Inventaire des bonnes pratiques en matière de minimisation des
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Inventaire des bonnes pratiques en matière de minimisation des
Inventaire des bonnes pratiques en matière de minimisation des (bio) déchets en Europe TABLE DES MATIERES INTRODUCTION .................................................................................4 ETUDE DE CAS 1 Promotion du compostage domestique et réduction de la consommation d’emballages dans le nord-est de la province de Turin, Piémont, Italie ........8 ETUDE DE CAS 2 Promotion du compostage domestique dans le Comté du Kent (RU).......... 20 ETUDE DE CAS 3 Terra à Terra – Projet de compostage domestique .................................. 36 ETUDE DE CAS 4 Compostage domestique et collectif à Chambéry Métropole (France)......... 44 ETUDE DE CAS 5 Compostage collectif en Flandre ........................................................... 55 ETUDE DE CAS 6 Compostage collectif à Zürich .............................................................. 70 ETUDE DE CAS 7 Compostage de proximité (à la ferme) en Autriche ................................. 87 ETUDE DE CAS 8 Campagne « Love Food, Hate Waste », RU (WRAP) .............................. 107 ETUDE DE CAS 9 Jardinage en circuit fermé (JCF) et compostage domestique en Flandre... 123 ETUDE DE CAS 10 Centres de réemploi en Flandre .......................................................... 140 CONCLUSIONS & RECOMMANDATIONS .......................................... 155 ANNEXE .....................................................Erreur ! Signet non défini.164 Annexe 1 - Intérêt environnemental du compostage décentralisé en Suisse (Zürich)..........................................................................................164 Annexe 2 - Flandre ........................................................................... 168 Annexe 3 - Intérêt environnemental du compostage décentralisé – émissions de gaz responsables du changement climatique, émissions volatiles et bilan massique......................................................................................... 191 Annexe 4 - Contrôle visuel de la qualité du compost (France)................. 193 Annexe 5 - Etudes et enquêtes britanniques ........................................ 194 Annexe 6 – Dimensionnement des composteurs ................................... 212 INTRODUCTION Contexte et objectifs du projet ACR+, partenaire du projet européen LIFE+ Miniwaste, a été chargé de réaliser un « inventaire des connaissances » à l’intérieur et à l’extérieur du partenariat, l’objectif étant d’identifier et décrire les bonnes pratiques en matière de minimisation des déchets en Europe, sans se limiter aux partenaires au projet. Les partenaires ont contribué à cet inventaire en fournissant des informations issues de leur propre expérience dans ce domaine, en proposant des exemples de bonnes pratiques en matière de prévention des déchets en Europe aux niveaux local et régional et en fournissant des modèles de tableaux de bord et grilles d’évaluation utilisés par les autorités publiques. L’objectif initial du projet était d’établir un panorama des stratégies de prévention des déchets et d’identifier les actions pouvant être répliquées au sein du projet Miniwaste. Cependant, le comité de pilotage, lors d’une réunion à Rennes, a décidé de centrer le présent rapport sur les bio-déchets, la mise en oeuvre du projet portant essentiellement sur ce thème. Le présent rapport constitue le rapport technique inscrit au projet et visant à identifier les bonnes pratiques. Il servira de base de discussion aux partenaires et son contenu sera utilisé pour : • constituer la base de données (action 2.2); • identifier des intervenants potentiels pour les deux événements de diffusion; • illustrer le contenu du rapport final avec des exemples provenant d’autres acteurs que les partenaires au projet. Méthodologie ACR+ a tiré parti de son vaste réseau de membres et de ses contacts, essentiellement des collectivités locales et régionales ayant en charge la gestion des déchets. ACR+ a également bénéficié des conseils du comité d’experts nommé par Rennes Métropole (selon l’action 1.1 du projet Miniwaste), afin de préciser la méthodologie et analyser les résultats. Le travail d’ACR+ repose sur l’expérience acquise par l’association dans le domaine de la prévention des déchets au travers de sa campagne européenne pour la réduction des déchets, laquelle a abordé divers thèmes en relation avec le projet, comme le gaspillage alimentaire, les actions de sensibilisation, les programmes et techniques de compostage, ou encore la formation. Bien qu’ayant émis une préférence pour le questionnaire comme moyen de rassembler les données nécessaires à la constitution du présent rapport, le comité de pilotage a décidé de laisser à ACR+ le choix de la méthode à employer. Ayant constaté dans le cadre d’autres projets que les questionnaires n’étaient pas forcément l’outil le mieux adapté pour obtenir des informations (détaillées) auprès des porteurs de projet, ACR+ a privilégié les informations pratiques déjà disponibles auprès de ses membres et fait des recherches dans sa propre base de projets de prévention des déchets, recherches complétées de l’étude de sites Internet et de demandes d’information, par courrier électronique et par téléphone, auprès des porteurs de projet. Les dix études de cas qui constituent le corps du présent rapport ont été rédigées par lots et soumises pour révision aux participants au projet et aux experts. Leurs commentaires et suggestions ont été étudiés et des compléments d’information ont été demandés aux porteurs de projet, si nécessaire. Les informations ainsi récoltées ont été soit intégrées aux études de cas, soit décrites en détail dans les annexes au présent rapport. Résultats Le rapport final est composé de dix études de cas complétées d’annexes. Neuf de ces études de cas concernent la prévention des bio-déchets et la dixième traite des centres de réemploi. Une étude de cas a été fournie par un participant au projet (LIPOR), tandis que les neuf autres sont des exemples européens traitant du compostage domestique ou collectif, du compostage à la ferme (compostage de proximité), de la lutte contre le gaspillage et du jardinage en circuit fermé. Les dix études de cas sont les suivantes : 1. Compostage domestique - Italie (Piémont) 2. Compostage domestique – Royaume-Uni (Kent) 3. Compostage domestique - Portugal (LIPOR) 4. Compostage domestique - France (Chambéry) 5. Compostage collectif - Flandre 6. Compostage collectif - Suisse (Zürich) 7. Compostage dans une ferme de proximité - Autriche (Freistadt) 8. Lutte contre le gaspillage alimentaire – Royaume-Uni (WRAP) 9. Jardinage en circuit fermé - Flandre 10. Centres de réemploi - Flandre Chacune de ces dix études de cas est composée des éléments suivants, de manière plus ou moins détaillée, en fonction des informations disponibles et de la bonne volonté des porteurs de projet à fournir et vérifier les informations demandées : 1. Synthèse générale 2. Généralités sur l’organisme instigateur du projet 3. Contexte local 4. Stratégie, y compris objectifs, approche et méthodologie 5. Instruments utilisés 6. Acteurs et rôles 7. Moyens / actions (y compris de communication) 8. Aspects législatifs 9. Modalités financières 10. Résultats 11. Indicateurs 12. Défis et facteurs de succès 13. Informations complémentaires 14. Annexes Des annexes ont été ajoutées afin de répondre aux demandes spécifiques des partenaires et experts au cours de la mise en œuvre du projet. Ces annexes portent essentiellement sur les techniques de mesure (qualité, émissions de gaz à effet de serre). La plupart ont été traduites de l’allemand ou du hollandais et synthétisées. Les notes de bas de page renseignent sur l’intitulé du document complet. Le présent rapport comprend les annexes suivantes : Annexe 1 – Intérêt environnemental (gaz à effet de serre) du compostage décentralisé en Suisse (Zürich) Annexe 2 - Flandre • Annexe 2.1 – Enquête sur la prévention des déchets de cuisine et de jardinage, des petits déchets dangereux et des déchets électroniques auprès des ménages flamands • Annexe 2.2 – Quel pourcentage représentent les bio-déchets dans la production totale des déchets • Annexe 2.3 – Qualité du compost obtenu dans les centres de compostage collectif en Flandre • Annexe 2.4 – Qualité du compost obtenu dans les centres de compostage collectif en Flandre • Annexe 2.5 – Qualité du compostage domestique en Flandre Annexe 3 - Intérêt environnemental du compostage décentralisé – émissions de gaz impactant le climat, émissions de composés volatiles et bilan massique Annexe 4 – Contrôle visuel de la qualité du compost (France) Annexe 5 – Royaume-Uni • Annexe 5.1 – Détails des calculs ayant servi à estimer la production de déchets alimentaires (nourriture et boissons) des ménages britanniques • Annexe 5.2 – Compostage domestique & changement climatique (étude) Ce rapport technique sera publié et diffusé en Europe sur les sites Internet d’ACR+ et du projet Miniwaste. L’objectif final de ce rapport est de contribuer au développement d’outils de gestion des déchets, d’améliorer la base de données et de définir un ensemble d’indicateurs. Prévention des bio-déchets : mise en contexte Les déchets biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine issus des ménages, des restaurants, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires (bio-déchets) représentent 88 millions de tonnes de déchets municipaux chaque année et ont potentiellement un impact non négligeable sur l’environnement. La première priorité doit être de prévenir/réduire ces déchets, ce qui conduit à des bénéfices non seulement environnementaux mais également économiques. Le terme de « prévention » doit être pris au sens large, le meilleur déchet étant en effet celui qui n’existe pas ou n’en deviendra pas un. Production de bio-déchets et impacts Selon les conditions locales - habitudes de consommation d’aliments et de boissons, croissance végétale, saisons, climat, niveau de vie et degré de développement économique - les bio-déchets représentent 30 à 40 % du poids et du volume des déchets municipaux solides. Cette proportion est plus grande (jusqu’à 80 %) dans les pays méditerranéens, en raison d’un apport plus important de fruits et légumes dans l’alimentation quotidienne et des effets du tourisme. Les bio-déchets sont ensuite classés en deux catégories : déchets alimentaires et déchets verts. L’impact environnemental des bio-déchets est important, notamment en matière d’empreinte carbone du fait de l’énergie et des ressources utilisées pour produire, transformer et transporter les aliments du producteur au distributeur et au consommateur, puis pour les mettre en décharge. Différentes études sur la consommation d’énergie montrent en effet que les aliments forment la famille de produits la plus énergivore après l’habitat. Jeter des aliments représente donc un gaspillage d’énergie, d’eau et d’emballage. Car outre l’aliment lui-même, c’est également ces ressources, utilisées pour le produire, le transporter et le stocker, que nous mettons à la poubelle. Par ailleurs, pendant la saison, des millions de tonnes de déchets verts provenant des ménages, travaux paysagistes et autres (élagage d’arbres, de buissons, bois de construction pour n’en citer que quelques uns) sont transportées, mises en décharge ou incinérées. Le coût, tant économique qu’environnemental, de l’élimination de ces déchets peut être aisément réduit, voire éliminé, en adoptant de nouvelles méthodes de jardinage et en ayant recours à des stratégies destinées à en réduire le volume, à les réemployer ou à les recycler. Les études de cas figurant au présent rapport donnent un bon aperçu de la manière dont des collectivités locales et régionales ont réussi à optimiser, de manière décentralisée, la gestion de leurs bio-déchets en veillant à maintenir les coûts au plus bas tout en préservant au mieux l’environnement. ETUDE DE CAS n°1 Promotion du compostage domestique et réduction de la consommation d’emballages dans le nord-est de la province de Turin, Piémont, Italie Synthèse Titre du projet / bonne pratique / campagne : Promotion du compostage domestique et réduction de la consommation d’emballages dans le nord-est de la province de Turin, Piémont, Italie Type de mesure de prévention Compostage domestique, prévention du gaspillage alimentaire Pays IT Niveau territorial de mise en œuvre 19 communes dans la région du Piémont Statut Projet en activité Public visé Ménages Quantité et/ou unité Date de mise en œuvre 2004 Objectifs Réduire les déchets alimentaires Type de bio-déchets Déchets alimentaires Principales caractéristiques Démographie et habitat (IT) Population : 253 083 hab. Nombre de ménages : - Type de logement : - Superficie : 363,19 km2 Densité de population : 695,68 hab./km2 Déchets (données 2008) Production de déchets (kg/hab./an) : 446,4 Collecte sélective des déchets (kg/hab./an) : 197 Biodéchets collectés séparément (kg/hab./an) : 80,8 Déchets résiduels (kg/hab./an) : 168,6 Taxe annuelle fixe et/ou variable d’enlèvement des déchets (déchets résiduels, déchets verts, collecte sélective, déchetteries) - Contexte COVARI 14 est un organisme public (consortium) chargé de coordonner la gestion des déchets dans les 19 municipalités du nord-est de la province de Turin, Italie. Ces 19 municipalités représentent une population totale de 253 083 habitants, la densité variant de 75 à 2 693 hab./km2. En 2009, plus de 111 420 tonnes de déchets ont été collectées et traitées. 62 % de ces déchets, soit plus de 63 000 tonnes, ont été collectés de manière sélective. Les bio-déchets collectés de manière sélective représentent 20 500 tonnes. En 2004, le consortium a lancé une campagne (reprise en 2006) en faveur de la collecte des déchets en porte-à-porte, un système qui a fait ses preuves pour réduire les déchets et augmenter le tri sélectif.1 Un des objectifs de cette campagne était d’introduire un système incitatif de redevance proportionnelle à la quantité de déchets déposés. Cette campagne a été motivée par la mise en application d’une nouvelle loi (art. 49, D.lgs. 05 février 1997, n. 22 e D.P.R. 27 avril 1999, n. 159), visant à introduire un tel système incitatif. Un large éventail d’actions de prévention a accompagné l’introduction du nouveau système de collecte afin de sensibiliser la population et les collectivités locales à la réduction des déchets et à la promotion des bonnes pratiques en matière de prévention des déchets. 1 Implementatazione ed ottimizzatione di sistemi innnovativi di racolta diferentiata: Prevenzione, start-up e comunicazione, Roberto caviallo, Président de l’Association Internationale en Communication Environnementale (AICA). Octobre 2008, Vitterbo, Italie Stratégie Approche Une première campagne a été lancée en 2004 afin de réduire le volume des déchets produits, basée sur le concept de « gestion intégrée des déchets », avec le soutien de l’entreprise Pegaso 03. Une deuxième campagne fut menée en 2006 afin de sensibiliser les habitants à la prévention des déchets. Cette campagne a concerné dix des dix-neuf municipalités et avait pour slogans « Scegli tu! » (A toi de choisir!) et « Fai la differenza » (tu peux faire la différence). Les municipalités participantes ont été divisées en deux groupes selon qu’elles étaient plutôt « urbaines » ou « rurales ». Dans le groupe de municipalités « urbaines », composé des communes de Beinasco, Moncalieri, Orbassano, Rivalta di Torino et Trofarellob et représentant une population de 126 000 habitants, la campagne a porté sur la réduction des emballages. Quant au groupe de communes « rurales », composé des communes de Bruino, Candiolo, La Loggia, Villastellone et Virle P.te pour une population totale de 25 800 habitants, la campagne visait à promouvoir le compostage domestique. Afin d’assurer la réussite du système de collecte en porte-à-porte ainsi que du programme de promotion du compostage domestique et de réduction de la consommation d’emballages, COVARI 14 a mis en place les éléments suivants : • • • Exposé clair des principaux objectifs, au travers d’une campagne pour la promotion du système de collecte en porte-à-porte afin d’améliorer la collecte des déchets, réduire la production de déchets et, in fine, réduire les coûts de collecte pour les citoyens. Implication des acteurs concernés - maires, représentants des municipalités et autres acteurs locaux - au travers de réunions organisées par le consortium pour informer sur les caractéristiques du nouveau système. Actions promotionnelles, dont des expositions itinérantes, ciblant divers acteurs (représentants des collectivités locales, associations, écoles, familles). Le déroulement de la campagne a fait l’objet d’une information au niveau local, notamment par la publication d’informations d’intérêt communal dans le magazine de Pegaso 03 - par ex. date et lieu des actions de promotion organisées dans chaque commune – renforçant ainsi le caractère de proximité de la campagne. Cibles et objectifs spécifiques L’initiative vise à atteindre l’ensemble des citoyens des dix communes, y compris les administrations municipales. Les objectifs spécifiques portent sur la collecte sélective : • 45 % de déchets collectés par collecte sélective en 2008, • 65 % de déchets collectés par collecte sélective en 2012, • Sensibilisation des citoyens quant aux moyens de réduire leur production de déchets et définition de bonnes pratiques pour atteindre cet objectif de réduction, • Audits aléatoires afin de vérifier la bonne utilisation des bacs de tri sélectif. Malheureusement, aucun objectif spécifique n’a été défini pour le compostage domestique et la réduction des déchets d’emballage. Méthodologie Le compostage domestique et la réduction de la consommation d’emballages ont fait l’objet des actions suivantes. Publicité : • • • • COVARI 14 a adopté un plan de promotion avec utilisation d’un logo commun à l’ensemble des communes. PEGASO 03 a publié un bulletin d’information renseignant sur les actions menées pour promouvoir le compostage domestique, y compris des informations pour devenir un bon composteur. Conférence de presse pour promouvoir le lancement de la campagne. Courrier promotionnel envoyé à tous les habitants des communes concernées, une brochure d’information étant jointe au courrier. Ecoles : 1. Projet pédagogique expliquant le nouveau système de collecte ainsi que la campagne pour la réduction des emballages et la promotion du compostage domestique dans environ 40 écoles, soit 800 enfants concernés. Stands d’information : En 2006, 22 stands d’information ont été subventionnés, dont 12 sur la promotion du compostage domestique et 10 sur la réduction de la consommation d’emballages. Ces stands ont été utilisés en 2006 et 2007 et ont permis de : • • • • Donner des informations générales sur la campagne, Impliquer les enfants, Transmettre aux habitants des formulaires d’inscription au programme de compostage domestique leur permettant de payer ainsi moins de taxe d’enlèvement des déchets (-20 %, voir paragraphe sur les incitations fiscales), Distribuer des documents promotionnels. Sensibilisation au compostage domestique Sensibiliser les habitants au compostage domestique demande du temps, de l’espace et une implication des municipalités. Les principales actions menées sont les suivantes : • • • • • • Fourniture d’informations générales sur la campagne, 125 contrôles aléatoires (25 par commune) ; l’objectif est d’informer et aider les habitants qui se lancent dans le compostage, et d’assurer un suivi des progrès réalisés, Un jeu pour faire participer les enfants, Cours techniques pour adultes sur les pratiques du compostage domestique, Conseils et soutien aux apprentis composteurs éprouvant des difficultés, Fourniture de documentation technique et instructions aux futurs composteurs, avec distribution gratuite d’un manuel sur le compostage domestique. Exemple de point d’information Exemple de produits distribués Fig. 1: “Ecovariando” Seconde édition, avril 2007 • Incitations fiscales : Les habitants en milieu rural peuvent participer à la campagne en remplissant et en signant un formulaire d’adhésion par lequel ils s’engagent à composter leurs déchets chez eux. Cette action est gérée par PEGASO 03, la société en charge de la taxation des déchets. Les habitants qui participent au programme de compostage domestique bénéficient d’une réduction de 20 % sur la part variable du montant de leur taxe. Calcul des taxes applicables aux ménages et aux activités non domestiques Familles Le montant de la taxe est proportionnel à la surface de la propriété foncière et au nombre de personnes qui composent le foyer. La surface de la propriété, pondérée de coefficients qui augmentent avec le nombre de personnes qui composent le foyer, détermine la part fixe de la taxe. La partie variable dépend du nombre de personnes qui composent le foyer. Activités non-domestiques Le montant de la taxe est fonction de la surface de la propriété foncière et du type d’activité. La surface de la propriété, pondérée de divers coefficients selon le type d’activité économique (commerce vendant des biens durables, supermarché, pizzeria, restaurant, bureau, entrepôt, etc.) détermine la part fixe. La part variable est fonction de la production estimée de déchets, calculée en appliquant à la surface de la propriété des coefficients qui varient selon l’activité. • Eco-bénévoles (Ecovoluntariado) Le réseau d’éco-bénévoles soutenu par COVARI 14 vise à promouvoir les gestes écologiques, et pas seulement le compostage individuel. Les écobénévoles sont présents dans chaque commune. • Site Internet : Tout au long de la campagne, des informations sur l’ensemble des actions menées étaient visibles sur le site de PEGASO 03 ainsi que sur la plupart des sites des municipalités. Le magazine publié par PEGASO 03 pouvait également être consulté sur Internet. Instruments Parmi les instruments utilisés pour promouvoir le compostage domestique et réduire la consommation d’emballages figurent les éléments suivants: o Redevance individuelle proportionnelle aux déchets collectés en porte-à-porte : Des containers équipés de puces électroniques ont été distribués à chaque foyer, ainsi que des sacs aux dimensions et couleurs définies par le consortium. Le système de taxation a été modifié, la taxe indifférenciée étant remplacée par une redevance individuelle spécifique à chaque foyer (comme pour l’eau ou l’électricité). Le compostage des déchets et la réduction de la consommation d’emballages permettent aux ménages de réduire le montant de la taxe d’enlèvement leur incombant en application du nouveau système de collecte. o Information : Domaine réservé de PEGASO 03, l’information a consisté en un magazine semestriel et en un site web conçu et géré par l’entreprise. Les informations, à la fois techniques et pratiques, portaient essentiellement sur comment réduire les emballages et sur le compostage domestique Moyens /Actions Actions menées par les parties intéressées : Covari 14 • Actions de gouvernance des collectivités publiques • Lien entre les municipalités et Pegaso 03 • Gestion des statistiques sur les déchets. Pegaso 03 • Toute tâche administrative en relation avec le système de taxation • Fourniture d’informations et annonce des événements de la campagne • Gestion et résolution des problèmes rencontrés. Municipalités • • • • • Assistance à Pegaso 03 Décision quant aux jours et fréquence de ramassage Lien entre les habitants et PEGASO 03 Soutien et mobilisation du réseau de bénévoles Organisation d’activités promotionnelles, de jeux, stands d’information, etc. Eco-bénévoles • Débats et initiatives visant à sensibiliser les habitants aux avantages du programme de compostage domestique et à la réduction des emballages. Ecoles • Formation des enfants à la réduction des déchets d’emballage et au compostage (domestique). Personnel d’animation • Formé à l’art du compostage domestique • Connaissance des objectifs de la campagne leur permettant de répondre aux questions des citoyens. Cadre législatif / politique Les principales dispositions réglementaires et normatives qui ont motivé ce projet sont les suivantes : o Le décret Ronchi (Il decreto Ronchi 22/97) Loi transposant en droit italien la directive européenne sur les déchets 91/156/CEE et celle sur les emballages 91/689/CEE. o Décret loi (Decreto legislativo 152/06) Ce décret définit les objectifs de la collecte sélective en porte-à-porte pour la région du Piémont (passer de 45 % en 2008 à 65 % de collecte sélective en 2012). Modalités financières Le coût de la mise en place du système de collecte en porte-à-porte a été calculé par habitant et ventilé en : étude de (pré)faisabilité, actions sur le terrain et actions de communication. Etude de (pré)faisabilité Concerne les actions destinées à passer du stade de pré-projet au projet proprement dit. Coût estimé : 2,65 – 3,15 €/hab. o Actions menées sur le terrain Définition de nouveaux circuits de ramassage : 1,82 – 2,75 €/hab. o Actions de communication Actions de promotion, information et coopération liées à la campagne : 1,85 €/hab. Au final, le passage d’un système de ramassage traditionnel à une collecte en porte-à-porte a coûté environ 8,95 €/hab. o Résultats Le passage d’un système traditionnel de collecte des déchets résiduels à un système en porte-à-porte a permis d’obtenir les résultats suivants : • • • En 2006, la collecte sélective concernait 63 % des déchets en moyenne, et jusqu’à 80 % dans les communes rurales. Rapidité des résultats obtenus : par ex. dans la municipalité de Candiolo le poids des déchets résiduels collectés est passé de 178 à 35 tonnes en seulement 2 mois. Près de 3 000 habitants ont participé aux activités promotionnelles (stands de démonstration ou points d’information). • • 300 manuels sur le compostage domestique ont été distribués. Environ 100 personnes ont fait part de leur intérêt pour le compostage domestique. • En 2008, 9 890 familles (soit 8,94 % des familles concernées par le Consortium COVARI 14) ont pratiqué le compostage domestique, soit 24 000 habitants sur une population totale d’environ 250 000 habitants. • Le spectacle de théâtre pour enfants a été présenté dans 40 écoles, touchant ainsi 800 enfants. • Selon les derniers contrôles qualité de 2008, 40 % des citoyens inspectés utilisent un container donné par le consortium et 90 % des personnes pratiquant le compostage domestique le font correctement. Les contrôles qualité comprennent des contrôles directs chez les composteurs en présence d’un opérateur et un suivi des résultats. • Baisse significative de la taxe d’enlèvement des ordures ménagères. Défis et opportunités Les défis et opportunités suivants doivent être pris en compte pour la promotion du compostage domestique et de la réduction de la consommation d’emballages. • • • • • • • • L’adhésion des foyers aux consignes de collecte des déchets peut s’avérer éphémère et peu efficace. Un budget doit donc être prévu pour continuer les actions de promotion et de sensibilisation. Le réseau de compostage domestique et les résultats ont pu être améliorés en installant un système de compostage collectif dans les zones urbaines. Le système de taxation différenciée pour l’enlèvement des déchets peut poser problème lorsque les étiquettes contenant les puces électroniques se dégradent. Un suivi du compostage domestique est nécessaire, y compris un audit des cas d’échec et de leur raison possible. Le programme d’éco-bénévoles a besoin de mesures incitatives pour rester actif et servir la communauté. Un système SIG permettant d’évaluer les quantités de déchets en fonction de leur provenance géographique est utile pour identifier les communes/municipalités où des actions complémentaires de sensibilisation et de promotion du programme sont nécessaires. Il convient de veiller à assurer l’accès aux containers, sacs, poubelles et autres équipements à tout moment sur l’ensemble du territoire des communes concernées, et non pas seulement pendant la phase de lancement du projet. Une étude de la perception des ménages, notamment en matière de consommation d’emballage, est utile pour évaluer les changements d’habitude et voir si des mesures complémentaires de sensibilisation dans ce domaine sont nécessaires. Indicateurs de rendement, de résultat et d’impact Les indicateurs suivants peuvent être utilisés. Indicateurs de rendement o o o o o o Nombre de conteneurs distribués ou remplacés Nombre de bénévoles participants au réseau des « éco-bénévoles » Nombre d’activités planifiées Nombre et type d’activités mises en oeuvre Nombre de pièces de théâtre, stands de démonstration et nombre de personnes qui y ont participé Nombre de bulletins d‘information publiés Indicateurs de résultat o o o Nombre de résidents (ou %) qui pratiquent le compostage domestique Nombre de bacs à compost vendus Nombre de quartiers demandant à avoir un stand de démonstration ou à ce qu’on leur rende visite. Indicateurs d’impact o Evolution des quantités de bio-déchets; quantité de bio-déchets dans la fraction des déchets résiduels. Pour en savoir plus COVARI 14 : http://www.covar14.it/index.html PEGASO 03 : http://www.pegaso03.it/chisiamo.html COPERICA : http://www.cooperica.it/ ETUDE DE CAS n° 2 Promotion du compostage domestique dans le Comté du Kent (RU) Synthèse Titre du projet / bonne pratique / campagne : Promotion du compostage domestique dans le Comté du Kent Type de mesure de prévention Réduction à la source Pays Royaume-Uni Niveau territorial de mise en œuvre Comté Nom du comté Kent Statut Projet en activité Public visé Ménages Quantité et/ou unité 95 000 ménages Date de mise en œuvre / durée Depuis 1996 Objectifs 1. Réduire – Eviter le gaspillage alimentaire lors de l’achat, du stockage et de la préparation des aliments. Objectif : 4 700 tonnes pour une base de 95 000 ménages. 2. Réutiliser – réduire les déchets alimentaires grâce au compostage domestique. Objectif : 18 500 tonnes et 103 000 bacs vendus. Minimum de 250 conseillers composteurs actifs 3. Déchets résiduels2 - 2009/10 = 733 kg par ménage 2010/11 = 704 kg par ménage 2 Les données sur les déchets résiduels, y compris la méthode utilisée (page 11) et l’analyse effectuée (pages 13 et suivantes) sont très bien décrites dans le document : http://www.kent.gov.uk/environment_and_planning/recycling_and_waste/the_future_for_kents_waste/kent_waste _partnership/presentations_and_reports.aspx Type de déchets Bio-déchets et plus précisément, déchets de fruits, légumes et (petits) déchets verts des ménages Caractéristiques générales Démographie et habitat (données 2009) Population : 1 410 000 Nombre de ménages : 95 000 Superficie (km²) : 3 736 Densité de population (hab./km²): 373 026 Déchets 3 (données 2007) Déchets produits (kg/hab./an) : 791 Taux de recyclage (y compris compostage) en % : 36 Déchets issus de la collecte sélective (kg/hab./an) : 282,6 Déchets résiduels (kg/hab./an) : 508 3 Données provenant de l’étude sur la composition des déchets dans le Kent (Kent Councils Waste Composition Study), publiée par le Comté du Kent. Octobre 2007 ; Rapport – Final Contexte Le Kent est un vaste comté situé dans le sud-est de l’Angleterre (Royaume-Uni) et considéré comme la porte de l’Europe. La population totale est estimée à environ 1,3 millions d’habitants, répartis sur 18 communes. En 2006, plus de 800 000 tonnes d’ordures ménagères ont été collectées et éliminées dans le Kent. Plus de 30 %4 de ces déchets étaient des déchets verts ou de cuisine qui auraient pu être compostés. Près de 84% des logements possèdent des jardins, qu’il s’agisse de maisons individuelles, mitoyennes ou alignées. Le tableau suivant donne une estimation du gisement potentiel de bio-déchets pouvant être compostés : Production d’ordures ménagères (OM) Production de bio-déchets (BD) % de résidences pouvant composter (84 % dans le Kent) (30 % des OM) 800 000 tonnes 240 000 tonnes +/- 200 000 tonnes En 2003 le Comté du Kent a commencé à développer une stratégie déchets en créant un forum ouvert sur ce thème, le Kent Waste Open Forum (KWOF). A cette époque, plusieurs ateliers et rencontres ont été organisés afin de définir les principaux objectifs et cibles de la gestion des déchets en général, y compris la prévention des déchets, pour les 20 années à venir. Les objectifs ont été décidés par accord mutuel des parties concernées et ont été adoptés et publiés dans le cadre de la Stratégie du Kent en matière de déchets ménagers (Kent Household Waste Strategy). Les programmes de prévention des déchets suivants ont ainsi été adoptés : promotion du compostage domestique, promotion d’un comportement d’achat visant à limiter les déchets, réduction des courriers publicitaires en s’inscrivant sur une liste orange (adresse non communiquée à des fins publicitaires), promotion des couches réutilisables, détournement des déchets commerciaux, promotion des 4 La plupart des chiffres donnés sont extraits de rapports consultables sur : http://www.kent.gov.uk/environment_and_planning/recycling_and_rubbish/managing_kents_waste/waste_strateg y_documents.aspx. Malheureusement, ces rapports ne donnent pas la méthodologie utilisée pour obtenir ces chiffres. La personne en charge du programme de prévention des déchets au Comté du Kent (et donc du compostage domestique) n’a pas pu nous donner plus d’information sur la méthodologie, en dehors du lien cidessus. services qui incitent à la location ou location-vente de produits, et soutien au réemploi d’objets, aux échanges locaux de déchets et aux magasins de bienfaisance. L’initiative de lancer un programme de compostage domestique a été largement influencée par la réglementation fiscale de 1996 sur l’enfouissement des déchets. Cette réglementation prévoit une forte augmentation des taxes d’enfouissement, qui sont ainsi passées de 8 euros/tonne en 1996 à 40 euros/tonne en 2009, soit une multiplication par 5 en 14 ans. Le compostage domestique contribue également à atteindre les objectifs du système d’échange des droits de mise en décharge (Landfill Allowance Trading Scheme - LATS). Le gouvernement britannique souhaite qu’au moins 50 % des ménages pratiquent le compostage domestique5. Depuis la publication du premier rapport stratégique (2003), plusieurs rapports d’évaluation et de suivi ont été menés par le KWOF et la stratégie a été affinée. Le dernier rapport stratégique en date 6 a été publié en juin 2008. Ce rapport définit clairement la minimisation des déchets comme une action prioritaire du partenariat Kent Waste Partnership (KWP) dans le cadre de la stratégie du Kent en matière de déchets (Kent Waste Strategy). Stratégie Approche Les bio-déchets (déchets alimentaires et déchets verts) doivent être gérés et traités au plus proche de leur lieu de production, à savoir la cellule familiale. Cela permet ainsi d’éviter des coûts de transport pour leur enlèvement, ainsi que des coûts de traitement dans un centre de compostage centralisé, un digesteur anaérobie et/ou leur mise en décharge. A condition de disposer de l’espace nécessaire et d’un jardin ou d’une cour, le compostage domestique est considéré comme la mesure la plus efficace et la plus économique en matière de stratégie de prévention des déchets. 