percus de strasbourg - Philharmonie de Paris
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percus de strasbourg - Philharmonie de Paris
Jeudi 27, vendredi 28 et dimanche 30 mars 2003 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours maximum avant chaque concert : www.cite-musique.fr programme 1 Cité de la musique Les Percussions de Strasbourg Les Percussions de Strasbourg 2 Fondé en 1962 par six jeunes musiciens, Les Percussions de Strasbourg ont connu, depuis, quelques changements d’effectif. Mais, fidèles au projet initial, ses membres continuent d’interpréter les œuvres originales que ce « groupe de genre » a suscitées au fil des années. Pierre Boulez, qui les encouragea à leurs débuts, disait : « Un répertoire était nécessaire pour le groupe. Mais le groupe a rendu le répertoire nécessaire ». L’instrumentarium qu’utilisent ces six musiciens hors normes vient d’Orient, d’Afrique ou d’Occident : quelque sept cents instruments issus des cultures du monde, toutes familles confondues (peaux, bois et métaux, frappés ou frottés de toutes les manières possibles), instruments inédits nés de leurs échanges avec les créateurs de notre temps, technologies électroniques ou informatiques. La liste serait longue des œuvres contemporaines majeures dont ils sont les dédicataires ; on y trouve les noms de Messiaen, Stockhausen, Aperghis, Dufourt ou Donatoni. Leur répertoire et leurs projets sont ainsi à l’image du joyeux bric-à-brac qu’ils transportent sur scène : ouverts, mais sans jamais céder en rien sur l’exigence et la minutie dans le jeu. Jeudi 27 mars - 20h Vendredi 28 mars - 20h Salle des concerts Le Scorpion, musique de Martin Matalon (2002) pour le film L’Âge d’or de Luis Buñuel (1930) Technique Ircam Tom Mays, assistant musical David Poissonnier, ingénieur du son Jérémie Henrot, régisseur son David Raphaël, régisseur Durée du spectacle : 1h10 sans entracte Coproduction Cité de la Musique / Ircam-Centre Pompidou. Adaptation musicale : Martin Matalon. Restauration du film (1993) : Musée National d’Art Moderne, Centre Pompidou avec le soutien de la fondation GAN pour le cinéma. Conseiller scientifique et cinématographique : Jean-Michel Bouhours (M.N.A.M./C.C.I.). Post-synchronisation : Emmanuel Jacomy, comédien - Micky Sebastian, comédienne. Post-production et mixage : Frédéric Prin (Ircam). Restauration des dialogues originaux : Tom Mays, Romain Mules, Axel Röbel (Ircam). Commande de l’Ircam-Centre Pompidou et des Percussions de Strasbourg. Production Ircam avec la collaboration du M.N.A.M./C.C.I.-Centre Pompidou pour la copie du film et avec le soutien du Programme Culture 2000 de l’Union Européenne, dans le cadre du Réseau Varèse. Les Percussions de Strasbourg sont soutenues par l’Etat, le ministère de la Culture et de la Communication, la Direction régionale des affaires culturelles d’Alsace, la Ville de Strasbourg et le Conseil général d’Alsace. 3 Dimitri Vassilakis, piano Bernard Lesage, piano Les Percussions de Strasbourg Jean-Paul Bernard, Claude Ferrier, Bernard Lesage, Keiko Nakamura, François Papirer, Olaf Tzschoppe, percussions Jean-Paul Bernard, directeur artistique Jean-François Redl, Laurent Fournaise, régisseurs programme jeudi 27 et vendredi 28 mars - 20h 67’ Les Percussions de Strasbourg 4 Martin Matalon Le Scorpion Le Scorpion, partition écrite pour L’Âge d’or de Luis Buñuel (1900-1983), est le deuxième volet du triptyque que le compositeur argentin Martin Matalon (né en 1958) consacre aux premiers films du célèbre cinéaste aragonais. Après la musique qu’il a écrite à la demande de l’Ircam pour Metropolis, chef-d’œuvre muet de Fritz Lang, créée en 1995, et Un Chien andalou de Buñuel et avant Lashurdes (1932) en écriture, Matalon signait en 2001 avec Le Scorpion sa troisième partition pour un grand film. « Je puise mon inspiration dans les diverses informations que contient un film, avoue Matalon. Les images, bien sûr, mais aussi la forme globale, la durée des scènes, le montage. Mais la musique peut être tour à tour indépendante de l’image et synchronisée sur un détail. » Tourné en 1930, L’Âge d’or, premier long-métrage du cinéma parlant réalisé en France, se fonde sur un scénario que le réalisateur, tout comme pour Un