Services à bas seuil d`accessibilité du CRDQ

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Services à bas seuil d`accessibilité du CRDQ
2014‐11‐11
Francine Ferland, Nadine Blanchette-Martin,
Claude Boucher & Lise Archibald
Service de recherche CRDQ/CRDCA
14 novembre 2014
1


Le modèle et son fonctionnement
Les modalités et la coordination des
services

Le profil de la clientèle

Les avantages et les désavantages

Les recommandations
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Mise en contexte


Début
◦ 12 février 2009
Partenaires
◦ Maison de Lauberivière
◦ CSSS de la Vieille-Capitale
◦ Centre de réadaptation en dépendance de
Québec (CRDQ)
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
Objectifs
◦ Rejoindre des personnes qui ne se présentent pas
dans les services spécialisés pour leurs problèmes
de consommation d’opiacés
◦ Offrir un programme de substitution à exigences
peu élevées adapté à cette clientèle
◦ Favoriser le passage de ces usagers vers les
services réguliers de substitution offerts au CRDQ
5

Prescription de méthadone
◦ La médication est prise une fois par jour à la
pharmacie
 Aucun privilège possible
◦ La dose d’entrée est faible et augmente avec la
persistance au traitement
◦ L’objectif est d’atteindre une dose permettant à
l’usager d’être confortable
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Cliniciens impliqués
Présence à l’organisme
5 médecins (en alternance)
½ journée par semaine
1 travailleur social
1 journée par semaine
1 infirmier du programme
1 journée par semaine
SIDEP (services intégrés de
dépistage de prévention des
ITSS)
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
La coordination du programme se fait à deux
niveaux
1. Coordination administrative
2. Coordination clinique
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1. Coordination administrative


Un gestionnaire du CRDQ est responsable de
la coordination administrative du programme
de substitution (Bas seuil et programme
régulier)
Le gestionnaire tient une réunion annuelle avec
les pharmaciens et l’équipe, selon les besoins
◦ Mises à jour, répondre aux questions, s’assurer du
bon fonctionnement du programme, etc.
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1. Coordination administrative

Comité de suivi régional (SABSA)
◦ Formé des partenaires entourant le Programme
 Ex.: CRDQ, CSSS Vieille-Capitale, PIPQ, La Maison
Dauphine, Point de repères, L’Armée du salut,
YWCA, etc.
◦ Se réunit quelques fois par année pour discuter
des enjeux permettant de rejoindre la clientèle
dans la communauté et d’ajuster les services
offerts pour mieux répondre à ses besoins
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2. Coordination clinique

Vidéo: Dre Lise Archibald présente les
moyens utilisés par les partenaires afin
d’assurer la coordination clinique
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
Entre février 2009 et mai 2014
◦ 131 demandes ont été adressées par
116 personnes différentes
 7 ont fait deux demandes et 4 en ont fait trois
◦ Le nombre d’inscriptions au Programme varie
entre 14 et 37 par année
20


Sexe:68 hommes (58,6 %)
48 femmes (41,4 %)
Âge moyen: 35,3 ans (Min.:19 ans; Max.: 59 ans)
18 à 25 ans
26 à 35 ans
36 à 45 ans
Plus de 45 ans
Nombre
(n = 116)
18
43
37
17
%
15,5
37,1
31,9
14,7
%
%
%
%
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Motifs de fin de service
Décès ; 6%
Hospitalisation;
Entrée en
2%
détention; 1%
Autres;
8%
Exclusion; 1%
Transfert au
programme
régulier; 52%
Abandon; 29%
22

Temps passé à Bas seuil…
Moins de 1 an
1 à 2 ans
Plus de 2 ans
Usagers ayant
abandonné
(n = 26)
73,1 %
(n = 19)
19,2 %
(n = 5)
7,7 %
(n = 2)
Usagers ayant
transféré
(n = 48)
45,8 %
(n = 22)
41,7 %
(n = 20)
12,5 %
(n = 6)
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
Méthode
◦ 10 usagers rencontrés dans le cadre d’une
entrevue semi-structurée entre mars 2013 et
septembre 2014
◦ Tous les participants ont transféré au
programme régulier de substitution du CRDQ