5 National Resource and Waste Forum (2004) Household Waste Prevention Toolkit. Part B/ specific waste prevention activities – Forum sur les ressources naturelles et les déchets (2004) Outil de prévention des déchets ménagers – Partie B- activités spécifiques de prévention des déchets 6 The recommended strategy and action plan 2008 to March 2011 – Stratégie et plan d”actions recommandés – 2008 – mars 2011 Les éléments suivants ont contribué au succès du programme de compostage domestique du Kent : • Une implication précoce de tous les acteurs dès le début du projet a fortement contribué au succès de la stratégie de prévention des déchets. Les résidents et les collectivités locales ont ainsi pu s’approprier et mieux accepter les mesures, au lieu de les considérer comme une obligation administrative. • Le tissu urbain du Kent, avec 84 % de ménages qui disposent d’un jardin, offre un environnement favorable au compostage domestique. • Les écoles font partie des publics ciblés. Elles disposent en effet d’espaces verts et de jardins et peuvent influencer l’attitude et le comportement des enfants vis-à-vis des déchets en général, et des bio-déchets en particulier. • Les conseillers composteurs : la formation s’est faite en collaboration avec le British Trust for Conservation Volunteers (BTCV), une association de bénévoles bien connue dans le domaine de l’environnement. • La collaboration de réseaux nationaux comme recycling.org ou WRAP (love food hate waste) a permis de réduire les coûts de création des sites Internet tout en assurant aux collectivités locales que l’information à laquelle renvoient les liens sur leur propre site est fiable. • Définition d’objectifs réalistes et différenciés selon les collectivités. • Le suivi du programme porte sur divers aspects : augmentation de la production de compost, données sur les déchets et étude de la perception des citoyens quant au programme de prévention des déchets. Les premiers objectifs à court, moyen et long terme établis en 2005 pour le compostage domestique étaient les suivants 7: 7 Source : Waste Minimisation Options Appraisal, Annexe 3, Mars 2006, Page 5 L’hypothèse de départ est qu’avec 50 % de participation des ménages au compostage domestique, il serait possible de réduire de 4 % la quantité de déchets solides municipaux produits en 2019/2020. En théorie, plus de 60 % des déchets ménagers (en poids) sont compostables8. Dans la pratique cependant, seuls 30 % des déchets ménagers peuvent être aisément compostés par les ménages ou par la collectivité, soit environ 360 kg par ménage. La promotion du compostage domestique reste donc l’une des mesures phare pour réduire la quantité de déchets. On estime que ce système permet d’écarter du traitement 150 kg/ménage/an. En 2008, le Kent Waste Partnership a publié un nouveau rapport qui analyse les objectifs atteints en matière de prévention des déchets et en fixe de nouveaux pour 2011/2012, y compris en matière de compostage domestique. Pour ce qui est des bio-déchets, les objectifs de prévention chiffrés suivants ont été fixés pour 2011/2012 : • • • • 8 Objectif global de réduction des déchets : 704 kg de déchets résiduels par ménage (prévisions de 791 kg/ménage en 2007/08); Réduire – éviter le gaspillage alimentaire au moment de l’achat, du stockage et la préparation des aliments. Objectif : 4 700 tonnes sur une base de 95 000 ménages Réutiliser et réduire les déchets alimentaires grâce au compostage domestique (compostage des déchets de fruits, légumes et petits déchets verts par les ménages participants). Objectif : 18 500 tonnes compostées et 103 000 bacs vendus. Pour atteindre cet objectif, le Kent Waste Partnership (KWP) doit rester membre du partenariat de compostage domestique du WARP. Le rôle des bénévoles est essentiel pour assurer la vente des bacs et maintenir le niveau de compostage. On estime qu’au moins 250 « bénévoles » actifs sont nécessaires dans le Kent pour mener à bien le programme de travail. Strategy unit report – Waste not Want not. Méthodologie Le compostage domestique a fait l’objet des mesures suivantes : • Publicité : La population a été prévenue du projet par : • des publicités à la radio, • des animations sur le terrain. Les conseils municipaux des 12 Districts et Arrondissements du Kent ont signé le programme de compostage domestique. Participation des acteurs sociaux et institutionnels au forum du Kent : • Ecoles : Les ateliers de théâtre sur le thème de la réduction des déchets ont connu un vif succès dans les écoles primaires : des représentants des Districts, du Comté du Kent et des comédiens se sont rendus dans les écoles pour sensibiliser les enfants au problème des déchets au travers d’une pièce de théâtre. • En 2005, la compagnie de théâtre a visité dix écoles dans chaque district sur une semaine ; 400 écoles ont ainsi reçu la visite de cette troupe et ont été équipées d’un bac à compost. • Un suivi a été organisé pour suivre la mise en place des activités de compostage dans les écoles. • Exposition itinérante Une exposition itinérante a visité l’ensemble des districts et arrondissements afin d’assurer la promotion du compostage domestique. Cette exposition avait pour objet de : • • Organiser des ateliers pour les enfants, • Distribuer des échantillons de compost, • Donner des brochures et des produits recyclés. Bacs à compost subventionnés Des bacs à compost subventionnés ont été mis à disposition des habitants du Kent dès 2003. L’objectif de cette mesure financière était d’inciter les ménages à se lancer dans le compostage domestique. Exemple de bac à compost subventionné de 330l • Le compostage domestique – une activité familiale Utilisation du compost pour le concours inter-écoles de la plus grosse citrouille du Kent Les conseillers composteurs Un réseau de conseillers composteurs a été financé par le Comté du Kent en 2001 en partenariat avec BTCV. Ce projet vise à nommer des bénévoles chargés de conseiller la population en matière de compostage et aider à promouvoir la réduction des déchets. Depuis le lancement du projet en 2001, BTCV a recruté plus de 200 conseillers dans tout le Kent, chacun ayant reçu une formation gratuite, un bac à compost pour se faire la main, ainsi qu’un libre accès à la documentation des bureaux du BTCV et au réseau des conseilleurs composteurs. En tant que bénévole, ils décident du temps qu’ils souhaitent consacrer à cette activité de conseil et de leur centre d’intérêt. Ainsi, certains ont préféré assurer la permanence téléphonique afin de répondre aux questions des composteurs et d’autres la promotion du programme au cours de manifestations locales. Devenir conseiller composteur présente de nombreux avantages : il n’y a pas que le bac à compost et le manuel ! Vous apprécierez également de venir en aide aux autres et de rencontrer des personnes qui partagent vos centres d’intérêt. Aider des personnes à résoudre leur problème de compostage, guider les premiers pas d’apprentis composteurs ou rassurer quelqu’un sur le point d’abandonner le programme est une source de grande satisfaction. Les bénévoles ne sont jamais seuls car il existe un excellent réseau de conseillers prêts à les aider, quelque soit le problème rencontré, et à soutenir leurs idées pour des événements locaux. Tous les conseillers composteurs sont invités à participer à une rencontre annuelle. Ils ont ainsi la possibilité de se rencontrer autour d’un repas et de discuter de leur expérience. Echanger et partager des informations est nécessaire et bien utile ! Un bulletin trimestriel édité par le responsable des conseillers composteurs de Kent BTCV et intitulé « Rotter's Ramblings » permet de tenir informés les conseillers des dernières nouveautés. • Informations sur Internet : De nombreuses informations sont disponibles sur les sites qui traitent du compostage domestique. Dans le cadre du projet, trois sites officiels ont fait l’objet d’une promotion et donnent des informations locales sur le compostage : o o o Le site du Comté du Kent donne des conseils en matière de compostage domestique et renvoie vers des sites officiels, Le site de BTCV donne des informations sur les conseillers composteurs (coordonnées), les programmes de formation des conseillers, des conseils pour le compostage et autres activités dans le Comté du Kent, Le site de « Recycling now » est un site externe qui fournit des astuces, des informations sur les bacs à compost subventionnés et des conseils pour réussir le compostage à domicile. Instruments Les mesures suivantes ont été utilisées pour inciter la population à pratiquer le compostage domestique. o Restrictions au niveau de la collecte : Les déchets verts ne sont plus collectés et doivent donc être compostés au domicile ou amenés à l’un des 18 centres de recyclage (gratuits) que compte le Comté du Kent. o Subventions : Le programme de formation des conseillers composteurs, établi en collaboration avec BCTV, comprend 48 heures de formation, l’accès à la bibliographie, aux bulletins d’information, etc. Subventionnement des bacs à compost pour les résidents, bacs donnés gratuitement aux écoles. o Formation pratique : Les conseillers composteurs répondent aux questions des résidents. Leur rôle consiste à conseiller les personnes qui débutent dans le compostage, à rassurer ceux qui veulent abandonner et même à se rendre chez les habitants pour voir leur unité de compostage. Le réseau des conseillers composteurs soutient les conseillers à tout moment et organise des rencontres entre conseillers afin qu’ils puissent échanger sur leurs expériences. o Information : Information fournie au cours de la préparation et mise en œuvre du plan. Distribution de feuilles d’information, invitation par e-mail, publicité et collaboration entre les sites « recycling now » et « BTCV ». Mesures de soutien et suivi Le Comté du Kent et KWOF ont publié plusieurs rapports afin d’évaluer l’avancement des projets, les plus récents étant : • • • Etude sur les comportements, attitudes et perceptions en matière de déchets et de recyclage, Waste and recycling perceptions attitudes and behaviours survey, 2007. Programme de prévention des déchets par les changements de comportement Waste Prevention Behaviour Change Program 2008. Les centres de recyclage font également l’objet d’un suivi continu afin de vérifier leur conformité aux normes environnementales requises par la législation. Moyens/Actions Les divers acteurs ont mis en œuvre les actions suivantes : Personnel du Comté du Kent • Toute question administrative et financière concernant la mise en œuvre du programme de compostage domestique, • Coordination des activités de publicité, des compagnies assurant les animations sur le terrain, sessions de théâtre dans les écoles, accord avec BTCV pour la formation des conseillers composteurs, • Résolution de problèmes. BTCV • Offre de formation aux conseillers composteurs, • Information et mise à niveau des conseillers composteurs, • Gestion du réseau de conseillers composteurs, organisation de la rencontre annuelle des conseillers. Conseillers composteurs • Engagement à effectuer et réussir le parcours de formation, • Définition du nombre d’heures par semaine qu’ils souhaitent effectuer en tant que conseillers composteurs, • Aide aux résidents éprouvant des difficultés à composter, • Conseils à ceux qui se lancent dans le compostage domestique, • Soutien à ceux qui envisagent de quitter le programme, • Participation à la vie du réseau. Site Internet « Recycling now » • Lien sur le site du Comté du Kent pour toute information concernant la distribution des bacs ou les centres de recyclage. Ecoles • Compostage de bio-déchets, • Formation des enfants à une meilleure gestion et traitement des bio-déchets (compostage). Personnel d’animation • Aider les personnes dans l’art du compostage domestique, • Connaître les buts et objectifs des projets afin de pouvoir répondre aux questions. Cadre législatif / politique Plusieurs dispositions réglementaires, lois et normes régissent le compostage domestique en Angleterre ainsi que les actions de minimisation des déchets au niveau local9. Les principales dispositions sont les suivantes : o Réglementation fiscale en matière de mise en décharge de 1996 Augmentation de la taxe de 7 £ par tonne au 1er octobre 1996 à 35 £ la tonne en 2009. o Loi sur la Minimisation des déchets de 1998 Cette loi permet aux organismes chargés de la collecte ou de l’élimination des déchets de prendre toute mesure afin de minimiser la production des déchets réglementés sur leur territoire (déchets ménagers, commerciaux et industriels). Elle autorise également l’autorité compétente à participer au coût de mise en place de ces mesures. 9 Kent's Municipal and Solid Waste Baseline Report, Annexe 1, Dec 2005 Modalités financières Les programmes de compostage domestique peuvent bénéficier du soutien du WRAP et du réseau Community Composting Network. En 2003 le Comté du Kent a ainsi reçu 400 000 euros de DEFRA, le ministère britannique de l’environnement afin de financer le projet. 230 000 euros ont été attribués au compostage domestique, 171 000 euros aux bacs à compost subventionnés pour les résidents et 57 000 euros aux actions de promotion. Une évaluation menée en 200610 a montré que les dépenses liées au programme de compostage domestique étaient largement compensées, dégageant même un bénéfice net, par les économies réalisées sur les coûts de gestion des (bio-)déchets (frais de collecte et de traitement centralisé) et les achats de compost à base de tourbe, par les économies en ressources et énergie et par l’évitement de pénalités dues au titre de la taxe LATS. Le calcul des dépenses intègre le salaire des deux chargés de programme employés par le comté, plus les frais d’animation dans les écoles, les bacs subventionnés, la formation des bénévoles et les frais de publicité. Les bénéfices annuels ainsi réalisés ont été estimés à 750 000 euros en 2009/10 et pourraient s’élever à 2 millions d’euros en 2019/20. 10 Waste Minimisation Options appraisal Annexe 3, publié par ERW en mars 2006 Résultats Le Comté du Kent s’est attaché à promouvoir avec succès le compostage domestique depuis 1996. Les résultats11 obtenus sont les suivants : • • • • • • • 34 % des habitants du Kent pratiquent le compostage domestique, essentiellement à partir de déchets de jardinage (40 %), mais également de déchets alimentaires (35 %); La participation au programme de compostage domestique est plus élevée parmi les foyers comptant de deux à quatre membres (35 %) que parmi les foyers ne comptant qu’une seule personne (30 %) ou cinq membres et plus (29 %)12. Parmi les ménages qui pratiquent le compostage domestique, l’essentiel des apports est composé de déchets de jardinage, de déchets alimentaires et/ou de déchets « verts »; En tout, 66 % des personnes interrogées ne pratiquent aucun compostage domestique. Deux tiers (67 %) de ces non pratiquants citent cependant un ou plusieurs facteurs ou stratégies qui pourraient les faire changer d’avis, la gratuité des bacs à compost arrivant en tête des réponses. Cependant, plus d’un quart indique que la taille de leur jardin pourrait être un obstacle à leur future participation; En 2008, 200 Conseillers composteurs ont été accrédités, soit bien plus que les 150 attendus (pas de données sur la procédure d’accréditation); Le spectacle de théâtre pour enfants a été donné dans 400 écoles, devant 36 000 enfants en tout; Près de 70 000 bacs à compost ont été vendus; Tous les conseils municipaux des districts et arrondissements ont signé le programme de compostage domestique; 12 Etude “Kent Waste & Recycling Perceptions, Attitudes & Behaviours” 2007 : http://www.kent.gov.uk/environment_and_planning/recycling_and_waste/the_future_for_kents_waste/kent_waste _partnership/presentations_and_reports.aspx BMG Research 2007 Page 24 • Une exposition itinérante sur la gestion des déchets a sillonné les villes et villages du Kent pendant 1 an, conseillant le public sur la réduction des déchets, leur réemploi (y compris par le compostage domestique) et leur recyclage. Défis et facteurs de succès Défis Défis et opportunités à considérer pour la promotion du compostage domestique : • • • • • Les quantités de déchets écartées du traitement peuvent ne pas atteindre les niveaux escomptés en raison d’un faible taux de participation lié à un manque de connaissance, au coût des bacs ou au manque d’espace, La motivation des conseillers composteurs doit être entretenue par l’organisation de rencontres et le soutien au réseau, L’utilisation de cartographies SIG peut aider à mieux cibler les populations potentielles et à optimiser les actions de communication, L’analyse des demandes de bacs à compost peut aider à un meilleur ciblage, Le recoupement des enquêtes d’opinion et des ventes de bacs à compost peut permettre d’identifier un certain nombre de facteurs : - par exemple, comparaison des codes postaux entre les personnes venues acheter des bacs et celles ayant répondu au questionnaire pour voir s’il s’agit des mêmes populations, mais les corrélations peuvent être difficiles à établir, - analyse de la corrélation entre les dates d’enquête et les dates de demande de bac, • • • Garder à l’esprit les facteurs qui peuvent inciter les personnes à se lancer dans le compostage domestique et les intégrer à votre stratégie, à savoir, par ordre d’importance : un plus grand jardin, la gratuité des bacs et la possibilité d’être conseillé, Coordonner les politiques internes en matière d’utilisation des tontes d’herbe et de compostage, Organiser des manifestations sur le compostage en interne afin de promouvoir la pratique du compostage domestique auprès des employés municipaux. Facteurs de succès • • • • Impliquer les acteurs en amont du projet, Caractéristiques urbaines (84 % des ménages ont un jardin), Formation des conseillers composteurs, Collaboration avec des réseaux nationaux sur des thèmes spécifiques, • • • Instruments financiers municipaux : utilisation des fonds reçus du gouvernement national et subventions aux ménages, Objectifs réalistes et différenciés selon les communes, Suivi du programme et adaptation si besoin. Indicateurs de rendement, de résultat et d’impact Défis et opportunités à considérer pour la promotion du compostage domestique. Indicateurs de rendement o o o o Nombre de districts et d’arrondissements participants /ayant signé le programme de compostage domestique, Nombre de bénévoles inscrits en tant que conseillers composteurs, Nombre de spectacles de théâtre donnés dans les écoles, Nombre d’enfants concernés par ces spectacles. Indicateurs de résultat o o o Nombre d’habitants (ou %) pratiquant le compostage domestique, Nombre de bacs à compost vendus, Nombre de districts ayant demandé à recevoir l’exposition itinérante. Indicateurs d’impact o Evolution des quantités de bio-déchets; quantités de bio-déchets dans la fraction résiduelle; nombre de conseillers composteurs en activité. Pour en savoir plus Kent County Council Recycle for Kent Tél. : 0044 (0)845 345 0210 E-mail : [email protected] Website :http://www.kent.gov.uk/ Principaux documents et rapports : http://www.kent.gov.uk/environment_and_planning/recycling_and_rubbish/m anaging_kents_waste/waste_strategy_documents.aspx BTCV, British Trust for Conservation Volunteers Kent http://www2.btcv.org.uk/display/btcv_kent http://www2.btcv.org.uk/display/kent_compost Recycling now http://www.recyclenow.com/home_composting/index.html ETUDE DE CAS n° 3 Terra à Terra – Projet de compostage domestique Synthèse Titre du projet / bonne pratique / campagne : Type de mesure de prévention Pays Niveau territorial de mise en oeuvre Nom de l’intercommunalité Statut Cibles Quantité et/ou unité Date de mise en oeuvre Objectifs Type de bio-déchets Terra à Terra – Projet de compostage domestique Réduction à la source Portugal Intercommunalité LIPOR (Porto) Projet pilote étendu Ménages, écoles et institutions disposant d’un jardin 10 000 bacs à compost Depuis 2007 • Distribuer 10 000 bacs à compost • Promouvoir la réduction des déchets et une meilleure qualité de vie Déchets verts et de cuisine Principales caractéristiques Démographie et habitat (LIPOR) Population : 1 million d’habitants Nombre de ménages : 414 170 (données 2005) Type de logement : Maisons individuelles et immeubles Superficie : 650 km2 Habitants/km² 1 538 Déchets (données 2009) Production de déchets municipaux (tonnes +/- 500 000 tonnes soit +/- 500 kg/hab./an et kg/hab./an) : Programme de prévention des déchets Programme de compostage domestique Nombre de bacs à compost ciblé : 10 000 Nombre de bacs à compost distribués : 2 500 Taux de réalisation (cible/réel) : 25 % Bio-déchets issus de la collecte sélective 39 42813 (tonnes/an) : Déchets résiduels (tonnes/an) : 393 39014 Collecte sélective des déchets (tonnes/an) En déchetterie 11 558 En éco-conteneurs (dans la rue) ou autres 48 471 Nombre de déchetteries 22 Taxe annuelle fixe et/ou variable Pour le grand public : Déchets résiduels – une d’enlèvement des déchets (déchets taxe est payée en même temps que la facture résiduels, déchets verts, collecte pour la consommation d’eau et dépend donc de sélective, déchetteries) la société chargée de la gestion de l’eau - un projet pilote de taxe différenciée existe Déchets verts : gratuits en déchetterie Collecte sélective : gratuite - Déchetteries : gratuites 13 Les données de collecte sélective des bio-déchets ne concernent pas le grand public (ces données concernent les déchets organiques collectés auprès des cantines, restaurants, marchés, entreprises agricoles et autres établissements similaires qui arrivent au centre de compostage) ; la fréquence de collecte dépend du type d’établissement. . 14 = déchets amenés à l’usine d’incinération Contexte Depuis sa création en 1982, la gestion des déchets organiques représente pour Lipor un élément essentiel de sa stratégie. Le compostage centralisé a ainsi permis de valoriser la fraction fermentescible des déchets municipaux solides (soit environ 40 % du poids total) et de produire un compost naturel bénéfique pour les sols pauvres en matière organique. Conformément aux politiques nationales et européennes, Lipor a mis en place une gestion durable des déchets solides municipaux produits dans les communes membres de l’intercommunalité. La prévention de la production de déchets en constitue le principe fondateur et le projet de compostage domestique un élément clé. Le compostage permet en effet d’éviter la production de déchets à la source et réduit de manière significative les coûts économiques et environnementaux liés à la collecte, au transport et à l’élimination de ces déchets. LIPOR réduit ainsi les quantités de déchets organiques mis en décharge et les émissions de gaz à effet de serre associées, et contribue donc à améliorer la qualité de vie des habitants. Stratégie Approche et objectifs LIPOR incite au compostage domestique, met à disposition des bacs à compost subventionnés, assure des formations au compostage et propose une politique de gestion des bio-déchets, dont le compostage sur site dans les écoles, entreprises et autres institutions. Le programme mis en place vise l’installation de 10 000 bacs à compost. Le projet de compostage domestique Terra à Terra vise à promouvoir la réduction des déchets organiques produits par les ménages, écoles, institutions et entreprises disposant d’un jardin et situés sur le territoire de l’intercommunalité par la distribution de 10 000 bacs à compost. Chaque bac à compost devrait permettre de faire baisser de plus de 300 kg par an la production de bio-déchets15, soit une réduction potentielle de 3 000 tonnes de biodéchets par an, dans l’hypothèse où les 10 000 bacs sont vendus et utilisés correctement. Ceci correspond à 0,6 % de la production totale de déchets sur le territoire du LIPOR et à 3 % des bio-déchets produits (considérant que les bio-déchets représentent 35 % de la production totale de déchets municipaux). Ces déchets n’ayant plus besoin d’être traités par l’usine de valorisation des déchets, LIPOR compte ainsi éviter l’émission de 528 tonnes de CO2 par an (1 tonne de bio-déchets incinérés = 0,170 tonne de CO2). Cette quantité a été mesurée dans le cadre du suivi du projet par le LIPOR – aucun détail n’a été transmis quant à la méthode de calcul employée Méthodologie Programme de compostage domestique (Terra à Terra) Les personnes intéressées à recevoir un bac à compost gratuit doivent remplir un formulaire d’inscription, être âgées de plus de 18 ans et résider dans une maison avec jardin ou travailler dans une entreprise, institution ou école disposant d’un jardin et située sur le territoire de l’une des communes qui composent le Lipor. Les 10 000 bacs à compost sont distribués aux participants à l’issue d’une session gratuite de 3 heures sur le compostage organisée dans les locaux du Lipor ou dans l’une des communes. Le Lipor s’engage à fournir une assistance continue aux participants par téléphone (pour toute question technique ou autre) ou en se déplaçant au domicile des participants pour leur prêter assistance et transmettre toute information sur le compostage domestique. Il n’est normalement fourni qu’un seul bac à compost par ménage, mais un deuxième bac peut être octroyé sous certaines conditions (plus de 5 personnes ou terrain de plus de 300 m²). Pour les écoles, il est possible d’organiser une animation locale sur le compostage avec la classe qui a en charge le bac de compostage. Instruments Instruments visant à atteindre les objectifs Formulaire d’inscription : 1 responsable par foyer, école, institution ou entreprise doit remplir le formulaire d’inscription au projet. Subventions : 10 000 bacs à compost sont fournis gratuitement aux participants sous certaines conditions (voir plus loin). Le coût réel d’un bac à compost est d’environ 40 € et est financé en partie par le Fonds de Cohésion et en partie par le Lipor. Formation des participants : Un cours pratique de 3 heures sur le compostage est organisé par des techniciens du Lipor appelés Maîtres Composteurs. Ce cours est obligatoire pour toute personne souhaitant obtenir un bac à compost. Les cours ont lieu du lundi au vendredi, en fonction des demandes d’inscription. Le contenu du cours et le formateur sont évalués par les participants à l’issue de la session. Les structures ayant déposé au moins 15 demandes d’inscription peuvent bénéficier d’une formation pratique dans leurs locaux, organisée par le LIPOR. Communication / Sensibilisation : La sensibilisation de la population au compostage se fait essentiellement au travers du site du LIPOR16 www.hortadaformiga.com, de brochures traitant de Horta da Formiga, de dépliants sur le compostage ou faisant la promotion d’événements (présentations) ou sur des stands. Instruments de soutien Etudes et suivi Les participants s’engagent de manière volontaire et une visite de suivi des bacs à compost permet d’évaluer leur participation. Au moins 30 % des participants reçoivent ainsi 1 visite afin de vérifier la méthode de compostage, le compost et d’autres facteurs. Tout participant peut demander à être visité. La visite est obligatoire est cas de demande d’un deuxième bac. Acteurs et rôles Les acteurs concernés sont les suivants : • Collectivités locales : elles peuvent être partenaires du projet et en assurent alors la promotion auprès de leur population, • Autres entreprises (jardineries, entreprises municipales, etc.). Le Lipor assure l’organisation, la mise en œuvre et la gestion du projet et fait appel aux acteurs ci-dessus pour améliorer la promotion du projet. Moyens / Actions Les principales actions mises en place ou prévues par les acteurs sont les suivantes : • Mise en œuvre d’un programme de sensibilisation tenant compte des spécificités de la population, • Promotion du projet et explication du projet aux parties intéressées, • 16 Aide à l’organisme chargé des cours pratiques de compostage, par exemple par la mise à disposition d’une salle de conférence pour la partie théorique, d’un jardin pour la partie pratique et d’un entrepôt pour stocker les bacs à compost avant leur distribution aux participants. Ce site est géré par le service de valorisation organique du LIPOR. Il est mis à jour continuellement et est visité par 17 internautes par heure. Cadre législatif et politique Selon la directive cadre sur les déchets, les mesures de prévention des déchets doivent être développées et des programmes de prévention mis en place d’ici la fin 2013. Au Portugal, le plan stratégique pour les déchets municipaux solides PERSU II, approuvé par une loi portugaise du 28 décembre 2006, prévoit la mise en place de programmes de prévention des déchets. Résultats Terra à Terra Fin 2009, le LIPOR avait distribué plus de 2 500 bacs à compost (voir répartition par commune dans le schéma ci-dessous) et 11 sites de compostage collectif étaient recensés. Le compte-rendu des visites de suivi indique que les participants produisent environ 300 kg de compost par an et par bac et que la qualité du compost est bonne (pas de données sur la méthodologie utilisée pour mesurer la quantité et la qualité du compost). Défis et facteurs de succès Défis Mettre en place un programme de compostage domestique, notamment dans les zones urbaines du Lipor, représente un véritable défi car le compostage est une notion nouvelle basée sur un geste écologique peu répandu. Le Lipor doit continuer à mener des campagnes de sensibilisation afin de démontrer les avantages du compostage domestique à la population, accroître le nombre de bacs à compost distribués et évaluer les résultats par rapport à la quantité de déchets traités par l’usine d’incinération du LIPOR. Grâce à une meilleure promotion du projet, le LIPOR pourra étendre le concept de compostage domestique même si des personnes, faute de remplir les conditions, ne pourront jamais participer au programme. Elles seront cependant sensibilisées à l’impact du compostage domestique sur la production des déchets municipaux solides et à ses avantages pour l’environnement. Facteurs de succès • • • • • Il n’existe aucun autre projet similaire sur le territoire du Lipor. Malgré les nombreuses contraintes, la sensibilisation de la population aux questions environnementales est indéniable. Les cours pratiques sur le compostage sont très importants, car les participants sont ainsi mieux armés pour « affronter » le compostage et en contrôler toutes les variables, réduisant ainsi le risque d’abandon. La possibilité de bénéficier d’une visite de suivi ou d’obtenir une aide par téléphone facilite la phase de mise en œuvre. 4 techniciens/maîtres composteurs travaillant à plein temps organisent les cours, visites et campagnes de sensibilisation. Il est prévu que des « maîtres composteurs » bénévoles viennent par la suite compléter le dispositif. Indicateurs de rendement, de résultat et d’impact Indicateurs concernant le projet de compostage domestique Terra à Terra : • Nombre de bacs à compost distribués • Réduction de la quantité de bio-déchets collectés et traités grâce au compostage domestique • Qualité du compost (indicateurs visuels) • Doutes et difficultés des participants Indicateurs applicables au projet Horta na Escola (compostage dans les écoles) : • Nombre de bacs à compost distribués • Nombre de potagers • Nombre de bacs à compost en activité • Nombre de potagers en activité Pour en savoir plus : LIPOR Téléphone : +351229770100 E-mail : [email protected] Site Internet www.lipor.pt ETUDE DE CAS n° 4 Compostage collectif et domestique à Chambéry Métropole (France) Synthèse Titre du projet / bonne pratique / campagne: Compostage décentralisé à Chambéry Métropole (CM) (France) Type de mesure de prévention Pays Niveau territorial de mise en œuvre Nom de la région / municipalité Statut Cibles Quantité et/ou unité Date de mise en œuvre / durée Objectifs Compostage domestique et collectif Type de bio-déchets France Quartier Rhône-Alpes / Chambéry Projet en activité (24 municipalités) Ménages 54 520 ménages Depuis 2003 • 20 % des ménages équipés d’ici 2010 et réduction de 40 kg/hab./an des bio-déchets traités. • Réduction d’au moins 7 % de la production de déchets à l’horizon 2014 (par rapport à 2010). Déchets verts et de cuisine Principales caractéristiques Démographie et habitat Population de Chambéry 125 250 Métropole : Nombre de ménages : 54 520 Type de logement : 50 % habitat individuel Superficie : 26 307 hectares Densité de la population : 235,35 hab./km² Déchets Production de déchets Déchets ménagers = 350kg/hab./an (France =354 (kg/hab./an) kg/hab./an – ADEME, 2009) Programme de prévention des Programme local de prévention des déchets 2010déchets 2014 (signé avec l’ADEME) Programme de compostage Nombre de ménages ciblés 54 520 Nombre de ménages équipés 5 000 composteurs (fin 2009) Taux d’équipement 9 % (composteurs distribués par Chambéry Métropole) – Selon une étude ADEME/ LH2/ Indigo de 2008, 27 % des ménages pratiquent le compostage. 42 % des ménages équipés le pratiquaient déjà auparavant. Déchets collectés de manière Les déchets verts sont collectés dans certaines zones sélective – y compris les biode la ville entre mars et novembre. Max. : 6 sacs de déchets (kg/hab./an) : 100 l ou 3 sacs et 3 fagots de 50 cm de diamètre et 1m de long. Bio-déchets en collecte séparative 36 kg/hab./an (déchets verts seulement, uniquement (kg/hab./an) : ville de Chambéry) Déchets résiduels (kg/hab./an) : 262 kg/hab./an Nombre de déchetteries Taxe annuelle fixe et/ou variable d’enlèvement des déchets (déchets résiduels, déchets verts, collecte sélective, déchetteries) 4 Les taux diffèrent selon la valeur locative et les zones de Chambéry Métropole (en moyenne 130 à 140 euros par an). A partir de 2014, un seul taux sera appliqué sur l’ensemble de l’Intercommunalité. Cette harmonisation devrait permettre de couvrir l’ensemble des coûts de gestion des déchets. Contexte Programme de prévention des déchets de Chambéry Métropole Chambéry Métropole a récemment renouvelé son engagement à mettre en place un programme de prévention des déchets en signant un accord avec l’ADEME avec un objectif ambitieux : réduire de 7 % la production de déchets d’ici 2014, par rapport aux chiffres de 2009. Il s’agit de la mise en oeuvre concrète d’un des principaux objectifs du « Grenelle 1 » (loi du 3 août 2009). Chambéry Métropole fait partie des 10 premières collectivités locales rhônalpines qui pourront bénéficier d’une aide financière annuelle dans le cadre de la mise en place d’un programme local de prévention des déchets. En fonction des performances et des résultats, le contrat devrait permettre un financement de 700 000 € sur 5 ans. Chambéry Métropole mène depuis 10 ans de nombreuses actions de prévention pour réduire la production de déchets à la source : promotion du compostage de proximité, redevance spéciale pour les gros producteurs de déchets, autocollant Stop-pub, sensibilisation à l’écoconsommation, etc. Les bio-déchets : un flux à réduire en priorité La plupart des municipalités s’interrogent sur les possibilités d’améliorer la gestion de la fraction des bio-déchets. Les ménages, les écoles et autres établissements produisant des bio-déchets peuvent être ciblés et impliqués dans des actions de prévention, réemploi et recyclage des bio-déchets. La valorisation des bio-déchets est devenue l’un des principaux objectifs des municipalités en France. Le compostage de proximité peut grandement contribuer à atteindre les objectifs nationaux en matière de valorisation des bio-déchets (50 % de récupération matière et organique - circulaire du 28 avril 1998). Le cadre législatif vise à une mise en œuvre progressive des solutions en gardant à l’esprit le « droit à la différence » des régions et départements. L’importance de la gestion des biodéchets peut en effet varier d’un secteur à l’autre en fonction de l’habitat, de l’utilisation de prospection quant au potentiel du compostage, etc. Chambéry Métropole a été retenue par l’Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie), parmi 41 collectivités françaises exemplaires dans la gestion du compostage domestique, pour mettre en oeuvre le plan national de soutien au compostage domestique dont l'objectif est d'impliquer 100 000 nouveaux foyers sur trois ans (20052008). Stratégie Objectifs Concrètement, les objectifs suivants ont été définis : • Compostage pratiqué par 11 000 ménages (soit 20 % des ménages) sur 3 ans (détournant ainsi de l’incinération au moins 1 100 tonnes de bio-déchets), • Objectif renouvelé : faire baisser la production de déchets de 7 % d’ici 2014 (par rapport aux chiffres de 2010). Approche Chambéry Métropole encourage le broyage des déchets verts (système de location), le paillage, la mise à disposition de composteurs, le compostage en tas ainsi que toute autre forme de gestion des bio-déchets, dont le compostage dans les écoles et le compostage de proximité dans les espaces verts publics. Ce programme s’adresse aussi bien aux zones rurales qu’urbaines, avec des adaptations. Une association de guides composteurs est en cours de création, ainsi qu’un blog. En résumé, Chambéry Métropole encourage les pratiques suivantes : Méthodes de compostage Compostage domestique Compostage collectif Compostage dans les écoles Compostage de proximité dans les espaces verts publics Equipement de compostage Composteurs Techniques de gestion des bio-déchets Broyage Tas Lombricomposteurs Paillage Mulching / plantes à croissance lente Compostage Méthodologie Un système de compostage de proximité des déchets verts a été mis en place dans les communes rurales des zones montagneuses, où les déchets verts sont habituellement brûlés (selon une étude de 2009). Ce dispositif n’a pas pour vocation d’impacter l’apport volontaire de déchets verts en déchetterie mais d’éviter leur incinération. Le programme prévoit également le broyage des branches ainsi que d’autres actions comme le retournement des déchets verts 3 fois par an. 15 nouveaux sites seront ouverts en 2010, dont 3 par l’OPAC (Office Public d’Aménagement et de Construction). Une étude est actuellement en cours auprès des habitants des communes de Thoiry, Puygros, La Thuile Curienne et Les Déserts afin de définir leurs besoins en la matière. Feuille de route pour la mise en place d’une aire de compostage collectif : • Existence d’un espace de 15 à 20 m² (en terre, ou pelouse), • Identification d’un ou plusieurs relais parmi les futurs utilisateurs de l’aire de compostage, • Validation du projet par le conseil syndical, • Formation des relais pour devenir des « guides composteurs », • Sensibilisation des habitants de l’immeuble par les guides composteurs (soutien de Chambéry Métropole si nécessaire), • Installation de l’aire de compostage (dans l’idéal, l’aire de compostage est constituée de 3 composteurs d’environ 1 000 litres chacun : un pour les déchets à composter, un pour le compost en cours de mûrissement et un dernier pour stocker du structurant ou aérant ou des déchets carbonés (feuilles, broyat de déchets verts alimenté par Chambéry Métropole); • Suivi du processus de compostage par les guides composteurs (retournement des bio-déchets, ajout de structurant,…) • Information sur le projet en assemblée générale de copropriété. Instruments Instruments visant à atteindre les objectifs Accord de coopération : accord signé pour l’établissement d’une association de guides composteurs = association compost’action17. Cet accord stipule que 18 000 ménages devront pratiquer le compostage d’ici 2014. Aides : les composteurs et autres équipements de différentes tailles (en bois de 300 à 600 litres ou en plastique de 320 à 620 litres, y compris un seau, sont mis à la disposition des ménages moyennant le paiement de 15 €. Cette somme représente 40 % du coût réel (+/40 €), le solde étant pris en charge par la municipalité (25 €). Formation et cours pour devenir « guide composteur » : la formation comprend une partie théorique et une partie pratique d’une durée de 3h30 chacune lorsque la formation se fait sur 2 jours. La formation peut également se faire sur une seule journée (en général un samedi). Les formations sont dispensées de mars à octobre. Trièves Compostage, l’organisme qui forme les guides composteurs, a assuré 8 formations jusqu'à présent, et 7 sont prévues en 2010. 61 guides composteurs ont été formés depuis 2008, dont 40 sont encore en activité. La formation est assurée par une personne reconnue par l’ADEME et rémunérée par Chambéry Métropole. La formation est gratuite pour les participants. ! " ! Communication/ sensibilisation : • Sensibilisation des services « verts » municipaux : projet de mise en place d’actions de sensibilisation destinées aux municipalités en vue d’atteindre une auto-gestion des déchets verts des espaces publics, y compris par le broyage, le paillage, le mulching et le choix de végétaux à croissance lente, • Communication spécifique : blog pour les guides composteurs (http://www.jecomposte.fr ) + page dédiée sur le site Internet de l’intercommunalité (http://www.chambery-metropole.fr), stands et kakémonos pour animation (sorte de drapeaux imprimés d’images ou de textes en rapport avec le sujet et suspendus aux réverbères). • Les guides composteurs sont présents lors de diverses manifestations (Salon Habitat et Jardin, Foire bio, la quinzaine de l’éco-citoyenneté) et célébrations (Fête du pain, etc.). Instruments de soutien Etudes et suivi Les mesures de suivi prises par Chambéry Métropole au travers de ses agents (et stagiaires) sont les suivantes : • Evaluation visuelle de la qualité du compost, • Auto-pesée des déchets apportés sur les aires de compostage collectif par 20 ménages sur 3 mois (action prévue en 2011). • Enquête auprès des habitants de la commune de Curienne (700 habitants) en 2008 et de La Thuile (109 ménages) en 2009 sur leurs pratiques de compostage. Une étude menée sur 89 ménages a permis de vérifier les motifs de participation ou de refus de participer au compostage, la qualité du compost et les aspects de communication. Les points et contrôles visuels suivants ont été abordés : • Gestion des déchets verts et bio-déchets : méthode d’élimination, gestion propre, • Raisons du refus du compostage, mesures pouvant inciter à composter, • Paramètres à prendre en compte pour faire un bon compost - Réponses à choix multiples : équilibre entre déchets humides et déchets secs, retournement du compost, mélange, arrosage… • Vérification sur place (aire de compostage) : emplacement du composteur, degré d’utilisation, niveau de remplissage, odeurs, contenu, humidité et utilisation du compost, • Communication : informations disponibles sur le compostage, défaut d’information, participeriezvous à une réunion publique dans votre commune ? • … Voir le chapitre « résultats » pour de plus amples informations Acteurs et rôles Acteurs impliqués : • Municipalité : 1 TPE (temps-plein équivalent) + 1 agent de proximité. • Réseaux : • « Jardiniers de France » fournit une aide technique sur place pour le compostage collectif et assure des cours pratiques sur le broyage, le paillage et le compostage dans les municipalités. • L’association des guides composteurs assure la coordination du réseau de guides composteurs ainsi que diverses animations (accord de coopération avec Chambéry Métropole). • « Trièves compostage » assure la formation des guides composteurs, ainsi que la recherche de partenaires pour la mise en place de projets de compostage dans • • les écoles et le suivi des projets (les projets devant être validés en mai 2010 pour pouvoir commencer l’activité pendant l’année scolaire 2010/2011 ); Elus : identification et formation d’une personne relais par municipalité, création d’un comité de pilotage et validation du plan d’actions 2010. Les guides composteurs ont pour mission de : • Consacrer bénévolement une partie de leur temps à expliquer ce qu’est le compostage et comment le pratiquer, • Aider et encourager les habitants de leur quartier à composter, • Mettre en oeuvre le compostage en immeuble, • Tenir un stand lors de salons. Terminologie – distinction entre « Guide » et « Maître » Composteur En France une distinction est faite entre « Guide » et « Maître » Composteur, alors que la terminologie anglaise ne connaît que le terme « master composter ». • un « guide composteur » est un citoyen bénévole chargé d’aider les habitants de son quartier à pratiquer le compostage domestique. Le « guide composteur » a suivi une formation sur le compostage et aide le « maître composteur » dans ses activités de travail en réseau. On peut lui demander de participer à des manifestations organisées par la municipalité sur le compostage domestique. • un « maître composteur » est un technicien qui dispose d’une solide formation et est à même de résoudre toutes sortes de problèmes pratiques, de faire un diagnostic, de former, conseiller et animer un groupe de « guides composteurs ». C’est son métier. Le maître composteur est rémunéré par la municipalité ou par une structure relais ou un bureau d’étude. Il apporte son soutien aux opérations de compostage domestique et collectif, ainsi qu’aux activités de compostage centralisé à petite échelle. Moyens / Actions Afin d’atteindre l’objectif de 7 % de réduction de la production de déchets en 2014, les actions suivantes ont été retenues : • poursuite de l’installation de composteurs collectifs en pied d’immeuble (20 immeubles en ont fait la demande). Les habitants sont incités à demander à leur syndicat de copropriété l’autorisation d’installer un composteur, • opération test de lombricompostage : 60 lombricomposteurs (pour les déchets de cuisine) ont été distribués en 2008, • lancement d’un programme de compostage dans 2 établissements scolaires pilotes, • poursuite du développement du réseau de guides composteurs grâce à la programmation de nouvelles formations, • opération test de mise à disposition de broyeurs aux particuliers (broyeurs achetés par Chambéry Métropole, entreposés dans des dépôts municipaux et loués aux habitants intéressés), • Coopération entre paysagistes et les services espaces verts (partage d’expériences, gestion sur place des déchets verts (paillage, etc.), • Poursuite de la sensibilisation du grand public (ateliers pratiques, séances publiques, informations,…) Principales actions menées ou prévues par les parties prenantes : • Mise en place de lieux de démonstration (2010/2011); • Etudes : o Test sur 60 lombricomposteurs (terminé en avril 2009). Les résultats des tests ne sont pas encore disponibles. Le lombricompostage est recommandé lorsque le compostage en pied d’immeuble n’est pas possible. Proposition de création d’une page Internet pour apprendre aux habitants à construire leur propre lombricomposteur afin de réduire les coûts par rapport à l’achat auprès de commerçants ou de producteurs. o Test de broyage dans 2 municipalités en 2010. • Nombre de visites à domicile : 556 entre 2004 et 2009 – enquêtes annuelles. • Promotion du compostage en tas. • Projet de jardins partagés suite à un projet de compostage collectif (2010). Photographies montrant une aire de compostage collectif et l’affichage mis en place Photographies montrant les 3 composteurs d’une aire de compostage ainsi qu’une guide composteur expliquant à des personnes intéressées comment bien gérer les bio-déchets. Actions prévues Un projet de bio-fermenteur est envisagé dans un collège (collège de Boigne) pour les déchets de cantine et déchets verts (cette action devrait voir le jour en septembre 2010). Seule une étude de pré-faisabilité sur le dimensionnement de l’équipement a été réalisée à ce jour. Un bio-fermenteur est déjà en activité au collège Cote Rousse et des modules pédagogiques sont en cours de développement par le CPIE (Association Savoie Vivante). Un autre projet visant à traiter les déchets alimentaires cuisinés dans 4 écoles au moyen de bio-fermenteurs, composteurs mécaniques électriques ou de composteurs classiques (à partir de février 2010), ainsi que des modules d’atelier pédagogique par le CPIE sont en cours de développement. Cadre législatif / politique Aucune législation spécifique ne régit les activités de compostage décentralisé. Au regard de leur dimension, ces activités relèvent de la législation sur les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). La seule législation applicable est l’article 158 d’un règlement sanitaire départemental. Cet article s’applique aux matières biodégradables (mais n’est pas adapté aux besoins du compostage). Des discussions sont en cours au ministère afin de résoudre ce problème de vide juridique. Modalités financières Plan de financement (en €) Nature Auto-financement Programme local de prévention ADEME Conseil Régional de Savoie Total 2010 118 000 140 000 2011 118 000 140 000 2012 212 000 140 000 64 000 322 000 64 000 322 000 64 000 416 000 Résultats 12 000 foyers (objectif de 17 800 en 2014), soit 27 %, pratiquent le compostage domestique ou collectif. 