de François Chaffin - Théâtre du Menteur

Transcription

de François Chaffin - Théâtre du Menteur
entretiens
avec
la mer
de Fr ançois Chaffin
un projet du Théâtre du Menteur
en partenariat avec le Théâtre Kaze (Tokyo), Dieppe Scène Nationale
et les autres partenaires sollicités
Création envisagée en février 2014
www.theatre-du-menteur.com
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I ntentions : Qui pense désir ?
J’ai écrit ce dossier de présentation afin de mettre un peu de lumière sur Entretiens avec la mer, espérant souffler
au creux de quelques paumes, vous convaincre peut-être de m’accompagner dans cette aventure.
Rien n’est moins sûr, je sais la rencontre devenue bien fragile.
Comment raconter le jardin secret, le trouble enfoui, nos sources primitives qui nous rendent uniques, imprécis
et vitaux ?
Quel étrange paradoxe que d’avoir à expliquer une chose aussi instable et mouvante que notre intime confusion !
Mais voilà, pourtant, ce dossier est entre vos mains, lisez-le en divaguant, en pensant à vous-même, aux
coïncidences qui nous relieraient…
L’auteur en scène, François Chaffin
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U ne équipe en de venir
Auteur en scène et lumière : François Chaffin
Guitares et musiques machinales : Benjamin Coursier, Olivier Métayer, Nicolas Verger
Jeu : Serge Barbagallo, Thierry Barthe, Rebecca Bonnet, Julien Defaye,
Céline Liger et les acteurs Japonais du Kaze (distribution en cours)
Esthétique sonore : Denis Malard
Communication graphique : Timor Rocks !
Production et diffusion : Elodie Couraud (06 18 36 92 90, [email protected])
P r e m i è r e t e n t a t i v e d e d i a l o g u e e n t r e l a m e r e t u n h o mm e
(extrait de mes notes de travail)
Il ne dormira plus...
Ce monde tel qu’il est fait n’est pas acceptable. Il a donc besoin de la lune, ou du bonheur, ou de l’immortalité,
de quelque chose qui soit dément, peut-être, mais qui ne soit pas de ce monde...
La nuit, et même le jour, à la lumière pâle d’une existence, mille présences traversent son esprit, comme une lame
passe entre les chairs et ressort enfin, du côté de l’ordinaire.
Et de cette coupure jaillit une mer, rouge profonde, une mer qui déborde et parle :
— Homme, fou raisonnable, je suis la somme des battements de ton cœur, le nombre de tes secrets, ta mer à
boire, la source revenue...
— Assez ! Il crie : Assez ! Je ne veux rien entendre sinon ma voix, je ne veux rien voir sinon mes yeux, silence, une
mer se doit d’être sans entretien !
Mais la voix de la mer parle, elle remue tout :
— Pauvre homme, te voilà bien écorché maintenant, depuis qu’en moi tu t’es regardé…
C’est la voix de la mer qui a dit ça, et pendant que l’homme écoute et la contemple, mille présences traversent
son esprit, font naufrage dans un soupir.
Ce cœur qui réclame ceci ou cela
dans la mer
je relâche
Hosai
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Entretiens avec la mer
Parfois il se rendait compte qu’il était seul au monde et que les autres
n’existaient pas, qu’il les fabriquait inconsciemment, par la mécanique infatigable
de ses illusions. Il en tira un grand dépit, sentant qu’il valait mieux vivre
une vie où les autres avaient l’air vrai.
François Chaffin
e l a douteuse e xistence du monde
D
tel que nous nous le représentons
Entretiens avec la mer part d’une hypothèse, une option, un possible : l’intuition que des univers en totalité sont
produits par la pensée d’un seul...
Mais lequel ? Qui parmi nous ?
Rien à voir avec Dieu. Rien.
Et alors que devient l’autre, la foule des autres ? Un peuple fantôme ?
Et si nous n’avions de réalité qu’à travers le fait qu’un autre nous invente ?
Et si chacun d’entre nous était seul au monde, et l’avait empli à l’aune de ses propres ressources, son imagination,
sa capacité à tordre le cou à la solitude, ses richesses et ses indigences...
Il s’agit de faire spectacle de notre perception du réel, de ce mélange que nous réalisons toute notre vie entre nos
pensées les plus sourdes et nos actes les plus clairs.
Ecriture des pensées en creux, non pas creuses, mais remuées par les survivances du chaos, quand l’univers s’est
créé et que nous avons eu à exister !
