Mémorandum pour un renouveau du tennis marocain
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Mémorandum pour un renouveau du tennis marocain
Mémorandum pour un renouveau du tennis marocain Une mobilisation générale pour reconsidérer les générations actuelles et donner un avenir aux générations futures Mémorandum pour un renouveau du tennis marocain Une mobilisation générale pour reconsidérer les générations actuelles et donner un avenir aux générations futures « Nonobstant la multitude des défaillances qui y ont conduit, la situation inquiétante que connaît notre sport national est imputable à des carences majeures qui exigent une révision du mode de gouvernance en vigueur actuellement, dans la gestion des fédérations et des clubs. (…) Il est donc impératif, pour sortir de cette crise, d’instaurer un dispositif moderne et efficace de régulation de ce secteur, reposant essentiellement sur la restructuration du paysage sportif national et la mise à niveau des organisations sportives dans la perspective de leur professionnalisation, ainsi que la démocratisation des instances chargées de leur gestion. » Extraits du message de Sa Majesté Le Roi aux participants aux Assises nationales du sport organisées à Skhirat le 24 octobre 2008. Mémorandum pour un renouveau du tennis marocain Une mobilisation générale pour reconsidérer les générations actuelles et donner un avenir aux générations futures A Casablanca, le 12 février 2013, ont signé ce mémorandum les Présidents et Représentants es qualité des clubs de tennis Marocains suivants : Clubs de tennis Représentants Fonction Signature Clubs de tennis Représentants Fonction Signature Sommaire Préambule I/ Un constat accablant 1 / Des contreperformances sportives notoires 2 / Des dysfonctionnements opérationnels 3 / Une situation financière dégradée 4 / Un capital confiance érodé et des relations distendues II/ Un projet sportif alternatif : Orientations stratégiques & Plan d’action 1/ La gouvernance fédérale 2/ La gestion sportive de la D.T.N. 3 / La politique d’investissement en infrastructures & équipements 4 / L’organisation des compétitions nationales & internationales 5 / La montée en puissance du Grand Prix Hassan II Préambule Au sortir de l’année 2012, soit quatre années après la tenue des Assises nationales du sport, et au terme de trois années de prise de responsabilité par la nouvelle équipe fédérale, le tennis marocain traverse une crise majeure. Il s’agit probablement d’une crise parmi les plus aigues que le sport national et le tennis en particulier aient eu à subir depuis de nombreuses décennies. Elle frappe le tennis marocain d’autant plus durement que notre pays a mis à disposition de la Fédération Royale Marocaine de Tennis (F.R.M.T.) un cadre juridique et organisationnel approprié ainsi que des ressources financières considérables, suscitant ainsi un formidable élan d’espoir auprès de la communauté nationale engagée dans ce sport. Jeunes joueurs et professionnels, futurs espoirs et vétérans du tennis de compétition, moniteurs et coachs, dirigeants de clubs et sponsors partenaires, journalistes spécialisés et presse généraliste, opinion publique nationale et observateurs avertis, tous ont fondé une espérance dont l’étendue n’a eu d’égale que l’indigence du bilan d’activité fédéral. Pourtant, l’ensemble des transformations introduites dans la politique sportive de l’Etat depuis au moins trois années, doivent nécessairement nous permettre de retrouver le chemin du succès. Notre pays doit préserver son rang dans la hiérarchie mondiale du tennis et retrouver au plus vite sa place d’antan lorsque les trois Mousquetaires (Younes El Aynaoui, Hicham Arazi et Karim Alami) faisaient flotter fièrement le drapeau national dans les plus grands stadium de la planète tennis. Les générations suivantes doivent pouvoir reprendre le flambeau de leurs ainés et évoluer dans un environnement sportif favorable à l’éclosion de leur talent, dont seule la F.R.M.T. peut en être le garant. Malheureusement, force est de constater qu’elle a failli à cette mission. Pour sortir de ce marasme, nous devrons mettre en œuvre un ensemble de réformes, dont la synthèse est présentée en seconde partie de ce mémorandum. Un rapport détaillé indiquant une politique sportive alternative pour la F.R.M.T. sera présenté dans une étape ultérieure. Mais nous pouvons noter dés à présent que les bouleversements et les déconvenues de ces trois dernières années imposent une action prioritaire sur un nombre limité d’urgences. Les recommandations de ce mémorandum viennent préciser et hiérarchiser les préconisations en fonction des urgences les plus immédiates jusqu’aux plus lointaines. Ces recommandations formeront la trame d’une stratégie de transformation et de renouveau que nous proposons à la fois pour le court, moyen et long terme. Autrement dit, un programme d’action pour l’année à venir et une politique sportive structurante pour les trois et les dix prochaines années, afin d’assurer à nos joueurs de haut niveau les moyens d’exprimer leur talent et de préparer nos enfants à être les brillants ambassadeurs du tennis marocain de demain. Mais d’abord en première partie du mémorandum, nous dressons un bilan sans concession de l’action du bureau fédéral sur la période 2009/2012. Ce bilan repose sur le respect d’une triple exigence : une exigence de vérité, de transparence et de lucidité. Les responsabilités individuelles ne sont en aucun cas recherchées. Cette démarche serait totalement stérile et contreproductive pour le tennis national. En revanche, il s’agit d’évaluer avec objectivité un bilan d’activité et de mettre en relief les contre performances et les dysfonctionnements constatés, pour trouver les remèdes les plus adéquats. I/ Un constat accablant 1 / Des contreperformances sportives notoires Au moment de l’installation de la nouvelle Direction technique nationale (D.T.N.), celle ci annonçait triomphalement qu’elle se fixait deux objectifs majeurs : d’une part, faire progresser nos joueurs et joueuses professionnels pour avoir au moins deux d’entre eux/elles classés top 200 au ranking de l’ATP et de la WTA et, d’autre part, obtenir la qualification du Maroc aux Jeux olympiques de Londres de juillet 2012. Aucun de ces deux objectifs n’a été atteint ! Les résultats sportifs du tennis marocain n’ont jamais été aussi mauvais que depuis au moins quatre années. Le classement du Maroc au niveau international, africain et arabe ne cesse de se dégrader, comme en attestent les données présentées ciaprès et qui sont toutes issues des statistiques de l’ITF, de la CAT, de l’ATP et de la WTA. Habitués à récolter de nombreuses médailles lors de la CAN, nos joueurs peinent désormais à l’échelon africain: •En 2008, à l'OCC, le Maroc remportait 4 titres sur 6 possibles (Messieurs & Dames par équipes et en Simple et Doubles Dames) ; •En 2009, au Caire, le Maroc remportait 4 titres sur 6 possibles (Messieurs par équipes, Simple et Doubles Dames, ainsi que les Doubles Messieurs) ; •En 2010, à Tripoli, le Maroc remportait 3 titres sur 6 possibles (les 3 titres en Dames) ; •En 