percus de strasbourg - Philharmonie de Paris

Transcription

percus de strasbourg - Philharmonie de Paris
Jeudi 27, vendredi 28
et dimanche 30 mars 2003
Vous avez la possibilité de consulter
les notes de programme en ligne,
2 jours maximum avant chaque concert :
www.cite-musique.fr
programme
1
Cité de la musique
Les Percussions de Strasbourg
Les Percussions de Strasbourg
2
Fondé en 1962 par six jeunes musiciens, Les Percussions de Strasbourg
ont connu, depuis, quelques changements d’effectif.
Mais, fidèles au projet initial, ses membres continuent
d’interpréter les œuvres originales que ce « groupe de
genre » a suscitées au fil des années. Pierre Boulez, qui les
encouragea à leurs débuts, disait : « Un répertoire était
nécessaire pour le groupe. Mais le groupe a rendu le
répertoire nécessaire ».
L’instrumentarium qu’utilisent ces six musiciens hors
normes vient d’Orient, d’Afrique ou d’Occident : quelque
sept cents instruments issus des cultures du monde, toutes
familles confondues (peaux, bois et métaux, frappés ou
frottés de toutes les manières possibles), instruments
inédits nés de leurs échanges avec les créateurs de notre
temps, technologies électroniques ou informatiques.
La liste serait longue des œuvres contemporaines majeures
dont ils sont les dédicataires ; on y trouve les noms de
Messiaen, Stockhausen, Aperghis, Dufourt ou Donatoni.
Leur répertoire et leurs projets sont ainsi à l’image du
joyeux bric-à-brac qu’ils transportent sur scène : ouverts,
mais sans jamais céder en rien sur l’exigence et la minutie
dans le jeu.
Jeudi 27 mars - 20h
Vendredi 28 mars - 20h
Salle des concerts
Le Scorpion, musique de Martin Matalon (2002)
pour le film L’Âge d’or de Luis Buñuel (1930)
Technique Ircam
Tom Mays, assistant musical
David Poissonnier, ingénieur du son
Jérémie Henrot, régisseur son
David Raphaël, régisseur
Durée du spectacle : 1h10 sans entracte
Coproduction Cité de la Musique / Ircam-Centre Pompidou.
Adaptation musicale : Martin Matalon.
Restauration du film (1993) : Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou avec le
soutien de la fondation GAN pour le cinéma.
Conseiller scientifique et cinématographique : Jean-Michel Bouhours (M.N.A.M./C.C.I.).
Post-synchronisation : Emmanuel Jacomy, comédien - Micky Sebastian, comédienne.
Post-production et mixage : Frédéric Prin (Ircam).
Restauration des dialogues originaux : Tom Mays, Romain Mules, Axel Röbel (Ircam).
Commande de l’Ircam-Centre Pompidou et des Percussions de Strasbourg.
Production Ircam avec la collaboration du M.N.A.M./C.C.I.-Centre Pompidou pour la
copie du film et avec le soutien du Programme Culture 2000 de l’Union Européenne, dans
le cadre du Réseau Varèse.
Les Percussions de Strasbourg sont soutenues par l’Etat, le ministère de la Culture et de la
Communication, la Direction régionale des affaires culturelles d’Alsace, la Ville de
Strasbourg et le Conseil général d’Alsace.
3
Dimitri Vassilakis, piano
Bernard Lesage, piano
Les Percussions de Strasbourg
Jean-Paul Bernard, Claude Ferrier, Bernard Lesage, Keiko
Nakamura, François Papirer, Olaf Tzschoppe, percussions
Jean-Paul Bernard, directeur artistique
Jean-François Redl, Laurent Fournaise, régisseurs
programme
jeudi 27 et vendredi 28 mars - 20h
67’
Les Percussions de Strasbourg
4
Martin Matalon
Le Scorpion
Le Scorpion, partition écrite pour L’Âge d’or de Luis
Buñuel (1900-1983), est le deuxième volet du triptyque que
le compositeur argentin Martin Matalon (né en 1958)
consacre aux premiers films du célèbre cinéaste aragonais.