E t d e l’ o b s c u r i t é m ê m e q u ’ i l f a i t e n d e d a n s d e n o u s
Entretiens avec la mer est une tentative poétique et joyeuse pour donner forme et poids, parole et mouvement,
résonance et jeu aux jardins secrets qui sont à la racine de notre existence, terreau fertile que nous abandonnons
à la jachère et dont nous ne prenons presque jamais le temps d’écouter le murmure original.
Plus singulières encore que nos rêves, nos monstres, phobies ou fantasmes, ce sont nos pensées d’à côté, d’audessous, qui nous peuplent confusément, nous déterminent et nous distinguent.
C’est la parole exhumée de nos en-dedans, dérangée, pétaradante, jaillie de nos dédales, nos recoins, nos
pudeurs, comme autant de petits diables nus qui tirent la langue hors de la boîte !
Un tollé au regard des convenances, des usages, de la morale ?
Le scandale de notre psyché !
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C o mm e n t r a c o n t e r c e p r o j e t ?
Entretiens avec la mer est une pièce catalogue, une collection incarnée de ces pensées irrationnelles et
improbables, une batterie de haut-parleurs pour tenter d’émettre au théâtre l’étrange remous des profondeurs qui
charie quotidiennement nos incertitudes.
C’est la vase dans quoi se poussent nos racines.
C’est la “mise à mots” de nos dessous insensés, nos sables émouvants, nos enfouissements tranquilles, un petit
coup de lampe torche sur nos cavernes ordinaires…
Une anatomie (forcément incomplète) de l’intime !
Ce ne sont pas des dialogues, des messages ni des argumentaires, ce sont des flux rythmiques et mélodiques
s’écoulant de nos bouches comme par accident, des monologues intérieurs qui auraient trouvé par hasard le
chemin de la voix, qui auraient vu la lumière, comme des créatures sorties de nos tanières.
Pensées sourdes, boiteuses, déraisonnables, absurdes, simples ou non, inconcevables quand elles s’échappent
hors de nous et se confrontent au monde des autres.
Elles sont écho des sens, éloquence primitive, intuitions articulées, mystères qui se flétrissent à la première
explication.
Ils ne faut donc pas les expliquer.
Pensées folles ; il faut les laisser parler, les laisser jouer, inventer ce monde qui n’existe qu’en nous, pour nous et
par nous, tous démiurges sans le savoir, tous persuadés de vivre la seule réalité qui soit, alors que nous sommes
peut-être chacun les objets de l’imagination d’un autre... ou les marionnettistes de tout ce qui nous entoure !
Serions-nous chacun l’unique survivant ?
Au bruit des vagues
trempé
dans l’obscurité
Santoka
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Po u r q u o i l a m e r ?
Me voilà
là où le bleu de la mer
est sans limite
Santoka
Matrice généreuse, c’est devant elle que Caligula venait tempérer sa folie, c’est à elle seule que nous pouvons
confier nos pantins mentaux, sans jamais craindre ni la raillerie ni la gêne…
C’est une immensité autant qu’une profondeur, c’est assez pour que nous y entrions nus, dépouillés de toutes
apparences, esprits et feux follets, et joyeux pourquoi pas.
Est-ce qu’on parle face à la mer d’autre chose que de soi ?
A-t-elle oublié une seule fois ce que nous lui avions confié ?
Nous allons vers la mort en gardant nos secrets,
le plus souvent sans nous être connus.
José Cabanis
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C alendrier probable
L’écriture : saison 2012-2013
Je prends des notes depuis deux ans. J’ai assez de pensées folles et parfois monstrueuses pour démarrer mon
travail d’écriture, cinquante monologues qui s’enchevêtreront ensuite au plateau. Je consacrerai la saison 20122013 à cela, organisant mon travail d’auteur à travers quelques voyages-résidences (en cargo de la navire
marchande, en altitude pour le festival Textes en l’air de Saint-Antoine-l’Abbaye en Isère, au Japon sur invitation
du Théâtre Kaze de Tokyo).
Les répétitions : saison 2013-2014, de septembre à janvier
Côté ouest, répétitions pour une dizaine d’acteurs que je dirigerai dans les équipements de nos villes d’implantation
et nos partenaires de production.
Côté est, Nagumo Fuminari dirigera trois à cinq acteurs du Théâtre Kaze de Tokyo, avant que je ne le retrouve pour
travailler avec eux l’écriture scénique.
Les répétitions finales et la création : février-mars 2014
Les acteurs du Kaze retrouveront les acteurs du Théâtre du Menteur pour une résidence de création commune qui
précédera la création de Entretiens avec la mer et sera suivie d’une série de représentations dans les équipements
des partenaires de production.