5 800 foyers (soit 1 160 nouveaux foyers par an) devront donc être trouvés pour atteindre l’objectif de 40 % de ménages pratiquant le compostage. Fin 2009 (soit 5 ans après le lancement du programme ADEME en 2005) 4 360 foyers, soit environ 9 %, disposaient d’un équipement de compostage. Selon une étude ADEME/ LH2/ Indigo de 2008, 27 % des foyers compostent leurs déchets et 42 % des ménages équipés compostaient déjà auparavant. Qualité du compost : • compost homogène dans 56 % des cas, • bio-déchets mal mélangés dans 33 % des cas, • taux correct d’humidité dans 68% des cas, • présence de vers de compost (ou vers de terre) dans 49 % des cas. Une étude menée en 2006 auprès de 91 ménages a montré que : • 90 % des ménages équipés d’un composteur l’utilisent, • 79 % des ménages ont noté une réduction de la quantité de déchets produits et de la quantité de déchets déposés à la collecte, • Tous les utilisateurs compostent aussi bien leurs déchets de cuisine que leurs déchets de jardin, • 96 % des utilisateurs notent une absence d’odeurs, • 97 % sont satisfaits du compost récupéré et l’utilisent aussi bien dans le jardin que pour rempoter leurs plantes, • 98 % jugent la communication suffisante et claire. Le programme de compostage dans les écoles concerne 4 écoles maternelles, 8 écoles primaires, 6 collèges et 2 lycées. Une étude menée en 2009 auprès de 19 établissements scolaires équipés de composteurs a révélé : • Un manque de motivation du personnel de maintenance et de cuisine, notamment dans les établissements d’enseignement secondaire, • La mutation du professeur responsable du projet est un obstacle à sa continuité, • Mauvais équilibre souvent constaté entre déchets verts et déchets de cuisine, • Le brassage n’est pas forcément effectué. Défis et facteurs de succès Défis • • • Trouver une solution au (manque de) broyat, Sensibiliser les élus, Difficulté à conserver les personnes relais et guides composteurs dans les immeubles et quartiers. Facteurs de succès • • • • • • • • • Des objectifs/cibles clairs avec des indicateurs, Implication des diverses parties prenantes et travail en réseau, Projet inscrit dans un programme plus vaste de réduction des déchets, Soutien direct et indirect des autorités départementales, régionales et nationales, Désignation de deux TPE au niveau de la métropole, Fort accent mis sur les programmes de compostage dans les écoles et mise en place d’actions concrètes, Contrôles réguliers (y compris contrôles visuels), étude et suivi, Rédaction d’accords de coopération clairs et contraignants, Création d’un réseau de guides composteurs chargé de recruter, motiver et aider les bénévoles. Indicateurs de rendement, de performance et de résultat Réduction des déchets Sensibilisation des élus % de la population sensibilisée à la prévention des déchets Déchets produits (résiduels + collecte sélective) Evolution de la production de déchets Economies financières liées au détournement des déchets de l’incinération Budget alloué à l’opération Aides reçues Formation des guides composteurs Formation des Maîtres composteurs Sensibilisation du public (gestion des déchets organiques) Sensibilisation du public (gestion des déchets organiques) Sensibilisation des enfants Composteurs collectifs Quantité de déchets de cuisine détournés de l’incinération Quantité de déchets de cuisine détournés de l’incinération Quantité de déchets détournés des déchetteries Quantité de déchets détournés des déchetteries Nouveaux composteurs % de boîtes aux lettres affichant l’autocollant Stop-pub Unité % Nbre de réunions d’information % Objectif 7 24 D’ici 2014 2011 100 2014 Kg/hab./an 313 2014 % -1,5 %/an 2009 €/tonne 228 2008 euro/ habitant euro/ habitant Guides composteurs Maîtres composteurs 3 1,44 80 4 2010-2014 2010-2014 2014 2014 Nbre de journée de stand / an Nbre de personnes sensibilisées oralement Nbre d’enfants sensibilisés / an % kg/hab./an 11 2009 500 2009 3000 2010 12 40 2014 2009 tonnes 1930 2013 kg/hab./an 2014 tonnes 185 (155 en 2010) 12400 Nbre de ménages % 5800 30 2014 2014 2014 Pour en savoir plus : Chambéry Métropole Gaëlle DOURNEAU - Responsable ingénierie des filières de tri et prévention des déchets Chambéry Métropole - Direction de la gestion des déchets Tél. 04 79 96 86 20 - poste 1324 E-mail : [email protected] _ www.chambery-metropole.fr ETUDE DE CAS n° 5 Compostage collectif en Flandre Synthèse Titre du projet / bonne pratique/ campagne : Compostage collectif en Flandre Type de mesure de prévention Réduction à la source Pays Belgique Niveau territorial de mise en oeuvre Régional Nom de la région Flandre Statut Projet en activité Cible Ménages Quantité et/ou unité 2 195 487 ménages Date de mise en œuvre / durée Depuis 1996 Objectifs Pas d’objectifs spécifiques au niveau régional. Objectifs des collectivités locales : • Type de déchets Offrir aux habitants disposant d’un jardin une alternative à la collecte des FFOM • Développement et cohésion sociale du quartier Bio-déchets Principales caractéristiques de la Flandre Démographie et habitat Population de la Flandre : 6 160 600 Nombre de ménages : 2 195 487 Superficie : 13 522 km² Densité de la population : 455 hab./km² Déchets Production de déchets (kg/hab./an) : 545 Déchets collectés de manière sélective – dont bio-déchets (kg/hab./an) : 391 Déchets résiduels (kg/hab./an) : 153 Taxes fixes et/ou variables Les plupart des municipalités et intercommunalités appliquent un système de redevance différenciée. Les taux varient selon l’intercommunalité. Une aire de compostage collectif (CC) se définit comme un lieu où les habitants d’un quartier peuvent venir déposer la fraction fermentescible de leurs ordures ménagères (FFOM - déchets de fruits, légumes et jardinage) dans des composteurs, bacs à compost, « pavillons » ou en tas. Contexte En 2008, 69 aires de compostage collectif (CC) actives, réparties sur 46 communes, étaient répertoriées en Flandre18. La plupart de ces projets sont portés par des bénévoles et ont pour origine une demande des habitants eux-mêmes ou de la collectivité locale, ou plus rarement, de promoteurs immobiliers. Les aires peuvent être situées sur une propriété privée ou sur le domaine public. Aucune initiative de ce type n’a été menée au niveau régional, que ce soit par la société publique des déchets de la région flamande (OVAM), ou l’association flamande pour le compostage (VLACO vzw). Pour ces organismes, le compostage collectif n’est pas une mesure de prévention des déchets, mais s’apparente à un recyclage des bio-déchets19. Cette distinction fait que tout programme de compostage collectif traitant plus de 10 m3 de déchets de fruits, légumes et jardinage par an est soumis à une législation spécifique qui impose en principe une demande de permis de construire et une autorisation environnementale. La législation a été par la suite revue pour les petites installations (classe 3 – seulement – jusqu’à 25 m3). Le compostage collectif est désormais considéré comme une activité intermédiaire entre le compostage domestique et le compostage centralisé. Il ne fait pas l’objet de mesure de soutien mais la législation en fait état (voir chapitre 7 – cadre législatif). Deux études approfondies ont été menées sur le compostage collectif en Flandre : « Het wel en wee van wijkcomposteren (Octobre 2001) » et « Inventarisatie en doorlichting van de wijkcompostering in Vlaanderen » (2008, étude faisant suite à une précédente étude de 2001). Stratégie Approche (2008-2013) Flandre Les personnes vivant en appartement ou dans de petites maisons sans jardin ne peuvent pratiquer le compostage à domicile. Cette situation est particulièrement fréquente dans les villes et dans les centres urbains des zones rurales. La plupart des zones urbaines disposent d’un système de collecte des déchets fermentescibles, Inventarisatie en doorlichting van de wijkcompostering in Vlaanderen – étude 2008 (Arcadis) 19 Les habitants ne sont plus responsables de leurs bio-déchets dès lors qu’ils les confient à un système de compostage collectif. mais celui-ci est payant. Le compostage collectif apparaît donc comme une solution alternative intéressante pour les personnes qui n’ont pas de jardin. Un programme de compostage collectif réussi repose sur la stratégie suivante : • • • • • Le programme doit être bénéfique pour l’environnement. Il n’apportera rien de plus dans les quartiers où le compostage domestique est pratiqué ou qui ont mis en place un système performant de collecte des FFOM. De tels programmes ont par contre leur place dans les quartiers comportant des immeubles d’habitation, des logements sociaux (sans jardin ou avec peu d’espaces verts) ou avec une forte densité de population. Seuls les habitants concernés (définition d’un périmètre) peuvent apporter leurs déchets à l’aire de compostage collectif. Un système d’inscription, intégrant un contrôle des apports, est préférable. Le dimensionnement de l’aire doit tenir comptes des apports estimés. La participation des habitants et une implantation bien pensée sont essentielles au bon lancement du projet. Des bénévoles en nombre suffisant sont également nécessaires pour la pérennité du projet et pour un compostage réussi des déchets FFOM. Les maîtres composteurs ont pour mission de promouvoir le compostage domestique. Mais ils peuvent également aider ponctuellement les aires de compostage collectif. Il ne faut pas négliger les opérations de contrôle et de suivi. L’essentiel des apports étant constitués de déchets humides (déchets de fruits et légumes), des matériaux structurants devront être ajoutés. Et pour boucler la boucle, le compost produit pourra être utilisé par les habitants pour embellir l’aire de compostage ou par le service espaces verts de la municipalité. Méthodologie / procédure Les aires sont de taille et forme variées et peuvent ne concerner que quelques familles ou plus d’une centaine. On distingue plusieurs catégories de compostage collectif en Flandre selon : • Le niveau de gestion : o Les salariés sont rémunérés par la municipalité. o La municipalité a un rôle de soutien (fourniture de copeaux de bois, communication, achat de composteurs et autres équipements). o Initiatives privées (pas d’intervention de la municipalité). • • Nombre de familles participantes : o Faible (la plupart des initiatives privées): moins de 50 familles (bacs à compost uniquement ou en association avec des composteurs). o Moyen : 50 à 100 familles (pavillon, compostage en tas, batterie de composteurs ou un mélange de ces solutions). o Important : plus de 100 familles (pavillons). Type de quartier : o Quartier traditionnel. o Logements sociaux. La plupart des projets de compostage collectif associent déchets fermentescibles des ménages (fruits et légumes) et déchets de jardinage en quantité limitée (herbe, feuilles, copeaux de bois). Figure 1 : équipements utilisés sur 66 aires de compostage collectif (composteurs, composteurs et bacs, bacs à compost, pavillons et compost en tas): Composteurs Bacs à compost Pavillon Tas de compost Deux points sont à souligner : • • Les familles ne doivent pas avoir la possibilité de composter elles-mêmes leur déchets de fruits, légumes et jardinage (pas de jardin, ou surface réduite), Les aires n’ont pas pour vocation première de servir d’outil pédagogique ou de « démonstration ». Elles ont une fonction écologique (le recyclage des déchets) et sociale (elles créent du lien social et de la cohésion). Une fonction éducative est possible, mais elle ne doit pas être la fonction première. Conditions à remplir pour créer une aire de compostage collectif : L’adhésion des principaux acteurs, un responsable environnement nommé par la municipalité ou la communauté de communes disposant d’assez de temps pour mettre en place et suivre le projet de compostage collectif (dans le cas de projet à moyenne ou grande échelle sur le domaine public), un maître composteur motivé par le projet et soutenant l’initiative, des bénévoles clairement identifiés et prêts à s’engager sur une longue période de temps, et bien sûr, des habitants désireux d’y participer. Procédure Feuille de route à suivre pour l’installation d’une aire de compostage collectif : • • • • • • • Accord de principe de la municipalité pour l’installation d’une aire de compostage collectif sur son territoire, Désignation d’un agent municipal (responsable environnement ou développement durable) chargé de planifier et mettre en œuvre le programme, Recherche d’emplacements pouvant accueillir une aire de compostage collectif (par la municipalité ou à la demande des résidents), Vérification des obligations en matière de permis de construire ou d’autorisation d’installation classée, Désignation d’un maître composteur en amont du projet afin qu’il/elle soit opérationnel(le) dès les premiers mois de mise en service de l’aire, Si l’aire de compostage est destinée à servir des occupants de logements sociaux, possibilité de contacter le service des affaires sociales de la municipalité et/ou les associations oeuvrant dans ce domaine afin d’avoir une meilleure connaissance de la situation socio-économique du quartier/de la zone, Organisation de réunions préalables avec des habitants potentiellement intéressés afin d’évaluer leur attitude vis-à-vis du projet, • • • • • • Identification des personnes prêtes à fournir les bio-déchets et des bénévoles prêts à s’engager dans le projet de compostage collectif, Délimitation d’un périmètre de participation (seuls les bio-déchets du périmètre seront acceptés), Détermination des coûts de fonctionnement et d’investissement. Vérifier auprès des services techniques municipaux s’ils peuvent aider à clôturer l’aire et à construire les composteurs et autres équipements, Construction de l’aire de compostage en veillant à ce qu’elle soit fonctionnelle et assez spacieuse pour permettre le compostage, Lancement officiel du projet (évènement spécial co-organisé par la municipalité, des ONG et les habitants), Suivi et évaluation de l’aire de compostage et retour d’information à toutes les parties concernées. Instruments Gérer une aire de compostage peut sembler facile, mais ce n’est qu’en partie vrai. Pour réussir, le projet doit intégrer un ensemble d’instruments adaptés aux besoins, remplir un grand nombre de conditions et faire l’objet d’un suivi permanent. Instruments visant à atteindre les objectifs 1. Aides Les aides proviennent essentiellement des municipalités pour l’achat des infrastructures et équipements nécessaires - voir §7 (modalités financières). 2. Une formation sur le terrain est assurée aux bénévoles par le Maître Composteur en charge du quartier pour ce qui est des aspects techniques, et par des professionnels formés pour ce qui est de la gestion quotidienne de l’aire (tenue d’un journal de bord, résolution de problèmes, etc.). 3. L’association flamande pour le compostage (VLACO) a commencé à proposer des formations aux collectivités souhaitant se lancer dans le compostage collectif. 4. Exemples d’informations communiquées pendant la phase de préparation et de mise en œuvre : invitation aux rencontres, aux réunions d’information dans les quartiers, affiches dans les halls d’immeuble, brochures, bulletins d’information, panneaux d’information, affichage du règlement d’utilisation sur le site de compostage. Instruments de soutien • • • Le suivi est assuré par les personnes relais (bénévoles), le maître composteur (soutien technique aux bénévoles à leur demande), le responsable environnement de la municipalité (souvent sur une période de 6 mois). Les études sont du ressort de la société publique des déchets de la région flamande - OVAM (2001 et 2008). Fourniture de matériaux structurants Moyens / Actions Les parties concernées technique, service des bénévoles et habitants phases du projet d’aire suivi. – municipalité (responsable environnement, personnel espaces verts), maîtres composteurs, personnes relais ont mis en œuvre les actions suivantes aux différentes de compostage collectif : installation, fonctionnement et Personnes relais (bénévoles) : • • • • • • • • • Participation à un cours sur le compostage ou formation sur le terrain, Permanence aux heures d’ouverture, Réception des seaux de 5 à 10 l et dépotage, Information des résidents sur le règlement (en cas de déchets non conformes), Ajout de structurant pendant les heures d’ouverture, Brassage du compost si nécessaire (ou aération des bacs à compost), Information des autorités municipales, si impliquées, pour la livraison de structurant, Tenue du journal de bord (nombre de visites de résidents, problèmes rencontrés, estimation des quantités, températures, brassages effectués), Tenue de réunions (informelles) avec le représentant de la municipalité (en cas de participation de cette dernière). Résidents : • • Apport régulier de déchets de fruits, légumes et jardinage à l’aire de compostage, Respect des règles de tri (les règles peuvent être affichées sur le seau, à l’entrée de l’aire, sur des dépliants distribués aux résidents). Maître Composteur (si participation) • • • Formation technique (sur le tas) des personnes relais, Assistance technique, Assistance ponctuelle (à la demande) dès la mise en service de l’aire. Personnel municipal Responsable environnement • • • Toutes questions administratives / financières concernant la préparation et mise en place du projet, Suivi et évaluation, Résolution de problèmes. Personnel technique • • • Gestion de l’aire de compostage (clôture, infrastructures et équipements), Apport de structurant, Récolte du compost et utilisation du compost non utilisé par les résidents. Cadre législatif et politique Le plan « déchets organiques et biologiques » flamand définit les conditions de la pratique du compostage en pavillon. Aucune condition n’est imposée pour les autres formes de compostage collectif. Les aires de compostage collectif sont exemptées de demande de permis de construire lorsque les critères suivants sont réunis : aire située au pied d’un immeuble autorisé, volume total inférieur à 10 m3 par an et structure non visible de la route. La plupart des aires répondent à ces critères. L’autorisation pour les installations classées au titre de la protection de l’environnement (VLAREM II) impose les règles suivantes (classe 3 – moins de 10m3) : • • • tenue d’un journal de bord par l’opérateur avec indication des mesures de température, dates de brassage et de récolte du compost, le compost produit ne peut être utilisé que par les personnes inscrites au programme ou par les services municipaux, aucune obligation d’installer une bascule ou un crible pour les déchets, • • • • • • • l’aire doit être fermée (non accessible) au public non autorisé et en dehors des heures d’ouverture. Le stockage des déchets de cuisine et de jardin en dehors de l’aire de compostage est interdit, le processus de compostage aérobie doit respecter les points suivants : compostage homogène de l’ensemble du tas, durée de compostage optimale afin d’obtenir un produit final utilisable, arrosage suffisant du tas pour faciliter le compostage ; un brassage régulier est nécessaire pour maintenir les conditions aérobies dans le tas ; l’équipement pour brasser ou aérer le compost doit être fourni, le stockage intermédiaire du compost doit se faire à l’abri de la poussière, les aires de plus de 10 m3 doivent être équipées d’une aire étanche. Le lixiviat doit être récupéré, traité si nécessaire, stocké et réutilisé pour l’arrosage du tas. Modalités financières Le coût de fonctionnement de l’aire de compostage peut être divisé en coûts d’investissement et coûts d’exploitation. La section suivante montre que ces coûts varient grandement en fonction du système choisi, du degré d’implication de la collectivité locale et du type de gestion (par des bénévoles ou non). • • Les coûts d’investissement pour l’infrastructure et les équipements incluent les clôtures, le système de compostage, l’abri, les composteurs, les seaux à compost pour les participants (facultatifs), les panneaux d’information et autres supports d’information et de communication. Dans la plupart des cas, ces coûts sont pris en charge par la collectivité locale. Une partie de cet investissement, comme la clôture ou l’abri, peut être financée par des subventions locales. Le coût des aires de compostage en Flandre varie en fonction du système de compostage choisi et de la fourniture, ou non, par la collectivité locale d’une assistance technique. Il arrive que la collectivité construise elle-même tout ou partie de l’infrastructure et des équipements comme la clôture, les bacs en bois, etc. Ou elle les achète et les met à disposition de l’opérateur. Une étude de 2007 menée à la demande de l’Institut pour l’Environnement de Bruxelles a montré que les coûts d’investissement des aires de compostage en Flandre pouvaient aller de 350 euros pour des composteurs / bacs à compost à 15 000 euros pour des pavillons. Les coûts d’exploitation varient en fonction du degré d’implication de la collectivité locale et des bénévoles. Les coûts suivants (traduits en engagement de temps) doivent être pris en compte par le personnel municipal lors de la phase de préparation : demande d’approbation du conseil municipal, consultation des promoteurs (s’il s’agit d’une propriété privée), étude et prise en compte de la réglementation en vigueur, conception de l’aire (consultation des autres parties concernées), réalisation et impression de documents, organisation de réunions dans les quartiers, etc. Les coûts de mise en œuvre, comme les coûts de préparation, varient également selon le degré d’implication de la collectivité locale. Là encore, il faudra comptabiliser les frais de personnel municipal pour l’entretien et la gestion des aires, la fourniture de copeaux de bois, etc. Résultats Généralités Le succès des aires de compostage est variable. Certaines existent depuis plus de dix ans et continuent à fonctionner tandis que d’autres ont dû fermer, pour des raisons également très différentes et décrites ci-après. Résultat par rapport aux objectifs Bénéfices pour l’environnement Détournement des bio-déchets Les principaux bénéfices viennent du détournement des bio-déchets, qui n’ont plus à être collectés et traités. Les quantités ainsi détournées, lesquelles varient de 2 à 15 tonnes par an, restent faibles. Mais ces résultats doivent être mis en perspective avec ceux du compostage domestique en Flandre. En tout, ce sont près de 100 000 tonnes20 de bio-déchets qui sont ainsi détournées grâce au compostage domestique et collectif. Qualité du compost Les deux études mentionnées au chapitre 2 concernent le processus de compostage et le compost produit par des aires de compostage sélectionnées. L’étude de 2001 associe des enquêtes à une évaluation visuelle à l’aide d’une grille d’évaluation. Des mesures de température ont été prises ainsi que des échantillons provenant de 6 aires de compostage. L’étude de 2008 utilise la même méthodologie, mais sur 10 échantillons. 20 Ce chiffre a été utilisé par OVAM/ VLACO dans des présentations. Cependant, les auteurs n’ont pas trouvé la manière dont il a été calculé. L’étude de 2001 (Annexe 2) a fourni les résultats suivants : L’élévation de la température (idéalement > 50°C), nécessaire pour tuer les mauvaises herbes montées en graine, est obtenue dans les pavillons mais pas dans les bacs et composteurs. Tous les échantillons sont dans la fourchette de valeurs recommandées par VLACO pour les paramètres suivants : conductivité, pH, matières organiques, Kj-N, NH4-N, P, K, Ca, Mg et stabilité. Dans certains échantillons, les valeurs étaient trop élevées pour les paramètres suivants : humidité (variabilité de 54 à 76 % pour les 6 échantillons), NO3 (2 - pavillons), présence de graines pouvant germer (1), impuretés (1), métaux lourds (3) et phytotoxicité. Le produit final (compost) étant humide et en raison des risques de lixiviation, il a été recommandé de couvrir le compost mature. L’étude de 2008 (Annexe 2) a donné les résultats suivants : La qualité du compost a été mesurée conformément « aux règles d’échantillonnage et d’analyse définies par VLACO » et comparée aux normes. Des sous-échantillons ont été prélevés en 5 points du tas de compost (mûr). En tout, 20 litres de compost ont été prélevés pour analyse. Résultats Tous les échantillons de compost montrent un taux d’humidité élevé. La moitié présente un taux supérieur à 70 %. La plupart des mesures correspondent aux résultats de 2001. Des améliorations ont été observées pour ce qui est de la phytotoxicité et de la présence de métaux lourds, mais certains échantillons confirment les analyses de 2001 : humidité élevée (jusqu’à 70 %) et présence de graines en état de germer (4). Avantages financiers21 Tous les habitants de Flandre doivent payer une taxe pour l’enlèvement de leurs bio-déchets, en moyenne 1,5 € par conteneur de 40l. La plupart ne souhaitant pas conserver ces bio-déchets trop longtemps chez eux, on peut estimer que le gain financier pour les participants au programme de compostage collectif s’élève à environ 40 à 80 euros par an, selon que la collecte se fait une ou deux fois par 21 Vergelijkende analyse van de projecten rond buurtcomposteren, BIM 2007 semaine. Les économies réalisées grâce à l’utilisation du compost pour le jardinage ou le rempotage des plantes ne sont pas prises en compte. Avantages sociaux Certaines aires de compostage ont montré qu’elles créent du lien social. Les restrictions quant aux heures d’ouverture (1 à 1,5 heures deux à trois fois par semaine) font que les habitants sont amenés à se rencontrer et à socialiser. Certaines aires disposent même de bancs. L’enthousiasme, l’ouverture et le caractère de la personne relais jouent également un rôle important dans la création de ce lien social. Défis et facteurs de succès Défis Les défis et opportunités suivants sont à considérer au moment de créer une aire de compostage collectif : • • • • • • • • • La plupart des aires sont gérées par des bénévoles. La collectivité locale doit donc trouver une solution en cas de problème (par ex. si aucun bénévole ne veut continuer à s’occuper de l’aire de compostage), Les aires non clôturées et ouvertes en permanence (très peu en fait) présentent des problèmes de contamination, Le contrôle (par la personne relais) des déchets apportés (déchets de fruits, légumes et jardinage) est important pour éviter toute contamination, La visibilité de l’aire est importante pour des raisons de régulation sociale, Il faut recruter, motiver et savoir retenir les bénévoles (personnes relais), Le brassage d’un tas de compost nécessite de la force et peut être difficile pour des bénévoles âgés, Nuisance pour les résidents (nuisibles, etc.), Manque de matériaux structurants comme les copeaux de bois, Disputes entre résidents et personnes relais, ou entre personnes relais. Facteurs de succès • • • Combinaison d’instruments visant à atteindre les objectifs et à soutenir le projet, Contrôle intensif et suivi du processus de compostage, Pré-conditions à remplir avant de lancer le projet : • • • • • • • • • • • Feuille de route claire sur les étapes à suivre, Variété des acteurs concernés, y compris dans leurs rôles et responsabilités, Une bonne communication et coopération entre services municipaux facilitent les choses, Meilleure cohésion sociale, Projet à petite échelle, donc facile à gérer, Solution de proximité, Les maîtres composteurs ont un rôle essentiel à jouer en début de projet (6 premiers mois), Jusqu’à 80 % des déchets de cuisine des familles participantes sont ainsi détournés du système de collecte, Facile à reproduire, Evite les décharges sauvages, Le compost est utilisé par les participants ou dans les jardins de la ville ou de l’immeuble. Indicateurs de rendement, de résultat et d’impact Les indicateurs suivants peuvent être appliqués aux projets de compostage collectif au niveau régional. Indicateurs de rendement • • • • • • Nombre de municipalités participant au programme de compostage collectif, Nombre de municipalités qui font l’effort de promouvoir et de soutenir le compostage collectif auprès de leurs habitants, Quantité d’informations mesurables au travers des journaux, brochures, bulletins sur les déchets, site Internet, etc., Nombre de cours, formations, ateliers, Nombre de participants aux cours, formations, ateliers et autres activités, Nombre de municipalités qui soutiennent activement le compostage collectif. Indicateurs de résultat • • Qualité de l’information fournie (valeur intrinsèque, d’actualité, correspondant à la demande, adaptée au public visé ou à la région (rurale/ urbaine)), Qualité des formations, ateliers et activités mesurée par une enquête de satisfaction. Indicateurs d’impact • • Evolution des quantités de bio-déchets; quantités de bio-déchets dans la fraction résiduelle (pour les participants), Nombre de projets de compostage collectif qui contribuent à la prévention des bio-déchets de manière qualitative. Pour en savoir plus OVAM (société publique des déchets de la région flammande) Kathleen Schelfhout OVAM | Stationsstraat 110 - 2800 MECHELEN Tél. : 015 284 209 E-mail : [email protected] | www.ovam.be VLACO vzw (association flamande pour le compostage) Gerrit Van Dale Kan. De Deckerstraat 37 - 2800 Mechelen Tél. : 015 451 370 E-mail : [email protected] - http://www.vlaco.be ETUDE DE CAS n° 6 Compostage collectif à Zürich Synthèse Titre du projet / bonne pratique / campagne : Compostage collectif à Zürich Type de mesure de prévention Réduction à la source Pays Suisse Niveau territorial de mise en oeuvre Ville Nom de la ville Zürich Statut Projet en activité Public visé Ménages / écoles / commerçants Quantité et/ou unité 21 500 ménages Date de mise en oeuvre/ durée Depuis 1992 Objectifs Détourner les déchets de cuisine le plus possible de l’incinération. Meilleure cohésion sociale dans les quartiers. Type de déchets Bio-déchets et plus spécifiquement fraction fermentescible des ordures ménagères (fruits, légumes et petits déchets de jardinage) Principales caractéristiques de Zürich Démographie et habitat Population : 370 000 Nombre de ménages : 190 000 Superficie (km²) : 93 Densité de population (hab./km²): 3 957,6 Déchets Production de déchets (kg/hab./an) : 415 Déchets collectés de manière sélective – y compris bio-déchets (kg/hab./an) : 210 Déchets résiduels (kg/hab./an) : 205 Nombre de projets de compostage collectif +/- 900 Nombre de participants par aire de compostage collectif 24 Taxe par sac plastique de 60 l (déchets résiduels) 2,8 € Contexte Zürich compte 370 000 habitants, soit environ 190 000 ménages, et est densément peuplée (3 957 habitants/km²). Zürich ne propose pas de système de collecte séparative pour les déchets de cuisine. Les déchets verts sont collectés et traités de manière centralisée dans une plateforme de compostage proche du centre ville. En 2008, la Ville de Zürich a commandité une étude ACV (analyse du cycle de vie) complète afin d’évaluer les avantages environnementaux, financiers et sociaux de diverses solutions de traitement des bio-déchets, dont la collecte séparative avec traitement centralisé (y compris par digestion anaérobie), collecte non différenciée et incinération (situation actuelle) et compostage collectif en complément du compostage centralisé ou de l’incinération. Il est prévu qu’à compter de 2013, l’ensemble des déchets de cuisine seront collectés séparativement et traités dans une installation de traitement anaérobie qui viendra remplacer l’actuelle plateforme de compostage à ciel ouvert des déchets verts. L’étude ACV a révélé un certain nombre de points d’intérêt quant au programme de compostage collectif de Zürich. Le programme de compostage collectif de la Ville de Zürich date de 1992. Actuellement (2008) plus de 900 aires de compostage collectif sont en activité. La Ville de Zürich considère le compostage domestique et collectif des déchets de cuisine comme une solution adaptée présentant des avantages environnementaux, économiques et sociaux. La plupart des projets ont été initiés par les habitants euxmêmes. Les sociétés de logement jouent également un rôle important et financent près de 70 % des aires de compostage (infrastructure et équipements) de Zürich. Chaque aire est gérée par un ou plusieurs bénévoles. La Ville de Zürich dispose d’une base de données de tous les bénévoles participant au programme de compostage collectif. Le nombre d’aires de compostage de grande taille en activité est en baisse, les nouvelles aires étant plus petites. En dehors du compostage collectif, un nombre considérable d’habitants pratiquent le compostage domestique. Stratégie Approche Le programme d’aires de compostage collectif de Zürich vise à détourner le plus possible de déchets de cuisine de la fraction résiduelle, laquelle est incinérée. Outre les avantages environnementaux, le compostage collectif présente également des avantages sociaux et éducatifs certains, bien que difficiles à quantifier. Les aires de compostage collectif créent du lien entre les personnes, entre groupes ethniques (Zürich compte environ 30 % d’étrangers), entre générations et est un facteur de cohésion sociale. Elles renforcent le sentiment de sécurité, améliorent le rapport avec la nature et contribuent à sensibiliser le public aux questions environnementales. Chaque aire de compostage collectif, quelle que soit sa taille, est gérée par un ou plusieurs habitants du quartier bénévoles, ces bénévoles étant enregistrés dans une base de données. Cette base de données est tenue par le conseiller en compostage de la municipalité, qui apporte aide et conseil aux bénévoles en cas de besoin. Cette personne aide également à la planification des aires de compostage, prend en charge la formation et assure le suivi du programme. C’est également la personne à contacter pour la fourniture de copeaux de bois. Le concept d’aire de compostage collectif est simple et comprend les infrastructures / équipements suivants : un espace d’environ 40 m², si possible en zone herbeuse, à proximité immédiate d’un immeuble, une clôture (accès libre pour les résidents) ne dépassant pas 1,2 m de haut et entourée de plantes et arbustes indigènes, composteurs équipés de couvercles en plastique rigide de différentes couleurs, coffre (1,5 m L x 0,8 m H x 0,6 m P) pour ranger les outils, un banc, un point d’eau et des pierres plates (0,5 m x 0x5 m) en couverture de sol. Les couvercles des bacs sont de différentes couleurs : les déchets de cuisine vont dans le bac vert, les autres bacs étant utilisés pour entreposer le compost (semi)-mûr et les copeaux de bois utilisés comme structurant pour optimiser le processus de compostage. Toutes les aires de compostage collectif ne se ressemblent pas. Elles peuvent également être composées de 1 ou 2 petits containers faits d’un treillis plastique et chemisés d’un film plastique à l’intérieur (perforé de petits trous pour l’aération) avec un couvercle en bois. Une fois le container plein, les déchets sont mis en tas et recouverts d’une bâche en Toptex (matériau respirant mais qui empêche la pluie de pénétrer) pour la poursuite du mûrissement. En général, plusieurs tas sont nécessaires pour obtenir un compost mûr. Zürich attache beaucoup d’importance à l’aspect et à la propreté des lieux. Ceux-ci sont ceinturés d’arbustes et de plantes indigènes afin de les rendre plus attractifs. Un document d’information sur le type d’arbustes et plantes à privilégier a même été rédigé. Méthodologie/ procédure Les aires de compostage collectif sont de taille et forme variées selon qu’elles ne desservent que quelques familles (de 2 à 10) ou plus d’une centaine. Répartition des aires de compostage collectif en fonction du nombre de ménages qu’elles desservent : • 570 aires de compostage collectif desservent jusqu’à 10 ménages • 150 aires de compostage collectif jusqu’à 30 ménages • 90 aires de compostage collectif jusqu’à 100 ménages • 70 aires de compostage collectif desservent plus de 100 ménages Les aires de compostage collectif les plus répandues desservent entre 2 et 15 familles. En moyenne, chaque aire dessert 33 ménages. Systèmes de compostage utilisés à Zürich en fonction du nombre de ménages participant au projet : Silos de compostage (de Composteurs (plus de 1 à 15 ménages) 15 ménages) Compost en tas (entre 20 et 400 ménages) Les habitants apportent leurs déchets de cuisine dans des seaux fermés de 5 à 15 litres de contenance ou dans des sacs en plastique. On estime22 que chaque ménage apporte ainsi près de 100 kg de déchets de cuisine par an. Les habitants ne peuvent apporter que des déchets de préparation de cuisine, les aliments cuisinés (viande, poisson, pain etc.) étant interdits. Il leur est également demandé de réduire l’apport de certains déchets comme les agrumes, coquilles d’œuf et fleurs coupées. Le ratio matériaux structurants / déchets de cuisine doit être de 1 pour 2, ce qui signifie qu’il doit y avoir deux fois plus de déchets de cuisine que de copeaux de bois. Le compost produit représente 1/3 du volume initial. Actuellement à Zürich 600 aires sont équipées de silos, 120 de composteurs et 80 de compost en tas. 22 Aucune information n’a pu être trouvée sur la manière dont ces estimations ont été calculées. Feuille de route Etapes à suivre pour l’installation d’une aire de compostage collectif : • Identification de bénévoles en nombre suffisant. • Définition du périmètre de l’aire. Le dimensionnement de l’aire peut être calculé à partir du nombre estimé de ménages ciblés. Un contrôle (visuel) de l’aire et de la qualité des déchets de cuisine doit être mis en place. Si le périmètre compte plus de 100 ménages, il est recommandé de construire deux aires de compostage collectif. • Choisir un emplacement et un espace suffisants (de préférence partiellement ombragé). La taille de l’emplacement dépendra, entre autres, de l’apport ou non de déchets verts. L’aire ne doit pas être située à plus de 200 m des immeubles. • Se renseigner sur la position des sociétés de logement vis-à-vis de l’aire de compostage. • Evaluer l’opinion des résidents sur le compostage collectif à l’aide d’un questionnaire standard. Cette enquête permettra également de vérifier si un nombre suffisant de résidents sont prêts à s’impliquer en tant que bénévoles – idéalement, 10% des habitants du périmètre défini doivent être prêts à se porter volontaires – et combien de ménages acceptent de participer au programme. Ce nombre ne doit pas être utilisé pour dimensionner l’aire. Il peut cependant servir à prouver à la société de logement que l’aire de compostage répond à un besoin. • Préparation d’une liste d’arguments et contre arguments sur le compostage collectif (les odeurs et les rats figurent souvent parmi les arguments à réfuter) afin de convaincre la société de logements et les résidents d’accepter le projet. • Présentation du projet aux résidents, sans oublier d’impliquer le syndic de l’immeuble. La présentation doit contenir les informations suivantes : o Arguments venant réfuter les critiques éventuelles, o Surface de l’aire, o 1 or 2 suggestions d’emplacement, o Information et photographies de systèmes de compostage. Présentation des avantages et inconvénients de chaque système, o Présentation du soutien financier, organisationnel et administratif prévu dans le cadre du programme, o Utilisation du compost, o Actions à mener pour installer une aire de compostage collectif. • Présentation claire des coûts de financement et de fonctionnement, y compris le coût de l’investissement dans l’infrastructure et l’équipement de compostage, le coût de la fourniture des copeaux de bois et compensations éventuelles accordées aux bénévoles. • • • Construction de l’aire en insistant sur les aspects pratiques et la nécessité de disposer d’un espace suffisant. Inauguration (officielle) de l’aire de compostage. Suivi et évaluation de l’aire de compostage (conseiller en compostage) et retour d’information. Les réponses aux questions suivantes ont fait l’objet d’un document de 2 pages mis à disposition des habitants intéressés à installer une aire de compostage collectif (document également disponible sur Internet) : Comment susciter l’intérêt de bénévoles ? - Equipement de compostage nécessaire – Que peut-on composter ? – Nécessité d’ajouter des structurants (copeaux de bois) – Conseils pour le compostage en silos pour des projets rassemblant de 1 à 15 ménages - Conseils pour le compostage en tas pour des projets rassemblant de 20 à 400 ménages Conseils pour le compostage en bacs à compost pour des projets rassemblant plus de 15 ménages - Conseils pour le compostage en tas pour des projets rassemblant plus de 30 ménages – Que se passe-t-il pendant le compostage ? - Comment aider et contrôler le processus de compostage ? - Comment utiliser le compost ? Un bulletin trimestriel « spécial compost » de 4 pages est publié et distribué à tous les bénévoles inscrits. 