Chien andalou (1929), cosigna avec Salvador Dalí. À sa sortie en salle, il fit tant scandale qu’il suscita des attentats de l’extrême droite, à tel point qu’il fut aussitôt censuré. Restauré par le Centre Pompidou, il jouit aujourd’hui d’une vie nouvelle à laquelle la musique de Matalon qui associe piano solo, percussion et électronique live donne un réel éclat. Le compositeur est parvenu à intégrer dans sa musique la bande-son originelle, bruitages et dialogues inclus. L’objectif de Matalon n’est pas de renforcer la musique choisie par le réalisateur, qui amalgame Mozart, Beethoven, Mendelssohn, Wagner et les tambours du rituel pascal de Calanda, mais de proposer une lecture autre afin de rendre le film plus actuel. Dans sa partition, Matalon s’inspire notamment du vif intérêt de Buñuel pour la percussion. « Quoique tourné en noir et blanc, L’Âge d’or est très coloré, constate Matalon. Cette particularité m’a incité à jouer sur une large palette sonore que la percussion permet de renouveler à l’infini. J’ai adapté les tambours de Calanda sur lesquels le film s’achève, les caisses claires ayant une place importante dans ma partition, avec des réminiscences tout le long du film. » Bruno Serrou Dimanche 30 mars – 16h30 Salle des concerts Gérard Grisey (1946-1998) Le Noir de l’étoile Technique Ircam David Poissonnier, ingénieur du son Durée du concert : 1h sans entracte Coproduction Cité de la Musique / Ircam-Centre Pompidou. Les Percussions de Strasbourg sont soutenues par l’Etat, le ministère de la Culture et de la Communication, la Direction régionale des affaires culturelles d’Alsace, la Ville de Strasbourg et le Conseil général d’Alsace. 5 Les Percussions de Strasbourg Jean-Paul Bernard, Claude Ferrier, Bernard Lesage, Keiko Nakamura, François Papirer, Olaf Tzschoppe, percussions Jean-Paul Bernard, directeur artistique Jean-François Redl, Laurent Fournaise, régisseurs Lutz Deppe, créateur lumières programme dimanche 30 mars - 20h 60’ Gérard Grisey Le Noir de l’étoile Les Percussions de Strasbourg 6 Création le 16 mars 1991 à Bruxelles, Halle de Schaerbeeck dans le cadre du Festival Ars Musica. Dédié par Gérard Grisey à son fils Raphaël et aux Percussions de Strasbourg. Le Noir de l’étoile est dédié à mon fils Raphaël affectueusement et aux Percussions de Strasbourg. Lorsqu’en 1985, je rencontrai à Berkeley l’astronome et cosmologiste Jo Silk, il me fit découvrir les sons des pulsars. Je fus séduit par ceux du pulsar de Véla et immédiatement, je me demandai à la manière de Picasso ramassant une vieille selle de bicyclette : « Que pourrais-je bien en faire ? ». La réponse vint lentement : les intégrer dans une œuvre musicale sans les manipuler, les laisser exister simplement comme des points de repère au sein d’une musique qui en serait en quelque sorte l’écrin ou la scène, enfin utiliser leurs fréquences comme tempi et développer les idées de rotation, de périodicité, de ralentissement, d’accélération et de « glitches » que l’étude des pulsars suggère aux astronomes. La percussion s’imposait parce que comme les pulsars, elle est primordiale et implacable, et comme eux cerne et mesure le temps, non sans austérité. Enfin, je décidai de réduire l’instrumentarium aux peaux et métaux à l’exclusion des claviers. Le Noir de l’étoile était né ou presque… Il restait à imaginer un complément lumineux de la partition, à élaborer une scénographie, à convaincre la communauté des astronomes de Nançay de transmettre un pulsar dans une salle de concert, enfin à réunir une équipe qui fût autant que moi passionnée par le projet. Lorsque la musique parvient à conjurer le temps, elle se trouve investie d’un véritable pouvoir chamanique, celui de nous relier aux forces qui nous entourent. Dans les civilisations passées, les rites lunaires ou solaires avaient une fonction de conjuration. Grâce à eux, les saisons pouvaient revenir et le soleil se lever chaque jour. Qu’en est-il de nos pulsars ? Pourquoi les faire venir ici, aujourd’hui à l’heure où leurs passages dans le ciel boréal les rend accessibles ? Musique avec pulsar obligé ! Que l’on n’en déduise pas cependant que je suis un adepte de la musique des Sphères! Il n’est d’autre Musique des Sphères que la Musique Intérieure. Celle-là seule pulse encore plus violemment que nos pulsars et oblige de temps à autre un compositeur à rester à l’écoute. Gérard Grisey commentaires En effet, le moment du passage d’un pulsar dans le ciel nous astreint à une date précise et en rivant le concert sur cette horloge lointaine, il devient un événement in situ, plus exactement in tempore donc relié aux rythmes cosmiques. Ainsi, les pulsars détermineront non seulement les différents tempi ou pulsations du Noir de l’étoile, mais également la date et l’heure précise de son exécution. 