Sexe: 6 hommes
4 femmes
Âge moyen: 33,4 ans (Min.: 24 ans; Max.:46 ans)
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
Caractéristiques des usagers
◦ Échecs répétés dans plusieurs sphères de vie
◦ Entourage de consommation
◦ Nombre important d’activités illégales dans le
but de se procurer de l’argent pour consommer
◦ Plus d’un épisode d’arrêt de consommation
« Je me sentais vraiment comme si j’avais rien accompli de ce que j’aimais
dans la vie. Ce n’est pas pour rien que tu vas vers la dope quand… puis
aussi intense que ça. Je pense que si je n’avais pas commencé à m’injecter,
je ne serais sûrement plus là, ça m’a aidé à passer une partie de ma vie
que je ne pouvais pas supporter dans le fond. »
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
Et les médecins ajoutent
◦ Souvent sans domicile fixe
 Habite chez des amis ou dans des refuges
(mais pas nécessairement dans la rue)
◦ Polytoxicomane
◦ Santé précaire, car attend d’être très malade
avant de consulter
◦ Clientèle désorganisée, instable et désaffiliée
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
Effets spécifiques des opiacés
◦ Effets relaxants, bien-être physique et
psychologique, diminution des effets des
drogues stimulantes
« C’est comme : « enfin du bien-être ». Puis, j’avais beaucoup des
problèmes d’anxiété aussi là. Depuis tout le temps en fait. Depuis mon
enfance là en fait. Fait que c’est ça, le meilleur sentiment que je
n’avais jamais ressenti. »
« Je me rappelle de la première fois que je me suis dis : Bon, ça y est je
suis… c’est sûr que je ne lâche pas ça de si tôt. »
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
Place occupée par la consommation dans la
vie des usagers
◦ Consommation d’opiacé au centre de leur vie
◦ Journées entières consacrées à la recherche
d’argent, dans le but de consommer
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« Ça accaparait une grosse partie de mon temps. Parce que
tu sais, je ne pouvais pas rien faire. Admettons, juste une
journée je n’ai pas de cash, ça prend ma dope pareil. Fait
que je ne peux pas aller chez un de mes chums si je n’ai
pas mon cash de fait. Tu sais, c’est mobilisant, ça
accapare le temps. »
« Il fallait tout le temps que je me trouve de l’argent, c’était
tout le temps des problèmes d’argent justement pour
trouver des opiacés, en tout cas, c’est compliqué, ça coûte
cher, ça revient, ça peut te coûter 30-40$ par jour, si tu
calcules ça par semaine […] il n’y a personne qui est
capable de payer ça. »
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
Dépendance physique
◦ Symptômes de sevrage se font sentir rapidement
et entraînent des douleurs physiques importantes
« Si tu te roules à terre, puis que tu n’es plus capable de vivre là, puis
que tu… tu te tuerais parce que tu as mal partout puis que ce n’est
pas endurable. Ça dure en plus longtemps là. C’est une grosse
semaine sur le cul puis l’autre semaine… Fait que c’est vraiment
atroce comme sevrage. Vraiment ça crée une dépendance très forte
qui crée un sevrage atroce. »
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
Dépendance psychologique
◦ Les usagers indiquent que leur dépendance
psychologique est très forte
« C’est vraiment une dépendance qui n’est pas le fun à avoir.
C’est vraiment… Ça occupe toute ta vie, toutes tes pensées … »
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
Motivation à entrer au Programme Bas Seuil
◦ Dose assurée d’opiacés
◦ Diminuer les conséquences négatives très
importantes dans diverses sphères de vie
◦ Désir de revenir à une vie « normale »
◦ Arrêter de consommer des opiacés sans douleur
◦ Répondre au sentiment d’urgence face à l’arrêt de
la consommation
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« Après s’être fait arrêter une couple de fois, tu sais
par la police...tu sais, il y a des suites d’évènements
qui font que là j’ai réalisé que j’étais plus bas dans
mon échelle, que j’étais rendu à un point que je ne
désirais pas. Puis même si je voulais arrêter, que
c’était difficile, puis que finalement je n’y arrivais
pas. »
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
Comment les usagers entendent parler du
Programme?
◦
◦
◦
◦
Autres usagers du programme
Amis de consommation
Organismes communautaires
CLSC
« [Une autre consommatrice] m’expliquait qu’elle était sur la
méthadone, mais qu’elle venait juste de commencer fait qu’elle
n’avait pas encore sa zone de confort fait qu’elle consommait
encore, en tout cas, je ne sais pas trop. Puis c’est là qu’elle m’a
parlé du Programme Bas Seuil puis tout ça. »
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
Impacts à long terme chez les usagers
◦ Retour à une vie simple
◦ Amélioration des relations familiales ou
sociales
◦ Démarches pour un retour au travail ou aux
études
◦ Argent utilisé pour s’alimenter et se loger
plutôt que pour consommer
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« Je pensais à d’autres choses dans la vie que ma
consommation, puis que j’étais capable de fonctionner
en société normalement. J’étais capable de m’occuper
de moi-même, puis de m’occuper de mon
appartement, puis de m’occuper de mon chum, puis
de m’occuper de mon chat. Dans le fond c’est ça, le
changement, c’est que c’est juste revenu comme
avant. »
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
Avantages selon la clientèle
o
o
o
o
o
Disponibilité des cliniciens
Adapté aux besoins de la clientèle
Services offerts près du milieu de vie
Cliniciens ouverts face à l’honnêteté de la
clientèle
Aide à créer une stabilité
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
Avantages selon la clientèle
« Il n’y avait rien de compliqué. […] C’est ça qui arrive avec les
toxicomanes qui sont dans la rue, si tu leur complique ça, ils ne
viendront pas. Tu ne les auras pas. Ils vont décrocher, parce que
c’est trop compliqué, tu sais. S’il y a trop de rendez-vous, trop
d’affaires, trop de… le monde n’aime pas ça. Fait que ça, ils l’ont
compris.[…] Ils sont comme allés chercher la mentalité que le monde
dans la rue ont. Fait qu’ils ont été capable de plus s’adapter, si on
veut. »
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
Vidéo: Dre Lise Archibald présente
quelques avantages du programme à Bas
seuil
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Désavantages selon la clientèle