52 % des bénévoles lisent toujours ce bulletin et 8 % jamais. Le moyen le plus facile et le plus efficace pour attirer de nouveaux participants reste le bouche à oreille. Information / communication La personne en charge du programme a à sa disposition des brochures, CD23 (expliquant en images comment composter), un site Internet, etc. Sur les aires de compostage collectif, de grands panneaux peuvent être installés pour y afficher les documents suivants : • • • 23 Règlement au format A3. Page A4 avec des pictogrammes expliquant ce qui est autorisé et interdit dans les bacs, dans quel bac mettre les déchets de cuisine et quels déchets doivent être déposés en quantité limitée. Coordonnées de la personne en charge de l’aire (résident) et des autres bénévoles et, si possible, planning mensuel (qui fait quoi et quand) et liste des résidents autorisés à apporter leurs déchets de cuisine (périmètre). Des CD ont été demandés mais les auteurs ne les ont pas reçus. Pictogrammes indiquant les déchets alimentaires non autorisés Pas de pain – Merci de ne pas laisser vos sacs plastique Coordonnées de la personne responsable de l’aire Instruments Gérer une aire de compostage peut sembler facile, mais ce n’est qu’en partie vrai. Pour réussir, le projet doit être intégré à un ensemble d’instruments adaptés aux besoins, remplir un grand nombre de conditions et faire l’objet d’un suivi permanent. Instruments visant à atteindre les objectifs : 5. Redevance différenciée : système en place Les habitants paient une redevance pour l’enlèvement de la fraction résiduelle parmi les plus élevées d’Europe (2,80 euros par sac de 60 l). La participation à un programme de compostage collectif permet aux ménages de réaliser des économies annuelles substantielles. 6. Aides Le programme de compostage collectif (y compris la rémunération du conseiller en compostage de la Ville) est financé par la redevance sur les déchets payée par les particuliers. 7. Une formation sur le terrain est proposée aux bénévoles par le conseiller en compostage. Ce dernier assure ainsi 4 à 6 formations par an (90 à 120 bénévoles les ont suivies), informe sur les conditions d’installation d’une aire de compostage collectif et fournit des conseils personnalisés (sur place ou par téléphone). Plus de 90 % des participants jugent la qualité de la formation bonne à très bonne. 8. Les informations communiquées au cours de la phase de préparation et de mise en œuvre incluent : invitations aux réunions, réunions de quartier (retour d’information), posters (hall d’immeuble), bulletin « spécial compost » (2 fois par an, distribué à 2 500 personnes), fiches d’information, panneaux d’affichage sur les aires de compostage, conseils et règlement sur des affiches apposées sur les bacs, le seau, etc. Instruments de soutien • • Le suivi est assuré par les bénévoles et le conseiller en compostage de la Ville de Zürich. Le conseiller en compostage rassemble et traite les données à l’aide d’indicateurs spécifiques (voir résultats et chapitre 10), Des études sont menées par le service déchets (ERZ) de la Ville de Zürich (étude 2008 dans le cadre de l’étude ACV). Moyens / Actions Les parties concernées ont mis en œuvre les actions suivantes aux différentes phases du projet d’aire de compostage collectif : installation, fonctionnement et suivi. Bénévoles : Les bénévoles inscrits au programme de compostage collectif de Zürich par le conseiller en compostage gèrent les aires de compostage et s’engagent à : • • • • • 75 Suivre une formation, Brasser régulièrement le compost, Transférer (tourner) le compost d’un bac à l’autre, Veiller à la propreté des lieux, Informer le responsable du programme des besoins en copeaux de bois. % des bénévoles sont âgés de 50 ans et plus. Nombre de bénévoles en fonction du nombre de ménages participant au programme : • • • • 10 ménages : de 1 à 3 bénévoles 30 ménages : de 2 à 5 bénévoles 100 ménages : de 5 à 12 bénévoles Plus de 100 ménages : de 8 à 20 bénévoles Les résidents s’engagent à : • • Apporter régulièrement leurs déchets de cuisine à l’aire de compostage, Respecter les règles de tri (ces règles figurent sur le seau et/ou sur un panneau à l’entrée de l’aire et sur des dépliants remis aux résidents). Le Conseiller en compostage de la Ville de Zürich en charge des aires de compostage collectif Responsable environnement (1 TPE pour la Ville de Zürich) • • • • Promotion du compostage collectif, Soutien aux nouveaux projets (formation des bénévoles), Suivi et évaluation, Résolution de problèmes. Personnel technique • Fourniture de matériaux structurants. Société de logement • • • • • • Approbation du projet, Mise à disposition d’un emplacement adéquat, Fourniture des équipements et infrastructures, Financement des infrastructures, Soutien aux actions de communication menées sur les aires de compostage, Eventuellement, paiement d’une petite indemnité aux bénévoles pour le travail effectué. Cadre législatif / politique Les aires de compostage collectif n’ont pas besoin de permis de construire ni d’autorisation environnementale. Modalités financières Les habitants de la Ville de Zürich paient 2,80 € par sac de 60 l de déchets résiduels collectés. Ils paient également 27 € par acre (environ un demi-hectare) et par an pour la collecte de leurs déchets verts. Les habitants ont la possibilité de participer au programme de compostage collectif ou domestique, alternative offerte par la Ville de Zürich à la collecte des déchets de cuisine. Contrairement à la plupart des programmes de compostage collectif, à Zürich le projet est essentiellement une initiative des sociétés de logement (environ 70 % des projets), celles-ci répercutant le coût de ces projets sur le montant des loyers. Le budget annuel du service déchets de Zürich s’élevait à 50 000 € en 2006, répartis de la manière suivante : • • • • • 15 000 € pour la fourniture de copeaux de bois aux aires de compostage, 7 000 € pour divers services, 1 000 € pour les analyses chimiques et le prélèvement d’échantillons, 21 000 € pour la formation et les campagnes d’information et de sensibilisation, 6 000 € pour l’achat des équipements. Le coût d’une aire de compostage collectif dépend de sa taille et du système utilisé (voir ci-dessus). Les coûts suivants concernent une aire de moyenne dimension équipée de composteurs : • • • • • • Panneau d’affichage (30 €), 6 bacs (voir photo plus haut) en bois avec couvercle en plastique rigide (3 200 €), Clôture en bois, fil de fer et plantations (250 €), Coffre en bois pour le stockage des outils + outils (200 €), Dalles de pierre (200 €), Tamis (75 €) Soit un total d’environ 4 000 €. Les copeaux de bois sont fournis par les services municipaux sur demande. Leur coût dépend du volume : • En vrac : 25 €/m3 • En sacs de 50 l : 3,5 € Les frais de transport sont facturés 18 € par livraison. Dans 15 % des cas, les bénévoles sont rétribués pour les services rendus (brassage, transfert de bac, ajout de copeaux, entretien de l’aire, nettoyage). Les résidents peuvent avoir à verser une contribution, de l’ordre de 1,5 € par mois, en général incluse dans le loyer. Résultats Généralités Les aires de compostage collectif rencontrent un succès variable et leur nombre décroît d’année en année. Les plus importantes ont été soit fermées, soit remplacées par de plus petites aires. En 2008, une étude ACV sur le traitement des bio-déchets a été menée à Zürich afin de comparer le compostage collectif à l’incinération et au compostage centralisé / digestion anaérobie. Des données de comparaison ont ainsi pu être établies. Résultats par rapport aux objectifs Bénéfices pour l’environnement Détournement des bio-déchets Les principaux bénéfices viennent du détournement des bio-déchets, qui n’ont plus à être collectés et traités. En 2006, chaque bénévole gérait les déchets de cuisine de 8,1 ménages en moyenne, produisant 660 litres de compost. En 2008, ces chiffres sont tombés à 7,7 ménages et 510 litres (0,5 m3) de compost. Les quantités de déchets de cuisine apportés par les résidents sont passées de 3,1 kg/ménage/semaine à 2,5 kg/ménage/semaine. Au total, 21 500 ménages participent au programme de compostage collectif de Zürich, soit en moyenne 24 ménages par aire de compostage24. Qualité du compost Dans 30 % des cas, le compost mûr est exposé aux éléments. Dans 13 % des cas, les tas de compost ne sont pas brassés. Les bénévoles sont plus enclins à brasser le compost sur les petites aires de compostage. 62 % des aires de compostage collectif utilisent le compost après 9 à 12 mois de mûrissement. Certaines l’utilisent trop tôt ou trop tard. 45 % utilisent le compost à des fins de jardinage. L’idée avait été lancée d’instituer un système de certification des aires de compostage collectif afin d’améliorer la qualité du compost produit, une idée jugée acceptable par 30 % des ménages participants et surtout plébiscitée par les 40-60 ans. Une certification suppose de définir un certain nombre de critères, par exemple les critères qualité suivants : gestion professionnelle, propreté et entretien, absence d’odeurs, quantités de déchets de cuisine apportés et de compost produit sur une certaine période de temps et utilisations du compost. Dans le cadre de l’étude ACV menée par le service déchets de la Ville de Zürich en 2008, les émissions de gaz de 9 aires de compostage collectif ont été mesurées et comparées aux valeurs standard (Annexe 1). L’étude a montré que les valeurs pour le CH4 et le N2O étaient bien supérieures aux valeurs standard. Le N2O étant produit dans un environnement pauvre en oxygène et le CH4 en l’absence d’oxygène, ces émissions sont aisément évitables en respectant les consignes d’aération (dépôts en couche et brassage des tas). Le service déchets et recyclage de la Ville de Zürich (ERZ) a donc lancé un projet pilote « produire un compost de qualité en évitant les gaz à effet de serre » doté de 6 équipes de contrôleurs pour les différents systèmes de compostage et mélanges de compost. L’objectif est de réduire les émissions de gaz à effet de serre, définir des critères qualité, définir une norme pour le compost mûr et évaluer le temps nécessaire pour produire un compost de qualité en limitant les gaz à effet de serre. ERZ25 compte rédiger des recommandations pour un compostage sans émissions de gaz à effet de serre à l’issue de ce projet. Avantages économiques Entre 1 800 et 2 500 bénévoles (2 à 3 par aire) ont travaillé 19 200 heures sur les 900 aires de compostage collectif. La contribution des ménages s’élève à 2 heures 24 Aucune information sur la méthode utilisée pour évaluer le suivi, la durée ou le nombre de ménages participants n’est disponible. 25 En attente de publication par an. Cette contribution est plus faible lorsque l’aire de compostage est de grande dimension. Des milliers d’heures de travail ont donc été investies gratuitement dans les activités de compostage collectif. La valeur ajoutée des 900 aires de compostage collectif de Zürich est ainsi estimée à environ 150 000 €/an. Avantage sociaux Les aires de compostage collectif belles et attrayantes, bien tenues et gérées manière professionnelle renvoient une image positive qui incite les ménages et bénévoles à participer au projet. Le compostage collectif est donc un facteur stabilité des locataires (pour ceux qui participent au projet) et est source satisfaction en général. de les de de Défis et facteurs de succès Les défis et facteurs de succès suivants sont à considérer au moment d’installer une aire de compostage collectif : Défis • • • • • • • Trouver des bénévoles, Préserver la motivation et l’enthousiasme des bénévoles et participants, Les élus de Zürich sont à la recherche d’alternatives au traitement des déchets de cuisine. Quel avenir pour le programme de compostage collectif ? Soutien au programme : en 2000 quatre conseillers en compostage ETP avaient en charge le programme de compostage collectif. Aujourd’hui, seul un poste ETP a été maintenu, Un grand nombre d’aires de compostage collectif ferment chaque année (notamment parmi les plus grandes). Comment inverser la tendance ? Nécessité de donner un nouvel élan au programme afin qu’il retrouve sa dynamique initiale, Fourniture de copeaux de bois. Facteurs de succès • • Un conseiller en compostage employé à plein temps par la Ville de Zürich, Soutien du service déchets pour les études et les aspects logistiques et techniques, • • • • • • • Des aires de compostage collectif simples, bien conçues et propres, Flexibilité quant au nombre de participants, à la taille des aires de compostage collectif et à leur conception, Feuille de route claire pour la planification, mise en place et le suivi des projets de compostage collectif, Information au travers de documents d’information, site Internet, informations sur les aires de compostage (recommandations, bénévoles en charge du site, planning des activités, etc.), Le coût élevé de la collecte des déchets résiduels est un facteur incitatif à la pratique du compostage collectif, Distribution claire des rôles et responsabilités de chacun : conseiller en compostage, bénévoles, résidents et sociétés de logement, Copeaux de bois (payants) fournis sur demande. Indicateurs de rendement, de performance et d’impact Les indicateurs suivants s’appliquent aux aires de compostage collectif de Zürich: Indicateurs de rendement • • • • • • • • • • • Nombre d’aires de compostage collectif à Zürich, Nombre d’aires de compostage collectif selon leur taille, Nombre de bénévoles, Nombre de bénévoles par aire de compostage, Nombre de bénévoles selon la taille de l’aire, Nombre de résidents participants, Nombre de résidents participants par aire de compostage (moyenne), Nombre de résidents participants en fonction de la taille de l’aire de compostage, Quantité d’information mesurable (journaux, brochures, bulletin déchets, site Internet), Nombre de formations proposées aux personnes chargées de s’occuper des aires, Nombre de participants à ces formations. Indicateurs de résultat • • Qualité de l’information fournie (valeur intrinsèque, d’actualité, correspondant à la demande, ciblée en fonction du public, de la région (rurale, urbaine)), Qualité de la formation mesurée par une enquête de satisfaction. Indicateurs d’impact • • Evolution des quantités de bio-déchets; quantités de bio-déchets dans la fraction résiduelle26 (des résidents participants); Nombre d’aires de compostage collectif qui appliquent la prévention des biodéchets de manière qualitative. Pour en savoir plus Service des déchets de Zürich: Theo Röösli Conseiller en compostage Tél. : +41 (0)44/ 645 78 79 E-mail : [email protected] www.erz.ch Compost counseling Switzerland : Mme Egenolf E-mail : [email protected] www.kompostberatung.ch 26 Pas d’information sur la manière dont les quantités de bio-déchets dans la fraction résiduelle sont mesurées. ETUDE DE CAS n° 7 Compostage de proximité (à la ferme) en Autriche Synthèse Titre du projet / bonne pratique / campagne : 20 agriculteurs partenaires de la collecte des bio-déchets et compostage à la ferme Type de mesure de prévention Pays Niveau territorial de mise en œuvre Nom de la région / municipalité Statut Public ciblé Quantité et/ou unité Date de mise en œuvre / durée Objectifs Compostage de proximité (à la ferme) Type de bio-déchets Autriche District Haute Autriche / district de Freistadt Projet en activité (sur l’ensemble des 27 municipalités) Ménages 7 950 ménages Depuis 1992 Détournement des bio-déchets des déchets résiduels, utilisation du compost comme fertilisant et produit d’amendement, création d’une nouvelle source de revenus pour les agriculteurs grâce à la fourniture de services à la communauté, sensibilisation du grand public et renforcement de la situation de l’emploi au niveau régional. Déchets de cuisine et déchets verts Principales caractéristiques Démographie et habitat Population du district de Freistadt : 64 Nombre de ménages : 27 Nombre de ménages disposant d’un seau à 83 déchets organiques : Superficie : 99 Densité de population : 64 Déchets (Haute Autriche – données 2004) Production de déchets (kg/hab./an) : Collecte sélective déchets secs (hors encombrants et déchets dangereux) (kg/hab./an) : Collecte sélective de déchets dangereux et encombrants (kg/hab./an) : Collecte séparative des bio-déchets (kg/hab./an) : Déchets résiduels (kg/hab./an) : Taxe fixe d’enlèvement des déchets Taxes variables : ordures ménagères Déchets de jardinage Containers (de 90 à 1100 l) Nombre de centres de compostage à la ferme : 779 160 91 (35%) 389 ha ou 993 km² hab./km² 542,5 316 30,5 74 122 90 à 110 €/ménage/an 3,8 € / sac de 60 l 1,2 € / sac de 60 l 5,7 à 68,1 € 20 Contexte En Autriche, les bio-déchets des ménages sont en partie collectés et en partie compostés à domicile. On estime à 800 000 tonnes les bio-déchets compostés par les ménages27. La collecte séparative de déchets d’origine biologique fait l’objet d’une valorisation par compostage agricole, compostage dans des installations municipales, compostage commercial mis en place par des associations de gestion des déchets, par les municipalités ou autres organismes, ou dans des usines de biogaz. La plupart du compost produit par ces nombreuses (petites) unités de compostage est utilisé en épandage sur les terres agricoles. Du compost est également donné par les municipalités à la population locale, aux offices des forêts et aux associations de jardins familiaux, ou utilisé dans les espaces verts publics (jardins, parcs, cimetières, stades, etc.). Les résidus non valorisables de la collecte séparative ou du tri des déchets d’origine biologique sont incinérés et/ou enfouis. Les autres bio-déchets comme les déchets verts des domaines publics et privés et les déchets de cuisine et de cantine sont également collectés et traités dans les mêmes installations que les bio-déchets des ménages. Stratégie L’Autriche a instauré avec succès le principe de proximité pour la gestion des biodéchets. Cette stratégie est basée sur l’axiome suivant : « Priorité au compostage domestique – mise à disposition d’une poubelle marron lorsque le compostage domestique n’est pas possible – sinon, priorité au compostage décentralisé agricole (compostage à la ferme) ». L’approche autrichienne du compostage décentralisé des bio-déchets Alors que le compostage décentralisé est généralement associé au seul traitement sur site des déchets organiques (compostage domestique, compostage collectif, compostage des résidus organiques par les services municipaux chargés de l’entretien des parcs publics), le terme centralisé définit toute activité où les déchets sont systématiquement transportés de leur lieu de production vers une Compostage dans les jardins privés Les volumes produits sont estimés sur la base des éléments suivants : • • • • Evaluation du nombre de « ménages avec jardin par province fédérale », Avis d’experts, Données des services du gouvernement provincial, Evaluation de l’Agence fédérale pour l’environnement. installation « centralisée » de traitement, indépendamment de la dimension ou capacité de traitement de ladite installation, ou de la distance parcourue. Contrairement au compostage centralisé, il n’existe aucune définition du compostage décentralisé. Il s’agit plutôt d’une convention, développée au fil de la mise en oeuvre de systèmes de collecte séparative à la source et de compostage, adoptés et mis en place dans des pays comme l’Autriche et le Royaume-Uni, et présentant un certain nombre de caractères (socio-économiques) communs. Il n’existe donc pas de paramètres (quantitatifs) permettant de dire qu’un système est décentralisé. Les dispositifs ou caractéristiques suivants peuvent cependant être associés à un système décentralisé dans le cas de l’Autriche : 1. Compostage domestique dans des jardins privés, 2. Compostage sur site dans des installations agricoles, publiques ou commerciales, 3. Compostage collectif : projet de compostage à petite échelle (de 5 à environ 100 m³) émanant de collectivités locales, 4. Compostage des déchets verts pour le compte de l’administration municipale, 5. Compostage agricole : intégration des agriculteurs au système de gestion des bio-déchets. Outre le compostage, le dispositif peut également intégrer la collecte des déchets auprès des ménages (poubelle marron, seau pour les déchets de cuisine, et déchets de jardin/parc) dans les zones rurales, 6. Tout système de collecte et de compostage régional respectant le principe de proximité (la distance maximum entre le point de collecte et le lieu de compostage n’excède pas 30 km (chiffre approximatif)). Ce principe impose que dans les zones peu densément peuplées où les localités sont distantes de plus de 30 km, il convient de considérer l’installation d’un petit centre de compostage local. Pour ce qui est des grandes zones urbaines plus peuplées, comme la Ville de Dublin qui s’étend sur 117 km², il est possible de respecter cette distance à condition de trouver un site adéquat dans une zone industrielle. Le compostage domestique classique, voire même le compostage collectif, sont considérés comme contribuant à la prévention des déchets dans la mesure où les résidus organiques produits ne sont pas jetés mais recyclés en circuit presque fermé. Approche du district de Freistadt A la fin des années 1980, les sites d’enfouissement deviennent rares et les coûts augmentent de manière significative. Des municipalités ont alors créé des associations municipales de gestion des déchets et lancé des programmes de recyclage/compostage. L’un des objectifs était de détourner les déchets biodégradables/compostables de la fraction résiduelle afin de faire baisser les coûts d’élimination, réduire les émissions de gaz et les lixiviats des sites d’enfouissement et produire un compost de qualité pouvant servir de produit d’amendement en agriculture grâce à un taux de recyclage/compostage proche de 100 %. L’élément clé de ce plan de gestion des déchets repose sur la création de 24 centres de recyclage (déchetteries), soit un centre dans presque chaque municipalité, capables de recycler 40 types de déchets (dont les déchets verts) et faciles d’accès pour la population, et de 20 sites de compostage décentralisé à la ferme (principe de proximité). Les photographies ci-dessous montrent la collecte des bio-déchets et leur transport vers un site de compostage à la ferme. Figure 4. Poubelles de déchets de cuisine et sacs en papier servant à la collecte des biodéchets Figure 5. Container de collecte placé à l’arrière d’un tracteur Figure 6. Déchets de jardins/parcs déposés au centre de recyclage Figure 7. Exemple de site de compostage à la ferme : les tas sont disposés en andains et recouverts d’une bâche L’objectif suivant a été fixé : Réduction de 40 % du poids des déchets résiduels28. Hypothèses de départ : collecte séparative des bio-déchets, création d’un nombre suffisant de sites de compostage à la ferme afin de couvrir l’ensemble du territoire du district, étant entendu qu’aucune société industrielle de traitement des déchets ou site de compostage ne peut s’installer sur le périmètre. Objectifs du projet : • Détourner les déchets compostables de la fraction résiduelle présente un intérêt économique (réduction des coûts d’enfouissement) et environnemental (les déchets fermentescibles sont la principale cause de lixiviat et d’émission de gaz et odeurs dans les décharges), • Utilisation du compost comme engrais et produit d’amendement pour une gestion plus durable des terres, • Création d’une nouvelle source de revenus pour les agriculteurs grâce au compostage, • Sensibilisation des citoyens. Le compostage à la ferme montre qu’un circuit économique fermé peut résoudre des problèmes liés aux déchets, à leur élimination et à l’énergie, • Amélioration de la situation de l’emploi au niveau régional. 28 Pas d’information disponible sur la manière dont cette réduction a été calculée. Méthodologie Le projet a été mis en œuvre par étape, selon la chronologie suivante (à partir d’octobre 1991) : • Phase de planification et définition des objectifs généraux et spécifiques, ainsi que des enveloppes financières, • Processus d’identification : consultation des acteurs locaux afin de déterminer la méthode à suivre pour gérer les bio-déchets en adoptant le principe de proximité (des problèmes locaux appellent des solutions locales) - identification des agriculteurs intéressés à participer au programme, • Evaluation (avec réalisation d’études si besoin) des aspects techniques, contractuels et financiers du projet, une attention toute particulière étant portée à la faisabilité et à la durabilité du projet. Les bénéficiaires et autres parties prenantes ont participé à la rédaction détaillée du cahier des charges du projet qui a fait l’objet d’une étude de faisabilité (le projet a-t-il des chances de réussir ?) et de durabilité (quels sont ses avantages à long terme ?). Le contrat et les prix ont donné lieu à des négociations intenses entre les parties au projet. • Formations et séances de démonstration pour les agriculteurs identifiés comme pouvant être intéressés par le programme, • Mécanisme de financement, • Approbation du projet en juillet 1992 : projet voté par le conseil du district et présentation du programme aux institutions politiques. Contrats-types signés entre les municipalités et les agriculteurs, • Mise en œuvre du projet - juin 1992 : achat groupé de 16 machines à brasser le compost, deux machines faites maison et d’un broyeur (financement : voir coût de construction des sites de compostage à la ferme dans le district de Freistadt). Parallèlement à ces diverses étapes, une expérience pilote a été menée début 1992 pour la collecte de bio-déchets auprès de 50 ménages équipés d’un container à biodéchets. Cette expérience pilote présente les caractéristiques suivantes29 : • Réunions pour informer les ménages participants, qui ont été invités personnellement, • Mise à disposition de containers de 7, 23 ou 46 l au choix des ménages, • Les containers sont nominatifs (nom et adresse du foyer), • Les containers sont vidés une fois par semaine, qu’ils soient pleins ou non, pour des raisons d’hygiène, • Les agriculteurs vident eux-mêmes les seaux et vérifient le respect des consignes de tri, • Pas de taxe à payer en plus, en dehors de la taxe habituelle pour l’enlèvement des déchets, • Les frais des agriculteurs sont pris en charge par les municipalités sur le budget de la taxe pour l’enlèvement des déchets. 29 Aucune information n’a été fournie sur la durée du compostage, ni sur la fréquence à laquelle le compost est retourné, etc. A partir de 1993, au vu du succès de ce premier test, le programme a été étendu à l’ensemble de la ville de Freistadt. Quinze manifestations publiques ont été organisées pour présenter le programme, expliquer comment bien gérer/trier les bio-déchets et distribuer des containers aux participants. Quatre sites de compostage à la ferme ont été créés dans les environs de Freistadt. En 1993 et 1994, des « communes rurales » ont été associées au programme et de nouveaux sites de compostage à la ferme ont été construits. Entre 1995 et 2001, 24 des 27 municipalités du district étaient concernées par la collecte des biodéchets. Certains sites de compostage ont dû être agrandis pour faire face à l’afflux de biodéchets. Des véhicules spécifiques de collecte et de nombreux équipements de compostage professionnel ont été achetés en cours de projet et une plateforme marketing dédiée a même été créée pour promouvoir le compost et les substrats de compost en tant que produits régionaux naturels. Instruments Conventions / contrats Il existe plusieurs types de coopération entre les sites de compostage agricole (SCA) et les communes ou l’association municipale de gestion des déchets. Dans la plupart des cas, le SCA signe un contrat avec l’association par lequel il s’engage à prendre une quantité donnée de bio-déchets et/ou de déchets verts, dont le taux d’impureté ne doit pas dépasser un certain niveau (2%)30. Dans certains cas, le contrat peut être signé avec plusieurs SCA (de 2 à 5) pour la même zone de collecte. La livraison se fait alors selon un programme établi (par ex. : sur une période de trois mois, la SCA (1) est alimentée pendant 4 semaines, puis vient le tour de la SCA (2) puis de la SCA (3), etc.). Aides Des aides sont octroyées par l’association de gestion des déchets et le gouvernement de la province pour l’installation des sites de compostage et l’achat de vire-andains, broyeurs et matériels de criblage. Cours et formation La collectivité locale a décidé d’embaucher et de former un consultant en compostage. En 1992, une formation intensive au compostage d’une semaine a été organisée pour 28 participants (agriculteurs). Cette formation, obligatoire, constituait une condition essentielle à la signature du contrat avec les municipalités. Les points suivants ont été abordés lors de Il s’agit d’une valeur indicative fixée par une norme autrichienne et basée sur une longue expérience de la collecte séparative des déchets ménagers organiques. Lors de la phase de démarrage du système de collecte séparative, notamment lorsque les poubelles marron sont utilisées, cette valeur peut s’avérer trop contraignante dans certaines zones urbaines pour être toujours respectée. Source : OENORM S 2201 Déchets compostables – Consignes de qualité. 1er septembre 2002; www.on-norm.at/ [20/11/2001) cette formation : structure et détermination de l’humus, compostage, microbiologie, théorie et pratique de la constitution d’un tas de compost, et connaissance des divers tests rapides (pH, CO2, O2 et température). La même année, des formations et démonstrations sur l’utilisation des équipements de brassage et de broyage ont également été organisées. Communication/ sensibilisation De nombreuses réunions organisées dès le début du projet (1992) ont rassemblé l’ensemble des parties prenantes afin de discuter des points suivants : matériel et outillage, présentation du programme de formation au compostage, désignation des agriculteurs qui participeront au projet. Instruments de soutien Suivi et études Les services de l’association autrichienne Compost et Biogas (ARGE) ont été acquis moyennant le paiement d’un droit d’inscription de 400 € et le versement d’une cotisation annuelle variable de 0,15 € par tonne de bio-déchets traités. La base de données ARGE renferme toutes les informations nécessaires à la création d’un SCA, y compris l’autorisation d’exploitation, les analyses à effectuer régulièrement pour vérifier la qualité du compost31, les rapports d’inspection et les éventuelles sanctions. Des contrôles sont effectués pour le compte d’ARGE 1 à 4 fois par an selon la taille du site et le degré de complexité de l’installation. Les échantillons de compost prélevés font l’objet d’une analyse complète par un laboratoire accrédité. La bonne tenue des registres et documentations obligatoires est vérifiée. Ces inspections sont réalisées par un expert externe qui a un rôle de contrôle, mais également de conseil. Fonction de contrôle : • Vérification des documentations et registres obligatoires (quantité et origine des intrants, contrôle du processus), • Respect du l’Ordonnance autrichienne sur le compostage, • Changement de processus et de gestion, • Utilisation du compost et marketing. Fonction de conseil : • Equipement technique et logistique, • Contrôle du processus (gestion de l’eau, contrôle des odeurs, courbe de température, etc.), • Gestion qualité, • Recommandations pour l’utilisation du compost (limitations légales et options), 31 Aucune autre information sur les analyses qualité du compost n’a pu être obtenue. Acteurs et rôles Association de gestion des déchets • Etablissement d’un cadre favorable à la participation des agriculteurs, • Aides pour l’installation des sites, • Contact avec d’autres institutions gouvernementales pour des aides additionnelles, • Présentation du système de collecte des bio-déchets aux particuliers lors de réunions d’information. Agriculteurs • Gestion du site de compostage agricole et respect des règles et dispositions règlementaires (dispositif d’assurance qualité), • Collecte des bio-déchets des particuliers (présentés en seau ou en sac), • Suivi du niveau de pureté des intrants et application de mesures correctives si nécessaire, • Conditionnement et vente du compost. Ménages participants • Respect des règles de tri sélectif des bio-déchets, • Paiement de la taxe annuelle pour l’enlèvement des déchets, comme les autres ménages. Actions / caractéristiques du dispositif Les principales caractéristiques du programme de recyclage de Freistadt sont résumées dans le tableau ci-après : Principales caractéristiques du projet de Freistadt Invitations personnelles à assister à des réunions d’information adressées à chaque ménage Petits seaux (7 l, 23 l ou 46 l) distribués aux ménages Le nom et l’adresse de la famille sont indiqués sur le seau Collecte hebdomadaire Collecte par les agriculteurs Taxe annuelle pour l’enlèvement des déchets payée par les ménages Pas de taxe additionnelle pour la collecte des bio-déchets Remarques 15 réunions pour recruter des ménages. Un seau est distribué à chaque ménage. Ces petits seaux sont faciles à utiliser par la famille et par le personnel de collecte. La plupart des déchets de jardin sont compostés sur place (compostage domestique). Pas d’anonymat : permet de traiter les problèmes d’impureté à la source - effet éducatif : d’où un taux de pureté de 99,9 %. Cette fréquence permet d’éviter toute nuisance (odeurs, mouches, esthétisme). En cas de problème d’impureté, l’agriculteur contacte directement la famille. Il est le mieux placé pour motiver les ménages et améliorer la qualité de la collecte à la source. 