Plus Rien n°21 - Anarco DIY

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Plus Rien n°21 - Anarco DIY
PLUS RIEN
ECRAS
ONS L
A VER
1
MINE
#2
Ah bordel de nom de dieu de fiente de pigeon, qu'est-ce qu'on a pu nous rabattre
les oreilles avec l'Europe ! Quand je dis "on", j'veux avant tout parler du média de
base : massif, collabo, omniprésent et seule source d'information pour le quidam.Le référendum sur la Constitution a fait beaucoup dans l'histoire.Mais de quoi
parle-t-on ? Quelles notions sous-entend l'appellation d'Europe. Rien, absolument
rien n'est clair ! En géographie, tout môme, on t'apprend que déjà l'Europe géographik c'est un peu comme Sarkozy : une facilité intellectuelle ; c'est pas un continent à proprement parlé, on sait vaguement où ça commence à l'ouest (quoi que
depuis que les bretons sont potentiellement séparatistes le doute subsiste), on
n'sait pas où ça s'arrête. En fonction des âges, des époks et des empires, il y a de
forte chance pour que la notion d'Europe aussi floue qu'elle put être s'est déplacée
selon l'épicentre des activités économiks et/ou politiks. Il y a fort à parier que pour
un homme politik romain ou grec antik (pas le p'tit peuple... lui en général il est obligé de courber l'échine et de trimer, il n'a cure (-dents) de ces considérations en
général), exclure de l'"Europe" les pays limitrophes de la Méditerrannée aurait été
inconcevable tant l'commerce allait bon train dans l'coin, tant le Nord devait sembler barbare. Aujourd'hui la tendance se s'rait plutôt inversée (sauf en ce qui
concerne les p'tites gens, toujours à trimer).Nos superstars du showbusiness politik sont très conscients de cette absence de réalité. Et d'ailleurs ils s'en branlent
chanmé. Ils peuvent de ce fait manipuler les idées et les chiffres, les esprits et les
débats (si jamais il en reste ici-bas sur un air de samba)... reste une chose : le
commerce. On appelle ça "Europe" parce que les principaux instigateurs se sont
dit qu'il fallait bien un nom et que des pays occidentaux résumaient bien leur vision
d'une Europe. Le reste suivrait au nom du profit et des intérêts des individus de
leurs classes. Récemment un camarade me faisait part d'une cocasserie concernant la Turquie : le fer de lance de l'Europe blanche et catholique, croisé du "non"
nationaliste au traité constitutionnel, pourfendeur de Sarrazins en cas d'arrivée de
la Turquie dans cette Europe commerciale -DeVilliers pour ne pas le nommer- avait
dans son Puy du fou de magnifiques objets souvenirs fabriqués... en Turquie !
Quand les conceptions s'entre-choquent, seul l'appât du gain réunit toutes ces
ordures ! Et toi t'es là, comme un con, à regarder ces abrutis s'agiter, à trimer pour
peau d'balle, à squatter, ou à zoner, à t'demander c'que tu branles là ! Européen ?
Ca ne veut rien dire, du coup c'est plutôt marrant. Français ? C'est marqué sur le
papier, j'peux rien y faire, j'suis loin d'en être fier, c'est pas reluisant quand j'croise
les autres qui ont la même appellation, mais bon. Etre Humain ? Ben franchement,
j'voudrais bien, mais plus ça et moins ça va... c'est quoi ? Si c'est faire fonctionner
son cerveau pour ne pas appliquer les lois de la jungle et s'organiser pour le bien
être de tous, alors on est entouré de martiens. Et bordel, ils sont nombreux les martiens ! On n'se connait pas et personne n'peut se blairer, il y a une déshumanisation énorme des rapports sociaux, et malgré tout l'être humain se r'produit dans
tous les azimuts, ça nique à tout va et ça pullule ! 6 milliards d'homosapiens sur
Terre, les 3/4 sont des crèves-la-faim qui connaissent même pas le goût d'un cassoulet dégusté au Cahors, une bonne quantité des autres sont des moitiés d'tarés
(notez que des tarés chez les crèves la faim j'suppose qu'il y en a aussi) et ce qui
doit rester est dépressif. Bonjour le tableau. J'sais plus qui m'écrivait qu'à ce sujet
j'étais "cliché"... trouver que c'qui nous entoure c'est bien chiatique, c'est cliché punk. Je n'peux pas l'nier... m'enfin, histoire de sortir du
cliché consistant à détester la merde, il faudrait, il serait bon (si j’en crois la personne en question) d'entrer dans une autre platitude de
grand ch'min (cette expression ne veut rien dire, mais ça fait bien dans l'texte) consistant à apprécier tout ce merdier un peu mais pas
trop... un juste milieu quoi. Sauf que le milieu n'est pas juste, il sent le rance de la corruption et de la mollesse, il sent le formol de la
vieillesse précoce et la rangitude d'hospice. Comme les Zabriskie Point ont pu le chanter sur (contre !) les lieux communs qu'on nous
ressace sans cesse : "dans l'existence y'a pas de blanc, y'a pas de noir, y'a que du gris (...) décolonisez-moi !". Ben oui, merde de bouche en cul de poule! Exagérez, inventez, gueulez, ralez, négativez, énervez-vous, déconnez, faites chier, bougez, n'sombrez pas dans
cette masse grise (justement) du rien vasouillard et sans saveur !! Chez les punks ça n'est plus tellement négatif, plus de 2nd degré,
que du sérieux moyen, polissé et fadasse !!Quand ils sont politisés ils sont chiants, quand ils sont chiants ils ne sont plus politisés,
quand ils sont cons ils sont idiots !! Pourquoi les punks ne sont plus punks !?? Fuck Off.
P.A.
Ecrasons la Vermine
Vermine est une émission hebdomadaire (le dimanche de 18h30 à 20h) de punk, hardcore, crust, oi!, javamusette,
bullshit detector, mutant pop, etc, sans trace de major compaEmission Ecrasons La Vermine / Radio Campus gnies dedans !
Lille / USTL 1 / 59656 Villeneuve d’Ascq cedex Elle est diffusée sur les ondes de Radio Campus Lille sur le
Imel :[email protected] ou [email protected] 106,6FM pour les ch’timi et les belges frontaliers et sur internet :
www.campuslille.com
Contact : (attention nouvelle adresse !!!)
BEHIND ENEMY LINES
“GLOBAL CANNIBAL” LP 12 T.
<ALERTA ANTIFASCISTA>
BEL (celui qui dit “Sébastien” s’en
mange une) est bien ma boulette de shit
de l'année ! Le tarpé d'enfer !! Oui il y a
du métal dedans [mais comme il y en a
dans un bon début de Sodom ou un excellent début de Mötorhead voire un jouissif
début de Vénom (qui a dit Bathory ? Ben si
tu veux, j'vais pas m'la faire contrariante non
plus...)] : sans fioriture, sans dégueulis
de branle-manche, avec efficacité et
sens de l'air qui tape ! En balançant la
gomme dans un punk(crust ?) de haute
volée (oui les précédentes références au
métal de pépé étaient surtout là pour expliquer le son pas propret, pas en guise d'inspiration du groupe... et puis c'est ce que j'écoute en ce moment, ça vous permet de
vous faire une idée puisque je n'affiche aucune playlist dans ce fanzine), ces anars
ricains redorent le blason d'un punk/ hc
terni par tant d'hardcoreux néo-pissefroid calibrés par des prods artificiellement surgonflées, sans imagination ni la
moindre once de sordos dans les veines. "Rien ne sert de s'astiquer devant
la glace pour avoir un look bien décadent, il suffit d'un peu de crasse bien
répugnante", disait l'autre ; moderne
mais crade, BEL nous la fait agressif
mais avec discernement, violent mais
pas brutal. Ca râpe et râle grave avec le
son grave d'une basse telle une bétonnière, et un chant puissant soutenu tout
du long. Voilà qui me ravit les feuilles de
choux-fleurs qui n'avaient que pourtant
peu apprécié (mais un peu quand
même) le côté linéaire du premier album
de ces ex-AusRotten (bien qu'ils aient
aujourd'hui avec ce second skeud largement franchis le cap des ex-kelque
chose, grace à un style à la personnalité forte). Furieusement génial, politisé à
mort et extrêmement intéressant. A
écouter sans modération et en boucle
de préférence.
BLOOD OR WHISKEY
“NO TIME TO EXPLAIN” CD 16 T.
<REPRIEVE RECORDS>
Les probables racines celtiques de la
personne qui me laissait dormir sur son
matelas, ont peut-être eu leur part de
responsabilité dans la présence répétée de folk irlandais au sein des
musiques baignant quotidiennement
notre ancien appart’. La musique adoucissant les moeurs, ça change de l'ambiance crustcore que je me plais à
entretenir régulièrement dans nos combles. Ca n'a eu d'autres conséquences
que d'augmenter notre consommation
de boissons maltées, c'est tout.Bien
que je ne chronique pas l'ensemble des
skeuds qu'j’ai dans le genre (des trucs
sur de plus ou moins gros labels
comme Flogging Molly n'ayant pas
leur place dans ces quelques pages),
j'peux vous assurer qu'je commence
avoir quelques stocks. Parmi ceux-ci
BoW trône en bonne place.
Furieusement pas punk (ou si peu), on
a droit là plutôt à du folkpubrock à rapprocher des Pogues plus que des
Porters ou des Dropkick Murphys.
Murphys
Banjo et pipeau ont la part belle et placent la mélodie là, juste là, dans ta cervelle ed'mouchon. Quand ils se taillent
la part du lion avec un morceau uniquement musical ("King of the fairies"), j'ai
la Guiness qui pousse entre les doigts,
le rototo au bord de l’irruption. Le chant
est rocailleux, les choeurs arrivent toujours à point... on tape direct dans le
classique folkeux, pas dans le vulgaire
encore moins dans le tout-v’nant tout en
restant dans les sentiers battus du
genre. C'est tellement joliment fait qu'on
se sent comme dans un des meilleurs
estaminets du coeur de la Flandre que
j'connaisse (je cite pas d’nom, j’fais pas
d’pub). Les amateurs de folkpunk
regretterons que la puissance ait fait
place à la mélodie.
BORN DEAD / CONSUME SPLIT LP 15 T.
<YELLOWDOG RECORDS>
Consume se la fait hardcore bien punk
visant des plans trash que l'on n'envie
plus à la Scandinavie et que les zikos
maîtrisent à mort. La recette est efficace, elle avait déjà fait ses preuves dans
State Of Fear et précédemment de
manière un tantinet plus primaire dans
Disrupt (on y retrouve le fameux Jay
dans chacun des dits groupes). Basse
ronflante et saturée, hurlante bien crachée et très puissante, breaks bien fou-
tus, il est clair qu'il s'agit là de la même
trempe que l’excellent SoF,
SoF aussi
agressif, aussi furieux et bon (ah oui,
bordel c'que c'est bon) ! S'il on m'avait
dit que la sauce prendrait aussi bien
j'aurais cet album depuis un bon
moment !! Côté Born Dead,
Dead c'est un
peu moins puissant et ça me fait un peu
moins lever le poil de bras. Il n'en reste
pas moins un pk/hardcore plus léché
niveau son de guitare (moins sale que
Consume),
Consume mais avec un certain style
dans les compos qui font directement
référence au dis-beat. Bien tapé, mais
classik, classik mais efficace, Born
Dead ne renouvelle pas + le genre que
son camarade de slip, mais en porte
haut la bannière. Celle de l'anarchocrust probablement.
OSNI "NATUURLIJK IN DE GARAGE"
CD 10 TITRES.
<HORRORBABY/AMIANTEPROD>
La démo du groupe ne m'avait pas
convaincu... trop approximative, louchant même sur quelques démodés
brêlons commerciaux (difficile de dire si
c'était voulu). L'album s'accorde des
défauts du groupe : OSNI ne tente pas
d'chanter, ne tente pas la mélodie ultra
structurée... et fait mouche (bzzz) ! Ils
réussissent à se dépouiller le son sans
l'épurer (de patates). L'aspect garage
rock (parfois déglingué, "Fireball Girls"),
simpliste et presque "sale" est proche
de l'(im)perfection, avec guitare et batterie claires, atelier Bontempi, vocaux
mixtes aux sentences expéditives.
Rétro comme il faut mais sans lorgner
sur le fond d'cave à papi, on obtient le
“proto-prépunk” le plus kitsch et agréable. Bien que les textes (inexistants
dans le livret, mais les titres sont explicites) sentent le "planplan" que le genre
aime à conserver (histoire de ne pas
trop se creuser les méninges ?), et que
tout le barda des groupes typiquement
"rock" (dont bon nombre morts-nés
attendant leur heure de gloire... avant la
fin d’la mode..), commence à me courrir
sur l'haricot, tout ça à de quoi vous
réconcilier avec les sixties.
EVIL BEAVER “MODELS OF VIRTUE”
EP 4 TITRES <AUTO>
4 titres c’est vite torchés dans l’absolu... en tout cas c’est ce que l’on pourrait se dire à la vue de la pochette.
Plus sobre ou nulle (c’est selon le point
de vue), tu peux pôs. Pis ça renacle le
rock. Et finalement tout du long de ces
longs titres, on s’attache au style qui
lorgne sur certaines galettes punk ou
hardcore un peu barrée (j’ai plus de
nom en tête vous me pardonnerez)
avec un son perso pas lêché, de la
mélodie, une voix féminine bien placée. Un moment pas super agressif,
mais bien chié pour les amateurs de
rock’n roll qui se permet une reprise
fort réussie de “I wanna be your
dog” des Stooges. En fait j’ai
2
TO WHAT END ?
"CONCEALED BELOW THE SURFACE"
LP 14 TITRES <YELLOWDOG>
Dans le genre PunkHardcore sombre (j'ai déjà lu ici
ou là "crust mélodik" ! Wouarglll !! Mais ils vont pas bien
les gens et pourquoi pas du Michel Sardou intelligent ou
Philippe Bouvard progressiste ??!!), je veux TWE ?.
?
Ceux qui ont donc accroché sur Tragedy,
ragedy From
Ashes Rise,
Rise et tant d'autres maintenant (c'que
c'est qu'les micro-modes tout de même), trouveront
leur dose. Tout y est : un son saturé (d'anciens
Wolfbrigade n'y sont pas pour rien - [à ce propos
s'il fallait faire la liste des groupes hc/crust de
"renom" auquels participent ou ont participé les
zikos j'f'rais une page de c'te kronik), de la rapidité,
de la puissance, et une ligne de guitare “mélodik”
souvent présente (en retrait comme il faut, peu de
soli) pour donner de la subtilité. C'est impressionnant et technique. Après ceux qui préfèrent les
approches beaucoup plus directes n'y trouveront
probablement pas tout ce qu'il leur faut. Autre
aspect à souligner, l’album est probablement sorti
trop rapidement ou les morceaux ont été composés
un peu trop dans la foulée du 1er : la recette de ce
dernier est tellement présente qu'on y retrouve des
airs forts similaires (exemple le morceau 4
"Conspiracy" dont l'air du refrain ressemble pas mal
à "Let Them Free"). On leur f'ra grace de ce défaut
fort pardonnable en évitant d'écouter les 2 skeuds
de manière trop rapprochée et en savourant ces titres bien balancés d'une traite. Niveau gueulante il
et elle assurent aussi un excellent chant... mixte
'videmment.
GARMONBOZIA "S/T"
CD 7 TITRES <PROFANE EXISTENCE>
Du Folk Crust ? kesseucé ?? Cépocibe ? Quand
vous jetez un oeil sur les descriptifs de P.E. (label
anarchopunk/crust de référence aux usa), vous êtes
à peu près certain de tomber sur un truc genre "hc
trash" ou "d-beat" (pour disbeat, rythme à la
Discharge). Les appellations étant d'origine totalement incontrôlée (incontrôlable ! Vive l'anarchie !) ou
sont tombées dans le domaine public... en tout cas
tout le monde en fait l'usage qu'il veut et ça donne
vraiment n'importe quoi ! Mais bon après tout faut
bien foutre des noms sur que l'on entend, alors
allons-y... c'est puissant avec des guitares légèrement métal et saturées, un style sans conteste issu
du genre crust/punkhardcore un brin métal comme
tant de groupe "dis" ont pu faire, ça s'entend, c'est
pas moëlleux pour deux sous, et franchement pour
bien décrire ce son le mieux est d'avoir écouté ces
groupes un jour dans sa vie (mais question rythme
on est assez éloigné de Discharge tout de même,
faut pas pousser pépé dans les braises).
En ce qui concerne la puissance, c'est
puissant. Très. En ce qui concerne la
mélodie, c'est mélodieux, pas mélodique ;
le violoncelle fort présent sur la quasi-totalité des morceaux y est pour beaucoup. Il
ajoute une touche de mélancolie, un côté
folk & sombre (pas "country/western"). La
gueulante féminine est parfois double, toujours ultra-énervée, agressive, raclée. Ca
cartonne avec une touche très personnelle, agréable et variée. Une réussite d'une
sacrée intensité, quoiqu’un peu courte ( d'une 1/2-heure à vue de nez, peut-être
même à peine plus de 20min.).
I BOT UN D’MI
L'aute jour min bieau frère i s'amène à m'maison
I'm dit comme cha Marcel, ti qu'as jamais sorti
Éd'main j'vais à Paris, si té veux v'nir, viens avec mi
Pinsez qu'j'étos contint mi, qui n'sus jamais sorti
Plus loin que min pat'lin, enfin j'allos vir Paris
In visit'ra tous ches musées, paraît qu'ch'est bieau à vir
L'lend'main nous v'là partis, min bieau frère eum'soeur pis mi
On sommes arrivés sus l'coup d'dix heures éd'd'mi
Él'premier truc qu'à faire i'm dit, ch'est d'aller boire un d'mi
Car pour un Ch'ti mi, ç'qui compte ch'est un d'mi
Quand un Ch'timi i'est d'sortie, quo qui bot à vô avis
I bot un d'mi, i bot un d'mi
Quand un Ch'timi i'est in nache, pour s'ardonner du courache
I bot un d'mi, i bot un d'mi
Et pis l'jour équ'cha va mal, pour s'armonter sin moral
I bot un d'mi, i bot un d'mi
Eunne pression, un jus d'houblon, quand ça mousse ch'est toudis bon
I bot un d'mi, I bot un d'mi
Dins l'premier café on sommes rintrés
Un homme in noir et blanc, i s'amène sus nous
Et i nous dit comme cha: "Pour ces m'sieurs dames qu'est-ce que ce sera?"
