8 Vosges « Pourvu que cela dure… »

Transcription

8 Vosges « Pourvu que cela dure… »
8
Vosges
Pole lorrain de l’ameublement bois
Conseil général
Le PLAB change de
président mais pas de cap
« Pourvu que cela dure… »
En autonomie financière, le budget supplémentaire n° 1 du Département s’appuie
sur quelques recettes en plus et des transferts de crédits. Il a été voté à l’unanimité.
C
Dominique Weber (au centre) succède à Bruno Vernin (à droite)
à la tête du pôle lorrain de l’ameublement bois.
Liffol
« Le pôle lorrain de l’ameu­
blement bois est en bon état. Il
est correctement armé pour
continuer sa vie », analyse
Bruno Vernin, l’ex patron
d’ECB (aujourd’hui en retrai­
te), qui a présidé pendant huit
l’association créée il y une
vingtaine d’année pour aider
les entreprises de la filière bois
et ameublement à se dévelop­
per et à se faire connaître.
Le PLAB est donc en bonne
santé. Pourtant, il y a huit ans,
il était presque moribond.
Durant ses deux mandats,
Bruno Vernin a bataillé pour
redresser la situation de cette
structure et la développer.
Aujourd’hui, cet outil
d’accompagnement économi­
que compte près de 90 adhé­
rents, essentiellement en Lor­
raine et, avec le soutien de ses
partenaires financiers
(Région, État, Europe), il con­
duit de nombreuses actions
collectives.
« Travailler ensemble n’est
pas dans la culture de notre
secteur. Il a fallu apprendre
aux entreprises, aux patrons, à
le faire », souligne l’ancien
président du PLAB qui au fil
des années, a signé des con­
ventions pour élargir ses
champs d’action, avec la Hau­
te­Marne, l’Aube et bientôt,
l’Alsace.
C’est en tout cas le souhait
du nouveau président du
PLAB, Dominique Weber. Le
patron de WM88, de l’AFPIA­
Est et de l’UNIFA Est (union
nationale des industries fran­
çaises de l’ameublement) sou­
haite en effet développer à
l’avenir les partenariats
« interrégion. J’y crois beau­
coup », assure­t­il.
Le nouveau président sou­
haite également « augmenter
un peu le nombre des adhé­
rents et multiplier les actions
d’envergures. Il faut aussi que
chacun de nos adhérents ait
pu participer, au moins une
fois dans l’année, à une action
collective ». Enfin, Dominique
Weber, continuera, comme
son prédécesseur, à s’appuyer
sur la branche professionnel­
le, sur l’AFPIA, « pour apporter
des choses concrètes aux
entreprises ».
Décidément très impliqué
dans sa branche, Dominique
Weber devra donc permettre
au PLAB de franchir un cap, de
gagner en maturité, afin
d’offrir à ses adhérents des
perspectives plus larges.
C’est­à­dire des marchés plus
importants, seuls vrais
garants du maintient de l’acti­
vité et du savoir­faire dans la
région, dans l’Ouest vosgien.
Alix DROUIN­ENGLINGER
ompte tenu du contexte,
les ambitions affichées
par le budget supplé­
mentaire n° 1 voté hier en ses­
sion du Conseil général ne
pouvaient qu’être modestes.
Tout au moins sur le plan
financier. Avec moins d’1 mil­
lion (962 000 euros précisé­
ment) de dépenses supplé­
mentaires, cet amendement
au budget prévisionnel 2012
est en complète autonomie
financière. Et ce, comme l’a
rappelé le président Poncelet
dans son allocution liminaire,
malgré la perte de feu la taxe
d’habitation (37 M€ envolés),
la disparition de la taxe profes­
sionnelle (78 M€), la fin de la
taxe sur le foncier non bâti
(200 000 €) et les 207 M€ de
dette de l’Etat.
« La réforme fiscale a certes
procuré des impôts transférés,
comme la cotisation à la
valeur ajoutée des entrepri­
ses, la taxe spéciale sur les
contrats d’assurance, la taxe
sur les entreprises de réseaux
de télécommunications, ou
encore la part Etat des droits
de mutation, a souligné Chris­
tian Poncelet. Mais pour ces
quatre impôts transférés, tels
quels, nous ne décidons de
rien, ni du taux, ni du pro­
duit. » Un produit cumulé qui
s’élève à 60 M€ (contre
105 millions avec les ancien­
nes taxes), en partie compen­
sés par l’Etat (18 500 000 €), le
fonds national de garantie de
ressources (14 M€) et le fonds
de péréquation des droits de
mutations (5 400 000 €). Néan­
moins ces compensations ne
sont pas figées dans le mar­
bre.
Alors « pourvu que cela
dure… », a lâché le président
du Conseil général. Un avis
partagé, une fois n’est pas
coutume, par l’ensemble des
élus départementaux qui ont
voté à l’unanimité ce budget
supplémentaire basé sur quel­
ques recettes supplémentai­
res et des transferts de crédits.