7 Bien sûr, nous savons ou croyons savoir qu’avec ou sans nous, 0359-54 et le pulsar de Véla continueront leurs rondes interminables et, indifférents, balayeront les espaces intersidéraux de leurs faisceaux d’ondes électro-magnétiques. Mais n’est-ce pas en les piégeant dans un radiotélescope, puis en les intégrant dans un événement culturel et sophistiqué – le concert – qu’ils nous renvoient alors plus que leurs propres chants ? Les Percussions de Strasbourg 8 Le ciel est un espace de bruit, de rythme et de violence Les grands nuages moléculaires se fissurent pour accoucher de nouveaux astres, les étoiles usées d’avoir trop brillé explosent en supernovae, les pulsars craquent et cliquètent en tournoyant, les galaxies font gicler leur gaz en immenses jets de millions d’années-lumière. Les astres ont un destin façonné par la lutte entre la gravitation et la lumière. Dans cinq milliards d’années, le Soleil aura épuisé ses réserves d’hydrogène alimentant le feu thermonucléaire qui brûle en son centre. Il se dilatera en une étoile géante rouge qui calcinera les planètes, puis se ratatinera sur lui-même en une petite étoile mourante appelée naine blanche. Les étoiles plus massives que le Soleil connaissent une fin plus spectaculaire. Elles explosent dans une cataclysmique explosion de supernova ; leur enveloppe est soufflée dans l’espace à des vitesses de plusieurs milliers de kilomètres par seconde, tandis que leur cœur s’effondre sur lui-même pour former des résidus fantastiquement concentrés, tournant sur eux-mêmes à une vitesse folle : des étoiles à neutrons, qui se révèlent aux astronomes sous forme de pulsars en émettant de brèves impulsions périodiques dans le domaine radio. Parfois même, les étoiles effondrées peuvent engendrer des trous noirs, dont même la lumière ne peut plus sortir. Les pulsations électromagnétiques d’un pulsar reçues par un radiotélescope tel celui de Nançay peuvent être transformées en signaux sonores ; il s’agit là d’une opération de décodage simple, exempte de manipulations de studio. L’auditeur perçoit alors le rythme brut d’un pulsar qui a mis plusieurs milliers d’années pour parvenir sur Terre. L’expression « son des pulsars » est bien entendu métaphorique. Les ondes acoustiques ne se propagent pas dans le quasi-vide interstellaire. En revanche, les ondes électromagnétiques – lumière visible ou invisible à nos yeux – nous parviennent des astres les plus lointains et jouent le rôle du son. Le chant du ciel est un chant de lumière. Les astronomes ont des oreilles géantes pour écouter le ciel et enregistrer son cri. Ils ont construit des télescopes pour capturer la lumière visible ; puis ils ont inventé des radiotélescopes, ils ont lancé en orbite au-dessus de l’atmosphère des détecteurs de rayonnement X, gamma et infrarouge. La musique de Grisey est bien à l’image des astres : tour à tour rythmique, violente, lancinante, hoquetante, incessamment recommencée. Parfais reflet de l’astronomie moderne, qui a dévoilé la fureur cosmique et renvoyé la fragile harmonie des sphères de Pythagore et de Kepler dans la cohorte des illusions d’une humanité innocente et ignorante. L’univers n’est pas nécessairement confortable, la musique d’aujourd’hui non plus. Mais ce sont notre univers, notre musique. Il faut savoir les reconnaître ; comprendre leur structure, puis oublier toute analyse, toute dissection, et ne plus laisser fonctionner que la peau, les nerfs, le cœur, les serviteurs physiques. Car l’être est dans ce lieu mystérieux – minuscule mais ô combien important – où se niche la sensibilité... Une nouvelle harmonie est enfouie dans cette trépidation des sons et des rythmes, dans