Eh bin, min tchiot loute te vas nous mette tros d'mi
I'm ravise d'un drôle d'oeul, i n'avot rien compris
Trente six coups j'ai dû i dire que c'qu'in voulot ch'est tros d'mis
Car pour un Ch'ti mi, ç'qui compte ch'est un d'mi
Quand un Ch'timi i'est d'sortie, quo qui bot à vô avis
I bot un d'mi, i bot un d'mi
Quand un Ch'timi i'est in nache, pour s'ardonner du courache
I bot un d'mi, i bot un d'mi
Et pis l'jour équ'cha va mal, pour s'armonter sin moral
I bot un d'mi, i bot un d'mi
Eunne pression, un jus d'houblon, quand ça mousse ch'est toudis bon
I bot un d'mi, I bot un d'mi
Quand un Ch'timi i'est d'sortie, quo qui bot à vô avis
I bot un d'mi, i bot un d'mi
Quand un Ch'timi i'est in nache, pour s'ardonner du courache
I bot un d'mi, i bot un d'mi
Et pis l'jour équ'cha va mal, pour s'armonter sin moral
I bot un d'mi, i bot un d'mi
Eunne pression, un jus d'houblon, quand ça mousse ch'est toudis bon
I bot un d'mi, I bot un d'mi
Eunne pression, un jus d'houblon, quand ça mousse ch'est toudis bon
I bot un d'mi, I bot un d'mi
(Simon Colliez ?)
J’AURAI VOULU "AU DEDANS DE TOI"
CD 17 TITRES <TRAUMA / LIMOLIFE>
Je ne ferai pas des caisses de cette
réédition dont l’originale était couverte
de louanges en son temps. J’en r’fouterai pas une couche sur ce désormais
classik incontournable qui reste, selon
moi, la meilleure galette du groupe. On
dit merci aux labels d’avoir eu la bonne
idée de represser ça avec 2 inédits,
histoire de rafraîchir la mémoire des
désormais anciens et de permettre aux
nouveaux venus de voir ce qu’il y avait
de meilleur dans le punkrock
engagé il y a quelques années.
3
O
n doit être en pleine course à l’armement là !! C’est pied au plancher que le gouvernement a décidé d’agir. C’est
clair qu’ils ont décidé (eux comme leurs prédécesseurs et successeurs) de ne rien laisser du vieux monde subsister. Excepté ce qu’il restait du dit monde vieux de plus d’un siècle et demi. Après tout pourquoi se gêneraientils pour mettre en application leurs idéaux ? Qui les en empêcherait ? Qui s’oppose ? Me parlait pas des pissefroid de l’altermondialisme qui vont nous balancer leur commerce équitable à la face comme toute alternative à cette
société puante ! Si je peux sans le moindre effort trouver révoltant pour ne pas dire vomitif de voir débouler des produits
de pays asiatiques à des prix frisant le ridicule [signifiant la sur-exploitation des producteurs (ouvriers évidemment)], je
ne peux pas une seule seconde concevoir qu’on puisse penser que le commerce puisse être quelke chose d’équitable !
Comment l’équité pourrait supporter le commerce ??!! Grand dieu un patronat avec une éthique. Et pourquoi pas Candy
ou Pikatchu à la présidence des Etats-Unis ? Candeur à tout épreuve, débilisme profond, socialisme grossier ? Comment
expliquer cette volonté farouche de maintenir le capitalisme envers et contre tout, même dans les idéaux ? Ce besoin
inaltérable et inébranlable qu’il y ait des baisés et des baiseurs ?! (mais attention des baiseurs gentils & des baisés
contents !) Bordel, z’ont pas peur d’être flashé par le radar de l’utopie les gaillards !! Toujours plus radical chaque jour, le
capitalisme n’aurait comme ennemi que des partisans du capitalisme. J’suis pas un grand syndicaliste, mais quand tu
gueules pour obtenir de la direction une pécadille t’as intérêt à réclamer les yeux de la tête, si t’es trop p’tit joueur, c’est
simple : t’as queue dale !! Faut charger l’mulet, faut pas tortiller, c’est le B-A-BA. C’sont des bêtes ces mecs là, c’sont pas
des enfants de choeur, ils te chieraient dans le tronc s’ils le pouvaient, si tu montres un signe de faiblesse en plein combat, t’es mort. Faut soutenir le regard du chef, ‘faut gueuler plus fort et pas te démonter quand il te raconte des conneries et en balancer des plus grosses encore s’il le faut. Au pire t’es viré, au mieux la pécadille en question, tu l’obtiens
mais rien de plus. Et faudrait encore lui dire merci à ce fumier. C’est ça un patron. Je ne parle même pas d’un PDG, je
ne parle là que du p’tit patron qui a une 15aine d’employés sous ses ordres et qui rend des comptes à un Conseil
d’Administration. C’est pas encore les tueurs d’enfants handicapés et les violeurs de mémés paraplégiques que peuventêtre les grosses légumes !!! Que celui ou celle qui pensent qu’ils ne sont pas tous comme ça, retroussent leur manche et
prennent la place des gens de mon entourage qui triment pour la fortune d’une de ces merdes !! Et qu’ils viennent pas
chialer après ! De toute manière, dans ce monde il n’y a pas de bons patrons, celui qui peut monter une boîte pour s’en
sortir, s’il veut le faire qu’il fasse une coopérative, là y’aura pas de patron, on pourra causer. Sinon dehors ! Tout ça pour
dire que les altermondialistes, les réformistes et les mous du genoux se trompent quand ils pensent que la radicalité ne
sert à rien et qu’elle est utopique. Elle est au contraire l’arme la plus efficace ! Commerce équitable... j’t’en foutrais moi
!... Equitable pour qui ? Les patrons d’ici et les patrons de là-bas ? Parce que la situation des ouvriers ici est meilleure
que celle des ouvriers, cette situation là serait équitable ? Meilleure pour les ouvriers des pays en questions, certainement... dans un premier temps, et après ? Dans la même situation que “nous”, c’est ça la panacée ? Ceux qui pensent
que notre situation est bonne, ne doivent pas beaucoup suer sang et eau, pas beaucoup trimer ni subir les humiliations
d’un patron ou je ne sais quel petit chef, des horaires merdiques sans cesse changeants, des salaires qui permettent à
peine de payer le loyer et la bouffe, des H.L.M puants, bruyants, délabrés et surchargés pour sortir de pareilles conneries ! Crevures ! Votre bonne conscience ne résoudra en rien la merde globale. Le capitalisme est à abattre dans son
intégralité, laisser les marchands décider de ce qui est bon et éthique nous a mené vers cette merde !! Il y a peu je relisais “1984” et en profitais pour regarder le film. Comme Orwell voyait les choses petitement... en combattant le totalitarisme dans son oeuvre il pensait véritablement que celui-ci ne pouvait être que grossier, carré, gris... ce n’est que de la
forme, c’est vrai le fond y est, mais pour imposer autant de procédés liberticides et autant d’endoctrinement aux masses
et à long terme il en faut des formes. Aujourd’hui ce n’est pas en uniformes gris et en rang serrés que les moutons vont
à l’abattoir, c’est autant en bracelets cloutés, baguys, T-shirt bariolés, qu’en néo-patte d’éph’, sur-vêtements blancs ou
costards cravatte ! Et en fredonnant des chansons “engagées” ! Excusez du peu !! Le capitalisme a compris une chose
fondamentale, c’est que plus que de Liberté c’est de l’illusion de libertés dont à besoin le genre humain. Il a besoin de
croire qu’écouter de la musique qui fait mal aux oreilles c’est être différent, que modifier sa bagnole c’est être classe, que
voter Besancenot c’est radical, qu’acheter un 4x4 c’est normal, que le nucléaire c’est propre...Alors ?! Ou sont les rebelles ? les vauriens qui vont foutre tout ça au feu ? Peut-être en train de signer un contrat ? Empressé qu’ils sont de se
persuader que confondre illusion de révolte et révolte ce n’est pas si grave...
REAZIONE
"L'ALTRA FACCIA DELLA RIVIERA"
10"/25CM. 8 T. <DIRTYPUNK>
DirtyPunk spécialiste de la réédition
vinylik de qualité ? Hop-hop-hop, je
vous arrête tout de suite, fourbes, on ne
catalogue pas comme ça !! A votre
décharge, il faut bien admettre, qu'il a le
chic pour trouver les skeuds qu'on
aimerait (que j'aime ? ok.) bien voir
dans sa (ma ? ok.) sonothèk en format
large, lisible, visible, jouissible [(ça s'dit
pas ?! Ah, bon.)... (c'est vrai aussi que
j'aimerais en voir d'autres qu'il ne fera
jamais, m'enfin on peut pas tout faire
non plus, écartez-vous, laissez-le respirer aussi ! Vite massage cardiaque ! Un
bouche à bouche !! Mais qu'est-ce ke
j'raconte-moi ??)]. Soyons francs :
Reazione ont pondu kelks skeuds d'inégale qualité... non, soyons honnête :
plutôt aux styles un peu changeants...
c'est plus juste (non pas "faux derche"
!). Pour ceux qui ne suivraient pas, ces
italiens ont pondu kelks perles bien
oi!/street puis ont dérivé vers des cieux plus rock'n rollesques, sans toutefois se renier et garder une certaine crédibilité. Mais on aurait pû s'attendre à une histoire plus marquante à l'écoute de ce qui est ici leur
premier album. Oi ! martelante au son épuré et personnel (notamment un son de batterie particulièrement "mate" bien mis en avant), choeurs de rigueur,
chant en italien, agressivité (qu'ils ont perdu sur leurs
dernières productions). Si le son n'était pas aussi bon
on aurait pû croire - à kelkes titres près - à des réminiscences des années 80.
Bon, puisk nous sommes entre gens de bonne compagnie, on va diffuser les
potins :
Après la fermeture de la lainière de Roubaix Dirty Punk s’est lancé dans la
confection : T-Shirts joli des LowerClassBrats
LowerClassBrats , môche des Trotskids
rotskids (obligatoire
pour le staïle), superbe des Defiance,
Defiance Varukers,
arukers Uk Subs y’en a pour tous les
goûts.
Malaka (punk) n’est plus depuis déjà un long moment... sitôt le premier album
sorti, c’est fortiche, mais c’est comme ça.
DISTRO LE PRISONNIER :
Punk rock d'abord, hardcore ensuite, avec quelques détours par le ska et la oi !... et
après ça se barre en live cette distro ! : et vas-y que je te balance de l'électro ! Et vas-y
que je te balance de l'indus ! Et de la cold wave par dessus le marché (de Wazemmes)
! J’en passe évidemment et des meilleures ! Et de l'occase dans tous les styles !! Y'en
a que rien n'arrête. Une distro chargée (28p. / A5) et pas chères (sinon elle serait pas
dans ces pages !).
428/21 rue Léon Gambetta / 59000 Lille - [email protected]
4
WLOCHATY
"DZIEN GNIEWU / THE DAY OF ANGER" LP
13 TITRES <NNNW>
Retour des Conflict polonais qui une
nouvelle fois font mouiller les caleçons
et les culottes des afficionados de l'anarchopunk (ou du punk 80ies) ! Avec
une imagination débordante pour les
airs, les breaks pas craignos de dessous les fagots, ils foutent tout au long
de ce skeud une putain d'ambiance
militante puissante prenante méchante
énervante excellente (attend j'vais chercher mon dico de rimes...) défiante (et
ce n'est pas une fiente !) éberluante,
non pas chiante ! Stop.
Loin de la pâle copie, l'identité du groupe est si forte que les comparer aux
anglais sus-nommés est p't'êt'e même
insultant... après tout plus de 15ans
d'activité, un chant toujours en polonais,
un son excellent ni surgonflé et bien
perso, font de Wlochaty une perle rare
dans leur style, voire dans tous les styles affiliés au punk ! Un grand album.
BAM ! [DANS TA GUEULE] "DÉMO"
CD 3 TITRES <AUTOPROD>
T'as déjà joué aux osselets ?? Quand j'étais
môme, à mes instants perdus, je jouais avec
ces espèces d'os, aux formes assez particlières, un peu comme un 8 en relief. C'sont
quelques p'tits bidules souvent aux tons
rosâtres ou beiges qu'on balance en l'air et
qu'on doit rattraper sur le dos de la main. Y'a
probablement des règles à ce jeu idiot que
je m'employais à comprendre seul et sans la
moindre idées de celles-ci...
Plus que l'aspect ludik de la chose c'est bien
la forme de ces bitogniots que je trouvais
délirants et longtemps je me suis posé une
question existencielle : à quels os sont sensés ressemblés ces trucs-là ? Le genre de
chose qu'on te cache lorsque t’es gamin afin
qu’le mystère de la vie ne s'éclaircisse prématurément à tes yeux et qu’tu n’te suicides
pas rtop tôt (ça rassure les parents). BDTG
me rappelle à + d'un titre les osselets :
leur son tu l'as en tête (comme tes osselets en main) et quand tu veux comprendre c’qui t’fait accrocher, kelke chose
t'échappe (exactement d’la même manière
que lorsk t'essaies de rattraper les osselets
sur ta main). Tentons d'expliker néan-
moins ce qui branche là-d’dans. BDTG
fait partie de ces jeunes groupes qui
remettent d'actualité des styles un peu
oubliés. Certes il y a une bonne part de
punk râpeux, mais il y a plus (ou moins,
selon les goûts) : porté par une voix
"simple" qui a du coffre dans les basses. Le tout est appréciable par ceux
qui ne sont pas réfractaires au rock
notamment du début des années 90.
Mélange agréable et agressif sans
tempo ultra-rapide, la saucisse sur la
choucroute c'est qu'à l'instar de mes
osselets, l'esthétik est, comme leur
plastique : rose. Alors que je prends un
retard phénoménale, loin de s'arrêter et
de m'octroyer le moindre répit ces zouaves annoncent la sortie d’un album. A
suivre donc, et dans ces pages puisque
PR a pris un retard magistral...
PROVOKED "PREPARE FOR THE COLD" LP
10 T. <PROFANE EXISTENCE>
Là, mes lapins, j'retrouve mes bases,
j’me fais plaisir, je jubile, j’en bave, j’en
mets partout. La guitare te trashe la
tronche comme le faisait Hiatus sur la
fin (épok "The Brain"), la voix féminine
éructe, grince, racle, gueule.
Impressionne surtout. Ca commence
raide ! D'emblée les branle-mancheux
se sentiront mal dans leurs 6 cordes
(hein, Franck ?!), le mixage est minimaliste (on est punk ou on n'l'est pas, hein !?),
ça fout les cordes dans les cordes, la
batterie sur le devant, le chant en relief,
la basse un peu paumée mais présente... étrange, mais ça cartonne quand
même, ça donne peut-être le ton imparfait qu'il faut pour cet hardcorepunk (à
peine) crust speed et sale comme il se
doit. Il faut en plus dire une chose, merguez sur la semoule, le groupe à le
sens de la compo : ça carbure pas sans
discernement, ça sait s'arrêter pour
mieux redémarrer, ça possède un brin
d'imagination et ne s'accorde pas trop
de facilité ! Furieux, génial, bon sang
mais qu’est-ce que c’est bon, bordel de
merde ! L'un des meilleurs Lps qu’j'ai eu
l'occasion d'écouter !
VICTIMS "...IN BLOOD"
LP 18 TITRES <HAVOC>
Commençons par le début si vous le
voulez bien.
Au commencement il n'y avait probablement pas grand' chose, ni petit'
chose, à vrai dire au début ça devait
ressembler à rien que l'on puisse imaginer... un boule d'énergie condensée.
Et encore j'dis ça, j'y étais pas. Par l'opération du St Esprit (vous admettrez
que les 2 "théories" -la seconde n'étant
bien évidemment qu'une croyance et
non une véritable théorie- peuvent
s'accorder que sur ce point) ça pète
dans tous les azimuts et des milliards
d'années après le hardcore/punk suédois apparaît. Vous ne rêvez pas c'est
bien là un raccourci navrant qui vient
de prendre forme sous vos yeux ébahis (d'ailleurs ils sont bien plus beaux
quand ils sont normaux, merci de bien
vouloir reprendre une apparence
humaine et un regard un peu moins
hagard, vous faîtes peur à voir -rime
en oir-), afin d'introduire cet album qui
reprend tous les éléments du genre.
- 1er élément : sans conteste, le carbone. Tout cela est sombre comme il se
doit, l'ambiance est agressive, c'est la
base.
- 2nd élément : le soufre. Ca gicle, ça
gueule et ça trashe de temps en
temps, ça hume, ça fouette, ça sent le
crust, la croute en français, bref ça
schlingue et c'est ça qui est bon ;
- 3ème élément : le fer. ça reprend le
rythme dischargesque et ça le rafistole.
Le rafistolage se fait avec du métal (ou
rock graisseux, audible à chaque rare
ralentissement) : son touffu, guitares
aiguisées, vives et maîtrisées.
Le bouillon de culture qui suit c'est du
punk hardcore en fusion mais sans
fusion, bien radical, quoiqu'ils s'accordent régulièrement des facilités là où
une touche de subtilité aurait été bienvenue (la preuve en est le morceau #9
“insane”, le plus long, tempo moyen, et
le plus aboutit, le plus intense/puissant)
histoire de ne pas être lassant, quoiqu'il n'ont pas véritablement le temps
de l'être tant les morceaux sont courts,
l'album de ce vinyle plein de couleurs
ne dépassant pas la 1/2 h. !
WARCRY "MANIACS ON PEDESTALS"
CD 15 TITRES <FERAL WARD>
Ah la la la... le calibre de ce disque ! On
pensait qu'il ne pouvait y avoir que de
sales et furieux rétrogrades pour encore pondre ce bon rythme à la Discharge
comme l'aurait fait des suédois sans
imagination au milieu des années 90, et
v'la que Warcry pondent ça comme si
c'était du neuf ! J'te jure, y'en a qui doute
de rien. Quoi ?! Si c'est bon ? Ben t'es
con ou tu le fais exprès ?! J'reprends
pour les mallisants là ! : j'viens d'écrire
"rythme à la Discharge", on est bien
d'accord ?! Bon. J'viens d'écrire en substance que ça aurait pû être fait par des
suédois de 95 (ou un Discard ? Ouais,
mais j'étais trop jeune). On est toujours
sur la même longueur d'onde ?! Bon.
Alors, ça t'paraît pas évident, bougre de
sac de bave, que c'est génial ?!! Quoi ?
You're talking to me ?? Bordel, fous-moi
la paix avec ma chronique !! De toute
d'manière j'comptais la terminer en disant qu'il y avait dans le lot des tateurs de
manche tel que des gars de Tragedy,
ragedy
From Ashes Rise,
Rise Hellshock,
Hellshock
Remains of The Day (euh, des fois
c'est pas les mêmes, des fois ? Hein ?!
Des fois ?...) et qu’si t'écoutes ça 3 fois
de suite t'en a plein l'cul (comme pour
leurs camarades de bac à sable c’est souvent dans la [trop rare] subtilité que ce genre
de groupe atteignent leur zénith {cf #12
“Paralyzed” et son solo bien placé et bien
joué}). Maintenant qu'c'est dit j'passe à
aut' chos’.Pffuh!...
