Mai – Septembre 2016 Bulletin des Ursulines de l`Union Romaine
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Mai – Septembre 2016 Bulletin des Ursulines de l`Union Romaine
Mai – Septembre 2016 Généralat Réunion Ursuline au Généralat Caraïbes Missions pour la Semaine Sainte au Venezuela 1 3 Indonésie Congrès International Eucharistique aux Philippines 7 Afrique-sud La Vie à Sainte Lucia Jubilés – Professions 10 Bulletin des Ursulines de l’Union Romaine Via Nomentana, 236 00162 Roma TEL 06-86-22-181 FAX 06-86-02-769 Généralat RENCONTRE URSULINE AU GENERALAT T ous les trois ans l’UISG (Union Internationale des Supérieures Générales) tient une assemblée plénière; entre 800 et 900 Supérieures Générales de Rome et de partout dans le monde y sont présentes. ère Cecilia a profité de l’occasion pour inviter les Supérieures Ursulines qui venaient à l’Assemblée à loger au Généralat et à se réunir le dimanche 8 mai. I L M es Ursulines présentes à cette rencontre, avec Mère Cecilia et des Conseillères, furent : Sr Cäcilia Fernholz, Présidente de la Fédération des Ursulines de langue allemande, et Sr Brigitte Werr; Sr Cécile Dionne, de l’Union Canadienne, Sr Theresa Campeau, Chatham, Sr Anne Lewans, Prelate, Sr Sandra Sherman, Toledo, USA, Sr Janet Marie Peterworth, Louisville, USA, Sr Anne-Marie Cauvas, USAM – Malet, France, Sr Anne Spilberg, Brentwood, Angleterre, Sr Mary McHugh, Union Irlandaise, Sr Bimla Minj, Congrégation de Tildonk, Mère Paola Paganoni, Ursulines de St Charles, Italie. nformations, y compris interventions et évènements peuvent être trouvé sur le site web de l’UISG : www.internationalunionsuperiorsgeneral.org Le thème de l’assemblée de cette année est : Tisser une Solidarité Mondiale pour la Vie. « Nous souhaitons développer ce thème sous plusieurs angles différents, notamment : Prendre soin de la Planète ; les Problèmes du Monde ; la Vie Religieuse; la Solidarité telle que nous aimerions la vivre. Pendant cette Assemblée nous célébrerons le Jubilé d’Or de l’UISG. Nous ferons une lecture rétrospective des moments importants de notre histoire ; et avec le Plan Stratégique nous regarderons vers le futur. » L’assemblée a lieu du 9 au 13 mai. 1 A près le goûter, nous nous sommes réunies. Dans son introduction, Mère Cecilia nous a rappelé la présence d’Angèle parmi nous (Et moi, je serai toujours au milieu de vous, aidant vos prières), ses promesses et l’assurance qu’elle est notre « fidèle amie. » Ensuite chacune a partagé les évolutions récentes de sa congrégation. d’avoir des liens plus forts et d’être un plus grand soutien les unes aux autres. L es Ursulines de Tildonk au Congo sont également un signe de paix important au milieu de la guerre. P lusieurs sœurs ont mentionné la question soulevée pendant leur chapitre : qu’est-ce que le Seigneur nous demande aujourd’hui ? B eaucoup de sœurs ont le souci de la diminution, mais il y a aussi des signes d’une vie nouvelle. Mère Paola Paganoni a parlé de la maison ouverte par les Ursulines de St Charles à Jérusalem. Il y a 491 ans, Angèle y est allée en pèlerinage et cette fondation est comme une extension de sa présence. C’est aussi une signe prophétique, en ce moment où le Moyen Orient est dans une telle agitation, de la paix et du soutien des personnes qui souffrent. P our certaines, c’est une restructuration de leurs grands ou vieux bâtiments ; pour d’autres, c’est une collaboration plus étroite avec les laïcs ou le développement de programmes pour les Associés. Il y a des groupes d’Associés qui ont surgi parmi les laïcs même sans l’initiative des sœurs – signe de la vie du charisme d’Angèle, qui, comme l’a dit une sœur, ne nous appartient pas seulement à nous ; il est quelque chose de plus grand. M ère Paola