2012, à Dakar, le Maroc n’a ramené qu’un seul titre sur 6 possibles (Doubles Dames), sans la participation de l’Afrique du Sud et de l’Algérie ; •La place de nos meilleurs représentants au niveau africain ne cesse de reculer dans les classements ATP &WTA : - Au 3 aout 2009 : Réda El Amrani No 6 africain et No 395 ATP - Au 14 janvier 2013 : Mehdi Ziadi No 12 africain et No 764 ATP - Au 31 juillet 2009 : Fatim Ezzahra El Allami No 5 africaine et No 517 WTA - Au 14 janvier 2013 : Fatim Ezzahra El Allami No 8 africaine et No 1044 WTA Il en est de même au niveau du classement au sein des pays arabes, où le Maroc continue de reculer régulièrement en dépit de l’absence des meilleurs compétiteurs tunisiens ou égyptiens qui privilégient le circuit professionnel et désertent le Championnat Arabe car non générateur de points ATP, WTA ou ITF : - Au 3 aout 2009 : Réda El Amrani No 2 arabe - Au 14 janvier 2013 : Mehdi Ziadi No 8 arabe - Au 31 juillet 2009 : Fatim Ezzahra El Allami No 2 arabe - Au 14 janvier 2013 : Fatim Ezzahra El Allami No 4 arabe. La DTN affirme, par ailleurs, qu’elle accorde la priorité à la formation des jeunes et met l’accent sur les résultats des 13 à 18 ans ! La DTN déclare fièrement que nous avons 30 jeunes classés ITF. Qu’en est-il réellement ? . Leur participation (souvent avec wild card) en Simple ou en Doubles aux seuls tournois ITF juniors du Maroc, essentiellement de grade 5 ou 4, ou encore au Championnat d’Afrique juniors, leur permet de gagner le minimum de points (dès les 1/8èmes de finale) nécessaires pour faire une apparition dans ce classement qui est combiné (Simple et Doubles). . Aucun Marocain n’est présent en 2013 au tournoi des Petits As de Tarbes, alors que des représentants de l’Algérie, de la Tunisie, d’Egypte, de Madagascar ainsi que de nombreux Sud Africains y participent. . L’évolution du classement international ITF des meilleurs juniors est défavorable : - Mehdi Ziadi No 21 mondial le 17 mai 2004 - Réda El Amrani No 44 mondial le 29 mars 2005 - Hicham Khaddari No 98 mondial le 6 juillet 2009 - Abdelkader Benabdellah No 141 mondial le 14 janvier 2013 - Nadia Lalami No 37 mondiale le 31 mars 2008 - Fatim Ezzahra El Allami No 42 mondiale le 22 janvier 2007 - Lina Qostal No 303 mondiale le 14 janvier 2013. Finalement, avant l’arrivée du responsable actuel de la DTN, le Maroc obtenait en moyenne 2 titres par an. Cette moyenne a été réduite à 0,66 titre par an. Certes, si le déclin sportif est amorcé avant 2009, la vapeur n’a pas été renversée comme cela est annoncé à tort à grands coups de communication… Le déclin s’est poursuivi et s’est même aggravé ! Plus sérieux encore, il n’y a plus aujourd'hui aucun Marocain repris dans le classement du circuit africain des moins de 14 ans (filles et garçons). 2 / Des dysfonctionnements opérationnels Le rapport moral préparé par le bureau fédéral en vue d’une approbation par l’Assemblée générale annuelle ordinaire du 16 février 2013, présente une situation enjolivée en totale contradiction avec la réalité du terrain. Le rapport précité rappelle en introduction les missions que la F.R.M.T. s’est assignée : - Mettre en place un processus de développement du tennis sur le long terme ; Unifier les efforts autour d’un projet sportif de dimension nationale ; Asseoir une politique sportive ambitieuse et un mode de gouvernance performant et transparent. Sur ces trois objectifs stratégiques, il est aisé de constater l’échec manifeste de l’action du bureau fédéral. Cette déroute trouve sa source dans un ensemble de dysfonctionnements opérationnels. Le premier de ces dysfonctionnements réside dans l’action de la D.T.N. La politique sportive prétendument mise en œuvre depuis trois années par cette direction n’en est pas une en réalité. Elle n’a de politique sportive que le nom, dont elle s’est indument auto statufiée. Il est annoncé que de profondes réformes ont été opérées visant à la fois l’élargissement de la base des licenciés en tennis et la progression dans le haut niveau. Pour cela, un programme fédéral de formation des élites aurait concerné 236 joueurs et joueuses âgés de 7 ans et plus ayant bénéficié de bourses d’entrainement avec les coachs de la Fédération, une formation des formateurs aurait permis la délivrance de plusieurs brevets d’aptitude à l’entrainement sportif (BAES 1 & 2), et un processus de labellisation des clubs aurait été lancé. Concernant le programme de formation des élites, son bilan est particulièrement négatif pour plusieurs raisons : - Au lieu d’apporter une réelle valeur ajoutée à la généralisation de l’apprentissage du tennis au Maroc et au renforcement du haut niveau, la D.T.N. s’est substituée à la formation dispensée par les clubs et a pris la liberté, sans concertation préalable avec les directions techniques des clubs, de convoquer aux séances d’entrainement fédéral un grand nombre de joueurs dont la formation était convenablement assurée au niveau de leur club respectif. Résultats de cette maladroite démarche : des bourses d’entrainement ont été distribuées à des joueurs qui n’avaient pas forcément ni le niveau ni la motivation pour faire partie de l’élite nationale, plusieurs joueurs ont refusé de s’entrainer avec des coachs fédéraux dont ils remettaient en cause le professionnalisme ou ont fait preuve d’absentéisme marqué, des sommes importantes ont été gaspillées par saupoudrage dans une formation hypothétique d’un nombre très large de jeunes au lieu d’être concentrées sur un groupe très réduit de joueurs constituant la vraie élite du tennis marocain et ne pouvant plus trouver l’appui financier nécessaire auprès de leurs parents et de leur club. - - - - - - - Plusieurs joueurs de talent performants sur le circuit international dans la catégorie juniors et qui faisaient partie du Programme olympique ont tous décidé d’abandonner la structure fédérale pour choisir d’autres chemins d’études et/ou de sport de compétition ; la D.T.N. ayant été dans l’incapacité de les fidéliser autour d’une équipe nationale d’avenir ni de les rassurer sur sa capacité professionnelle à les encadrer et à les accompagner durablement dans leur projet sportif. Le Centre olympique de tennis situé au Complexe Mohammed V de Casablanca, financé par le C.N.O.M. et inauguré en grandes pompes par le Ministre de la jeunesse et des sports et le Président de la F.R.M.T., a rapidement fermé ses portes sur décision de son bailleur de fonds en raison d’une grave insuffisance de résultats sportifs, au moment où chaque joueur du pôle espoir coûtait au programme olympique la coquette somme de 300 000 DH par an (dixit la D.T.N.) ! Il s’agit là d’un formidable désaveu, aggravé par la nécessité actuelle pour la D.T.N. de solliciter l’autorisation de certains clubs casablancais (COC, RUC, USM, ACSA et ODEP) afin d’occuper temporairement un nombre limité de courts de tennis et d ’y organiser ses propres entrainements. Les joueurs professionnels seniors qui se trouvent à l’heure actuelle sans études universitaires et relégués dans les tréfonds du classement ATP ( ranking de 800 à 1200 ATP), donc incapables de vivre de leur