5
SPRAY BACK "LA VIE EN ROSE"
CD 11 T. <RURALMUSIK/ PHACO/ PUNKAHONTAS/ DYNAMITE/ TRAUMA SOCIAL>
Je déballe le papelard... un digipack.
décalées car prenant l'auditeur presque
à revers, l'album à ces moments qui
font "nin-nin" dans la tête et d'autres
bien moins accessibles (NB : le "nin-nin"
J'aime bien ça, c'est un peu fragile pour un
cd ; ça décontenance le consommateur de
base habitué à ne pas prendre soin de ses
affaires et traitant le compact disc comme il
le ferait avec un balai à chiotte, c'est merdique pour le rangement quand on manque
de place (le digipack légèrement plus étroit
que le boitier cristal prend moins de place
dans l'étagère et on a la désagréable sensation que l'on peut ajouter un album de
plus et finalement non. C'est rageant.), c'est
dans ta tête est un air que tu retiens facile,
même avec un nombre de neurones limité
[utile lors des concerts où le taux d'alcoolémie est excessivement élevé])), mais tou-
bien, ça change et c'est plus joli. La
zizik, c'est pas du p'tit lait ! Tu t’sirotes
pas ça, à la fraîche... c'est du punk, ça
vise où ça fait mal, c'est sombre et
cruellement réaliste ("ballade pour un
paumé", "ma bouteille et moi"... des titres pour le moins évocateurs, n'est-il
pas ?). Si tu retires le cuivre qui donne
un côté Filaments
Filaments sur certains titres,
Camera Silens sur d’autres (m’enfin le
retirer n’a d’intérêt que pour différencier les
approches) et ça ressemble à du...
Trotskids
rotskids ? Au moins sur la voix. Ca y
fait penser, sans y ressembler réellement. Dur à dire... ça ne fait pas actuel,
c'est déjà un atout énorme ! Pour tout
dire, ça aurait pû voir le jour dans les
80ies. Des tubes de chez tubes parsèment cet album géant qui se paume et
se vautre sur le dernier titre bassement
ska ; d'ailleurs je dois bien avouer votre
honneur que je passe systématiquement cette chanson pour mieux relancer le cd afin de boucler la boucle qui
elle même boucle la boucle d'une aut’
boucle (ça boucle tellement sur la platine qu'elle frise).
Une petite dépression, vite un Spray
pour en finir ! Génial. Il faut faire de ce
groupe un phare dans l'océan d'insignifiance qui inonde la scène ! (ouais bon,
c'est pas sympa pour les bons groupes, mais il faut bien reconnaître qu'être bon c'est une chose, ici il y a la
gueule, le son et le charisme... ch'est
biau comme eun'crotte (comm'on dit
chez mi) !)
THE GRAFT
"baby from the cold room"
cd 8 t. <Amiante Productions>
Hors des sentiers du rock traditionnel,
du punkrock courant, de la new-wave
redevenue classik, ZeuGraf
Graftt évolue sur
des chemins sinueux très déroutants
pour l'écoutacioneur moyen de zik
bruyante. L'ambiance parfois d'une froideur inquiétante, malsaine épisodiquement, quasiment toujours glauque fait
penser à ces vieux polards français,
poissards, du début des années 80. Le
son (de la guitare notamment, très travaillée) fait d'ailleurs directement référence à cette décennie. Voix féminine
agressive voire hargneuse et morceaux
aux structures qu'je qualifierais de
jours avec un son bien particulier et un
gros travail sur la guitare. D'ailleurs,
j'suis à peu près convaincu qu'ils seront
un véritable repoussoir pour ceux et celles qui n'apprécient que les constructions mélodiques très évidentes. Les
autres auront leur dose de grinçant et
de mordant, et m'est avis que le groupe
n'a rien à branler de ne pas être
consensuel. Autre phénomène remarquable : les troublantes ressemblances
vocales avec une certaine Deborah
Harry...
Harry tendez l'oreille.
LA SOCIÉTÉ ELLE A MAUVAISE HALEINE
“s/t” Ep 4 titres <Auto / Frei>
Enfin une vraie sortie, une vraie de
vraie, pas encore un album (alors qu'ils
ont de la matière en assez grande
quantité !!), mais on s'en contentera
surtout que l'attente fut très longue.
Voilà ce qu’il fallait qu’ils fassent.
D'abord tu prends l'esthétique de la
pochette, t'as le condensé de l'anarchopunk en hexagone : une face avec l'esthétique crassienne (chère notamment
à feu Kochise)
Kochise et l'autre avec un superbe dessin de Melvin (des P4)
P4 ! Le livret
est tellement dense qu'il ne rentre pas
dans la pochette (tu peux l'enfoncer
avec ton pied, mais c'est peu recommandé par les fabricants de vinyles).
Question son, LSEAMH ne sont pas en
reste, le son est puissant presk excellent. Musicalement piochant directement dans le punkrock chanté en français avec boîte à rythme, les tâches
penseront aux Bérus, mais ça s'rait faire
trop d'honneur au 2nd et ne pas mettre
en valeur les klités de LSEAMH ! : plusieurs chants, agressivité, rapidité et
sens du refrain entêtant. Une fraîcheur
dynamique et enthousiasmante, et
communicatrice par dessus le marché
(comme disait Georges) !
STALINGRAD "S/T"
CD 6 + 1 T. <JULIE PRODUCTION>
Les 4 premiers titres font replonger
dans le plus pur punk hexagonal type
77 que l'on puisse faire, avec sens des
airs, sens du rythme : on retrouve
autant du Starshooter (sur le bonus
track) que du OTH ("Rock 'n roll nymphette”)...
Quand tu t'es tapé 15 jours de crust, je
peux t'dire que le bain est froid, glacé.
Et puis tu finis par enchaîner les morceaux et te les refoutre tout le temps
(exceptés le 5 & 6, plus quelconques
d'un point de vue purement musical,
les airs étant moins percutants). Moi
j'dis qu'les meilleurs groupes punk sont
vraiment ceux qui savent utiliser leur
basse, là c'est l'apothéose. Même le
son clair et dépouillé correspond vraiment au style et à l’époque. Un vrai
retour aux sources. A noter que le
groupe composé de vieux d'la vieille a
pour chanteur Thierry Tuborg connu
pour sa présence dans le groupe bordelais de 77, Stalag et surtout aujourd’hui pour ses romans.
URBAN BLIGHT "Pig Justice"
Ep 4 titres
<React / Vendetta / Les Nains Aussi>
A plus d'un titre le disk qui emballe ! Et
pas les poissons !! Quand je dis plus
d'un titre c'est le moins qu'on puisse
dire puisqu'il nous en a pondu 4... les 4
fantastiques en somme. UB fait un peu
plus qu'un simple bréviaire de l'anarchisme, il dresse de surcroit un portrait
au vitriol saupoudré d'arsenic de notre
univers ("Peaux de plastique" étant le
tube du skeud).
En ajoutant un peu de saturation sur la
voix il ajoute ce "cachet artistique" (le
terme est con, je sais) ce truc idiot, tout
bête mais sans lequel il manquerait
quelque chose, l'idée en plus qui fait le
plus, quoi. Le genre de truc qui, si tu
retires la musique, t'empêche de passer
en procés. C'est vrai que ça devrait être
illégal de pousser les gens à se rebeller
de la sorte, on bafoue ici l'autorité, la
marchandisation, les valeurs même de
nos démocraties ! On se demande bien
que fait la police européenne, le gouvernement hollandais et Sarkozy. C'est
honteux.
Moins marrant : c'est ici le dernier jet du
label React qui jette là l'éponge, mais
tire sa révérence avec classe ; c'est très
punk.
UNITE AGAINST SOCIETY
"loved by few" Lp 15 titres
<Helen Of oi!>
UAS a tout du groupe dont je me branle royalement : un nom ridicule (en
anglais comme de bien entendu), label
sans intérêt, titres et paroles frisant la
caricature, pochette pas terrible... bref,
le groupe oi! chauve en chemise moche
dans toute sa splendeur.
J'avais déjà eu l'occasion de les
voir/entendre en concert et n'avait prêté
qu'une oreille distraite (qu'on n'm'a
jamais rendu, va falloir qu'je réclame),
pensant avoir à faire au milliardième
groupe “haï et fier” de la sorte. Ce qui
est l'cas. Il faut bien l'admettre : c’est le
groupe à bretelles chantant "virilement"
la haine, l'unité, la mousse que tu bois
avec les copains après un bon pogo.
Mais à l'écoute du disque, là ça sort du
lot, uniquement autour d'airs bien trouvés, d'un son excellent mais pas propret, de refrains qui ont de la gueule et
font lever le poings, battre la cadence et
sauter à pieds joints (en buvant une
mousse, comme quoi ce n’est pas
qu’un cliché de plus). Bref,
enflammé et enthousiasmant,
6
chaque titre apporte son lot d'aggressivité et de puissance, véritablement
"agréable" (si tant est que l'on puisse
utiliser cet adjectif pour décrire ce genre
de musique ed’ sauvaches !). UAS
demeure un groupe affiché de longue
date antifasciste, ça ne gâte rien au
contraire et relève le niveau un peu (?)
apo...
ISSUE DE SECOURS "SANS ISSUE"
CD 7 TITRES <AUTOPROD>
DS nous replonge dix ans plus tôt.
Une époque reculée malsaine et
barbare ; une ère qu'ils nous est
aujourd'hui impossible à imaginer
sans l'aide de simulations numériques ; un temps lointain où le téléphone n'était pas greffé à la naissance sur l'oreille du nourisson ; à
ce moment là les minitels étaient
plus nombreux que les ordinateurs.
Et le Nord regorgeait de groupes
punk-rock (on se fait vieux). Dans la
droite ligne des Toxic Waste
Waste (surtout et de l’époque de la démo), ou
même un peu Freeze Kids voire
Disgrâce,
Disgrâce IDS prend le parti des
airs et des rythmes simples, directs
et l'abord du disque laisse un peu
dubitatif : musicalement accrocheur
dès le début, l'aspect décontracté
pour ne pas dire naïf du 1er morceau
("rock'n roll d'enfer") ne met pas forcément en confiance... et puis... y'a
tout le reste... les textes enchaînent
les sujets assez sombres (le côté
boucherie du “quartier rouge”
d'Amsterdam / l'enfermement) et/ou
moments vécus (la saisie par un
huissier), et tu plonges dans une
ambiance douce-amère assez particulière. Sous des dehors enjoués
IDS renferme dans le fond quelque
chose de... de punk, oui, ben oui,
tout bêtement. Si les compositions
sont à l'image de leurs prestations
scéniques (en constante progression), avec l'ajout d'une seconde
guitare, l'efficacité de ce maxi risque
de se transformer, pour les prochains morceaux, en un véritable
carton (à l'ancienne, s'il vous plait !).
BOMBARDIERS "Bordeaux 83" Lp 7 t.
<Troubadours du chaos>
Encore un groupe renouant avec le
punk français des années 80, tendance chaos. Ici c'est à Camera Silens
que l'on pense en premier à cause de
la voix du chanteur principalement et
du mid tempo auquel il manque encore quelques "Oi !" pour avoir tout le
cachet certifié conforme du style.
Question paroles on n'est pas dépaysé
non plus, nostalgie de l'époque baston,
punk & skins et tout le tremblement...
nous v'là en sentiers maintes fois battus, abattus, rebattus, pour ne pas dire
piétinés, par les docs coquées de ceux
qui s'ront bientôt des aïeux. Sors ta
chemise taillée dans la nappe de
mémé, sort la casquette de pépé, fous
tes paras, noue tes lacets rouges
(ahhhh, la couleur des lacets, qu'ils
sont loin les instants où d'un simple
coup d'oeil à terre on pouvait savoir ce
ke pensait son interlocuteur ! Ah ! Ah !
Ah !), retrousse ton froc, attache tes
bretelles, gratte-toi une roubignole (NB :
toute skingirl/bird est invitée à aménager ces comportements vestimentaires
et animaliers à sa sauce) et te v'là fin
prêt pour un album (un peu court) de
Bombardiers. J'ai l'air de me moquer,
là... nan, je me moque, il faut bien le
dire, mais c'est que j'ai aimé.
Consternant ? 'faut pas exagérer !
Passer outre les reprises et surpiqûres
80ies et oi!, on a quand même le droit
à un skeud et a un groupe qui fait ça
bien dans l'ensemble. L'anar qui sommeille en moi, comme souvent, regrette l'absence désespérante du moindre
soupçon de politique ou de critique de
fond, mais l'oreille sensible qui est la
mienne à fait couler tout le cérumène
de la terre sur cette galette. J'y peux
rien, on s'refait pas, j'écoute encore
l'Infanterie, moi...
DRILLER KILLER "THE 4Q MANGRENADE"
LP 12 T. <OSMOSE>
Grand retour après 4ans de simili-stanby (des creux dans le line-up dironsnous), DK poursuit sa quête du métalpunk. Première réflexion : y'a surcharge. Un manque de clarté dans la construction des morceaux qui partent un
peu dans tous les sens, un abus de
cymbales dans la batterie (ça donne
un côté vieil hardcore mais ça colle de
moins en moins à ce crust léger et très
métal), un son un poil clair qui fait
regretter l'époque de "Reality Bites"
(temps ou trash métal collait comme
un morpion au crustpunk ! Un pur
bijou). Après y'a la grosse grosse
agressivité du chant, des propos, de la
zik... ouais, ça arrache. Et après plusieurs écoutes on en prend son parti,
on apprécie, j'me le fait de temps en
temps comme ça, ça fout la gniak.
Mais reste que ce n'est pas le meilleur
cru de DK. Jeux de mots en pagaille et
haine purulente et suitante même s'ils
font beaucoup dans le charme de tous
les skeuds du groupe, ne peuvent pas
tout assurer. Et croyez-moi, ça me
coûte de dire ça.
V/A “Bourgeois j’ai la dalle et je
deviens cannibale” CD 21T
En 21 groupes le Centre Culturel
Libertaire Lillois fait un rappel des
concerts qui ont agité ses murs pour
la plus grande joie (?) de tous ces
chpunks d’ichi. Pas mal de qualité
dans l’histoire mine de rien l’anarchomachinchose permet à l’expression de se libérer : du rap au hardcore, en passant par le ch’sépakoi, il
faut absolument vous procurer ce
skeud présenté dans un livret A5.
Mes préférences : Operation Eat
Shit ; Phase Terminale ; J’m’en
fous ; V isions Of Wa
Wa r... le tout en
soutien au CCL. Ca claque.
7
THE WELSH BOYS "S/T"
CD 15 TITRES <I SCREAM>
Enorme street ricaine que je ne
pourrais jamais qualifier de punk tant
nous sommes éloigné de l’anticonformisme cher au genre ; les drapeaux amerloques en guise d’hommage à ces chers disparus que sont
les soldats de la guerre du Golfe.
Après avoir versé une larme je me
suis torché avec le livret et malgré
tout écouté ce gros rock que seul
savent le faire les enfants de l’oncle
Sam, genre Dropkick Murphys. Pour
amateurs aveugles et/ou pas trop ou
approximativement anglophones.
LES DÉSERTEURS
"L'ORDRE MOINS LE POUVOIR"
CD 13 TITRES <TRAUMA SOCIAL /...>
Sortez les guitares, branchez les
amplis, Déserteurs dégomment le
gros son pour un punk rock de désoudeurs à mazout (ça veut rien dire,
c'est juste joli à écrire). En balançant
une telle sauce, avec un tel aplomb
et un enthousiasme furibond, on en
oublierait presque le chant ou des
textes parfois un peu "téléphonés".
Non, en fait quand je l'écoute plusieurs fois j'me dis qu'ils n'pêchent
pas vraiment, ça déménage, ça tate
du manche, ça chauffe sur de bons
sujets, mais quand un couplet
manque de rigueur dans le phrasé ou
cède un tantinet à la facilité, ben, on
percute direct. Rien de bien grave
puisque ces 13 titres touchent dans
l'ensemble au style punkrock françois
engagé, anar carrément ("l'ordre
moins le pouvoir", c'est pas la définition de l'anarchie par Proudhon ?),
direct, suivant les traces bien marqués d'Heyoka et consorts (plus dans
l'esprit que dans la zik [quoique ce ne
soit pas trop éloigné]). J'accroche
pas sur tous les détails (manque du
moëlleux dans le texte, c'est pas évident... pas même à décrire, c'est dire,
c'est certain qu'en faisant du fuck, fuck,
fuck personne n'y aurait trouvé à r'dire,
quand c'est con en anglais, personne ne
critique ! Alors, ça suffit maintenant, hein
! Non, mais des fois !!...), mais bien sur
toute la ligne (subtile la différence), la
démarche, et surtout l'ambiance. Ah
ouais, j'oubliais : Sortez aussi les drapeaux noirs !!
DIEGO PALLAVAS "S/T" CD 15 TITRES
<POURVU XA DURE/STAR DE
SLIP/KANAL HYTERIK>
C'est un peu la technique du "j't'emmerde" qu'affiche et affirme (dès la
première chanson) D.P. ... remise au
goût du jour. Quoiqu'encore ce n'est
pas le jeunisme qui les étouffe :
sérieux sens de la dérision (I fell
super (...) I feel alright (...) I feel de
fer"), du cynisme à revendre et de la
moquerie sous l'pied ; des éléments
loin d'être l'apanage des jeunes groupes actuels et qui font la force de
Diego. Des titres comme "ton portable", "drôle de couvre-chef" faussement naïfs et idéalement délirants,
leur vaudront d'après un de mes
camarades syndiqué (enfin... il
devrait...) une place au côté des
Zabriskie Point & PKRK.
PKRK
Question son, c'est du punk rock
vieille école, parfois furieusement
génial, d'autre fois un tantinet
(trop ?) pop, un tantinet (trop ?)
rock... c'est selon le titre, ça s'ra donc
selon les goûts ; chacun (à condition
d'avoir l'oreille bien punkrock) ira de
sa petite chanson si je puis m'exprimer ainsi.
Oh, un groupe qui fait une reprise
des Cadavres !? Plus que bienvenue dans cette ambiance, ça colle
aux paroles bien torchées de l'ensemble (mais sans ironie aucune -c’est
pas le genre de la maison - c'était pas
trop cher la licence ?...).
EMERGENCY "1234" LP 12 TITRES
<GHETTO ROCK>
Un groupe tel un vaisseau fantôme !
Pas de livret, pas de contact excepté
celui du label, une pochette un peu
zarb (quoiqu'inspirée). En gros surtout et avant tout (-"Toutou ? C'est moi
!" -"Mais tais-toi, ça commence". Seul les
anciens fans (de moins de 30ans) de FR3
le samedi soir des années 80 me comprendront), avant tout -disais-je- du
son. Mais alors, question son, quel
son !! J'avais pas vibré à un groupe
streetpunk (type 80ies avec... tout le
cliché dedans, les paroles comprises) à ce point depuis la fin
d'Oxymoron
Oxymoron !! Bien que le résultat
ne soit pas vraiment identique, les
influences sont les mêmes, et certains effets du même ressort, certains
airs aussi percutants. Seul la 1ère
chanson de la face B "I ain't listening"
est à Oxymoron ce qu'Y
Yvette
Horner est à l'accordéon ! D'ailleurs
on peut même dire que le refrain est
calqué sur "Here comes the pigs",
chanson présente sur le 2nd album
des allemands. Eux (alors quoi c'sont
des Canadiens logeant à New-York ?