90 à 110 € par foyer et par an. Il s’agit d’une imposition solidaire (et non d’un système où le montant payé est fonction du poids des déchets collectés). Principe de solidarité « nous sommes tous responsables du coût de la gestion des déchets dans la commune » l’optimisation des coûts passe par la réduction des déchets résiduels collectés (solution la plus chère). Cadre législatif / politique Tout déchet organique collecté intègre un flux de déchets et doit être traité dans le respect des dispositions règlementaires et stratégies s’appliquant aux déchets. L’Ordonnance autrichienne sur le compost (2001) s’applique au compostage à la ferme et définit des règles normalisées valables dans tout le pays. Cette loi est devenue l’outil législatif de référence pour la production, la commercialisation et l’étiquetage du compost en tant que produit. L’ordonnance définit différentes qualités de compost ainsi que les règles détaillées concernant les matières premières entrant dans sa composition, les spécifications à respecter pour préserver la qualité du produit fini et les mentions à faire figurer sur l’étiquette et informant clairement le consommateur sur la manière d’utiliser le compost en toute sécurité et sans nuire à l’environnement. Trois niveaux de qualité32 du compost en fonction de la teneur en contaminants (voir détails ci-joint) sont ainsi définis : • Classe A+ (qualité supérieure, convient à une utilisation en agriculture biologique), • Classe A (haute qualité, produit issu de la collecte séparative de déchets organiques, convient à une utilisation agricole) pour la production d’aliments, • Class B (qualité minimum, pour un usage non-agricole), utilisation non-alimentaire. L’un des objectifs du programme est la production de compost de haute qualité pouvant être utilisé en tant que produit d’amendement ou substrat, et donc bénéfique pour les sols et pour l’environnement. Un programme d’assurance qualité récemment mis au point et couvrant l’ensemble du dispositif a permis d’atteindre cet objectif. Des normes et recommandations techniques définissant des règles communes pour ces programmes d’assurance qualité externes ont été publiées : • • NORME S 2201 : déchets compostables – exigences de qualité NORME S 2206-1 : conditions pour l’établissement d’un programme d’assurance qualité pour la production de compost - Partie 1 : Principes d’assurance qualité pour une entreprise et pour des services techniques internes NORM S 2206-1 : conditions pour l’établissement d’un programme d’assurance qualité pour la production de compost - Partie 2: Conditions et définition des tâches applicables aux organismes d’assurance qualité ONR 192206 : Recommandations techniques : mise en œuvre d’un dispositif d’assurance qualité sur les sites de compostage • • 32 Aucune information sur l’origine des matériaux utilisés pour la classe A+ et B n’a pu être obtenue. L’ordonnance sur les déchets dresse la liste des déchets pouvant être utilisés à des fins de valorisation biologique dans le cadre d’un compostage à la ferme. Une distinction est faite entre deux groupes de déchets : • 921 : déchets de haute qualité exclusivement d’origine végétale et pouvant être utilisés à des fins de valorisation biologique, • 924: déchets de haute qualité contenant des substances animales et pouvant être utilisés à des fins de valorisation biologique. Dans les deux cas, une distinction est faite entre matériaux exclusivement d’origine végétale et matériaux contenant des substances animales telles que définies par le Règlement sur les sous-produits animaux (CE) n° 1774/2002. Un tableau décrivant les matériaux convenant à la production de composts de haute qualité (compost de qualité supérieure et compost de qualité supérieure pour l’agriculture biologique) est donné en Annexe 1.1. L’ « Association pour le compostage agricole » (ACA) a été créée dans le but de promouvoir le compostage décentralisé de bio-déchets issus de la collecte séparative en coopération avec le secteur agricole (compostage à la ferme) et en représenter les intérêts vis-à-vis des acteurs du secteur, autorités compétentes et du grand public. L’association s’est développée au point de devenir un véritable « organisme d’assurance qualité » aux termes des normes autrichiennes ci-dessus mentionnées. Les systèmes de certification concernent à la fois le processus opérationnel, la gestion de la qualité et l’agrément du produit fini. Le texte de référence le plus important est l’Ordonnance autrichienne sur le compost, laquelle propose une documentation complète et un programme de suivi. Le système d’assurance qualité repose sur des mesures définies par l’Ordonnance sur le compost et par la note d’orientation et état de l’art en matière de compostage du Ministère autrichien de l’environnement. Le prélèvement et l’analyse des échantillons, ainsi que l’agrément du produit final sont effectués par un laboratoire indépendant autorisé ou agréé qui doit répondre à un certain nombre de critères en termes d’expérience et de compétence dans l’analyse du compost et le prélèvement d’échantillons, critères définis par l’Ordonnance sur le compost. Les sites de compostage doivent par ailleurs faire l’objet d’une inspection régulière par l’organisme d’Assurance Qualité. Ce contrôle comprend plusieurs niveaux : Les participants ont l’obligation de tenir des registres renseignant sur : • Le type et les quantités de matériaux reçus, • La quantité de déchets triés (impuretés) exclus du compostage au moment du contrôle des intrants et après criblage, • Documentation précise du processus de décomposition (température, humidité, etc.) – ces mesures doivent être effectuées au moins une fois par semaine, • Quantité de compost produit, • Quantité de compost appliquée par parcelle de terre agricole. Outre la législation mentionnée ci-dessus, les sites de compostage agricole doivent respecter les dispositions de diverses lois fédérales : loi sur l’eau, loi provinciale sur la protection de la nature et des paysages, loi provinciale sur la gestion des déchets, lois sur la construction et loi sur l’aménagement et le développement rural. Modalités financières Il a été fait remarquer (EPA, 2008) que dans les zones rurales, les coûts de collecte et de traitement étaient proportionnellement plus élevés. Il est donc difficile pour les petits sites de collecte et de compostage décentralisés de faire des économies d’échelle. La technique de compostage exigée pour obtenir l’autorisation d’exploitation des déchets est également un élément déterminant. Les agriculteurs qui mettent en place un système de compostage de proximité (compostage à la ferme) reçoivent des aides pour financer les investissements suivants : • Sites de compostage (1/3 de l’association de gestion des déchets + 1/3 du gouvernement provincial) • Vire-andains (association de gestion des déchets) • Broyeurs et cribles mécaniques (association de gestion des déchets). Résultats Résultat au niveau national Dès le début, le secteur agricole a été un partenaire stratégique des projets régionaux et provinciaux de collecte séparative et de compostage en Autriche. Actuellement, entre 280 et 300 agriculteurs ayant reçu une formation professionnelle traitent environ 300 000 tonnes de déchets organiques, soit un volume moyen par agriculteur de 1 000 tonnes par an. On estime que plus de 35 % du compost produit en Autriche est utilisé dans l’agriculture. Les sites de compostage agricole réutilisent entre 70 et 90 % du compost qu’ils produisent sur leurs propres terres agricoles. Les petits SCA (moins de 1 000 tonnes par an) utilisent la majeure partie de leur production de compost. Seules de faibles quantités sont vendues, essentiellement à des particuliers. Les sites plus importants (jusqu’à 5 000 tonnes par an) produisent parfois plusieurs produits, par ex. du compost fin (10 mm) ou grossier (25 mm) ou des mélanges de substrat pour divers marchés. Le prix à la tonne d’un compost de qualité certifiée varie entre 5 € (compost frais utilisé en grandes quantités pour l’agriculture) et 30 € (compost fin, parfaitement mûr et vendu en petites quantités). Figure 1: Volumes de bio-déchets, selon leur origine et caractéristiques (déchets des ménages collectés – utilisés en compostage domestique - déchets verts des collectivités publiques et professionnels collectés déchets de cuisine et de cantine des collectivités publiques et professionnels) 33 en Autriche (2004) Figure 2 : Distribution des sites de compostage à la ferme en Autriche en fonction de leur capacité de production (2004) 33 Aucune information sur l’origine (estimations ou chiffre réel) du chiffre de 800 000 tonnes de déchets ménagers compostés à domicile. Près de 50 % de la production totale de bio-déchets ménagers est traitée dans des sites de compostage agricole. Le tableau suivant montre l’importance du compostage agricole au travers de chiffres clef (données 2008). La plupart des sites de compostage agricole ont une capacité comprise entre 500 et 2 000 tonnes (+/- 140) ou entre 50 et 500 tonnes (170) et traitent 60 000 tonnes de plus (160 000 tonnes) que les sites plus importants (100 000 tonnes). Nombre de sites de compostage 284 Nombre d’usines biogas 161 Capacité totale (compostage) t/an 300 000 Capacité moyenne (compostage) t/an 1 000 Compost produit Env. 110 000 L’Office « Kompost-entwicklung & beratung » a mené pour le compte des autorités fédérales et régionales une étude sur « l’intérêt environnemental du compostage décentralisé », portant notamment sur les émissions responsables du changement climatique34, les COV, le bilan massique et l’hygiène (Annexe 3). Résultats au niveau du district de Freistadt Le tableau suivant résume les performances de la collecte séparative et du compostage dans le district de Freistadt. Matériaux traités Déchets de cuisine Déchets de jardin/parc [fins] Déchets de jardin/parc [gros] Sous total déchets de jardin/parc Total bio-déchets (cuisine) et déchets de jardin/parc t/an 2 293 4 795 2 461 kg/hab./an 36 (24 %) 75 38 7 256 113 (76 %) 9 549 149 (100 %) 80 % du compost produit est utilisé en agriculture. 20 % est vendu à des particuliers. Le développement du programme de compostage rural et de la collecte de bio-déchets des ménages au niveau du district a permis la création de 12 emplois à temps plein sur le district de Freistadt. 34 Voir Annexe 3 du présent rapport Avantages, défis et facteurs de succès Avantages Emploi : • Le compostage est réalisé à la ferme, ce qui améliore la qualité du travail des agriculteurs et le réseau social de ces familles rurales. Pour la plupart des agriculteurs qui participent au programme du district, le compostage assure une source de revenus suffisante qui leur permet de ne pas dépendre d’autres activités agricoles. Environnement : • Amélioration durable de l’humus des sols ; un bon compost enrichit le sol de ses nutriments, augmente la durée de vie de l’humus et permet aux organismes vivants de s’y multiplier, • Le compost améliore l’équilibre air-eau des sols, • Réduction de l’érosion des sols, • Meilleure résistance des plantes aux nuisibles et aux maladies, • Remplacement des engrais et pesticides non naturels du commerce, • Le compost améliore la qualité des sols (ils sont plus actifs, plus sains), une condition essentielle pour la production d’aliments sains et de qualité. Avantages pour le secteur agricole : • Amélioration de la qualité des sols, • Production d’un engrais de qualité pouvant remplacer les engrais du commerce, • Facilite la conversion à l’agriculture biologique, • Contribue activement à la protection de l’environnement – meilleure image, • L’agriculture, c’est « respecter le cycle biologique », • Une technologie simple, utilisant les équipements agricoles existants, et un minimum d’efforts pour la commercialisation du compost expliquent les coûts de production réduits. Avantages pour les consommateurs et la société : • Solution au moindre coût qui permet de réduire de 40 % le poids des déchets résiduels, • Les coûts d’investissement plus faibles que pour les équipements centralisés « high tech » pèsent moins sur les fonds publics, • La taxe d’enlèvement des ordures payée par les consommateurs est plus faible que dans les autres districts, • Le niveau élevé de transparence et de traçabilité de la chaîne organique dans la région a permis d’accroître la confiance de la population dans le système et de mieux l’identifier. Autres points positifs : • Contribution rapide au principal objectif de gestion des déchets : réduction de 40 % du poids des déchets résiduels. • • • • • Des procédures d’exploitation et de sécurité performantes – opération à petite échelle et seaux de collecte nominatifs - renforcent la confiance dans le système, Pas de problème pour vendre le compost – ce qui est souvent le cas avec les systèmes plus importants, Faible trafic routier lié au système décentralisé – pas de « tourisme » des bio-déchets, Pas de technologie "high tech", coûts réduits, Sensibilisation à la gestion durable des sols, à la protection des sols et à l’importance des matières organiques qui les constituent. Défis L’Autriche est un exemple en matière de mise en place intégrée de systèmes décentralisés de collecte et compostage des bio-déchets, basés sur une coopération avec le secteur agricole. Dans ce contexte, les municipalités, les régions, les Chambres d’agriculture, les gouvernements provinciaux et les lycées agricoles coopèrent afin de garantir : • Des programmes de formation en compostage pour les agriculteurs, • Des compagnes d’information de la population, • Le développement de modèles pour financer les investissements dans les systèmes de collecte et de compostage. Les principaux défis sont : • Une bonne coopération entre représentants des agriculteurs, gouvernement local et autorité compétente en matière de gestion des déchets, • Projet suivi de manière professionnelle pour ce qui est des aspects légaux, organisationnels et techniques, • Engagement durable des instances décisionnaires et du public en faveur du compostage rural décentralisé, au détriment d’une installation commerciale de compostage, • Bonnes conditions, régions d’élevage (plus forte densité d’agriculteurs bio - fumier disponible) • Cohérence dans la mise en œuvre des diverses étapes. Facteurs de succès Réussir à organiser et faire fonctionner un système de collecte séparative pour les déchets organiques repose sur un certain nombre de conditions. L’une est une bonne compréhension et acceptation du système par l’ensemble des parties intéressées. Par exemple, le système de collecte doit être facile à appliquer pour les habitants et ne doit pas poser de problème au niveau des odeurs ou de l’hygiène grâce à la mise en place de bonnes pratiques : • Fréquence de la collecte, • Type et dimension / volume des outils et réceptacles de collecte (par ex. petits seaux et/ou sacs bio compostables pour la collecte de déchets alimentaires ; sacs de 100 litres environ pour les déchets fins de parc et de jardin), • Services spéciaux pour la livraison et la collecte de déchets de jardin encombrants (par ex. campagnes de collecte et déchetteries facilement accessibles). Indicateurs de rendement, de résultat et d’impact Aucun indicateur n’a été formulé. Pour en savoir plus Kompostgu uteverband Osterreich KGVO O Tél.: +43-7732-2091-0* E-mail 1 : [email protected], E-mail 2 : [email protected] Kompost - Entwicklung & Beratung Dipl.Ing. Florian Amlinger Tél.: +43 (0) 1 8656084 Mobile : +43 (0) 664 5308550 E-mail : [email protected] ARGE Kompost & Biogas Osterreich (Association autrichienne Compost & Biogas) M. Tulnik Robert Tél. : +43 664 5433 440 E-mail : [email protected] Internet : www.kompost-biogas.info Internet : www.biogas.klimaaktiv.at www.land-oberoesterreich.gv.at ETUDE DE CAS n° 8 Campagne “Love Food, Hate Waste”- Royaume-Uni (WRAP) Synthèse Titre du projet / bonne pratique / campagne : Love Food Hate Waste Type de mesure de prévention Prévention du gaspillage alimentaire Pays Royaume-Uni Niveau territorial de mise en oeuvre National Statut Projet en activité Public visé Ménages + partenaires stratégiques (collectivités locales, commerçants, Women’s Institute …) Date de mise en oeuvre Depuis 2007 Objectifs Réduire de 150 000 tonnes la quantité de déchets alimentaires jetés par les ménages en 2010 (par rapport aux chiffres de 2007), soit environ 5 kg/ménage/an Type de bio-déchets Déchets alimentaires Principales caractéristiques Démographie et habitat (Royaume-Uni) Population : 51 633 986 habitants Nombre de ménages : 25 550 660 Superficie : 244 820 km2 Densité de la population : 240 hab./km2 Déchets (Royaume-Uni – données 2008 – population totale) Production de déchets municipaux (kg/hab./an) et tonnes : 542 - env. 28 000 000 tonnes Collecte sélective – hors bio-déchets (kg/hab./an): 135,4 – env. 7 930 000 000 tonnes Bio-déchets collectés sélectivement et tonnes 82,6 – env. 4 270 000 000 tonnes Déchets résiduels (kg/hab./an) et tonnes : 306 – env. 15 800 000 tonnes Taxe annuelle fixe et/ou variable d’enlèvement des déchets (déchets résiduels, déchets verts, collecte sélective, déchetteries) ? Contexte WRAP est un organisme financé par le Ministère britannique de l’environnement (DEFRA) dont les trois priorités sont de : réduire les emballages, prévenir le gaspillage alimentaire et concevoir des systèmes de collecte efficaces. L’objectif est de détourner 8 millions de tonnes de déchets de l’enfouissement, d’éviter 5 millions de tonnes d’émissions équivalent-CO2 et de générer 1,3 milliards d’euros de bénéfices économiques pour les entreprises, collectivités locales et consommateurs. WRAP a mené pendant un an une étude sur les déchets alimentaires35 afin d’identifier les causes et l’ampleur de ce problème, comprendre les facteurs sociologiques qui y sont liés et définir une stratégie pour y remédier. Selon cette étude, les ménages produisent chaque année environ 6,7 millions de tonnes de déchets alimentaires, pour un coût évalué à 9,6 milliards d’euros. En moyenne, une famille typique gaspille ainsi l’équivalent de 300 – 480 euros de nourriture par an. WRAP a lancé trois campagnes destinées spécifiquement aux particuliers « Recycling now », « Home composting » et « Love Food, Hate Waste” - afin de réduire les déchets alimentaires et mieux utiliser cette ressource potentielle. Stratégie La campagne LFHW « Love Food, Hate Waste » (on adore la nourriture, on déteste le gaspillage) a été lancée en 2007 avec pour principal objectif de modifier les habitudes d’achat et de préparation des repas des ménages britanniques. La campagne repose sur deux piliers comme le montre le visuel ci-dessous : sensibilisation directe des particuliers/ménages grâce aux actions du WRAP et implication d’acteurs concernés par cette campagne. 35 Tous les documents d’étude sont disponibles sur le site du WRAP http://www.WRAP.org.uk Approche Toute stratégie visant à modifier les habitudes d’achat, de consommation et de préparation des repas a plus de chance de réussir si elle repose sur des actions destinées à informer et proposer de nouvelles façons de faire, plutôt qu’à imposer un comportement. Or l’objet de cette campagne nécessite pour certaines personnes de passer plus de temps à préparer les repas. La solution a été de lancer la campagne de sensibilisation et d’information LFHW afin d’inciter les personnes disposant de peu de temps à réduire leurs déchets alimentaires. La stratégie suivante a été mise en place pour réduire le gaspillage alimentaire : • Sensibilisation au problème : les restes de repas jetés à la poubelle représentent de la nourriture encore consommable. Il s’agit d’un réel problème dont la population doit avoir conscience. Le message doit être transmis très en amont afin d’obtenir l’adhésion du public : les déchets alimentaires sont mauvais pour l’environnement car non seulement ils représentent un gaspillage de ressources naturelles, mais leur transformation, conditionnement et préparation génèrent également une grande quantité de CO2. • Encourager / rendre possible les actions : le message transmis doit être positif et être porteur de solutions. Les personnes doivent pouvoir changer facilement leurs habitudes une fois qu’elles ont compris ce qu’elles doivent faire et elles doivent en tirer des avantages. Le message porte sur deux points : • Savoir calculer la bonne quantité de nourriture : information sur les portions de riz, pâtes etc. et distribution d’ustensiles de cuisine amusants pour calculer les bonnes quantités (voir photographie ci-dessous); • Savoir accommoder les restes : proposition de recettes et conseils pour congeler correctement les restes d’aliments. Exemple de mesures à spaghetti et verres mesureurs pour le riz Publics ciblés Bien choisir les publics auxquels la campagne est destinée est un élément essentiel de toute stratégie. Les études préliminaires avaient montré que les jeunes couples et les familles étaient les cibles à privilégier. Deux groupes de population ont également été identifiés comme destinataires d’actions : • • Les personnes « engagées », soit environ 3,5 millions de personnes. Pour obtenir le meilleur de cette population, la campagne doit proposer des activités qui vont au-delà de la simple information et qui visent à les impliquer activement, par exemple en devenant des « champions » de la campagne « love food ». L’objectif est de maintenir leur enthousiasme et de les inciter à se faire les porte-parole de la compagne; Le second groupe est composé des personnes dites « concernées ». C’est le public que la campagne doit essayer de convaincre. L’objectif est de les amener à changer leurs comportements et leur perception de la nourriture. La plupart sont des couples actifs et des familles qui partagent les points suivants : • • • • Ils Ils Ils Ils manquent de temps pour cuisiner, ne se sentent pas concernés par une nourriture saine, dépensent beaucoup en nourriture car ils planifient mal leurs repas, ont du mal à gérer leur budget. La plupart des actions les concernent car ils représentent un levier essentiel pour améliorer les statistiques du gaspillage alimentaire. Méthodologie Etapes d’une campagne de réduction des déchets alimentaires et d’économie de nourriture : o o o o o o o o Couverture médiatique positive : le lancement de la campagne a été relayé dans les journaux, magazines, à la radio, sur des publicités... la communication des résultats d’un premier rapport a incité les personnes à en savoir plus, Publicité : brochures, panels, panneaux d’affichage, Site Internet : le site rassemble des informations, astuces, conseils et recettes de cuisine à partir de restes de repas. Le site est convivial et interactif et comprend un espace réservé aux collectivités locales et aux commerçants, Impliquer les commerçants et les organisations professionnels : la grande distribution a été sensibilisée à la campagne et invitée à participer à sa promotion. Exemple de contributions : Tesco : explique et informe le public sur la signification des étiquettes. Waitrose : leur site Internet donne des conseils sur les portions de nourriture, la conservation des aliments ainsi que des recettes. Impliquer les collectivités locales : les collectivités locales ont reçu des outils et des fonds pour mettre en œuvre des campagnes LFHW, Projet pilote des champions de la Campagne : le programme, mené avec le soutien du « Women’s institute », vise à faire passer le message LFHW dans les foyers en encouragent les individus à changer leurs comportements et en les conseillant. Dans le cadre de ce projet pilote, un premier groupe de 20 bénévoles, membres du personnel de l’institut et surnommés « les champions de la campagne Love Food », ont été formés (formation des formateurs). Une fois formés, ces « champions » ont organisé des réunions afin de former d’autres personnes aux bonnes pratiques alimentaires. Une fois par mois pendant 4 mois, ces réunions ont permis d’échanger conseils, astuces et d’améliorer les bonnes pratiques. Formation Love Food Hate Waste (1 journée) Objectif : Transmettre tout ce qu’il faut savoir pour mener à bien une campagne de réduction des déchets alimentaires : comment planifier et mener les actions de communication - y compris les actions de communication directe, les programmes pour les écoles, les événements dans les quartiers, les partenariats - et comment s’assurer une couverture médiatique. Profil des participants : Personnes ayant un rôle éducatif ou en lien avec le développement durable ou le recyclage désireuses de mener leur propre campagne de minimisation des déchets alimentaires, et notamment les associations et collectivités locales. Objectifs d’apprentissage : • • • • Comment inciter la population, les écoles et les groupes sociaux à réduire leurs déchets alimentaires, Comment adapter le message sur la réduction des déchets alimentaires aux différents groupes ciblés, Manières de mobiliser le public sur le thème des déchets alimentaires, Les divers composants d’une campagne ou d’un programme de minimisation des déchets alimentaires et impacts probables sur les quantités produites. Contenu : • • • Comment planifier et mener votre campagne ou programme; comment adapter votre message au public visé et vaincre leur réticence à modifier leur comportement, Que pouvons-nous apprendre des études précédentes ou en cours, Comment décupler l’impact de votre campagne en la liant à la campagne nationale « Love Food Hate Waste », • • Comment éviter les écueils, Suivre et évaluer le succès de votre programme. Instruments Les instruments utilisés dans cette campagne sont les suivants : Information Le site « Love Food Hate Waste » donne toutes les informations relatives aux bonnes pratiques ainsi que des informations utiles aux collectivités locales. Publicité La publicité a été un point essentiel dès le début de la campagne : TV, publicité à la radio, affichage, stands d’information font partie des moyens utilisés. Financement et recommandations pour les collectivités locales Les collectivités locales peuvent bénéficier de conseils personnalisés du WRAP pour les premières étapes de leur campagne. Elles peuvent ensuite suivre et demander des conseils en utilisant l’intranet disponible sur le site du WRAP. Moyens /Actions Les principaux acteurs ont mis en oeuvre les actions suivantes : WRAP • • • • • Conception de la stratégie Conception de la campagne Financement Implication des collectivités locales Implication de la distribution « The Women’s institute » o o Recrutement des bénévoles Suivi du projet pilote Collectivités locales • Soutien et mise en oeuvre de la campagne sur leur territoire. Commerçants • • Informer sur et soutenir la campagne Ne pas faire obstacle à la campagne Champions « Love food » • • • Participer au projet pilote Suivre les formations Organiser des réunions avec des particuliers Cadre législatif / politique Cette campagne fait partie de la stratégie de prévention des déchets du RoyaumeUni (2007). Celle-ci définit des objectifs et actions pour divers secteurs de la société, une approche politique, des indicateurs et des objectifs chiffrés. La campagne LFHW est une campagne de réduction des déchets qui concerne les entreprises, distributeurs, consommateurs et collectivités locales. L’approche politique consiste à informer les divers publics, à signer des accords volontaires et à prendre des mesures incitatives à l’intention des producteurs, distributeurs et consommateurs. Si ces incitations ne suffisent pas, une régulation en amont des intrants et en aval au niveau de l’enfouissement sera envisagée. L’indicateur global sur lequel la campagne LFHW souhaite avoir un impact est la quantité de déchets résiduels ménagers et des objectifs de réduction ont été fixés : réduction de 29 % en 2010, 35 % en 2015 et 45 % en 2020 (par rapport à 2000). Modalités financières Le WRAP est financé par le gouvernement britannique. Le coût des diverses campagnes est estimé à 4,8 millions d’euros (frais d’études et de mise en oeuvre inclus) et 18 mois ont été nécessaires à sa mise en oeuvre. Collectivités locales Elles reçoivent un financement du WRAP après avoir rempli un formulaire d’adhésion, mais doivent également contribuer financièrement à la campagne. Les sommes mises à disposition des collectivités locales ne sont pas publiées. Le « Women’s Institute » Il reçoit un financement du WRAP. Aucune information sur le coût de l’expérience pilote n’est disponible. Résultats L’expérience pilote montre que les participants aux réunions ont réduit les quantités de nourriture jetée de 2,2 kg/foyer/semaine (avant les réunions, ils jetaient en moyenne 4,7 kg de nourriture par foyer et par semaine) et sont devenus plus sensibles à la question de la nourriture encore consommable qu’ils mettent à la poubelle. Le groupe de « champions » a fait part d’un bon retour d’expérience et certains se réunissent encore régulièrement pour partager leurs expériences. Le suivi mené par le WRAP a montré qu’en janvier 2009, soit deux ans après le lancement de la campagne, 1,8 millions de ménages avaient pris des mesures pour réduire leurs déchets alimentaires, soit une économie annuelle de 296 millions £ correspondant à 137 000 tonnes de nourriture. Comment ces chiffres ont-il été calculés ? L’étude « The Food We Waste » commanditée par le WRAP et réalisée par Exodus Research and WastesWork a permis d’obtenir des précisions sur les types de nourriture et de boisson collectés par ou pour le compte des collectivités locales. L’étude de terrain a porté sur plusieurs quartiers de 11 collectivités locales en Angleterre et au pays de Galles, soit sur une population de 2 000 ménages, à l’automne 2007. L’étude comprenait : • un questionnaire sur les attitudes et comportements revendiqués en matière de production de déchets alimentaires (nourriture et boisson), • une analyse de la composition des déchets alimentaires (nourriture et boisson) collectés par les collectivités locales. Cette analyse a porté sur les déchets alimentaires présents dans les déchets résiduels collectés et, si applicable, sur les déchets alimentaires collectés à part (y compris lorsque ceux-ci sont collectés dans le même récipient que les déchets de jardin). Les déchets alimentaires ont été séparés des autres déchets, classés par type d’aliment et état de préparation et pesés. D’autres informations, comme la présence d’emballages, ont également été renseignées. (Annexe 5). Défis et facteurs de succès Défis • • • • • Impliquer plus de collectivités locales Ressources humaines au niveau des collectivités locales pour suivre la campagne Plus grande participation de la grande distribution et également des magasins plus petits/commerces traditionnels Instruments financiers et récompenses pour les participants Créativité pour obtenir et préserver la motivation des consommateurs et autres acteurs Facteurs de succès • • • • Campagne de publicité forte/agressive sur plusieurs médias Implication de la distribution et des collectivités locales Distinction dans l’approche des publics ciblés (les « engagés » et les « concernés ») Mise à disposition d’un grand nombre d’informations par différents canaux Indicateurs • • • Réduction des déchets organiques Augmentation de la fréquentation du site Internet Sensibilisation de la population à la question des déchets alimentaires Approche des collectivités locales Les collectivités locales jouent un rôle très important dans la diffusion du message au niveau local. Le WRAP couvre une partie des coûts de la campagne et apporte soutien et conseils aux municipalités intéressées. Le comté du Dorset (400 000 habitants) est un exemple de collectivité territoriale ayant mis en place un tel programme. La campagne a été menée en 2009 dans le cadre de l’action 1 du plan stratégique de réduction des déchets du Dorset de 2009 intitulée « Prévention des déchets ». Actions menées dans le cadre de la campagne : Promotion générale Matériel d’affichage Tournées de présentation Brochure d’information générale Verres mesureurs pour le riz et mesures à spaghetti Annonce des événements à la radio Promotion de recettes pour éviter les déchets : L’objectif est d’informer le public sur la manière de réduire les déchets alimentaires et de les inciter à modifier leurs habitudes. Deux types d’actions ont été menés : Impression et promotion d’un livre de recettes publié par le WRAP et intitulé « Food lovers cook book ». Des copies de ce livre ont été distribuées lors d’événements promotionnels et ont rencontré un succès considérable, bien au-delà des attentes. Concours de recettes pour accommoder les restes. Les recettes primées ont été photographiées et plastifiées pour en faire la promotion. Implication des commerçants locaux Les commerçants ont soutenu la campagne en assurant sa promotion et en apportant un soutien logistique pour les événements. Aspects financiers Le coût des événements organisés pendant cette année s’élève à environ 40 000 £. Item Livre de recettes Coûts 19 063 € Promotion radio 13 100 € Promotions (affichage, cadeaux) 8 340 € Evénements 2 382 € Autres médias 2 382 € Personnel 2 382 € Total 47 659 € Résultats La collectivité n’a pas effectué d’étude de suivi de la campagne comme recommandé par le WRAP. Mais les résultats suivants sont à signaler : Tournées de présentation « Love Food Hate Waste » Nombre de tournées : 32 Personnes concernées : 16 562 Nombre de livres de recettes distribués : 15 131 Publicité à la radio On estime que 10 % des personnes venues sur la tournée de présentation avaient entendu parler de la campagne Déceptions Par manque de personnel, le comté du Dorset n’a pu promouvoir la campagne auprès d’autant de publics que souhaité initialement, cf. le Women’s Institute Seulement 65 participations au concours de recettes pour accommoder les restes Pour en savoir plus WRAP Chargé de projet Julia falcon http://www.WRAP.org.uk/downloads/Julia_Falcon__Love_Food_Hate_Waste_campaign.63ba37df.5938.pdf Service d’assistance téléphonique Love Food Hate Waste Tél. : + 44/ (0)8081 002040; Service d’information aux collectivités locales Local Government Services; Tél. : +44/ (0)1295 819663 E-mail : [email protected] Service Marketing & Evénements Alana Godley, Love Food Hate Waste Marketing Officer Tél. : +44/ (0)1295 819926 E-mail : [email protected] Service publicité Josie Saville, Mediaedge Tél. : +44/ (0)1619 309000 E-mail : [email protected] Service de Presse WRAP Press Office Tél. : +44/ (0)1295 819677/819695 E-mail : [email protected] Sites Internet WRAP : http://www.WRAP.org.uk/ Love food hate waste : http://www.lovefoodhatewaste.com/ The Women’s Institute : http://www.thewi.org.uk/ Tesco : http://www.tesco.net/ Waitrose : http://www.waitrose.com/ Dorset : http://www.thedorsetpage.com/ ETUDE DE CAS N° 9 Jardinage en circuit fermé (JCF) et compostage domestique en Flandre Synthèse Titre du projet / bonne pratique / campagne : Jardinage en circuit fermé (JCF) Type de mesures de prévention Evitement strict et réduction à la source Pays Belgique Niveau territorial de mise en œuvre Régional Nom de la région Flandre Statut Projet en activité Public visé Ménages Quantité et/ou unité 2 195 487 ménages Date de mise en œuvre / durée Depuis 1992 Objectifs • Type de déchets 42 % des habitants participent activement au compostage domestique • 25 % de citoyens formés pratiquent le compostage domestique en Flandre et compostent au moins la moitié de leurs bio-déchets Bio-déchets Principales caractéristiques de la Flandre Démographie et habitat Population de la Flandre : 6 160 600 Nombre de ménages : 2 195 487 Superficie : 13 522 km² Densité de la population : 455 hab./km² Déchets Production de déchets (kg/hab./an) : 545 Collecte sélective – y compris biodéchets (kg/hab./an): 391 Déchets résiduels (kg/hab./an): 153 Taxe fixe et/ou variable La plupart des municipalités et intercommunalités appliquent une taxe proportionnelle au poids des déchets collectés. Les taux varient d’une collectivité à l’autre. Contexte Le concept de compostage domestique (CD) est originaire du Canada et a été introduit en Flandre au début des années 1990. Depuis 1992, la Flandre a progressivement mis en place un programme complet de compostage domestique au travers des diverses révisions du plan de gestion des déchets ménagers. Ces divers plans considèrent le compostage comme une mesure de prévention des déchets, première priorité de la politique flamande en matière de déchets. Plus récemment, de nouvelles mesures de prévention des bio-déchets ont été introduites et adoptées comme le mulching et la conception écologique des jardins. Depuis le plan de 2008, le programme de compostage domestique a changé d’intitulé et répond désormais au nom de « kringlooptuinieren » = jardinage en circuit fermé (JCF). Autre changement, le compostage domestique n’est plus qu’un des composants du nouveau programme. Celui-ci cible la population en milieu rural et urbain et fournit les outils et instruments nécessaires à sa réalisation. Outre les bénéfices pour l’environnement, le programme JCF comprend également des volets financiers et sociaux. Le terme « Maître composteurs » MC fait référence à un bénévole formé qui aide la collectivité à promouvoir les pratiques JCF. Le MC fait partie de l’équipe gérée par le responsable environnement de la municipalité. Stratégie Approche (2008-2013) Le soutien aux Maîtres composteurs et aux habitants participant activement au programme de compostage domestique, en coordination avec VLACO vzw et les collectivités territoriales, devrait permettre de maintenir et améliorer encore les résultats obtenus : • • • • Grâce à des programmes d’information et de sensibilisation, les habitants continueront à pratiquer le JCF, les participants se retirant du programme étant remplacés par de nouveaux venus, Le soutien continu aux MC et aux composteurs actifs devrait améliorer la qualité du compostage et donc du compost lui-même, Les bio-déchets seront évités à la source dans la mesure du possible, par exemple en plantant des espèces végétales qui produisent peu de déchets. L’accent sera également mis sur le réemploi au travers d’autres actions JCF comme les aménagements paysagers respectueux de l’environnement, le mulching, l’élevage de poules et le compostage domestique, Un nouvel équilibre doit être trouvé après l’introduction d’une taxe proportionnelle à la quantité de déchets collectés pour les bio-déchets, système destiné à prévenir les déchets. Les objectifs quantitatifs suivants ont été fixés pour 2015 : • • 42 % des habitants participent activement au compostage domestique, 25 % de citoyens compétents pratiquent le compostage domestique en Flandre et compostent au moins la moitié de leurs bio-déchets – nouvel objectif en place depuis 2008 seulement. Méthodologie Etapes à suivre pour la mise en place d’un programme municipal ou intercommunal de compostage domestique : • • Prérequis : adhésion du conseil municipal, présence d’un responsable environnement au niveau de la commune ou de la communauté de communes et disposant de temps suffisant pour mettre en place, faire fonctionner et suivre un programme JCF, signature d’accords volontaires basiques, bacs à compost et composteurs subventionnés commandés ou en cours de commande. Activités o Faire de la publicité pour la formation au compostage, o Dispenser la formation et identifier les participants pouvant prétendre à devenir maîtres composteurs (entre 15 et 20 % des participants aux formations en Flandre), o Vente de bacs ou containers subventionnés (sur demande) aux participants à la formation (s’ils n’en ont pas déjà) ; remise d’une brochure et informations sur où se renseigner et obtenir de l’aide si nécessaire, o Envoyer les participants identifiés suivre le programme de formation de Maître Composteur (organisée une fois par an selon le nombre de candidats) après un stage pratique de 6 mois (dans une municipalité voisine ayant déjà un MC ou une équipe en place), o Créer une équipe municipale de Maîtres Composteurs sous la tutelle du responsable environnement de la collectivité et prévoir un planning annuel (réunions, activités à mener – voir chapitre 5 ci-dessous pour connaître les activités menées par les maîtres composteurs), o Créer un site de démonstration (inter-)municipal CD/JCF pour informer et sensibiliser les habitants (souvent à proximité d’une déchetterie), o Lancer des activités afin d’aider les habitants à pratiquer le jardinage en circuit fermé, o Suivi annuel des actions menées et évaluation pour voir si tout s’est déroulé comme prévu. Instruments Instruments visant à atteindre les objectifs et mis en place dans le cadre du dernier plan de gestion des déchets ménagers (2008-2013) : 9. Accord de coopération entre municipalités et provinces La région flamande est à l’origine d’un accord de coopération visant à permettre aux municipalités de mener des actions concrètes dans tous les domaines de l’environnement. Cet accord comprend deux niveaux de participation : un niveau élémentaire et un niveau supérieur. Au niveau élémentaire, la municipalité s’engage à fournir aux habitants les outils nécessaires au compostage à domicile. Au niveau supérieur, les municipalités s’occupent de la conception, mise en place et suivi d’un site de démonstration sur le compostage domestique. 88,6 % des municipalités de la région choisissent l’un ou l’autre des niveaux de participation. 10.Système de taxe différenciée en fonction de la quantité de déchets collectés L’introduction d’une taxe différenciée (y compris pour les bio-déchets) est un bon moyen pour inciter les habitants à réduire la quantité de (bio) déchets collectés, à condition qu’ils puissent bénéficier des outils et mesures nécessaires pour participer à un programme JCF leur permettant de réduire le montant à payer. La collecte de la fraction fermentescible des déchets ménagers (FFOM) – déchets de fruits, légumes et petits déchets de jardin uniquement - est pratiquée dans les zones (semi-) urbaines mais pas dans les zones rurales. Même si le compostage domestique est pratiqué et mis en avant dans les deux cas, il n’en reste pas moins qu’il est plus présent dans les zones rurales. 