447 PTG Score... - amplitude

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447 PTG Score... - amplitude
Revue de chirurgie orthopédique et traumatologique (2013) 99, 566—571
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
MÉMOIRE ORIGINAL
Prothèses totales du genou SCORE®
ultracongruentes à plateau mobile : à
propos de 447 cas au recul de 5 à 10 ans夽
Outcomes of 447 SCORE® highly congruent mobile-bearing
total knee arthroplasties after 5—10 years follow-up
F. Châtain a,∗,b, T. Gaillard c, S. Denjean d, O. Tayot e
a
Clinique des Alpes, 31, rue A.-Dumas, 38100 Grenoble, France
Clinique Belledonne, avenue G.-Péri, 38240 Saint-Martin d’Hères, France
c
Polyclinique du Beaujolais, 120, ancienne route Beaujeu, 69400 Arnas, France
d
Clinique du Val Fleuri, rue de l’Heritan, 71000 Macon, France
e
Clinique du Parc, boulevard Stalingrad, 69006 Lyon, France
b
Acceptation définitive le : 18 juin 2013
MOTS CLÉS
Prothèse totale de
genou ;
Plateaux mobiles ;
Navigation ;
Resurfaçage
patellaire
Résumé
Introduction. — Les prothèses totales du genou (PTG) à plateaux mobiles avec une trochlée
anatomique, ont pour objectifs de diminuer l’usure du polyéthylène, les risques de descellement
et les complications patellofémorales. La PTG SCORE® a été conçue sur ce principe, avec un
ancillaire de pose classique et un système de navigation dédié Amplivision® .
Hypothèse. — L’hypothèse était que les résultats de la PTG SCORE® étaient satisfaisants,
meilleurs si l’implant était navigué et qu’il n’y avait pas de complications fémoropatellaires
spécifiques liées au dessin de la trochlée que la patella soit resurfaçée ou non.
Patients et méthode. — Quatre cent quarante-sept PTG SCORE® ont été implantées.
L’évaluation a été faite avec le score IKS (International Knee Society), et la courbe de survie
calculée selon Kaplan-Meirer.
Résultats. — Le recul moyen était de 6,6 ans (maximum 10,6 ans). Il y avait 6 % de perdus de vu.
Quatre vingt dix-huit pour cent des patients étaient satisfaits ou très satisfaits. Le score IKS
genou était de 89 points, le score IKS fonction était de 86 points. L’axe mécanique était à 180◦
DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.otsr.2013.05.003.
Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology:
Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus.
∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (F. Châtain).
夽
1877-0517/$ – see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.rcot.2013.06.006
PTG Score® ultracongruente à plateau rotatoire
567
(174 à 186), et était significativement meilleur si la déformation initiale était importante et si la
prothèse était naviguée. Il y a eu neuf reprises (1 fracture, 2 douleurs, 2 raideurs, 4 infections).
Discussion. — Cette étude confirme nos hypothèses de départ : les résultats de la prothèse du
genou SCORE® à cinq ans de recul minimum sont très satisfaisants puisqu’il n’y a eu aucun descellement mécanique, aucune instabilité rotatoire du plateau mobile, et aucune complication
patellofémorale que la patella soit resurfaçée ou non. Les résultats des prothèses avec ou sans
resurfaçage patellaire sont identiques. Les prothèses naviguées n’ont pas de meilleurs résultats
cliniques, mais de meilleurs résultats radiologiques. À 98 mois, le taux de survie face au risque
« descellement aseptique » ou face au risque de complication patellofémorale est de 100 %.
Niveau de preuve. — IV, étude rétrospective continue.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Introduction
Les premières prothèses totales du genou (PTG) dans les
années 1970, étaient à plateaux fixes, la patella était
resurfaçée et les implants cimentés [1]. Sous l’impulsion de
Goodfellow [2], et Minns [3] à la fin des années 1970, puis
Buechel et Pappas [4], sont apparues les plateaux rotatoires
congruents avec pour objectif de diminuer les pics de pressions pour réduire l’usure du polyéthylène (PE), et les pics
de contraintes transmis à l’interface de fixation os—prothèse
pour diminuer les risques de descellement [2—4]. Parallèlement, au vu de nombreuses complications patellofémorales,
le dessin de la trochlée fémorale a évolué pour devenir plus
anatomique dans le but d’améliorer la stabilité patellaire,
et diminuer les complications fémoropatellaires [5].