Je comprends rien à tout ça) ont de la
bouteille, et distillent (jusqu'au chant
légèrement poussé et clair, comme
l'aurait fait un Angelic Upstart [et tant
d'autres] en son [leur] temps) un morceau de vrai-faux punkrock angliche
en tranches (de lard) véritablement
efficace, sentant les vieilles caves
des banlieues londoniennes (mais
avec un son un peu plus chié évidemment), c'est tout dire !
HELLSHOCK "ONLY THE DEAD KNOW
THE END OF WAR" CD 10 TITRES
<YELLOW DOG>
Ouf ! Quel démarrage !! On dirait un
skandicore de haute volée (du discore venu de scandinavie) : gros son,
grosse voix (à la DooM), avec
quelques riffs faisant bien Hiatus sur
le tout début, ambiance super sombre (influence d'Amebix ?). Bref du
gros gros crust (autre "all stars band"
de Portland... pas trop étonnant vu la
scène HCPunK là-bas), avec plans
métaux en sus (ki a dit "sois poli !" ??)
qu'on sent véritablement dès le
second morceau (avec son intro inutile de plus d'une minute) et avec le
touché souvent trashmetal. Autant
une grande majorité de morceaux est
extrêmement puissante, autant dans
certaines intro, certains breaks la
lourdeur est de trop, le ralentissement superflu. Mais ça ne fout pas en
l'air un ensemble bien dévastateur
(ouais, "dévastateur" encore un mot
à la con, qui en jette !). Pourrait être
un classique.
NICTHÉMÈRE #1, #2, #HS
ZINE A4 12PAGES.
On va faire un tir groupé pour ce zine
sorti un peu comme ça, il faut bien le
dire, et qui d'un seul coup te torche
un 2nd numéro talonné de près
(casaque noire, toque rouge) par un
numéro Hors-Série ! A-t-on déjà vu
ça ? Pas à ma connaissance.
D'autant que Nycthémère [le meilleur
nom de zine depuis "Modes &
Travelos" (spécial trichlo divers)] est
à la frontière du réel, à la limite du
concept zine : d'abord il assume des
tendances anars c'est déjà un point
intéressant, et surtout assume l'inesthétisme du 0% image, faisant du
poids des mots un choc sans photo.
Ouais évidemment du coup la présentation mériterait une mise en
page plus travaillée. Mais c'est un
début. On y trouve les ingrédients
"traditionnels" du zine, soit des chroniques disques/zines et parfois
même vidéo, le rédacteur traînant
facilement une oreille attentive vers
les cîmes street/punkrock ; la preuve
étant dès le premier numéro une biographie du groupe "Business" (avec
les sources ! On sent le professionnel
qui sommeille ! Hé ! Hé !). Si le 1er
numéro est écrit large, les suivant
sont aussi serrés qu'le trou du
cul d'un sodophobe (et non
8
pas "sceaudeauphobe" qui reviendrait certainement à parler de l'alcoolisme de mes cons si temporains). Le
#2 fait la part belle à des récits de
concerts... je ne suis déjà pas un
grand fan de concert donc j'émet des
réserves sur 2,3333... pages qui leur
sont dédiées, mais après tout, c'est
marrant de lire des comptes-rendus
qui ressemblent cruellement à ce
qu'on peut voir / vivre ailleurs (rien
vu, parlé/picolé au bar ; personne
dans la salle ; bonne ambiance, bien
marré ; concert de chiotte avec son
pourri... la routine, quoi). Le HS est
consacré au celticpunk... ou disons
les groupes jouant du rock dur avec
des influences celtic/folk car on voit
très nettement que dans le lot (beaucoup de groupes américains) pas mal
sont culs-bénis et/ou très très cons ;
l'exemple nous est donné avec l'interview navrante (mais si instructive) de
FlatFoot 56...
56 nan disons plutôt de
l'interview du navrant FlatFoot 56
aussi punk que ma mémé.
ZAMPANO
"DU CHAGRIN À L'EAU DE JAVEL"
CD 11 TITRES <TRAUMA S./BAKALAO>
Punk Rock Français rapide et incisif,
Zampano
Zampano déboule direct, sans fioriture (NB : "fioriture" ne vient pas de "Pascal
Fiori", cette éthymologie sous-entendrait
alors que "fioriture" signifie pourriture, moisissure voire sombre merde, mais non.). Et
prouve, dès le second morceau ("punk
stupéfiant") qu'un bon jeu de basse un
peu serré c'est toujours plus efficace
qu'une basse en lousdé. Que des
paroles pas trop mal torchées et un
peu délirantes restent un truc bien plus
punk que le feuctoulemonde (encore
que si ce dernier est bien fait...). Bref,
Zampano
Zampano assure un haut de pavé plutôt bien taillé (au burin) ! J'aime bien
aussi la pochette et l'esthétique de
l'emballage (le livret par contre n'est
pas assez épais : ‘mank des textes !).
Voilà donc une valeur sûre (et certaine) de la scène hexagonale. Voilà,
c'est dit. Le décidément très prolifique
(cette année) label Trauma Social
signe là une production léchée et de
qualité.
BAM ! [DANS TA GUEULE]
"PINK HURRICANE" CD MAXI 7 TITRES
<AMIANTEPROD>
Peu de temps après la sortie de la
démo (cf pages précédentes), enfin,
peu de temps pour moi, puisque je suis
lent à la réacture, v'là un mini album ou
un maxi (comme on l'sent après tout).
Etonnament rock... oui, bon, BAM [dtg]
[dtg]
n'sont pas hardcore, on l'savait (si vous
ne le savez pas c'est que vous n'avez pas lu
la précédente chronique ! je vous invite à le
faire immédiatement et d'arrêter de faire
cette tête c'est énervant.), mais le premier
titre, lancinant, m'a carrément rebuté...
déçu quoi, j'ai donc craint un album
rockmou (en un seul mot) ; et puis le
2ème titre, en complet décalage, reprend un morceau de la démo en le carburant, et v'là ce que j'attendais du
culotté, du mouvement ! Et finalement
le groupe se résume tout entier de la
sorte : t'attends du chaud, il souffle le
froid, t'attends du punk il te jette un
rock/(presque) grunge à la face ("back
off" - plutôt bon dans le genre, soit dit en
passant), t'attends du coup un plan
"rock" et il booste ces morceaux ("no
charming prince" [encore de la démo]) ou
les fait alterner ("pp'n'pp"), balance une
fausse douceur ("mine"). Pas mal de
feeling donc (notamment avec un
chouette final "the day I died" et ses
choeurs bien placés), plutôt que du rentre-dedans (rien à voir avec l’entre deux
dents, ou l’écart entre deux incisives qu’on
nomme alors dents du bonheur) ; BAM
possède une identité, quoi ; en gardant
un ton clair, presque cru, ces 7 jets sonnent perso. Et c'est tant mieux. A noter
kelks ressemblances vocales avec
Courtney Love (Hole
Hole - je sais ce que
vous en pensez, j'en pense pas moins,
m'enfin la ressemblance est là, on va tout de
même pas l'occulter exprès, non plus...).
THE FILAMENTS "WHAT'S NEXT"
CD 14 TITRES <HOUSEHOLDNAME>
En gros un 1er album digne de pianiste
virtuoses à 6 doigts, et là... mais
qu'est-ce que c'est que ça ?! La fin
serait-elle proche ? Evidemment j'en
connais qui trouveront ça génial.
Probablement bon nombre d'entre
vous. J'espère d'ailleurs, ça me donnera l'impression d'être unique, vous êtes
bien aimables très chers contemporains de flatter mon ego de la sorte,
mais je n'en demandais pas tant.
Cessons là ces billeveusées. Entre
quelques boulettes de punk cuivré
comme il faut, se révèlent de pleines et
entières chansons formatées que l'on
ne qualifiera pas d'étronesques pour
éviter les néologismes et ne pas froisser les susceptibilités des uns et des
autres par un jugement qui se donnerait des allures péremptoires. Quelle
déception ! Combien d'écoutes me
faudra-t-il pour enfin parvenir à faire
ressortir les bons aspects de ce disque
source d'un profond désanchetement.
Oui, oui, désanchetement, je pèse
mes mots ! Devrais-je laisser ces énergumènes gâcher ce qu'il semblait être
du talent ? Que nenni mes amis, je le
dis bien haut encore un album comme
ça, et... et... j'viens de me rendre
compte que je n'ai aucun moyen de
pression. Bon ben tant pis. D’toute
façon je crois qu'ils s'arrêtent.
HARDSKIN "SAME MEAT DIFFERENT
GRAVY" CD 13 T. <OI ! SOLD NAME>
Rappelons brièvement qu'HardSkin
est un connerie à l'origine... un
concept band en quelque sorte : faire
de la oi! dans ce qu'elle a de plus
classik et cliché, donc en se moquant.
Force est de constater que si l'on
n'est pas clairement, distinctement
e.x.p.l.i.c.i.t.e pas mal de gens (cons ?
oh ! C'est pas moi qui l'ait dit ça ! Bande
de mauvaises langues !) prennent tout
au pied de la lettre. Il faut bien admettre aussi que des groupes pathétiquement pauvres forçant la caricature mais le faisant de manière on ne
peut plus sérieuse étant légion, différencier le bon grain de l'ivraie (la blague de la bêtise) n'est pas forcément
à la portée de tout l'monde (surtout
pas des cons ? oh ! On a compris, hein
!?... ça suffit les injures ! J’vais sévir !).
C'est probablement la raison pour
laquelle HardSkin ne tournent qu'avec des groupes bien punk, font un
discours antifasciste à chak concert...
histoire de ne pas attirer trop de craignos afficionados du "Cockney
Cockney
Rejects
Rejects style". La comparaison est
justifiée, c'est du kif. Tu prends un
calque et c'est marre. Les amateurs
de vieilles oi ! rapeuse et anglaise (et
non pas en glaise et rapeuse -yo !
brozeur-) seront aux anges (avec
leurs sales gueules). Si c'est bien fait ?
Ah ouais, ouais, si vous aimez ça,
vous pouvez y aller les yeux fermer.
10 LEC 6 "COUNSELING ORIENTATION"
CD 14 TITRES <AUTO>
Sans atteindre tout à fait les plans
minimalistes, ces gens-là savent
avec peu de choses (accords, textes, débauche de technologie...)
faire pas mal. Un peu de percus,
une bonne gueulante féminine et
voilà torchée une première chanson
que bien des groupes pleureraient
chez mémé pour en pondre une
aussi efficace une fois tous les
10ans pour frimer en soirée. Tout ça
ressemble à un medley des styles
anarchopunks (Crass
Crass, Conflict
selon les instants) qui aurait copuler
fermement avec des trucs genre
Lucrate Milk en fond qui f'rait mouche à chaque coup, presque systématiquement pour des raisons à
chaque fois différentes.
Impressionnant de simplicité et d'ingéniosité en même temps !
9
VIEUMAGE
FROMAGE
VIEUMAGE
ZIEUTAGE
REGARDAGE
FROMAGE
MIROTAGE
J'ai encore les paroles de cette vieille chanson d'Higelin racontant que l'homme apprend la guerre à
ses enfants... l'innocence ne dure qu'un temps. Court (3mois ??? Moins ??). Ici d'innocence il n'en est
plus question : tourné comme un documentaire d'aventuriers partis en quête d'images et de connaissances sur des tribus cannibales, le film, (proto-)gore et malsain, nous plonge dans une véritable descente aux enfers dans laquelle les plus sauvages ne sont peut-être pas ceux que l'on croit. Images
crues, situations écoeurantes (viol, empalements...) et ambiance pesante poussent le spectateur dans
ses derniers retranchements tant le réalisme est au rendez-vous sans sur-effets sanguinolents (ça
pisse bien quand même, mais on n’est pas dans la surenchère gore, on se limite au crédible !).
Véritable pamphlet contre le voyeurisme et la mise en scène médiatique, le second degré du film est
particulièrement intéressant : les protagonistes (dit "civilisés") n'hésitent pas à commettre le pire pour
pimenter leur film, et s'éclatent sur fond de violence gratuite. Bref, pas besoin d'être une flèche pour y
voir la dénonciation prononcée de médias en passe de devenir ce mélange obscène de la cruauté/ divertissement que l'on
peut observer à l'état larvaire aujourd'hui en France, mais bel et bien en pleine croissance et à deux doigts d’égaler ses
pires exemples outre-Atlantique.
L’A RMÉE DES M OR TS : La mort ne rampe plus, la menace n'est plus inquiétante... elle est agressive, rapide, effroyable. Les zombies d'hier ressemblaient à la société de papa : mécanique, lente et
abrutie. Les morts-vivants du 21e te sautent à la gorge, te bouffent comme apéro et passent à quelqu'un d'autres plus rapidement qu'un doigt appuie sur les touches du zapper ; l'épidémie se propage
plus vite qu'un virus sur internet ! De marche ou crève on est passé à "cours Forrest". Sans cesse.
Fuir... toujours fuir, la mort au trousse... pire que la mort : l'agonie perpétuelle ! Le film te plonge dans
le bain (bouillonnant) tout de suite (ou presque) : sur fond de Johnny Cash nous chantant l'apocalypse (“when the man comes around”), le générique nous déballe toute l'horreur d'un monde qui cours
(vite, si vite...) à sa perte. Avec une réalisation potable, des moyens, un scénar' un peu "crédible" et
quelques idées nouvelles, on renouvelle un peu le film d'horreur typique (qui fait vraiment sursauter
et prend un peu aux tripes). Un peu du "Jour
Jour des morts-vivant
s " (les principaux protagonistes face
morts-vivants
-durant un moment- à une autorité imbécile [pléonasme ?]), un gros bout de "Zombie
Zombie" (dont c'est ici
un quasi-remake), et vers la fin un zest de "Maximum
Maximum Overdrive"
Overdrive (pour le côté poursuite et fuite vers le large), et un tout
qui se suit avec "plaisir" et frissons. La société de consommation continue de faire des ravages, plus sauvages que jamais
(même si la critique n'est pas autant porté contre la consommation que dans le Zombie original, le centre commercial n'étant plus autant la cible du réalisateur, la critique de la société et de ce qu'elle a fait des êtres humains est palpable), et la
conclusion du genre ne peut que demeurer la même : aucune échappatoire. Il y a déjà tant de zombies. Reste qu’après ce
fameux générique on était en droit d’attendre une ambiance plus tendue, plus glauque et moins classique (trop propre ?) et
surtout des personnages un peu plus fouillés ainsi que des acteurs un peu plus subtiles. Reste un sujet, des idées, des
effets. Là où l'humain arrive, l'enfer l'accompagne.
A LIEN VS P REDAT OR : Ah, ben... comme son nom l'indique : une mirifique bouse qui n’tient du spectacle que par la force
et l'efficacité des effets spéciaux, maquillages et bestioles fort bien foutus. Pour le reste... histoire épaisse comme eun'
planche à pain, dialogues qui sentent le fond d'égoût, protagonistes époustouflifiants d'insignifiance, tout y est. Pour cerner
l’objet on pourrait dire qu’il s’agit d’un savant compromis entre le résidu de fausse-couche et la déjection canine. On passera sur la recherche désespérée et pathétique de crédibilité en embauchant l’acteur jouant Bishop [Lance Henriksen]
dans les Aliens (les vrais).
ZIEUTAGE
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C ANNIBAL H OLOCAUST : Assez content d'exhumer ce film des années 70...
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VISIONNAGE
REGARDAGE
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MATAGE
VISIONNAGE
S HAUN O F T HE D EAD (2003): La face cachée de la lune ce truc. Hommage grandeur nature aux
films de zombies, ce film de zombies avec des zombies est... une comédie !
Un truc bien con et délirant, bien chié et qui pourtant ne devait, à l'origine, jamais vire eul noirceur
d'une salle eud' cinoche d'ichi les distributeurs ayant préféré le sortir en DVD !! Quelle connerie ! Le
but était peut-être de ne pas surcharger et ne pas concurrencer le Romero (cf plus bas)... allez
savoir (il semble que certaines salles face au succés du film en vidéo l'aient programmé finalement).
Pourtant y'a de quoi bien s’fendre la gueule (au figuré chez vous, au "propre" à l'écran), pendant un
petit moment. Personnages crédibles et bien joués, situations cocasses et parfois même carrément
marrantes (quand les 2 zéros finissent par attaquer les zombies avec leur collec' de vinyles !), voilà
comment ne pas avoir honte en matant une comédie horrifique. Quelques passages gore (pas tant
que ça si l’on exclue les maquillages, mais bien foutues) et des clins d'oeil dans tous les sens (peutêtre faut-il d'ailleurs le voir en VO sous-titré pour tous les capter). Une réussite !
-
d'horreur par excellence. Irritant, stressant et inquiétant l'original n'a jamais perdu de sa puissance,
tout étant tenu par une ambiance furieusement agressive (bande son entêtante et malsain omniprésent). Le remake recadre l'objet dans les repères commerciaux de films avec et pour ados : calibré
comme des patates à destination des usines de chips, par une réalisation/esthétique proprette et
commercialement porteuse, des acteurs choisis pour leur présence dans des feuilletons ou séries à
succés (je présume vu les tronches elles aussi calibrées). Le fait même d'insister sur le fait qu'il s'agit
d'une histoire tirée de faits réels (ce que faisait l'original mais de manière moins appuyée), montre à
quel point le film a besoin de quelque chose d'autre que lui-même pour fonctionner [c'est vrai aussi
que sortir un énième film d'horreur avec une histoire de jeunes perdus dans un coin reculés n'est pas
pour faciliter la tâche, tant en 30ans cela a été maintes fois revisité). Même le shériff n'est pas suffisamment flippant (pourtant seul acteur "à tronche" crédible). Autre phénomène marquant : l'ajout de
scènes "proprement" gores absentes à l'origine faisant sombrer l'ambiance dans le plus terre à terre des 1ers degrés, alors
que le film de 74 n'avait pas le plus petit besoin d'effet spécial pour être crédible et foutrement flippant. Inutile pour les
amateurs. Crédible pour ceux (pas trop regardant) qui n'ont jamais jeté aucun oeil au premier et surtout on déjà un oeil
pâtiné par les surproductions hollywoodiennes... ce qui est dramatique, je vous l’accorde, mais si courant.
MATAGE
MIROTAGE
MATAGE - VISIONNAGE - REGARDAGE - ZIEUTAGE - VIEUMAGE - FROMAGE - MIROTAGE
M ASSACRE À LA TRONÇONNEUSE (2003) : S'attaquer au 1er "massacre" c'était s'attaquer au film
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MATAGE - VISIONNAGE - REGARDAGE - ZIEUTAGE - VIEUMAGE - FROMAGE - MIROTAGE
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C'est vrai que je ne savais pas du tout à quoi m'attendre ici. D'habitude pour un film d'Eastwood je
sais tout à l'avance, et là, j'ai posé mes fesses sur les fauteuils du cinoche en terra incognita.