Après la musique qu’il a écrite à la demande de l’Ircam
pour Metropolis, chef-d’œuvre muet de Fritz Lang, créée en
1995, et Un Chien andalou de Buñuel et avant Lashurdes
(1932) en écriture, Matalon signait en 2001 avec
Le Scorpion sa troisième partition pour un grand film.
« Je puise mon inspiration dans les diverses informations que
contient un film, avoue Matalon. Les images, bien sûr, mais
aussi la forme globale, la durée des scènes, le montage. Mais la
musique peut être tour à tour indépendante de l’image et
synchronisée sur un détail. »
Tourné en 1930, L’Âge d’or, premier long-métrage du
cinéma parlant réalisé en France, se fonde sur un scénario
que le réalisateur, tout comme pour Un Chien andalou
(1929), cosigna avec Salvador Dalí. À sa sortie en salle,
il fit tant scandale qu’il suscita des attentats de l’extrême
droite, à tel point qu’il fut aussitôt censuré. Restauré par
le Centre Pompidou, il jouit aujourd’hui d’une vie
nouvelle à laquelle la musique de Matalon qui associe
piano solo, percussion et électronique live donne un réel
éclat. Le compositeur est parvenu à intégrer dans sa
musique la bande-son originelle, bruitages et dialogues
inclus. L’objectif de Matalon n’est pas de renforcer la
musique choisie par le réalisateur, qui amalgame Mozart,
Beethoven, Mendelssohn, Wagner et les tambours du rituel
pascal de Calanda, mais de proposer une lecture autre afin
de rendre le film plus actuel. Dans sa partition, Matalon
s’inspire notamment du vif intérêt de Buñuel pour la
percussion. « Quoique tourné en noir et blanc, L’Âge d’or est
très coloré, constate Matalon. Cette particularité m’a
incité à jouer sur une large palette sonore que la percussion
permet de renouveler à l’infini. J’ai adapté les tambours de
Calanda sur lesquels le film s’achève, les caisses claires ayant
une place importante dans ma partition, avec des réminiscences
tout le long du film. »
Bruno Serrou
Dimanche 30 mars – 16h30
Salle des concerts
Gérard Grisey (1946-1998)
Le Noir de l’étoile
Technique Ircam
David Poissonnier, ingénieur du son
Durée du concert : 1h sans entracte
Coproduction Cité de la Musique / Ircam-Centre Pompidou.
Les Percussions de Strasbourg sont soutenues par l’Etat, le ministère
de la Culture et de la Communication, la Direction régionale des
affaires culturelles d’Alsace, la Ville de Strasbourg et le Conseil général
d’Alsace.
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Les Percussions de Strasbourg
Jean-Paul Bernard, Claude Ferrier, Bernard
Lesage, Keiko Nakamura, François Papirer,
Olaf Tzschoppe, percussions
Jean-Paul Bernard, directeur artistique
Jean-François Redl, Laurent Fournaise, régisseurs
Lutz Deppe, créateur lumières
programme
dimanche 30 mars - 20h
60’
Gérard Grisey
Le Noir de l’étoile
Les Percussions de Strasbourg
6
Création le 16 mars 1991 à Bruxelles,
Halle de Schaerbeeck dans le cadre du
Festival Ars Musica. Dédié par Gérard
Grisey à son fils Raphaël et aux
Percussions de Strasbourg.
Le Noir de l’étoile est dédié à mon fils Raphaël affectueusement
et aux Percussions de Strasbourg.
Lorsqu’en 1985, je rencontrai à Berkeley l’astronome et
cosmologiste Jo Silk, il me fit découvrir les sons des
pulsars. Je fus séduit par ceux du pulsar de Véla et
immédiatement, je me demandai à la manière de Picasso
ramassant une vieille selle de bicyclette : « Que pourrais-je
bien en faire ? ».