La PTG SCORE® (Amplitude, Valence, France) a été
conçue avec ces deux principes biomécaniques, et avec une
instrumentation classique et naviguée (Amplivision® ), dans
le but de contrôler les coupes osseuses, l’axe mécanique et
la balance ligamentaire. Le but de cette étude est :
• de rapporter les premiers résultats à long terme de la
prothèse totale du genou SCORE® ;
• de valider l’hypothèse que les résultats cliniques et radiologiques de cet implant étaient satisfaisants, et meilleurs
si l’arthroplastie était naviguée ;
• et qu’il n’y avait pas de complications fémoropatellaires
spécifiques liées au dessin de la trochlée que la patella
soit resurfaçée ou non.
Patients et méthode
La série comprenait 407 patients, représentant 447 PTG
SCORE® (39 cas bilatéraux), implantées entre 2002 et avril
2006 dans deux centres par deux opérateurs. Il y avait
61 % de femmes et 39 % d’hommes. L’âge moyen était
de 72 ans (43 à 92). L’index de masse corporel (IMC)
moyen était de 29,7 (20 à 45). Il y avait pour 35 genoux
des antécédents chirurgicaux avec des cals vicieux extraarticulaires : 32 ostéotomies tibiales, et trois ostéotomies
fémorales. L’étiologie principale était l’arthrose fémorotibiale médiale dans 54 % des cas, latérale dans 14 % et globale
dans 22 %. Une arthrose fémoropatellaire était associée dans
36 % des cas. L’arthrose était évaluée selon la classification
d’Ahlback [6]. Il y avait 1 % d’arthrose stade 1, 21 % de stade
2, 51,5 % d’arthrose stade 3 et 26,5 % de stades 4 et 5.
Le score IKS (International Knee Society) [7] préopératoire genou était de 35 points (10 à 73) et le score IKS
fonction de 60 points (20 à 100). La flexion préopératoire
était en moyenne de 114◦ (médiane 115◦ , mini 40◦ , maxi
140◦ ). Il y avait 68 % des genoux en varus avec un angle
HKA (Hip—Knee—Ankle) moyen de 176◦ (164 à 179), 30 % des
genoux en valgus avec un angle HKA de 186◦ (181 à 195), et
2 % de genoux à 180◦ . L’angle tibial mécanique (ATM) était
en moyenne à 88,5◦ (70 à 106), et l’angle fémoral mécanique
(AFM) était en moyenne à 90,6◦ (78 à 102). La pente tibiale
était en moyenne de 5,7◦ (0 à 20◦ ). L’index de Blackburne
et Peel [8] était de 0,82 (0,4 à 1,2). La patella était centrée
dans 42 % des cas, et translatée en dehors dans 57 % des cas
avec une bascule latérale de 3◦ en moyenne ± 3◦ (1 à 18◦ ),
sur la vue axiale de la patella.
Technique opératoire
L’implant était dans tous les cas, la prothèse SCORE®
(Amplitude, Valence, France), à plateau mobile rotatoire
ultracongruent (Fig. 1), à rayon de courbure sagittal constant de 0◦ à 98◦ . La trochlée avait un angle d’ouverture
de 142◦ à 0◦ et 15◦ de flexion, de 141◦ à 30◦ de flexion
et à 140◦ à 45◦ de flexion et au-delà. Le carter fémoral et l’embase tibiale était sans ciment dans 93 % des
cas, la patella était resurfaçée et cimentée dans 41 % des
cas (systématiquement pour l’un des opérateurs et uniquement en cas d’arthrose patellaire évoluée pour l’autre).
Cinquante-trois pour cent des PTG étaient implantées avec
un ancillaire mécanique traditionnel. Quarante-sept pour
cent des PTG étaient implantées avec le système de navigation Amplivision® (Amplitude, Valence, France) développé
spécifiquement pour cet implant [9,10], selon la disponibilité du matériel. L’abord chirurgical était parapatellaire
médial dans 89 % des cas, et dans 11 % des cas, parapatellaire
latéral sans relèvement de la tubérosité tibiale antérieure,
quand l’arthrose latérale était prédominante.