pratique sportive, sont totalement laissés seuls dans leur désarroi et ne profitent d’aucune aide fédérale significative. Ils ne bénéficient, par ailleurs, d’aucune priorité dans les recrutements de la D.T.N., qui ne leur propose aucune perspective d’avenir, ni aucun projet de reconversion professionnelle. Si la D.T.N. organise formellement des réunions d’information et de « concertation », dit-elle, avec les directions techniques des clubs, il n’en demeure pas moins que les décisions prises par elle ne jouissent que très rarement d’un consensus général. Des objections importantes sont soulevées par les directeurs techniques des clubs au sujet des programmes de formation des jeunes ou des modalités d’organisation des tournois et championnats nationaux, dont les règles subissent une inflation de circulaires modificatives au gré des intérêts saisonniers et peu avouables de certains dirigeants fédéraux. Cette pratique abusive a conduit certains clubs prestigieux à boycotter plusieurs compétitions nationales. Le nombre de joueurs accédant aux entrainements fédéraux est passé de 240 environ durant la saison 2011/2012 à 120 pour la saison actuelle, sans aucune justification ! Soit la D.T.N. a élagué la moitié des bénéficiaires pour une insuffisance de niveau, et dans ce cas elle a gaspillé allègrement la moitié de son budget durant la saison précédente, soit elle a privé injustement120 jeunes joueurs méritants, créant ainsi en eux un sentiment de frustration et d’injustice ! Dans les deux cas, la D.T.N. commet une faute lourde. L’organisation des tournois internationaux au Maroc a subi un recul dans la qualité et la diversité de la programmation et des participants : plusieurs challengers du Morrocco Tour ont réduit leur prize money, plusieurs ITF juniors ont été downgradés et aucun tournoi international dans les petites catégories (benjamins, minimes & cadets) n’est organisé au Maroc. La délivrance des wild card par la D.T.N. s’effectue dans une totale opacité et suscite des interrogations légitimes sur les choix d’attribution. Le - champion Younes El Aynaoui en a fait état publiquement au sujet du Trophée Hassan II. Aucune planification transparente de l’octroi des wild card n’est communiquée en début de saison, ne permettant pas ainsi aux jeunes, ni même aux joueurs de compétition, et à leurs coachs, d’organiser de façon professionnelle leur programmation de tournois en fonction de cette donnée. Les parents des enfants repris pour le Nike junior Tour, en Floride, avaient proposé à la DTN de profiter de la prise en charge du déplacement par Nike et de la présence sur place d’un coach (M. Reda Serghini) pour inscrire les enfants à l’Orange bowl, qui est l’événement de référence n°1 du tennis mondial pour les 13-18. Cette occasion aurait permis de jauger le véritable niveau de nos juniors. La DTN a émis une fin de non recevoir à cette proposition. On est donc en droit de se demander si cette « politique » de la D.T.N. a comme objectif de former une élite performante ou de justifier une distribution de rémunérations à un personnel d’encadrement sportif auquel il fallait absolument trouver une occupation ! Au sujet de la formation des formateurs, il suffit de discuter avec les coachs qui travaillent sur le terrain pour s’apercevoir que les diplômes délivrés ne sont pas le gage d’une vraie expertise. Les BAES sont accordés avec mansuétude pour justifier des statistiques officielles, et ne sont en aucun cas le gage d’une compétence conforme aux standards internationaux et productrice de résultats sportifs sur les circuits à l’étranger. D’où la nécessité de demander une homologation de ces diplômes par une fédération partenaire étrangère comme les fédérations française ou espagnole dont les joueurs professionnels comme les jeunes sportifs se situent au sommet de la hiérarchie mondiale. Le projet de labellisation des clubs est en soi une action constructive. Mais lorsqu’elle est dévoyée ou déroutée de son objectif originel, elle devient contreproductive. Ce projet a été calqué sur le système de la Fédération Française de Tennis, sans aucun effort d’adaptation au contexte national. Ce qui est valable pour l’organisation du tennis français (8125 clubs et 1.1 million de licenciés), ne peut être appliqué à la lettre pour notre tennis qui ne compte malheureusement qu’une trentaine de clubs « actifs ». Classer notre effectif limité de clubs en « catégories » affaiblirait encore plus le tennis national, surtout lorsque la première catégorie « Elite » perçoit pratiquement 7 fois plus de subventions (40.000 dh) que la troisième (6000 DH). Qui a le plus besoin de soutien pour développer le tennis? Les grands clubs qui s’en sortent plus ou moins aisément ou les petits clubs qui ont du mal à financer leur maigre budget ? La Labellisation, lorsqu’elle est mal employée, peut créer de la division et susciter un sentiment d’injustice et de ségrégation, surtout vis-à-vis de la trentaine de clubs marginalisés qui ne perçoivent aucune aide financière. C’est justement à eux qu’il faudrait consacrer les moyens suffisants pour développer le tennis de proximité. En définitive, c’est une démarche novatrice d’accompagnement et de soutien qu’il faut privilégier dans cette première phase de mise à niveau des clubs, plutôt qu’une approche basique d’évaluation et de subventionnement proportionné au mérite. Si cette approche est intellectuellement justifiée, elle est néanmoins inopportune dans son timing. Une telle approche, si d’aventure elle venait à être appliquée par le Ministère de la jeunesse et des sports et par le CNOM à l’égard de la F.R.M.T., elle conduirait à un arrêt brutal de tout type de subvention car elle ne trouverait aucune justification de résultat ou de performance. Il est aussi regrettable de constater que la D.T.N. a récemment décidé de visiter en catastrophe les clubs, et ce pour la première fois depuis bientôt 4 ans, sous couvert de la promotion du programme de labellisation. Des informations remontées du terrain laissent à penser qu’il s’agirait en fait d’une campagne électorale en préparation de la prochaine assemblée générale annuelle de la F.R.M.T. menée au profit de certains dirigeants du bureau fédéral ! La D.T.N. s’impliquerait dans le débat des instances dirigeantes du tennis national, tant au niveau des clubs que du bureau fédéral, et outrepasserait ainsi le champs de ses prérogatives règlementaires et statutaires. En récompensant les uns et en réprimant les autres, la D.T.N. tenterait désespérément de changer des opinions qui sont largement défavorables à son égard, tout en foulant du pied les textes régissant son statut et ses domaines de responsabilité. 