L'amorce sentait un peu le réchauffé sur l'instant : un vieil entraîneur de boxe, fauché et bourru refuse dans un premier temps d'entraîner une nana pauvre mais déterminée à boxer et à réussir... mais
rapidement on se rend compte que ce n'est pas le chemin (intégralement cousu de fil blanc, c’est
clair) que parcourera la boxeuse pour convaincre le vieux bonhomme qui importe dans ce film , c'est
toute la psychologie de la relation, la complexité de cet amour platonique, toute la rigueur de la réalisation et la profondeur des personnages (même si Eastwood reprend une milliardième fois celui du
gars taciturne -mais foncièrement bon- torturé par un passé fantômatique et trouble) qui le rendent
énorme et envoûtant. Mais il n'en reste pas là... cette histoire qui commence mal (vieille ambiance
poissarde et sans espoir de salle de boxe miteuse [son éclairage pourri, ses fauchés s'entraînant sur
du matériel obsolète]) ne doit pas bien terminer : l'histoire rôdée (même trop) puis la gloire... qui s'arrête nette, instantanément, le revers de la médaille du “rêve américain”... alors l'histoire (re)commence. Le thème de la relation est approfondi
alors, et ceux du handicap et de l'euthanasie sont abordés avec une sobriété, une puissance, une rudesse et un réalisme
qui clouent littéralement au fauteuil. Hilary Swank (Maggie, l'héroïne) est furieusement excellente. Le scénario simple en
apparence est en fait mutli-couches et il faut éplucher, analyser pour percevoir toute l'intensité et la profondeur ! Même l'image est soignée au point d'en faire un film partiellement, autant à l'écran que dans le fond, en clair-obscur !
Juste une chose : si ce film passe quelque part près de chez vous, si vous le louez ou l'achetez, regardez le en Version
Originale Sous-Titrée ; après avoir vu celle-ci je n'ai pas réussi à aller au delà des trente premières minutes du film en
Version Française tant le doublage et les dialogues passés à la moulinette massacrent une bonne partie de la force du
film ! A mettre aux côtés de Mystic River et d'Impitoyable
Impitoyable (pour les moins regardant on pourra foutre Un Monde Parfait
dans l’lot) dans la catégorie "chef d'oeuvre" de Clint.
En espérant qu'il ne s'agit pas là de son dernier... ses récents relents bushiens gachant l'image d'un bonhomme un brin
libertaire (ça f'rait de lui plutôt du coup un libertalien, ce qui est passablement écoeurant), il semble mettre en oeuvre un
projet de film autour de la 2de guerre mondiale que beaucoup présentent d’ores et déjà comme très patriote. J'ai peur.
REGARDAGE
M ILLION D OLLAR B ABY :
-
DES MOR TS : Vendu plus facilement sous son nom original "Land
Land of the dead"
dead
pour faire plus "roots", v'là donc le dernier volet en date de l'obscession de Georges A.Romero : les
zombies ! Avant toute chose, j'tiens bien à m'étonner de la présence d'un film gore sur les écrans
des cinoches français ! Je pense que c'était quasi-impensable il y a encore 5 ans. Des films d'horreur/frissons/sanglants, oui, depuis une dizaine d'années c'était revenu en odeur de sainteté, mais le
gore, ça m'étonne. Avant je me plaignais qu'il n'y avait dans ce monde de capitalistes que de la
place pour les grosses ventes, aujourd'hui je me plaindrais plutôt du fait que tout fasse recette ! Rien
n'ira jamais bien dans l'univers des banquiers pour ma part de toute façon !! Ca m'aura au moins
donné l'occasion de voir des tripes dégustées à même le vivant sur grand écran, ça vaut son pesant
de boucherie sans os. Un régal pour végétariens. Les joies simples du cannibalisme...
Romero met un peu de fond dans un univers (le film d’horreur) miné par la forme... ça ne fait pas de
mal et ça fait sérieux, même si on retrouve toujours certains poncifs des séries B : le ronflants des
troupes de guerriers, certains personnages pas suffisamment travaillés, un sujet qui a, quoique l'on fasse, ses limites (à
partir du moment où il s'agit de la suite de l'invasion des morts-vivants sur Terre)... et pourtant ici ces défauts restent superficiels et, pour certains d'entre eux, ne touchent pas l'ensemble du film. Le fond est assez vaste ; la société est passée à la
moulinette : le système capitaliste à survécu à l'invasion zombiesque. Planqué dans une cité entourée d'eau, les derniers
"vivants" vivent de la même manière qu'auparavant : les pauvres dans la fange, les riches dans leur tour [d'ivoire] (pathétique, synthétique). Ces derniers voient leur empire menacé par un pauvre qui pète les plombs de les voir boire du champagne pendant qu'il se crève le cul pour eux (et avoir sa place au soleil... ce qui ne lui est pas offert évidemment). Le parallèle avec la société américaine et les Twin Towers qui finissent en terrain de jeu pour kamikazes est évident. La fin des
temps à 2 visages. En parlant de visages la multitude de zombies offre un sacré panel de maquillages réussis ! Niveau
ambiance et esthétique, le réalisateur tient ses promesses et sort des à-peu-près (à la Pompougniac) de "the day of the
living dead" (20 ans d'expérience en plus feront toujours la différence !). Pour la plupart des comédiens, le casting a assuré, notamment en prenant Dennis Hopper dans le rôle gros richard vilain, vraiment pas gentil, méchant pas beau (personnage peu subtil, mais finalement des énergumènes pareils existent vraiment, alors pourquoi pas). En terminant tout ça par
une allégorie sur l'humanité et la civilisation (les zombies de plus en plus humains, et certains humains de plus en plus
zombies), Romero nous offre un spectacle finalement fort bien foutu (et qui plus est truffé de clins d'oeil, j'ai apprécié à ce
propos le gros plan sur la rangers rappelant inévitablement l'affiche de "S
Street Trash").
rash
VISIONNAGE
L E T ERRIT OIRE
-
sonnages complètement caricaturaux, de la tripe dans tous les azimuts. Redonnant tout son éclat au
terme "boyaux", ce film de Peter Jackson (qui s'était déjà attaqué au genre gerboulifiant avec Bad
Taste, continuera dans l'humour trash des cousins des Muppets : les Feebles et pour se retrouver
dernièrement à la tête de la trilogie de Tolkien... sacrée différence !!), ce film donc met l'accent sur la
déconnade et le rebutant : un rat-singe venue du trou du cul du monde est importé ; dès que la gentille bête mort un humain, celui-ci se décompose pour finir en zombie infâme et gluant avec un appétit vorace (de chair humaine bien évidemment). Une mère abusive se fait mordre (et pour l'anecdote
tue la dite bête en lui éclatant le crâne à coup de talon), le fils un peu niaiseux tente de vivre sa vie
tout en composant avec sa mère se décomposant (vous m'suivez ?)... la suite je vous l'épargne,
mais outre les situations fendardes et dégueux (le pus dans la crême anglaise, le bout de joue qui
tombe recollé à la glue...), la galerie de portraits et de tirades valent le jus : du fils débilisant ("c'est
sur ma mère que tu pisses !"), la marâtre qui lui sert de génitrice, à la petite amie idiote, en passant par l'oncle véritable
gentleman ("'j'meure d'envie d'pisser... j'ai une infection urinaire.") et le curé cinglé ("au nom du seigneur, je vous botte le
cul !"), voilà le long métrage millième degré par excellence !
MATAGE
MIROTAGE
MATAGE - VISIONNAGE - REGARDAGE - ZIEUTAGE - VIEUMAGE - FROMAGE - MIROTAGE
B RAINDEAD : Le film qi définit le gore : débile et dégoulinant. Des mètres-cubes de sang, des per-
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MATAGE - VISIONNAGE - REGARDAGE - ZIEUTAGE - VIEUMAGE - FROMAGE - MIROTAGE
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au goût du jour. Vous noterez que j'ai bien écrit "goût" et non "dégoût" (je n'ai même pas tenté un
vieux jeu de mot de pépé type "d'égout"). Cabin Fever retisse une toile qui est certes usée jusqu'à la
trame, mais reprend les mailles au bon endroit. C'est encore une histoire de mômes troud'balleux
partis (en oubliant leur cervelle) festoyer en plein coeur d'une forêt elle même au beau milieu du trou
du cul de la campagne la plus bouseuse des Etats-unis d'Amérique. Et comme ils s'adonnent aux
pêchés mille fois mortels du vice et de la luxure, la justice immanente s'abattera sur eux comme un
vol de cornichons sur un bocal de vinaigre. Pas de tueurs à la hache, tronçonneuse ou machette
(quoi qu'il y a les autochtones foncièrement barges, dangereux, méchants et... très cons.
Evidemment), juste un virus qui décompose la chair. Ragoûtant. On table ici davantage sur l'angoisse
pimenté par le sang et les défauts des protagonistes qui se révèlent avec les épreuves, et peu sur
l'humour (on appréciera néanmoins au passage les rares moments décalés, notamment avec le mordant mongolien amateur de kung-fu, ou encore l'épicier faussement raciste, qui font décompresser, même si on s'demande
ce qu'ils foutent là ; on appréciera moins le plus crétin de la bande en se demandant si c'est bien nécessaire de toujours
foutre un plus gros imbécile en chargeant la mule à ce point). Avec un brin d'empathie on se crispe facilement en même
temps que la gonzesse malade se taillade des lambeaux de peau en se rasant les guiboles, et des passages comme ça
y'en a quelques uns (évidemment les plus "insensibles" en auront rien à branler, mais eux ne vibrent probablement plus
que devant le journal télévisé lors de découverte de charniers). Reste que si le réalisateur s'en sort vraiment bien, il
manque comme de bien entendu de la profondeur aux personnages (à moins que ce soit volontaire... et dans ce cas,
d'une, le second degré n'est pas évident, de deux, ce que je raconte sur le peu d'humour est une connerie, de trois, alors
le gars s'est un peu planté et il f’rait mieux de s’décider une bonne fois plutôt que rester le cul entre 2 chaises), et une
atmosphère plus inquiétante. Un bon moment malgré tout.
M ANIAC : Beuh... l'est pas beau l'monsieur... dire que l'acteur joue son rôle de détraqué à la perfection est un euphémisme pâle et éhonté... quels yeux de fou ! Ce type peut passer d'un regard hagard
à un regard de tueur psychopathe en un clin d'oeil (c’est l’cas de le dire !), avec l’oeil exhorbité et tout
le tremblement. Inquiétant ! Avant tout un film d'angoisse, Maniac possède son lot de scène qui pissent le sang, le tueur ayant cette particularité de scalper ses victimes féminines. Traumatisé par une
mère abusive, une enfance difficile, le gars exécute (de diverses manières) ce qui représente le sexe
: des femmes d'abord, prostituées parfois comme de bien entendu, mais aussi des couples d'amoureux. Au choix selon le marché. Le film prend le parti de suivre le tueur jusque chez lui, son univers
(il dort avec des mannequins de supermarché qu'il coiffe des scalpes de ses victimes), ses folies (il
se parle à lui-même, enfin... à eux-même... ainsi qu'à sa mère morte depuis longtemps), ses délires,
ses moments de vie "normales", c'est extrêmement flippant, tordu. Seule ombre au tableau, les scènes de scalpes : c'est tout juste s'il on ne voit pas le sang sortir de la lame ! Pour le reste, ça prend
aux tripes (rendez les moi !!).
S AW : En empruntant l'esthétique poissarde de Seven, la réalisation a peut-être pensé que ça couvrirait les incohérences
et faiblesses du scénario... on sent du coup que toute l'équipe à viser haut et tiré un peu bas. Reprendre les éléments d'un
thriller bien tendu est une chose encore faut-il ne pas gâcher ; faire semblant n'est pas suffisant. Le coup du tueur en série
ayant des prétextes à chaque zigouillage n'est pas quelque chose de neuf, mettre des formes ne suffit pas à faire passer
la pilule. Dommage l'ambiance y était presque... elle y était tout court même, ne soyons pas chien. M'enfin, ça manque de
suivi tout ça, dommage parce qu'à la base y'a quand même de bonnes idées ; je me suis d'ailleurs laissé prendre jusqu'au
final tiré par les cheveux. Et puis j’ai rebranché le cerveau...
MATAGE
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MATAGE - VISIONNAGE - REGARDAGE - ZIEUTAGE - VIEUMAGE - FROMAGE - MIROTAGE
C ABIN F EVER : Encore un film "nouvelle génération" qui reprend des classiques pour les remettre
MATAGE - VISIONNAGE - REGARDAGE - ZIEUTAGE - VIEUMAGE - FROMAGE - MIROTAGE
V/A “DIRTY PUNK SAMPLER”
CD 20 TITRES <DIRTY PUNK>
20 ans ? Nan, banane, 9ans et 20 productions. Ca fait déjà pas mal de bouteille pour un label. Ici, dans le Nord, DP
est quasiment incontournable, plus
qu’un label c’est une référence, une aide
pour quiconque cherche un renseignement sur la production de disques, un
distributeur, un copain, un ami.
Doublement sympathique puisqu’il épargne le chroniqueur qui lui est proche en
lui évitant d’être acide envers ses prods
par ses choix de qualité. De Toxic
Waste à Defiance, j’n’ai pas réussi à
j’ter le moindre de ces titres, chacun
ayant marqué (bonjour la nostalgie en
réécoutant certains morceaux) à un
moment ou à un autre mon parcours.
Des p’tits groupes qui débutent aux
“stars” du punkrock, quel parcours ! Pour
pas grand chose tu te fais le tour d’un
label marquant, le tour d’une bonne tranche de punk-rock/hardcore/streetpunk !
ESCAPE "POUVOIR LIQUIDE"
CD 10 TITRES <TRAUMA SOCIAL>
Pile poil entre punkrock gonflé et hardcore mélodik, Escape oscille ostensiblement entre des plans accrocheurs
pour les ouïes du vieux punkrocker
(efficacité et simplicité des jeux guitares/
basses/batteries) et ceux qu'ils rejettent
souvent farouchement (choeurs sirupeux, mélodies trop accentuées, anglicisme, koike non systématike, pas forcément
judicieux. Surtout avec le même accent
que le mien !!). Sensation en demi-teinte
donc à l'écoute, appréciation en dent
de scie au fil des chansons... c'est
d'autant plus énervant que j'ai l'impression que tout ça ne s'adresse pas à
moi. Trop entre 2 mondes peut-être ?
Je deviens trop exigeant en vieillissant
? Proba-blement les 2, je ne saurais
dire, mais j'ai l'impression que tout en
sachant très bien jouer, ce groupe
"conscientisée" à tout pour plaire, mais
pond un tout finalement approximatif.
Bon attitude en tout cas que de refuser
de vendre ce disque plus de 10€.
UPPERCUT "TABLES TURNED"
CD 13 TITRES <I SCREAM>
Pile poil un retour sur les plans youthcrew avec croix sur les mains (straight
edge [= “bois pas, fume pas, drogue
pas, et dit merde au flic, bonjour à la
dame et mouche son nez”] militant,
affichant, j'ai pas dit crétignant) et
dégaine de sportif (le cerveau en plus
probablement, du moins j’espère).
Voilà du hardcore pas tout jeune dans
le style bien calibré et qui déménage.
Un hardcore clair et tapant, agressif,
mais positif avec une bonne tendance
amerloque coude à l'équerre, 25taLife
25taLife
comme modèle actuel je suppose,
mais lorgnant sur d’autres groupes
plus 90ies dont j’ai oublié le nom fautre
d’être un connaisseur. Un peu caricaturale dans le fond et la forme, l'efficacité de l'ensemble pour tout amateur
du genre ravira l'escourde. Le genre
de truc qui aurait pû sortir sur des
labels d’envergure en Belgique
il y a 15 ans sans problème.
12
L’ i l ô t
B o u r g e o i s
?
Les discours de Pierre Mauroy lorsqu'il était maire de Lille (cet ancien professeur est aujourd'hui l'un des grands cumulards locaux :
toujours dans l'équipe municipale en tant que conseiller, il est aussi et surtout sénateur du Nord Pas de Calais et président de la communauté urbaine de Lille, et comme il s'emmerde dans ses fonctions vu qu'il n'a rien à foutre, il est en plus membre de la Section
française de l'Assemblée Parlementaire de la Francophonie. Il aurait pû être aussi président du club de bridge du troisième âge, mais
ça c'était trop de boulot), ces discours étaient enflammés et combatifs, incroyablement tournés vers les ouvriers et globalement vers la
gauche (si si, sans déconner). Je parle là, du début des années 80, la crise ne faisait que débuter, l'ère Miterrand n'avait pas encore
totalement réduit à néant les espoirs des prolétaires du Nord. Lille est alors socialiste. Rose donc. Pas rouge... beaucoup de fonctionnaires et une petite bourgeoisie bien présente atténuant les ardeurs des quartiers populaires.
Négociant un virage à droite en bonne et due forme comme la plupart de ces co-religionnaires dans les années 80 le pierrot se lance
dans les mutations lilloises.
Lille sera bourgeoise ou ne sera pas :
- développement des commerces dans le centre ;
- réhabiliation du Vieux-Lille (quartier "historique" aux façades typiques qui fut pendant longtemps un quartier pauvre avec ses rues à
putes ("la rue de la Clé" eut une réputation sulfureuse, même quelques années encore après son "nettoyage" sans karcher celui-là...
on a juste laissé faire la sélection "naturelle" par le fric) et ses bistrots pourris... avant que la spéculation et les rénovations ne virent
définitivement les manants pour faire place [en 15/20ans tout au plus] au quartier le plus friqué de la ville ; commerces de luxe et tout
le tremblement. Une métamorphose étonnante et impressionnante pour ceux qui ont connu le coin avant et après...) ;
- construction d'un quartier d'affaire autour d'une nouvelle gare moderne, spacieuse (Lille Europe), à 2 pas de laquelle le plus gros
centre commercial de la métropole (Euralille) trône sur plusieurs
étages ; horreur glaçante de béton, d'acier et vitres, froid, impersonnel et tellement "tendance". Entre les deux, une statut peu ressemblante de Miterrand, pointe du doigt une direction qui ne peut être
que celle du capitalisme.
Lancé sur la voie de la modernisation il passe la main en 2001 à
celle qui était son adjointe depuis 1995 : Martine Aubry. Le travail
de sape des quartiers prolos était entamé, Martine se lance à corps
perdu dans la poursuite des transformations : on vire les pauvres,
on embellit, on attire le richard et le touriste, on en fout plein la vue.
Les travaux de rénovations s'enchaînent, les loyers augmentent,
les maisons se vendent à des tarifs d'autant plus prohibitifs que la
demande augmentent proportionnellement au changement d'image
et de population de la ville.
Sans cesse rejetés sur la périphérie les pauvres n'ont d'autres solutions que de laisser leurs taudis se faire ravaler la gueule pour que
La grand’ place de Lille au début du siècle.
des p'tits bourgeois prennent leur place.
Aujourd'hui c'est sous nos yeux que se déroule cette "réhabilitation" : on introduit des étudiants dans un quartier... par la suite les étudiants restent et "envahissent" le "territoire".