a invité les Ursulines d’autres congrégations à rejoindre les sœurs làbas pour un séjour court ou long. L e temps est toujours trop court, mais ce fut un après-midi de partage ouvert des soucis, des idées, de nouvelles entreprises, une occasion de faire plus ample connaissance. M ère Paola nous a aussi encouragées à avoir des communications plus profondes et plus fréquentes entre nous afin Statue de Sainte Angèle, Brescia House, Province d’Afrique-sud 2 Caraïbes MISSIONS POUR LA SEMAINE SAINTE AU VENEZUELA Sr Bogusława Kalinowska a accompagné le groupe de l’ « Academia Merici », Caracas, à La Mora C ette année-ci nous avons commencé une nouvelle mission à La Mora, près de Colonia Tovar, un joli lieu dans les montagnes, colonisé dans le passé par l’Allemagne. Il y a là beaucoup d’agriculteurs qui y plantent des arbres fruitiers (de pêches ou d’abricots), des fraises, des mûres (« mora »), des légumes, etc. Les missionnaires en route N ous sommes allées à La Mora le samedi précédant le Dimanche des Rameaux et sommes revenues à l’Académie Mérici le Dimanche de Pâques, pour assister à la Messe avec deux autres groupes de missionnaires, dans le Hall Sr Carmelita à 14h30. P endant la mission, nous avons visité des familles presque tous les matins, en partageant avec elles notre foi, les invitant à des activités dans l’école où nous logions, et en essayant de savoir quels étaient leurs besoins : aide matérielle, différents problèmes de famille, préparation aux Sacrements, etc. L ’après-midi, nous avons généralement préparé des activités pour les enfants (comme confectionner des chapelets, illustrer un Chemin de Croix) ; pour les jeunes (entretiens sur la drogue, sur l’importance de l’Eucharistie), et quelques interventions pour les adultes (par exemple, le Message de la Divine Miséricorde). La Beauté de La Mora N ous étions 14 personnes dans notre groupe: 8 étudiantes en 5ième année du “Bachillerato”, 4 autres personnes, une enseignante en maternelle et moi-même. Nous avons travaillé ensemble avec 2 Sœurs de la Confraternité du Sacré Cœur de Jésus et du Cœur Immaculé de Marie, qui ont œuvré dans cette mission ces 6 derniers mois. Donc pour nous toutes, c’était la première Semaine Sainte à La Mora. L e soir, nous avons participé aux célébrations de la Semaine Sainte, dont une célébration particulière au Venezuela, la procession du “Nazareno” (une statue du Christ habillé en pourpre et parfois une personne habillée de la même manière et 3 portant une croix durant la procession). Dans notre procession, il y avait beaucoup de personnes, dont celle qui était habillée en “Nazareno”, qui marchaient pieds-nus, en signe de repentance, et pour offrir à Dieu quelques intentions particulières. n’avaient pas la foi, mais nous avons vu qu’il fallait la renforcer et donner un nouvel élan à leur vie. Bien sûr, la présence de jeunes filles enthousiastes attirait d’autres jeunes et créait une ambiance de joie et beaucoup d’énergie. Cette année, j’ai eu l’attention attirée davantage par la pauvreté morale dont nous étions témoins et par la mentalité fermée de quelques-uns qui ne permettaient pas que leurs enfants soient éduqués pour changer à l’avenir la manière de vivre de leur communauté. T out notre groupe de missionnaires a exprimé le désir de revenir ici pour partager et aider davantage, non seulement pendant cet événement particulier de la Semaine Sainte, mais plus souvent, pendant l’année. Les missionnaires ont aussi réfléchi à la manière dont ils pourraient manifester toute la reconnaissance que nous devons à Dieu pour tout ce que nous recevons dans notre vie de tous les jours, et partager tout ce que nous pouvons avec ceux qui sont dans le besoin, surtout le besoin de la Miséricorde de