La réponse vint lentement : les intégrer dans une œuvre
musicale sans les manipuler, les laisser exister simplement
comme des points de repère au sein d’une musique qui en
serait en quelque sorte l’écrin ou la scène, enfin utiliser
leurs fréquences comme tempi et développer les idées de
rotation, de périodicité, de ralentissement, d’accélération
et de « glitches » que l’étude des pulsars suggère aux
astronomes. La percussion s’imposait parce que comme les
pulsars, elle est primordiale et implacable, et comme eux
cerne et mesure le temps, non sans austérité. Enfin, je
décidai de réduire l’instrumentarium aux peaux et métaux
à l’exclusion des claviers.
Le Noir de l’étoile était né ou presque…
Il restait à imaginer un complément lumineux de la
partition, à élaborer une scénographie, à convaincre la
communauté des astronomes de Nançay de transmettre un
pulsar dans une salle de concert, enfin à réunir une équipe
qui fût autant que moi passionnée par le projet.
Lorsque la musique parvient à conjurer le temps, elle se
trouve investie d’un véritable pouvoir chamanique, celui
de nous relier aux forces qui nous entourent. Dans les
civilisations passées, les rites lunaires ou solaires avaient
une fonction de conjuration. Grâce à eux, les saisons
pouvaient revenir et le soleil se lever chaque jour.
Qu’en est-il de nos pulsars ? Pourquoi les faire venir ici,
aujourd’hui à l’heure où leurs passages dans le ciel boréal
les rend accessibles ?
Musique avec pulsar obligé !
Que l’on n’en déduise pas cependant que je suis un adepte
de la musique des Sphères! Il n’est d’autre Musique des
Sphères que la Musique Intérieure.
Celle-là seule pulse encore plus violemment que nos
pulsars et oblige de temps à autre un compositeur à rester
à l’écoute.
Gérard Grisey
commentaires
En effet, le moment du passage d’un pulsar dans le ciel
nous astreint à une date précise et en rivant le concert sur
cette horloge lointaine, il devient un événement in situ,
plus exactement in tempore donc relié aux rythmes
cosmiques. Ainsi, les pulsars détermineront non seulement
les différents tempi ou pulsations du Noir de l’étoile, mais
également la date et l’heure précise de son exécution.
7
Bien sûr, nous savons ou croyons savoir qu’avec ou sans
nous, 0359-54 et le pulsar de Véla continueront leurs
rondes interminables et, indifférents, balayeront les
espaces intersidéraux de leurs faisceaux d’ondes
électro-magnétiques. Mais n’est-ce pas en les piégeant dans
un radiotélescope, puis en les intégrant dans un événement
culturel et sophistiqué – le concert – qu’ils nous renvoient
alors plus que leurs propres chants ?
Les Percussions de Strasbourg
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Le ciel est un espace
de bruit, de rythme
et de violence
Les grands nuages moléculaires se fissurent pour
accoucher de nouveaux astres, les étoiles usées d’avoir trop
brillé explosent en supernovae, les pulsars craquent et
cliquètent en tournoyant, les galaxies font gicler leur gaz
en immenses jets de millions d’années-lumière. Les astres
ont un destin façonné par la lutte entre la gravitation et la
lumière. Dans cinq milliards d’années, le Soleil aura
épuisé ses réserves d’hydrogène alimentant le feu
thermonucléaire qui brûle en son centre. Il se dilatera en
une étoile géante rouge qui calcinera les planètes, puis se
ratatinera sur lui-même en une petite étoile mourante
appelée naine blanche.
Les étoiles plus massives que le Soleil connaissent une fin
plus spectaculaire. Elles explosent dans une cataclysmique
explosion de supernova ; leur enveloppe est soufflée dans
l’espace à des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres
par seconde, tandis que leur cœur s’effondre sur lui-même
pour former des résidus fantastiquement concentrés,
tournant sur eux-mêmes à une vitesse folle : des étoiles à
neutrons, qui se révèlent aux astronomes sous forme de
pulsars en émettant de brèves impulsions périodiques dans
le domaine radio. Parfois même, les étoiles effondrées
peuvent engendrer des trous noirs, dont même la lumière
ne peut plus sortir.