Il doit permettre d’injecter des
moyens dans certains sec­
teurs, et en particulier dans la
« spirale de dépenses sociales
incontournables », selon les
termes du président. Qui pour­
rait le contredire quand, dans
ce domaine, le supplément
financier à la charge du Dépar­
tement en 2011 était de 5 M€ ?
A cela s’ajoutent les dépen­
ses liées aux compétences
obligatoires du conseil géné­
ral (réseau routier et patrimoi­
ne 12 M€ ; service départe­
mental d’incendie et de
secours 15 M€, transports sco­
laires 21 500 000 € et collèges
6 400 000 €) et les dépenses
volontaires, dont aucune jus­
qu’à présent n’a été rayée du
budget.
Prudence
est mère de sûreté
Trois recettes supplémentai­
res viennent donc alimenter ce
budget supplémentaire : une
régularisation de 750 000 € en
provenance de la Caisse natio­
nale de solidarité pour l’auto­
nomie ; une subvention de
‘Etat de 12 000 € pour les ani­
mations « lecture » mises en
place à la médiathèque dépar­
tementale ; une participation
de l’Agence régionale de santé
de 200 000 € pour la mise en
place de deux Maisons de
l’autonomie et de l’intégration
des malades d’Alzheimer
(MAIA). Total : 962 000 euros.
A ces recettes s’ajoutent des
transferts de crédits et des
ajustements de dépenses
d’investissements (relatifs à
des crédits initialement ins­
crits pour des chantiers dont la
progression est moins rapide
que prévue).
Les dépenses inscrites à ce
budget supplémentaire ne
sont qu’ajustements ou pres­
que : l’achat de matériels pour
les collèges, des frais d’équi­
pement, des travaux courants
sur le réseau routier et sur le
patrimoine, la conservation ou
création de 27 postes d’assis­
tants familiaux, des crédits
supplémentaires pour l’APA
(aide personnalisée à l’auto­
Le budget supplémentaire s’appuie sur quelques nouvelles
recettes et de transferts de crédits.
(Photo E. THIEBAUT)
nomie) et la PCH (prime de
compensation du handicap).
Rien donc qui ne puisse
créer un désaccord dans une
assemblée que la seule auto­
nomie financière dudit budget
présenté aura suffi à convain­
cre.
Claire BRUGIER
Au fil des débats
 Taxe sur le foncier bâti : c’est le produit qui compte…
« La taxe sur le foncier bâti, c’est une base multipliée par un
taux. Mais seul le produit, c’est­à­dire ce qui est payé par le
contribuable, peut être comparé avec les autres départements !
a précisé le président Poncelet avant de laisser la parole aux
rapporteurs des différentes commissions. En France, le produit
moyen par habitant est de 190 € ; dans les départements de
même strate que les Vosges (250 000­500 000 habitants) il est
aussi de 190 €. Or dans les Vosges, le produit est de 180 ! » Il
n’empêche : « On aurait pu faire l’économie d’une partie de la
hausse de la taxe foncière », a répété Philippe Fraivre, du
groupe des Réformateurs.
 Capacité de désendettement : avec les félicitations du
jury !
La capacité de désendettement de la collectivité territoriale,
qui était en 2010 de 5,5 années, est passée en 2011 à
4,6 années. Une annonce qui a recueilli un satisfecit de la part
de toute l’assemblée, opposition incluse.
 Des investissements oui mais…
Certes, malgré le contexte difficile, le Département continue
d’investir. Un quart de ses dépenses est consacré à des investis­
sements. Toutefois « les nouveaux investissements du conseil
général ne génèrent pas de recettes », a mis en garde Etienne
Pourcher, du Groupe des républicains et socialistes. Signe que
la période n’est pas au beau fixe et que la vigilance s’impose.
 Aires de grand passage : à qui l’entretien ?
Une aire de grand passage est en projet à Saint­Nabord, mais
comme l’a rappelé la préfète Marcelle Pierrot dans la matinée, il
en faudrait davantage. Or la question hier après­midi n’était pas
tant la création de ces aires ou leur nombre (les Vosges
comptent actuellement 208 emplacements), que la prise en
charge de leur entretien, qui, après vérification, s’avère revenir
à l’Etat. Une épine de moins dans le pied financier du conseil
général.
 Projet régional de santé : des insuffisances
Chargée par la Loi de mettre au point un Projet régional de
santé (PRS), l’Agence régionale de santé a soumis à l’assem­
blée départementale le résultat de ses travaux (sachant que le
secteur sanitaire reste une compétence de l’Etat). Le Départe­
ment a relevé des insuffisances dans ce schéma médico­social,
portant sur : l’offre de premiers soins, principalement en milieu
rural ; la démographie médicale ; l’absence de réponses suffo­
cantes concernant la prise en charge adaptée (médicale et
psychologique) pour certains publics vulnérables atteints de
comportements hors limites, voire psychiatriques.
 Restauration des collégiens : vers un lissage des coûts ?