Dieu et de la réconciliation. Procession du Nazareno L a communauté locale nous a accueillies avec cœur, les bras ouverts, et chaque jour une des familles nous préparait les repas. Elle les apportait à l’école, ou bien elle nous invitait chez elle, pour que nous puissions partager le repas avec toute la famille. En cette localité, nous n’avons pas trouvé beaucoup de personnes qui “Laissez les petits venir….” Sr Bogusława Kalinowska et un des petits ***** 4 Sr Brenda Ferreira est allée à Maturín avec un groupe de 18 étudiantes (y compris 4 anciennes élèves) un professeur et un parent, deux médecins et un couple. L ont pu faire des progrès et dépasser leurs préjugés en jouant ensemble. e voyage de Caracas Est par la route prend de 8 à 10 heures, selon le trafic, pour arriver à un des états les plus riches (en raison de ses gisements de pétrole). Cependant, cette richesse ne se voit pas, car on y trouve les mêmes queues qu’en ville à l’entrée de tout centre commercial, afin d’acheter ce qu’on peut y trouver. S an José de Buja est à une heure de route en dehors de la ville. Il y a là deux communautés, une créole, l’autre d’indigènes Warao ; elles vivent l’une à côté de l’autre, sans trop de compréhension mutuelle, de communication ou d’interaction. En outre, peut-être le pire de tout, l’Eglise n’y est pas présente. Il y a là un bâtiment, peut-être en meilleur état matériel que les années précédentes, mais, sans ressources ni personnel, comme dans le dispensaire de la ville. Artisanat l’après-midi E nsuite nous avons visité les familles indigènes (surtout des femmes et des enfants) le long des berges de la rivière. Plus que de la pauvreté, il y a de la malnutrition. Les enfants mangent une fois par jour du pain de manioc. S’ils disent qu’ils ont faim le soir, on leur dit d’aller se coucher. Ils boivent l’eau de la rivière sans assainissement, rivière où tout le monde se lave, fait la lessive, etc., d’où les éruptions cutanées et les diarrhées. Les enfants ont demandé du savon, parce que tout ce qu’ils ont pour se laver est du détergent. Un enfant de trois ans semblait n’avoir pas plus d’un an, avec des os en saillie, une peau flasque, des traces de poux dans les cheveux ; il n’avait même pas assez de force L es enfants n’y manquent pas, peut-être de 100 à 150 arrivaient tous les matins et assimilaient l’enseignement ou l’activité qui leur était proposée. L’après-midi, le temps se passait en jeux et en travaux manuels où on cherchait à combler l’écart entre les enfants de ces deux communautés séparées. Alors qu’ils ne voulaient pas se donner la main pour former un cercle, ils 5 pour boire l’eau qu’on lui portait aux lèvres. partagé avec l’enfant le plus proche. Un autre adulte qui devait lire l’Evangile au partage de la Parole, s’est excusé : il était trop ému pour faire la lecture ce jour-là. L es personnes de la mission regardaient, remplies d’effroi et de tristesse. Nos étudiantes pouvaient comparer ce dont elles jouissent dans leurs maisons avec ce qu’elles expérimentaient dans une autre partie de leur propre pays, à une courte distance de chez elles. Leurs rapports et leur engagement envers les enfants étaient spectaculaires. Chaque soir elles préparaient en équipe ce qu’elles allaient faire, et elles travaillaient sans relâche pour l’exécuter, dans une chaleur épuisante. Leur enthousiasme était spontané et leur dévouement touchant. N ous sommes partis profondément touchés par la réalité de cette terrible situation ; chacun cherchait ce qu’il pouvait faire de plus pour aider nos frères et sœurs dans le besoin. Ceux qui bénéficiaient de contacts avec le monde médical cherchaient quels médicaments pourraient être rassemblés auprès de leurs amis. Un autre projetait de sauver