Les pulsations électromagnétiques d’un pulsar reçues par
un radiotélescope tel celui de Nançay peuvent être
transformées en signaux sonores ; il s’agit là d’une
opération de décodage simple, exempte de manipulations
de studio. L’auditeur perçoit alors le rythme brut d’un
pulsar qui a mis plusieurs milliers d’années pour parvenir
sur Terre. L’expression « son des pulsars » est bien entendu
métaphorique. Les ondes acoustiques ne se propagent pas
dans le quasi-vide interstellaire. En revanche, les ondes
électromagnétiques – lumière visible ou invisible à nos
yeux – nous parviennent des astres les plus lointains et
jouent le rôle du son. Le chant du ciel est un chant de
lumière. Les astronomes ont des oreilles géantes pour
écouter le ciel et enregistrer son cri. Ils ont construit des
télescopes pour capturer la lumière visible ; puis ils ont
inventé des radiotélescopes, ils ont lancé en orbite au-dessus
de l’atmosphère des détecteurs de rayonnement X, gamma
et infrarouge.
La musique de Grisey est bien à l’image des astres : tour à
tour rythmique, violente, lancinante, hoquetante,
incessamment recommencée. Parfais reflet de l’astronomie
moderne, qui a dévoilé la fureur cosmique et renvoyé la
fragile harmonie des sphères de Pythagore et de Kepler
dans la cohorte des illusions d’une humanité innocente et
ignorante.
L’univers n’est pas nécessairement confortable, la musique
d’aujourd’hui non plus. Mais ce sont notre univers, notre
musique. Il faut savoir les reconnaître ; comprendre leur
structure, puis oublier toute analyse, toute dissection, et ne
plus laisser fonctionner que la peau, les nerfs, le cœur, les
serviteurs physiques. Car l’être est dans ce lieu
mystérieux – minuscule mais ô combien important –
où se niche la sensibilité... Une nouvelle harmonie est
enfouie dans cette trépidation des sons et des rythmes,
dans cette incessante fécondation des étoiles par les étoiles,
des sons par les sons.
Jean-Pierre Luminet
commentaires
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Si l’œil humain ne perçoit que deux octaves de rayonnement
électromagnétique, les instruments modernes en détectent
cinquante-deux. Le magnétophone de l’astronome
embrasse donc aujourd’hui tout le spectre. C’est comme si
l’on pouvait écouter tous les sons de la planète : un arbre
qui craque dans la forêt de Sibérie, un robinet qui fuit
dans un appartement de San-Francisco ou une sagaie qui
siffle dans une vallée de la Nouvelle-Guinée.
biographies
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Biographies
Luis Buñuel
Luis Buñuel est né à Calanda
(Aragón), le 22 février 1900.
Durant ses études de lettres
puis d’entomologie à Madrid,
il se lie d’amitié avec Federico
García Lorca, Salvador Dalí,
Pepín Bello, Ramón Gómez de
la Serna, José Ortega y Gasset,
Jorge Guillén et plus tard
Rafael Alberti. En 1924, il
rejoint Picasso, Manuel de
Falla, Eugenio d’Ors, Manuel
Angeles Ortiz, Joaquín
Peinado et Benito Perojo à Paris.
Il assiste à une projection
des Trois Lumières de Fritz
Lang et décide de faire du
cinéma. Il intègre l’école de
Jean Epstein, dont il devient
l’assistant pour Maupart et La
Chute de la Maison Usher. En
1929, il produit et met en
scène son premier film, Un
chien andalou, avec la
collaboration de Salvador
Dalí. En 1930, grâce au
mécène Charles de Noailles, il
réalise L’Âge d’Or, film interdit
par le préfet Chiappe à la
suite d’attentats provoqués par
l’extrême droite. Après un
bref séjour hollywoodien, il
retourne en France, s’éloigne
du mouvement surréaliste,
puis part pour l’Espagne où la
République vient d’être
proclamée. Exilé à New York,
Buñuel est engagé de janvier
1941 à juin 1943 au Museum
of Modern Art où il travaillera
dans le remontage de deux
films nazis, Triumph des
Willems (Triomphe de la volonté)
de Leni Riefenstahl et Feldzug
in Polen (Campagne de Pologne)
de Hans Bertram afin d’en
faire des films d’antipropagande
nazie. Il en profite pour
retrouver les membres du
mouvement surréaliste exilés
à New York. Puis, c’est le
départ pour Hollywood où il
travaillera à des versions
espagnoles de films américains. On lui propose de
touner Gran casino au
Mexique, et il s’installe dans
ce pays en 1946. Suivront des
films souvent qualifiés
d’alimentaires, hormis Los
olvidados et Él, mais qui
intègrent très souvent des
séquences éminemment
buñueliennes. Los olvidados,
primé à Cannes, permet à
Buñuel de se rappeler au bon
souvenir de la critique
internationale et de tourner
deux productions, francoitalienne et franco-mexicaine :
Cela s’appelle l’aurore (1955) et
La Mort en ce jardin (1956).
