Pierre éternel. La ballade du sixième sens

Transcription

Pierre éternel. La ballade du sixième sens
Pierre éternel. La ballade du sixième sens;
Text:
Deutsch bzw. Aschaffenburger Dialekt von R. Frankl
Übersetzung:
S. Vogl und M. Gingold
Vois-tu le petit homme de notre ville qui lève le poing ?
Il a l'air si âgé, pourtant il parle clairement,
il a des buts lointains et proches.
Et de temps en temps il n'a qu'une parole
il ne se repose pas, il rassemble ses idées.
Les jeunes sont attentifs à ses paroles :
"Premièrement, ne crois jamais que tu es seul,
même si parfois cela en a l'air.
Deuxièmement, l'ennemi n'est pas une nation, n'est pas une race,
cela n'existe que dans la classe dominante".
De cette façon, Peter, tu nous as donné du courage,
de cette façon, nous nous sommes disputés et nous avons aussi ri,
si longtemps - une décennie - passée si vite,
oh ! Pierre éternel !
Entends-tu le vieil homme avec ses cheveux blancs,
le juif de la Steingasse, qui raconte omment c'était :
être né pendant la guerre, le chômage,
le froid, la faim, la souffrance.
Néanmoins pendant le week-end dans la forêt du Spessart
avec les filles sous la tente, on n'avait jamais froid,
l'association de jeunesse, l'agitation,
des discussions à des heures tardives.
Il a demandé à son père : "Comment est-ce possible
qu'en tant que juif tu sois coupable ? Ce n'est pas évident !
Tu es comme les autres presque sans travail et sans argent."
La démagogie : éliminée !
Comme cela Pierre, avec de simples paroles
dans des écoles, les rues et d'autres endroits,
tu nous as ouvert les yeux,
oh ! Pierre éternel !
Est-ce que tu ressens, durant la confrontation avec le témoin
le danger, le manteau en cuir, la sueur au visage,
le SA, la prison, l'interrogatoire, expédié en France
lorsque cela a commencé à tempêter.
Notre Peter dit clairement que la résistance est notre seule chance.
Sans détour et tout droit surgit son histoire.
Mon vieux, quelle force, comme je suis content
qu'il résiste à la Gestapo,
je tremble avec toi, je maudis, c'est terminé :
torturé, il se recroqueville.
Peter tu nous as emmenés lorsque tu t'es enfui par
la cour avant qu'ils ne t'aient attrapé,
oh ! Pierre éternel !
Est-ce que tu te rends compte, c'était étroit
à Paris, sur le boulevard Saint-Martin !
Je veux dire, j'entends encore dans mon oreille
comment le verrou se ferme sur la porte.
Peter fut plus rapide que cette bande infâme,
ce n'était pas seulement un simple jeu de cache-cache.
Caché, disparu de la surface de la Terre, soigné, il reprit
des forces grâce aux compagnons et à sa femme.
Pourtant il ne fut jamais intimidé :
allons à nouveau faire de la Résistance !
Dans le nord de l'Italie comme partisan :
c'était alors la fin de la guerre.
Il avait la certitude qu'au loin il y aurait la victoire.
Jamais plus de fascisme, jamais plus la guerre.
C'était dès lors ton appel,
oh ! Pierre éternel !
L'Etat n'a pas aimé les Peter Gingold, il aurait préféré
les rejeter comme juifs et communistes.
Il a une nouvelle fois élévé sa voix,
malgré tout il gardait son espoir.
Il a posé ses doigts sur la blessure pour montrer
la contradiction entre les protestations entre maître et valet.
Quelle que soit la cause de la haine et de la guerre,
de la crise et de la misère, il a toujours essayé
de greffer cela dans les cerveaux des citoyens d'Aschaffenburg.
Cette chanson est pour toi, cher Peter,
ton sixième sens, tout le monde ne l'a pas,
la confiance mais oui, nous allons réussir,
oh ! Pierre éternel !