ce qui restait d’articles de toilette dans les hôtels. « Ce que vous aurez fait au moindre de mes frères et sœurs, c’est à Moi que vous l’aurez fait ». C’est l’année de la Miséricorde, et le Pape François nous demande d’avoir « l’odeur des brebis ». Comment pourrions-nous être les mains, les pieds, les yeux et la voix du Seigneur? L es adultes étaient encore plus impressionnés. Les médecins qui étaient venus avec nous avaient les larmes aux yeux. Le premier jour, ils ont sauvé un bébé qui mourait, déshydraté. Ils ne pouvaient manger leur sandwich au déjeuner, mais l’ont N ous avons trouvé cette petite fille assise sur le sol, à côté d'un adulte qui n’était pas vraiment responsable d’elle. Elle avait été laissée aux soins de son frère, enfant de 6 ans, et la mère était partie (peut-être pour aller pêcher - personne ne savait vraiment!) Les médecins et nous avons essayé de lui faire boire de l'eau, d'un bouchon, mais elle ne la prenait pas. Plus tard, elle a mangé un peu de pain et bu. Elle pouvait à peine se tenir debout, beaucoup moins marcher. Le lendemain, les médecins ont apporté un peu de lait et l’ont donné à boire au frère. Il voulait l’apporter à la maison pour sa sœur et ne l’a bu que quand ils lui ont montré une autre bouteille qu'ils avaient préparée pour elle. Ce sont des expériences humaines qui brisent le cœur et font des merveilles pour nos étudiants qui, même si leurs vies sont moins à l’aise aujourd'hui, ont encore au-delà de ce dont ils ont vraiment besoin. Enfant de trois ans malnutri 6 Indonésie CONGRES EUCHARISTIQUE INTERNATIONAL AUX PHILIPPINES Sr Emmanuela Gunanto nous partage son expérience du Congrès Eucharistique. L Estrella, mon amie des PhilipQuand pines, m’a informée que le Congrès e Cardinal sait sûrement comment toucher le cœur des gens : « Vous êtes une grande nation, la lumière de l’Asie. Votre lumière a brillé dans toutes les parties du monde par vos fils et vos filles, dont l’exemple de foi a été pendant des siècles, un flambeau d’évangélisation. Dans plusieurs parties du monde, le Catholicisme est présent grâce aux Philippins. Chaque migrant venu des Philippines pour travailler est un Paul de Tarse dans plus de 120 pays dans lesquels ils exercent leur service. » Eucharistique International (CEI) aurait lieu à Cebu, du 24 au 31 janvier 2016, j’ai pensé : « C’est ma chance, maintenant ou jamais. Quand aura-t-il lieu de nouveau en Asie, dans un pays voisin? » L e CEI se tient tous les quatre ans. Le premier eut lieu à Lille en France en 1881, le prochain aura lieu à Budapest (Hongrie), en 2020. C’est Cebu qui a été choisi justement pour accueillir ce 51ème CEI, pour commémorer les 500 ans du Christianisme en Asie. Plus de 80% des gens aux Philippines ont été baptisés. I l a continué avec ces mots encourageants: « Dieu vous a donné une nation d’une beauté sans pareil, mais malheureusement elle a subi le défi de nombreux désastres naturels qui arrivent souvent. Que ce 51ème CEI soit un moment de guérison pour la terre, et de guérison pour le peuple gracieux de ce pays et pour tous ceux qui sont rassemblés ici. » L e Congrès a commencé le dimanche par une Messe solennelle présidée par le Cardinal Bo, sur la Place de l’lndépendance, devant environ 350.000 personnes. Le Pape François a visité les Philippines l’année dernière ; ainsi, pour cet événement, il a envoyé le Cardinal Bo, Archevêque de Myanmar comme Légat Pontifical. Le Cardinal Bo a parlé aux fidèles en anglais, entrecoupé de quelques phrases de Cebuano, accueillies par les gens du lieu avec des applaudissements : « Ako ay masaya na makarating dito sa Cebu ! Je me trouve sur cette terre sacrée, plein de reconnaissance et de joie, en apportant le message d’espérance et de joie de la part du prophète de ce millénaire, notre cher Saint Père François. Le Pape François vous aime beaucoup ! » 7 E nsuite, le Cardinal a mentionné trois dimensions de l’Eucharistie: pour la mission aujourd’hui ; il s’adresse à tous ceux d’entre nous qui auront participé à ce Congrès. Un autre monde est possible. En attendant que monde soit réalisé, l’Eucharistie continue à nous interpeller. Notre mission continue à être incomplète. 