3/ Une situation financière dégradée Il est assez symptomatique de noter que le rapport financier du bureau fédéral constitue par lui même un sévère réquisitoire contre sa propre gestion. Le rapport financier précité rappelle à juste titre dans son texte introductif : « Les réalisations financières relatives à cet exercice s’inscrivent parfaitement dans les orientations annoncées lors du début de notre mandat et qui concernent pour le domaine finances et bonne gouvernance les objectifs ci-après : . La mise en place d’une structure financière et administrative disposant de profils adéquats et d’une organisation avec des procédures formalisées, des règles et des outils de gestion inspirés des meilleures pratiques de management, permettant d’assurer un dispositif de contrôle interne efficace et de qualité dans le cadre d’un système de bonne gouvernance ; . La recherche d’équilibre financier et ce à travers la rationalisation des dépenses et la recherche de nouvelles ressources financières ; . L’allocation de ressources financières suffisantes en priorité pour le développement du tennis à travers la formation et la mise en place de structure technique étoffée disposant de profils qualifiés pour l’encadrement et la mise en œuvre de programmes très variés conçus à cet effet ; . L’enrichissement du programme des compétitions internationales organisées par la FRMT au Maroc en augmentant leur nombre et par conséquent le budget y afférent et ce pour permettre à nos joueurs nationaux d’y participer en grand nombre ; . L’accompagnement des joueurs nationaux retenus dans le programme olympique à l’occasion de leur participation aux tournois à l’étranger ; . L’assurance d’une présence et la participation des équipes nationales à toutes les compétitions continentales, arabes et internationales. » D’un point de vue financier, trois mots clés en ressortent : - Système de bonne gouvernance ; Equilibre financier ; Développement des ressources financières. Un système de bonne gouvernance suppose une totale rationalisation des dépenses, lesquelles sont par définition limitées. Nous ne disposons pas des rapports des commissaires aux comptes, ni de ceux qui auraient été éventuellement élaborés suite à des missions de contrôle ou d’audit diligentées par l’autorité de tutelle ou la Cour des comptes. Nous ne pouvons donc nous forger une opinion sur la fiabilité et la sincérité des données comptables et financières communiquées dans le rapport financier. Mais des questions importantes subsistent et des réponses précises et corroborées par les commissaires aux comptes et les auditeurs doivent être fournies lors de la prochaine assemblée générale. Nonobstant les remarques supplémentaires qui seraient suggérées à la lecture des rapports indiqués ci-dessus et non communiqués à ce jour, plusieurs points doivent être d’ores et déjà clarifiés : - Les charges de personnel qui se chiffrent à un montant global de 3 140 543 - - - - DH représentent-elles la totalité des rémunérations fixes et variables versées au personnel administratif et sportif, permanent et vacataire, ou seulement une partie ? Quel est le montant qui n’y figurerait pas ? Quelle destination et quelle affectation comptable ? Indiquer la dispersion des revenus salariaux au sein des directions administratives et techniques : le plus haut, le plus bas, la moyenne, le médian, l’écart type. Le montant des « charges techniques » est très important : il se chiffre à 12 689 814 DH (page 37) et représente les 2/3 des charges d’exploitation. Ce montant est réparti par destination ou événement sportif, mais la nature des charges n’est pas indiquée : salaires, bonus, rémunérations vacataires, frais de transport, frais de séjour, équipements, communication,... . Cet élément d’information est fondamental et doit être indiqué pour une meilleure analyse. De même, les procédures de passation des marchés et d’engagement des dépenses afférentes à ces charges techniques doivent être clairement précisées ainsi que l’identité des bénéficiaires. Aucune information n’est communiquée sur les procédures de recrutement du personnel sportif, qu’il soit permanent ou vacataire. Les recrutements ont-ils respecté les normes d’appel public à candidatures ou ont-ils été effectués de gré à gré de façon discrétionnaire ? L’investissement en infrastructures réalisé pour le centre fédéral de Casablanca en liaison avec le programme olympique, a fait l’objet d’une subvention de 2 millions de dirhams (pour Casablanca et Rabat) accordée par le Ministère de la jeunesse et des sports. Comme signalé précédemment, le C.N.O.M. a décidé d’interrompre ce programme et la Commune urbaine de Casablanca a décidé de fermer le site. Cette situation assez rocambolesque révèle deux problématiques majeures. D’une part, une problématique de légalité qui interdit d’engager un investissement sur un actif immobilier n’appartenant pas à une association, qui n’est pas inscrit dans son bilan ou qui ne serait pas loué par elle et dont elle ne possèderait pas le droit de jouissance. D’autre part, une problématique d’opportunité qui est révélatrice d’une mauvaise affectation des ressources et donc d’une mauvaise gouvernance puisqu’un investissement important est réalisé à perte par la F.R.M.T. pour un usage de quelques mois seulement ! A ce prix et pour cette très courte durée, la F.R.M.T. aurait pu acquérir le droit de jouissance de l’ensemble des infrastructures et équipements sportifs de Roland Garros, Wimbledon, Flushing Meadow ou Melbourne ! Pour ce qui concerne l’équilibre financier, il n’est évidemment pas rétabli. Le bureau fédéral a donc failli à cette mission au terme de trois années de responsabilité. En effet, le résultat net de l’exercice est toujours déficitaire et s’aggrave même : - 241 766 DH en 2012 contre – 66 448 DH en 2011. La situation nette de l’association présente un solde négatif de – 3 468 137 DH, démontrant ainsi une incapacité des gestionnaires à redresser une situation financière structurellement dégradée. Au sujet du développement des ressources financières pour les orienter en faveur de la promotion du tennis et du tennis de haut niveau plus particulièrement, force est de constater que cet objectif stratégique demeure un vœux pieux. En effet, les ressources financières de la F.R.M.T. ne se développent pas ; bien au contraire, elles régressent ou au mieux stagnent. Il en est ainsi de la subvention d’exploitation émanant de l’autorité de tutelle qui reste figée à 5 millions de dirhams. Les produits de sponsoring chutent, quant à eux, de 1 million de dirhams en raison de l’arrêt du soutient de Kia Maroc dont il faut s’interroger sur les raisons de cette décision. Les quelques autres sponsors (à peine 5 institutions) ont maintenu leur dotation inchangée, à l’exception de la BMCI qui a, dans un grand élan de générosité, accepté d’accorder 100 000 DH supplémentaires de soutien au tennis national ! La faiblesse dramatique des produits issus des manifestations sportives et des licences, représentant à peine 10% des modestes recettes fédérales, traduit une extrême vulnérabilité de la F.R.M.T. et démontre son incapacité à construire un modèle économique susceptible de lui garantir à terme une indépendance financière et une réelle capacité de développement. 