Le quartier de Wazemmes nouvelle cible de cette population, subit cette dichotomie, un vrai problème de schizo ! D'un côté les restes
du vieux Wazemmes : des gens, des familles dans des situations sociales souvent excécrables, miséreuses ; certains résistent, d'autres ont gravement plongé (psychologiquement parfois...), de l'autre la bourgeoise dite "bohème" se donnant des airs et des allures de
néo-babas (au dents longues). Gerbant.
Wazemmes est encore un quartier populaire, mais on y voit de plus en plus trainer des bourges qui n'y aurait jamais mis les pieds il y
a à peine 10 ou 15ans (trop de pauvres, trop d'immigrés, pour les classes "supérieures").
D’autres quartiers lillois ont été victimes ou seront les victimes déja désignées des ambitions capitalistes de nos élus ; de St Sauveur
à Hellemes en passant par Moulin, d’anciens ou futurs projets ont méprisé ou mépriseront encore les petites gens et leur histoire.
Mais, le clou du spectacle : Lille 2004 capitale de la culture. Coup de matraque au petit peuple, c'est l'explosion !
Lille attire du monde, se pare de tous ses plus beaux artifices, se maquillent, les gens n'ont plus le droit de boire de l'alcool dans les
rues déjà depuis 2 ou 3 ans, les flics expulsent les squatts, on rénove d'anciennes usines pour en faire des salles pour les spectacles
et les concerts de la culture du loisir et du pognon.
Ca attire les capitaux et fait flamber encore davantage les tarifs des loyers. La jeunesse "petite bourgeoise" consomme comme si sa
vie en dépendait (cf l’explosion des bistrots/"dancing" [comme on disait avant...] pour authentiques étudiants ou faux jeunes vrais
pathétiques trentenaires). Le Parti Socialiste lillois est aux anges.
C'est une histoire comme tant d'autres, me direz-vous... combien de chanteurs/euses ont pleuré le Paris populaire foutu en l'air par la
spéculation ?
Et bien comme Paris, Lille ne ressemble plus à rien, le Nord ne ressemble plus à rien, tentant vainement de retrouver ses racines.
Même ses bistrots appartiennent à d'autres, dont les racines sont ailleurs (à Paris d'ailleurs le plus souvent ! Serait-ce les mêmes qui
ont fait agoniser le titi avant de le parquer dans des tours ?), mais qui vendent les "nôtres" aux touristes. Les estaminets refleurissent
alors qu'ils avaient déserté la ville pendant des décennies ; en lieu et place d'une pièce front-à-rue chez l'habitant aménagée en petit
troquet où l'on mangeait comme les hôtes pour quelques sous (produits locaux, soupes, saucissons...), ce sont aujourd'hui de vrais
restaurants pour petits bourgeois au tarifs sans commune mesure avec ceux de leurs soi-disant ancêtres (alors qu'on y mange la
même chose !).
Les plus "authentiques" (hors métropole pour les meilleurs) demeurent malgré tout agréables, ressortant dans une ambiance conviviale, les vieux souvenirs du gratin de chicon avalé entre deux gorgées de bières par des mineurs (l’ancien bassin minier étant aussi la
cible de ces ignominies ; la “borlooisation” de Valenciennes est tout aussi affligeante), des ouvriers d'usines textiles, des gens de
labeur qui termineront le repas par eun'thiot' bistoule (café + alcool fort, souvent du genièvre)...Quand on n'a plus d'avenir, on n'a plus
que le passé. Le Nord est mort ? A-t-il jamais vraiment existé ?...
13
VENDETTA/LE MENSTRUEL #10,
ZINE
des expressions, puisque l'on peut aisément disserter et débattre sur leur existence réelle).
Un parallèle possible avec les tendances dominantes du féminisme ? Pour finir, l'interview de Stonehenge qui revient sur le parcours de l'émo en France dans les
années 90 (et ses finalités anarchopunk) ; intéressante, instructive, pas prise de
endetta en a sous le chapeau sous
Format lisible... Vendetta
endetta à une allure tête. A lire ! Bien. Voilà, vous l'aurez compris Vendetta
d'Earquake
Earquake. L'inspiration (coïncidence ?) le coude et le clavier ça donne un zine intéressant et qui, avec ses multiples et
est plus qu'évidente, c'est une bonne diverses chroniques et citations, se décortiquent plus qu'il ne se survole.
chose, c'est clair. Par contre, autant COP ON FIRE "S/T" LP 9 TITRES
Earquake te laisse seul juge, autant V. <OIDOSSORDOS/PARADE>
a tendance à ramener sa fraise. Ca Crust dis-beat dans toute sa splendeur...
donne des questions aux interviews splendeur n'est pas le terme le plus adéassez chiées, provoc’ même. C'est quat à ce punk crasseux et métalleux
amusant. Tendance qu'on retrouve (avec soli mini et bien calés) qui sent
dans les kroniks (éclectiks au demeurant), bon la chaussette, mais ils ont un niveau
d'ailleurs il s'emporte le monsieur ! Il que pas mal de groupes du même
s'emporte et balance... un peu rude des genre (disbeat / skandicore) n'égalent
fois, il a le clavier nerveux pour ne pas pas ! Pas de monotonie, de l'idée, de la
dire haineux... j'pense à l'article au titre rage et de la folie en veux-tu en voilà ; la
dont le poids des mots est aussi cho- basse ronflante (putain de son, j'adore
quant qu'l'absence de photo : La vérité !), soutient voire relève tout ça de cordes
sur le prix des cds ! Paris Match n'a qu'à de maître. Les textes sont sombres surbien se tenir, y'a pas photo [justement...] tout pas sobres, sulfureux et malsains
! C'est bien d'en discuter mais le tout "Caos" "Imbécile", "Vive la Merde", ..., à
ayant un ton un brin péremptoire, ça l'avenant quoi. Et, attention, beuglés
gache l'intérêt. Avec un peu de recul dans 3 langues (français, anglais, espac'est marrant, et puis un peu de rentre- gnol...) ! Percutant ! Quel panard !!! Izit
dedans ça donne du charme aussi. eune ineterna-chionôl creuste-pinque
(quoi ?! Je sais pas ce que je veux, et le droit
con(s)pire assis ? Yes. Par contre un 9
au paradoxe, hein !?). Vers la fin la mise
brulôts, ça fouette le maxi plus que le
en page s'emmêle un peu les pinceaux vrai LP. Traduction : c'est trop court.
(peut-être est-ce dû au fait que le zine
VISIONS OF WAR / COP ON FIRE
est couplé sur ce coup au Menstruel)
Menstruel
avec 2 "colonnes" enchevêtrées dans “SPLIT LP” 9 TITRES
<AUTO/ANGRY/HATE/RUINNATION/BRUITD
l'interview de Une Vie
Vie Pour Rien.
Rien
Cette dernière est d'ailleurs triste à pleu- ELADÉCHARGE/PROFANEEXISTENCE>
rer... de sources sûres je sais le mon- La liste des labels qui se sont pressés au portillon pour produire ce skeud est à l'isieur clair (et sympathik m'a-t-on dit), mage de la qualité de celui-ci ! Bordel tu prends la pochette, déjà là, t'es content,
mais il marche sur des oeufs... pas tou- au lieu du glaçage classique c'est le granuleux du carton de cette pochette ouvrandis, mais disons qu'il se ménage autant te que frottent tes p'tits doigts musclés (le carton est retourné en fait, l'aspect clasqu'les susceptibilités. Les 2 chroniks sique étant à l'intérieur là où crèche le vinyle, vous pouvez vérifier, si vous n’me
croyez pas mécréants !), un artwork qui a une de ces foutues tronches ! Le genre
(pas évidentes à lire pour la raison susde dessin que tu rêves de pouvoir pondre un jour !! Une fois ouverte, rebelote :
citée) concernent les trip "homos" tels
que les plans "fringués comme des superbe dessin, pour le reste simplicité et efficacité (manque plus qu'un livret, mais
skins" et même une bien plus fouillée et les paroles sont de toute manière sur la jolie pochette de protection du vinyle, donc
intéressante traitant de l'implication de tout y est, mais comme c'est esthétique, on réclame toujours plus, c'est la logique
certains milieux homos dans les idéolo- de consommation qui m'habite, que voulez-vous...). Niveau zizik, les 2 crachent à
gies fascistes ou fascisantes. Une ana- mort avec en influence Discharge et ces émules (comme souvent, le style qui veut
lyse socio-historique sur l'évolution des ça aussi faut dire) ; VoW tape dans le hardcorecrust disbeat claquant, rapide et inci"milieux" "homos militants" et leurs sif, une double gueulante et en guise de sucrerie termine avec une reprise : "I love
revendications : des tendances "gau- drink'n roll" ("I love rock'n roll" de Joan Jett version squatt d'alcoolos) ; CoF (Jean-Pierre)
chistes" des débuts à l'actuelle volonté vise au même endroit et renchérit dans le son touffu avec une subtile (???) touche
de s'insérer dans les mêmes conneries "death'n roll". Waouww !! Bref, cette ribambelle de gueulards, vont vous torcher la
que "les autres" voire le "communauta- gueule façon gerboulade d'automne !! Pour chier, ça chie, je jubile et trépigne à
risme" (les innombrables guillemets sont là chaque fin de face, parce que du coup ça gicle trop vite ! (encore une fois...)
pour tempérer les possibles interprétations
TRAGEDY "NERVE DAMAGE" LP/CD 11 TITRES <AUTO>
Gros jeux de guitares pour cet hardcorepunk extrêmement intense.
“Il s'aperçut (...) qu'il était né méchant : fatalité
Grattes et gueulantes râpeuses, le tout alliant puissance et subtilité.
extraordi-naire ! Il cacha son caractère tant qu'il put,
Sur "rabid panic" particulièrement, mais régulièrement ici et là on sent
pendant un grand nombre d'années, mais, à la fin, à
bien qu'ils assument les relents discore (tu prends Discharge et tu fais
cause de cette concentration qui ne lui était pas
mieux en plus rapide)... je suppose que c'est de là qu'ils viennent
naturelle, chaque jour le sang lui montait à la tête ;
(d'autres viennent bien du blues). Les réfractaires au moindre plan
jusqu'à ce que, ne pouvant plus supporter une
trash mais écoutant parfois des choses un peu brutales auront 2 réacpareille vie, il se jeta résolument dans la carrière du
tions : soit ça vous fait franchir le cap et vous jetez tous vos albums
mal...atmosphère douce ! Qui l'aurait dit ! lorsqu'il
des Sheriff, dans ce cas vous êtes repêchable, soit la claque est trop
embrassait un petit enfant, au visage rose, il aurait
rude et vous allez jouer dans le mixer. Des regrets sur cet album ?
voulu lui enlever ses joues avec un rasoir, et l'aurait
Certainement mon adjudant ! Que viennent foutre ces ralentissefait très souvent si Justice, avec son long cortège de
ments de bonnes soeurs sous naphtaline dans cette giclée de violenchâtiments, ne l'en eût chaque fois empêché.”
ce ? Surtout qu'un morceau complet (#6) digne des plus mauvais
sous-brêlon NU-metalisant c'est la tâche de lessive sur ce
“Les Chants de Maldoror”, Lautréamont
beau linge noir maculé de crasse ! Un peu court.
A5, 56P, 3€ PC (9 RUE DES
CHAMPSELYSÉES, 31500 TOULOUSE).
HTTP://VENDETTA.PROPAGANDE.ORG
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CRAFT / LOUT SOCIETY KÜRSE
"SPLIT LP" 4/9 TITRES
<MASSPROD/BROKENBRAINS...>
Split velu. On tape dans le hardcore en
se donnant des airs bien bien crust, ça
fout la pêche quand on aime. Son grave
et patate mortelle, LSK la font ultra dur,
plus crust, avec chant double beuglant /
grommelant, batteur "tchouca" épisodiquement épileptik, gratteux rarement
soliste, tout ça fait bien punk, pas de
surenchère métal donc et une basse à
rapprocher des ronflantes de Sick On
The Bus ou Bonehouse.Craf
Bonehouse Craftt jouent
un poil de cul moins vite, mais trashent
la guitare comme des allumés de la
corde, les compos sont plus longues,
plus construites, moins nombreuses,
mais accrocheuses ! Alors des 2 faces
difficile de dire ce qui percute le mieux
ou le plus. Pas évident non plus dans le
sens où l'un comme l'autre sans trop
faire dans le discernement (chacun à
leur manière) prennent le risque du tout
venant dans le brutal. Pas évident disais-je de leur reconnaître une sonorité
qui leur serait propre sur le moment. Le
test étant des écoutes (non pas de
l'Elysée) répétées suivies d'une longue
pause, d'un casage de kelkes titres au
milieu d'une compile que t'écoutes dans
ta caisse : si t'arrives pas à mettre un
nom sur le morceau c'est que ça ne
transcendera probablement pas les
époques. Le test terminé, l'amateur
reconnaîtra avec moi que les deux passent ! Pas haut la main, mais assurent.
Plusieurs écoutes sont donc nécessaires pour qu’ils livrent tout leur potentiel..
V/A "FIESTA KONTROY" CD
11 GROUPES/EXTRAITS + 20 TITRES.
<KONSTROY>
L'émission parisienne "Konstroy
Konstroy"
(18h/20h le dimanche sur Fréquence
Paris Plurielle 106,3Mhz), semble posséder un fort penchant pour le punkrock. Après quelques années d'existence les animateurs ont décidé de faire
la fête avec les groupes qu'ils appréciaient (et qu'ils ont interviewés ; on en
a quelques extraits, comme une présentation de chaque groupe). En résulte cette compile de ce que je supppose
être les meilleurs moment de ces 2
dates. Niveau extraits radio : on touche
au zénith de la conversation et de l'entretien sur onde hertzienne... j'ironise là,
mais il est rare de tomber sur un groupe qui assure un interview de la sorte,
même et peut-être surtout, lorsqu'ils ont
de bons textes... c'est humain, sortir au
micro c'que t'as sur le coeur sans
jamais l'avoir exprimé, y'a d'quoi tanguer... et chavirer. Moralité extraire de
ces baratins quelques secondes "intenses" n'est pas autre chose qu'une
gageure et il faut interpréter plus que
simplement écouter les propos, et s'i-
maginer l'ambiance d'une entrevue
pour en tirer le sel, sinon c'est la déconvenue assurée. On n'est pas forcément
à son avantage dans un exercice qui
n'est pas le sien. Les groupes chantent.
Parfois de fort bonne manière. Moins
souvent il assure un entretien sur la
longueur, mais de là à trouver des phrases chocs ou représentatives !... mais
ça vaut le coup d'oreille. C'est marrant
et original. Bref. De PPP à Jabul
Gorba (toujours fortiche avec leur tzigane rock), on passe les groupes sans
s'en apercevoir, le son est toujours
excellent et les différences de genre
toujours harmonieusement séparées
par ces fameux extraits (même avec la
techno-indus de Miss Hélium qui tranche). Mention spéciale aux G-String
G-String
(punk à contrebasse).
DEFIANCE "RISE OR FALL"
PICT.LP 10 TITRES <DIRTYPUNK>
Bon à vue de blaire, comme ça, sans
vérifier, je dirais que ça doit être le 4ème
album de ces ricains. Grande classe du
vinyle en picture ! Plus besoin de
pochette avec ça ! Fleuron de l'anarchopunk us, à leur début, dans le fond
comme dans la forme, pondant dans un
premier jet un classique du genre sur un
label typique (Profane
Profane Existence),
Existence le
groupe s'est un peu éloigné de cette
image : labels différents (ici, punkcore,
pas des plus anars...), zique différente.
Seules paroles et dégaine [de sapins de
noël foutrement bien décorés (mais
comment font-ils pour poser leurs clous
de manière aussi rectiligne ? J'avoue
que ça me dépasse !!)] sont restés -de
qualité pour les premières ; question
faces, j'vous laisse à vos appréciations,
on s'en cogne. Le virage musical vers
des sommets de streetpunk mélodique
("singalong" dirons les plus anglicistes)
est bien plus qu'entamé cette fois. Il est
effectué, la page est probablement définitivement tournée. Désormais, ils égalent dans le genre kelkes groupes début
8Oies, et au détour de plans guitares on
sent ici Cock Sp
Sparrer (pas dans le son,
dans l'inspiration), ici du street ricain pur
souche, et encore plein d'trucs que tu
sens que ça ressemble à... qui déjà ?
Mais si... ahh, j'sais p'us. Des trucs du
genre quoi. Déroutant pour les bloqués
de la 1ère heure, ce skeud ravira ceux qui
ont l'oreille ouverte vers le mélodik. La
classe. Je l'ai déjà dit ? Ah bon.
MANOR FREAKS "MOTOR ATTACK"
EP 4 T. <TRAUMASOCIAL / VINYLDREAMS
/ KANALHYSTERIK / KANIVOCHAOS>
Tout y est ! Les fans de psycho seront
ravis de la zik dans la plus pure tradition
du style : inquiétante (brrr, j'ai des frissons), rock'n roll comme il faut, emballé
dans une pochette hommage aux
navets du cinéma de science-fiction des
années 50, tout y est j'vous dis.
Ce qui ne gâte rien c'est qu'les chansons ont de la gueule et même sans
être un adorateur de rockab, rockapapa, rockabanane... on peut aisément
accrocher (la preuve les labels sont
tous punks !). Rythmes enlevés, contrebasse bien claquante (slap, c'est ça ?),
même la voix avec un léger écho est
pile comme il faut. Un excellent
moment, drôle de surcroît (j'avoue adorer la chanson "Mosquito Fight”).
AUTOREVERSE "AUTODEMO"
CD 12 TITRES <AUTOPROD>
Ce n’est pas sur tout la ligne que je
suivrais AutoReverse sur ce chemin
punkrock, parce que parfois il sombre gentiment dans le quasi-suave,
parfois s’envole trop facilement vers
les facilités rock anglosaxon, avec
des accents presque émo. Mais
c’est sur quelques brulôts qui tapent
et qui réveillent avec un côté à la
limite du streetpunk avec basse ronflante cette démo que je les soutiendrais volontiers. Le son est abouti et
il a déjà ses particularités. Il ne
manque plus à AR qu’un brin d’agressivité en plus une accroche
dans les paroles (même en anglais,
y’a des choses qui ne coulent pas
de source) pour faire un groupe
avec du potentiel. A suivre.
PISTOL GRIP "TEAR IT ALL DOWN"
CD 12 TITRES <TKO>
Autant le 2nd album m'avait mis K.O.,
autant celui-là hormis 2 ou 3 chansons
aux gimmicks de guitares entêtants et
vraiment excellents, j'l'ai d’jà mis au rencarts. Ce streetpunk amerlok n'est pas
le plus lourd, ni le plus impersonnel, loin
de là. Ce qui dans le panel de groupes
débilisants et approximatifs que compte
l'Amérique du Nord, se remarque (presqu'autant qu'un groupe avec de bons
textes en France, c'est vous dire !).
J'dirôs même bin qu'ché tchiots garnements ont quelqu'ôsse à eux. Le seul
problème est qui ne l'exploite qu'entre 2
gorgées houblonneuses, et franchement, messieurs, en l’occurence, c'est un peu juste !