1961 marque le retour à la
mère-patrie avec Viridiana,
coproduction hispanomexicaine tournée à Madrid,
provoquant, après avoir été
primée à Cannes, la démission
du directeur de la
cinématographie espagnole.
Le grand retour en France,
qui ne sera interrompu que
par quelques parenthèses
espagnoles ou mexicaines,
s’opère en 1963 avec
Le Journal d’une femme de
chambre, mis en situation dans
les années vingt-trente, date
du premier séjour du
réalisateur à Paris. En 1964,
vient Simón del Desierto (Simon
du désert), dernier film
mexicain, en 1966, Belle de
jour, qui grâce à son succès
commercial va lui permettre
de tourner définitivement sans
contraintes, en 1968, La Voie
lactée, en 1969, Tristana, en
1972, Le Charme discret de la
bourgeoisie (oscar du meilleur
film étranger), en 1974, Le
Fantôme de la liberté, en 1977,
Cet obscur objet du désir. Luis
Buñuel meurt en 1983.
Martin Matalon
Né en 1958 à Buenos Aires,
Martin Matalon suit des
études de composition à la
Juilliard School of Music de
New York. Il étudie
parallèlement la direction
d’orchestre avec Jacques-Louis
Monod. En 1986, il reçoit le
prix Charles Ives de
l’American Academy and
Institute of Arts and Letters et
en 2001 le prix de la ville de
Barcelone. Grâce à une bourse
de la fondation Fulbrigth, il
étudie en France avec Tristan
Murail en 1988. En 1989, son
Opéra Le Miracle Secret sur un
texte de Jorge Luis Borges est
primé au concours Opéra
autrement et créé au festival
d’Avignon. En 1989, il fonde à
New York l’ensemble Music
Mobile, dont il est directeur
artistique jusqu’en 1996.
Le Centre Pompidou lui
commande en 1992 une
musique originale, réalisée à
l’Ircam, pour l’exposition
consacrée à l’œuvre de Borges.
Entre 1993 et 1995, il travaille
à l’Ircam pour la musique du
film Metropolis de Fritz Lang
et pour la réalisation d’une
musique interactive sur des
images virtuelles de Maurice
Benayoun, Le Tunnel sous
l’Atlantique. Créé au théâtre
du Châtelet, Metropolis a fait
l’objet d’un enregistrement
sur disque compact et d’une
tournée : Paris, Londres,
Buenos Aires, Hong Kong,
Helsinki, Strasbourg, Genève,
Vienne, Linz... En 1996, le
Centro de Cultura
Contemporanea de Barcelona
lui commande une musique
originale pour le film de Luis
Buñuel, Un Chien Andalou et
l’année suivante Rugged Lines,
musique pour une chorégraphie fondée sur les Six Memos
for the Next Millenium d’Italo
accessoires... Chaque matériau
appelle une technique de jeu
particulière et enrichit
l’ensemble de sa caractéristique.
Des échanges avec les
compositeurs sont nés des
instruments inédits, tel le
sixxen, un ensemble
instrumental de cent neuf
sons métalliques différents
conçu expressément pour
l’ensemble par Xenakis.
Depuis 1996, la nouvelle
équipe développe cet esprit
tourné vers la création et la
diffusion, en approchant les
nouvelles technologies et en
sollicitant des compositeurs
issus de différents univers
musicaux.