4 / Un capital confiance érodé et des relations distendues La confiance et le respect sont à la base des rapports humains. Ils sont le gage de relations coopératives entre les organisations humaines et constituent une condition sine qua non au succès de tout projet mené en commun. Les manquements relevés précédemment ont gravement entamé la relation de confiance de la famille du tennis à l’égard de la F.R.M.T. et ont distendu le lien entre l’organisation fédérale et les entités qu’elle est supposée encadrer. Le discours de la D.T.N. peu soucieux et peu respectueux du travail et des projets sportifs des jeunes joueurs juniors et de leurs aînés âgés de 22 à 28 ans, a créé un sentiment de méfiance généralisée à l’encontre d’un choix stratégique consistant à les reléguer au statut de génération sacrifiée sur l’autel d’une vision sportive prétendument de long terme. La D.T.N. a été dans l’incapacité d’instaurer un véritable travail d’équipe en fédérant autour d’elle toutes les énergies des territoires. Elle n’a pas su non plus mobiliser les navires amiraux du tennis, que sont les grands clubs de tennis, le COC, le RUC, l’USM et bien d’autres, qui ont donné les plus grands champions Marocains et ont contribué au développement de la culture tennistique dans le Royaume. Les procédures de bonne gouvernance n’ont pas été appliquées et les missions & périmètres d’actions des uns et des autres n’ont pas été respectés. La D.T.N. s’est immiscée dans la détermination des orientations politiques, lesquelles relèvent de la compétence exclusive des élus, et a outrepassé ses prérogatives de mise en œuvre. Les outils de communication utilisés par la F.R.M.T. et son site web sont obsolètes. L’assiduité du personnel administratif et sportif de la F.R.M.T. n’est pas garantie et leur disponibilité au sein du siège social fédéral à Casablanca n’est pas assurée de façon permanente. Un nouveau phénomène d’absentéisme est apparu : le personnel d’encadrement sportif se trouve très souvent à Rabat, nous dit-on, sans que l’on sache si la F.R.M.T. y a transféré son siège sans accord préalable d’une assemblée générale extraordinaire ! La disponibilité du président comme des autres membres du bureau fédéral n’est pas suffisante. Beaucoup de joueurs, de parents et de dirigeants de clubs souffrent de l’absence d’interlocuteurs fédéraux, qui soient suffisamment à l’écoute de leurs préoccupations. II / Un projet sportif alternatif Le tennis marocain est trop précieux pour continuer à dépendre de volontés individuelles. Le tennis marocain ne doit plus être l’instrument d’égos personnels. Il doit transcender les hommes et s’institutionnaliser par la consécration des règles de bonne gouvernance et des principes de méritocratie et par l’organisation d’alternances productrices d’idées novatrices et de projets alternatifs. Nous proposons un projet sportif alternatif pour le tennis Marocain. L’objectif stratégique de ce projet est consacré dans son nom, que nous voulons mobilisateur : « Pour un renouveau du tennis marocain. Une mobilisation générale pour reconsidérer les générations actuelles et donner un avenir aux générations futures ». Notre programme ne sera pas introverti. Il sera orienté vers le monde extérieur. Il sera tourné en direction de la famille du tennis, des plus jeunes aux grands seniors, des parents de joueurs aux coachs de tennis, des dirigeants de clubs aux sponsors, des autorités de tutelle aux journalistes spécialisés, … Et à tout seigneur tout honneur, notre projet sera prioritairement au service des champions Marocains qui portent et porteront fièrement les couleurs nationales sur le circuit international. Nous leur devons le respect qu’ils méritent, la reconnaissance à laquelle ils aspirent, la solidarité qui nous oblige et le soutient qui leur est dû. Les bouleversements et les déconvenues de ces trois dernières années imposent une action prioritaire sur un nombre limité d’urgences. Ces urgences constitueront notre premier plan d’action annuel, qui verra sa traduction durant la période qui reste de la saison 2012/2013 et le début de la saison 2013/2014. Nous préciserons ensuite et hiérarchiserons nos recommandations en fonction des priorités les plus immédiates jusqu’aux plus lointaines. Ces recommandations formeront la trame d’une stratégie de transformation et de renouveau que nous proposons à la fois pour le court, moyen et long terme. Notre politique sportive sera, en effet, structurante pour les trois puis les dix prochaines années. Elle sera la toile de fond de notre propre action et préparera l’action des prochaines équipes fédérales auxquelles nous, comme nos successeurs, remettrons le relai, parce que la réussite d’un projet sportif ne peut être assurée que dans la durée et la continuité, parce que la prospérité d’une discipline sportive suppose une déconnection par rapport aux contingences électorales. Rythmée par des rendez-vous réguliers où nous rendrons compte de notre action et où nous soumettrons notre bilan à l’appréciation souveraine et lucide de nos paires, la mise en œuvre de notre projet sportif assurera à nos joueurs de haut niveau les moyens d’exprimer leur talent et préparera nos enfants à être les brillants ambassadeurs du tennis marocain de demain. Voici donc ce que nous voulons faire pour les quatre ans qui viennent. Notre feuille de route est divisée en 5 parties et toutes les propositions sont numérotées de 1 à 56. Ainsi, chacun aura le loisir de suivre, mois après mois, la réalisation des actions programmées jusqu’à la fin du mandat du prochain bureau fédéral. Ce sera donc notre agenda 2017. 1/ La gouvernance fédérale Action 1 : Modifier la rédaction du projet des statuts de la F.R.M.T. Par la réforme de la gouvernance fédérale, nous souhaitons sacraliser les valeurs de transparence, de performance et de méritocratie. Instaurer une culture participative et favoriser le travail d’équipe, sera notre priorité. Nous devons donc disposer d’un outil juridique qui nous permettra d’atteindre cet objectif. La révision des statuts de la F.R.M.T. sera la première priorité du plan d’urgence. Le projet des statuts préparé par l’actuel bureau fédéral contient des faiblesses majeures. Les corrections fondamentales qu’il faut y apporter feront l’objet d’un document spécifique. Elles ont trait notamment : - A la mission de la fédération qui doit être plus ambitieuse en termes de développement de ses ressources financières et de progression du haut niveau ; Aux relations avec les clubs qui doivent être basées sur la confiance et la coopération et non point sur la coercition et les menaces de sanctions ; - A la respiration démocratique des instances dirigeantes fédérales et au renouvellement normal et régulier de la fonction de président ; - Au respect strict des principes d’éthique et de déontologie nécessitant la définition des situations d’incompatibilités et de conflits d’intérêts avec la fonction de président et de membre du bureau fédéral. Action 2 : Elaborer le Règlement intérieur de la F.R.M.T. Améliorer la gouvernance fédérale nécessite une modernisation de ses statuts mais suppose aussi une réorganisation de ses structures et une redéfinition de son mode de fonctionnement. Cet exercice permettra de réhabiliter le fonctionnement associatif et collégial des instances fédérales, comme il veillera à une bonne mise en œuvre opérationnelle