système immunitaire en bonne santé réagit à des signaux de danger – bactérie,
virus ou cellules cancéreuses – : une première phase d’inflammation lance l’alerte et
stimule le corps à réagir à l’attaque. Lorsque le danger est écarté, il est indispensable
que la phase inflammatoire s’arrête pour éviter toute réaction excessive. Le contrôle
de la durée de l’inflammation est donc essentiel. Il est pourtant perturbé dans nombre
de maladies et peut conduire à un choc septique endotoxique, potentiellement
mortel ou contribuer au développement de maladies telles que le cancer, l’arthrite,
l’asthme ou la sclérose en plaques.
L’équipe de Véronique Flamand à l’IMI ainsi qu’Abderrahman Hachani de l’Imperial
College London, ancien doctorant de l’ULB, ont collaboré à l’étude d’Ezra Aksoy alors
en doctorat à l’IMI et actuellement chercheuse au Barts Institute of Cancer- University
of London. Ils viennent de marquer une belle avancée en découvrant l’enzyme qui
contrôle les réponses inflammatoires du corps. Appelée PI3K p110delta, cette
kinase lipidique-clef règle avec précision la réponse inflammatoire, permettant
d’éviter toute réaction excessive dommageable pour l’organisme. L’enzyme PI3K
P110delta équilibre la réaction immunitaire en réglant un type particulier de cellules
immunitaires, les cellules dendritiques. Publiées dans la revue Nature Immunology,
cette découverte ouvre d’intéressantes perspectives pour la vaccination,
l’immunothérapie du cancer ou encore les maladies inflammatoires chroniques.
N.G.
Salle comble pour le nouveau cycle de formation en immunologie organisé par le Biopark
Formation. Le vendredi 16 novembre, plus de 100 stagiaires ont assisté, sur le campus du Biopark,
au premier module "l'immunologie pour les débutants" donné par le Professeur Oberdan Leo
(IMI). Ce premier module constitue le prérequis nécessaire aux non-immunologistes pour pouvoir
suivre les 6 autres modules proposés. Au vu de ce succès (environ 280 inscrits sur l’ensemble du
cycle), le Biopark Formation prévoit déjà un nouveau cycle pour 2013.
N. J.
ACADEMIE UNIVERSITAIRE WALLONIE-BRUXELLES
C H A R L E R O I
B R U S S E L S
S O U T H
Périodicité trimestrielle
Rédacteur en chef : Nathalie Gobbe • Comité de rédaction : Bruno André, Dominique Demonté, Frédérique Margraff,
Natacha Jordens, Véronique Kruys, Sandrine Rubay, Arnaud Termonia, Luc Vanhamme
Secrétariat de rédaction : Nancy Dath • Photos : Bruno FAHY (partim) • Maquette : Céline Kerpelt • Impression : Paragraph
Contact : ULB-Département des Relations extérieures, Communication Recherche : [email protected],
+32 (0)71 60 02 03 • http://www.biopark.be

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