Méthode d’évaluation
Il s’agit d’une étude rétrospective, continue, et exhaustive.
Les patients au dernier recul ont été évalués cliniquement
avec le score IKS [7]. La prothèse a été analysée avec des
radiographies de face et de profil en appui pour évaluer
les liserés entre les implants et l’os. La pente tibiale a été
568
F. Châtain et al.
Tableau 1
Résultat série globale au dernier recul.
Série globale 447 cas
Subjectif (très satisfaitsatisfait-déçu-mécontent)
IKS score genou
IKS score fonction
Flexion
Gain flexion
HKA
ATM
AFM
Pente tibiale
Bascule patellaire > 2◦
Patella centrée (vue axiale)
Index Blackburne et Peel
62 %-36 %-2 %-0
89 (médiane 93, 43 à 100)
86 (médiane 90, 30 à 100)
115◦ (médiane 115◦ , 75 à 140)
1,1◦ (médiane 0◦ ; − 65 à 45)
180◦ (médiane 180, 174 à 186)
89,7◦ (médiane 89◦ , 87 à 92)
90,5◦ (médiane 90◦ , 86 à 98)
1◦ (médiane 0, − 4 à 5)
23 % (2 à 11◦ )
97 %
1,1 (médiane 1,1 ; 0,75 à 1,5)
HKA : Hip Knee Ankle ; ATM : angle tibial mécanique ; AFM : angle
fémoral mécanique ; IKS : International Knee Score.
Figure 1 PTG SCORE® à plateau mobile rotatoire, ultracongruente, avec un bouton patellaire.
mesurée par l’angle entre la tangente à la corticale tibiale
postérieure et la tangente au plateau tibial. Un pangonogramme en charge selon les critères de l’IKS [11] a été
réalisé pour mesurer l’angle HKA, l’angle fémoral mécanique et l’angle tibial mécanique. La patella a été analysée
sur un défilé fémoropatellaire à 30◦ de flexion pour mesurer le centrage de la patella et l’inclinaison patellaire, et la
hauteur patellaire a été mesurée avec l’index de Blackburne
et Peel [8].
La survie était établie selon Kaplan-Meier en considérant comme échec la reprise chirurgicale pour changer ou
modifier toute ou partie de la prothèse. Les calculs statistiques ont été fait avec le logiciel « R », version 2.14. Le
test du chi2 a été utilisé pour comparer les distributions
de variables qualitatives, et le test de Wilcoxon/Kruskall
celles de variables quantitatives. Les facteurs « navigation »
et « resurfaçage patellaire » ont été analysés en constituant
quatre groupes de 41 cas chacun, appariés sur les critères
âge, sexe, IMC, IKS préopératoire, et arthrose de façon
a obtenir deux cohortes (resurfaçage patellaire [RP] + non
resurfaçage patellaire [NRP]) et (navigation [CAO] + non
naviguée [NN]).0
Tableau 2
Cause des reprises.
n Série NN Série CAO Série NRP Série RP
Infection
Douleur
Raideur
Fracture fémur
Total
4
2
2
1
9
1
2
0
0
3
3
0
2
1
6
3
1
1
1
6
NN : non navigué ; CAO : chirurgie assistée par ordinateur ; NRP :
non resurfaçage patellaire ; RP : resurfaçage patellaire.
mobile rotatoire n’ont été observées (Tableau 2). Le taux de
survie selon Kaplan-Meier est de 96 % (91,6 à 100) à 98 mois
(Fig. 2). Le taux de survie face au risque « descellement
aseptique » ou face au risque de complication patellofémorale est de 100 %.
Les résultats cliniques étaient identiques que la PTG ait
été naviguée ou non, hormis le gain sur la douleur en faveur
de la série CAO, et que la patella ait été resurfaçée ou non
Résultats
Trois cent soixante-deux PTG ont été revues avec
un recul minimum de cinq ans (moyenne = 6,6 et maximum = 10,6 ans). Il y a eu 59 patients décédés (tous avec
la PTG en place) et 26 cas perdus de vue soit 6 %. Au dernier recul, 98 % étaient très satisfaits ou satisfaits. Il y a
eu une amélioration significative des scores IKS préopératoires (p < 0,0001). L’analyse radiographique montrait un
angle HKA moyen de 180◦ (174—186◦ ) (Tableau 1). Il y avait
quatre liserés tibiaux et six liserés fémoraux, non évolutifs.