des orientations politiques fixées par les membres élus. Un Règlement intérieur de la F.R.M.T. définira la composition des commissions, leurs prérogatives, les modes de décision, leurs obligations de concertation préalable avec les dirigeants de clubs et les règles de diffusion des décisions. Il établira aussi l’obligation formelle pour chaque commission de rédiger un rapport annuel d’activité. Une commission d’audit sera instituée et sera investie d’un rôle important. Elle pourra donner son avis sur toutes les questions financières et comptables qui lui sont soumises par le bureau fédéral. Elle veillera à l’application des procédures de contrôle interne. Son avis sera sollicité pour l’établissement des budgets. La conception du Règlement intérieur fédéral après concertation avec les clubs, ne devra pas excéder une période de 4 mois après l’entrée en fonction du prochain bureau fédéral. Action 3 : Réviser l’organigramme de la F.R.M.T. Action 4 : Etablir les fiches de postes Action 5 : Rédiger les manuels de procédures Action 6 : Elaborer les tableaux de bord L’organigramme interne de la F.R.M.T. sera revu pour veiller à une meilleure adéquation des profils du personnel aux fonctions exercées et pour améliorer leur productivité. Des fiches de postes seront rédigées, des manuels de procédures seront institués et des tableaux de bord seront conçus, pour que chaque collaborateur de la F.R.M.T. puisse exercer pleinement sa fonction et bénéficier d’une évaluation au mérite. Le secrétaire général de la F.R.M.T. sera chargé de mener à bien ce travail dans un délai maximum de 3 mois à compter de sa prise de fonction. Action 7 : Organiser un congrès fédéral annuel La bonne gouvernance requiert des dirigeants fédéraux la capacité de rendre compte régulièrement de leur gestion. Nous instituerons donc un congrès fédéral annuel qui sera organisé la semaine précédant le Grand Prix Hassan II, pour présenter le bilan d’activité ainsi que l’état d’avancement du projet sportif fédéral. Participeront à ce congrès toutes les forces vives du tennis, au premier rang desquelles se trouvent les dirigeants de clubs. Les travaux seront organisés sur une journée entière avec une séance plénière en matinée et des ateliers facilitant l’échange, la prise de parole et le débat dans l’après-midi. Les actes du congrès seront rédigés avec diligence et feront l’objet d’une large diffusion. Action 8 : Procéder à une refonte globale du site web de la F.R.M.T. en faisant appel à un professionnel et veiller à son interactivité Action 9 : Créer un réseau de vidéo communication sur IP et le mettre en place entre la F.R.M.T. et les clubs Action 10 : Favoriser une communication clubs/ F.R.M.T. dans les deux sens par le biais d’enquêtes de satisfaction permettant la remontée des réalités de terrain Action 11 : Organiser une spéculative pour l’élaboration d’une stratégie de communication valorisant l’identité et la mission de la F.R.M.T. et incitant le grand public à la pratique du tennis en véhiculant les valeurs assorties à ce sport Une fédération sportive bien gouvernée suppose aussi qu’elle dispose d’outils de communication et de pilotage modernes, permettant une diffusion massive de l’information et un partage élargi des données et des expériences. Cela suppose aussi qu’elle puisse communiquer régulièrement auprès de ses cibles pour transmettre les valeurs qui animent son action de tous les jours. 2/ La gestion sportive de la D.T.N. Action 12 : Procéder à une restructuration globale de la D.T.N. Les graves dysfonctionnements et contreperformances exposés en première partie de ce mémorandum, requièrent une réponse radicale : la restructuration globale de la D.T.N. et la remise à plat de la politique sportive, de l’organisation opérationnelle et des ressources humaines. Action 13 : Lancer au Maroc et à l’étranger un appel public à candidatures pour le renforcement des ressources humaines de la D.T.N. Les nouvelles ressources humaines de la D.T.N. doivent être recrutées selon une procédure d’appel public à candidatures, et seul le critère de la compétence et de la performance sera retenu. La feuille de route de la D.T.N. sera clairement établie par le bureau fédéral, et elle sera chargée d’appliquer les orientations de politique sportive fixées par les dirigeants fédéraux. Elle soumettra à l’approbation du bureau fédéral un plan d’action opérationnel traduisant dans les faits ces orientations et rendra compte des résultats sportifs des équipes nationales. Action 14 : Réexaminer les contrats de collaboration avec les entraineurs salariés et vacataires et procéder aux nouveaux recrutements nécessaires Les contrats de collaboration avec les entraineurs fédéraux salariés et vacataires doivent être réexaminés à la lumière de leurs résultats sportifs, en accordant une priorité aux compétences marocaines et en favorisant l’arrivée des joueurs professionnels âgés de plus de 25 ans désireux de se reconvertir dans l’encadrement sportif. Action 15 : Arrêter le système des bourses d’entrainement Action 16 : Elaborer une convention de délégation de responsabilité aux clubs pour le suivi des meilleurs joueurs & joueuses âgés de 7 à 12 ans Action 17 : Réorganiser le fonctionnement de la structure fédérale d’entraînement en créant un vrai centre fédéral de haut niveau concentrant les ressources et les énergies sur une élite de 32 joueurs & joueuses Action 18 : Proposer que le centre fédéral de haut niveau porte le nom de Son Altesse Royale Le Prince Moulay Hassan Action 19 : Signer des conventions de partenariat avec la Fédération Française de Tennis, la Fédération Espagnole de Tennis et d’autres fédérations étrangères performantes, pour un transfert d’expérience et de compétences (formation des coachs fédéraux, stages pour les joueurs, circuits de tournois conjoints,…) Action 20 : Inviter nos champions Younes El Aynaoui, Karim Alami et Hicham Arazi à contribuer sous toutes les formes possibles au renouveau du tennis marocain et à l’essor du haut niveau Action 21 : Reconsidérer les engagements de la fédération ( prise en charge des frais d’hébergement et de transport des joueurs et des coachs , infrastructures et équipements) vis à vis du centre international de l’ITF basé à Casablanca au club de l’O.C.P. et profitant essentiellement aux joueurs étrangers Action 22 : Réorienter ces dépenses au profit du centre fédéral de haut niveau Action 23 : Définir une collaboration plus équilibrée avec le centre international de l’ITF La pratique du saupoudrage de bourses d’entraînements doit être interrompue, pour laisser place à une politique d’aides directes aux clubs et à un suivi « décentralisé » des meilleurs jeunes joueurs (de 7 à 12 ans) basé sur la formation des formateurs, la responsabilisation, la mesure des performances sportives et la motivation au mérite. Seuls les 4 meilleurs joueurs âgés de 13 /14 ans et de 15/16 ans, soit au total 16 joueurs (catégories filles & garçons), feront l’objet d’un suivi personnalisé au sein de la structure fédérale d’entraînement. Quant aux 4 meilleurs joueurs âgés de 17/18 ans, ils rejoindront