◦ Malgré le court délai d’entrée au programme,
ce délai est perçu encore trop long par
rapport au sentiment d’urgence d’arrêter de
consommer
◦ Manque de flexibilité des règles
◦ Peu de temps accordé aux usagers lors des
rencontres
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
Désavantages selon la clientèle
« Parce que des fois, quand on se dit qu’on veut arrêter, tu sais, on
veut arrêter là! Mais si on veut prendre notre rendez-vous, puis c’est
juste dans deux semaines, le temps de continuer notre pattern, bien
à un moment donné on n’y pense plus. »

Avantages & désavantages
◦
Changement de médecins
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
Et les médecins ajoutent des désavantages
◦ Le changement de médecins peut
représenter un inconvénient pour les
usagers, mais aussi pour les médecins
 Ils connaissent peu les patients, ce qui rend
parfois difficile de bien évaluer sa situation
 Cependant, les usagers ne s’en plaignent pas,
vu la stabilité des travailleurs sociaux et de
l’infirmière
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
Perception des usagers
◦ Offrir plus d’une journée de présence à Bas seuil
(dans l’organisme communautaire)
◦ Offrir des services complémentaires pour traiter
les problèmes de santé mentale
◦ Continuer à offrir le service dans la communauté
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
Vidéo: Dre Lise Archibald suggère une
amélioration au Programme à Bas seuil qui
permettrait de mieux répondre aux besoins
des usagers
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

Le Programme rejoint réellement une
clientèle marginale
Les usagers s’entendent pour dire que le
programme répond à leurs besoins
« C’est cool le Bas seuil… »
« Les infirmières sont chill… »
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
Les modalités du Programme servent
d’éléments de motivation pour passer au
Programme régulier de substitution, tel que
prévu dans les objectifs de Bas seuil
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Francine Ferland, Ph.D.
Nadine Blanchette-Martin, M. Serv. Soc.
Claude Boucher, assistante de recherche
Lise Archibald, Md
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