11.Aides Des aides sont accordées par les municipalités pour l’achat (achat groupé) de composteurs et bacs à compost et/ou d’autres outils nécessaires. Les bacs à compost subventionnés (250 l) sont vendus entre 12 et 15 euros et les composteurs (containers en bois ou en plastique recyclé de 1 m3) entre 35 et 50 euros. 12.Contribution au VLACO (organisme flamand de compostage) – voir §7 (modalités financières). 13.Transformation du service « compostage domestique » du VLACO en service JCF. 14.Prestation de cours et formations aux services des espaces verts, établissements d’enseignement et aux particuliers souhaitant se lancer dans le compostage domestique/à l’école. Le VLACO a créé un module complet de formation sur 3 demi-journées pour les particuliers (min. 10 personnes, maxi. 15 personnes), les sessions ayant lieu par commune ou communauté de communes deux fois par an de juin à septembre/octobre. Les participants qui souhaitent devenir maîtres composteurs doivent suivre ensuite une formation spécifique sur 6 demi-journées. Avant de pouvoir prétendre à cette formation, ils doivent effectuer un stage bénévole de 6 mois au sein d’une équipe MC déjà constituée afin d’acquérir de la pratique. Ce n’est qu’à l’issue de cette 2ème formation qu’ils pourront devenir maîtres composteurs dans l’équipe MC d’une commune ou d’une communauté de communes. Régulièrement (2 fois par an) des formations internes aux différentes techniques JCF sont proposées aux MC intéressés (le nombre de thèmes proposés peut aller jusqu'à 30) et sont souvent basées sur la pratique. Au regard des formations internes proposées aux MC, la plupart sont devenus des experts du compostage domestique et disposent de sérieuses compétences en JCF. VLACO a ainsi formé 40 formateurs (programme de formation des formateurs), pour la plupart des maîtres composteurs qui sont maintenant capables de former à leur tour au compostage. & ' ! # * ,- %. ! % , ) ! ) # * % ! & ' ! $ & ' * ( ,- %. ! + ,- %. 15.Actions de communication/ sensibilisation (calendriers déchets, brochures, newsletters, le mois du compost en juin) à destination des MC, entrepreneurs paysagistes et ménages. VLACO, OVAM et certaines communes et communautés de communes ont édité des brochures, posters, feuilles d’information, ainsi que des supports pédagogiques sur le programme JCF (bac bleu), comme le montre les photographies ci-dessous. Instruments de soutien • Suivi et études Le suivi est assuré par des programmes annuels gérés par les parties prenantes afin de suivre les progrès réalisés et vérifier que les objectifs et indicateurs sont bien respectés. Les études portent essentiellement sur les nouvelles techniques JCF, la qualité du compost, la possibilité de développer le compostage collectif en Flandre, l’amélioration des sites de démonstration, etc. • Cinq études annuelles sur la prévention des déchets sont effectuées auprès des habitants : il s’agit d’évaluer les pratiques de bon jardinage, le compostage domestique et le compostage collectif en Flandre. Les instruments utilisés ont pour but d’inciter les participants à continuer le programme et à recruter de nouveaux participants. Le taux d’abandon est estimé à 3 %. Ce taux ne pouvant être réduit (des raisons familiales, un déménagement peuvent empêcher un participant de continuer), une politique active de recrutement est nécessaire. Par ailleurs, et peut être plus important encore, il faut veiller à améliorer la qualité du compost produit. Acteurs et rôles L’OVAM, les municipalités, communautés de communes, provinces, le VLACO (organisme flamande de compostage), les formateurs, maîtres composteurs et habitants ont tous un rôle à jouer dans la mise en place d’un programme JCF. % 1 2 24 * $ ( % ! 5 + * & ! ,- %. !! 6! 5 2 . *% & ! 5 ., * $ " $ 0 ( ! 2 / 0 3 ( ! 2 " 24 L’efficacité et l’impact d’un programme JCF repose sur les différents acteurs qui y contribuent, et sur la disponibilité d’un personnel dédié pour assurer les différentes tâches. L’équipe de maîtres composteurs (entre 5 et 25 MC par commune ou communauté de communes) a pour mission de : • • • • • • • • • Concevoir et mettre en place les actions menées dans le cadre du site de démonstration municipal, Concevoir et mettre en œuvre des programmes pédagogiques de compostage dans les écoles, Elaborer des supports pédagogiques, Rédiger des articles pour le bulletin municipal, Organiser des réunions et ateliers, Effectuer des visites à domicile sur demande et/ou donner des conseils au téléphone, Faire une présentation théorique et pratique aux personnes intéressées, Participer aux formations internes organisées par les formateurs du VLACO, Créer des activités dans le cadre de la manifestation annuelle « le Mois du compost » en juin. Moyens / Actions Actions concernant l’ensemble des acteurs : • • • • • • Optimisation de la qualité du compost : recherche de solutions adaptées selon la zone d’habitat (zone urbaine ou rurale), Promotion du jardinage en circuit fermé, Promotion des pratiques JCF pour les bio-déchets auprès des écoles, centres de formation professionnelle (lycées horticoles) et citoyens, Encouragement au JCF pour les bio-déchets des domaines publics, Organisation annuelle du « Mois du compost » en juin, Soutien aux maîtres composteurs et congrès des maîtres composteurs organisé tous les 2 ans (événements pour les MC et leurs familles avec conférences, animations, visites de sites etc.). Cadre législatif / politique Le compostage des bio-déchets à domicile n’étant pas considéré comme une activité gênante, il n’entre pas dans le cadre de la législation flamande sur les déchets (décret sur les déchets, VLAREA,…). Des dispositions existent cependant concernant le compostage domestique : • • • • Art 5 du « Décret flamand sur les déchets »: réduire la nocivité des déchets et le gaspillage d’énergie et de ressources grâce à la prévention et à la minimisation des déchets, en veillant à prévenir ou réduire au maximum leur nocivité, « Plan pour les déchets organo-biologiques » flamand : promotion de la prévention, y compris du compostage domestique, Plan de gestion environnementale pour les déchets ménagers, le « 3ème plan pour la nature et l’environnement flamand » fait de la promotion du compostage domestique un moyen de réduire la fraction des ordures ménagères. Modalités financières Tous les acteurs - VLACO, provinces, communes et communautés de communes, maîtres composteurs et habitants - bénéficient, directement ou indirectement, des moyens financiers mis à disposition en Flandre pour promouvoir le concept JCF. Il s’agit des instruments financiers suivants : • • • Accord de coopération : l’accord de base assure aux municipalités / provinces un financement annuel de 1,7 euros/hab. ou de 1,4 euros/ hab. pour aider à mener des actions de promotion du JCF, comme la création d’une équipe de compostage domestique (ou équipe JCF), d’un budget pour l’équipe municipale de compostage, le développement d’outils pédagogiques. Le niveau de coopération supérieur offre aux communes ou intercommunalités la possibilité de financer un site de démonstration pour le compostage domestique (ou JCF). Contribution annuelle au service JCF du VLACO. L’OVAM alloue chaque année un budget au VLACO pour l’emploi de trois ETP, la mise au point de nouveaux outils et supports (de formation), l’organisation du « Mois du compost » en juin et du congrès bi-annuel des maîtres composteurs. Aides pour l’achat de composteurs et bacs à compost : les communes et communautés de communes peuvent demander des subventions pour l’achat de composteurs et bacs à compost. Ces aides leur permettent de vendre les composteurs et bacs à des prix compétitifs. Certaines municipalités offrent des prix encore plus bas en finançant elle-même une partie de ces équipements. Dans d’autres, les habitants peuvent venir échanger gratuitement leur container à bio-déchets sur roulettes contre un composteur ou un bac à compost. Résultats Les résultats suivants montrent les performances atteintes par rapport aux objectifs mentionnés plus haut (voir également l’Annexe 2 sur l’approche méthodologique). La quantité de bio-déchets dans la fraction résiduelle a sensiblement baissé depuis 1995, passant de 104 kg/hab./an à 46 kg/hab./an en 2006. Cette baisse est due aux résultats combinés de la collecte sélective et de la prévention des bio-déchets. Le pourcentage d’habitants pratiquant le compostage domestique se situe à 41 %, soit très près de l’objectif de 42 % fixé pour 2015. 34 % d’entre eux produisent un compost de qualité. La Flandre ne cherche pas à augmenter le nombre de participants et préfère se concentrer sur les aspects qualitatifs. Figure 2 : % d’habitants participant activement à la prévention des bio-déchets 68 % des résidents flamands pratiquent l’une ou l’autre forme de JCF (compostage domestique, broyage, paillage, élevage de poules, murs de branchages, etc.). Le nombre de maîtres composteurs actifs est estimé à 2 800 en 2009, contre 2 709 en 2007. Etant donné que la Flandre compte 6 millions d’habitants, il y a donc environ 4,4 MC pour 10 000 habitants. Qualité du compost (étude/enquête 2002) • • • • Matériaux compostables : les habitants savent relativement bien ce qui est compostable et ce qui ne l’est pas. Techniques de compostage : bonne connaissance du brassage et/ou de la mise en tas du compost, respect des consignes. Compost : le compost produit par les particuliers est souvent trop humide (surtout le compost en bac), il n’est pas assez décomposé et n’arrive pas à mûrissement. 77 % des habitants utilisent le compost dans leur (propre) jardin. Quantités de bio-déchets détournés de la collecte. On estime qu’en Flandre, environ 100 000 tonnes36 de déchets de fruits, légumes et petits déchets de jardin sont détournées de l’enfouissement, soit entre 20 et 80 kg/hab./an, grâce à la prévention des déchets (compostage domestique). En dehors de cette fraction fermentescible des ordures ménagères, quelques 50 000 tonnes de déchets verts municipaux sont également détournées de l’enfouissement. Systèmes de compostage utilisés par les habitants pratiquant le compostage domestique (données 2002). Trois systèmes sont utilisés : bacs à compost (utilisés par 42 % des habitants), composteurs (26 %) et mise en tas (32 %). 36 Ce chiffre a été utilisé par l’OVAM/VLACO dans des présentations. Nous ne savons pas cependant comment il a été calculé. Défis et facteurs de succès Défis Les défis et opportunités suivants sont à prendre en compte : • • • • • • • Recrutement continu de MC, Soutien et motivation des MC bénévoles pour éviter les abandons, De nouveaux formateurs doivent être formés au JCF, Les MC bénévoles doivent étendre leurs compétences du compostage domestique au JCF, Information et sensibilisation continues des habitants afin de maintenir le taux de participation et améliorer la qualité du compost, Motivation du responsable environnement de la commune ou de la communauté de communes (temps partiel, quelques heures par semaine) en charge des MC, Etudes sur le JCF pour en améliorer les techniques. Facteurs de succès • • • • • • • • • • Mélange d’instruments visant à soutenir le programme et atteindre les objectifs, Campagnes continues d’information et de sensibilisation, Un soutien sans faille aux MC et aux habitants pratiquant le compostage domestique aide à améliorer la qualité du compostage et donc du compost lui-même, Le système de taxe différenciée en fonction de la quantité de déchets de biodéchets collectés améliore la prévention des déchets, Feuille de route claire sur la manière de mettre en place un dispositif JCF, Variété des acteurs impliqués, avec chacun un rôle et des responsabilités spécifiques, Un accompagnement régulier, aussi bien technique, financier que moral, des bénévoles est indispensable pour les garder dans le programme, Aides financières de différents organismes et coordination de ces aides, Suivi continu et contrôle qualité pour améliorer et éventuellement réorienter le programme, Informer les parties prenantes des résultats obtenus est un facteur clef pour les motiver. Indicateurs de rendement, de résultat et d’impact Les indicateurs suivants peuvent être utilisés : Indicateurs de rendement • • • • • • Nombre de municipalités participant au programme de jardinage intelligent / compostage domestique, Nombre de municipalités s’efforçant de promouvoir et soutenir le compostage domestique et le JCF auprès de leur population, Quantité d’informations dans les journaux, brochures, magazine sur les déchets, site Internet, Nombre de cours, formations, ateliers, Nombre de participants à ces cours, formations, ateliers et autres activités (compostage collectif, etc.), Nombre de municipalités soutenant activement les programmes de maîtres composteurs. Indicateurs de résultat • • • • • Nombre d’habitants qui pratiquent le compostage domestique, élèvent des poules ou ont un composteur ou un bac à compost, Nombre de municipalités qui assument la mission de l’accord de coopération, Qualité de l’information fournie (valeur intrinsèque, d’actualité, correspondant à la demande, ciblée en fonction du public, de la région (rurale, urbaine)), Qualité des formations, ateliers, activités, mesurée par une enquête de satisfaction, Changement de comportement grâce aux aides accordées pour la prévention des bio-déchets. Indicateurs d’impact • • • Evolution des quantités de bio-déchets; quantité de bio-déchets dans la fraction résiduelle; le fait que les habitants conservent leur container à bio-déchets, Nombre d’habitants qui pratiquent la prévention des bio-déchets de manière qualitative, Nombre de maîtres composteurs en activité pour 10 000 habitants d’une communauté de communes Pour en savoir plus OVAM (société publique des déchets de la région flamande) Kathleen Schelfhout OVAM | Stationsstraat 110 - 2800 MECHELEN Tél. : 015 284 209 E-mail : [email protected] | www.ovam.be VLACO vzw (Organisme flamand de compostage) Gerrit Van Dale Kan. De Deckerstraat 37 - 2800 Mechelen Tél. : 015 451 370 E-mail : [email protected] - http://www.vlaco.be ETUDE DE CAS N° 10 Centres de réemploi en Flandre Synthèse Titre du projet / bonne pratique / campagne : Centres de réemploi en Flandre Type de mesure de prévention Réemploi Pays Belgique Niveau territorial de mise en œuvre Régional Nom de la région Flandre Statut Projet en activité Public visé Ménages Quantité et/ou unité 2 195 487 ménages Date de mise en œuvre / durée Depuis 1990 Objectifs 10 kg/hab./an de déchets collectés et au moins 50 % de réemploi d’ici 2015 Type de déchets Vêtements, appareils, meubles, vaisselles et ustensiles de cuisine, livres, disques et bicyclettes Principales caractéristiques de la Flandre Démographie et habitat Population de la Flandre : 6 160 600 Nombre de ménages : 2 195 487 Superficie : 13 522 km² Densité de population : 455 hab./km² Déchets Production de déchets (kg/hab./an) : 545 Collecte sélective – y compris biodéchets (kg/hab./an): 391 Collecte séparative des encombrants (kg/hab./an) : 8 Réemploi des encombrants (kg/hab./an) : 3,61 Déchets résiduels (kg/hab./an) : 153 Taxe fixe et/ou variable La plupart des municipalités et intercommunalités appliquent une taxe proportionnelle au poids des déchets collectés. Les taux varient d’une collectivité à l’autre. Contexte Le concept de centre de réemploi vient des Pays-Bas et a été importé en Flandre au début des années 1990. Le réemploi constitue le 2ème axe prioritaire, après la prévention, de la politique de réduction des déchets flamande. Les centres de réemploi collectent, trient, réparent et revendent un grand nombre de produits usagés, leur donnant ainsi une nouvelle vie. La gamme des produits concernés comprend les vêtements, les appareils, les meubles, la vaisselle et les ustensiles de cuisine, les livres, les disques et les bicyclettes. L’accent est mis sur la qualité, le professionnalisme et le développement durable. Outre des avantages pour l’environnement, le réemploi de produits présente également des avantages économiques et sociaux (emploi et formation). Stratégie Objectifs Outre les avantages liés à la protection de l’environnement, les centres de réemploi assurent également une fonction économique (emploi) et sociale. En effet, ces centres : • • • • permettent de réemployer des produits et de recycler des ressources, offrent une garantie d’emploi à des chômeurs de longue durée, y compris au travers d’une formation pratique, améliorent le pouvoir d’achat des populations disposant de revenus modestes en leur permettant d’acheter des produits en état de marche à des prix abordables, contribuent à sensibiliser la population aux problématiques environnementales. Les objectifs chiffrés suivants ont été fixés pour 2015 : • • • • • Taux de collecte annuel de 10 kg par habitant, dont au moins 50 % (soit 5 kg) de produits effectivement réutilisables, Objectif de 3 000 emplois ETP, 4 000 000 clients qui achètent les produits, Plus grande participation et satisfaction des habitants vis-à-vis du service rendu par les centres de réemploi, Rôle plus important des centres de réemploi dans la promotion de la nécessité d’allonger la durée de vie et durabilité des produits. Approche La politique de soutien au réemploi, sous la coordination de la société publique des déchets de la région flamande (OVAM), des provinces et des municipalités, a permis la mise en place, dès 2010, d’un réseau de centres de réemploi sur l’ensemble du territoire flamand. Les centres de réemploi s’engagent à soutenir l’économie sociale et l’emploi. Les emplois créés sont ainsi ouverts aux personnes qui, pour diverses raisons, ont du mal à trouver un emploi sur le marché du travail. Ces personnes sont alors formées et peuvent se constituer une expérience qui, après un certain temps, pourra leur permettre de réintégrer le marché du travail. Bon nombre de centres font également appel à des bénévoles, notamment pour le tri et dans les magasins, là où la main-d’œuvre fait souvent défaut. Tous les centres partagent la même identité, laquelle inclut un critère de qualité. Tous sont appelés « Kringwinkel (magasin de réemploi) » et sont construits sur le même style. Mais chaque centre peut décider des populations qu’il souhaite viser, ainsi que des actions et campagnes qu’il veut mener. Le réseau de centres de réemploi, le « Koepel Van Kringloopcentra (KVK) », a mis sur pied deux projets d’assurance qualité. Le premier est basé sur le modèle de l’EFQM (amélioration systématique par le management de la qualité) et le second sur la norme ISO 9001:2000 (norme ISO adaptée aux centres de réemploi). Tous appliquent ces deux systèmes d’assurance qualité pour une amélioration constante de leurs pratiques. Cette approche qualité devrait permettre une croissance qualitative. En effet, le maillage des centres sur l’ensemble du territoire flamand étant acquis, la prochaine étape consiste à améliorer la coordination et la collaboration au sein du réseau (avec un système de référencement comparatif). Pour ce faire, un certain nombre de standards et bonnes pratiques (par ex. en matière de logistique, marketing, communication, management, etc.) doivent être développés et appliqués. Ceci représente sans doute le plus grand défi des années à venir dans ce secteur, l’idée étant qu’une amélioration qualitative devrait entraîner une croissance quantitative du nombre de centres. Le réseau des centres de réemploi et l’OVAM contribuent également à la professionnalisation du secteur de par leur rôle de meneur de jeu, de coordinateur et de contrôle. L’OVAM en particulier a un rôle à jouer dans l’intégration de ce secteur dans la politique flamande (de réduction des déchets). Méthodologie Avant de créer un centre de réemploi au niveau municipal, une analyse de la situation, y compris l’identification d’initiatives similaires existantes, est nécessaire. En effet, il arrive que des ONG ou oeuvres de charité offrent déjà des services basés sur le réemploi. La création d’un centre suit six étapes : 1. Identification : idée de projet et étude préliminaire, 2. Préparation : détails du projet, y compris aspects techniques et opérationnels, 3. Appréciation : analyse du projet du point de vue technique, financier, économique, social, institutionnel, environnemental ainsi qu’en terme d’égalité hommes/femmes, 4. Préparation d’une proposition, aval et financement : rédaction d’une proposition de projet visant à obtenir l’aval des autorités ainsi que des sources de financements, 5. Mise en oeuvre et suivi : mise en oeuvre des actions, avec contrôles réguliers des progrès réalisés et retour d’information, 6. Evaluation : évaluation régulière du projet et utilisation des informations ainsi collectées pour préparer les prochaines étapes. Moyens / Actions La notion de réemploi couvre : • les centres de réemploi : collecte systématique, tri et vente de biens – systèmes de collecte utilisés : o Collecte à domicile o Dépôt à un centre de remploi o Dépôt à un point de collecte municipal Les biens collectés sont triés (triage des produits vendables et non-vendables), soigneusement vérifiés, réparés ou remis en état, puis vendus. • Les centres de réparation : ateliers spécialisés chargés de tester et réparer les DEEE (déchets d’équipements électriques et électroniques). Les postes de transfert régionaux : collecte systématique, directe ou indirecte, des DEEE dans les déchetteries pour le compte de RECUPEL (organisme chargé d’appliquer la REP en Belgique). Les centres de tri : collecte et tri des textiles (en containers ou en porte-àporte). • • Les centres de réemploi nécessitent beaucoup de main d’œuvre : chauffeurs pour collecter les produits, responsables de dépôts, personnel pour le tri et dans les magasins pour vendre les produits et gérer les boutiques, coordinateur, personnel pour le travail administratif et répondre au téléphone, et personnel technique pour les ateliers de réparation. Outre les activités classiques, certains centres ont également développé des services particuliers : • • • • • • • • • Services de réparation de bicyclettes Restaurants sociaux Atelier de repassage Services verts Menuiserie Economiseurs d’énergie Service de nettoyage Atelier de couture … Contrôle qualité : 80 % des centres ont obtenu le label qualité des « Kringwinkel ». Ce label porte sur les produits vendus, l’infrastructure des magasins, le service aux clients et le style maison. « Revisie », une initiative du secteur du réemploi, offre aux clients une garantie pouvant aller jusqu’à 6 mois sur les appareils électriques et électroniques d’occasion. Cadre réglementaire Une définition juridique du terme « centre de réemploi » en Flandre a été intégrée au décret sur les déchets (B.S. 31 Décembre 2003), lequel établit une base pour la reconnaissance et l’attribution de subventions aux centres de réemploi, leur assurant ainsi une croissance structurelle. Les articles suivants sont particulièrement importants : Article 14 § 9 - les personnes qui gèrent un centre de réemploi où des biens usagers sont collectés, stockés, triés, nettoyés et/ou remis en état et vendus, font l’objet d’une attribution de subventions de la part du gouvernement flamand. Les modalités d’attribution de ces subventions sont définies par le gouvernement flamand. Article 16 § 8 – dans les limites des dispositions budgétaires disponibles, le gouvernement flamand peut attribuer à tout centre de réemploi légalement constitué, tel que mentionné à l’Article 14, alinéa 9, une contribution financière pour couvrir les coûts de fonctionnement, d’investissement et/ou de personnel prélevée sur le Fonds de prévention et de réhabilitation pour l’environnement et la nature. Le gouvernement flamand fixe les conditions d’attribution de ces contributions financières. Le nouveau règlement flamand relatif à la prévention et la gestion des déchets (VLAREA) qui a pris effet au 1er juin 2004, a renforcé les conditions d’accréditation des centres de réemploi (Article 3.5.2 § 3). Aspects financiers Depuis 2005, le gouvernement flamand consacre annuellement 930 000 euros aux centres de réemploi en Flandre. Ces aides sont distribuées en fonction d’un certain nombre de critères, dont le nombre d’habitants, la superficie et les statistiques du réemploi. Des inspecteurs sont désignés pour vérifier ces chiffres. Outre les aides du gouvernement régional, les centres de réemploi peuvent également recevoir des aides des provinces ou des collectivités locales pour leurs actions de communication (publicité gratuite dans les bulletins municipaux), pour promouvoir le réemploi ou un projet particulier. Les centres de réemploi bénéficient de taxes environnementales et d’un taux de TVA réduits (compétence fédérale). Résultats Méthodologie pour la collecte des données Une étude est menée annuellement. Jusqu’en 2009, un système en ligne permettait aux centres de remploi de rentrer les données chiffrées via un login. Un auditeur vérifiait ces chiffres et établissait un certificat destiné aux formalités d’enregistrement et de comptabilité. Les données étaient ensuite collationnées au niveau de l’OVAM et mises en tableau avant de faire l’objet d’un rapport à des fins d’analyse interne et de suivi. Depuis 2010, la procédure a changé. Un nouveau système d’examen, ciblant les principales activités, a été mis en place. Ce système utilise le tableur « KRISS (Kringloop Inventarisatie SyStem) » et a été conçu en collaboration avec l’auditeur, Komosie (réseau des centres de réemploi flamands) et l’OVAM. Il permet une gestion plus simple et plus efficace. Infrastructure Figure 1 : Evolution du nombre de centres de réemploi en Flandre (1998-2007) Le nombre de ces centres a fortement augmenté entre 1998 et 2003, pour se stabiliser ensuite autour d’une centaine de centres, répartis sur tout le territoire flamand. Il est peu probable que ce nombre évolue beaucoup dans les années à venir. Intrants Figure 2 : Evolution des intrants en tonnes par an (barres jaunes) et en kg/hab./an (ligne bleue) En 2008, la collecte de biens réutilisables a atteint 47 218 tonnes, soit 10 % d’augmentation par rapport à 2007. Dans le même temps, les quantités de produits potentiellement réutilisables par habitant ont augmenté de 6 % pour atteindre 7,87 kg par habitant en 2008. Les trois plus importants groupes de produits collectés sont le mobilier, les DEE et les textiles, ces trois familles représentant 82 % des produits collectés. Flux entrants et sortants Figure 3: Evolution des quantités collectées par an et par hab. (orange) et des taux de réemploi (kg/an/hab. – en bleu) La collecte de produits potentiellement réutilisables par habitant augmente de près de 0,6 kg par an. Les données du réemploi par habitant et par an (produits collectés moins les produits ne pouvant être réutilisés) ont augmenté de 10 % en 2008 par rapport à 2007 pour atteindre 3,68 kg (soit un peu moins de 50 % du total collecté) en 2008. Figure 4 : Evolution des collectes de mobilier (en bleu) et DEEE (en rouge) La baisse relative des collectes de mobilier et, plus récemment, d’équipements électriques s’est faite au profit des textiles, articles de loisirs et ménagers. L’augmentation des produits textiles est à corréler à l’augmentation du nombre de containers pour la collecte du textile dans les centres de recyclage. Figure 5 : Taux de réemploi théorique des intrants Le taux théorique de réemploi a augmenté en valeur absolue mais baissé en pourcentage des produits collectés. Sur les 47 218 tonnes collectées en 2008, seules 21 637 tonnes ont trouvé un nouvel utilisateur. Le taux est dit théorique car il ne tient pas compte des « variations de stock ». Par ailleurs, les produits entrants ne sont pas pesés, contrairement aux produits sortants et recyclables dont on connaît le poids réel. Personnel Figure 6 : Evolution du nombre de personnes employées dans les centres de réemploi (responsables en rose saumon et employés en jaune) Le personnel a augmenté au même rythme que le nombre de centres de réemploi. Les effectifs sont ainsi passés de 238 personnes en 1995 à 3 312 en 2008. Le nombre d’employés varie d’un centre à l’autre, les plus petits centres employant 7 personnes alors que les centres plus importants peuvent employer jusqu’à plus de 250 personnes. En moyenne, un centre emploie 107 équivalents temps plein. Financement Les revenus de l’entreprise sont constitués pour moitié des produits des ventes et pour moitié de subventions. Les centres de réemploi dépendent à 95 % des aides octroyées pour l’emploi de leur personnel exécutant et à 80 % pour l’emploi des cadres. Défis & facteurs de succès Défis Les défis et facteurs de succès suivants sont à prendre en compte : • • • • • • • Les activités annexes sont essentiellement proposées dans les grands centres de réemploi. Or l’élargissement de l’offre à des services comme la location de bicyclettes, le ménage, le repassage et autres services à la personne, pourrait inciter un plus grand nombre à franchir le seuil de ces centres, La surface totale (magasin + bureaux) occupée par les centres de réemploi ajoutée à un taux de collecte toujours plus élevé contribue à créer une pression sur les terrains disponibles, La formation des chômeurs de longue durée doit être considérée comme une activité permanente des centres de réemploi, Accroître les ateliers créatifs et de réparation permettrait d’augmenter la quantité d’encombrants pouvant être réemployés, Une image et une stratégie de communication fortes, ainsi que des magasins propres, bien rangés et bien achalandés, présentant les produits par familles et affichant des prix clairs, de même qu’un site Internet et l’organisation d’opérations promotionnelles, de défilés de mode ou la création d’une carte de fidélité sont des pistes à explorer pour attirer de nouveaux clients, Installer un système de gestion des stocks n’est pas chose facile car les centres de réemploi ne disposent pas d’une offre standard de produits qui permettrait de classer les ventes par groupes de produits, Il n’y a pas de registre clients ni de suivi de la clientèle (ceci pourrait cependant être utile pour mener des actions ciblant des clients spécifiques). Facteurs de succès • • • • • • • Les divers types de postes proposés (bénévoles, emplois aidés et postes salariés) contribuent à la viabilité sociale et économique du projet, Création d’un réseau de centres de réemploi, permettant ainsi une harmonisation, un suivi et un contrôle qualité. Le réemploi n’est qu’une des activités de ces centres, Le contrôle qualité et les certificats de garantie contribuent à la bonne réputation et au sérieux du dispositif, Les prix bas attirent les clients, Le terme « réemploi » bénéficie d’une définition juridique claire, Les sources de financement sont nombreuses et complémentaires (région, provinces, collectivités locales). Indicateurs de rendement, de résultat et d’impact Les indicateurs suivants peuvent être appliqués aux centres de réemploi : Infrastructure • Centres de réemploi et emplacement • Superficie du magasin • Superficie des bureaux • Parking Flux de produits entrants • Produits entrants totaux • Classement par méthode de collecte • Classement par groupe de produits • Classement par habitant • Classement (traitement) par m² Flux de produits sortants • Taux et pourcentage de réemploi • Taux de réemploi par habitant • Ventes en magasin par groupe de produits • Taux de réemploi par groupe de produits Personnel • • • Emploi en nombres d’employés et ETP Statut du personnel employé Niveau d’éducation du personnel employé Pour en savoir plus Kringloopcentra Vlaanderen – Komosie vzw Uitbreidingstraat 470 2600 Berchem Tél. : +32 (0)3 281 03 30 [email protected] http://kringloop.net OVAM Veroniek Mahieu Stationsstraat 110 2800 Mechelen Tél. : +32 (0)15 284 315 E-mail : [email protected] www.ovam.be CONCLUSIONS & RECOMMANDATIONS Il n’existe pas de formule « magique » pour mettre en place un programme de prévention des bio-déchets. De nombreuses initiatives ont été prises, la plupart au niveau local et régional, dans l’Union Européenne. Cependant, très peu d’informations sont disponibles sur les stratégies décentralisées, approches et résultats en matière de bio-déchets et lorsque ces stratégies existent, elles sont souvent fragmentaires ou incomplètes. L’objectif du présent rapport est d’apporter un éclairage sur quelques-unes des stratégies de prévention des bio-déchets les plus réussies en Europe. Il apparaît clairement que changer fondamentalement les comportements en matière de solutions de gestion optimisée des biodéchets, point névralgique de toute stratégie dans ce domaine, ne va pas forcément de soi. Les comportements de consommation sont en effet profondément ancrés et dépendent d’un contexte social et institutionnel complexe. Conclusions La présente étude décrit plusieurs techniques de réduction des bio-déchets en distinguant entre les techniques qui séparent gestion des déchets verts et gestion des déchets alimentaires - comme la conception écologique des jardins, le jardinage intelligent, la lutte contre le gaspillage alimentaire - et les stratégies combinées visant à la fois les déchets verts et alimentaires comme le compostage domestique, collectif et sur site. Ces techniques sont décrites plus en détail ci-dessous. La conception écologique des jardins permet d’éviter, et réduit donc, la production de déchets verts grâce aux techniques suivantes : (1) sélection d’espèces végétales si possible autochtones, adaptées au climat, plantées dans des endroits favorables en tenant compte de leur potentiel de croissance, (2) utilisation d’herbe à faible croissance, (3) recours au système de « prairies » qui consiste à laisser à l’état sauvage un champs précédemment planté d’herbes et (4) installation de dispositifs demandant peu d’entretien comme les bordures de pelouse et surfaces dures entre les éléments paysagers permettant de réduire les mauvaises herbes, les tailles et l’utilisation d’herbicide. Cette gestion différenciée ne conduit pas seulement à une réduction de la production des déchets verts devant être collectés, traités et (éventuellement) éliminés, elle favorise également la biodiversité. Le jardinage intelligent réduit les déchets verts grâce aux techniques suivantes (1) tontes d’herbe laissées sur place comme engrais pour les pelouses (mulching) au lieu de leur mise en sac et collecte, (2) utilisation d’herbes, copeaux et compost pour pailler le sol entre les arbres et les arbustes et (3) ramassage des feuilles uniquement lorsque cela est nécessaire ; réutilisation des branches pour créer des clayonnages, murs de branches, murs à insectes, etc. Actions contre le gaspillage alimentaire afin d’éviter et réduire la production de déchets alimentaires et permettre la distribution de nourriture aux personnes dans le besoin par le biais d’organisations grâce aux mesures suivantes : Pour les consommateurs : (1) améliorer les comportements d’achat par une meilleure connaissance de ses réels besoins et de la durée de vie des produits, (2) améliorer le stockage des aliments afin de réduire les pertes et (3) techniques de préparation des aliments. La grande distribution et les cafés-hôtels-restaurants peuvent influencer le comportement de leurs clients en (1) préparant des portions adaptées, (2) en faisant payer un supplément lorsqu’il reste de la nourriture dans l’assiette et (3) en vendant les produits dont la date de péremption ou d’utilisation optimum est proche à un prix réduit. Le compostage domestique et collectif, lequel n’est pas toujours considéré comme une action de prévention, permet de recycler les déchets verts et de cuisine (ressources) en un produit à forte valeur ajoutée appelé compost. Le compostage domestique et collectif fait partie, depuis quelques années déjà, des techniques les plus répandues pour réduire les biodéchets de manière décentralisée. Les programmes comprennent des actions de communication, le subventionnement des composteurs et des ateliers pédagogiques. De nombreuses municipalités organisent des sessions de formation. Un spécialiste du compost forme un groupe de bénévoles, qui à leur tour peuvent devenir des maîtres composteurs. Ils peuvent alors former d’autres habitants aux techniques de compostage. D’autres municipalités mettent en place des programmes de démonstration, lesquels comprennent des jardins témoins, ainsi que des programmes éducatifs sur le compostage à l’intention des écoles de la commune qui permettent aux enfants d’apprendre à composter en classe et à rapporter ces connaissances à la maison, auprès de leurs parents. Les besoins en personnel d’un programme de compostage domestique et collectif réussi dépend de la taille de la commune et de la distribution ou non de containers. Compostage institutionnel sur site : ce type de compostage concerne les universités, écoles, hôpitaux, établissements pénitentiaires et espaces verts gérés par des autorités publiques ou des exploitations agricoles, lesquels produisent de grandes quantités de biodéchets et disposent de suffisamment d’espace pour les composter. Le compostage institutionnel permet de réduire les coûts d’élimination des déchets et offre des possibilités de recherche et développement de nouvelles technologies. Chacune des 10 études de cas identifie les défis et facteurs de succès rencontrés par le programme de prévention des bio-déchets étudié. Les principaux défis et facteurs de succès sont résumés ci-après, avec indication des écueils à éviter, avertissements et bonnes pratiques à garder à l’esprit au moment de mettre en place un programme de prévention des bio-déchets. Défis Les défis identifiés sont les suivants : • • • • • • • • • • • • • • Le compostage domestique, collectif et de proximité doit être considéré comme une mesure complémentaire, menée en parallèle aux programmes de compostage centralisé, Des objectifs SMART (Simples, Mesurables, Atteignables, Reproductibles et menés à Temps) sont rarement fixés, alors qu’ils sont pourtant une condition sine qua non de toute mise en oeuvre réussie, en particulier lorsqu’ils sont intégrés à un dispositif plus vaste de prévention des déchets, Comment impliquer les habitants, notamment au moyen d’incitations financières, Les quantités de déchets détournés de la collecte peuvent ne pas atteindre les niveaux escomptés en raison d’une faible demande ou d’un faible taux de participation liés à un manque d’information, au coût des containers ou au manque de place, Les budgets nécessaires pour mener un programme de prévention des bio-déchets sont souvent sous-estimés et ne prennent pas en compte tous les aspects (actions promotionnelles, de sensibilisation, subventionnement des bacs et composteurs, frais de personnel, formation des maîtres composteurs et des habitants, suivi etc.), L’information et la sensibilisation des habitants sont souvent menées de manière ad hoc et seulement en phase de démarrage (phase pilote) du programme, Le passage d’un projet pilote à un dispositif généralisé demande une bonne planification, notamment en terme d’accessibilité des containers, des poubelles et autres équipements dans les communes / municipalités, Comment trouver, recruter, motiver et conserver les bénévoles (maîtres composteurs), Garder à l’esprit et savoir utiliser les « facteurs de motivation » pour lancer un programme de compostage domestique par les habitants. Ces facteurs, sont, par ordre d’importance : un jardin suffisamment grand, un bac à compost gratuit et des conseils sur le compostage, Savoir être créatif pour attirer et continuer à motiver les habitants et autres acteurs, Très peu de programmes de prévention des bio-déchets font l’objet d’un suivi correct. Peu d’informations sont donc disponibles sur les résultats, tant quantitatifs que qualitatifs, de ces programmes, Les collectivités locales se doivent de montrer l’exemple ; les sensibiliser, organiser des animations compost pour inciter les employés municipaux à réclamer des bacs à compost contribuent à la crédibilité du programme et à le rendre accessible à tous, Des responsables environnement motivés (travaillant à mi-temps, quelques heures par semaine) pour piloter le programme au niveau (inter)municipal sont indispensables, Les aires de compostage collectif présentent des défis spécifiques : o La plupart des aires de compostage collectif sont gérées par des bénévoles. La collectivité locale doit assumer les responsabilités en cas de