15
V/A
"LÈVE
LES MAINS ET DANSE LA DANSE
DE LA MORT AVEC TON AMI
MICKEY"
23 GROUPES/TITRES.
<DIFFUSION PHONOGRAPHIQUE POPULAIRE>
Ca ressemble bien à ce que je considère être une véritable compile punk : t'as
pas un style tant cent vingt douze (de
l'indus, du punkrock... plein je ferais pas
la liste la place de ce zine s'amenuise à
vue de clavier), t'as pas à tortiller du cul
t'y trouve forcément un groupe qui te
plait et t'as forcément son contact. De
plus c'est un compile à prix libre, téléchargeable gratuitement sur le site
(http://dpp-label.yi.org). La liberté n'a
pas de prix. C’est peut-être court
comme descirptif, mais rien que ça
devrait décider un punk d’aller se renseigner, de contacter ou de se le procurer, donc voilà, votre curiosité et votre
cerveau devraient faire le reste.
MEDEF INNA BABYLONE
"REQUIEM POUR UN BARON"
CD 13 TITRES + 1 CLIP <AUTO>
Un brin de débile confinant au génie
surréaliste pur et simple et une dose de
talent (par intraveineuse) le punkrock
de MIB n'est pas une musique c'est un
camouflet à la connerie. Une espèce de
brûlot anarchiste furieusement barge et
très clairement Une bouteille (essence
+ alcool...) dans la vitrine de la mère
(Tapedure, celle qui tient une boutique
de chaussures et qui a collaboré soous
Sarkozy). Multiples instruments (outre
les classiques guitares, basses, batterie
: bombare, flûte, synthé bontempi...)
font l'éclectisme musical pendant que
les paroles font le tour des sujets définissant nos sociétés moisies et purulentes. Vraiment enjoué ou enflammé ?
Quant on lit les textes et qu'on plonge
dans le disque à fond, notamment à
partie de "Torture blanche", la gravité
des propos te scotche au fauteuil ; ça
t'apprendra à rester le cul vissé alors
que tout ça devrait t'incite à te remuer,
tas de boue !
SKITSYSTEM "STIGMATA" LP 12 TITRES
<HAVOC>
Pendant que tant de groupes splittent,
virent purement métal, ou peinent à
retrouver un second souffle, les suédois
de Skitsystem se sont contentés de
faire de ce groupe une espèce de sideproject dépassant toutes les espérances, mais vivotant... le départ de
Thomas Lindberg (officiant dans moultes groupes dont au moins un "pro"
métal "At the Gates" et une ribambelle
d'autres plus ou moins alternatifs dont
parmi les plus connus Disfear)
Disfear n'a
bizarrement pas plombé le groupe.
Presqu'au contraire, dirais-je puisqu'le
reste de la bande a repris les guitares et
la rage au ventre, la haine aux tripailles,
le morpion aux glahouis, l'hémorroïdes
au derrière, le mords aux dents pondent
l'un des meilleurs albums de tous les
temps de punk/hardcore scandinave, le
CD
crust à son zénith ! Oui messieursdames. Brutal, crasseux, violent, agressif, intelligent, détonant... parfait.
Bluuuuarrrgghhh !!! Je n’ose pas ajouter le moindre qualificatif, tant je s’rai en
dessous de la vérité, éloigné de ce que
j’éprouve. Surtout que question esthétik, on est en phase (cf page suivante)
THE JANITORS "WORK" CD 15 TITRES
<UNE VIE POUR RIEN>
Ohoho... pas mal, pas mal... vraiment
pas mal... il n'est pas évident pour un
groupe oi ! / streetpunk d'intéresser un
amateur patenté de punk croûteux fleurant la chaussette métal. Pour cela il
faut un talent certain et le sens de la
compo juste et bien saquée. En voilà 1.
Des skinheads antiracistes, y'en a.
Plein. Qui ont intériorisé le fait qu'il existe encore et toujours une classe ouvrière (dont une bonne partie "privée" de
travail), déjà beaucoup moins. La plupart se contente de balancer les clichés
sans que l'on sente la moindre conscience. Bref j'ai bien envie de qualifier
the Janitors de gens de Gauche, avec
un G majuscule (pas de celle des politicards, et de la social-démocrature... on
va parler ici d'un certain "canal historique" quoi... confère la chanson extrait
de leur ep "bourgeois de gauche") . Je
ne sais pas si ça leur plairait, c'est pourtant le sentiment qui se dégage de ce
skeud loin d'être dénué d'humour de
recul et de panache. Ou en tout cas
c'est l'impression que j'ai (je peux me
gourrer). Ouais, bon, j'y vais peut-être
un peu trop à grand coup de langue, là.
Rattrapons la sauce : Y'a du cliché, bien
évidemment... une chanson bassement
anti-hippie qui se rapproche plutôt d'une
anti-trouduc' (tout tenant finalement
dans la définition du hippy : p'tit bourge
idiot, militant pacifiste ou babos sans
fond ? Voilà quoi... si on remonte aux
origines du mouvement on trouve forcément des personnages bien différents de ce qu'étaient les glands à la
mode de l'époque ou de ceux qu'on
croise aujourd'hui [et dont la quasi-intégralité ne se réclame pas de ce mouvement] décriés ici) ; musicalement c'est
avec un gros fond rock'n roll (un peu à
la Lurkers)
Lurkers que ces gins assurent, je
sais que ça peut rebuter, et c'est parfois
un peu trop mis en avant (et mériterait
un peu de boost), mais ça fait toujours
son petit (?) effet. Excellent.
V/A
"BREIZH DISORDER #5"
31 GROUPES/T. <MASS PROD>
Mais combien de compilations pourra-ton sortir de la sorte ? Le cheptel de rockeux, punkeux, undergroundeux bretons est-il si inépuisable que cela ?
Aussi dingue que cela puisse sembler...
ben j'en ai bien l'impression ! 1er bon
point est celui de faire intervenir 2 chanteurs bretonnant dans ce dédale de
bruits, en début de disque ça nous permet de prendre une bonne respiration
CD
avant de s'arracher les branchies ! Du
punkrock t'en veux ? En v'là ! Un point
quasi-commun à ce beau monde c'est
le côté assez hardcore de l'ensemble.
Pas franchement une compile pour se
reposer le tympan ou endormir ses voisins ! Beaucoup de groupes ont en effet
une touche sacrément puissantes pour
ne pas dire grind (Bumbklaat
Bumbklaat ;
Elysium ; Warkorpse
arkorpse ; ESB et RAZ
remportant la palme pour un dégénéré
comme oim). Au delà des quelques
gueulantes qui m'ont refait la mise-enpli du poil pubien, pas mal de punk à
crête (avec à boire et à manger comme
toujours... et un peu de vomi sur le perf'
évidemment) et quelques tape-durs
assurent tout autant dans un style plus
punkrock "classique" et chiadé (la Zone
; Louise Brooks... et trop d'autres pour
tous les citer). Là-dedans que vient faire
la chansonnette de Cyril le Troll ? Ben y
mettre son grain de sel (de Guérande)
pardi ! Ca vaut le détour ! Mat Da Lao
aussi avec leur mélange de genres aux
p'tits oignons m'ont pas mal étonné /
épaté (je les cite mélange de punk, de
drum'n'bass, de jungle et de musiques
plus ou moins traditionnelles).
NERVOUS CHILLIN' "BAD REPUTATION"
CD 9 TITRES <I SCREAM>
Le nom me disait quelque chose... le
son, la zik, m'ont fait pensé à toutes ces
galettes ricaines de punkrock/streetpunk qui nous déboulent souvent sur de
gros labels sans grand intérêt. Même
son, même façon de chanter, même
type de composition... et puis je me
suis souvenu qu'il s'agissait d'un groupe
belge...
Mon coeur balance donc entre le fait
qu'ils torchent des brulôts mortels et le
fait qu'ils sont sans vergogne dans la
droite ligne d'un style presque usé à la
trame tant il est pratiqué... et surtout
chez l'oncle Sam. Alors ?! Peut-on parler de manque de personnalité ? Bien...
après tout... ils font aussi bien, voir bien
mieux que bien des "pointures" made in
US bien palôtes parfois. L'envie de critiquer me taraude donc puisqu'il y a
matière... mais j'ai tellement tripé ma
charlotte aux fraises sur les renvois de
guitares et de basse de "Bad
Reputation" et "the world today" et sur
toute l'intensité qui s'en dégage que je
s'rais un sérieux hyprocrite de ne pas
dire que ça fait mouche et que bordel
de chiotte ils se tatent ! Ah c'est certain
y'a parfois des impressions de déjà
entendu, mais rien que pour ces 2 boulettes j'abaisserai volontiers... pas mon
froc, faut pas charrier, mais disons... ma
garde. A quand le vinyle ?
NED "RIEN MERCI" CD 11 TITRES
<SK RECORDS>
Faussement bancal et faussement
déglingué, Ned tape dans le rock'n roll au feeling et s'en sort
16
sans honneur. Il n'en a pas besoin, les
Cramps sont morts et on les emmerde.
Le rock se passe d'honneur ! Jamais
d'énergie. Et là ça en déborde. Je ne
sais pas trop comment définir se style
pas véritablement destructuré, pas vraiment expérimental, mais si un peu
quand même, t'entends pas qu'ils s'en
tapent de faire dans le couplet/refrain ?
Donc je n'oserai pas celui de postrock
que je ne maîtrise pas le moins du
monde. Bordel ils peuvent se barrer en
sucette sans prévenir, c'est très fort...
ouais, mais on ne perd pourtant pas la
totalité de nos repères. Et on peut choper même quelqu'accents HIVESiens.
HIVES
C'est un peu court comme référence,
mais j'avoue ne pas avoir la culture
musicale nécessaire pour aller au delà
de ce genre de parallèle assez mesquin
face à la richesse des morceaux et de
l'ensemble. Avec un goût certain pour le
mauvais goût (confère la pochette mal
faîte et verte à souhait), NED fait de la
dentelle avec une lame de rasoir ! (si tu
ne comprends pas l'image, dis toi que
c'est de l'art et donc c'est normal de ne
rien capter... jeu : cherche parmi tes proches un trouduc prétentieux pour tenter
de te l'expliquer alors qu'elle ne veut
rien dire, c'était juste pour faire aussi joli
et délirant en texte qu'eux en zik).
“QUE VIVE LE ROCK LIBRE”
ZINE A4 N°28 26 PAGES.
Bien que je manque cruellement de
place dans ce microzine, je me dois de
parler de cette feuille d'infos. Pas tant
pour la partie dont le contenu demeure
largement moins classique que celui
que vous consultez actuellement (un
dossier sur la bière, les radios libres... et
pis ! : c'est bien présenté avec des dessins de la mort !) mais parce qu'elle se
consacre à son label qui fête quand
même ses 10ans d'existence au service du punkrock. Depuis quelques
temps, il est tellement prolifique que j'en
ai un mal fou à suivre ! Le bilan est
impressionnant et ce numéro en fait le
tour, il est donc important de lui rendre
un fervent hommage et de lire tout ça.
CORE Y GANG "YEHED MAD"
CD 11 TITRES <MASS PROD>
Du punk breton, y'en a. Du punk avec
des instruments traditionnels ou folk,
y'en aussi. Les deux réunis, ça rend
aveugle. Même pas sourd ! Ben non
glands benêts ! Si tu devenais sourd,
ben tu pourrais plus écouter du CYG !!
Un comble ! Breton, mais peu bretonnant, un des rares défauts de ce punkrock à violon, assez hardcore que les
esprits simples comme moi auront tôt
fait de comparer à Melmor car il fut
marquant et que CYG assure dans une
veine similaire et dans une kalité assez
proche ! Ca me balance bientôt 10ans
en arrière ! Bordel ça fait du bien ! Pas
de rajeunir, non, mais d'entendre autant
de pêche (style direct, poing devant,
coup de boule au taket) et de mélodies
mêlées. J'aurais préféré que le violon ait
la part plus belle, plus en avant et espérais des textes plus fouillés. Ben mes
gins... A l’vote ! Proost ! Gezondheid ! A
votre santé ! Yehed Mad !
MR JINGLE "PAS MIEUX"
CD DÉMO 4 TITRES <AUTO>
Je me méfie du skapunk, c'est souvent
un moyen pour les zikos de massacrer
2 styles qu'ils ne maîtrisent pas et en
faire une mélasse jeuniste et sans
saveur. MJ arrive finalement à faire taire
chez moi cette petite voix pleine préjugés. Je dois bien dire que j'aime pas
trop quand le chant vire un peu ragga
(sur le 1er titre, je trouve). Par contre, sur
toute le reste j'approuve ! Autant dans
les parties ska, parfois presque roots,
avec bon unité dans les instruments,
que dans les parties plus punkrock
voire hardcore à l'occasion. C'est marrant, sur "En Rade", j'ai commencé à
secouer la tête en cadence. Ce morceau là est plein de feeling ! Mr Jingle
une affaire rondement menée et à suivre de très près. Vivement l'album !
Association "on chauffe pas le port !", 13
rue St Jean, appt 1, 59140 Dunkerque.
[email protected] ou [email protected]
REM & THE COURBARIANS
"HELL ATTRACTION" CD 20 T.
<TRAUMA SOCIAL>
Ca déboule vite, le genre de groupe
pour qui un morceau de plus de 2 minutes est une aberration et qui, vu la vitesse d’exécution, les mettrait probablement physiquement hors service.
Hardcorepunkrock ? Probablement le
qualificatif qui colle le mieux au groupe,
furieusement énergique et/mais très
rock'n roll en fait. R'n'Cs claque et semble ne pas trop se prendre au sérieux
(confère la pochette -joli digipack tout
de même - et si j’en crois les titres des
chansons dont le contenu ne doit pas
être suffisamment important pour figurer dans le livret). Une dose forte de
vitamine/coke/caféine/amphét' sur plastique radioactif et hautement cancérigène j’espère...en gros, quoi.
TANKER CHAOS "BLAST OR DIE"
25CM 8 TITRES <KANIVO CHAOS /
DEVIANCE / BLASTINGDEAD>
Un 25cm que t'es pas près d'utiliser
comme frisbee (même contre des zombies) ! Ca sent la crasse d'un vieux glaviot craché un soir de baltringue séché
sur un ampli poissard. Ouais, au
moins. Drôle de description...
17
peut-être devrais-je m'attarder sur le
bidule qui sort des enceintes, ça s'ra
plus simple. Batterie qui tape clair, avec
un son assez dépouillé, mais qui colle
bien à ce punk destroy, hargneux, sale
et méchant. Ca va vite, ça n's'embarasse pas de chichi et de tralala. Direct
quoi. La particularité du groupe et du
skeud est d'avoir pour l'occasion fait le
tour de huit bassistes différents pour
pondre tout ça ! Rigolo (surtout que t'as
leur gueule sur le verso de la pochette)
et de faire une reprise de Fuel Injekted
Kidz,
Kidz groupe que je n'ai pas eu beaucoup l'occasion d'entendre, hélas.
Crêtes et cuir sont donc de sortie pour
tailler un costard au futur. Lequel ? me
demanderez-vous un brin narquois.
Visiblement vous êtes donc bien fait
pour écouter ce disk, bande de punks !
Morceau choisi pour le (no-)fun : "What
do you want to know about me ? / I'm so
bad, so ugly.../ Cause I've got rock'n roll
/ In my blood / I've got hate without
fun...". Ca a le mérite d'êt'e clair.
TYPHOON MOTOR DUDES
"COMMON LOSER" LP 13 T.
<KANIVO CHAOS>
Etonnant rock énorme (son de patator
sous amphèt'), moderne (son de patator sous amphèt'), foutu à l'ancienne
(son de... ah non pas là.). A l'ancienne disais-je- parce que, contrairement à la
moutarde à l'ancienne avec des petits
grains qui a pas d'autres utilité que de
faire beau dans ton bocal, les airs et les
refrains rappellent bien le vieux jus et
n'sont pas là pour faire joli : ça cogne.
Pas comme un sourd, ni sur des bambous (ça leur irait peut-être bien dans
une autre vie), mais ça sonne juste.
Voilà des gens qui ont probablement
autant écoutés les vieux briscards
street et oi! d'hier et d'aujourd'hui que le
rock'n roll dans tous ses retranchements. Reste qu'il faut vraiment apprécier à fond ce style, car aussi bien foutu,
joué et produit qu'est ce Lp, j'arrive à
m'faire qu'une face d'une traite. Manque
un je-ne-sais-quoi susceptible de seoir
davantage à mon oreille... malheureusement indéterminable par le maigre
cervelet qui me sert de contenu crânien.
NEVROTIC EXPLOSION "THE WORLD"
LP 13T. <MASSPROD / ENRAGÉS/
DOUBLE SHOT / HIVVEOFACTIVITY>
C'est assez rare que je tape une chronique sur mon ordimini tout en écoutant
le disque. Le fait d'écouter quelque
chose de radicalement différent permet
de prendre du recul, et d'être mieux à
même de décrire l'objet, la zik, ses
idées. Les exceptions étant les disks
m'ayant oblitérer la gueule comme un
timbre ! Me v'là donc prêt à passer par
la boîte aux lettres tant ce vinyle m'a
râpé l'oreille, type récurage de cérumène ! T'as affaire ici à du punk rock de
haute volée qu'on n'trouve pas sous le
pied d'un ch'val ! Ces bretons ont de la
bouteille, de l'idée, du talent et connaissent leurs cordes sur le bout des doigts
(sachant qu'on ne joue pas de la guitares
avec ses pieds, c'est un peu logique, mais à
l'écoute du skeud vous comprendrez l'image). Les répliques de grattes (loin du 2
accords), de basse (qui sait soutenir ou
prendre le relai), le chant (qui n'est pas
sans rappeler celui de Pistol Grip),
Grip jeu
de batterie très efficace... oui, bon, tout
quoi... rien ne paume, rien ne se plante.
Même dans les ralentissements reggae, la richesse de la zik fait qu'on tient,
qu'on adore, qu'on s'emballe. On trouve
là-dedans de multiples influences :
punk évidemment, rock un peu
(quelques riffs), reggae parfois, street
(voix, choeurs), même dans le hardcore
mélodiques (les lignes de gratte
quelques fois en filigrane et drôlement
pertinentes), et un résultat hors du commun ! Mention spéciales à des titres
comme... euh... tous ? Ouais tous, j'en
jette aucun !! Qu'ils soient en anglais ou
en français (à quand du breton ?), pas
un seul ne me semble kelconk, certains
sont furieusement et incroyablement
géniaux, mais le niveau des "moins
bons" est vraiment très haut. Grand
merci aux labels de s'être décidés à le
sortir en vinyle car j'avais bien du mal à
me le procurer par les circuits classiques de l'underground (la seule fois
que je l'ai aperçu le tarif était prohibitif et
le catalogue n'était pas à soutenir).
Juste pour finir, sur une même K7 dans
ma caisse, y'a Nevrotic
et
SprayBack...
prayBack comprenne qui veut, suffit de lire les 2 chroniques.
AL KAPOTT "INTÉGRALE" LP 13 TITRES
<DIRTYPUNK>
renant le relai de Rural Musik responsable d'un premier jet en cd, DP sort sur
galette noire, la totale de ce groupe des
années 80 ayant marqué d'une trace de
pneu cette époque haute en couleur.