l’équipe nationale séniors (qui comptera 4 joueurs dans chaque catégorie) et renforceront l’effectif de l’équipe nationale en jouant le rôle de sparring partners et remplaçants. Cette intégration sera source d’émulation permanente et de confrontation régulière entre les joueurs. Au total, la D.T.N. se chargera directement de l’encadrement et de l’entraînement de 32 joueurs au maximum, au lieu des 240 puis 120 enregistrés durant les saisons 2011/2012 et 2012/2013 respectivement. Catégories Nombre de joueurs 13/14 ans Garçons 4 13/14 ans Filles 4 15/16 ans Garçons 4 15/16 ans Filles 4 17/18 ans Garçons 4 17/18 ans Filles 4 Séniors pro Garçons 4 Séniors pro Filles 4 Total effectifs 32 Le principe de sélection de 4 joueurs par catégorie, soit au total 32 joueurs au niveau national encadrés au centre fédéral de haut niveau, représente un objectif « normatif ». Bien évidemment, il conviendra de s’adapter à la réalité du terrain, et donc au niveau réel des meilleures raquettes par catégorie. L’objectif de 4 joueurs par catégorie et de 32 joueurs au total, pourra subir quelques modifications. Cette concentration des efforts de la D.T.N. sur un groupe très limité de joueurs & joueuses, lui permettra de se recentrer sur sa vraie mission : développer la base du tennis en utilisant le levier des clubs, se consacrer à l’émergence d’une élite en lui accordant un suivi dédié au niveau tennistique, physique, tactique et psychologique, programmer les circuits de tournois internationaux et œuvrer pour l’essor du haut niveau. 3 / La politique d’investissement en infrastructures & équipements Action 24 : Lancer un fonds d’aides fédérales pour le soutien aux investissements Si l’on souhaite que la pratique du tennis se généralise au Maroc, il est indispensable que les clubs puissent disposer d’installations adaptées et de qualité. La F.R.M.T. doit lancer un fonds d’aides fédérales abondé par le Ministère de la jeunesse et des sports, destiné à soutenir directement les clubs qui présentent des projets visant l’entretien et l’amélioration de leurs infrastructures et qui s’engagent à respecter un cahier des charges spécifique. Action 25 : Accompagner les clubs dans leurs relations avec les collectivités territoriales La F.R.M.T. doit également les aider dans leurs démarches à l’égard des collectivités locales qui accepteraient de participer aux investissements en raison de leur utilité collective. Action 26 : Mettre en place un fonds de garantie Sous l’appui du Ministère de la jeunesse et des sports et du Ministère de l’économie et des finances, un fonds de garantie doit être aussi conçu avec le Groupement professionnel des banques du Maroc (G.P.B.M.) pour faciliter l’accès des clubs aux crédits d’investissement bancaires et mutualiser le risque de contrepartie. Action 27 : Obtenir un budget ad hoc pour financer des courts de tennis en dur et des courts couverts Si l’on souhaite que les joueurs professionnels puissent progresser dans le classement international, il est indispensable de mettre à leur disposition des courts de tennis en dur ainsi que des courts couverts permettant ainsi des entrainements intensifs continus. Cet objectif doit faire l’objet d’un programme d’investissement spécifique dont le financement doit être discuté avec le ministère de tutelle dans le cadre d’un budget ad hoc. Action 28 : Signer un bail emphytéotique avec la Commune urbaine de Casablanca ou, à défaut, obtenir une procédure d’expropriation en faveur du Ministère de la jeunesse et des sports Compte tenu de l’ampleur de la tâche qui incombe à la F.R.M.T., et des objectifs ambitieux qui lui sont assignés dans le haut niveau, il convient de la doter de ses propres installations dont elle aura l’entière maîtrise, comprenant des courts de tennis en terre battue et en dur, une salle de fitness, une piscine couverte, un espace de kinésithérapie et de physiothérapie, une salle de repos et de lecture. Le complexe Al Amal de Casablanca, adresse actuelle du siège social de la F.R.M.T., représente le lieu le plus naturellement adapté. A cet effet, le prochain bureau fédéral doit engager au plus vite, avec l’appui du Wali du Grand Casablanca, des négociations avec les élus de la Commune urbaine de Casablanca pour obtenir la signature d’un bail emphytéotique sur 99 ans. A défaut d’accord, une procédure d’expropriation au profit du Ministère de la jeunesse et des sports qui accorderait dans une seconde étape ledit bail à la F.R.M.T., devrait être envisagée. Action 29 : Acquérir un terrain domanial et réaliser l’investissement correspondant au siège social et au centre de haut niveau Si la récupération du complexe Al Amal de Casablanca par la fédération s’avère totalement impossible malgré ces démarches, il faudra obtenir un terrain domanial au dirham symbolique et réaliser un investissement dédié au siège social fédéral et au centre de haut, dont le financement fera l’objet d’un budget ad hoc et d’une convention multipartite avec le ministère de tutelle, les collectivités locales et les sponsors. 4 / L’organisation des compétitions nationales & internationales Action 30 : Enrichir le circuit ITF juniors par des tournois de grades 2 & 3 Action 31 : Upgrader le Med Avenir pour le porter au grade A Action 32 : Elargir la programmation des tournois internationaux de jeunes en organisant 4 tournois pour les catégories de – 14 ans Action 33 : Augmenter les prize money des futurs & challengers L’organisation des compétitions nationales et internationales doit être la vitrine du tennis marocain et son principal vecteur de rayonnement. C’est à l’occasion de ces rencontres que l’on peut fidéliser les licenciés et attirer de nouveaux adeptes du tennis. C’est aussi le meilleur moyen pour faire progresser le niveau de nos joueurs et accélérer la courbe d’expérience de nos équipes nationales de compétition. C’est enfin un instrument de renforcement de la présence et du poids du Maroc dans les instances décisionnaires internationales (ITF, ATP, WTA & CAT). Le Maroc organise déjà plusieurs tournois internationaux dans les catégories juniors et professionnels : des grades 1,4 & 5 en juniors et des futures (10 000 $ & 15 000 $), ITF Dames (10 000 $ & 25 000 $), challengers (35 000 $ & 50 000 $), un WTA Dames (220 000 $) et un ATP 250 (400 000 $) chez les professionnels, soit un nombre total de 24 tournois par an. C’est un acquis précieux qu’il faut protéger et développer. En revanche, aucune compétition internationale n’a lieu au Maroc dans les catégories benjamins (11/12 ans), minimes (13/14 ans) et cadets (15/16 ans). C’est une carence importante qu’il faut rapidement combler. Action 34 : Etudier l’ensemble des rapports internationaux et identifier les axes de progrès d’évaluation des superviseurs Nous devons également examiner de très prés les rapports d’évaluation émanant des superviseurs de l’ITF, ATP & WTA, afin de corriger les anomalies relevées et de fixer à nos équipes d’organisation des critères de qualité et de performance encore plus élevés, pour que le Maroc avance dans la hiérarchie mondiale des pays organisateurs de tournois de tennis