Outres des ajustements de crédits concernant du matériel des
collèges, l’assemblée départementale a débattu de la pertinen­
ce d’une l’étude (sans dépense supplémentaire) lancée sur le
tarif de la restauration des collégiens, en fonction du revenu des
familles et du quotient familial. « Pour être au plus près », a
souligné Guy Martinache, en charge de ce dossier. Tandis que
Philippe Faivre (Réformateurs) craignait qu’il ne s’agisse­là
d’une « nouvelle usine à gaz », Jacky Pierre s’est fermement
opposé à un prix unique qui consisterait à élever les tarifs dans
des établissements où la section dégage des bénéfices, comme
au collège de Xertigny. Au détriment des familles.
 RD 46 : la commission routes privée de consultation
Jean­Luc Béverina (Groupe des républicains et socialistes)
s’est étonné que la commission routes et infrastructures n’aient
pas été consultée concernant des acquisitions foncières relati­
ves à l’aménagement de la RD 46 (Epinal­Rambervillers­Saint­
Dié). « Le temps nous manquait », a rétorqué le président
Poncelet, convenant que ces acquisitions figeaient par ailleurs
le lieu d’embranchement de cet axe avec la RN 57.
C.B.
Décharge de Villoncourt : feu
vert donné au fonctionnement
La session du Conseil général a été l’occasion pour la préfète de retracer les actions
menées par l’Etat en 2011. La décharge de Villoncourt n’était pas des moindres.
L’Etat mène des axes priori­
taires sur et avec le Départe­
ment. Soit un budget consé­
quent de 1 287,7 milliard
d’euros dont 316 millions
d’euros versés aux collectivi­
tés vosgiennes et 142,8 mil­
lions d’euros au Conseil géné­
ral. Les axes principaux sont
l’emploi et l’économie, garan­
tir la sécurité des personnes,
conforter la cohésion sociale
et promouvoir l’aménage­
ment durable. Tour d’horizon
des sujets débattus en séance
plénière après avoir été propo­
sé par Marcelle Pierrot, la pré­
fète des Vosges.
Délinquance et sécurité. – La
sécurité routière 2 011 a subi
une nette amélioration. Hélas,
la part des jeunes tués aug­
mente : 35 % contre 27 %. En
matière de délinquance, la
préfète l’a rappelé, les Vosges
restent un département sûr.
Gestion des déchets et envi­
ronnement. – Villoncourt,
c’est parti ! – La préfète a indi­
qué hier, qu’elle venait d’auto­
riser le fonctionnement du
centre de gestion de déchets
de Villoncourt. Ce qui signifie
que la décharge installée entre
Epinal et Rambervillers va
pouvoir être en mise en servi­
ce officiellement prochaine­
ment.
Intercommunalité, ça grince
encore des dents. – Ce dossier
a occupé les élus une bonne
partie de l’année. Le but étant
de rationaliser l’intercommu­
nalité et surtout de permettre
aux 72 communes isolées du
territoire vosgien d’être ratta­
chées à un établissement de
coopération à fiscalité propre.
William Mathis, conseiller
samedi 23 juin 2012
La décharge de Villoncourt va pouvoir démarrer ses activités suite au feu vert de fonctionnement de la
préfète.
(Photo d’archives)
général de Saint­Dié a mis en
exergue l’amertume de cer­
tains élus « car nous sommes
passés en 1992 d’une inter­
communalité d’adhésion en
1992 à une intercommunalité
d’obligation. Certaines popu­
lations ne sont pas satisfaites.
Nous sommes passés d’une
procréation médicalement
assistée à une procréation éta­
tiquement assistée. C’est la
seule fois où je serais pour
l’euthanasie immédiate. »
Radical comme méthode ! Ce
à quoi a répondu la préfète :
« Le schéma a été mis en place
en totale concertation. »
Santé. – Permanence des
soins et permanences de nuit
en question. – Sur le plan
médical, Yannick Dars, con­
seiller général de Darney s’est
plaint que les médecins de
campagne étaient réquisition­
nés pour les gardes de nuit.
« Ce n’est pas séduisant pour
les jeunes qui rejoignent le
métier. C’est un frein. Je pense
aux futures femmes médecins
notamment, qui ne veulent
pas se déplacer en cas de nei­
ge la nuit… » Dominique Ped­
duzzi, conseiller général du
Thillot n’est pas du même
avis. « Nous devons assumer
ce service public avec une pré­
sence médicale d’urgence la
nuit. Chaque métier a son
revers de médaille. C’est
important le service public,
sinon on risque de bloquer les
services d’urgence. » Sensé !
Emploi et social. – Mais où
est passé le directeur du foyer
de l’enfance de Golbey ? –
Etienne Pourcher, conseiller
général de Brouvelieures s’est
enquis du sort directeur du
foyer de l’enfance de Golbey
qui depuis deux ans est con­
damné à de l’intérim. Marcelle
Pierrot l’a rassuré et précisé
qu’un recrutement était en
cours avec le Pôle emploi.
Loup y es­tu ? Le plan
d’action mis en place sur la
base de l’étude de vulnérabili­
té confiée à la Chambre d’agri­
culture bénéficie d’un budget
de 51 000 euros. Et ce afin de
de protéger les troupeaux.
S.L.
La Liberté de l’Est ­ L’Est Républicain