Aucune usure du polyéthylène n’était notée. Neuf reprises
avec changement prothétique ont été effectuées. Aucune
complication patellofémorale et aucune luxation du plateau
1
2
1
0
4
Figure 2
Courbe de survie.
PTG Score® ultracongruente à plateau rotatoire
Tableau 3
569
Résultats cliniques comparatifs au dernier recul.
TS + S %
Déçu + mécontents
Gain IKS fonction
Gain IKS genou
Gain flexion
Gain douleur
Série NN
Série CAO
p
Série NRP
Série RP
p
97
3
26,9
57,7
− 0,1
38,7
95
5
23,9
55,8
− 1,1
41,2
0,7
97
3
23,5
56,9
− 0,5
39,1
95
5
26,9
56,2
− 0,6
40,9
0,7
0,2
0,5
0,6
0,03
0,2
0,8
0,3
0,4
TS : très satisfait : S : satisfait ; CAO : chirurgie assistée par ordinateur ; NN : non naviguée ; RP : resurfaçage patellaire ; NRP : non
resurfaçage patellaire ; IKS : international Knee Score.
(Tableau 3 et Fig. 3). Les résultats radiologiques (Tableau 4)
étaient meilleurs lorsque les PTG étaient naviguées, et ce
d’autant que la déformation initiale était importante. Il n’y
avait pas de corrélation entre l’angle HKA et le score IKS au
dernier recul.
Discussion
Cette étude comporte un biais qui est l’évaluation et
l’analyse des résultats par les concepteurs, raison pour
laquelle, les résultats cliniques seront peu discutés,
contrairement aux résultats objectifs (échecs, et mesures
radiologiques). Le point faible est la non analyse de la laxité.
Les points forts de cette étude sont : le nombre de cas important, l’appariement des cas et le faible taux de perdus de
vus.
Il s’agit de la première évaluation de la PTG SCORE®
avec un recul minimum de cinq ans. Versier [10] avait publié
ses 100 premiers cas de la PTG SCORE® , tous navigués, à
27 mois de recul moyen, avec des résultats très satisfaisants
(aucun échec mécanique et aucune complication liée à la
navigation), que nous avions confirmés dans une série de
20 reprises de prothèse unicompartimentale par une PTG
SCORE® avec deux ans minimum de recul [9]. Il n’y a eu
Vue axiale PTG SCORE® bilatérale avec et sans resurfaçage patellaire.
Figure 3
Tableau 4
HKA préop
◦
0à 5
> 5◦
> 10◦
aucune luxation de l’insert tibial, qui est une complication observée avec les prothèses à plateaux mobiles (PM)
[12]. Woolson et Northrop [13] insiste sur l’intérêt d’une
congruence suffisante pour assurer une stabilité satisfaisante surtout dans le plan frontal. Jenny [14] insiste sur
l’équilibrage en flexion. Carothers [15] observe dans une
méta-analyse un taux de luxation de 1 %, avec une diminution très significative des complications pour les patients
opérés après 1995, du fait de l’amélioration du dessin des
implants, et de l’amélioration des techniques chirurgicales.
Ces deux points sont repris également par Jenny [14]. Nos
résultats sont concordants avec la plupart des séries de
prothèses PM rotatoires qui ont des taux de survie allant
de 98,4 % à cinq ans, 96,5 % à dix ans et 96,4 % à 15 ans
[13,14,16—19]. Ces séries ne rapportent pas de fracture de
l’insert tibial contrairement à des prothèses à plateau fixe
(PF) et des taux de liseré inférieurs à 1 %. Carothers [15],
trouve que les prothèses PM rotatoires purs ont des taux
de survie significativement meilleurs à partir de 15 ans de
recul comparé aux autres types de plateau mobile. Pour
Sathasivam et Walker [20], la mobilité du plateau n’est
que le corollaire de la congruence, et est destinée à protéger les interfaces d’ancrage d’un excès de contraintes
susceptibles de desceller les prothèses, ce que notre étude
confirme, avec aucun échec par descellement mécanique.
Résultats radiologiques comparatif au dernier recul.
