L`épicière de Thonac : tout un roman

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L`épicière de Thonac : tout un roman
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Réussir le Périgord - 29 mai 2015 /
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Portrait. Virginie Jouany tient avec son mari un magasin Vival tous les jours de la semaine. Pourtant, elle a trouvé le temps
d’éditer deux romans et un ouvrage illustré pour enfants. Rencontre avec une commerçante pas comme les autres.
L’épicière de Thonac : tout un roman
L
es yeux grands ouverts, l’épicière de Thonac vous observe
méticuleusement. Un jour, ce
qu’elle a vu, entendu et mémorisé se retrouve... dans son roman. Virginie Jouany n’est pas du
genre à faire des commérages. Ce
qu’elle écrit, elle prend soin de le
transformer en fiction. Les noms
de ses personnages sont des pseudonymes, les histoires inspirées de
faits réels totalement transformées.
Elle ne veut mettre personne dans
l’embarras et ses lecteurs – qui sont
aussi ses clients – le lui rendent
bien.
Virginie et son époux Pierre
Marie tiennent le commerce Vival
de Thonac. Une épicerie, ouverte
sept jours sur sept, qui fait aussi
tabac-presse et dépôt de pain. Très
fréquentée toute l’année, elle l’est
encore plus l’été, car Thonac est
tout près de Montignac et de Lascaux. Donc pas le temps de pares-
ser. Encore moins d’avoir une activité artistique. Et pourtant l’épicière
vient d’éditer son troisième livre.
Les secrets de Reignac viennent de
paraître aux éditions Arka, une association d’auteurs auto-édités.
L’originalité de sa passion littéraire est qu’elle la mène de concert
avec son commerce. Tout sourire,
elle accueille les clients, s’informe
de leur santé et, dès qu’elle est
seule, elle plonge dans son ordinateur posé sur le comptoir et dans
son roman en cours.
Écrire dit-elle
« Parfois, je suis un peu dans
la lune quand je reçois les clients,
mais la plupart le comprennent
et ne m’en veulent pas. » D’après
Pierre Marie, les clients seraient
même assez contents de contribuer
indirectement à la fiction en train
de s’écrire. « Les habitants de Thonac sont mes premiers lecteurs, ils
C’est dans son
commerce que
Virginie Jouany
a écrit son
dernier roman,
Les secrets de
Reignac, sur son
ordinateur posé
sur le comptoir.
(Ph. N. Fray)
m’encouragent à poursuivre car ils
me demandent toujours la suite. »
Et l’épicière-romancière ne fait pas
dans le feuilleton, elle part vers
d’autres horizons et invente de
nouvelles fictions.
En fait, tout a commencé
lorsque Virginie avait 25 ans (elle
en a vingt de plus). Elle envoie son
premier écrit à la célèbre maison
d’édition Actes Sud... qui lui répond. « Actes Sud ne me publiait
pas mais m’encourageait à poursuivre dans cette voie. Je me suis dit
que j’y reviendrais un jour. »
Il faudra attendre 2012 et un
retour aux sources en Dordogne
(sa famille est de La Douze) pour
qu’elle publie enfin son premier
roman. Trésor de guerre, édité
par Les Papillons de Charcot, est
tiré d’une expérience personnelle
douloureuse, l’AVC de sa fille alors
qu’elle est toute petite. « Dans ce
livre, je raconte avec humour nos
péripéties avec les médecins, pas
toujours à la hauteur de la situation. » Et elle le raconte au sens
propre puisqu’elle associe à son
livre un DVD où elle le lit. « Je voulais que les aveugles puissent avoir
accès à cette histoire qui parle de
handicap. »
Elle vend 1 000 exemplaires de
ce premier roman, en écrit un second destiné aux enfants, illustré
par Claude Turier : Miss Titi et les
tatanes magiques.
Puis d’autres histoires se présentent à elles, parfois racontées
par des clients. Elles deviendront
Les secrets de Reignac, fiction qui
se prolongera par la réalisation
d’un documentaire sur la Maison
forte de Reignac. Elle y situe une
histoire à l’époque contemporaine,
mais fait appel à des légendes et
des fantômes, comme le terrible
bouc qui hanterait les lieux. Tout est
inspiré de faits réels mais sublimé
par une plume alerte et ingénieuse.
NELLY FRAY
• Les secrets de Reignac, Éditions Arka, 17 e. www.virginiejouany.com
Déchets agricoles.
Collectes gratuites
D
eux collectes gratuites d’emballages vides de produits phytosanitaires (EVPP) sont organisées en
2015. Elles sont programmées du
1er au 5 juin, et du 23 au 27 novembre.
Tous les exploitants agricoles,
paysagistes et collectivités sont
concernés. Ils sont invités à porter
leurs emballages, dans l’un des
25 sites du département participant à l’opération.
La priorité est donnée au recyclage pour cette année. Les collectes rencontrent depuis dix ans
un succès grandissant. La qualité
des bidons collectés s’est accrue
permettant le recyclage des plastiques, mais des efforts restent à
faire. Des contrôles vont être renforcés et les bidons non ouverts,
non ou mal rincés et égouttés seront refusés.
Concernant les big bag, ils devront être amenés parfaitement vidés et en fagot.
Les boîtes et sacs de produits
phytosanitaires seront repris uniquement en sac Adivalor.
Pour plus d’informations, les
agriculteurs peuvent contacter
leur distributeur habituel ou la
Chambre d’agriculture, Olivier
Gondonneau au 05 56 63 56 50.