Les Percussions de Strasbourg sont
soutenues avec constance et fidélité
par :
Le Ministère de la Culture et de la
Communication
Direction de la Musique, de la Danse,
du Théâtre et des Spectacles
(DDMTS)
Direction Régionale des affaires
Culturelles d’Alsace (DRAC)
La Région Alsace
La Ville de Strasbourg
Le Conseil Général du Bas-Rhin
L’AFFA,Association Française d’Action
Artistique,
Ministère des Affaires étrangères
permet de réaliser de nombreuse
tournées à travers le monde.
Gérard Grisey
Né en 1946, Gérard Grisey
mène successivement ses
études au Cours de Trossingen
(Allemagne) et au
Conservatoire National
Supérieur de Musique de
Paris, où il suit notamment les
cours de composition d’Olivier
Messiaen. Parallèlement, il
étudie avec Henri Dutilleux à
l’École Normale Supérieure de
Musique et assiste aux cours
de Darmstadt (1972) de
Karlheinz Stockhausen,
11
Dimitri Vassilakis
Né en 1967, il commence ses
études musicales à l’âge de
7 ans à Athènes, sa ville
natale, et les poursuit au
Conservatoire de Paris,
auprès de Gérard Frémy.
Il obtient un premier Prix de
piano à l’unanimité, ainsi que
des prix de musique de
chambre et d’accompagnement.
Il a également suivi les
conseils de Gyorgy Sebok et
Monique Deschaussées.
Dimitri Vassilakis se produit
en soliste en Europe (Festival
de Salzbourg, Mai Musical
Florentin), Afrique du Nord,
Extrême-Orient, Amérique.
Il entre à l’Ensemble
Intercontemporain en 1992.
Son répertoire comprend
entre autres le Concerto pour
piano de György Ligeti,
Oiseaux exotiques et Un vitrail
et des oiseaux d’Olivier
Messiaen, la Troisième Sonate
de Pierre Boulez, Eonta, pour
piano et cuivres et Evryali de
Iannis Xenakis, Klavierstück
IX de Karlheinz Stockhausen,
Petrouchka d’Igor Stravinski.
Il crée Incises de Pierre Boulez
en 1995 et participe à
l’enregistrement de Répons et
de sur Incises de Pierre Boulez
pour Deutsche Grammophon.
Les Percussions
de Strasbourg
Fondé en 1962 par six
musiciens de formation
classique sur les conseils de
Pierre Boulez, les Percussions
de Strasbourg allaient susciter
un répertoire alors inexistant.
Le principal objectif était de
donner aux instruments à
percussion de toutes les
musiques (occidentales,
orientales, africaines) leur
signification moderne, en les
présentant dans un langage
musical contemporain et dans
un répertoire conçu
exclusivement pour eux.
Ainsi, l’ensemble est le
dédicataire de créations
d’Olivier Messiaen, Iannis
Xenakis, Karlheinz
Stockhausen, Georges
Aperghis, Claude Ballif, John
Cage, Hugues Dufourt,
François-Bernard Mâche,
Franco Donatoni… Les
Percussions de Strasbourg ont
aujourd’hui à leur répertoire
plus de cent soixante-dix
œuvres écrites à leur intention
et les six musiciens peuvent
jouer plus de quatre cents
instruments à percussion.
La diversité de leurs
tempéraments et de leurs
formations sont autant de
particularités qui contribuent
à la richesse de l’ensemble.
L’instrumentarium des
Percussions de Strasbourg
s’est constitué peu à peu,
rencontre après rencontre,
voyage après voyage, création
après création. Il s’est enrichi
progressivement pour devenir
une véritable force de
proposition pour les
compositeurs, allant même
jusqu’à en influencer l’écriture.
Cet instrumentarium est
aujourd’hui d’une grande
variété. Peaux, bois, métaux,
biographies
Calvino. En 2001, deux
nouvelles pièces sont créées :
Trame III, concerto pour
violoncelle et orchestre,
commande de Radio France,
et Otras Ficciones pour vents
percussions 2 harpes, 2 pianos et
contrebasses, commande de
l’Orchestre de Paris, qui a été
créée le 5 avril 2001 à la Cité
de la musique.