Série NN
◦
Série CAO
◦
179,2 (EcTy 3 ; 172 à 190)
178,8◦ (EcTy 3,1◦ ; 172 à 190)
178,4◦ (EcTy 4,3◦ ; 172 à 190)
◦
p
◦
180,4 (EcTy 2,2 ; 174 à 186)
180,3◦ (EcTy 2,3◦ ; 174 à 186)
180,1◦ (EcTy 2,1◦ ; 174 à 184)
CAO : chirurgie assistée par ordinateur ; NN : non naviguée ; HKA : Hip-Knee-Ankle ; EcTy : écart type.
0,005
0,0001
< 0,00006
570
La plupart des études comparant les prothèses PF aux PM
n’ont pas montré à moyen terme de différence significative
sur l’usure [13,16,17,21—25]. Nous pensons comme Jenny
[14] que le gain recherché sur l’usure nécessite un plus grand
recul.
Sur la navigation : Le bon positionnement des implants,
avec un axe mécanique proches de 180◦ et une balance
ligamentaire équilibrée en extension et en flexion, sont
essentiels aux bons résultats à long terme de la PTG
[26,27]. La fiabilité de la navigation pour contrôler ces
paramètres est reconnue [26—29]. Nos résultats radiologiques sont meilleurs pour les prothèses naviguées et
constants quelle que soit la déformation initiale. Cette
étude confirme l’utilité de la navigation et la fiabilité du système Amplivision® . Dans cette étude, il n’ a pas été mis en
évidence de corrélation entre l’HKA et le score IKS. Parratte
[30] et Bonner [31], ont montré que le taux de survie des
PTG n’était pas toujours corrélé à l’angle HKA, démontrant
indirectement l’importance de l’équilibrage ligamentaire,
et qu’un axe mécanique n’a finalement qu’une valeur relative par rapport à la balance ligamentaire. C’est à nos yeux
une raison supplémentaire pour utiliser une technique naviguée, qui est la seule façon de pouvoir contrôler la balance
ligamentaire par rapport à un axe donné, et ce d’autant que
la PTG est à plateau mobile.
Sur le resurfaçage de la patella : la littérature est pléthorique et discordante. Deux méta-analyses [32,33], concluent
à de meilleurs résultats avec resurfaçage patellaire par rapport au risque de resurfaçage secondaire, mais Schindler
[34], estime que le taux de réintervention pour resurfaçage
secondaire est excessif, et la méta-analyse récente de He
[35], centrée sur les études randomisées, conclut qu’il n’y
a pas d’avantage à resurfacer la patella, même par rapport au risque de réintervention. Lygre [36] met en avant
la variabilité des résultats selon le type de prothèse utilisé. La trochlée de la prothèse SCORE® fait partie des
trochlées les plus congruentes [37]. Certains auteurs [34,38]
recommandent l’utilisation d’une prothèse avec une trochlée anatomique si la patella n’est pas resurfaçée, de façon
à limiter les pics de contraintes en flexion comme c’est le cas
avec les PTG postérostabilisées ou pour les patients à risque
de complications fémoropatellaires [37]. Cela explique en
partie pourquoi, nos résultats cliniques sont équivalents et
aussi bons, que la patella soit resurfaçée ou non, sans pour
autant avoir fait une dénervation patellaire, comme cela est
proposé par Altay [39].
Conclusion
Cette étude confirme nos hypothèses de départ : les résultats de la prothèse du genou SCORE® à cinq ans de recul
minimum sont très satisfaisants puisqu’il n’y a eu aucun
descellement mécanique, aucune instabilité rotatoire du
plateau mobile, et aucune complication patellofémorale
que la patella soit resurfaçée ou non. Les résultats des prothèses avec ou sans resurfaçage patellaire sont identiques.
Les prothèses naviguées n’ont pas de meilleurs résultats cliniques, mais de meilleurs résultats radiologiques. À 98 mois,
le taux de survie face au risque « descellement aseptique »
ou face au risque de « complication patellofémorale » est de
100 %.
F. Châtain et al.
Déclaration d’intérêts
Frédéric Châtain, Stéphane Denjean, Thierry Gaillard et Olivier Tayot sont concepteurs de la PTG SCORE® et perçoivent
des royalties de la société Amplitude® .
Remerciements
À Jérôme Creton pour l’analyse statistique des données et
sa disponibilité.
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