La guerre civile espagnole ( PDF

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La guerre civile espagnole ( PDF
La guerre civile espagnole
Titre : Guernica bombardée.
Auteur : ANONYME
Date de création : 1937
Date représentée : 1 ermai 1937
Technique et autres indications : photographie noir et blanc
Lieu de Conservation : Eyedea - Keystone(Paris) ; site web
Contact copyright : Keystone. 21 rue du Renard.75004 Paris. Tél: 01-44-78-84-00 ; site web
Référence de l'image : K002796
Contexte historique
Offensive dans le Nord de l’Espagne
En mars 1937, l’Italie fasciste, qui apportait son soutien aux troupes nationalistes du général Franco en Espagne,
décida de lancer une offensive sur Madrid par le Nord-Est. L’échec de l’intervention italienne à Guadalajara, chef-lieu
de province situé à 80 km de Madrid, incita Franco à déplacer le théâtre des opérations militaires, en lançant une
campagne dans le Nord du pays, pour conquérir dans un premier temps la Biscaye, une région qui possédait de
riches ressources en minerai de fer, ainsi que de nombreuses industries à Bilbao. C’est à cette occasion que l’aviation
du corps expéditionnaire italien et de la légion Condor, une unité militaire allemande spécialement constituée pour
intervenir aux côtés des nationalistes espagnols, menèrent pour la première fois des bombardements d’une grande
ampleur sur les villes basques, parmi lesquelles Guernica.
Analyse de l'image
Bombardement de Guernica
Petite localité de la province de Biscaye, Guernica était célèbre pour son fameux chêne sous lequel les monarques
espagnols promettaient, selon la tradition, de respecter les libertés basques. Le bombardement massif de cette ville
par la légion Condor, le 26 avril 1937, eut ainsi un grand retentissement dans le monde entier, dont se sont fait l’écho
non seulement les peintres, Picasso en tête, mais aussi les photographes, comme en témoigne cette photographie
anonyme d’une rue de Guernica en ruines, le 1er mai 1937, après les bombardements nazis et la prise de la ville par
les nationalistes. Ce cliché met l’accent sur les effets dévastateurs de l’attaque allemande. C’est une cité entièrement
détruite par les bombes qui s’offre à nos yeux : immeubles éventrés ou en flammes, câbles électriques arrachés... Au
premier plan, plusieurs cadavres gisent au milieu des débris des explosions. La vision d’un chien errant, la queue
basse - seul signe de vie au milieu de la rue dévastée -, et la verticalité de la composition, qui renforce l’aspect massif
des immeubles en ruines, accentuent le caractère dramatique de l’événement. Prise sur le vif, cette image
impressionnante constitue ainsi un témoignage direct sur les horreurs de la guerre civile espagnole, en montrant
l’ampleur des dégâts matériels et humains causés par des bombardements intensifs. A cet égard, les clichés
photographiques jouèrent un rôle documentaire sans précédent dans l’information sur la guerre civile espagnole, car,
pour la première fois dans l’histoire de la photographie, le conflit fut largement couvert par des photographes du
monde entier. Les photographes, qui n’hésitaient pas à se mêler aux combattants, ont ainsi conféré à leurs images un
caractère émotionnel. Cette nouvelle vision personnelle et engagée de la guerre, qui ouvrit la voie à la pratique
moderne du photojournalisme, contribua à remettre en cause le statut même du médium photographique, considéré
jusque-là comme une transcription exacte et objective des faits réels.
Interprétation
Destructions massives et dommages civils
Ce cliché de Guernica constitue ainsi un témoignage humain sur les destructions survenues lors des raids aériens
allemands. Lancées sans relâche sur la ville durant l’après-midi du 26 avril, les bombes explosives et incendiaires ont
détruit entièrement le centre ville et causé 1654 morts et 889 blessés. Cette attaque sans précédent, dont la
propagande nationaliste rejeta la responsabilité sur les Basques, fut pour la première fois à l’origine d’importants
dommages civils, qui annonçaient ceux de la Seconde Guerre mondiale. Pour la Luftwaffe, cette intervention aérienne
inaugure une nouvelle stratégie, et préfigure les assauts meurtriers des escadrilles allemandes contre les villes de
Grande-Bretagne lors de la Bataille d’Angleterre de 1940.
Auteur : Charlotte DENOËL