cette incessante fécondation des étoiles par les étoiles, des sons par les sons. Jean-Pierre Luminet commentaires 9 Si l’œil humain ne perçoit que deux octaves de rayonnement électromagnétique, les instruments modernes en détectent cinquante-deux. Le magnétophone de l’astronome embrasse donc aujourd’hui tout le spectre. C’est comme si l’on pouvait écouter tous les sons de la planète : un arbre qui craque dans la forêt de Sibérie, un robinet qui fuit dans un appartement de San-Francisco ou une sagaie qui siffle dans une vallée de la Nouvelle-Guinée. biographies 10 Biographies Luis Buñuel Luis Buñuel est né à Calanda (Aragón), le 22 février 1900. Durant ses études de lettres puis d’entomologie à Madrid, il se lie d’amitié avec Federico García Lorca, Salvador Dalí, Pepín Bello, Ramón Gómez de la Serna, José Ortega y Gasset, Jorge Guillén et plus tard Rafael Alberti. En 1924, il rejoint Picasso, Manuel de Falla, Eugenio d’Ors, Manuel Angeles Ortiz, Joaquín Peinado et Benito Perojo à Paris. Il assiste à une projection des Trois Lumières de Fritz Lang et décide de faire du cinéma. Il intègre l’école de Jean Epstein, dont il devient l’assistant pour Maupart et La Chute de la Maison Usher. En 1929, il produit et met en scène son premier film, Un chien andalou, avec la collaboration de Salvador Dalí. En 1930, grâce au mécène Charles de Noailles, il réalise L’Âge d’Or, film interdit par le préfet Chiappe à la suite d’attentats provoqués par l’extrême droite. Après un bref séjour hollywoodien, il retourne en France, s’éloigne du mouvement surréaliste, puis part pour l’Espagne où la République vient d’être proclamée. Exilé à New York, Buñuel est engagé de janvier 1941 à juin 1943 au Museum of Modern Art où il travaillera dans le remontage de deux films nazis, Triumph des Willems (Triomphe de la volonté) de Leni Riefenstahl et Feldzug in Polen (Campagne de Pologne) de Hans Bertram afin d’en faire des films d’antipropagande nazie. Il en profite pour retrouver les membres du mouvement surréaliste exilés à New York. Puis, c’est le départ pour Hollywood où il travaillera à des versions espagnoles de films américains. On lui propose de touner Gran casino au Mexique, et il s’installe dans ce pays en 1946. Suivront des films souvent qualifiés d’alimentaires, hormis Los olvidados et Él, mais qui intègrent très souvent des séquences éminemment buñueliennes. Los olvidados, primé à Cannes, permet à Buñuel de se rappeler au bon souvenir de la critique internationale et de tourner deux productions, francoitalienne et franco-mexicaine : Cela s’appelle l’aurore (1955) et La Mort en ce jardin (1956). 1961 marque le retour à la mère-patrie avec Viridiana, coproduction hispanomexicaine tournée à Madrid, provoquant, après avoir été primée à Cannes, la démission du directeur de la cinématographie espagnole. Le grand retour en France, qui ne sera interrompu que par quelques parenthèses espagnoles ou mexicaines, s’opère en 1963 avec Le Journal d’une femme de chambre, mis en situation dans les années vingt-trente, date du premier séjour du réalisateur à Paris. En 1964, vient Simón del Desierto (Simon du désert), dernier film mexicain, en 1966, Belle de jour, qui grâce à son succès commercial va lui permettre de tourner définitivement sans contraintes, en 1968, La Voie lactée, en 1969, Tristana, en 1972, Le Charme discret de la bourgeoisie (oscar du meilleur film étranger), en 1974, Le Fantôme de la liberté, en 1977, Cet obscur objet du désir. Luis Buñuel meurt en 1983. Martin Matalon Né en 1958 à Buenos Aires, Martin Matalon suit des études de composition à la Juilliard School of Music de New York. Il étudie parallèlement la direction d’orchestre avec Jacques-Louis Monod. En 1986, il reçoit le prix Charles Ives de l’American Academy and Institute of Arts and Letters et en 2001 le prix de la ville de Barcelone. Grâce à une bourse de la fondation Fulbrigth, il étudie en France avec Tristan Murail en 1988. En 1989, son Opéra Le Miracle Secret sur un texte de Jorge Luis Borges est primé au concours Opéra autrement et créé au festival d’Avignon. En 1989, il fonde à New York l’ensemble Music Mobile, dont il est directeur artistique jusqu’en 1996. Le Centre Pompidou lui commande en 1992 une