le gouverneur oublié
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le gouverneur oublié
HISTOIRE JOURNAL DU DIMANCHE 23 janvier 2011 20 Louis Henri Hubert-Delisle, le gouverneur oublié L’ancêtre de la route des Tamarins porte son nom. Nous lui devons la Banque de la Réunion, le muséum d’histoire naturelle et la liste est loin d’être exhaustive. Louis Henri Hubert-Delisle, premier et seul gouverneur créole de notre île, né à Saint-Benoît, aurait eu 200 ans le 1er janvier dernier. Si dans le Bordelais, où ses descendants possèdent encore le château familial, on s’apprête à fêter avec éclat cet anniversaire, à la Réunion celui qui fût baptisé le “Labourdonnais du XIXe siècle est aujourd’hui totalement oublié. Etudiant en histoire à Bordeaux, Christophe Meynard s’est passionné pour l’histoire d’Henri Hubert-Delisle dont il descend en ligne directe. “Sa fille aînée (lire l’encadré) a épousé Edouard de Feuilhade de Chauvin, mon trisaïeul. Mon oncle est Tanneguy de Feuilhade de Chauvin qui a écrit notamment “Voyage aux Mascareignes d’un créole amoureux”, indique Christophe Meynard. Il travaille actuellement sur la biographie de l’ancien gouverneur de la Réunion qui devrait être en librairie dans deux ou trois ans. C’est à ce jour, celui qui connaît sans doute le mieux la vie d’Henri Hubert-Delisle. “Un détail concernant l’orthographe du patronyme, souligne-t-il en préambule. Nous trouvons Hubert Delisle, Hubert-Delisle, Hubert de Lisle et Hubert de L’Isle. Ces variantes ont toutes été portées par le gouverneur qui préférait la forme “Hubert Delisle”, avec ou sans tiret, afin que l’on différencie bien son nom du prénom “Hubert”. Christophe Meynard a eu accès non seulement aux archives officielles mais également aux papiers de famille notamment ceux conservés au château du Bouilh (lire l’encadré). “La fille aînée des Hubert-Delisle, Noëline épousa Edouard de Feuilhade de Chauvin. Ses descendants possèdent toujours le château du Bouilh où ils font revivre à l’aide d’archives, photographies, livres, coquillages et souvenirs de l’île, la mémoire de cet ancêtre qui a laissé, espérons-le, une trace dans l’histoire”, poursuit-il. Louis Henri Hubert-Delisle, voit le jour le 1er janvier 1811 à Saint-Benoît . En 1835, Florentin, son père et son épouse CatherineSophie Hubert Delisle et trois de leurs six enfants, dont Louis Henri, quittent La Réunion pour le Bordelais où ils achètent le château du Bouilh (lire l’encadré). D é p ut é B o n a p a r t i s t e Après de brillantes études de droit, Louis Henri Hubert-Delisle entame une carrière journalistique et politique dans le Bordelais. Maire de Saint-André de Cubzac de 1846 à 1850, il est élu député de l’Assemblée Constituante puis député de l’Assemblée Législative en 1849. Il est nommé membre du Comité des colonies et s’y fait remarquer par ses prises de position en faveur de son île natale. En 1845, il devient conseiller d’arrondissement de Bordeaux pour le canton de Saint-André de Cubzac. En 1847, Henri Hubert-Delisle retrouve la Réunion pour un séjour d’un an. Quant il en revient, au lendemain du 24 février 1848, c’est pour apprendre que la République vient d’être proclamée. Le 23 août 1848, 58 849 suffrages l’envoient à cette première Assemblée nationale. Il rejoint le comité de l’Algérie et des colonies. Il vote contre le droit au travail, pour les deux chambres, pour le vote à la commune, pour la diminution de l’impôt du sel et sur les boissons, pour la loi sur les clubs, contre la mise en accusation du ministère, pour l’abolition de la peine de mort. Il adopte l’ensemble de la constitution républicaine. Il soutient Louis-Napoléon Bonaparte, nouveau président de la République et se range du côté de la majorité proche de l’Élysée. Hubert-Delisle reste député jusqu’à la dissolution de la Chambre en 1851. Suite au coup d’État du 2 décembre, Henri Hubert-Delisle pense se retirer dans le Bordelais, mais le ministre Théodore Ducos le propose au Prince-Président pour remplacer à La Réunion le gouverneur Louis Doret. Nommé le 16 février 1852, il est le premier gouverneur créole de La Réunion. Alain Dupuis avec Christophe Meynard LL eegg oo uu vevern rn eu eu rrHH en en ririHH ub ub erert-t-DD eleilisslel .e. LL aaccoo llon on iieeee ststpp oo ururllaapp rrem em ièi rèreeffoiosi s dd eessoo nnhh isi sto to irireedd iirirgi géeéepp araruu nndd eesseseseenfnfan atnst s.. Premier gouverneur créole de la Réunion Dès que la nouvelle de la nomination d’Henri Hubert-Delisle est connue , les manifestations de joie se succèdent. La colonie est pour la première fois de son histoire dirigée par un de ses enfants. Il arrive le 8 août 1852 à bord de la frégate « La BellePoule ». Le nouveau gouverneur est salué par les acclamations de ses compatriotes. Après une salve de 13 coups de canon, le maire de Saint-Denis et son conseil municipal, s’avancent au-devant du gouverneur, et le premier adjoint, Élie Pajot, prononçe le discours d’usage : « Monsieur le Gouverneur, le conseil municipal de Saint-Denis vient vous recevoir au moment où vous touchez le sol de la colonie. Notre population, vous le savez n’est pas difficile à gouverner parce que c’est une population intelligente. ». Hubert-Delisle lui répond aussitôt : « Monsieur le maire et Messieurs du conseil municipal, les paroles que vous venez de prononcer me pénètrent d’une joie bien vive, puisqu’elles me rassurent et me font beaucoup espérer pour l’avenir de la colonie, en même temps qu’elles expriment ce que j’ai toujours pensé, quant à l’intelligence et à la modération de ses habitants ! ». Le 9 février 1853, une goélette de l’État, « l’Églé », mouille en rade de Saint-Denis, apportant la nouvelle du rétablissement de l’Empire. Le gouverneur annonce par une salve de 21 coups de canons l’avènement de Napoléon III comme Empereur des Français. Le 20 février, lors de la fête organisée pour l’Empereur, Hubert-Delisle, entouré de son cortège protocolaire, exalte les vertus du prince Louis-Napoléon que le peuple acclame par les cris prolongés de : « Vive l’Empereur ! ». Au nombre des lettres de l’Empereur conservées par ses descendants, il s’en trouve une où il est écrit : « Non seulement, Monsieur le Gouverneur, vous avez rempli votre mission, mais vous avez dépassé mes espérances ». LL ee22 66oo ctctob ob rree11 85 84 5,4,lleegg oo uu vevern rn eu eu rrHH uu bebertrt-D -D eleliislsleeiinanu au gu gu rreellaarrou ou tet ettrravaveresr as n an ttlleeGG rran ad ndBB rû rû lél é..LL aabb ororneneccoo mmm ém ém ororan an ttll’é’ vévén én em em en en tt qq uu eell’’oo nnvvoioittiicicissuu rruu nn eelliith th ogogrrap ah ph iei edd ’A ’n An ttoioinn eeRR oo ususisinnaaéé ttééee nn glglou ou ttiieeààdd eu eu xxrrep erpriises sespp arardd eessccou ou lléeéses..