Dans le même temps, un double vidéo de tous les acteurs (japonais et français) sera enregistré et traité pour
répondre aux contraintes de projection du spectacle, de telle sorte que le Théâtre du Menteur pourra tourner le
spectacle dans une distribution modulable en fonction des impératifs budgétaires des diffuseurs...
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L e proje t d’écriture scénique
Paysages
Un plateau où tout semble apparaître et disparaître. Au loin, des brumes (fragments de textiles translucides) où les
corps s’estompent, s’engloutissent. Devant, la transparence, la netteté des acteurs pris dans la loupe des regards.
Une géographie épurée, au sol une patine matiérée (évocation marine, végétale ou minérale, des nuances bleues
et vertes) sur quoi se pose un ciel sans contour. Fusion de la surface avec le ciel, plateau ondulant entre le solide
et le vaporeux, frontières en lambeaux…
Sur scène, une dizaine de silhouettes blanches (mannequins, bâches, paravents, épouvantails ?) frappées par
des images de corps humains épousant parfaitement leurs contours. Immobiles ou non. Une foule projetée face
public, dilatée par la lumière et la lenteur d’un mouvement : polymorphisme, transformisme, distorsions, humains
dissous dans d’autres humains, solubles dans la peau en plastique des écrans...
Sur scène encore, dix comédiens, hommes et femmes, disposés çà et là entre les corps projetés, allant et venant
sans ordre ni désordre, un peu à la manière des figures du Dépeupleur de Samuel Beckett :
Séjour où des corps vont cherchant chacun son dépeupleur. Assez vaste pour
permettre de chercher en vain. Assez restreint pour que toute fuite soit
vaine… Tous se figent alors. Tout va peut-être finir. Au bout de quelques
secondes tout reprend…
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Ce sont les gens, nous autres : ils parlent aux spectateurs, face à la nuit de la salle. Ils parlent seuls mais parfois
plusieurs voix se font entendre : la coïncidence d’un chant, le miracle d’un unisson.
Récits entrelacés, pointillés, isolés, un important travail de maillage des paroles nous attend, un tissage subtil des
silences aussi, des sonorités issues de la voix et/ou des espaces sonores.
Au-delà des comédiens (de chair et d’os) présents sur le plateau, il en est d’autres qui existeront à travers
les projections vidéo, acteurs pixels “habillant” les corps-écrans, filmés en amont des représentations. D’autres
encore seront à la fois acteurs au théâtre et acteurs filmés, comme s’ils étaient capables de matérialiser (en
images et mots) une partie inconsciente d’eux-mêmes.
J’aimerais que cette distribution soit cosmopolite, tous corps, toutes couleurs, toutes origines.
J’aimerais aussi que certains des mannequins soient vêtus d’images de personnes vivant à proximité du lieu de
la représentation, qu’ils soient potentiellement reconnaissables par les spectateurs (après un travail d’interview et
d’écriture, ces personnes rejoindraient par leurs présences filmées le corpus des acteurs du spectacle).
Parfois les comédiens disparaissent au lointain, derrière le ciel de matière plastique, qui vient opposer son trouble
à la netteté de l’avant-scène.
Les acteurs sont ainsi tantôt projetés sur les mannequins, tantôt de chair et d’os et visibles, tantôt comme
absorbés par la laitance dépolie des textiles de fond de scène.
Réels, virtuels, ou imaginaires.
Ce sont ces trois statuts conférés aux interprètes par les artifices scéniques qui vont rythmer l’émission des
monologues, dans un enchevêtrement que la musique tentera de démêler…
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Création sonore
Je retravaillerai pour ce spectacle avec des musiciens qui ont déjà collaboré avec moi :
- Nicolas Verger du groupe électroacoustique Appât 203
- Olivier Métayer du groupe électroacoustique Appât 203
- Benjamin Coursier, guitariste prométhéen
Ils seront sur scène, mobiles, insaisissables, acoustiques et amplifiés.
Musique des flux, du sac et du ressac, électronique, mélodique, serpentant entre les paroles, ciment de la
communauté des hommes représentés ici.
Musiques mixées abondamment aux ambiances sonores, emprunts au naturalisme des sons que nous fréquentons
chaque jour, peut-être en resserrant nos choix sur des échantillons enregistrés évoquant l’univers du déplacement
(aéroport, gare, route...).
Toujours aller vers l’osmose de l’hyperréalisme et de la transposition musicale.
Utiliser le son comme une mise en condition sensorielle, par nos propositions rythmiques et mélodiques, bruitistes,
mais aussi par un travail sur l’architecture sonore (multi-diffusion, spatialisation).
Peut-être travailler avec un outil de transformation en temps réel de la matière sonore, tel que le Karlax de la jeune
et innovante société DAFACT (www.dafact.com).