problème (absence de personnes relais / bénévoles pour gérer l’aire par ex.), o o o o o o o o o Les aires de compostage collectif non clôturées et sans horaires d’ouverture (quelques aires seulement) peuvent présenter des problèmes de contamination, Le contrôle des intrants (par la personne relais) est essentiel afin d’éviter les contaminations, Une aire bien visible est également essentielle pour des raisons de contrôle social, Trouver et recruter des bénévoles (personnes relais), Maintenir la motivation et l’enthousiasme des bénévoles et résidents, La brassage des tas de compost est un travail difficile qui peut être trop lourd pour des bénévoles âgés, Nuisance pour les résidents (nuisibles,…), Matériaux structurants en quantité insuffisante (copeaux de bois), Différends entre résidents et personnes relais ou entre personnes relais. Facteurs de succès • • • • • • • • • • • • • • • • Bonne connaissance de la municipalité (production de bio-déchets, degré de sensibilisation à l’environnement, comportements culturels, volonté de participer à des projets communautaires, etc.), Obtention d’aides directes ou indirectes des régions et des autorités nationales, en plus des financements municipaux, Coopération avec des réseaux nationaux sur des thèmes spécifiques, Intégration du programme de prévention des bio-déchets dans un dispositif plus vaste de prévention des déchets, Fixation d’objectifs SMART afin d’améliorer le suivi, Implication de tous les acteurs en amont du projet, Constitution d’une équipe de conseillers formés (maîtres composteurs) et fourniture d’assistance technique, financière et morale à tous les bénévoles, Création d’un réseau de maîtres composteurs, structure chargée de recruter, motiver et garder les bénévoles, Rédaction d’accords de coopération clairs qui engagent les parties, Actions de communication ciblées en fonction des publics (public engagé et public concerné), Dissémination d’informations au travers de divers canaux et de manière continue, Une bonne communication et coopération entre services municipaux concernés améliorent l’aide fournie, Surveillance régulière (y compris contrôle visuel), étude et suivi du processus de compostage, Veiller à ce que les participants connaissent le cycle complet du compostage, ainsi que les utilisations du compost, L’instauration de redevances différenciées en fonction du volume de bio-déchets collectés conduit à une amélioration de la prévention des (bio-) déchets, Suivi continu et contrôle qualité afin de pouvoir prendre les mesures correctives nécessaires et améliorer le programme, • • Tenir les acteurs informés des résultats du programme est un élément essentiel de motivation. Facteurs de succès liés aux aires de compostage collectif : o Conditions préalables à réunir avant planification : o Feuille de route claire quant aux étapes à suivre pour mettre en place une aire de compostage collectif, o Soutien du service des déchets pour les études, et aide technique et logistique, o Des aires de compostage collectif simples, propres et bien conçues, o Flexibilité pour ce qui est du nombre de participants, la taille des aires de compostage collectif et leur conception, o Information via des fiches d’information, site Internet et sur l’aire de compostage collectif (instructions, résidents responsables de l’aire, répartition des tâches), o Une redevance élevée pour la collecte des déchets résiduels rend plus attractive la participation à un programme d’aire de compostage collectif pour les résidents, o Répartition claire des responsabilités de chaque acteur : conseiller en compost, bénévoles, résidents et société de logement, o Copeaux de bois (payants) fournis sur demande. Recommandations Quelque soit le programme décentralisé de prévention des bio-déchets, l’approche suivie doit toujours prévoir de doter les acteurs d’instruments et outils (enable - habiliter), inclure des incitations financières (encourage- encourager), impliquer le plus possible d’acteurs (engage - engager) et donner à la collectivité locale ou régionale un rôle d’exemple (exemplify – donner l’exemple). Ce modèle des 4 « E » développé au Royaume-Uni est le plus complet pour introduire des changements. L’application de solutions durables nécessite non seulement un soutien communautaire, et donc une société plus solidaire qu’égoïste, mais également des politiques visant à changer les comportements, une fiscalité verte et des instruments convaincants et adaptés. En d’autres termes, une politique plurielle composée de mesures directes (pour habiliter et encourager) et indirectes (pour donner l’exemple et engager) doit être mise en place afin de résoudre les problèmes complexes. • Fourniture de bacs et caddies Habiliter Encourager • Information sur les avantages • Formation de proximité • Hotline Catalyser • Bacs subventionnés • Récompenses • Réduction de la • Coordinateurs locaux facture déchets pour • Bénévoles • Ateliers pratiques • Proximité • Langage adapté les habitants Engager Donner l’exemple • Modèles locaux • Partenariat avec les commerçants • Marchés publics verts pour le compost • • • • • Enable (habiliter) – aider les individus à faire des choix responsables en les éduquant, en les formant et en leur donnant les informations nécessaires et faciliter ces choix en proposant des alternatives facilement accessibles ainsi qu’une infrastructure adaptée. Encourage (encourager) – le gouvernement considère les techniques les plus efficaces pour encourager et, si nécessaire, imposer un changement de comportement (par ex. action sur les prix, influence du groupe, classement, financement ou disposition réglementaire). Engage (engager) – on obtient de meilleurs résultats en impliquant les individus dès le début du projet. Des messages du gouvernement, trop éloigné du terrain, ne sont pas toujours la meilleure solution ; les contacts directs, en face à face, sont souvent mieux adaptés. Les forums de discussion peuvent être une option car ils permettent une discussion plus en profondeur des options possibles et créent un dialogue entre personnes ayant des opinions fortes et opposées ou qui sont des experts dans leur domaine. Les études montrent que les campagnes de communication fonctionnent mieux lorsqu’elles font partie d’une stratégie plus vaste. Exemplify (donner l’exemple) – le gouvernement doit montrer l’exemple en démontrant l’importance de la prévention des déchets. Catalyse breaking habits (catalyser – rompre les habitudes) – toutes les stratégies et politiques doivent viser un changement à long terme des comportements, ce qui demande du temps. Idéalement, ce modèle des 4 “E” est accompagné d’une segmentation (écologique) détaillée de la population. L’objectif est de définir une politique ciblant un groupe spécifique et d’utiliser des instruments adaptés à ce groupe. Plusieurs études ont montré qu’une société peut se décomposer en différents segments. Ce travail montre également que le premier E (Enable - Habiliter) est crucial pour l’ensemble des segments. La mise à disposition d’alternatives accessibles, abordables et attractives est la première et plus importante des étapes menant à un changement de comportement. Outre les politiques d’habilitation (qui consistent donc à rendre largement accessibles des alternatives durables), la seule méthode capable de modifier le comportement des personnes est celle qui touche leur porte-monnaie. Il est ainsi possible de décourager des choix non durables en jouant sur les mécanismes de prix et en faisant baisser le prix de solutions vertes, plus durables. Feuille de route pour la mise en place de programmes de prévention des (bio-) déchets Les différentes phases citées ci-dessous constituent la feuille de route à suivre pour mettre en place des programmes de prévention des bio-déchets efficaces et performants. L’exemple pris concerne les aires de compostage collectif mais pourrait être adapté à n’importe quel programme de prévention des (bio-) déchets. PHASE 1 – PLANIFICATION 1. Visite de sites 2. Suggestions d’idées a. Séance de brainstorming b. Approche originale 3. Faire preuve de réalisme 4. Ne pas négliger les aspects financiers 5. S’entourer de conseils PHASE 2 – FORMATION DES GROUPES 1. Etablir les groupes et comités de travail 2. Déterminer le statut des bénévoles 3. Assurance(s) PHASE 3 – REDIGER UN BUSINESS PLAN 1. Réaliser un business plan 2. Thèmes a. Synthèse b. Informations générales c. Description du projet d. Budget e. Analyse des risques f. Résultats (attendus) du projet g. Durabilité du projet h. Faisabilité financière PHASE 4 – SITE ET AUTORISATIONS 1. 2. 3. 4. Trouver un emplacement Faits ayant une influence sur le choix Permis d’urbanisme Autorisation environnementale PHASE 5 – CONCEPTION & GESTION DU PROJET 1. 2. 3. 4. 5. 6. conception de l’aire de compostage sécurité gestion de l’aire broyeurs tamis suivi et contrôle qualité PHASE 6 – SANTE ET SECURITE 1. Points à suivre 2. Politique santé et sécurité PHASE 7 – UTILISATION DU COMPOST 1. Utilisation des produits du compostage PHASE 8 – ACTIONS PROMOTIONNELLES 1. Promotion de l’aire de compostage collectif a. Attirer de nouveaux bénévoles b. Réagir en cas d’informations négatives 2. Journées portes ouvertes 3. Formation sur différents créneaux horaires PHASE 9 – GARDER LES BENEVOLES 1. Nombre de bénévoles 2. Garder les bénévoles 3. Flexibilité PHASE 10 –INTEGRATION SOCIALE 1. Qu’entend-on par intégration sociale ? 2. Thérapie par la nature 3. Emploi Protection des groupes vulnérables ANNEXES Annexe 1 - Intérêt environnemental du compostage décentralisé en Suisse (Zürich) Les informations ci-dessous proviennent d’une étude commanditée par le « Entsorgung + recycling service » (service d’élimination des déchets et de recyclage) de Zürich et réalisée par son « Umwelt- und Kompostberatung » (service de conseil environnement et compost) en 2008. Introduction Les émissions de gaz à effet de serre (CH4, CO2, O2 et H2S) des aires de compostage collectif de Zürich ont été mesurées et comparées aux mesures trouvées à Bâle et dans la littérature. Les mesures, effectuées à l’aide d’un appareillage portatif, ont concerné les gaz suivants : • Méthane (CH4) • Dioxyde de carbone (CO2) • Oxygène (C02) • Sulfure d’hydrogène (H2S) La comparaison entre méthane (CH4) et composés carbonés volatiles (CH4 + CO2) ou (CH4/ CH4+CO2) permet de mesurer la baisse des émissions de carbone. Matériaux et méthodologie A Zürich, dix aires de compostage collectif comprenant chacune 5 composteurs et 5 tas de compost ont été sélectionnées. Une boîte fermée a été déposée à la surface du compost dans les composteurs et sur les tas afin d’éviter que de l’air extérieur n’entre dans les boîtes. Les gaz présents dans les boîtes sont aspirés à l’aide d’un petit tuyau et leur concentration mesurée toutes les 30 secondes au moyen de 4 capteurs différents (infrarouge pour le CO2, catalytique pour le CH4 et électrochimique pour le O2 et le H2S). La température est également mesurée avant chaque mesure à l’aide d’un second thermomètre. La mesure des concentrations de gaz est effectuée à l’aide d’un instrument spécifiquement conçu pour ce travail, le « Drager Xam 7000 » et avec les capteurs suivants : méthane 0-5 %, CO2 0-100 %, O2 0-25 % et H2S 0-100 ppm. L’équipement de mesure est calibré une fois par mois. De plus amples informations sur les instruments de mesure utilisés sont disponibles sur : www.draeger.com/STms/internet/site/MS/internet/CHde/ms/Branchen/Bergbau/Entsorgung/Abfall/Tragbar/Xam7000/aw_Xam7000.jsp Résultats Le dégagement de méthane est directement lié aux concentrations mesurées, une concentration élevée indiquant un dégagement important. On peut donc aisément distinguer le méthane du CO2 volatile, seule l’équation « méthane / CO2 » devant être calculée. On constate des écarts importants entre les valeurs mesurées pour le CH4 comme pour le N20. Il n’y a pas de corrélation entre les différents gaz au sein d’un même échantillon. Les émissions de CH4 mesurées sont plus élevées dans les tas, mais inférieures à ce que rapporte la littérature (jusqu’à 10 % des émissions totales). Les émissions mesurées dans le cadre de cette étude atteignent 2 – 3,6 %. A la différence de Bâle, qui n’a mesuré que les émissions dans les composteurs, l’étude menée à Zurich a également concerné les silos et tas de compost. Certains sites ont des valeurs assez basses, tandis que d’autres présentent un taux élevé de protoxyde d’azote. Les mesures prises à Bâle l’ont été plusieurs fois sur le même site. D’après les plus récentes recherches rapportées dans la littérature, il y a effet de serre lorsque les valeurs sont comprises entre 0,38 et 0,62 tonnes équivalent-CO2. Comparé à des matériaux similaires compostés en tas et régulièrement brassés, le compostage domestique se classe défavorablement avec des valeurs comprises entre 1,5 et 7. Afin de mesurer l’efficacité de la conversion aérobie, il a été proposé de mesurer le rapport entre émissions de CO2 et émissions d’équivalent CO2, des valeurs bien supérieures à 0,3 – 0,5 indiquant de mauvaises conditions de compostage. Les valeurs plus élevées obtenues pour le compostage domestique - de 0,55 à 0,87 – sont dues à un manque de brassage et à une mauvaise aération de la pile de compost. Système de mesure composé d’un appareil portable et d’un sac gonflé de gaz utilisé dans un composteur à Bâle. Annexe 2 - Flandre Les annexes suivantes ont été rédigées afin de répondre aux questions soulevées par les études de cas flamandes sur le compostage collectif et sur le jardinage en circuit fermé (compostage domestique inclus). Annexe 2.1 – Etude sur la prévention des déchets de cuisine et de jardin, petits déchets dangereux et déchets électroniques auprès des ménages flamands Cette annexe est basée sur une étude de l’OVAM : « Preventie-evaluatieonderzoek voor GFT-en groenafval, KGA en AEEA » (Etude d’évaluation-prévention des déchets de cuisine et de jardin, petits déchets dangereux et déchets électroniques). L’enquête téléphonique a porté sur trois flux de déchets. Les questions ci-dessous concernent uniquement la partie compostage domestique. Questions relatives au compostage domestique 1 Pratiquez-vous le compostage domestique ? • Oui • Non, mais je pense m’y mettre (allez à la question 18) • Non (allez à la question 17) 2 Quel • • • • pourcentage de déchets de cuisine et de jardin compostez-vous ? Moins de 25% 25-50% 50-75 % Plus de 75% 3 Quel • • • • pourcentage de déchets de cuisine compostez-vous ? Moins de 25 % 25-50 % 50-75 % Plus de 75 % 4 Comment compostez-vous ? (Plusieurs réponses possibles) • En tas • En plusieurs tas • Composteur à 1 compartiment • Composteur à plusieurs compartiments • Bac à compost (ou silo) • Lombri-composteur • Autres…………………… 5 Brassez-vous ou mélangez-vous régulièrement votre compost ? • Oui • Non • Jamais entendu parlé, je ne sais pas, je ne savais pas que c’était recommandé. 6 Pensez-vous ajouter un mélange de matériaux verts (herbe, déchets de cuisine) et bruns (feuilles, petites branches, copeaux de bois) ? • Oui • Non • Jamais entendu parlé, je ne sais pas, je ne savais pas que c’était recommandé. 7 Disposez-vous de suffisamment de matériaux verts et bruns dans votre jardin ? • Oui (allez à la question 9) • Non, pas assez de matériaux bruns • Non, pas assez de matériaux verts 8 A quelle fréquence allez-vous chercher des matériaux bruns (matériaux structurants, ligneux) à la déchetterie ou ailleurs (famille, amis) pour les ajouter à votre compost ? • Jamais • Rarement • Parfois • Souvent 9 Eprouvez-vous des difficultés avec le compostage à domicile ou avec la qualité de votre compost ? • Non • Trop humide • Trop sec • Pas assez fin • Pas assez de variation dans la composition des intrants • Mauvaises odeurs • Trop peu d’informations sur ce que l’on peut composter ou pas • Vermine • Autres……………… 10 Que faites-vous de votre compost? (Plusieurs réponses possibles) • Je n’ai pas encore de compost • Je l’utilise dans mon jardin / potager • Je l’utilise dans le jardin / potager d’autres personnes • Utilisation dans des parterres de fleurs • Le jardinier le prend avec lui • Déposé avec les déchets verts et de cuisine pour collecte • Pas encore utilisé (récolté) • Autres…… 11 Avez-vous déjà utilisé votre propre compost ? • Oui, précisez ……………….. • Non 12 Achetez-vous du compost par ailleurs ? • Oui • Non 13 Depuis combien de temps compostez-vous ? Nombre d’années 14 Pensez-vous continuer à composter ? • Oui (allez à la question 16) • Non 15 Pourquoi voulez-vous arrêter le compostage ? (Plusieurs réponses possibles) • Trop difficile • Manque de place • Manque de temps • Problème d’odeurs • Présence de vermines • Raisons esthétiques (vue) • Pas assez de connaissances • Collecte sélective des déchets de cuisine et de jardin récemment mise en place • Pas assez de matériaux • Pas assez de matériaux structurants (bruns) • Autres….. 16 Pourquoi compostez-vous ? (Plusieurs réponses possibles) • Pour l’écologie, l’environnement, pour contribuer à un monde durable • Par facilité • Intérêt financier / coût des sacs à déchets / moins cher que la collecte (sélective) • Pour le compost (utilisé comme engrais) • Recyclage, jardinage en circuit fermé • A cause des informations reçues lors de séances d’information, dans des brochures,… • Des membres de ma famille, amis, voisins m’ont convaincu • Le maître composteur m’a convaincu • Je ne sais pas • Autres……. 17 Pensez-vous vous mettre au compostage ? • Oui (allez à la question 18) • Non (allez à la question 19) 18 Pourquoi voulez-vous vous mettre au compostage domestique ? (Plusieurs réponses possibles) • Pour l’écologie, l’environnement, pour contribuer à un monde durable • Par facilité • Intérêt financier / coût des sacs à déchets / moins cher que la collecte (sélective) • Pour le compost (utilisé comme engrais) • Recyclage, jardinage en circuit fermé • J’ai emménagé dans une maison avec jardin • A cause des informations reçues lors de séances d’information, dans des brochures,… • Des membres de ma famille, amis, voisins m’ont convaincu • Le maître composteur m’a convaincu • Je ne sais pas • Autres……. Allez à la question 20 19 Pourquoi ne voulez-vous pas vous lancer dans le compostage domestique ? • Trop difficile • Manque de place • Manque de temps • Problème d’odeurs • Présence de vermines • Raisons esthétiques (vue) • Pas assez de connaissances • Collecte sélective des déchets de cuisine et de jardin récemment mise en place • Pas assez de matériaux • Je n’ai pas de jardin • La municipalité collecte les déchets de cuisine et de jardin • Je n’aime pas le jardinage • J’apporte mes déchets de cuisine à des amis, de la famille qui ont un jardin • Je n’ai pas besoin de compost • Je n’y ai jamais pensé • Je ne sais pas • Autres….. 20 Avez-vous déjà pratiqué le compostage domestique dans le passé ? • Oui • Non 21 Pourquoi avez-vous arrêté ? • Trop difficile • Manque de place • Manque de temps • Problème d’odeurs • Présence de vermines • Raisons esthétiques (vue) • Je n’ai pas besoin de compost • Pas assez de connaissances • Collecte sélective des déchets de cuisine et de jardin récemment mise en place • Pas assez de matériaux • Je n’ai pas de jardin • La municipalité collecte les déchets de cuisine et de jardin • Je n’aime pas le jardinage • J’apporte mes déchets de cuisine à des amis, de la famille qui ont un jardin • Je n’ai pas besoin de compost • Je n’y ai jamais pensé • Je ne sais pas • J’ai déménagé dans une maison sans jardin • Je n’ai pas assez de déchets verts ou de cuisine, je n’avais pas de jardin • Autres….. Annexe 2.2 – Comment ont été quantifiés les bio-déchets en pourcentage des déchets totaux Méthodologie La présente annexe est basée sur une étude de l’OVAM : « Sorteeranlayse- onderzoek huisvuil 2006 (Etude – analyse portant sur le tri des déchets ménagers en 2006) » L’analyse du tri des déchets ménagers s’est faite sur trois campagnes de mesure et porte sur les déchets ménagers de 2000 ménages constituant un échantillon représentatif. Les campagnes de mesure ont eu lieu en hiver, au printemps et à l’automne 2006. Les déchets de chaque ménage ont été collectés trois fois, les jours de ramassage habituels. Les déchets collectés ont fait l’objet des analyses suivantes : • Détermination du poids de remplissage des sacs ou containers, • Tri des déchets en différentes fractions prédéfinies, • Analyse de la fraction résiduelle inerte. Comment a été constitué l’échantillon représentatif ? L’objectif était de s’assurer que les résultats de cette étude étaient représentatifs des diverses typologies de communes en Flandre. Typologie de communes Les critères suivants ont été utilisés : • Zone rurale ou urbaine • Région GFT (collecte des déchets de cuisine et de jardin en place) ou région verte (collecte des déchets verts et/ou apport volontaire) Les 308 municipalités flamandes ont ainsi été regroupées en 4 typologies: • Urbaine – en région GFT • Urbaine – en région verte • Rurale – en région GFT • Rurale – en région verte Précision et fiabilité 500 familles ont été sélectionnées dans chaque typologie. L’analyse offre donc le même degré de précision et fiabilité pour chacune des typologies identifiées. Choix des municipalités Pour chacune des 4 typologies de municipalité, 500 ménages ont été sélectionnés. Chaque famille constitue un point de prélèvement. 50 points de prélèvement par municipalité ont été sélectionnés. Les prélèvements ont donc eu lieu dans 40 municipalités en tout. Choix des points de prélèvement Les prélèvements ont été effectués auprès de 2000 ménages répartis dans 40 municipalités représentant 4 typologies (voir ci-dessus). Les ménages ont été choisis au hasard afin d’obtenir un tableau représentatif de la population flamande en matière de composition des ménages, catégorie socioprofessionnelle et parc de logement en Flandre. Prélèvement des échantillons Les trois campagnes de prélèvement ont été menées en hiver, au printemps et en automne afin de tenir compte des variations saisonnières. Les prélèvements ont eu lieu un jour normal de collecte, les sacs de déchets étant ramassés par un véhicule précédant le camion de ramassage habituel. Les sacs n’ont pas été comprimés. Les déchets en bac ont été collectés par un véhicule de collecte ouvert et les bacs vidés manuellement. Les déchets ont été collectés par typologie, c’est-à-dire que les déchets de 500 familles ont été collectés dans 10 municipalités différentes. Les déchets collectés ont ensuite été apportés au centre de tri du service de recyclage du SITA. Analyse des échantillons Pesée des containers à déchets Chaque sac de déchets collecté est pesé au centre de tri (précision de 0,02 kg). Le nombre de sacs de déchets est également enregistré. Le poids total des déchets collectés en containers est également mesuré (précision de 20 kg). Le nombre de containers vidés est enregistré afin de déterminer la densité moyenne. Composition des déchets ménagers Les déchets ménagers sont triés par typologie. Les déchets d’une même catégorie ont pu être collectés sur plusieurs jours. Tri Les déchets sont triés le jour ouvré suivant leur ramassage. Ils sont placés sur une table de tri ronde et triés manuellement selon des règles prédéterminées. Chaque personne trie un certain type de déchets et les diverses fractions sont placées dans des récipients séparés. 26 fractions ont ainsi été triées (dont 11 pour les plastiques). Les bio-déchets sont triés en 3 fractions. Deux fractions (déchets organiques compostables de cuisine et déchets de jardin) sont compostables et devraient donc en principe être collectées en collecte séparative avec les déchets verts et de jardin (en région GFT) ou avec les déchets verts, ou compostés. La 3ème fraction (déchets organiques de cuisine noncompostables) n’est pas compostable. Pesée Chacune des 26 fractions est pesée avec une précision de 0,02 kg. Les données sont rassemblées par typologie. Le poids de chaque fraction est exprimé en pourcentage du poids total des déchets ménagers triés par typologie, donnant ainsi la part relative des diverses fractions. Compte tenu des résultats de chaque typologie, une composition moyenne des déchets des ménages flamands a ainsi pu être obtenue (exprimée en pourcentage du poids total). Analyse chimique Le contenu en matière organique est calculé à partir du contenu en carbone organique (C). C organique x 1,7 = matières organiques Les études menées par le VLACO (organisation flamande pour le compostage) montrent que les déchets de cuisine frais et les petits déchets de jardin ont un contenu en matière organique de 22 %. Les déchets de cuisine et petits déchets de jardin correspondent aux matières organiques compostables présentes dans les déchets ménagers. X kg matières organiques = (X x 100/22) kg matières organiques compostables A partir de cette formule, il est possible de calculer le pourcentage de matière organique compostable des déchets ménagers et donc, la part de la fraction résiduelle inerte. Fraction résiduelle = matières organiques compostables + fraction résiduelle inerte Résultats (fraction des bio-déchets) Par typologie et période de l’année Déchets organiques Région GFT urbaine Région GFT rurale Région verte urbaine Région verte rurale Hiver Printemps Automne Moyenne Poids % 34,22 30,18 50,92 Poids % 42,3 34,41 56,8 Poids % 32,8 26,11 40,6 Poids % 36,47 30,23 49,29 Poids absolu en kg/hab 35,72 22,32 64,00 50,48 50,29 47,37 49,38 58,60 Composition relative des déchets ménagers (évolution) Analyse du tri Fraction Fraction organique Déchets de cuisine organiques compostables Déchets de cuisine organiques non compostables Déchets de jardin Papier et carton Verre Métaux Plastiques Autres Total 19951996 Poids % 48.34 39.24 9.10 17.75 3.15 3.89 7.71 19.61 100 2001 2006 Poids % 43.07 38.37 1.52 3.17 14.30 2.40 3.23 11.62 25.38 100 Poids % 40.10 31.01 4.74 4.35 10.54 2.58 2.67 15.45 28.66 100 Annexe 2.3 – Qualité du compost produit par les aires de compostage collectif en Flandre Les résultats suivants proviennent du document intitulé « Het wel en Wee van Wijkcomposteren (Etat de l’art du compostage collectif en Flandre) » - 2001. Introduction Afin de mieux comprendre le compostage collectif, l’organisme « Organic Waste System (OWS) » a été mandaté par l’OVAM, sous supervision du VLACO, pour mener des études sur la qualité du processus de compostage et du compost produit sur 6 sites de compostage en Flandre : deux aires de compostage collectif en pavillons et 4 sites de plus petite dimension. Méthodologie L’étude a porté sur les points suivants : 1. Contrôle visuel avec fiche d’évaluation 2. Interviews des personnes responsables 3. Prélèvement d’échantillons et analyse de différents paramètres 4. Courbe de température Analyse du compost Les échantillons ont été analysés immédiatement après prélèvement. Le laboratoire d’OWS a analysé les points suivants : • Matière sèche (MS) • Contenu en matière organique (MO) • Conductivité (ou teneur en sel) (EC) • Azote Kjeldahl (Kj-N) • Mauvaises herbes • Chlore (Cl) • Degré de mûrissement • Phytotoxicité (germination des graines de cresson) • Nitrate – azote (NO3-N) • Ammonium – azote (NH4-N) • Impuretés et pierres Les métaux lourds ont été analysés par un autre laboratoire. Chaque paramètre a donné lieu au calcul d’une moyenne, d’un écart type et de valeurs minimale et maximale. Les valeurs limites inférieures et supérieures appliquées au compostage professionnel ainsi que les normes VLACO (si disponibles) sont également présentées à des fins de comparaison. Courbe de température Il a été demandé aux personnes en charge des aires de compostage collectif de mesurer la température deux fois par semaine pendant deux mois (de décembre 2000 à février 2001). Un thermomètre de 1 m de long et une feuille de report des températures ont été donnés aux responsables. L’endroit où plonger le thermomètre et la profondeur à atteindre ont été déterminés à l’occasion d’une visite des sites par OWS afin de s’assurer de l’homogénéité des conditions de mesure. La profondeur de prise de température a été fixée à 5 cm pour le compost frais en pavillon et à 100 cm pour un compost de 30 jours. Aires de compostage collectif ayant participé à l’étude. L’image en bas à droite montre un pavillon de compostage. Résultats Les courbes de température et les analyses du compost ont été décrites en détail par aire de compostage. Les résultats sont résumés ci-dessous. Analyse du compost Résultats des analyses de compost Traduction des termes : Plaats = emplacement, gemiddelde = moyenne, standaard afwijking = écart type, ondergrens = limite inférieure, bovengrens = limite supérieure, EC = conductivité, vochtgehalte = humidité, organische stof = matière organique, % op DS = % sur matière sèche, % op ver staal = % sur échantillon frais. Résultats des analyses de compost : niveaux de nutriments totaux et extractibles Plaats P2O5 K2O CaO MgO P2O5 K2O CaO MgO %op vers %op vers %op vers %op vers %op DS %op DS %op DS %op DS Oostende 0,43 1,24 2,76 0,25 0,93 2,69 5,99 0,54 Dilbeek 0,57 0,92 2,57 0,24 1,56 2,52 7,03 0,66 Mechelen 0,40 0,99 1,39 0,20 1,32 3,26 4,57 0,66 4wormen 0,18 0,08 0,96 0,11 0,59 0,26 3,15 0,36 Scarabee 0,26 0,29 1,67 0,16 0,85 0,95 5,48 0,53 St-Amands 0,43 0,31 1,27 0,21 1,15 0,83 3,41 0,56 gemiddelde 0,38 0,64 1,77 0,20 1,07 1,75 4,94 0,55 standaard afwijking 0,14 0,47 0,73 0,05 0,35 1,22 1,51 0,11 minimum 0,18 0,08 0,96 0,11 0,59 0,26 3,15 0,36 maximum 0,57 1,24 2,76 0,25 1,56 3,26 7,03 0,66 ondergrens (GFT) 0,45 0,50 1,10 0,20 bovengrens (GFT) 0,80 1,30 3,00 0,60 P mg/l 564 867 540 263 369 675 546 215 263 867 400 800 K mg/l 5200 4200 3600 348 1380 1520 2708 1896 348 5200 2500 6000 Traduction des termes : % op ver = % sur matière fraîche, Plaats = emplacement, gemiddelde = moyenne, standaard afwijking = écart type, ondergrens = limite inférieure, bovengrens = limite supérieure Ca mg/l 4305 5890 2595 2910 3600 2188 3581 1358 2188 5890 1200 7000 Mg mg/l 502 596 392 298 306 388 414 116 298 596 300 800 Résultats des analyses de compost Plaats kiemkrachtige zaden aantal / 100 ml staal Oostende 0 Dilbeek 0 Mechelen 0 4 wormen 1 Scarabee 0 St-Amands 0 gemiddelde 0 standaard afwijking 0 minimum 0 maximum 1 VLACO-NORM 0 ondergrens (GFT) 0 bovengrens (GFT) 1 rijpheid onzuiverheden steentjes °C % % 27,5 (V) 0,40 0,00 21,0 (V) 0,00 0,00 35,5 (IV) 0,20 0,00 21,0 (V) 0,00 0,00 23,0 (V) 0,80 0,40 21,5 (V) 0,30 0,40 0,28 0,13 0,30 0,21 0,00 0,00 0,80 0,40 < 40 < 0,5 <2 21,0 (V) 0,00 0,00 42,0 (III) 0,30 1,00 fytotoxiciteit % verdunning (*) 29,3 350/1400/455 51,1 400/1200/400 86 350/1400/455 10,1 1600/0/160 12 1100/550/275 11 1100/550/275 33,3 30,3 10,1 86,0 Traduction des termes : Plaats = emplacement, gemiddelde = moyenne, standaard afwijking = écart type, ondergrens = limite inférieure, bovengrens = limite supérieure, verdunning = dilution, staal = échantillon, aantal = nombre, Kiemkrachtige zaden = graines germées, rijpheid = maturité, onzuiverheden = impuretés, steentjes = pierres. Résultats des analyses de compost : métaux lourds Plaats Oostende Dilbeek Mechelen 4 wormen Scarabee St-Amands gemiddelde standaard afwijking minimum maximum VLACO-NORM ondergrens (GFT) bovengrens (GFT) Cd Cr Cu Hg Pb Ni Zn mg/kg DS mg/kg DS mg/kg DS mg/kg DS mg/kg DS mg/kg DS mg/kg DS 0,57 11 27 0,048 29 7,6 201 0,88 12 49 0,014 32 14,4 321 0,69 7 37 0,036 15 10,8 134 2,21 11 37 0,021 152 11,5 193 0,72 14 2436* 0,071 65 13,0 128 1,06 11 22 0,076 40 11,8 184 1,02 11 34 0,044 55 11,5 194 0,61 2 10 0,026 50 2,3 70 0,57 7 22 0,014 15 7,6 128 2,21 14 49 0,076 152 14,4 321 < 1.5 < 70 < 90 <1 < 120 < 20 < 300 0,40 1 30 0,00 40 2 170 1,20 41 70 0,40 100 19 280 Abréviations utilisées : Cd = cadmium, CU = cuivre, Zn = zinc, Cr = chrome, Hg = Mercure, Ni = Nickel. Les cases grises indiquent les valeurs qui dépassent les normes VLACO Courbes de température Les deux exemples ci-dessous concernent une aire de compostage de collectif en pavillon et un site de plus petite dimension. Pavillon de compostage Dilbeek 70 60 50 40 30 20 10 0 0 20 40 60 80 100 tijd (d a g e n ) Traduction : Tijd = temps, dagen = jours Scarabee Anvers 70 60 50 40 30 20 10 0 0 20 40 60 tijd (d a g e n ) 80 100 Conclusions Les courbes de température montrent des températures plus élevées dans les pavillons que dans les sites de plus petite dimension (en hiver). Les analyses du compost donnent les résultats suivants : • • • • • • • • • • • Conductivité et chlore : faible à normal comparé aux normes professionnelles Valeurs de pH : dans les limites des normes VLACO Matière organique : normal à relativement élevé comparé aux normes professionnelles Kj-N : relativement faible à relativement élevé comparé aux normes professionnelles NH4-N : très faible pour l’ensemble des échantillons Nitrates : supérieur aux normes Seul un échantillon présentait des graines germées Les impuretés et pierres étaient trop élevées dans un échantillon Phytotoxicité supérieure aux normes VLACO pour tous les échantillons Toutes les valeurs nutriments étaient normales comparé aux normes professionnelles Trois échantillons dépassaient les normes VLACO pour les métaux lourds (Ca, Cu, Pb et Zn) Aucune conclusion générale n’a été tirée des résultats ci-dessus. Il a seulement été recommandé de procéder à plus de prélèvements à l’avenir. Les principales recommandations portaient sur l’ajout de matériaux structurants (bruns) et sur la nécessité de couvrir le compost arrivé à mûrissement et récolté. Annexe 2.4 – Qualité du compost produit par les aires de compostage collectif en Flandre Les résultats suivants proviennent du document intitulé : « Inventarisatie en doorlichting van de wijkcompostering in Vlaanderen - Inventaire et analyse du compostage collectif en Flandre » (suivi d’une étude de 2001). Méthodologie Du compost a été prélevé sur chacune des 10 aires de compostage collectif étudiées. Le prélèvement, la préparation et l’analyse des échantillons ont été effectués selon les règles de prélèvement et d’analyse. Des sous-échantillons ont été prélevés dans le compost mûr à cinq endroits différents sur chaque site. Chaque sous-échantillon représente en moyenne 5 à 10 l de compost. Les sous-échantillons sont ensuite mélangés et 20 l sont prélevés sur l’ensemble. Les échantillons finaux sont apportés au laboratoire le jour même et analysés sous 24 heures. Les paramètres suivants ont été analysés : • Matière sèche / humidité • Teneur en matière organique • Nutriments o Azote total o Phosphore total et extractible o Potassium total et extractible o Magnésium total et extractible o Sodium total et extractible • Métaux lourds (Cd, Cr, Cu, Ni, Pb et Zn) • Acidité (Ph) • Teneur en sel / chlore • Conductivité • Degré de mûrissement • Graines germées • Phytotoxicité La température a également été mesurée à l’aide d’un enregistreur de données à sonde Testo 110 (calibré) et un tableau standard a été utilisé pour reporter les données. Résultats Synthèse des résultats o Tous les échantillons de compost sont trop humides. 50 % présentent une humidité de 70 à 80 %. o Le pH varie entre 6,3 et 8. o o o o o o Faible teneur en sel (bien que plus élevée dans les bacs à compost que dans les composteurs). La plupart des échantillons présentent une faible teneur en ammonium et une teneur relativement élevée en nitrate, signe d’une bonne nitrification (= bonne décomposition des matières organiques). Selon le test de maturité, la plupart des échantillons sont mûrs/matures, bien que certains présentent une faible teneur en nitrate. La plupart des échantillons ne présentent pas de graines germées. Phytotoxicité comprise entre 1,5 et 10,2 %, soit un niveau bien inférieur aux résultats de l’étude de 2001. Les valeurs pour les métaux lourds respectent toutes les normes du VLACO. Synthèse des résultats Annexe 2.5 – Qualité du compostage domestique en Flandre Les résultats suivants sont issus du document : « De kwaliteit van thuiscomposteren – resultaten van een verkennend onderzoek – 2002 » (Qualité du compostage domestique – résultats d’une étude préliminaire - 2002). Une présentation PowerPoint a été réalisée et utilisée en Espagne et dans d’autres pays. Cette présentation offre un bonne synthèse des objectifs, méthodologie et résultats de cette étude. The quality of Home composting in Flanders Content 1. Objectives 2. Methodology 3. Results 4. Conclusions 5. Recommendations Quality of Home composting 2 Objectives How well are Flemings Home composting? Objectives How much better are “Master Composters” composting? How can we improve our readings? How can we easily test the quality of our own compost? Quality of Home composting 3 Target groups & objects Methodology 100 Home composters (citizens) whereby analysed: • • • • 42 compost bins 26 compost boxes 32 compost heaps No wormeries 31 Master composters (60 objects) • • • • 20 20 10 10 compost bins compost boxes compost heaps wormeries (incl percolate) during 3 seasons: Autumn (dec) 2000, spring (may) & summer (sept–oct) 2001 Quality of Home composting 4 Investigations Home Composters Visits to Home composters 100 samples for analysis Methodology Observation file Temperature measurement Questionnaires Master Composters Samples for analysis (3x) • Dec 2000, April & Aug 2001 Observation file (self) for input material, turnings, odour & T° Temperature measurement Questionnaire – – – – – – – – – – – – Quality of Home composting Dry matter Organic content Conductivity Ammonium & nitrate Total nitrogen Weed seeds Maturity Heavy metals Food elements Chlorides Phyto toxicity Stones & inpurities 5 Results How they compost Home composters Master Composters • 86% have no problems • 90% have no problems • 20% use starters • Don’t use starters • 50% reduce input materials • 94% reduce input materials • 19% use lime • 23% use lime • Less knowledgeable about composting • Good knowledge about composting Quality of Home composting 7 The survey reveals that Home Composters (HC) – Compost – Compost 80% of kitchen waste 60% of garden waste Results Master Composters (MC) – Input material bin: 64% kitchen waste box: 56% garden waste heap: 64% garden waste – Other input materials Meat and sauce: 10% Fine prunings: 75% Hedge shearings: 33% Grass: 62% 100% of kitchen waste 100% of garden waste – Input material Bin: 58% kitchen waste Box: 77% garden waste Heap: 85% garden waste – Other input materials Meat and sauce: 5% Fine prunings: 100% Hedge shearings: 100% Grass: 100% Quality of Home composting 8 The observation files reveal that The placement of the bins is done correctly (on stones) Results – 50% of the Home Composters – 86% of the Master Composters Temperature at sampling – ±20°C by Home Composters – 5 à 10 °C above surrounding T°, always < 30°C – Higher by Master Composters Quality of Home composting 11 Chemical analysis In general: good quality Most values comparable to professional Green Compost Results No difference between seasons Large differences between 4 systems Bin: Conductivity, N and C/N comparable with professional VFG compost Little stones and inpurities Quality of Home composting 12 Conductivity (EC) EC uS/cm Results VFG Prof 19503200 Green 750- Prof 1650 Heap 732 Bin 2065 Box 1089 What? Measurement for salt content Lots of salt in the soils hinders the moisture uptake through plant roots Lots of kitchen waste high EC Turning and structure material lower EC Results Very high EC in bins Less in wormeries (salts are removed in the percolate) Quality of Home composting 13 Acidity (pH) All values between 6,5 & 9 all averages between 7,5 & 9 pH Results VFG Prof 7.5 – 9.0 Highest values in bins & wormeries Compost is never pronounced acid Green 7.5 – - Prof 9.0 Lime does not affect the pH! Heap 7.7 Wet material (lots of kitchen waste) leads to higher (too high) pH Bin 8.2 Box 7.4 A good composting leans to a neutral pH (7,5-8) Quality of Home composting 14 Moisture content Moisture VFG Prof 25-40 In general high for all types of compost (higher than norm for professional composting) Green - Prof 35-50 Lowest values when turned regularly Heap 50.81 Hinders good digestion and nitrification Bin 64.19 Leads to anerobic situation Box 51.76 Results % fresh Highest values for bins and wormeries Lots of kitchen waste lots of moisture odour Quality of Home composting 15 Organic matter content Organic matter Results % on DM VFG Prof 30-46 Green 27-45 - Prof Heap 25.79 Bin 44.79 Box 30.87 For all systems high (on dry matter) Augment the content: – Lots of kitchen waste – Garden waste without soil – High moisture content and poor digestion! Diminish the content: – Garden waste with soil – Good composting! Quality of Home composting 16 Nitrification NO3-N Results mg N/l VFG Prof 0-200 Green - Prof 0-120 Heap 147 Bin 320 Box 244 Transposition of ammonium (NH4+) to nitrate (NO3-) When compost is maturing Optimal at 25 à 30°C (at home often too cold, professional often too warm) Under aerobic conditions In wet environment Decreases the pH with 0,5 to 1 unit Quality of Home composting 18 Germinating seeds Results Germination seeds VFG Prof - Green - Prof - Heap 4 Bin 2 Box 4 Consequence of insuffcient T° increase Indication of insufficient composting Concerns not always weed seeds In bins & wormeries often vegetable seeds Quality of Home composting 19 Heavy metals Analysis for Cadmium (Cd), Zinc (Zn), Cupper (Cu), Lead (Pb), Nikkel (Ni) & Chroom (Cr). Norms exceeded by: Results - 20% of Home Composters - 11% of Master Composters Too little measurements to draw conclusions Probably link with presence of soil Other sources possibly: chaff cutters?, poles?, wires?