musique originale, réalisée à l’Ircam, pour l’exposition consacrée à l’œuvre de Borges. Entre 1993 et 1995, il travaille à l’Ircam pour la musique du film Metropolis de Fritz Lang et pour la réalisation d’une musique interactive sur des images virtuelles de Maurice Benayoun, Le Tunnel sous l’Atlantique. Créé au théâtre du Châtelet, Metropolis a fait l’objet d’un enregistrement sur disque compact et d’une tournée : Paris, Londres, Buenos Aires, Hong Kong, Helsinki, Strasbourg, Genève, Vienne, Linz... En 1996, le Centro de Cultura Contemporanea de Barcelona lui commande une musique originale pour le film de Luis Buñuel, Un Chien Andalou et l’année suivante Rugged Lines, musique pour une chorégraphie fondée sur les Six Memos for the Next Millenium d’Italo accessoires... Chaque matériau appelle une technique de jeu particulière et enrichit l’ensemble de sa caractéristique. Des échanges avec les compositeurs sont nés des instruments inédits, tel le sixxen, un ensemble instrumental de cent neuf sons métalliques différents conçu expressément pour l’ensemble par Xenakis. Depuis 1996, la nouvelle équipe développe cet esprit tourné vers la création et la diffusion, en approchant les nouvelles technologies et en sollicitant des compositeurs issus de différents univers musicaux. Les Percussions de Strasbourg sont soutenues avec constance et fidélité par : Le Ministère de la Culture et de la Communication Direction de la Musique, de la Danse, du Théâtre et des Spectacles (DDMTS) Direction Régionale des affaires Culturelles d’Alsace (DRAC) La Région Alsace La Ville de Strasbourg Le Conseil Général du Bas-Rhin L’AFFA,Association Française d’Action Artistique, Ministère des Affaires étrangères permet de réaliser de nombreuse tournées à travers le monde. Gérard Grisey Né en 1946, Gérard Grisey mène successivement ses études au Cours de Trossingen (Allemagne) et au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, où il suit notamment les cours de composition d’Olivier Messiaen. Parallèlement, il étudie avec Henri Dutilleux à l’École Normale Supérieure de Musique et assiste aux cours de Darmstadt (1972) de Karlheinz Stockhausen, 11 Dimitri Vassilakis Né en 1967, il commence ses études musicales à l’âge de 7 ans à Athènes, sa ville natale, et les poursuit au Conservatoire de Paris, auprès de Gérard Frémy. Il obtient un premier Prix de piano à l’unanimité, ainsi que des prix de musique de chambre et d’accompagnement. Il a également suivi les conseils de Gyorgy Sebok et Monique Deschaussées. Dimitri Vassilakis se produit en soliste en Europe (Festival de Salzbourg, Mai Musical Florentin), Afrique du Nord, Extrême-Orient, Amérique. Il entre à l’Ensemble Intercontemporain en 1992. Son répertoire comprend entre autres le Concerto pour piano de György Ligeti, Oiseaux exotiques et Un vitrail et des oiseaux d’Olivier Messiaen, la Troisième Sonate de Pierre Boulez, Eonta, pour piano et cuivres et Evryali de Iannis Xenakis, Klavierstück IX de Karlheinz Stockhausen, Petrouchka d’Igor Stravinski. Il crée Incises de Pierre Boulez en 1995 et participe à l’enregistrement de Répons et de sur Incises de Pierre Boulez pour Deutsche Grammophon. Les Percussions de Strasbourg Fondé en 1962 par six musiciens de formation classique sur les conseils de Pierre Boulez, les Percussions de Strasbourg allaient susciter un répertoire alors inexistant. Le principal objectif était de donner aux instruments à percussion de toutes les musiques (occidentales, orientales, africaines) leur signification moderne, en les présentant dans un langage musical contemporain et dans un répertoire conçu exclusivement pour eux. Ainsi, l’ensemble est le dédicataire de créations d’Olivier Messiaen, Iannis Xenakis, Karlheinz Stockhausen, Georges Aperghis, Claude Ballif, John Cage, Hugues Dufourt, François-Bernard Mâche, Franco Donatoni… Les Percussions de Strasbourg ont aujourd’hui à leur répertoire plus de cent soixante-dix œuvres écrites à leur intention et les six musiciens peuvent jouer plus de quatre cents instruments à percussion. La diversité de leurs tempéraments et de leurs formations sont autant de particularités qui contribuent à la richesse de l’ensemble. L’instrumentarium des Percussions de Strasbourg