Miroslaw Balka Bon voyage

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Miroslaw Balka Bon voyage
Communiqué de presse
Miroslaw Balka Bon voyage
10 décembre 2004 – 13 mars 2005
Project Room
Musée d'Art moderne et contemporain de Strasbourg
Les Musées de Strasbourg
Directeur des Musées
Fabrice Hergott
[email protected]
Conservateur en Chef du Musée
d'Art moderne et contemporain
Emmanuel Guigon
[email protected]
Musée d'Art moderne et
contemporain
1, place Hans Jean Arp
F-67000 Strasbourg
tél : 03 88 23 31 31
Horaires
tous les jours de 11h à 19h
le jeudi de 12h à 22h
le dimanche de 10h à 18h
Fermeture le lundi
Service communication
Marie Ollier
Gwenaëlle Serre
Cathy Letard
[email protected]
[email protected]
[email protected]
2 place du Château
67000 Strasbourg
Tél. 00 (0)3 88 52 50 18
Fax 00 (0)3 88 52 50 42
www.musees-strasbourg.org
Plusieurs expositions récentes ont révélé la vitalité de la scène artistique
polonaise contemporaine. L’émulation produite par les débats artistiques des
années 1980, entre postmodernisme et néo-avant-garde, a fait de cette scène,
récemment émancipée, un laboratoire d’expérimentations dont les produits ont
largement dépassé les frontières nationales. Si bien que les enjeux d’une
histoire récente, dont la mémoire collective polonaise ne saurait se défaire,
dépassent largement les considérations identitaires.
Miroslaw Balka (Varsovie, 1958), plus que tout autre, inscrit son œuvre dans la
ligne de contiguïté entre mémoire individuelle et mémoire collective.
L’attachement aux matériaux et de dispositifs chargés de sens relèvent autant
de la sphère intime que du bien commun. L’héritage de Joseph Beuys, qui fit
don au musée de Lodz de sa collection POLENTRANSPORT n’y est pas étranger.
Les deux artistes partagent l’utopie sociale liée aux avant-gardes historiques
tout en sollicitant fortement l’expérience individuelle.
L’installation « Bon Voyage » (2004) présentée au Musée d’Art moderne et
contemporain de Strasbourg et réalisée spécifiquement pour ce lieu, est un
monument dans lequel l’histoire tragique de l’humanité croise la mémoire
individuelle. Au milieu de quatre écrans sur lesquels sont projetées des images
filmées par l’artiste du camp de concentration de Majdanek vu de l’extérieur, se
trouve un carrousel de square, sur lequel le visiteur peut prendre place. Intrusion
de la vie et de l’enfance au milieu d’images de mort, renaissance individuelle
sur les cendres de la mémoire collective, cette installation interroge, à travers
son caractère autobiographique, le rapport de chacun à l’histoire. Elle dit
également combien le bonheur et l’insouciance sont fragiles face à l’entreprise
de destruction. Symboliquement située au cœur de l’Europe, elle rappelle
combien l’idée moderne de démocratie est encore balbutiante et toujours
menacée par d’anciens démons.
L’œuvre de Balka est essentiellement autobiographique, puisant dans une
histoire marquée par la contrainte religieuse et politique, mais aussi par des
représentations symboliques et monumentales. L’artiste se plaît à rappeler que
son grand père était sculpteur funéraire, ancrant ainsi dans l’imaginaire de
l’enfant, la mort et, à travers elle, la mémoire collective. Les formes
monolithiques simples qui ponctuent l’œuvre de l’artiste à partir des années
1990, parfois interprétées à tort comme relevant d’une esthétique minimaliste,
portent la double trace de l’histoire personnelle et du monument. Étudiant à
l’Académie des Beaux-Arts de Varsovie dans les années 1980, Balka centre son
travail sur le corps humain, figuré par des moulages, manipulé et modifié,
associé à des objets issus de l’environnement immédiat de l’artiste, mais
évoquant toujours la précarité et la mort. Par la suite, les installations prennent
un tour monumental, usant de matériaux simples mais chargés de significations
: cendres, sel, planches de bois, fils de fer oxydés, briques, papier journal.
Chacun de ces dispositifs consiste en un agencement précaire d’objets à forte
charge symbolique qui sont autant de traces des corps disparus (Cercueil, urne,
lit, chaise) ou de rituels accomplis (bougies, autel, coffret, livre).
Dès les années 1980, Miroslaw Balka participe à de nombreuses expositions de
groupe en Pologne et ailleurs. Il représente son pays lors de la Biennale de
Venise en 1990. L’année suivante, sa première exposition individuelle est
organisée par la galerie Foksal à Varsovie, tandis que plusieurs de ses œuvres
sont présentées à Londres, Cologne, Los Angeles, Krefeld, Chicago. Par la suite
Balka participe à de nombreuses expositions internationales majeures et entre
dans les collections les plus prestigieuses: Tate Modern, Londres; Hirshhorn
Museum, Washington; Stedelijk van Abbemuseum, Eindhoven.
Cette exposition a bénéficié du soutien de l’AFAA (Association française
d’action artistique) et se déroule dans le cadre de l’année de la Pologne en
France.

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