AK ne déroge pas à la règle des groupes style "chaos" : relou, aussi engagé
qu'un yorkshire neurasthénik analphabète (j'exagère volontairement, y'a
quand même un sentiment global de
jeunes pas totalement dépolitisés, antifas...). Sur fond donc de textes cons,
parfois profondément mauvais, mais
certains assez marrants, AK savait pondre du rock punk plutôt pas mal, épisodiquement génial et particulièrement
sur des morceaux comme "Super
Curé", "Chourrave " ou "Cinéma". Ca
fait de ce skeud un bout d'histoire du
punkrock hexagonal à connaître et
apprécier ; on y retrouve d'ailleurs du
relent de Trotskids
OTH,
rotskids, de Rats
Rats ou d'OTH
ici grâce à un solo de gratte, là à une
rythmique.
ANGEL CITY OUTCAST
"DEADROSE JUNCTION"
CD 14 TITRES <PEOPLE LIKE YOU>
On ne me fera pas croire que ces
gens n'ont jamais écouté the Bones
ou Turbo Negro ; le résultat étant en
effet un gros son et un mélange de
punkrock joufflu, streetpunk et de... disons ce que nous appelons hardrock
(quand même beaucoup plus approprié
qu'Heavy Metal très connoté soit dans le
ridicule, soit dans le crétin avec un bon
son, soit dans l'énorme tractopelle... ouais
bon d'accord le hardrock aussi est ridicule,
mais qui n'a pas tripé un jour sur un bon
ACDC ou vieux Metallica ? Ceux dont ce
n'est pas le cas sont priés de ne pas intervenir dans cette conversation entre l'auteur
de ces lignes et sa bonne conscience). Ca
fait des gaillards qui tatent leur manche
avec allégresse, font dans le boosté et
le puissant tout en restant dans les
sentiers battus du punk ou du rock
agressif. Les plus antisolistes, les plus
antiguitarhero seront gavés par cette
débauche d'envolée de guitares, les
plus rockers auront leur dose de travail
(parce qu'à ce niveau ils les bossent
leurs compos...). QUestion politique,
j'en sais foutre rien, accompagné de
rien ce disque ne permet pas trop de
se faire une idée sur le groupe ou les
idées. On se contente ici de faire partie
intégrante de la culture du loisir en
moins endoctriné (sinon on taperait
dans le progressif, le nu metal, la pop,
et ils n'auraient pas le moindre espace
dans ces pages). Convaincant et une
bonne dose d'agressivité, la plupart du
temps ça me va.
FUCK OFF "RESIST"
CD 22 TITRES <AUTOPROD>
Ho ! Ho ! Le nom !! J'y ai pas cru sur le
moment... un vrai nom de groupe punk
à molards. Intégralement en anglais
(dommage), cet anacho-punk est une
machine à pogo avec boîte à rythme.
Riffs et gimmicks, refrains et rythmes
tous aussi efficaces les uns que les
autres, certains diront plus éculés qu'éprouvés... Des mecs comme Antidote
ont moins d'inspiration et tiennent
pourtant le pavé. Ils sortent toute la
panoplie de rigueur : "Soap & Spike",
"warshit", "nazi vomit". Tout y est.
J'suis désolé pour ceux qui sauteront
sur l'occasion pour dire qu'ils sont et
donc que je suis bourré de lieux communs, mais j'ai apprécié ce cd tout du
long, les chansons sont plus des slogans et des crachats que des textes
d'analyse, mais il n'y a que peu de
choses à jeter ! Il y a, c'est vrai, un
côté systématik, mais ce n'est pas
pour me dé-plaire, et ça donne avec la
boîte méchamment inhumaine un côté
conceptuel : "on fait dans l'anarchopogopunk (et on t'emmerde)" très années
80 qui ma va comme un gant en ce
moment. Fuck Off !
Labels, orga, distros, v'là leur contact :
Fred Lignon, 69 grande St Christophe,
36000 Chateauroux
[email protected] ou [email protected]
18
MARY POPPERS "S/T" CD 11 TITRES
<SK RECORDS>
Noise d'attardés, rock de mollusques
car desossé... euh... destructuré ? Ou
l'inverse ? Ou les deux ? Ou les deux
inverses ? Déglingué et pas mal énervé, MP offre à ses auditeurs un mix
d'expérimental, de punk et de j'sais
pas, quoi qu'en général on classe dans
la noise parce que rock ça ne veut
plus dire folie, punk ne veut plus dire
folie, Liane non plus et qu'en j'y repense noise pas trop finalement, mais tant
pis. Amateur de violence gratuite épisodique, épileptique, barbiturique, proche de maladies cérébrales sexuellement transmissibles par les oreilles ont
probablement des chances de sucer
ce bout de bout de plastique et d'apprécier ceux qui pourrait bien être les
futurs Mary Poppers (car les rendre
héritiers d'Arab On Radar nie leur particularisme local, nasal, hormonal, bancal, bac et anal). Na.
NONO FUTUR "NARVALO MANIFESTO" CD
10 TITRES <AUTO>
Il n'y a vraiment pas d’futur. Chak jour
est pire que le précédent. Pas d’futur
non plus pour la femme qui visiblement n'a d'autre avenir que celui d'être
exhibé comme objet de fantasme sur
des pochettes de disques, internet,
des affiches publicitaires, j'en passe. Ni
eunuque ni cul béni, ni prude ni coincé
du fion, parlons cul, montrons-en, faisons le nique aux censeurs, mais vainement et systématiquement à sens
unique (des gonzesses, gros nichons)
c'est vraiment gavant (les photos sontelles choisies ? : une nana qui s’ prend
en photo elle-même, une autre d'un
vieux film... y'a peut-être un sens
caché qu’j'ai pas percuté... qui correspondrait au degré du morceau "les
femmes"... ou p't'êt'e que y'a rien à
comprendre et que j'suis un rude glandu, p’t’êt’e que c’est de la provoc bidon
de male en rut, ou p’t’êt’e que j’en sais
rien après tout, mais bon).Après i met
keski veux sur ses pochettes le monsieur. C'est lui qui le dit d'entrée de
toute façon. Et le pire, c'est que sur ce
que j'ai entendu, j'lui donne raison à ce
"punk bâtard" (j'ai bien fait de ne pas
trop me fier à la pochette)... du punk
con (oui du punk quoi). Pas idiot (du
punk quoi). One man band avec boîte
à rythme, fleurant le boxon des premiers Ludwig (époque du 1er 45t) avec
un peu + d'irrévérence ("Retour à
Manchester", "négative attitude", "j'suis
punk" franchement fendards), parfois
chansonnette ("Pas de 35heures pour
les exterminateurs"). Voilà du majeur
tendu, une canette mal placée et de la
gerboulade du père Ducrasse dans les
poches. Marrant.
V/A
"PROMO
2006" CD 28
<MASS PROD>
Cette compile est un tour d'horizon non
exhaustif mais ô combien représentatif
de l'activité de ce label depuis un peu
plus de 10ans, ce n'est pas rien. Pour
5€, c'est un sacré panel de punk bien
puissant qu'offre Mass Prod ajoutez à
celà une petite vidéo de Inner
Terrestrials sur scène issu du dvd "live
in Auxerre". C'est donc le genre de
compile qui permet de se faire à moindre frais une idée de l'inclinaison musicale. Si jamais vous aviez un peu suivi
ce qu'ils ont produit jusqu'ici, ça vous
permettra de vous faire une idée des
groupes sur lesquels vous aviez fait
bien malgré vous (j'en suis certain...)
l'impasse.
Y'a du velu là-dedans.
LO "BLACK KITES" CD 11 TITRES
<AUTO>
Quelques tubes bien rock'n roll assez
proche de certains skeuds de protopunks (Stooges dans les influences)
de trucs plus rock années 80 (j'sais
pas j'entends du Pixies là-d'dans [et
d'autres de la même époque)... p't'êt'e
que j'entends ce que je veux bien,
mais des fois j'suis "bluffé" [comme on
dit, même si ça ne veut rien dire on
comprend l'idée]) et un p'tit fond de
garage (saturation du chant, et son
abrasif). Chant féminin et masculin se
supportent l'un l'autre ou se comlète de
fort bonne manière. Rien que du bon
dans un album qui s'écoute d'une traite. Quand tu l'écoute en fond sonore,
tu finis par monter le son pour mieux
percevoir les mélodies des morceaux
les plus accrocheurs (le titre éponyme
notamment). Musicalement (pas de
parole, pas de fond politique, donc
bon...) une belle réussite.
PEKATRALATAK / URBAN BLIGHT "MORT
AU PUNK / RÉVOLTE" LP 16 T.
Le split qui devait se faire.
Immanquablement. Même si j'ai pris
un plus grand pied à lire tous les textes
et le zine de P4 que de tout écouter.
Lire "Mort au Punk" et l'explicatif qui va
avec le slogan est un bonheur sans
égal tant il est plaisant de se sentir proche des même sentiments et impression. Il est urgent pour tout individu
traînant dans ce "milieu" de lire ça !
Alors voir "Combat Rock" dans la
même pochette surprise que Epitaph,
ça m'a fait marrer, même si ce vieux
caps me parait bien loin de tout ça
malgré tout. En plus, mais peut-être
me gourre-je, j'suis persuadé qu'lui
même comprendrait le fond de la critique et ce rentre-dedans bien radical
qui de toute manière sied tant au punk.
Pas de concession ! Con c'est sion et
Sion c'est con. Donc voilà. En tout cas
je suis certain que ce genre de provoc'
sera toujours plus mal perçue que les
SAMPLER
GROUPES/TITRES
provocs machistes à 2 balles qui parsèment aussi les productions estampillées "punk", genre gonzesses à oilp
et autres qu'on peut toujours justifier
par de l'anti-pudibonderie après coup.
Sinon les 2 officient avec textes béton
développés et particulièrement intéressant dans un punkrock à boîte à rythme minimaliste et agressif. Les textes
de Laurent (one band de Urban Blight)
étant parfois d'une très grande justesse (Solidarité I & II).
GEWAPEND BETON / DAKFIETSBOYS
"SPLIT" LP 18 T. + CDR
ATTACK/POGOPUNX/DP>
Le meilleur split de pogopunk du nouveau millénaire ? Ces deux groupes
néerlandais ne font pas qu'officier dans
un style qui ferait pâlir bien des crêteux, ils se payent le luxe d'assurer
dans leur langue (avec des textes qui
collent au style, mais bon, on va pas
être trop regardant) et rarement en
anglosaxon ce qui les classent déjà au
dessus du lot. GB ont un style qui sait
viser dans l'air bien choisi plus subtil
qu'il en a l'air de prime abord (un peu
comme si Antidote ne s'était jamais
endormi sur les lauriers de sa démo).
La recette ? : des rythmes pas systématiques, soutenus par une gueulante
bien saquée et une basse vrombissante. Ils pondent de la sorte un tube pour
2 ou 3 chansons ("Gewelt" ; "Anarchistische wet" dont un en anglais "give
'em the boot" très bateau mais féroce).
Dakfietboys sucent directement au pi
le lait d'un exploité britannique voir
écossais du début 80. Ce qui finit par
être lassant, mais soutiennent une
face B fort correctement. La cerise sur
le pompon final c'est que tout ça s'accompagne d'un cdr avec tout dessus
pour faire la pochette et livret d'un vrai
cd de cet album et regroupant, en plus
du Lp, les démos des 2 groupes.
Chapeaux bas mes gins !!
OI POLLOI / NIKMAT OLALIM
"HEAVENLY PEACE" SPLIT LP
<CAMPARY RECORDS>
Un album qui tourne en 45 tours
autour de la Palestine ; mon anglais
étant à peine passable me torcher
autant de textes autour de ce thème
est une véritable gageure. Un défi que
je ne relèverai pas, j'n'ai pas capté les
détails, mais l'esprit et les sujets. Le
parti pris pro-palestinien (et non proIsraël ou pro-Palestine) est d'autant
plus intéressant que NO sont israëliens, anarchistes et antisionistes ! Je
ne sais pas s'ils doivent se planquer
pour éviter les emmerdes, mais c'est
une position qui ne doit pas être facile
à défendre par là ! Pour illustrer la
résistance des militants pacifistes et
leur devenir (persécutés par la justice
et la police de l'Etat israëlien),
c'est pourtant du côté des écos-
19
sais de Oi Polloi qui, toujours en gaélique, balance la meilleure chanson de
cette galette "Saorsa do Vanunu" (en
l'honneur de Mordechai Vanunu, activiste pacifiste notoire). Dans un punk
abrasif et puissant, le groupe qui déçoit
souvent les fans de la première heure,
trouve selon moi ici un second souffle
mélange des dernières évolutions et
d'une époque plus oi ! NO balance eux
(et en hébreu s'il vous plait) un hardcore avec jeu de basse serré, vitesse et
puissance mais hélas peu d'inspiration.
Reste un tout carrément hors norme
qui fait du bien au cerveau.
“CHANSONS D’AMOUR”
258 PAGES <RYTRUT>
Enfin, une compilation des morceaux
de CRASS traduits dans la langue que
vous et moi tentons désespérément de
maîtriser mais qu'on comprend un
tchiot peu, biloute, c'est déjà ça ! Du
coup on comprend de quoi qu'ils voulaient causer ces angliches !
Globalement j'avais souvent cerné les
sujets, c'est déjà ça, je ne suis pas
totalement ignare. Aidé d'un sommaire
et d'un index voilà un bouquin qui permet de faire référence assez facilement aux chansons qui vous titillent. Il
CRASS
LIVRE
Adresses :
Trauma Social,
Social Zéric Hartweg, 3 rue de la platrerie, 91150 Etampes
[email protected]
DirtyPunk,
DirtyPunk bp 10302, 59666 Villeneuve d’Ascq cedex.
[email protected]
AmianteProd,
Stonehenge,
tonehenge b.p. 20046, 33031 Bordeaux cedex
[email protected]
Maloka,
Maloka bp 536, 21014 Dijon cedex
[email protected]
Kanivo Chaos,13
rue de Vignier, 25000 Besançon
Chaos
[email protected]
Konstroy
S.K records,
records 17 rue Waldeck Rousseau, 69006 Lyon
RytRut Editions,
Editions Le Martinot, 38190 St Mury-Monteymond ([email protected])
s’il en manque, un mail à [email protected] et je vous renseigne...
Ayé, ‘enfin bouclé ce numéro... sorti après de gros efforts d'écriture (panne
d'inspiration) et de gros efforts de fric (panne d'envie de claquer encore du blé
là-dedans... pour rien, comme à l'accoutumé), de gros efforts à supporter cette
machine de merde (que des technocrates ont décidé d'appeler ordinateur et
que des techniciens ont cru bon de qualifier de "pratique")... mais y'a pas d'raison d's'arrêter puisque les choses étaient déjà comme ça au commencement.
Dédicace toute spéciale et grosse lèche à Christophe DP pour son enthousiasme et son soutien ("Quand est-ce qui sort le prochain Plus Rien ?"). Je tiens
aussi à remercier aussi ceux qui nous ont envoyé leur disques et ceux qui ne
s'offusquent pas des absences de réponses : les récents changements d'adresse, couplé à un flinguage en règle du service public appelé la Poste, ayant
amené la "pertes" de certains courriers et surtout de quelques colis ! Sinon
depuis la dernière parution de PlusRien, quelques copains sont morts... chrysanthèmes de merde. Une relation aussi. Pas une petite qui ne veut rien dire,
quelque chose d'important, probablement le plus important et qui le restera.
Bordel ouais. Parfois on sait pas se taire quand il faut la fermer, parfois on ne
sait pas parler quand il faut l'ouvrir, ni mettre des mots sur ce qu'on pense, ni
même penser quand il est urgent de le faire, parfois on ne sait pas voir les choses en face et crever les abcès, même à deux on ne trouve pas de solution.
Merde et pardon.
A la prochaine.
Spéciale dédicace aux cons qui pensent comprendre mieux que tout le monde
et jugent du haut de leur tour d’ivoire de leur ghetto perso... et finalement ne
comprendront jamais rien d’autres que leurs petites gueules d’imbéciles même
pas heureux (un anxyoltique sinon rien).
est d'autant plus intéressant qu'il y a
un texte en préface de Penny
Rimbaud qui revient un peu sur l'histoire de Crass, et de sa propre vision des
choses et un avant-propos du monsieur de Pomona à l'origine de l'édition
originale qui explique l'importance que
Crass a pu avoir sur sa vie/pensée et
sur celle de tant d'autres punks ou
gamins et remet aussi en perspective
le contexte historique.Après lecture et
survol d'une bonne partie des textes
dont certains que je ne connaissais
pas vraiment, je ne comprends pas
pourquoi Crass a suscité (et suscite
encore) tant de levés de bouclier... les
paroles ne sont pas si extrêmes ni
extrêmistes, elles sont plutôt bien foutues et on peut largement en tirer l'essence même du punk (ou du moins ce
que la scène underground, y compris
certains gros phacos de chez Robert a
cherché à retenir en se développant de
manière la plus autonome possible).
Alors pourquoi, même et surtout au
sein de ce qu'on appellera par facilité
intellectuelle "la scène" punk tant de
réticences voire de réactions négatives
envers ce groupe ?
Les punks seraient-ils si sensibles à la
critique qu'ils ne supportent pas qu'on
les remette en cause alors qu'ils font
de même pour ce qui les gênent ? Le
punk ne serait-il dans ce cas que les
conséquences ou plutôt les symptômes d'une sévère frustration (intériorisée) de gamins en mal de réussite ?
Je n'ose y croire...
Ce torchon est le pendant papier de l'émission E C R A S O N S L A V E R M I N E qui officie (depuis 1987) sur la première radio libre
de France : R ADIO C AMPUS L ILLE . .
Si l'on excepte la rubrique cinéma qui n'a pas ou peu à faire dans l'émission (punk hardcore baratin, 99,99 % sans major compagnie), toutes les productions présentes dans ces pages ont eu des titres diffusés sur les ondes du 106,6FM.
L'équipe au complet c'est : FRANCK (délégué en absurdité hebdomadaire), PHILIPPE (chroniques alternatives, balance la sauce),
STÉPHANE (oberkampführer)... quelque part encore un peu Alex, ML et évidemment votre serviteur.
Vous pouvez nous retrouver en direct (tous les dimanches de 18h30 à 20h) dans votre poste si vous êtes aux abords de la
métropole lilloise et sur le net : www.campuslille.com. sinon retrouvez-nos page sur http://chpunk.org
Merci et/ou salut à : Christophe et Nadia, LN grace à qui ce numéro sort avec moins d’un an de retard, les gens de LSEAMH,
Tof', Nounours & Aline, Yanik (tatoueur officiel) ceux et celles présents dans ces lignes et ceux/celles qui distribuent P.R.... à
ceux/celles qui font les choses de manière totalement désintéressée (rares spécimens d’une espèce en voie d’extinction)
et d’autres qui donnent l’envie de lire ou d’écrire.....
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