Création lumière
Une lumière empruntée au défilement des jours et des nuits, basculant très doucement d’un côté du plateau
à l’autre, cadran solaire des mannequins. Et puis au lointain, derrière les rideaux translucides, un espace qui
présente les transparences floues des limbes, où disparaître, s’engloutir, se réfugier...
Création costume
Les costumes ne seront pas des costumes de théâtre, mais des emprunts aux usages et codes vestimentaires de
notre époque. Il y aura des costumes d’images également, des attentats à la peau.
L’univers sonore : onomatopée de l’indicible, énigme déployée,
infini perçu, et insaisissable ...
Lorsqu’on vient d’en éprouver la séduction,
on ne forme plus que le projet de se faire embaumer dans un soupir.
Emil Michel Cioran, « Syllogismes de l’amertume »
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R e p è r e s s u r l’ a u t e u r : F r a n ç o i s C h a f f i n
Ecrire à voix haute... des mots, des sons, des cris, gestes, griffures, asphyxies, des rythmes, des battements
de cœur. Ecrire un théâtre en lien avec le monde, en chahut avec ses habitants, et pour dire autrement les
mouvements de nos vies, chercher une langue qui se dilate, une langue vivante dans une bouche remuée, qui
mélange la poésie et les sabirs, métamorphose l’éloquence en un chant, ou en silence. Partir du réel, tourner
autour, raconter à l’envers ; dire, tenter de dire les choses qui sont derrière les choses, chercher la pulsation,
poésie énervée, malpolie, libérée de toute comptabilité, sortir nos histoires des mous ordinaires. Avancer, tomber
en avant, recommencer, rire aussi...
Autres choses...
Agitateur de fabriques d’écriture, de résidences d’écriture, d’ateliers d’écriture (pour tous les publics), cafés à
écrire, courts-métrages vidéo (en passant par les mots) et tables rondes (ou non)...
François Chaffin a écrit une trentaine de pièces de théâtre et matériaux pour la scène, dont quelques-unes
tournées vers les publics jeunes. Il a obtenu diverses récompenses et bénéficié de bourses et de commandes
(aides à la création de la DMDTS, bourse d’encouragement de la DMDTS, bourse Beaumarchais, commandes
aux auteurs du Ministère, résidences à la Chartreuse de Villeneuve-lèz-Avignon…). Il a été par ailleurs lauréat
du concours d’écriture du Conseil général du Pas-de-Calais, lauréat des Rencontres des auteurs de théâtre de
Lyon, auteur sélectionné à la semaine de la dramaturgie de Québec, et Chevalier de l’ordre des arts et des lettres
(Culture à l’hôpital). Plusieurs compagnies ou théâtres lui ont passé commande de textes (Interlude T/O, La
Licorne / Claire Dancoisne, Ches Panses Vertes / Sylvie Baillon, CDN de Bethune, SN de Dunkerque Le Bateaufeu, Scène conventionnée d’Oloron Sainte-Marie, Théâtre de la Digue de Toulouse)… Une dizaine de ses pièces
sont publiées (chez Brocéliande, Lansman, Le bruit des autres, Osolasba…).
François Chaffin est le responsable artistique du Théâtre du Menteur, compagnie subventionnée par la DRAC Ilede-France, le Conseil régional d’Ile-de-France et le Conseil général de l’Essonne. Le Théâtre du Menteur est en
résidence sur les villes de La Norville, Arpajon et Saint-Germain-lès-Arpajon.
François Chaffin est artiste associé à Dieppe Scène Nationale (saison 2011-2012) et au Théâtre Kaze de Tokyo
(2013-2015).
Spectacles actuellement en tournée
ou créés ces dernières années
Crocodile OPA, La première fois que la nuit est tombée, Nous sommes tous des dictaphones, Jamais deux sans toi
(jeune public), La gueule du loup (jeune public), Le vent ne fait pas de prisonniers, Prométhée poème électrique,
Comme le chien…
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e mon histoire avec le Japon,
D
avec le Thé âtre K a ze de Tok yo
La compagnie de théâtre Kaze, créée il y a 25 ans et dirigée par Yoshinari Asano, est implantée à Tokyo, dans le
quartier de Nakano, bordant le quartier des affaires Shinjuku, au centre ville.
Forte de ses 32 membres permanents, la compagnie travaille un répertoire européen qu’elle diffuse dans tout
le Japon (plus de 170 représentations par saison), à l’international et dans son théâtre de Tokyo, multipliant les
collaborations avec des artistes et compagnies du vieux continent, notamment à l’occasion de sa Biennale du
festival international de théâtre.