1. A partir de la célébration eucharistique, un engagement eucharistique pour la mission L’adoration seule peut faire de nous de bons dévots. Mais être dévot, c’est très facile. La Messe du dévot se termine en une heure. Mais la Messe du disciple n’a pas de fin. L’Eucharistie du dévot se limite à des autels nets et bien décorés dans une église. L’Eucharistie du disciple continue dans les rues comme sur un autel. Le Christ est mort dans la rue, il a été traîné le long des rues, il a proclamé la Bonne Nouvelle dans les rues et affirmé la dignité humaine dans les rues. Son autel était le monde. Il a rompu le pain de la guérison Il a rompu le pain de la nourriture. Il a rompu le pain de la réconciliation. Il a rompu le pain de la Bonne Nouvelle. Ses disciples ont continué son œuvre. L’acte de l’assemblée eucharistique était à lui seul révolutionnaire dans les Actes des Apôtres. Les premiers disciples ont été martyrisés parce qu’ils se rassemblaient et rompaient le pain. 3. L’Eucharistie, puissance qui guérit en vue de l’Unité Nous voyageons dans des temps incertains. Une haine fondée sur la religion et la culture s’étend. Etre chrétien est tellement risqué aujourd’hui. « Prenez la coupe ; ceci est mon sang » ne sont pas de simples paroles de l’Eucharistie. Elles sont vraies dans la vie de beaucoup de chrétiens aujourd’hui. Pas seulement des chrétiens : le pays d’où je viens a affronté des guerres et des conflits depuis soixante ans. Le monde est fragmenté. L’humanité est plongée aujourd’hui dans les larmes et le sang. La vie chrétienne offre une nouvelle version de l’humanité par l’Eucharistie. L’Eucharistie reste un signe d’espérance pour l’humanité. La vie de communauté des premiers chrétiens consistait en une amitié tellement encourageante (Actes 2 et 4). Le partage du pain était une expérience spirituelle, mais aussi une déclaration politique dans un Israël colonisé, fragmenté. Paul pouvait se vanter : Dans le Christ il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. (Gal. 3,28) » 2. L’Eucharistie et les pauvres L’Eucharistie est inséparable des pauvres. Aujourd’hui, vous vous êtes rassemblés en venant de différents contextes, mais quand vous vous approchez de l’autel, l’Eucharistie vous dépouille de tout votre statut social. Vous êtes simplement un égal parmi des égaux. Dans un monde d’inégalités et d’indifférences, l’Eucharistie reste constamment le flambeau de l’égalité humaine. L’Eucharistie appelle la justice. L’Eucharistie appelle à une troisième guerre mondiale, une troisième guerre mondiale contre la pauvreté. L’Eucharistie demeurera comme un étendard révolutionnaire élevé tous les jours sur des millions d’autels, criant pour qu’il y ait de la justice, comme les anciens Prophètes. Il faut que le plus grand pays catholique d’Asie déclare une guerre qui lutte pour les milliers de personnes éprouvant toujours une pauvreté qui les force à une migration risquée. Voilà l’appel du clairon C haque jour du Congrès commençait par les prières du matin. Chaque matin des intervenants remarquables donnaient une ou deux conférences sur différents sujets : c’étaient le Cardinal Dolan, le Cardinal Gracias, le Dr Tamara Grdzelidze, un théologien orthodoxe qui a été membre de l’équipe dirigeante du Conseil Mondial des Eglises, le Dr Josefina