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biographies
György Ligeti et Iannis
Xenakis. Il s’initie également
à l’électroacoustique et à
l’acoustique à la Faculté des
Sciences de Paris. Boursier à
la Villa Medicis à Rome de
1972 à 1974, en 1980 il est à
l’Ircam puis invité par le
D.A.A.D. Berlin. Gérard
Grisey a donné de nombreux
séminaires de composition à
Darmstadt, à l’Ircam, à la
Scuola Civica de Milan et
dans diverses universités
américaines. De 1982 à 1986,
il enseigne la composition à
l’Université de Californie de
Berkeley. De 1986 à 1998
(année de son décès), il est
professeur au Conservatoire
National Supérieur de
Musique de Paris.
Jean-Pierre Luminet
Jean-Pierre Luminet est
astronome et écrivain. Depuis
1979, il est chercheur au
C.N.R.S et à l’observatoire de
Meudon, spécialiste de la
relativité générale et de ses
applications à l’astrophysique
et à la cosmologie. Il a effectué
des séjours de recherche au
Brésil, en Chine, au Japon, et
en 1989-1990, il a travaillé à
l’Université de Berkeley en
Californie. Il a écrit de
nombreux articles de
recherche pour des revues
spécialisées, des textes de
vulgarisation scientifique pour
les journaux, dictionnaires et
encyclopédies, et des scénarios
de films. Il a publié Les trous
noirs aux Editions BelfondSciences (1987, traduit en
plusieurs langues), les recueils
de poèmes Elle, suivi de
Rythmes aux Editions La
Coïncidence (1980) et Griphes,
suivi de Topiques chez Gérard
Oberlé (1989). Ses textes ont
plusieurs fois été mis en
musique par des compositeurs.
Jean-Pierre Luminet est également dessinateur (exposition
Deux dessinateurs de l’imaginaire, Bibliothèque du
Trocadéro, 1982) et musicien.
Institut de recherche
et coordination
acoustique/musique (Ircam)
Fondé en 1969 par Pierre
Boulez, l’Ircam est une
institution musicale associée
au Centre Pompidou et
dirigée depuis janvier 2002
par Bernard Stiegler.
Chercher, créer et transmettre
sont les pôles autour desquels
se développe l’activité de
l’Ircam, qui réunit en un
même lieu des scientifiques et
des musiciens, afin de les
inciter à explorer ensemble
des voies artistiques innovantes.
L’Ircam mène des recherches
fondamentales sur les apports
de l’informatique, de la
physique et de l’acoustique à
la problématique musicale.
Elles ont pour vocation
principale la mise au point
d’outils logiciels qui viennent
enrichir l’invention du
ompositeur et suscitent des
échanges internationaux avec
les grandes institutions
universitaires ou de recherche.
L’Ircam invite dans ses
studios de nombreux
compositeurs. Chaque année,
vingt à vingt-cinq œuvres sont
réalisées, qui associent
interprètes classiques
(instrumentistes et chanteurs)
et nouvelles techniques. Ces
musiques sont ensuite
présentées au public, à Paris
et en tournées. L’Ircam
propose enfin plusieurs
programmes pédagogiques,
notamment une formation
doctorale, un cursus annuel
d’informatique musicale
destiné aux compositeurs et
de nombreux ateliers,
conférences ou débats à
l’adresse de larges publics.
Parallèlement, la médiathèque
informatisée met à la
disposition des chercheurs,
étudiants et mélomanes un
important fonds musical et la
direction des relations
extérieures travaille sur les
nouveaux modes de diffusion
et propose des services en
ligne, des logiciels de création
et des produits d’édition
(livres, CDs, CD-Roms).
Equipe technique
Cité de la musique
régie générale
Christophe Gualde
régie plateau
Éric Briault
régie lumières
Joël Boscher
Benoît Payan
Cité de la musique
Direction de la communication
Hugues de Saint Simon
Rédaction en chef
Pascal Huynh
Rédactrice
Gaëlle Plasseraud
Secrétariat de rédaction
Sandrine Blondet

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