internationaux. Action 35 : Renégocier la convention avec la BMCI BNP Paribas et les autres sponsors Action 36 : Signer de nouvelles conventions de partenariat et de sponsoring avec des institutionnels Nous devons multiplier les contacts avec les grandes entreprises institutionnelles pour signer des conventions de partenariat et de sponsoring, qui nous permettront d’upgrader nos tournois et d’augmenter nos prize money afin d’attirer les plus grands talents de la planète tennis. Dans ce cadre, la convention signée avec la BMCI BNP Paribas pour l’organisation du Grand Prix Hassan II, doit être renégociée de fond en comble. Les conventions avec les autres sponsors seront également réexaminées. Action 37 : Lancer communication une spéculative pour la sélection d’une agence de Nous devons lancer une spéculative pour sélectionner la meilleure agence de communication susceptible de proposer la campagne qui permettra de créer un engouement national pour le tennis de compétition et qui drainera un nombre de plus en plus nombreux de spectateurs autour des courts de tennis. Cette campagne de communication devra notamment valoriser les performances sportives des champions marocains et les ériger en « stars nationales », pour créer un engouement du public et un mouvement d’empathie à leur égard . Action 38 : Assurer une meilleure diffusion télévisée des matchs Nous devons discuter avec les chaines de télévision nationales pour réclamer une meilleure diffusion des matchs du circuit international qui se déroulent au Maroc. Action 39 : Enrichir la programmation des tournois nationaux Action 40 : Systématiser et promouvoir les tableaux de Doubles Action 41 : Augmenter les dotations des tableaux de 2ème & 1èreséries Quant à la compétition nationale, elle se caractérise par un nombre très limité de tournois individuels et par équipes. Ce constat est valable tant pour les jeunes catégories que pour les joueurs classés de la 4ème série à la 1ère série (au nombre extrêmement réduit). Le calendrier des tournois doit être considérablement enrichi en encourageant les clubs inactifs à organiser des tournois sur tout le territoire national, et les tableaux de doubles doivent être systématisés dés les petites catégories en assurant la gratuité de l’inscription et en prévoyant des prix et des primes attractifs. Les dotations doivent être très significativement augmentées pour la catégorie des 2ème et 1èreséries, où un nombre important de participants vivent de leur pratique sportive. Action 42 : Elaborer le Règlement sportif de la F.R.M.T. Action 43 : Assurer une large diffusion du Règlement sportif et organiser des séances d’information auprès des clubs Les circulaires de dernière minute réorganisant les championnats par équipes et les matchs de Coupe du Trône, doivent cesser. Elles jettent un discrédit sur le déroulement des compétitions. Les règles régissant les compétitions nationales doivent être définitivement arrêtées et figées, après concertation préalable avec les directions sportives des clubs. Elles doivent être publiées dans un Règlement sportif, qui sera opposable à tous et empêchera la reproduction des pratiques douteuses que l’on a pu observer dans l’organisation des championnats par équipes ou dans le déroulement des rencontres de la Coupe du Trône. Le Règlement sportif fixera notamment les règles du jeu, les catégories d’âge, les obligations de tenue vestimentaire, le déroulement des parties et les dispositions spécifiques pour les jeunes catégories, les règles d’arbitrage, les règles de classement, les conditions d’éligibilité aux championnats par équipes, les conditions de participation aux phases finales de la Coupe du Trône, la surveillance médicale des joueurs et le contrôle anti-dopage,… 5 / La montée en puissance du Grand Prix Hassan II Action 44 : Désigner un nouveau directeur de tournoi Action 45 : Elaborer la feuille de route du Grand Prix Hassan II Action 46 : Définir par le directeur du tournoi et valider le plan d’action opérationnel Nous devons organiser la montée en puissance du Grand Prix Hassan II. Il doit devenir le moment phare de l’année tennistique au Maroc. Il doit devenir l’élément central du patrimoine sportif, humain et financier de la F.R.M.T. Pour cela, la nomination d’un nouveau directeur de tournoi est nécessaire. Nous devons lui attribuer une feuille de route qu’il devra mettre en œuvre, en nous assurant de sa pleine conscience des nouveaux objectifs stratégiques et des ambitions redimensionnées du Grand Prix Hassan II. Il sera chargé de présenter un plan d’action opérationnel traduisant dans les faits les orientations de la feuille de route, dont il sera le garant. Action 47 : Moderniser les infrastructures Action 48 : Améliorer le service au public Article 49 : Réaliser des enquêtes de qualité Les infrastructures du Grand Prix Hassan II doivent être modernisées pour attirer et fidéliser un public de plus en plus nombreux. Nous devons améliorer le service au public (accueil, restauration, animations,...). Des enquêtes qualitatives doivent être régulièrement menées pour mesurer la satisfaction des spectateurs et des professionnels du tennis (joueurs, coachs, journalistes, sponsors, exposants,...). Action 50 : Concevoir un plan de communication dédié au Grand Prix Hassan II Nous devons lui assurer une meilleure couverture médiatique. Un plan de communication sera mis en place pour informer très largement le monde du tennis marocain et le grand public du projet de montée en puissance du Grand Prix Hassan II, pour en faire un projet collectif porté par l’ensemble de la communauté nationale. Action 51 : Recevoir 1 à 2 stars mondiales classées top 10 à chaque édition Des contacts one to one doivent être pris pour garantir la venue de grandes stars du tennis mondial. Younes El Aynaoui, Karim Alami et Hicham Arazi pourront jouer un rôle déterminant en la matière. Action 52 : Définir une stratégie de communication évènementielle Une stratégie de marketing évènementiel doit être conçue pour scénariser l’événement sportif sur plusieurs semaines, dont l’apothéose sera la semaine du tournoi. Action 53 : Construire un compte d’exploitation prévisionnel du tournoi et créer un fonds dédié Action 54 : Définir les objectifs d’affectation et les critères d’éligibilité Action 55 : Mesurer les écarts dés la prochaine édition et adopter les mesures correctrices Les retombées financières du Grand Prix Hassan II, qui représenteront une part de plus en plus importante du compte d’exploitation de la F.R.M.T., doivent être affectées à un fonds dédié et faire l’objet d’une redistribution partielle et équitable en faveur des joueurs de haut niveau à titre de soutien fédéral et aux clubs les plus engagés dans la formation des jeunes champions. Action 56 : Etudier les cahiers des charges de l’ATP Tour et définir un plan stratégique à horizon 2016/2018 pour upgrader le Grand Prix Hassan II à un ATP 500 Il faudra poursuivre la progression du Grand Prix Hassan II pour les dix années qui viennent en se fixant comme objectif de le hisser au statut d’ATP 500 dans un horizon de 3 à 5 années.