s’est constitué peu à peu, rencontre après rencontre, voyage après voyage, création après création. Il s’est enrichi progressivement pour devenir une véritable force de proposition pour les compositeurs, allant même jusqu’à en influencer l’écriture. Cet instrumentarium est aujourd’hui d’une grande variété. Peaux, bois, métaux, biographies Calvino. En 2001, deux nouvelles pièces sont créées : Trame III, concerto pour violoncelle et orchestre, commande de Radio France, et Otras Ficciones pour vents percussions 2 harpes, 2 pianos et contrebasses, commande de l’Orchestre de Paris, qui a été créée le 5 avril 2001 à la Cité de la musique. 12 biographies György Ligeti et Iannis Xenakis. Il s’initie également à l’électroacoustique et à l’acoustique à la Faculté des Sciences de Paris. Boursier à la Villa Medicis à Rome de 1972 à 1974, en 1980 il est à l’Ircam puis invité par le D.A.A.D. Berlin. Gérard Grisey a donné de nombreux séminaires de composition à Darmstadt, à l’Ircam, à la Scuola Civica de Milan et dans diverses universités américaines. De 1982 à 1986, il enseigne la composition à l’Université de Californie de Berkeley. De 1986 à 1998 (année de son décès), il est professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Jean-Pierre Luminet Jean-Pierre Luminet est astronome et écrivain. Depuis 1979, il est chercheur au C.N.R.S et à l’observatoire de Meudon, spécialiste de la relativité générale et de ses applications à l’astrophysique et à la cosmologie. Il a effectué des séjours de recherche au Brésil, en Chine, au Japon, et en 1989-1990, il a travaillé à l’Université de Berkeley en Californie. Il a écrit de nombreux articles de recherche pour des revues spécialisées, des textes de vulgarisation scientifique pour les journaux, dictionnaires et encyclopédies, et des scénarios de films. Il a publié Les trous noirs aux Editions BelfondSciences (1987, traduit en plusieurs langues), les recueils de poèmes Elle, suivi de Rythmes aux Editions La Coïncidence (1980) et Griphes, suivi de Topiques chez Gérard Oberlé (1989). Ses textes ont plusieurs fois été mis en musique par des compositeurs. Jean-Pierre Luminet est également dessinateur (exposition Deux dessinateurs de l’imaginaire, Bibliothèque du Trocadéro, 1982) et musicien. Institut de recherche et coordination acoustique/musique (Ircam) Fondé en 1969 par Pierre Boulez, l’Ircam est une institution musicale associée au Centre Pompidou et dirigée depuis janvier 2002 par Bernard Stiegler. Chercher, créer et transmettre sont les pôles autour desquels se développe l’activité de l’Ircam, qui réunit en un même lieu des scientifiques et des musiciens, afin de les inciter à explorer ensemble des voies artistiques innovantes. L’Ircam mène des recherches fondamentales sur les apports de l’informatique, de la physique et de l’acoustique à la problématique musicale. Elles ont pour vocation principale la mise au point d’outils logiciels qui viennent enrichir l’invention du ompositeur et suscitent des échanges internationaux avec les grandes institutions universitaires ou de recherche. L’Ircam invite dans ses studios de nombreux compositeurs. Chaque année, vingt à vingt-cinq œuvres sont réalisées, qui associent interprètes classiques (instrumentistes et chanteurs) et nouvelles techniques. Ces musiques sont ensuite présentées au public, à Paris et en tournées. L’Ircam propose enfin plusieurs programmes pédagogiques, notamment une formation doctorale, un cursus annuel d’informatique musicale destiné aux compositeurs et de nombreux ateliers, conférences ou débats à l’adresse de larges publics. Parallèlement, la médiathèque informatisée met à la disposition des chercheurs, étudiants et mélomanes un important fonds musical et la direction des relations extérieures travaille sur les nouveaux modes de diffusion et propose des services en ligne, des logiciels de création et des produits d’édition (livres, CDs, CD-Roms). Equipe technique Cité de la musique régie générale Christophe Gualde régie plateau Éric Briault régie lumières Joël Boscher Benoît Payan Cité de la musique Direction de la communication Hugues de Saint Simon Rédaction en chef Pascal Huynh Rédactrice Gaëlle Plasseraud Secrétariat de rédaction Sandrine Blondet