… Quality of Home composting 22 Compost in wormeries Wormeries = 100% kitchen waste Moisture, conductivity & pH: very high Results Part of the salts percolate Percolate: rich in K, Ca & Mg Persons using wormeries: - 71% had problems - 90% use the percolate Quality of Home composting 21 Some general conclusions No difference between the 3 seasons Conclusions Distinctive differences between the systems Lime: no effect on pH More turnings moisture contetn decreases In general compost is wet Quality of Home composting 25 Some general conclusions Few stones & inpurities Conclusions Few heavy metals Food elements : comparable to professional composting Insufficient digestion/ maturity toxicity phyto Considerable number of germination power seeds Quality of Home composting 26 Recommendations Characteristics of a good compost • • • • Little or no weed seeds Wood soil odour Lots of worms (cocoons) e.o. organisms High temperatures several times or for a longer period Unity Guiding values (box/heap) Guiding values (bin) pH On humid extract 6,5-8,5 6,5-8,5 Conductivity uS/cm 500-1500 1000-2500 Humidity % 45-60 55-70 Organic content % on dry matter 30-45 35-50 Chemical parameters Quality of Home composting 29 Annexe 3 - Intérêt environnemental du compostage décentralisé – émissions de gaz responsables du changement climatique, émissions volatiles et bilan massique. Les informations ci-dessous proviennent d’une étude commanditée par le gouvernement national autrichien et le gouvernement régional et menée par Ir. Florian Amlinger et l’institut ILUET (décembre 2003). Introduction L’étude porte sur la détection des émissions de gaz à effet de serre et d’ammoniac dans des conditions les plus réalistes possibles. Un mauvais procédé de compostage peut en effet en théorie conduire à la création de zones anaérobies dans les andains et donc à l’émission de gaz à effet de serre. Dans cette expérience, la performance qualitative du compostage décentralisé en terme de production de gaz à effet de serre, d’hygiène et de qualité du produit final (tel que défini par l’Ordonnance sur le compost) a été étudiée en situation réelle. Une évaluation a été menée par comparaison avec les données de la littérature. Matériaux et méthodologie Les dispositifs mobiles de mesure d’émissions développés par l’institut ILUET ont permis de mesurer en continu les émissions de gaz à effet de serre sur une longue période de temps et en conditions réelles. Ce dispositif a permis de couvrir l’ensemble des émissions générées au cours des différentes phases. Trois analyses ont été effectuées (chacune faisant l’objet de 2 mesures) : matières organiques (M- et M-Bio1 BIO2), déchets verts (M-M-GS1 et GS2) et boues d’épuration (MM-KS1 et KS2). Il a ainsi été possible de comparer directement les systèmes de compostage en fonction des mélanges de matières premières. Les mesures ont été effectuées à une fréquence de 1 à 2 fois par semaine d’analyse. La détection des gaz à effet de serre a été menée selon le principe de « chambre ouverte dynamique » avec de grands (hauteur : 2 m, surface au sol : 3x9 m) et de plus petits (hauteur : 0,6 m, surface au sol : 3x6 m) dispositifs. Un ventilateur aspire l’air en continu et à un débit contrôlé. L’air frais entre dans la chambre de mesure, s’enrichit en émissions et traverse l’espace de mesure derrière le ventilateur. Les échantillons de gaz sont prélevés alternativement dans l’air entrant et dans les gaz de sortie, permettant ainsi de déterminer le taux d’émission des gaz en multipliant le résultat par un coefficient spécifique. Un spectromètre IRTF à haute résolution analyse les concentrations locales en NH3, N2O, CH4 et CO2. D’autres mesures expérimentales des émissions de gaz ont été menées tous les 2 à 4 jours pendant 6 à 12 heures. Des moyennes horaires ont été calculées et ont fait l’objet d’une interpolation linéaire. Résultats Les données obtenues sur les émissions de gaz donnent les conclusions suivantes : • Un dégagement de CO2 de 96-398 kg par tonne de MS est observé dans les composts de matières organiques et de 240-365 kg par tonne de MS dans les composts de déchets verts. • Les émissions de CH4 s’élèvent à 657-844 g par tonne de MS pour les composts de matières organiques et à 99-1140 g par tonne de MS pour les composts de déchets verts. • La part des émissions de CH4 dans les émissions totales de carbone se situe entre 0,15 et 2,46%. • Une corrélation positive entre température et émissions de CO2, CH4 et NH3 a été notée. Les émissions de N2O surviennent de préférence à des températures comprises entre 30 et 40 (50) ° C. • Les gaz à effet de serre représentent de 0,027 à 0,66 tonnes équivalent CO2 par tonne de MSO (matières solides organiques), soit un résultat bien inférieur aux données de la littérature. • Le ratio entre les facteurs d’émissions en CO2 équivalent pour le méthane et le peroxyde d’azote d’une part et le CO2 d’autre part est un indicateur de l’efficacité du processus aérobie. Des valeurs bien supérieures à 0,3 – 0,5 tendent à indiquer des conditions de décomposition défavorables. Le compostage des matières organiques donne des valeurs comprises entre 0,34 et 0,36, et celui des déchets verts des valeurs comprises entre 0,07 et 0,35. Les mesures effectuées sur les unités de compostage domestique donnent des valeurs comprises entre 0,55 et 0,87, soit un résultat légèrement moins favorable que celui des plus grandes unités. Figure : dispositif de mesure installé par ILEUT (deux tailles de chambre). Bureau de mesure mobile dans le fond. Annexe 4 – Contrôle visuel de la qualité du compost (France) La méthodologie présentée ci-dessous a été établie sur la base d’informations données par l’un des experts, Denis Mazaud (échange de courrier). Contrôle visuel de la (qualité) du compost La première et la plus simple des méthodes pour évaluer la qualité du compost consiste en un contrôle visuel. Cette méthode permet une évaluation immédiate tout en intégrant un large éventail de situations que l’on peut rencontrer sur le terrain : problème de gestion du compost, écart dans les intrants, etc. Les critères suivants sont proposés pour le composte mûr (prêt à être utilisé) : Couleur Aspect Odeurs Uniforme Homogène Plaisantes, de sous bois Hétérogène Hétérogène Déplaisantes, putrides Noir Brun Grisâtre Stratifié (couches clairement identifiables) Fragments (de déchets aisément identifiables) Poussiéreux Pâteux Fibreux Terreux Bien sûr, pour un compost digne de ce nom, une analyse simple utilisant des critères agricoles classiques comme le % de matières sèches, la teneur en matières organiques, NTK, P, K, ou Ca est nécessaire. Si besoin, des oligo-éléments (métaux) peuvent être également recherchés. Annexe 5 - Etudes et enquêtes britanniques Annexe 5.1 - Détail des calculs ayant servi à estimer les déchets de nourriture et de boisson au Royaume-Uni La présente annexe est basée sur une étude du WRAP intitulée « Household Food and Drink Waste in the UK, WRAP (2009) » Cette annexe renseigne sur les calculs utilisés pour estimer les déchets de nourriture et de boisson au Royaume-Uni. Les sources et données utilisées sont données pour chaque type de collecte, ainsi que les méthodes utilisées pour les corréler. Les hypothèses de départ ou découlant des calculs sont également explicitées. L’intervalle de confiance des principaux chiffres est également estimé. Estimation des déchets de nourriture et de boisson collectés par les collectivités locales Le volume total des déchets de nourriture et de boisson collectés par les collectivités locales a été estimé à partir du WasteDataFlow (système de reporting Internet utilisé par les collectivités locales) et de la répartition des déchets donnée par une étude sur la composition des déchets municipaux commandée par Defra, le ministère britannique de l’environnement, des aliments et des affaires rurales. Les données du WasteDataFlow sont ceux de la période 2006-07. Le choix de cette période s’explique par le fait qu’elle se rapproche le plus de la période concernée par l’étude sur la composition des déchets municipaux, intitulée « Review of Municipal Waste composition ». C’est pourquoi les estimations sont données pour 2006-2007, période également la plus proche, bien que non exactement concordante, de celle de l’étude « the Food We Waste - la nourriture que nous gaspillons » qui date de fin 2007. L’estimation des volumes par flux de déchets provenant du WasteDataFlow concerne les collectivités locales unitaires (unitary authorities - administrations territoriales à un seul niveau par opposition au traditionnel découpage entre district et comté), ainsi que les Waste Disposal Authorities, autorités chargées d’organiser l’élimination des déchets au RU (Tableau 40, première colonne). Tableau 40 : estimation des volumes de déchets ménagers par flux de déchets, 2006-07 Flux de Poids total du flux de % de Total déchets déchets déchets déchets alimentaires (tonnes (tonnes par an) alimentaires par an) Collecte en porte-à-porte Déchetteries 22 512 072 25,08 % 5 646 301 6 576 348 1,86 % 122 039 Collecte des encombrants 263 381 0,07 % 179 Apports volontaires de produits recyclables Total 785 945 0,31 % 2 444 30 137 746 19,1 % 5 770 963 Les résultats d’audits et analyses de la composition des déchets effectués par les collectivités locales, le service d’aide aux collectivités locales du Defra, le réseau d’information sur les déchets (Waste Information Network) et les entreprises du secteur ont été pris en compte. 870 analyses de la composition des déchets, couvrant les principaux flux de déchets municipaux, ont ainsi été rassemblées. Le nombre d’études se rapportant aux différents flux de déchets ménagers est donné au tableau 41. Pour être prises en compte dans l’Etude sur la composition des déchets municipaux, ces études devaient remplir 3 critères : • Analyse de la composition des déchets débutée en 2005 ou ultérieurement, • Au moins deux phases d’analyse à des moments différents de l’année, afin de tenir compte des variations saisonnières, et • Classification des résultats par type de ménage ou de quartier lorsque les estimations portent sur l’ensemble du territoire d’une collectivité locale. Le nombre d’études remplissant ces critères est donné au tableau 41. Un autre souligner est que bien que les analyses de composition sélectionnées couvrent la 2005-2008, la majorité d’entre elles ont été menées en 2006-2007. Ceci, ajouté au choix de l’année des données extraites du WasteDataFlow, fait données du tableau 40 décrivent particulièrement bien les années 2006-2007, bien soient en partie basées sur des informations obtenues entre 2005 et 2008. point à période que les qu’elles Tableau 41 : Information sur les études prises en compte dans le cadre de l’Etude sur la composition des déchets municipaux Flux de déchets Nombre d’études Nombre d’études rassemblées répondant aux critères Déchets résiduels collectés en porte-à-porte 317 120 Déchets organiques collectés en porte-à-porte, y compris les déchets alimentaires et de jardin Déchetteries 102 40 56 39 Un grand nombre d’études ont été rassemblées et examinées au regard des critères choisis. Les estimations de déchets de nourriture et de boisson dans les flux de déchets municipaux présentent donc un intervalle de confiance relativement réduit et sont peu sensibles à un éventuel biais lié à l’échantillonnage. Le pourcentage de déchets de nourriture et de boisson pour chacun des principaux flux de déchets ménagers provient de l’Etude sur la composition des déchets municipaux et est donné au tableau 40 (2ème colonne). Pour ce qui est des collectes en porte-à-porte, cette étude estime à 70 000 tonnes par an les déchets alimentaires qui se retrouvent dans les déchets résiduels, soit 20 % du poids total de ces déchets. Il convient de noter que ces données ont été calculées à partir d’analyses compositionnelles menées en Angleterre et extrapolées à l’ensemble des flux de déchets sur l’ensemble du RU. Des informations sur la part des déchets de nourriture et de boisson dans les déchets municipaux sont actuellement en cours d’obtention en Ecosse et au pays de Galles par le biais d’un programme coordonné d’analyse compositionnelle dans chacune de ces régions. Une mise à jour des estimations sur les déchets alimentaires sera effectuée dès que ces informations seront disponibles, mais il est peu probable que ces dernières aient une incidence notable sur les estimations actuelles. Il en résulte que les déchets de nourriture et de boisson des ménages collectés par les collectivités locales au RU sont actuellement estimés à 5 770 000 tonnes par an (arrondis au dixième de millier). La grande majorité (98 %) est collectée en porte-à-porte (déchets recyclables et déchets résiduels), ce à quoi il faut ajouter une petite contribution des déchetteries. Les déchets alimentaires issus des déchetteries proviennent du flux des déchets résiduels et ont probablement plusieurs sources de provenance, dont les ménages et les petites entreprises. Etant donné qu’il n’est pas possible de distinguer entre les différentes sources, il a été décidé, pour les besoins de l’étude, d’intégrer ces quantités aux déchets ménagers. Mais au vu des faibles quantités concernées, cette intégration n’a pas d’incidence notoire sur le résultat final. Les quantités de déchets de nourriture et de boisson collectés avec les encombrants et les recyclables en apport volontaire sont également négligeables. Une source d’incertitude concerne la représentativité des analyses compositionnelles prises en compte dans l’Etude sur la composition des déchets municipaux. Toutes les régions d’Angleterre n’ont pas fait l’objet d’une analyse compositionnelle, or des résultats d’analyses géographiquement partielles ont été utilisés pour établir une estimation pour toute l’Angleterre. Il en résulte un intervalle de confiance de 95 %, soit une variation potentielle de ±190 000 tonnes par an (3,2 %) sur le total des déchets de nourriture et de boisson produits par les ménages. Il convient de noter qu’il existe probablement d’autres sources d’incertitude, liées par exemple à un biais dans le choix des zones où ont été effectuées ces analyses compositionnelles, ou encore le faible nombre d’analyses menées pendant les fêtes de Noël. Au vu de la difficulté à évaluer l’impact de ces sources d’incertitude, il a été décidé de ne pas en tenir compte pour le calcul des intervalles de confiance mentionnés dans le présent rapport. Les intervalles de confiance indiqués représentent donc une limite basse de l’incertitude totale. Estimation des types de nourriture collectés par les collectivités locales Comme indiqué plus haut, le WasteDataFlow et l’Etude sur la composition des déchets municipaux constituent les sources les plus fiables actuellement disponibles pour calculer les quantités totales de déchets de nourriture et de boisson des ménages au RU. Cependant, ces sources donnent très peu de détail sur les types de déchets de nourriture et de boisson collectés par les collectivités locales. Les données issues de l’étude « The Food and Drink We Waste » ont été utilisées pour obtenir une estimation de la répartition des types de nourriture et de boisson jetés par les ménages. Ces informations concernent l’Angleterre et le pays de Galles. Une récente étude, intitulée « The Food and Drink We Waste in Scotland » a obtenu des résultats analogues pour l’Ecosse. Ces deux ensembles de données n’ont pas été fusionnés pour les raisons suivantes : • Absence d’étude sur les déchets municipaux analogue à l’Etude sur la composition des déchets municipaux qui aurait permis de chiffrer le total des déchets de nourriture et de boisson pour l’Ecosse ; l’intégration des données de l’étude « The Food and Drink We Waste in Scotland » n’aurait un impact que sur les types de déchets de nourriture et de boisson produits. • L’intégration d’autres données aurait encore ajouté à la complexité de la méthodologie. • L’Ecosse ne représentant que 10 % de la population du RU, il est peu probable que l’intégration de ces données ait un impact notoire sur l’un ou l’autre des résultats de l’étude. Mais le WRAP étudie la possibilité d’associer les données écossaises aux données sur l’Angleterre et le pays de Galles pour de prochaines études. Pondération Afin d’évaluer les types de déchets de nourriture et de boisson, les données de l’étude « The Food We Waste » ont fait l’objet d’une pondération par taille de foyer (foyers classés par nombre d’occupants) pour une meilleure représentativité des ménages britanniques. Le critère de pondération choisi a été la taille du foyer car ce critère est celui qui offre la plus forte corrélation par rapport aux quantités de déchets de nourriture et de boisson produites. En effet, plus le nombre d’occupants d’un même foyer est élevé, plus la quantité de déchets alimentaires produits est importante. D’autres facteurs de pondération ont été envisagés. Pour être retenus, ces facteurs devaient répondre à un certain nombre de critères : • Les informations ont été collectées au moyen d’un questionnaire joint à l’analyse compositionnelle, • Un pourcentage élevé de ménages a rempli le questionnaire, • • • Il est possible de trouver des informations sur le nombre de ménages britanniques, par ex. enquêtes ou recensements, qui renseignent à la fois sur le facteur de pondération proposé et sur la taille du foyer, Une fois constitués en fonction de la taille de foyer et du facteur de pondération proposé, la taille des échantillons dans chaque groupe ne doit pas dépasser un seuil critique, La pondération proposée doit avoir un impact significatif sur les résultats. Tableau 42 : Facteurs de pondération envisagés pour l’analyse des données de l’étude « The Food We Waste » Facteur de Commentaires pondération proposé Age Rien ne montre que ce critère est sous- ou surestimé dans l’étude « The Food We Waste ». L’impact d’une pondération par l’âge est donc négligeable. Catégorie socioéconomique Une grande partie des personnes qui ont répondu au questionnaire (>10 %) n’ont pas indiqué leur profession, information utilisée pour déterminer leur catégorie socio-économique. Si les calculs intégraient ce facteur de pondération, il faudrait alors éliminer ces ménages de l’analyse des résultats. Par ailleurs, la catégorie socio-économique influence peu la production de déchets alimentaires et l’impact de ce facteur sur les résultats est donc très faible. Compostage domestique Aucune enquête n’associe pratique du compostage domestique et taille du foyer. En conclusion, il est peu probable que l’intégration d’autres facteurs de pondération ait un impact significatif sur les résultats. Par ailleurs, de nombreux facteurs de pondération présentent des problèmes pratiques. C’est pourquoi seule la taille du foyer a été prise en compte. Les foyers composés de très nombreuses personnes étant peu répandus, il a été décidé que les foyers de 6 personnes et plus formeraient un seul groupe pour les besoins de la pondération. Calculs La méthode suivante a été appliquée pour estimer les quantités de nourriture gaspillées au RU : 1. la quantité de nourriture jetée par les ménages par semaine a été estimée par foyer et par type de nourriture. Les résultats de l’analyse compositionnelle ont été divisés par deux pour les ménages dont les déchets alimentaires ou résiduels ne sont collectés que tous les quinze jours, 2. une production moyenne de déchets a été calculée par type d’aliments et par taille de foyer, 3. ces moyennes ont été combinées en tenant compte de la distribution des différents types de foyer au RU, 4. les estimations pour le RU ont été corrélées afin que le total des déchets de nourriture et de boisson collectés par les collectivités locales soit cohérent avec les estimations obtenues en combinant les informations issues du WasteDataFlow et de l’Etude sur la composition des déchets municipaux. La même méthode a été appliquée à toutes les subdivisions de la quantité totale de déchets de nourriture et de boisson, par ex. analyse des déchets évitables ou analyse par raison de mise au rebut. Il est à noter que les estimations utilisées à l’étape 4 de la méthodologie ci-dessus – estimations des quantités totales de déchets de nourriture et de boisson collectés par les collectivités locales au RU – proviennent du WasteDataFlow et de l’Etude sur la composition des déchets municipaux, plutôt que de l’enquête « The Food We Waste ». Les estimations issues de cette enquête auraient en effet introduit une incertitude d’échantillonnage liée au nombre de ménages étudiés et à la variabilité observée entre ces ménages. Cette enquête présente également d’autres incertitudes qui ne sont pas liées à l’échantillonnage : • Biais de non-participation – les ménages avaient la possibilité de ne pas participer à l’enquête, d’où un risque de biais si la production de ces ménages est sensiblement différente de celles des ménages participants. • Les échantillons concernent très peu d’appartements, en raison de problèmes méthodologiques (il est en effet difficile de relier une production de déchets à tel ou tel ménage lorsque ces déchets sont déposés dans des containers collectifs). La sousreprésentation des appartements est partiellement corrigée par le système de pondération, les ménages vivant en appartement ayant en général moins de membres que ceux vivant dans des maisons individuelles. Mais cette pondération ne tient pas compte d’autres différences entre ces types de logement, différences qui peuvent avoir une influence sur la production de déchets de nourriture et de boisson. Il est difficile d’estimer le degré d’incertitude lié à ces erreurs non liées à l’échantillonnage. C’est pourquoi les intervalles de confiance indiqués – qui ne tiennent compte que des effets de l’échantillonnage – représentent la limite inférieure de l’incertitude totale. Etudes sur les égouts L’étude « Down the Drain » a été utilisée pour estimer les quantités et types de déchets de nourriture et de boisson jetés dans les égouts. Cette étude est basée sur des journaux de bord tenus par les ménages pendant une semaine, chaque famille devant y consigner les aliments et boissons jetés dans les éviers, WC, et toute autre évacuation d’eaux usées reliée aux égouts. 319 journaux de bord ont ainsi été remplis au cours du mois de février 2008 et conservés pendant toute la durée de l’étude. Les informations contenues dans ces journaux de bord ont été utilisées afin d’établir des estimations pour l’ensemble du RU. Comme pour l’étude « The Food We Waste », il a été observé que la taille du foyer (nombre d’occupants) était le facteur qui avait le plus d’influence sur la production de déchets de nourriture et de boisson. Pour cette raison, les données ont été pondérées en fonction de la taille du foyer, les foyers composés de 4 membres et plus étant considérés comme formant une seule et même catégorie. Etude « Kitchen Diary » L’étude « Kitchen Diary » repose sur le même principe que l’étude sur les égouts, puisqu’il a été demandé à 286 ménages de renseigner dans un journal de bord les quantités de déchets de nourriture et de boisson dont les familles se sont débarrassées, quel que soit le système de collecte/élimination employé. La partie pratique de cette étude a eu lieu en février 2007. Les données de l’étude « Kitchen Diary » ont été utilisées car elles donnent des informations détaillées sur les quantités et types de déchets de nourriture et de boisson donnés à des animaux ou compostés à domicile. Etant donné leurs similitudes, les deux ensembles de données ont été traités de la même manière. La seule différence est d’ordre méthodologique, le facteur de pondération utilisé pour l’étude « Kitchen Diary » étant le « type de foyer » (foyer unipersonnel, foyer avec enfants, foyer composé uniquement d’adultes) et non la « taille du foyer », cette dernière information n’étant pas disponible. Mais il est peu probable que cette différence dans la méthodologie ait une incidence notoire sur l’estimation globale des déchets de nourriture et de boisson. Intervalles de confiance combinés Pour chaque source de données utilisée pour évaluer les quantités totales de déchets de nourriture et de boisson produites au RU, un intervalle de confiance de 95 % a été calculé. Concernant les collectes des collectivités locales, la variabilité entre collectivité a été prise en compte pour calculer l’intervalle de confiance. Pour les autres études, c’est la variabilité dans les quantités de déchets produits par les ménages qui a été prise en compte. En cas d’application d’une pondération liée au foyer (taille du foyer par ex.), un intervalle de confiance a été calculé pour chaque catégorie de taille de foyer, les résultats étant ensuite combinés pour obtenir l’intervalle de confiance associé à l’estimation globale pour l’ensemble du RU. Les résultats de ces calculs sont présentés dans le tableau 43. Bien que la distribution des déchets ne suit pas la courbe de Gauss - elle est asymétrique et décalée sur la droite – la structure d’erreur autour de la moyenne est considérée comme normale, sur la base du théorème central limite. Cette approche est valide dans la mesure où le nombre de ménages dans chaque échantillon est >30. Les valeurs estimées pour chaque voie d’élimination ont été combinées selon l’équation A1 : (xl)2 + (xs) 2 + (xh) 2 = (xt) 2 où xl, xs, et xh sont les intervalles de confiance de 95 % des diverses voies d’élimination (à savoir la collecte par la collectivité locale, les égouts et le compostage domestique/alimentation des animaux, respectivement) et xt l’intervalle de confiance de 95 % de l’estimation globale. L’intervalle de confiance de la valeur globale pour l’ensemble des voies d’élimination n’est donc pas la somme des intervalles de confiance de chacune des voies d’élimination. Tableau 43 : intervalle de confiance de 95 % par voie d’élimination Déchets Intervalle de Voie d’élimination alimentaires confiance de 95% estimés (tonnes par an) (tonnes par an) Collecte par la collectivité locale Egouts Compostage domestique et alimentation des animaux Toutes voies d’élimination confondues 5 800 00 190 000 Intervalle de confiance de 95 % (% des déchets estimés) ±3,2% 1 800 000 220 000 ±12% 690 000 140 000 ±20% 8 300 000 320 000 ±3,9% Pour être plus précis, les quantités de déchets de nourriture et de boisson produits par les ménages britanniques s’élèvent à 8 300 000 (±300 000) tonnes. Comme indiqué précédemment dans cette annexe, l’intervalle de confiance de 95 % indiqué ne prend en compte que les incertitudes liées à l’échantillonnage et constitue donc la limite inférieure de l’incertitude totale. Une approche similaire à celle décrite ci-dessus a été utilisée pour calculer l’intervalle de confiance par type d’aliment. Pour deux des voies d’élimination - les égouts et le compostage/alimentation de animaux - les calculs sont analogues à ceux ci-dessus. Annexe 5.2 Compostage domestique et changement climatique La présente annexe est basée sur une étude menée par le Imperial College London en 2003 et 2006 sur les effets possibles du compostage domestique en bac à compost sur la production de gaz à effet de serre. Cette annexe reprend les mesures et résultats d’une présentation PowerPoint présentée à des formateurs des maîtres composteurs du VLACO (organisation flamande pour le compostage). La dernière diapositive donne les références des sites Web et études mentionnés. VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Does home composting contribute to climate change? 1. Introduction – climate change & carbon cycle during composting process 2. Relation home composting (compost bin) & greenhouse gases – research in the UK Jean-Jacques Dohogne VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Ambient air N2 O2 CO2 CH4 % of the volume in dry air Nitrogen (N2) 78.09% Oxygen (O2) 20.94% Carbon dioxide (CO2) 0.03% Methane (CH4) 0.00022% VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES ATMOSPHERE SUN Part is reflected by the atmosphere and by the earth Part of the infra red radiation penetrates the atmosphere and is lost in the space GREENHOUSE GASES . Part of the infrared radiation is absorbed and again reflected by the greenhouse gases – direct effect is the warming up of the earth and troposphere Sun radiation penetrates through the atmosphere Sun energy is absorbed by the earth and warms it up EARTH CO2 CH4 N2O H2 O The heat results in the emission of (infrared) long waves to the atmosphere CO2 N2 O CH4 H2O The surface receives more heat and more infrared radiation is emitted VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Warming up potential of greenhouse gases Refers to the potential of greenhouse gases to store heat The warming up potential for 1kg CO2 is 1 or 1kg CO2 eq 1kg CH4 = 21kg CO2 eq 1kg N2O = 310kg CO2 eq CO2 is the most common gas during the composting process VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES CARBON CYCLE FLOWCHART Complex C compounds CO2 C/N = 30/1 Part of C used for cell building of microorganism C/N = 10:15/1 C = Micro-organism/ percolate C - sequestred CO2 Dependent of: • Method of adding • Temp & humidity % • Available clay • Soil treatment VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research Home Composting 1. Mass streams (in and out) when home composting 2. Biological processes in compost bins • Temperature profiles • (greenhouse gas) development 3. Bio degradability of packaging waste 4. Fungi development ‘Aspergillus Fumigatus’ 5. Fruit flies populations around and in the compost bins 6. Effectivity of home produced compost as soil conditioner (test = growth of Petunias) VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research at the ‘Imperial College London’ • 2003 for 2 years • Milko bins of 290 liter • 60 households add kitchen and garden waste: part of the participants mix, part do not mix 290 l Milko bin Green = +/-0.2m3/ hhld/ month Kitchen waste = +/- 9kg/ hhld/month Paper/cardborad = +/- 1.2 kg/ hhld/month VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research at the ‘Imperial College London’ • from February 2005 till March 2006 • 6 treatments with different inputs of garden, kitchen and paper/ cardboard waste (added in layers + 1x completely mixed halfway the test) • Milko bins of 290 liter 290 l Milko bin VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research at the ‘Imperial College London’ Test 1 (2003) • O2, CO2 & CH4 in the bin • at 5 different times • at different depths of 10 cm (10, 20 ,30, 40) Test 2 (2006) Measuring of gas concentration in the bin • O2, CO2 & CH4 in the bin for all treatments • 12 days interval • 30 cm depth VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research at the ‘Imperial College London’ Methane (CH4) Average conc 0.0 – 0.2% Max = 0.5% When mixing the conc. decreases 46 to 98% microbiological oxidation of CH4 in the more aerobic conditions in the upper part of the bin Characteristics organic material at the bottom of the bin • compressed CH4 • heterogene • variations in density • higher humidity content • lower O2 permeability • anaerobe conditions possible Oxidation through methanotrophe bacteria ubiquitous in those places where the aerobe and anearobe zones meet CH4 Anaerobe zones Ambient air = 0.00022% VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research at the ‘Imperial College London’ Carbon dioxide (CO2) Complex C - compounds + x O2 Average CO2 concentrations in the bin of 0-6% x CO2 + x H2O + heat Increased concentrations with depth – max conc. > 10% Ambient air = 0.03% CO2 concentrations decrease when mixing VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research at the ‘Imperial College London’ Carbon dioxide (CO2) Increased CO2 concentrations correspond to increased temperatures VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research at the ‘Imperial College London’ Carbon dioxide (CO2) High CO2 concentrations associated with low concentrations of O2 as a response to high microbiological activity CO2 peak 20% O2 20% CO2 10% CO2 10% O2 Pile turned VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research at the‘Imperial College London’ Oxygen(O2) Hot air Low O2 Lowest average concentration at 40 cm depth (15%) Average O2 concentrations in the bin of 16 - 21% Cone effective in the exchange of gases Ambient air = 21% O2 rich Cool air Little seasonal variations/ O2 concentrations increase considerably when mixing VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Research at the ‘Imperial College London’ Oxygen(O2) • > 5% oxygen is required for an aerobe composting process • optimal is 30-35% free air space between particles • O2 consumption is dependent on: • substrate characteristics as C/N ratio, humidity and particle size • and of surrounding factors such as temperature, humidity, O2 concentration and pH VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES CONCLUSIONS RESEARCH During the research it appeared that the average oxygen content in the compost bin is equivalent to the oxigen content in the ambient air (21%). The methane concentrations in the bin were low referring to an aerobic process. Concentrations of carbon dioxide in the bin varied from 0 to 6% and these concentrations increased when going deaper in the bin. Adding on a regular basis small quantities of mixed organic waste provides a stable and well buffered environment for the degradation of the household bio-waste. VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES GENERAL CONCLUSIONS Home composting in bins can be further promoted for small gardens Home composting is relatively simple, doesn’t require a lot of work and requires only basic knowledge in order to produce a good, acceptable compost (with minimal environmental effects) However, continuous information and awareness raising of the residents regarding qualitative aspects of home composting remains important VLAAMSE COMPOSTORGANISATIE VZW HOME COMPOSTING & GREENHOUSE GASES Want to know more? Imperial College London (2003/2006) Research 2006 http://www3.imperial.ac.uk/ewre Research 2003 updated in 2006 http://www.imperial.ac.uk/ewre-www.cv.imperial.ac.uk Annexe 6 Dimensionnement des composteurs Encombrement des « composteurs » - aires de compostage collectif (Suisse) Etapes 1. 2. 3. Collecte : collecter les bio-déchets dans un container séparé (silo ou équivalent) Compostage : remplir les containers de déchets, maturation Substances post-maturation et de stockage : regrouper les matériaux et les substances le plus tôt possible dans des bacs ou en tas Conditions Volume des composteurs : 1m3 Durée totale du processus de compostage : 12 mois Maturation en composteur : 4 mois Post-maturation & stockage : 8 mois (en container uniquement en présence de petites quantités, sinon en tas) - Jusqu’à 2 430 kg de déchets : 3 composteurs, pas de tas (quantité maximum que peuvent traiter 3 composteurs de 1 m3 par an) de 2 430 à 3 240 kg : 4 composteurs, pas de tas (quantité maximum que peuvent traiter 4 composteurs de 1 m3 par an) au-delà de 3 240 kg : 4 mois de maturation en composteur, suivis d’une post-maturation en tas (les volumes de composteur non utilisés peuvent servir pour la post-maturation) Dans le cas présent : calcul pour seulement 10 135 kg de bio-déchets Encombrement au sol des composteurs (silos de collecte exceptés) : 3 m² (3 composteurs de 1 m² chacun) Règle des arrondis - Nombre de composteurs : toujours arrondir au chiffre supérieur (par ex. 3.1 composteurs = 4 composteurs) Superviseurs : jusqu’à 0,49: arrondir au chiffre supérieur / à partir de 0,51 : arrondir au chiffre inférieur Variables Bio-déchets en kg Ménages 1 85 Bio-déchets (m²) 0 0 Espace de compostage Espace pour Superviseur le traitement Total biodéchets 85 Voir cidessous 17 1 Espace nécessaire pour le compostage (calcul valable jusqu’à 10 135 kg de bio-déchets) Calcul : jusqu’à 3 240 kg de biodéchets Tas de posttraitement Composteurs Remarque : le nombre de composteurs est arrondi Nbre de composteurs Espace en m² Longueur en m Espace en m² 0,10 0,10 0,00 0,00 0,04 Calcul : de 3 240 kg à 8 110 kg de bio déchets 0,04 0,16 Tas de posttraitement Composteurs Nbre de composteurs Espace en m² Longueur en m Espace en m² 4,00 4,00 -6,49 -9,74 0,04 Calcul : de 8 110 kg à 10 135 kg de bio-déchets 0,10 0,04 0,10 0,16 Tas de posttraitement Composteurs Nbre de composteurs Espace en m² Longueur en m Espace en m² 5,00 4,00 -8,16 -12,24 0,04 0,04 0,10 0,16 Hypothèses Bio-déchets Déchets de cuisine en kg par foyer Déchets verts de jardinage en kg par foyer 85 5 Dimension/volume des composteurs Volume en m3 1 Surface au sol en m² 1 Dimension des tas pour le post-traitement et le stockage en mètres Largeur du tas 1,5 Hauteur max. du tas 0,8 Forme du tas Surface du tas Remarque : dans la pratique, les tas de posttraitement et de stockage doivent avoir des bordures pour éviter de stoker trop en hauteur Remarques largeur (bordures incluses) Triangle 0,6 largeur x hauteur /2 Poids spécifique Poids par m3 (en kg) avant remplissage des composteurs (mois 0) 450 Poids par m3 (en kg) d’un composteur plein 1,5 m3 de matériaux provenant d’un silo sont placés dans le composteur 675 Espace nécessaire pour 1 000 kg de « matière fraîche » Jusqu’à 4 mois en composteur 1,48 1,5 m3 de matériaux provenant d’un silo sont placés dans le composteur De 4 à 12 mois en composteur 1,11 Réduction de 50 % du volume du silo De 4 à 12 mois (en tas) 1,11 Réduction de 50 % du volume du silo Substance obtenue avec 1 000 kg de bio-déchets Nombre de composteurs nécessaires pour le compostage (0-4 Mt) 0,49 1/3 de l’année en composteur Nombre de composteurs pour la post-maturation et le stockage (4-12 Mt) 0,74 2/3 de l’année en composteur Nombre de mètres de tas (4-12 Mt) 1,23 2/3 de l’année en tas Surface nécessaire pour le traitement Réduction du poids frais dès le début du traitement (50%) 0,50 Part des matières sèches (1/3) dans le compost mature 0,33 Dose permissible de compost mature par m² et par an (en kg par MS) 0,83 Nombre de superviseurs requis Par aire de compostage 1 superviseur pour 1000 kg de biodéchets 1 superviseur 1,00 1,00 Arrondis : jusqu’à 0,49: au chiffre supérieur / à partir de 0,51 : au chiffre inférieur Copyright : Aucune partie de cet ouvrage ne peut être reproduite sous aucune forme que ce soit ni par aucun moyen électronique ou mécanique, y compris par des systèmes de stockage et de localisation d’information sans la permission d’ACR+ ou de Rennes Métropole. La seule exception concerne les journalistes, qui sont autorisés à citer de courts passages dans leur article. Auteur : Jean-Jacques Dohogne Relecture : Olivier DE CLERCQ, Philippe MICHEAUX NAUDET, Amaury DEGUARDIA; Ana LOPES; Anne TREMIER; Annie RESSE; Benedita CHAVES; Jana VALKOVA; Nathalie GAILLARD, Laurence GALON Mise en page : Studio Bigot Directeur de rédaction : Jean-Pierre Hannequart – ACR+ Avenue d'Auderghem, 63 B-1040 Bruxelles y Belgique