Manabat, Ambassadrice actuelle de la Géorgie au Saint-Siège, le Père Timothy Radcliffe, OP, le Cardinal Tagle et le Cardinal Turkson. C haque conférence était suivie d’un témoignage en relation avec le sujet évoqué. Un témoignage très beau et émou8 vant a été donné par Mme Sarindhom Mativachranon, femme thaïe, ancienne élève de Mater Dei, l’école des Ursulines à Bangkok. Elle nous a raconté comment elle a survécu et réussi sa vie malgré des circonstances éprouvantes, à cause de la puissance du pardon. Après son intervention, beaucoup de femmes se regroupées auprès d’elle pour l’étreindre et l’embrasser : « Sarindhom, nous vous aimons ! » Je me suis jointe à elles aussi et je me suis présentée fièrement : « Je suis Ursuline ! ». logue de vie. En donnant le témoignage de vies transformées par l’amour de Dieu, nous proclamons au mieux les promesses du Royaume sur la réconciliation, la justice et l’unité de la famille humaine. Notre exemple peut ouvrir les cœurs à la grâce de l’Esprit Saint qui les conduit au Christ Sauveur. «U ne autre image que le Seigneur nous offre est celle du lavement des pieds à la dernière Cène. A la veille de sa Passion, Jésus a lavé les pieds de ses disciples, comme un signe d’humble service, de l’amour inconditionné avec lequel il a donné sa vie sur la Croix pour le salut du monde. L’Eucharistie est une école d’humble service. Elle nous enseigne la disponibilité d’être là pour les autres. Ceci aussi est au cœur du disciple missionnaire. L a Sainte Eucharistie fut le moment pivot de ce Congrès. Une Messe très solennelle, présidée par le Cardinal Bo, eut lieu à la fin du Congrès. Après la Messe, le Pape est apparu sur l’écran pour nous donner en anglais le message de la fin, et sa bénédiction : «J e pense ici aux conséquences du typhon. Il a causé d’immenses destructions aux Philippines, pourtant il a aussi apporté à sa suite un mouvement immense de solidarité, de générosité et de bonté. Les gens se sont mis à ne pas reconstruire simplement des maisons, mais des vies. L’Eucharistie nous parle du pouvoir qui découle de la Croix et qui apporte constamment une vie nouvelle. Elle change les cœurs. Elle nous rend capable de nous soucier du pauvre et du vulnérable, de le protéger, et d’être sensibles aux cris de nos frères et sœurs dans le besoin. Elle nous enseigne à agir avec intégrité et à rejeter l’injustice et la corruption qui empoisonnent les racines de la société. «A lors que vous vous préparez à aller de l’avant après ce Congrès Eucharistique, il y a deux gestes de Jésus à la Dernière Cène sur lesquels je voudrais vous demander de réfléchir. Les deux concernent la dimension missionnaire de l’Eucharistie. Il s’agit d’une amitié autour de la table, et du lavement des pieds. «N ous savons combien il était important pour Jésus de partager des repas avec ses disciples, mais aussi, et surtout avec des pécheurs et des exclus. En étant assis à table, Jésus pouvait écouter les autres, entendre leurs histoires, apprécier leurs espoirs et leurs aspirations, et leur parler de l’amour du Père. A chaque Eucharistie, à la table de la Cène du Seigneur, nous devrions nous inspirer de son exemple et rejoindre les autres, dans un esprit de respect et d’ouverture, afin de partager avec eux les dons que nous avons nous-mêmes reçus. «C hers amis, que ce Congrès renforce en vous l’amour pour le Christ. Qu’il vous rende capables, en disciples missionnaires, d’apporter cette grande expérience de communion et de sensibilisation missionnaire à vos familles, à vos paroisses, à vos communautés, et à vos Eglises locales. Qu’il soit un ferment de réconciliation et de paix pour le monde entier ». «E n Asie, où l’Eglise est engagée dans un dialogue respectueux avec les adeptes d’autres