FICHE SUPPORT Leçon 2: La démocratie israélienne
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FICHE SUPPORT Leçon 2: La démocratie israélienne
FICHE SUPPORT Leçon 2: La démocratie israélienne Séquence 1: Un pays sans constitution Comme son ancienne puissance mandataire, Israël est un pays sans constitution. Pour deux raisons. La première n’est pas spécifique à l’Etat des Juifs : de nombreux pays n’ont pas de constitution. Cela n’a pas empêché le Royaume Uni, par exemple, d’être une démocratie exemplaire à bien des égards (cf. indépendance de la justice, liberté de la presse). Pourtant, la 1ère Knesset avait les pouvoirs d’une assemblée constituante, et rien n’empêchait les députés de voter une loi suprême. Du reste, les fondateurs de l’Etat, imprégnés des idéaux de la Révolution française et de l’idée de l’Etat de droit, auraient bien voulu en adopter une. Mais des raisons avouables et d’autres moins avouables firent obstacle à cette adoption. Au titre des idées avouables, on rappellera le fait que les partis religieux (qui comptaient déjà 16 députés dans la première Knesset élue en 1949) étaient hostiles à l’idée même de constitution, car pour eux la véritable constitution des Juifs est la Thora. Mais des raisons moins avouables étaient sous-jacentes au raisonnement : une constitution ouvrait la voie à la reconnaissance de droits civils aux individus qui auraient ainsi échappé à l’emprise du rabbinat pour leur statut personnel, par exemple. Cette concession de taille aux partis religieux devait être suivie de beaucoup d’autres. La commission Harari, chargée de la question, trouva un argument imparable : le pays resterait sans constitution tant que tous les Juifs n’y seraient pas réunis … Cela arrangeait également bien les affaires de David Ben Gourion, qui gardait ainsi les mains plus libres pour diriger le pays. Il est temps de présenter le personnage, le plus important de toute l’histoire du pays, depuis le Yichouv jusqu’à la consolidation de l’Etat: David Ben Gourion (voir Annexe 1). Tout cela ne devait pas empêcher Israël de devenir un Etat de droit, avec un corpus juridique solide au sommet duquel on trouve les 13 lois fondamentales qui régissent l’organisation des pouvoirs publics et quelques autres aspects de la vie du pays. Les treize lois fondamentales : 1958 : La Knesset 1960 : Les terres d’Israël 1964 : Le président de l’État 1968 : Le Gouvernement (modifiée en 2001) 1975 : L’économie nationale 1976 : Les Forces de défense d'Israël 1980 : Jérusalem, capitale d’Israël 1984 : Le pouvoir judiciaire 1988 : Le contrôleur de l’État 1992 : Dignité humaine et liberté 1992 : Le Gouvernement 1992 : Liberté professionnelle (modifiée en 1994) 2014 : Israël, Etat juif Une nouvelle loi fondamentale sur Israël, Etat juif, a été adoptée en 2014. A cette occasion, le Premier ministre israélien, Binyamin Netanyahou a cherché à doter l’État d’Israël d’une loi fondamentale pour renforcer son caractère juif. : « L’une de mes principales missions en tant que Premier ministre d’Israël est de défendre le statut de l’État d’Israël comme l’État national de notre peuple … une loi … qui constituera un ancrage législatif pour le statut d’Israël comme État national pour le peuple juif … Israël protégera toujours les droits individuels et civiques de tous ses citoyens, juifs et non-juifs, dans l’état démocratique qu’est l’État hébreu », soulignant que cela le distinguait des « autres pays de la région ». Jusqu’en 1994, Les lois fondamentales ne se distinguaient pas beaucoup à l’origine des lois ordinaires, sauf au niveau de leur adoption qui devait se faire à la majorité absolue. Mais par un arrêt du 24 septembre 1994, pour la première fois, la Cour suprême a contrôlé la ‘constitutionnalité’ d’une loi sur la base d’une loi fondamentale, faisant entrer le système juridique israélien dans la modernité. On a du reste alors parlé de « révolution constitutionnelle » (Aharon Barak, alors président de la Cour suprême, considéré comme l’un des meilleurs juristes du monde. Voir Annexe 2). NB: Une loi non fondamentale a joué un rôle considérable dans l’histoire du pays: La Loi du retour (loi 1950/5710) La "Loi du Retour" octroie automatiquement à tout individu juif la nationalité israélienne lors de sa demande d'immigration. Elle est l'expression juridique du lien qui unit le peuple juif et Israël et incarne un principe fondamental de l'Etat hébreu : procurer un asile sûr pour les Juifs de tous les pays. A l’origine, cette loi ne s’appliquait qu’aux personnes considérées comme juives selon la halakha (loi de la religion juive), c’est-à-dire dont la mère est juive. Seuls les criminels étaient exclus du bénéfice de la loi. Un amendement adopté en 1970 a étendu le droit au retour aux enfants et petits-enfants d’un Juif, à son conjoint et au conjoint d’un enfant ou d’un petit-enfant d’un Juif, à l’exception d’une personne qui était juive et a, de sa propre volonté, changé de religion. 1 1 Source : Ambassade d’Israël en France Illustrations Séquence 1 Illustration 1 Iconographie David Ben Gourion Illustration 2 Portrait d'Aharon Barak