J’ai rencontré Asano et le Théâtre Kaze en 2005, et depuis lors je n’ai cessé de collaborer avec eux. Des liens forts
et généreux ont tressé nos parcours d’hommes et d’artistes, nous permettant chaque année d’inventer des projets
au Japon et en France.
Créations lumières et musicales au service de leurs productions (Tokyo), lecture poétique des poèmes de Matéi
Visniec (Tokyo), accueil du Kaze en France (Théâtre de Bligny, Festival d’Avignon), assistanat mise en scène (France
et Japon), échanges d’artistes (L’étranger de Camus, été 2012), représentations de Prométhée poème électrique
du Théâtre du Menteur à la Biennale 2012 à Tokyo, commandes d’écriture et travaux d’adaptation et de traduction
(Danzen d’après Brecht, ou Momo d’après Michael Ende), nombreuses et diverses sont les collaborations passées
et futures qui balisent nos chemins de théâtre.
Et toutes ont contribué à épaissir notre désir d’envisager la création d’un spectacle au début de l’année 2014,
coproduit et réalisé par nos deux compagnies, joué en France et au Japon : Entretiens avec la mer.
Il s’agira dans un premier temps d’introduire dans la distribution des acteurs des deux compagnies, dirigés de
chaque côté de l’océan par Nagu Fuminari (jeune metteur en scène du Kaze) et moi-même, avant de proposer
aux acteurs japonais de nous retrouver pour les premières dates de création en France et d’organiser la venue du
spectacle au Japon au printemps ou à l’été 2014.
Si le spectacle devait être exploité “épisodiquement” en tournée sur le territoire français, nous ferions des doubles
vidéo (voir projet plus haut) projetés sur les mannequins afin de proposer à des coûts raisonnables le prix de
cession du projet.
En cas de reprise du spectacle pour une série de 10 représentations et plus (au Japon, en France ou en Europe),
nous nous donnerions les moyens de jouer dans la distribution franco-japonaise originale.
Site du Théâtre Kaze : www.kaze-net.org
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L e s p r o p o s i t i o n s d ’a c t i o n s a r t i s t i q u e s
Le Théâtre du Menteur a toujours travaillé en amont de ses représentations à la mise en place d’ateliers sur les
thèmes de ses spectacles.
En ce qui concerne Entretiens avec la mer, nous souhaitons poursuivre et diversifier ce partage. Outre les rencontres
actives qu’il provoque entre les membres de la compagnie et les habitants des villes où nous diffuserons le
spectacle, nous aurons pour objectif d’intégrer au sein même de la représentation des fragments de textes et/ou
d’images “Portraits” issus des travaux d’ateliers.
Dans chaque ville où le spectacle se jouera, il sera possible et souhaitable d’organiser des ateliers d’écriture et de
jeu, afin que chacun puisse avoir l’opportunité de livrer une partie de son jardin secret, sur le thème de “L’autre qui
habite en moi”. Ces textes seront mis en images et/ou voix, présentés aux spectateurs le jour de la représentation,
soit sous la forme d’un arbre aux secrets (totem évocateur de l’arbre installé dans le hall d’accueil et dont les
branches sonores restitueront les enregistrements réalisés par les participants), ou sous la forme de portraits
vidéo (individuels ou collectifs) qui pourront être intégrés à la représentation.
D’autres ateliers reliant les habitants à un travail d’autoportraits photographiques et textuels exposés dans le hall
sont envisagés, il ne s’agit que d’inventer, trouver avec chaque partenaire de diffusion quel partage singulier il
souhaite mettre en place…
Par ailleurs, nous proposerons aux structures d’accueil l’animation de Cafés à écrire, organisés une à deux
semaines en amont de la représentation, qui permettent aux participants d’écrire collectivement et de soumettre
immédiatement cette production à une mise en voix et en jeu, au fil d’une soirée où chacun pourra témoigner de
son jardin secret, manger avec les collègues écrivains et enfin assister à la lecture-spectacle des textes.
Ces ateliers sont essentiels à la sincérité de nos rencontres avec les publics plus ou moins éloignés de l’offre
théâtrale, et restent le meilleur levier pour créer entre artistes, populations et structures de diffusion une synergie
au service d’une réflexion artistique sur l’état du monde…
Entretiens avec la mer
Contact France : François Chaffin / Théâtre du Menteur
[email protected]
+33 (0)6 07 49 74 43
Création du dossier : www.timor-rocks.com. Illustrations : DR.
Production et diffusion : Elodie Couraud
[email protected]
06 18 36 92 90
www.theatre-du-menteur.com