religions, ce témoignage prophétique doit avoir lieu souvent, comme nous le savons, dans un dia- 9 Afrique-sud LA VIE A SAINTE LUCIA Quelques extraits de la lettre du 25 février 2016 de Sr Elisabeth Marie Ansart, Province de France/Belgique/Espagne, en service interprovincial à Sainte Lucia. A fois/semaine à St Lucia pour l'étude méthodique de cette langue bantoue. Grammaire, syntaxe, vocabulaire,... J'apprécie ces cours qui permettent de comprendre le fonctionnement de la langue. J'utilise autant que je peux ce que j'apprends avec le personnel du centre de retraite et les personnes du village. Ce ne sont que quelques phrases courtes ou quelques mots, pour le moment, mais qui donnent reconnaissance aux personnes à qui ils sont adressés…… lors que la saison d'été s'achève, trop peu de pluie a abreuvé la terre du Kwazulu-Natal. La sècheresse qui sévit dans tout le pays touche aussi le bétail qui meurt de faim et le pays déjà endetté doit acheter maïs et blé à l'étranger. Pour ma part, je suis contente de voir approcher l’Automne à petits pas car le climat chaud et humide de ces derniers mois est vraiment très chaud et très humide : 80% d'humidité dans l’air, ce qui accroit la sensation de chaleur (30 à 35°C ressentis 5 à 10 fois de plus !) ; un temps orageux qui nous vaut toutefois quelques beaux arcsen-ciel…… A u « Retreat and Training Centre » (RTC par la suite), j'ai entrepris les aménagements nécessaires pour le rendre plus accueillant (la salle à manger et les chambres), pour trouver une place à une « buanderie », faire des plantations intérieures et extérieures,... Ce lieu devient plus vivant et chaleureux. Je me découvre de nouveaux talents que je m'efforce d'exploiter au mieux. B ien sûr tout ne se fait pas sans peine et sans impatience... Il y a toute une nuance dans le vocabulaire local du « futur proche » : quand on vous dit que l'on vient «tomorrow » ça ne veut pas dire « demain » mais « plus tard dans les semaines à venir »! C haque samedi matin des élèves de 1ère sont aidés en maths par Sœur Timothy et en sciences par John. Avant Noël, Nathi a tenu à m’apporter son « carnet de notes » de fin d’année. Il était tellement fier d’avoir progressé. Parce qu’on a pris le temps d’écouter sa demande et de trouver les moyens d’y répondre, il exprime sa reconnaissance et dit maintenant de sentir quelqu’un….. D epuis décembre, au RTC, nous avons accueilli des sœurs de la Mercy pour une semaine de session, un groupe d'étudiants infirmiers du Swaziland, 2 étudiantes d'Allemagne en service humanitaire avec les Frères Maristes à Johannesburg, des prêtres et une famille amie de l'Evêque du Swaziland, un Père Blanc avec des amis (qui reviendra pour une retraite de 30 jours en juillet 2017 avec des novices), les prêtres du diocèse pour un temps de retraite,... Fin mai, une retraite de 5 jours avec un moine bénédictin est envisagée. S œur Catherine et moi-même avonsnous aussi repris le chemin de l'école : comme nous l'avait promis le Père Declan, Servite de Marie, octogénaire, les cours de zoulou ont commencé fin janvier. Nous sommes un groupe d'une douzaine d'adultes qui nous retrouvons 2 10 T mot « humanité », mais il a un sens plus vaste. Selon l'archevêque anglican Mgr Desmond Tutu, prix Nobel de la paix et auteur d'une théologie « ubuntu » de la réconciliation : « Quelqu'un d'« ubuntu » est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons, car il ou elle possède sa propre estime de soi qui vient de la connaissance qu'il ou elle a d'appartenir à quelque chose de plus grand et qu'il ou elle est diminué quand les autres sont diminués ou humiliés, quand les autres sont torturés ou opprimés. » Le monde entier ne pourrait-il pas tirer parti de ce trait de la culture zouloue ? out cela ne m'empêche pas de continuer quelques visites à Khula village pour prendre nouvelle des amis : Gogo Massinga a un nouveau bébé à charge depuis qu'un de ses petits-fils lui a laissé son nouveau-né en cadeau.... Chaque fois je suis frappée par son courage et son sourire alors qu'elle a tellement à supporter. J 'aime aussi rejoindre le groupe de femmes qui se retrouvent 3 fois/semaine au « Skill Centre » dirigé par Sr Catherine. Nous confectionnons en ce moment bon nombre de chapelets sous différentes formes (dizainiers, colliers, bracelets,...) car nous avons reçu une grosse commande de notre école de Krugersdorp ! B G ientôt, les cours de tissage vont commencer. Malheureusement jusqu'à présent Sr Catherine est elle-aussi confrontée au « tomorrow » de plusieurs charpentiers pour réparer les métiers à tisser ! ogo Gumbi qui était presque mourante à son retour de l’hôpital est maintenant bien rétablie. Elle est toujours très heureuse de recevoir la Communion que nous lui apportons et ajoute maintenant sa voix aux chants de la célébration!...... J e suis heureuse aussi de trouver les moyens de partager vêtements et nourriture reçus de notre école et du groupe des « Associées » de Bryanston, ainsi que du matériel pour les crèches fournis par nos écoles de Krugersdorp et des frères maristes de Johannesburg... C’est toujours un moment fort quand ceux qui en ont besoin reçoivent de tels trésors… Il faut ici souvent bien peu pour rendre les gens heureux. S ouvent des membres de la communauté (catholique de Khula) se joignent à nous pour rendre visite aux malades ou personnes en besoin. Il y a là un vrai sens de la communauté, de la famille élargie qu'on appelle ici « ubuntu ». En zoulou, « ubuntu » pourrait être une traduction du 11 JUBILES Août -- Décembre 2016 Août 2 5 6 15 24 28 BOGUSZ Sebastiana HUBCZUK Ludgarda PACOCHA Bartłomieja de SÉDOUY Marie de la Trinité BRZUSZKIEWICZ Tekla IMACH Maria Henryka KAWA Grażyna PANASIUK Lidia PIETNOCZKO Ewa SOBOLEWSKA Alodia ZARZYCKA Agnes JAWORSKA Maria ŁACIAK Jadwiga MAĆKOWIAK Blanka ŻURAWSKA Margarita BIZJAK Raphaela LEKO M. Ksenija BRAVO RAMÍREZ Ignacia RODRÍGUEZ MEJIA F.Margarita VASS Andrea STANULLA GRABIS Erika Poznań, Pokrzywno Nałęczów Poznań, Infirmarie Provinciale Bayonne Siercza Salzburg Tarnów Tarnów Kraków Częstochowa Tarnów Rome, Cté du Généralat Rybnik Poznań Tarnów Salzburg Slavonski Brod Tabasco Tepoztlán Salzburg Lima, Santa Ursula POLOGNE POLOGNE POLOGNE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE POLOGNE SLOVENIE POLOGNE POLOGNE POLOGNE POLOGNE POLOGNE GENERALAT POLOGNE POLOGNE POLOGNE SLOVENIE CROATIE MEXIQUE MEXIQUE SLOVENIE PEROU/CHILE 60 60 60 60 50 50 50 50 50 50 50 25 25 25 25 60 25 25 25 70 50 Saint Saulve, Merici Bayonne Ribeirão Preto Trnava Saint Malo FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE BRESIL SLOVAQUIE FRANCE/BELGIQUE/ESPAGNE 70 70 50 25 75 Georgetown, Guyana Kaohsiung Taipei Kraków Taipei Salvador, N.S. da Soledade Taipei Capriolo CARAIBES CHINE CHINE POLOGNE CHINE BRESIL CHINE ITALIE 25 60 60 60 60 60 60 70 Galliate ITALIE 50 Septembre 8 12 15 16 DÉSIRE Thérèse de la Vierge LATAILLADE St.Jacques COSTA Maria da Conceição SÚSEDKOVÁ Faustina THOMAS Marie-Thérèse Octobre 6 7 21 JONES Claudiet HSU Dorothy KAO Marian KOBIAŁKA Agata LEE Marie-Claire de MATOS Maria Auxiliadora SIAO Marie de Lourdes GUIDUCCI Angela Décembre 28 TALLONE Michelina 12 PROFESSIONS ONT ÉTÉ ADMISES A LA PROFESSION PERPÉTUELLE: Grace Kathrin Santoso Maria Wilfrida Meli Amatnua Diana Novak Mojca Cafuta Julia Musioł Katarzyna Wróblewska Mária Anna Bartošová Indonésie Indonésie Slovénie Slovénie Pologne Pologne Slovaquie 13 14-03-2016 14-03-2016 14-03-2016 14-03-2016 18-03-2016 18-03-2016 18-03-2016